Luna fit ses adieux à Mac et trotta sur le chemin de terre qui menait en ville, passant devant les pommiers qui avaient rendus célèbre la famille Apple. Elle ne pouvait se retenir plus longtemps, et dès qu’elle se trouva assez loin de la ferme, elle se frappa les sabots ensemble en criant triomphalement « HOURRA ! »
Mac avait dit oui, il avait dit oui ! Tout ne s’était pas passé comme prévu. Elle avait été un peu hésitante au départ et son expression lorsqu’il ouvrit la porte ne présageait pas de la teneur de la conversation.
Se trouver devant la porte était le premier challenge, mais elle avait un peu peur qu’il se détourne d’elle. La Princesse de la Nuit qui demande à lui parler ? Son rang lui garantissait d’entrer. Le reste, toutefois, était moins sûr.
Elle aurait sans doute dû le laisser se détendre un peu. Ils auraient pu parler un peu plus longtemps, au lieu qu’elle lui propose directement, mais rien n’aurait pu vraiment l’aider à se détendre. Vraiment, qu’est-ce qu’elle savait des conversations aujourd’hui ? Macintosh était sans doute peu intéressé par la législation des taxes ou les accords commerciaux. Elle pensait encore plus qu’il n’était pas intéressé par les ragots sur les familles nobles, même si elle avait des informations croustillantes à partager sur ce que font certains poneys la nuit quand ils pensent que personne ne les regarde…
Non, tout cela prendrait du temps, elle le savait. Du temps pour lui faire voir la jument derrière la couronne, du temps pour être à l’aise ensemble, et tout commençait ce soir. Elle accéléra un peu, trottant pour aller vers Poneyville….Jusqu’à s’arrêter abruptement après environ trois pas alors que le sourire sur son visage était remplacé par un regard de terreur alors qu’un tout petit et minuscule insignifiant petit problème jaillit soudainement dans son esprit.
Elle avait promis à l’objet de son affection une nuit inoubliable mais il y avait un problème concernant cela-Elle n’avait aucune idée de ce que les poneys faisaient de ces jours.
En des temps reculés, il y avait des tournois et des bals et des règles pour ces choses, mais elle doutait que Macintosh serait à l’aise au Gala, et même si elle était certaine qu’il s’en sortirait très bien dans un tournoi, ce n’est pas le genre de chose à faire au premier rendez-vous, mais au moins au quatrième ou cinquième.
Qu’est-ce qu’elle devait faire ? Ses options étaient limitées par la nécessité de faire profil bas pour le moment, alors cela éliminait la plupart des possibilités à Canterlot ; il y avait bien trop de curieux là-bas pour prendre sa chance, même avec l’aide de gardes qui laissait les curieux loin d’eux.
Il y avait des endroits sûrs à Poneyville, mais l’emmener pour un simple pique-nique serait…pas assez impressionnant pour elle. Non, elle devait lui faire comprendre ses intentions, qu’elle ne voulait pas seulement le courtiser mais gagner son amour. Mais comment ? Elle avait besoin d’aide, de conseil, mais vers qui se tourner ? Certainement pas Celestia, sa sœur n’était pas le genre de poney vers qui se tourner pour ce genre de conseils, et la simple pensée de ses taquineries était suffisante pour la faire frissonner. Non, définitivement pas Celestia.
Peut-être Cadence ? Bien sûr ! Cadence connaissait Shining Armor depuis toute jeune, ils étaient sortis ensemble en grandissant. Elle était la meilleure candidate pour l’instruire sur comment courtiser de façon moderne. Mais elle ne connaissait pas Macintosh, alors ses conseils ne seraient pas précis. Cadence était l’une des meilleures pour savoir le procédé complet, mais elle avait surtout besoin de connaissances spécifiques sur les divertissements autour de Poneyville.
Luna décolla avec un grand battement d’ailes, survolant les vergers en tournoyant autour de la ville. Ce n’était pas la plus discrète des arrivées dans cette ville d’ordinaire si tranquille, mais le temps jouait contre elle ! Elle avait promis à Mac une soirée inoubliable alors il n’y avait pas de temps à perdre !
Elle laissa les courants chauds la faire monter plus haut, volant dans les nuages. Les ailes d’une alicorne étaient faites pour planer, pas le type de vol pratiqué par les pégases. Elle n’était pas aussi rapide que quelqu’un comme Rainbow Dash, mais elle pouvait continuer à planer bien plus longtemps que Dash.
Elle ferma un instant ses yeux pour se relaxer, respirant le doux air de la campagne, sentant le soleil de sa sœur réchauffer son visage, laissant le vent caresser son corps et brosser ses plumes comme des doigts de soie. Qu’il était bon de voler librement ainsi, sans gardes autour de soi, ou forcée de rouler en chariot pour sa « propre protection ». Le capitaine de la garde serait furieux en apprenant cela. Il ne comprendrait que tard, quand il serait temps de faire lever la Lune et qu’il viendrait pour l’escorter à l’observatoire où elle préférait pratiquer sa magie.
Il n’avait pas compris qu’elle n’avait pas besoin d’être là-bas pour effectuer sa tâche, et ce soir elle n’avait aucune intention d’être à la maison avant que sa sœur ne se retire. C’était sa nuit, la sienne et celle de Mac. Elle attendait avec impatience le jour où elle pourrait partager cela avec lui, imaginant la joie sur son visage en décollant dans les airs. Elle se demandait s’il la laissera le porter. Il sera offusqué, sans doute, se plaignant d’être trop lourd. Eh bien, elle lui prouverait le contraire même si la pensée de son corps musclé au-dessus du sien était assez pour qu’elle se sente un peu plus que chaude.
Nooon, se réprimanda-t-elle. Non, il était bien trop tôt pour penser à cela. Elle mit ses pensées au plus profond de son esprit, dans une boîte mentale, puis enterra la boîte, puis construit une maison mentale au-dessus du lieu d’enterrement. Cela l’aida.
Un peu.
Avec un mouvement de sa tête et un sourire taquin, elle descendit vers la ville plus bas. Elle passa devant l’équipe météo de Poneyville, en plein travail de nettoyage des derniers nuages. « Princesse Luna ! » l’appela un des membres de l’équipe. « Tout va bien ? »
Elle agita un sabot pour répondre, n’attendant pas un mot du pégase en descendant vers la ville, entendant quelques des conversations comme « Qu’est-ce qu’elle fait là ? Peut-être quelque chose pour la Nuit du Cauchemar ? »
Luna cherchait un endroit précis. Où était-ce ? Elle avait vu ce nom dans les lettres de l’élève de sa sœur. Ah ! Il était là ! Plumes et Sofas, une combinaison bien singulière de business si vous voulez son avis, mais qui était-elle pour juger ?
Atterrissant doucement devant, elle ouvrit la porte avec un sabot. « Propriétaire ! » brailla-t-elle, la voix royale de Canterlot faisant trembler les fenêtres et les étagères. « Nous requérons la plus fine plume et le meilleur parchemin ! Amenez-les de suite pour que nous puissions accomplir notre travail ! »
Davenport, le propriétaire du magasin, était trop occupée à être cloué au sol pour répondre face à la voix de Luna. Quand l’alicorne fit une pause pour respirer, le poney terrestre leva les yeux, la voix tremblante. « Nous avons des plumes, votre Majesté, mais j’ai bien peur que nous n’ayons pas de parchemins. »
« QUOI ? » beugla Luna, avant de baisser un peu sa voix en voyant l’étalon terrifié au sol une fois de plus tandis que des nuages de poussière tombaient du plafond. « Cet établissement est appelé Plumes et Sofas, n’est-ce pas ? »
« C’est le cas, votre, euh, grandeur », couina Davenport, « et c’est ce que nous avons en stock. Plumes e sofas. Nous n’avons pas de…d’accessoires reliés aux plumes. »
Luna ouvrit la bouche, puis la referma, pinçant ses lèves en réfléchissant à sa déclaration. Cela faisait sens, pensa-t-elle, d’une manière peu spécifique. « N’avez-vous pas pensé que l’achat de plumes requiert aussi quelque chose avec lesquels écrire ? »
« Je ne peux pas deviner ce que votre Altesse ou l’un de mes clients puisse faire avec les plumes ; ce n’est pas à moi de dire ce que font les poneys avec mes produits », répondit Davenport avec une toute petite pointe d’indignation, suggérant que c’était un raisonnement auquel il avait dû faire face de nombreuses fois. Il cligna ensuite des yeux, semblant se rappeler à qui il parlait et prit un ton plus respectueux, « mais si vous voulez un parchemin, le bureau de poste de Poneyville en a en stock. »
« Et ont-ils des plumes ? »
« Eh bien, oui- » Le visage de Luna s’illumina mais il n’avait pas fini. « Mais pas à vendre. »
« Quoi ? » dit-elle en fronçant les yeux.
« Eh bien, les p-poneys doivent écrire l’a-adresse sur leurs enveloppes ou quelque chose du genre », bégaya-t-elle. « Alors elles sont enchaînées au comptoir. »
« Alors vous dites que nous devons acheter nos plumes ici, et aller au bureau de poste pour acheter des parchemins ? » soupira Luna, se contrôlant pour ne pas se frapper le visage avec son sabot. Ce genre de choses n’arriverait jamais à Canterlot mais…quand il faut le faire. « Alors nous voudrions acheter votre meilleure plume, propriétaire. Envoyez la facture à la Princesse Celestia au Château de Canterlot. »
« Princesse Celes-oui ! Bien entendu ! » Il se leva du sol quand Luna le fixa des yeux, ses yeux brillant dangereusement jusqu’à ce qu’il soit hors de vue. Elle se détendit un moment, pensant déjà à la teneur de la conversation qu’elle aurait avec Celestia quand la facture arriverait. Elle aimait ce genre de jeux avec sa sœur, et elle devait lui rendre la pareille après cette histoire de cire de branche-loups. Il y aurait des conséquences mais c’était leur façon de jouer. Quand on vit éternellement, il faut bien trouver des façons de s’amuser.
« Et voilà, votre altesse. La meilleure plume de phœnix, dorée à l’or fin, protégée magiquement pour éviter les fautes et la casse prématurée. » Il fit léviter la boîte sur le comptoir avant de l’ouvrir pour révéler un plume rouge vif, avec des étincelles de feu de phœnix brillant sur les bords.
Les yeux de Luna s’écarquillèrent et un « Oooooohhh » d’admiration s’échappa de ses lèvres en admirant le magnifique objet. « Et oserais-je vous demander le prix de cette beauté, propriétaire ? »
« Ça fera 800 pièces, votre excellence. Ce ne sont pas des choses courantes. En fait, c’est la toute première que j’ai la chance de vendre et je suis honoré que vous avez choisi le meilleur. »
Luna était si fière qu’elle parvint à garder son expression de choc. Huit cents ? Même les magasins de Canterlot seraient aux abois pour demander ce genre de prix, mais elle pensa qu’il avait marqué un point. Les plumes de phœnix étaient rares, à cause de l’habitude de son propriétaire à terminer en cendres lors de sa mort. Elle pensa à garder sa nouvelle plume loin de Philomena, au cas où l’animal de sa sœur penserait qu’elle appartenait à quelqu’un de sa famille.
Davenport réapparut. « Voulez-vous que j’emballe la plume, votre Majesté ? »
« Non, nous l’utiliserons immédiatement. » Sa magie entoura la plume et elle la déposa dans sa crinière. « Vous avez un joli magasin, propriétaire. Peut-être devriez-vous penser à vous doter de parchemins, toutefois. » Luna sortit du magasin et se demanda où trouver le bureau de poste.
« Vous ! » Elle pointa du sabot un étalon avec un sablier comme marque de beauté qui traversait la rue. « Où pouvons-nous trouver la bureau de poste de Poneyville ? »
Il ne la regarda pas, mais tendit un sabot tremblant de l’autre côté de la rue. « A q-quelques minutes de marche, votre altesse ! » lâcha-t-il.
« Vous avez nos remerciements ! » dit-elle avant de réaliser qu’elle retombait dans ses mauvaises habitudes une fois de plus. « Je veux dire, merci », offrit-elle au pauvre étalon avec un doux sourire en se dirigeant dans la direction indiquée.
Elle trotta joyeusement devant la mairie, et se retrouva bloquée par une jument à la crinière grise, flanquée de chaque côté par des étalons portant des plumes et des documents. Elle mit un moment pour se rappeler de son nom ; la dernière fois qu’elle avait vu la crinière grise de Madame le maire, celle-ci était cachée sous une perruque de clown. Cette Nuit du Cauchemar avait vraiment été très bien. Dommage qu’elle n’avait pas pu venir l’année suivante, à cause de Cadence qui avait besoin d’aide à l’Empire de Cristal. Retourner d’un millénaire d’exil demande beaucoup de paperasserie, quelque chose auquel elle avait déjà dû faire face.
« Princesse Luna, que nous vaut l’honneur de votre visite ? » demanda la Maire après l’avoir saluée. « Nous n’avons pas été prévenus de votre arrivée où sinon nous vous aurions bien reçus. »
« Pas besoin de tout cela, Madame le Maire », la rassure Luna, espérant de terminer au plus vite cette conversation, consciente de la progression du soleil de sa sœur. C’était une drôle de position pour elle. Elle était là, une créature qui mesurait sa vie en millénaire, devant soudain faire face au temps qui jouait contre elle. « Nous sommes à Poneyville pour affaires personnelles, rien qui ne vous concerne. Maintenant, si vous voulez bien nous excuser, nous devons nous diriger vers le bureau de poste. » Elle fit un pas en avant, puis s’arrêta devant le visage terrifiée qui venait de s’afficher sur le visage de la jument.
« Qu’est-ce qu’elle a encore fait ? » demanda la Maire d’une voix pleine de tristesse.
« Qui a fait quoi ? » ne pût s’empêcher de demander Luna. Pour une si calme ville, elle semblait passer beaucoup de temps à faire face aux étranges comportements de ses habitants.
« Ditzy Doo, Derpy pour les amies, l’une de nos factrices. Est-ce qu’elle a perdu un message important pour vous, Princesse ? » frissonna la Maire. « Y a-t-il eu des dégâts ? Poneyville a un fond d’urgence pour les incidents reliés à Ditzy Doo, je suis sûre que nous pouvons trouver un arrangement pour- »
« Madame le Maire ? »
« -cet incident avec le toit de la mairie, et les problèmes durant la Fête de la fin de l’Hiver mais il n’y a pas plus- »
« Maire ? »
« -quel que soit ce qui est arrivé, elle ne l’a pas fait exprès. Il n’y a pas une once de méchanceté en elle. S’il vous plaît, dites-moi que vous ne venez pas pour la relever de ses fonctions ! »
« MADAME LE MAIRE ! » rugit Luna, utilisant pleinement la voix royale. « Nos affaires ne concernent pas cette jument ou vous ! C’est, pour ainsi dire, personnel. Nous ne sommes pas là pour destituer quiconque. Nous voulons juste… » Elle soupira doucement. « Nous voulons juste pouvoir faire ce que nous avons à faire. Discrètement. »
Madame le Maire cligna des yeux, rajustant ses lunettes et s’éclaircissant la voix. « Oui, bien sûr. Si c’est ce que vous souhaitez, Princesse Luna, nous n’allons pas vous déranger plus longtemps. »
Luna voyait les questions dans ses yeux, la curiosité qui la rongeait, désespérée de savoir ce qui avait amené la Princesse de la Nuit dans son humble petite ville mais tout ce qu’elle pouvait faire était de reculer et de laisser Luna poursuivre sa voie.
« Oh WOUAH ! »
Luna soupira, fermant ses yeux pendant un instant en se pinçant les lèvres. Est-ce que l’Univers venait se moquer d’elle aujourd’hui ? Elle commençait à se demander qui avait le temps de penser dans cette ville, car ils étaient toujours interrompus par quelque chose ! Non, ce n’était pas juste. Etait-ce vraiment mieux au palace avec les nobles et messagers et fonctionnaires qui la traquaient du matin au soir ? Elle rouvrit ses yeux pour trouver un poney terrestre rose devant elle avec un grand sourire.
« J’étais un poulet ! »
Luna cligna des yeux, et pencha lentement sa tête d’un côté pour essayer de comprendre cette phrase. Attendez, mais bien sûr. Elle parlait de leur rencontre lors de la Nuit du Cauchemar. Elle vacilla un peu devant le souvenir de cette nuit particulière et ses tentatives pour se faire aimer de la population. Sans Twilight Sparkle et ses amies, cela aurait été la dernière célébration de cette fête. « Nous nous rappelons de ton costume, Pinkamena Pie. Nous nous rappelons aussi de ton incitation à fuir envers les enfants et les accusations non fondées que tu as fait contre nous ce soir-là. » C’était idiot, elle le savait,, mais elle ne pouvait résister à laisser échapper sa magie, juste un peu, les yeux brillants alors que sa crinière s’étalait en long et en large, les ailes grandes ouvertes alors qu’elle se penchait vers une Pinkie soudainement nerveuse.
« Oui, je veux dire, c’est vrai qu’on l’a fait, mais je ne voulais pas…. » bafouilla désespérément Pinkie, prise par surprise par la tournure de la conversation. « Et, je….On vous a amenés des bonbons, non ? Donc tout va bien ! Vous nous avez fait peur et vous avez mangé les bonbons ! »
« Oh oui, nous l’avons fait », nota Luna, et laissa sa magie se calmer, la brillance disparaissant de ses yeux alors qu’elle rétracta les ailes vers ses flancs une fois de plus, reprenant sa sérénité. « Offrir était suffisant pour nous et nous devrions nous retenir de tout manger. Maintenant, puis-je t’assister dans quelque chose, Pinkamena ? »
En y repensant, Luna n’était pas vraiment sûre de ce qui arriva après. Pendant un instant, Pinkie se tenait là nerveusement, essayant de deviner si la Princesse était sérieuse en pensant la manger et l’instant suivant, elle avait un sabot rose sur son épaulé et la joue de Pinkie contre la sienne alors que la ponette lui murmurait, « Vous lui avez dit ? »
Luna tourna sa tête du mieux possible pour fixer dans le blanc des yeux la ponette qui trépignait, essayant de résister à l’envie de fuir. « Dire à qui ? »
« Big Mac, bien sûr ! »
Luna cligna des yeux. Elle savait que ce poney rose avait un don de voyance ; Twilight Sparkle l’avait un jour mentionné dans ses lettres. En avoir la démonstration ainsi était un peu inquiétant. « Et comment sais-tu pour cela ? »
« OOooooohhhh ne vous inquiétez pas pour ça, Princesse ! Nous les Pies savons garder un secret », la rassura Pinkie. « Alors. Vous lui avez demandé ? C’est pour ça que vous êtes en ville ? Vous cherchez quelque chose à faire avec lui où vous ne serez pas ennuyés par des questions bêtes comme ‘Qui êtes-vous et que faites –vous avec Macintosh ?’ Attendez. Non, ils ne vous demanderaient pas ça, ils savent qui vous êtes ! Oooohh ! Je parie que c’est ça ! Ils savent tous qui vous êtes alors si vous vous montrez avec Mac alors les gens poseront plein de questions comme, ‘Pourquoi vous la Princesse Luna, vous êtes avec Macintosh ?’ Alors, qu’est-ce que vous allez faire avec Macintosh, Princesse ? »
Luna la regarda, la bouche grande ouverte, pendant quelques secondes alors que son cerveau essayait de remettre en place le flot de paroles de la jument. « Nous ne savons pas », finit-elle par admettre. « ça fait des années que nous n’avons pas courtisés quelqu’un et nous ne savons pas exactement ce que font les poneys de ces jours pour impressionner ceux que nous courtisons. »
« Oooohhh, j’ai compris. Ouaipouaipouaip, c’est pas facile. » Pinkie prit un air pensif. « Il y a toujours quelque chose à faire à Poneyville mais vous devez connaître quelqu’un qui connaît tout le monde et qui pourrait vous dire tout ce qui se passe. Attendez ! Vous connaissez ce quelqu’un. Vous me connaissez MOI ! » Pinkie bondit de joie autour de la Princesse. « Et je connais tout le monde à Poneyville ! Twilight fait aujourd’hui une lecture à l’école sur ‘La théorie thaumaturgique et son application dans la magie licornienne’. Je ne sais pas ce que c’est, mais elle a l’air très excitée d’en parler ! »
« Je pense, peut-être, que c’est un peu trop cérébral pour un premier rendez-vous », pensa Luna. « Mais gardons ça à l’esprit. »
« Okiedokielokie ! Quoi d’autre ? Hum…..Octavia Philarmonica est en ville pour un récital au Carousel Boutique. Ouuuuuuu Applejack fait une dégustation de son dernier cidre mais ça rappellerait trop le travail à Mac. Ooh ! Je sais ! Mon amie Vinyl Scratch est en ville ! Elle fera un set de DJ au bar de Berry Punch ce soir ! Vous aimez la musique ? Vous avez déjà entendu du DJ-PON3 ? Elle amène les basses ! Plein de basses ! Elle en a même que vous ne pouvez même pas imaginer ! »
Luna se frotta la tête, sentant une migraine venir en essayant de comprendre le flot de paroles de Pinkie concernant la vie nocturne de Poneyville. « De…de quels basses parles-tu ? Est-ce que c’est quelque chose qu’aimerait Macintosh, tu penses ? »
« Je ne sais pas ! Peut-être ! Mac aime tous les genres de musiques. Je parie qu’il aimerait les rythmes de Vinyl ! Il se sentirait comme une pomme dans une tarte ! Mmm ! Des pommes. Oh non ! Je n’ai pas pris de petit-déjeuner aujourd’hui ! Je dois aller manger quelque chose ! Vous savez pourquoi j’ai une grosse envie de tartes aux pommes, là maintenant tout de suite ? »
« Attends, Pinkame-Pinkie », lâcha Luna, soudain peureuse que son étrange conseillère en affaires sociales bondirait vers une source quelconque de nourriture, « nous t’achèterons toutes les tartes aux pommes de Poneyville si tu me parles davantage de Vinyl Scratch et de ses basses. Y aura-t-il beaucoup de poneys présents ? Il est important que nous gardions les choses discrètes entre nous deux, alors le peu sera le mieux.
« Oh non, il y aura PLEIN de poneys là-bas ! DJ-PON3 en ramène des tas à la ronde ! »
« Ah », soupira Luna, imaginant un des bals de sa jeunesse, tant de poneys autour, parlant et médisant, les yeux sur ceux dansant, regardant qui danse avec qui. « J’ai bien peur que cela ne serait pas adapté pour nous. »
« Oh non ! Ça sera parfait ! Vous n’avez jamais été à un truc pareil, je le parie ! » Pinkie reprit ses bonds, son sourire grandissant de plus en plus. « C’est tout noir et la musique vous rend sourd et la foule bouge et danse et tout le monde est joyeux et ne fais pas attention à ceux qui seraient juste devant eux ! Vous serez invisible ! Je peux même dire à Vinyl que vous serez là pour qu’elle sache qu’elle n’a pas à attirer l’attention sur vous, de faire comme n’importe quelle nuit. Si je ne lui dit pas et qu’elle vous voie, elle lâcherait votre nom et ça serait horrriiibble ! »
« Un….lâcher de noms ? » Luna commençait à avoir sérieusement mal au crâne. « Ces basses dont tu parles ne semble pas particulièrement romantiques. On dirait même que nous ne pourrons pas nous parler. Es-tu certaine que Mac aimerait passer la soirée ainsi ? »
« Faites-moi confiance, Princesse. C’est ce que font les poneys aujourd’hui ! On sort, on danse, on boit, on fait la fête et on chante ! Vous pourrez vous détendre et vous amuser avec Mac ! Danser ensemble ! Boire ensemble ! Je pense qu’il ne s’attendra pas à ça ; il a sûrement peur que vous l’emmeniez à un dîner luxueux ou à un endroit où il ne sera pas à l’aise ! Comme ça, vous serez seulement deux poneys, une jument et son petit ami qui sortent ensemble pour passer un bon moment. C’est ce que vous voulez, non ? Vous ne voulez pas faire la Princesse avec lui ? »
« En effet, Pinkamena Pie. Nous prendrons en compte ta suggestion avant de décider quoi que ce soit. Mais cela semble être une bonne idée. »
« Exaaaaaaaaaaaaaaactement ! Faites confiance à Tata Pinkie. Elle connait comment ça marche ! C’est comme ça que j’ai connu Vinyl, en fait. Elle faisait la DJ dans une de mes fêtes à Canterlot et d’une chose à l’autre, à la fin de la soirée on était-Oups ! » Elle amena son sabot sur sa bouche. « Je n’ai pas encore le droit de le dire. Hé-hé. Oubliez ce que j’ai dit. »
« Nos lèvres sont cousues, Pinkie Pie », la rassura Luna. « Nous sommes reconnaissants de tes conseils. Maintenant, si cela ne te dérange pas, nous allons continuer notre route vers le bureau de poste de Poneyville. Nous devons envoyer une lettre et apparemment, c’est le seul endroit où nous pouvons trouver un parchemin. »
« Oh ! Alors vous devriez aller à la bibliothèque ! Twilight a des tas de ce truc avec ce qu’elle envoie à la Princesse, l’autre Princesse, et avec toutes ses listes et listes de listes de listes de listes ! Et Spike pourra envoyer la lettre pour vous ! Poof et voilà ! C’est plus rapide que de demander à Derpy ou à une des factrices de la distribuer. »
Luna hocha la tête. Bien sûr, Twilight n’utilisait pas le service postal habituel pour envoyer ses lettres à Celestia. Elle aurait dû y penser elle-même. « C’est une sage suggestion, Pinkie Pie. Merci. »
« No problemo Roberto ! Euh…je veux dire Princesse ! Bonne chance avec qui-vous-savez-là-où-vous-savez ! » et en un clignement d’œil, Pinkie bondit en bas de la rue.
Au dernier moment, Luna fit signe à la ponette rose de s’arrêter. « Pinkie ! Attends, nous avons encore besoin de toi ! Nous avons encore une question à te poser. »
« Okay d’ac, Princesse ! » Pinkie s’arrêta net. « Que voulez-vous savoir d’autre ? Une date d’anniversaire ? Sa couleur préféré ? Quel est l’ingrédient secret dans la sauce ? »
Luna secoua sa tête et se pinça les lèvres pendant un instant. « Mac. Qu’est-ce que tu sais de lui ? Ce que nous savons de lui-ce que je sais de lui-est incomplet. Nous connaissons ses rêves, ses espoirs mais pas vraiment ce qu’il aime en général. »
« Oui, comme quoi ? Dites quelque chose ! »
Luna essaya de penser à quelque chose, les possibilités se bousculant dans sa tête, mais elle pensa à la première chose qu’elle avait à l’esprit. « Son gâteau préféré. »
« Oh allez, c’est trop trop trop facile ! Demandez-moi quelque chose de plus difficile ! Muffin au double chocolat avec du sucre et une sauce caramel ! » Pinkie se lécha les lèvres. « Il en prend un chaque semaine, c’est un petit plaisir qu’il s’offre après avoir bien travaillé. » Elle y ajouta un clin d’œil. « Ne le dites pas à Applejack ! »
Luna manque de s’étouffer en imaginant quelque chose d’aussi calorique passer sur ses lèvres, mais Mac était un grand poney alors elle imagina qu’il tolérait mieux ce genre de choses ; au contraire de Celestia, elle n’avait eu aucune carie en un millénaire. « Son préféré…. » pensa-t-elle pendant une seconde, essayant de penser à quoi lui demander. Nourriture préférée ? Musique préférée ? Auteur préféré ? « Son hobby préféré ! Nous savons qu’il passe du temps à travailler, mais il ne doit pas faire que ça. Sais-tu comment il s’amuse ? »
« Oooh…c’est une bonne question. Je connais quelque trucs », elle s’approcha de Luna et fit signe à la Princesse de faire de même. « Il va », elle regarda tout autour d’elle comme si ce secret était d’une extrême importance, « PÊCHER. »
« Pêcher ? » répéta-t-elle. De toutes les réponses possibles, c’était une qu’elle n’espérait pas. Trop de poneys étaient trop raffinés pour cela, mais les poneys terrestres, et ceux de fermes en particulier, aimaient ce genre de choses simples.
Pinkie hocha lentement la tête, « Vous voyez, Fluttershy s’occupe de beaucoup d’animaux qui ont besoin de viande. Elle ne peut pas s’en charger elle-même, elle est bien trop douce et gentille pour ça, mais Mac va pêcher et donne ce qu’il attrape à Fluttershy. » Elle hésita un peu avant de poursuivre. « AJ ne le sait pas, mais cela permet d’amener de l’argent à la ferme pour la garder à flot financièrement. »
« La famille Apple a des problèmes financiers ? » s’inquiéta Luna. « Et pourtant leur ferme apparaît prospère, n’est-ce pas le cas ? »
Pour la seconde fois, Pinkie hésita avant de parler. « Vu comme ça, tout à l’air bien, mais les temps sont durs pour eux. Ils s’en sortent, avec l’aide de Mac, mais une seule mauvaise saison et ce serait la catastrophe. »
« Une histoire bien trop commune. Aussi prospère qu’est Equestria, il y en a toujours qui s’en sortent moins que les autres », soupira Luna. « Il y a tant à faire pour moi et ma sœur. »
« Et vous faites un super travail ! » s’exclama Pinkie. « Je veux dire, vous savez, à part les invasions d’esprit du Chaos, de sorciers maléfiques… » Luna la regarda d’un air peu amusé. « Oh là là, vous avez vu l’heure ? » dit-elle en regardant son sabot sur lequel elle venait de dessiner une montre. « Je vais être en retard ! Je dois y aller, Princesse ! Bonne chance pour tout ! » Elle bondit une fois de plus et cette fois, Luna ne fit rien pour l’arrêter.
Cette fois, pensa Luna, rien ne pourrait l’interrompre. Elle reprit sa marche et trotta vers la bibliothèque. En y arrivant, son premier coup à la porte resta sans réponse, même si elle pouvait entendre des voix à l’intérieur. Elle retoqua, plus fort. Elle pouvait seulement imaginer ce qui l’attendait derrière cette porte. Des paratristes, des visiteurs du futur, des expérimentations démentes ou…
La porte s’ouvrit et Spike s’ouvrit avec un regard irrité sur son visage. « Oui ? » aboya-t-il, avant de se reprendre en voyant d’abord les sabots puis en levant les yeux. « P-Princesse Luna ! Je suis désolé, je ne voulais pas…Nous avons juste passé une mauvaise journée ici, c’est tout. S’il vous plaît, entrez donc. Vous voulez parlez à Twilight, n’est-ce pas ? »
« En fait, Spike, c’est avec toi que nous voulons parler. Nous avons une faveur à te demander. » Elle entra dans la bibliothèque, regardant les livres posés en piles ici et là, des parchemins à moitié écrits de toutes parts…Etait-ce la couronne de Twilight qui était posée sur la table aux yeux de tous ? Pas étonnant qu’elle avait eu toute cette histoire avec ce miroir. « N’est-ce pas un bon moment pour venir ? »
« Hein ? Oh non. Je veux dire, rien de pire que d’habitude. » Spike haussa les épaules et pointa de sa griffe la chambre à l’étage, l’air à nouveau exaspéré. « Twilight fait encore une scène en haut. Une histoire bizarre. Peut-être qu’elle s’inquiète parce que quelqu’un va lui révéler la fin du nouveau livre de Casse-Cou. Mais peu importe, que voulez-vous, Princesse, ?»
« Nous avons besoin que tu envoies une lettre à la Princesse Cadence. Est-ce possible ? »
« Oh bien sûr, pas de problème ! » Spike sortit une plume et un parchemin et attendit que Luna lui dicte la lettre.
L’alicorne ne savait pas exactement quoi dire au petit dragon ; trop de poneys semblaient savoir ce qui se tramait entre elle et Mac. « Devons-nous te le dicter ? Peux-tu envoyer des lettres si nous les écrivons nous-mêmes ? »
« Ça marche aussi », répondit Spike, offrant la plume et le parchemin à Luna. « Ecrivez-là et je l’enverrais à l’empire de Cristal en un clin d’œil. »
« Tu as nos remerciements, jeune Spike. » Elle accepta les deux avec sa magie, tenant le parchemin devant elle en utilisant la plume. Pas besoin d’utiliser sa plume de phœnix, elle le ferait plus tard.
Elle pensa à quoi écrire, résistant à l’envie de mordre la plume en le faisant. Quels détails devait-elle donner ? Devrait-elle dire exactement à Cadence de qui elle parlait ? Elle détestait écrire ce genre de choses ; Celestia était bien meilleure pour coucher ses pensées sur le papier. Après de long moments de délibération, elle décida d’être aussi directe que possible et elle écrivit :
« Chère Princesse Cadence,
Nous devons faire face à un problème qui requiert tes compétences. Nous voulons tes conseils pour savoir comment gagner le cœur d’un étalon de ces jours. Ta relation avec Shining Armor étant couronnée de succès, nous pensons que tu serais la mieux placé pour nous conseiller.
Nous attendons ta réponse avec impatience,
Princesse Luna. »
Elle enroula le rouleau et le donna à Spike. Un jet de flamme verte plus tard et la lettre était envoyée à la Princesse de l’Amour. « Une fois encore Spike, nous te remercions. » Sa magie s’illumina une fois de plus, cette fois pour offrir un petit sac de pièces au dragon. « Voici un petit cadeau pour te remercier. Nous avons toutefois encore une chose à te demander. Nous avons promis à Pinkie Pie d’acheter une tarte aux pommes pour elle pour la remercier de ses conseils mais elle est partie avant que nous puissions nous en procurer. Peux-tu t’assurer d’utiliser quelques-unes de ces pièces pour lui en offrir une ? »
« Bien sûr, Princesse ! Vous avez besoin d’autre chose ? »
« Une dernière chose, oui. Peux-tu nous emmener chez cette Berry Punch ? »
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