« PONEYVILLE ! » La licorne blanche à la crinière bleu électrique leva ses sabots en l’air alors que les lumières se reflétaient sur ses lunettes de soleil, « Vous savez quoi faire, dites-le moi ! C’est-Parti-Pour-La-NUIT ! » Elle baissa les sabots et lança un tempo qui fit un effet instantané dans la foule.
La musique s’arrêta un moment, juste le temps pour Luna d’inspirer avant que les vagues de basses ne remplissent la pièce, avec un son si profond qu’elle ne faisait pas que l’entendre, mais le sentir dans tout son corps.
Quand ils étaient arrivés devant l’entrée, regardant incrédule ce qu’ils venaient de trouver dans le bar, un dance floor rempli de poneys vibrant au rythme de ces bruits bizarres orchestrés par une seul licorne. Elle s’était brièvement demandé si elle n’était pas entrée dans une étrange secte de vénérateurs de Discord. Maintenant elle était absolument certaine que ce ‘dubstep’ avait plus qu’une simple touche de chaos dans ses origines et était encore plus certaine que, sans un seul doute, c’était la pire idée qu’elle avait jamais eu.
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Le premier indice de ce qui arriverait la frappa en approchant du bar de Berry Punch. Luna avait parlé avec la propriétaire, une jument poney terrestre avec des grappes de raisin comme marque de beauté, assez tôt dans la journée pour qu’elle et Mac puisse entrer par la porte de derrière pour éviter la queue et les reporters trop curieux. Elle avait découvert que ce ‘DJ PON3’ était une célébrité à Equestria et que sa performance au mariage de Cadence et Shining avait attiré l’œil dans tout le royaume.
Il était rare qu’elle puise dans le fonds royal à disposition d’elle et de Celestia alors elle avait assez d’argent à sa disposition pour s’assurer que la discrétion soit le maître-mot de la nuit. Berry avait été plus qu’heureuse de se plier aux exigences que Luna présentait avec un sac de pièces sonnantes aussi grand que sa tête.
Elle et Mac s’étaient arrangés pour se rencontrer à l’arrière, qui ne serait pas verrouillé pour qu’ils puissent entrer sans être vus. En arrivant, elle sentait déjà les vibrations au sol, comme si un énorme battement de cœur résonnait de l’intérieur. Mac l’avait attendu, l’air un peu nerveux en attendant qu’elle le rejoigne. Elle avait pris un moment ou deux juste pour le regarder, remarquant les petites choses qu’il avait faites pour se préparer au rendez-vous.
Sa crinière or paille était propre et brossée, comme sa queue. Ses sabots avaient été polis et son pelage brillait sous la lumière des lampadaires. Le collier d’épaule qu’il portait était absent mais il ne l’avait heureusement pas remplacé par un nœud papillon ou quelque sottise. Bien. La dernière chose qu’elle voulait de lui était qu’il n’agisse pas comme il était.
Encore plus important, et pour son plus grand plaisir, l’orchidée qu’elle lui avait offert était attaché dans sa crinière, juste derrière son oreille droite. Tandis qu’elle le regardait, il leva le sabot pour la toucher, afin de s’assurer qu’elle n’était pas tombée, soupirant de soulagement en constatant qu’elle était juste là où il le fallait.
« Macintosh », l’appela-t-elle en sortant des ténèbres avant de faire une simple révérence.
« Princesse Luna » dit-il, avant de se faire stopper par le sabot de la Princesse.
« Juste Luna, Macintosh Apple. Ce soir, nous sommes seulement deux poneys qui profitons de la compagnie de l’autre. Pas besoin d’être aussi formel. »
Mac leva sa tête, un petit sourire sur ses lèvres. « Dans ce cas, c’est juste Mac », pointa-t-il avant de baisser la tête pour prendre un petit paquet enrubanné qu’il lui offrit avec ses dents.
Elle l’accepta avec sa magie, offrit à Mac un regard assez perplexe mais il hocha juste la tête pour qu’elle l’ouvre. Elle retint son souffle en ouvrant la dernière barrière qui l’empêchait de découvrir son cadeau.
Un hibiscus rouge enroulé dans un cocon protecteur de papier.
« Mac.. » murmura-t-elle, la voix parcourue par l’émotion alors qu’elle caressait l’objet du sabot. « Sais-tu ce que c’est ? »
« Ouaip », était sa laconique et pourtant plaisante réponse. « Je savais quelle devait être la couleur. Twilight m’a aidé à trouver la bonne. C’est bien ça, n’est-ce pas ? Ils l’appellent- »
« Le baiser nocturne, oui. Il y a longtemps, les poneys avaient l’habitude d’en laisser un pour l’offrir avec leurs prières… » elle secoua sa tête, renvoyant cette pensée là où elle se cachait. Non, ne pas penser à ce genre de choses ce soir. Ce soir était le soir où elle démarrerait une nouvelle vie. « Nous ne sommes pas surpris que Twilight connaisse ce genre de choses. »
« C’est une fille intelligente », s’accorda Mac en prenant la boîte pour déposer la fleur derrière son oreille, avant d’hésiter un instant en voyant son expression. Ce masque qu’elle portait toujours, celui stoïque de l’alicorne, se craquait pour voir la pouliche incertaine qui se cachait derrière.
« C’est magnifique, Mac. Nous-Je suis heureuse que tu aies pu faire ça. »
« Ouaip », répondit-il. Il y avait tant à dire, mais il aurait tout le temps pour ça plus tard. Il s’avança vers la porte. « Prête ? »
« Tout à fait », répliqua-t-elle, avec plus de confiance que dans son esprit. « Montre-moi la voie, Mac. Allons voir ce que sont vraiment ces ‘basses’ ».
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L’assaut sur les cinq sens de Mac était presque de trop pour lui. Oh, il avait été voir quelques musiciens auparavant, il avait assisté à de grands feux d’artifice et avait même vu des travaux de démolition une fois ou deux, mais rien n’était comparable à cela. Le bar était dans le noir, seulement rempli des lumières aveuglantes des stroboscopes, les lumières rouges, vertes et bleues illuminant brièvement la masse de poneys qui remplissaient la piste de danse, bougeant ensemble dans des instantanés lumineux.
Le bruit que Mac pensait être la musique était plus senti qu’entendu, l’air sentant la transpiration des poneys dansant, l’alcool consommé en grosses portions et pendant un instant, Mac ne se sentit pas à sa place.
Il se tourna pour voir Luna, ouvrant sa bouche pour suggérer d’aller ailleurs, et s’arrêta en voyant le regard sur son visage. Elle regardait le spectacle devant eux, les yeux remplis de désespoir alors que ses plans pour la soirée partaient en fumée…
Sa décision était prise. Il ne laisserait pas cette nuit être une déception pour elle. Son cœur était bien intentionné, même si le choix de leur rendez-vous avait besoin d’un peu de….travail. Il s’avança pour se mettre à côté de la Princesse et lui donna un petit coup dans son épaule. « Allez, Luna. Tu as passés toutes ces années à faire des danses de salon et des bals. Fais-moi voir comment tu danses. »
Sa récompense était son regard incrédule se transformant en sourire timide alors qu’elle acquiesçait, puis retourna son coup, pressant son épaule contre la sienne pendant un instant avant que les deux s’avancent vers la mêlée de poneys. Dans l’obscurité et les lumières aveuglantes, il était facile pour les deux de se perdre, même si leurs tailles respectives attiraient l’attention ou les commentaires des danseurs qui les entouraient.
Heureusement pour Mac, au moins, la chanson était assez lente et facile à danser, l’étalon faisant de son mieux pour ne pas frapper un des poneys plus petits qui l’entourait. Dans son désir urgent de s’assurer que Luna ne serait pas déçue, il avait négligé un point important-Il ne dansait pas. Jamais. Enfin…presque jamais. Il y avait eu la construction de cette ferme lors de la dernière réunion familiale ; il avait été pris dans l’intensité du moment, de la musique, et chaque Apple savait comment faire une quadrille mais danser là où tout le monde faisait ses propres mouvements ? Comment était-il censé y réagir ?
Il y avait un rythme dans cette musique, mais chaque fois qu’il sentait commencer à bouger avec, il devait faire une pause pour laisser quelqu’un passer, ou éviter de le tamponner. En fait, il était si concentré sur ses propres mouvements qu’il fût complètement pris par surprise lorsque Luna fondit sur lui et déposa un baiser joueur au bout de son museau.
Il leva sa tête, les yeux grands ouverts, nez à nez avec la Princesse de la Lune. « Ce n’est pas un enterrement, Mac ! » dit-elle, levant la voix pour être entendue au-dessus du tempo. « Ne fais pas comme si les autres étaient du verre ! Tu bouges comme si tu marchais dans un magasin de porcelaine ! » Elle lui sourit, et son ton se fit plus joueur. « Est-ce vraiment ce que tu peux faire de mieux ? »
C’était évident qu’elle se moquait de lui, mais il ne pouvait pas lui résister. Il ne l’avait vu qu’une fois comme cela, durant la Nuit du Cauchemar, lorsqu’elle oubliait ses soucis pour être un simple poney. Elle voulait qu’il danse ? Il lui montrerait comment il danse.
Les trois tribus avaient développés leur propre méthode pour danser et il était juste de dire que la danse des poneys terrestres était la plus vigoureuse et la moins raffinée. Leur danse se transformant souvent en émeute quand l’alcool coulait, les faisant se tamponner, ruer et s’ébrouer, frappant des sabots jusqu’à ce que le sol plie sous eux.
En contraste, les licornes avaient une danse plus réglementée, préférant un moyen plus formel. Il sourit en se rappelant des tentatives de danse de Twilight. Une fille qui avait lu tous les livres possibles sur l’art de la danse mais était maudite par le plus terrible des destins-Quatre sabots gauches. La pégase en face d’elle, de l’autre sabot, lors des rares occasions où ils dansaient au sol, était une acrobate. Ils se jetteraient ensembles sur la piste de danse comme lors d’un tournoi de gymnastique, ou sil la compagnie ou l’humeur le voulait, utiliseraient leurs ailes pour des choses plus osées….
Mac chassa cette pensée rapidement, puis fit une pause. Pourquoi pensait-il à Luna comme cela ? Ils étaient là, dansaient, il portait sa fleur et elle portait la sienne. Ses intentions étaient claires et il était quasi-certain que certaines de ses intentions incluaient une relation plus physique. Oh. Oh là là.
Même si il était conscient que c’est comme cela que la plupart des relations se terminaient, c’était la première fois qu’il pensait à ça dans ce contexte. Ce n’était pas une vague notion, d’autres poneys ensembles, c’était….lui et la Princesse. Les images qui remplissaient son esprit étaient à la fois excitantes et terrifiantes.
« Je pense que…que je vais aller nous chercher à boire », lâcha-t-il en s’écartant de Luna pour plonger une fois de plus dans la foule. Il salua quelques poneys qui le reconnaissaient, inclus, à sa grande surprise, Cloud Kicker. Bizarre, il n’avait jamais pensé qu’elle était une fan de ce genre de chose.
« Hé Mac ! » cria-t-elle par-dessus la musique, se penchant jusqu’à ce que ses lèvres brossent presque son oreille. « C’est vraiment avec la Princesse Luna que tu essaies de danser ? »
Mac hésita avant de répondre. Cloud Kicker avait la réputation à Poneyville de parler avant de réfléchir alors au lieu de nier, il retourna la question. « Qu’est-ce que fait Luna ici ? » ça devrait marcher. Pas un déni, mais pas non plus une confirmation. Les lumières étaient assez basses, et il pourrait peut-être poursuivre sa route sans plus de questions.
« S’encanailler, peut-être ? Je sais pas, on dirait carrément Luna vu d’ici… »
« Tu ne peux pas connaître tous ceux qui viennent à Poneyville, Kicker », dit-il.
« Non, mais il y en a pas beaucoup qui viennent avec une crinière fait d’étoile. Même avec les lumières, ça se voit que ça n’est pas juste une simple et grande pouliche pégase que tu as amené. »
Mac regarda sa partenaire de danse et soupira. Ouaip, il n’y avait pas d’autre jument à Equestria (bon, peut-être UNE) qui avait une crinière aussi remarquable que celle de Luna. Les étoiles brillantes dans sa crinière étincelaient avec les couleurs de l’arc-en-ciel en se reflétant avec les lumières du club. Aussi mauvais menteur que sa sœur, il admit sa défaite et hocha la tête.
« Wouah ! Je dois dix pièces à Blossomforth ! J’étais sûre que Berry entendait juste des choses. Que je sois damné, toi et Luna hein ? Tu vas aller pioncer avec elle ? »
Mac lui lança un regard noir. « Ce n’est pas que ça, Kicker. »
« Peut-être pas, mais allez ! Je t’ai vu la regarder et là maintenant, elle regarde CARREMENT ton croupion. Non, ne regarde pas ! »
Trop tard. Mac avait déjà tourné sa tête pour voir qu’en effet, Luna le regardait, les yeux beaucoup plus bas qu’il ne l’espérait et il devait résister à l’envie de mettre sa queue en opposition. « On essaie d’être discret, Kicker », dit-il en se tournant à nouveau vers elle.
« Ouais Ouais », répondit Cloud Kicker en agitant son sabot qui manqua d’envoyer son verre sur les sabots de Mac. « Berry m’a dit qu’il y aurait un gros truc. Elle m’a dit que si elle entendait l’une d’entre nous en parler à quelqu’un, on serait bannis pour la vie. »
Mac leva un sourcil. « Vraiment ? »
« J’imagine que quand tu as une Princesse qui vient danser, tu ne veux pas lui faire peur, non ? Il faut être sûr que tout le monde se tienne droit. »
« Ouaip. Bon, si tu veux bien m’excuser, Kicker. Je dois prendre à boire. »
Elle hocha la tête et agita ses sabots exagérément, manquant une nouvelle fois de faire tomber son verre, « Amuse-toi bien, Mac ! »
Mac la regarda partir, soulagé, la dernière chose dont il avait besoin étant d’être reconnu par trop de gens. Il avait déjà remarqué quelques poneys qui lui étaient familiers. Il baissa un peu la tête et s’avança jusqu’au bar. « Berry ! » hurla-t-il pour se faire entendre par-dessus la musique en avançant dans la foule pour atterrir au bar. « Sers-moi quelques bouteilles de la réserve de la ferme, okay ? »
« D’ac Mac », fût sa joyeuse réponse et une seconde plus tard, deux bouteilles glissèrent jusqu’à lui et Berry Punch stoppa toute tentative de paiement. « C’est sur le compte de la maison. Ta petite amie a réservé une table pour vous, boissons et nourriture comprise. En fait, il y a même un endroit privé pour vous deux derrière si vous voulez faire une pause et manger quelque chose. Faites-moi juste signe. »
« Je…Okay », était tout ce qu’il pouvait dire alors que Berry faisait un clin d’œil avant de se tourner vers un autre client. Il prit les bouteilles, en but une gorgée et les scruta attentivement. Bizarre, il ne devenait d’habitude pas sourd en buvant du cidre. Il regarda perplexe les poneys autour de lui qui continuaient à parler, la DJ gesticulant comme avant, et pourtant le seul son qu’il entendait était sa respiration.
« Désolée Mac. Je m’excuse. » La douce voix de Luna le rejoignit, sa corne brillant légèrement pour maintenir la bulle de silence qui les entouraient. « Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé cela… Peut-être que ma sœur avait raison. Nous ne sommes pas des poneys normaux, même si nous le souhaitons ardemment. »
Mac mit quelques instants à trouver sa voix. Il devait dire QUELQUE CHOSE, il le savait : son regard désespéré sur son visage le mettant très mal à l’aise. « Tu…tu es sérieuse ? Tu veux faire ça comme-comme-des types normaux ? Juste toi et moi, juste des poneys. »
Luna hocha solennellement la tête.
« Mais ce n’est pas facile, Pri-Luna. Qu’est-ce qui va arriver si je t’embrasse ? Ta sœur va m’envoyer sur le soleil ou la Lune ou- »
Il ne savait pas ce qu’allait être ses prochains mots ; ils moururent dans sa gorge alors que Luna brisa l’espace entre eux et pressa fermement ses lèvres contre les siennes, ses ailes se levant pour caresser son museau alors qu’elle laissait ses yeux se fermer et se perdre dans le baiser.
Un moment passa. Puis un autre. Mac restait aussi immobile qu’une statue, les yeux écarquillés tandis que Luna laissa le baiser durer. Elle trembla juste un peu alors que les moments passaient les uns après les autres, priant pour qu’elle n’ait pas commise une terrible erreur en forçant cette rencontre qui pourrait mettre Mac mal à l’aise.
De son côté, Mac était soudainement conscient de chaque touche de ses plumes sur son corps, de la subtile odeur de lavande et d’orchidées qui l’entourait, de combien ses lèvres étaient douces contre les siennes, de la sensation de sa respiration sur son museau alors qu’elle finit par rompre le baiser. Elle sourit timidement, « Et je viens de t’embrasser, et tu sembles toujours être là. Pas d’exil sur la soleil, la Lune ou un autre endroit lointain. Le monde continue de tourner, les étoiles continuent à briller et nous sommes toujours là, une jument et un étalon qui passons du bon temps ensemble. »
« Mais… »
Luna gloussa pendant que Mac la regardait d’un air idiot. « Oui. Pour résumer, au cas où tu serais perdu, je t’ai, en effet, embrassé. Et tu es toujours là. Ma sœur connaît l’intérêt que je te porte, Mac, et même si elle était inquiète, c’est seulement pour mon bien-être concernant notre relation. Tu n’as rien à craindre de Celestia à part, peut-être, des taquineries lorsque nous la visiterons au château. »
« Hein ? Euh… » Mac secoua sa tête et s’ébroua bruyamment. « Tu vas droit au but, Luna, n’est-ce pas ? »
« Le temps est une chose précieuse, Mac. Ma sœur et moi comprenons cela mieux que quiconque. Peut-être qu’un jour je te raconterais nos années passés à jouer à ‘Tia et moi essayons de s’amuser à travers les siècles’. »
« C’est juste que… » Mac s’interrompit et prit une autre gorgée de cidre avant de se rappeler ses bonnes manières et de passer l’autre bouteille à Luna. Il ne pouvait s’empêcher de se lécher les lèvres, sa bouche toujours chaude et chatouilleuse après le baiser de l’alicorne. Ça semblait…normal. Il ne savait pas trop ce qui allait arriver, peut-être quelque chose comme des arc-en-ciel ou de l’électricité ou quelque chose d’extraordinaire comparé à un baiser avec une pouliche normale mais ça avait été exactement comme ça. Un simple baiser. Un plaisant et surprenant baiser, il devait l’admettre.
« Juste que ? » reprit Luna en prenant une gorgée de cidre, avant d’exprimer bruyamment son appréciation de la boisson. « Nos compliments vont vers ta sœur, Mac. C’est un fin breuvage ! »
« C’est juste qu’on parle de siècles, Luna. Toi et Celes-Princesse Celestia, vous êtes le soleil et la Lune ! Vous êtes imortelles ! Tu veux peut-être jouer à la fille normale mais- » Il se maudit dès que ces mots s’échappèrent de sa bouche. « Je ne voulais pas dire ça comme ça, Princesse. Je n’essayais pas de suggérer que c’était un jeu pour toi ou quelque chose comme ça. »
Luna, à sa surprise, ne semblait pas en colère par ce qu’il venait d’insinuer, elle ne fit qu’hocher la tête. « Il y a beaucoup de choses qu’ils disent sur le soleil et la Lune, n’est-ce pas ? Des choses auxquelles, si tu y pense, en dit long sur les personnalités de ma sœur et moi. » Elle prit une autre gorgée de cidre. « Celestia est aussi constante que le soleil, une lumière sereine qui nous remplit, qui nous donne de la chaleur, de l’amour et la sécurité du jour. Elle est entière, accomplie…et distante. Ma sœur a appris à contrôler ses pulsions, par peur de brûler ceux qui sont trop proches d’eux. Maintenant les seuls qu’elle permet de la voir autrement qu’elle n’apparaît sont moi, Discord, et, occasionnellement, Twilight et Cadence. C’est comme ça qu’elle a choisi de passer sa vie, dans une solitude qu’elle peut contrôler. » Une autre gorgée de cidre s’ensuivit, ce que fit aussi Mac, faisant disparaître la moitié de la bouteille.
« Mais ce n’est pas la même chose pour toi ? » demanda Mac, même si c’était assez évident qu’il n’y avait pas de comparaison entre Luna et la description qu’elle venait juste de donner.
« Non. Pense au langage que les gens utilisent lorsqu’ils parlent de la Lune, Mac. Proche, lointaine, changeant constamment. Constante et aussi inconstante, bougeant de façon permanente. Ils parlent de l’effet de la Lune de leur état mental jusqu’à leur fertilité. La Lune est capricieuse, imprévisible, mais encore plus important, la Lune touche l’amour des poneys d’une manière plus directe que ma sœur. Elle les englobe de sa lumière de façon plus équitable pendant que je peux me partager moi-même de façon plus…directe. »
Mac faillit s’étouffer en buvant sa gorgée de cidre alors que Luna fit courir son sabot sur son torse en finissant de parler, pour son plus grand plaisir. L’alicorne rit en regardant le pauvre étalon luttant pour avaler le breuvage sans s’embarrasser complètement devant la Princesse.
« Alors, ça va se passer comme ça, hein ? » Il grommela lorsqu’il reprit ses esprits, alors que Luna lui offrit son air le plus innocent, allant même jusqu’à battre des cils. « C’est parti, Princesse. Tu veux vivre comme nous autres ? Allons-y. » Il attrapa son sabot avec le sien et l’amena sur la piste de danse, le sort s’évaporant avec un pop tandis que la musique revenait dans leurs oreilles.
La foule s’écarta pour laisser de la place pour eux alors que Mac poussait une Luna ricanant avec lui jusqu’à trouver un endroit assez espacé pour eux deux. Il se tourna, collant sa hanche contre la sienne, bougeant la tête en rythme avec la musique.
Cette fois, la musique le remplissait, ses jambes bougeant dans une danse sans une once d’hésitation. Il se leva sur ses pattes arrière, ses sabots trouvant ceux de Luna alors que les deux tournoyaient ensemble sur place. A la grande surprise de Mac, il commençait à s’amuser.
« C’est mieux ! » rit Luna alors qu’ils commençaient à se perdre dans la musique. Les sabots qu’ils posaient sur elle était assurés, la rapprochant d’elle, assez près pour qu’elle puisse sentir sa respiration sur sa crinière, sentant les muscles saillants de sa poitrine la caresser pendant qu’ils dansaient ensemble, avant de se séparer à nouveau.
Très vite, les deux étaient perdus dans la mêlée de poneys qui bougeaient ensemble et pendant un moment normal que Luna chérirait pour longtemps, ils étaient juste un étalon et une jument qui passaient du temps ensemble. Les autres poneys bondissaient même contre elle quand elle dansait et même si quelques-uns la regardaient bizarrement, ils se fondirent dans la masse et lui sourirent chaleureusement, tout comme elle, alors que la Princesse de la Nuit dansait avec autant d’énergie qu’une pouliche.
Le rythme qui faisait vrombir le club était moins étrange maintenant et comme Mac ne se battait plus contre, mais bougeait avec, il avait trouvé son groove. Agrippé au rythme frénétique de la musique, Macintosh recula de l’étreinte de Luna à son tour, plongeant sous son aile, chassant sa queue, rebondissant leurs fessiers ensemble en pressant leurs flancs l’un contre l’autre, les sabots frappant le sol à l’unisson.
Luna avait les sabots plus légers, agitait ses ailes et sa crinière sur ses épaules dans une vague de couleur, qui la taquinait, incapable de garder le rythme de cette étrange musique désaccordée qui faisait bouger ses flancs. L’étrange brise de ses ailes lui rafraichissait le pelage, l’enveloppant d’une nouvelle sensation.
Même quand il dansait, et que plus d’une jument essayait de lui taper dans l’œil et de l’amener à danser avec elle, Mac n’avait d’yeux que pour un seul poney. Il n’avait jamais vu une Princesse agir ainsi, sans se soucier du monde autour d’elle, sans aucune des règles qui régissaient le code de conduite de la royauté, s’amusant tout simplement sans craindre le regard des autres.
Il y avait définitivement quelque chose de nouveau chez Luna. En dansant ensemble, Mac avait découvert qu’il était de plus en plus intéressé pour découvrir la jument derrière la couronne.
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