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Ceux qui restent

Une fiction traduite par inglobwetrust.

Enfin apaisé

La lumière des bougies illuminait la maison où nous nous assîmes tous les deux, en silence. Je suis un idiot, maintenant que j’y repense. Elle avait tout planifié. De la belle musique, un beau dîner aux chandelles entre amis, avec la meilleure cuisine pour nous. Ça devrait normalement être un moment joyeux.

Mais bien sûr, j’ai dû le ruiner. Quand elle trouva la potion, je savais comment se passerait le reste de la journée. Des questions et de longs silences. Elle me rendrait la pareille d’une manière cruelle. On avait déjà commandé nos plats, et tout ce que nous avions pour détendre l’atmosphère était la musique. Des chansons douces pour aller avec l’ambiance, même si elle était glaciale.

J’essayais d’ouvrir ma bouche pour dire quelque chose, mais les mots me manquaient. Que pouvais-je dire ? Elle avait trouvé ce que je ne voulais surtout pas que voient les autres. Ma porte de sortie de cette vie solitaire. Je me suis depuis demandé ce qu’elle en avait fait. Elle m’avait dit d’attendre en bas pendant qu’elle « gérait le problème », et depuis lors, nous n’en avions pas parlé.

Mais je savais qu’on en parlerait cette nuit. Quelque chose comme ça ne peut rester caché si longtemps. J’étais assis là, attendant l’inévitable. Rarity avait de toute évidence l’air nerveuse. Elle gardait une expression stoïque, mais son regard disait tout. Je ne parvenais pas à le regarder, pas si ça voulait dire fixer ses yeux tristes et remplis de déception.

Le chef amena nos assiettes sur un chariot. Il enleva sa toque et fit léviter les plateaux argentés devant nous.

« M’dame, m’sieur. Vos plats sont prêts. » Il commença avec Rarity, en enlevant la cloche qui couvrait son repas, montrant une jolie salade avec des brocolis, des pois chiches, du fromage et des tomates, entourés de céleri. « Voici votre salade faite avec les meilleurs légumes d’Equestria. J’espère qu’elle sera à votre convenance, M’dame. »

Rarity posa une serviette sur ses genoux, en acquiesçant vers le chef. « Merci, mon cher. Je suis sûr qu’elle le sera. »

« Et pour vous, monsieur le dragon, je voudrais vous présenter quelque chose de différent. J’espère que vous apprécierez. » Il enleva le couvercle qui m’empêchait de voir mon plat, révélant deux pâtisseries avec des épinards, des rubis, des émeraudes, surmonté d’améthystes et de fromage fondu. « Je l’appelle le désir de diamant. Ça m’a pris du temps pour trouver la recette. »

« Ça me semble être du bon boulot », dis-je, en essayant de ne pas croiser le regard de Rarity. Il salua et fit rouler le chariot ailleurs. Le dîner en lui-même avait l’air fantastique. Je n’en espérais pas moins de Rarity. J’espérais que ça m’éviterais de me sentir encore plus bizarre.

« Tu sais comment les choisir », dis-je en me forçant à sourire. « Je n’ai jamais vu une….pâtisserie comme celle-là. Même si je suis sûr que ta salade sera encore meilleure, hein Rarity ? »

« On verra. »

Sa réponse était sèche, aussi dure que son silence. Elle mangeait en silence, me laissant avec un goût amer en bouche.

C’était officiel. J’avais tout gâché. Je lui avais fait du mal, juste en ne cachant pas cette potion. Je la gardais d’habitude avec moi, au cas où je voudrais en finir. Quand la solitude était de trop, je savais que j’avais de quoi tout arrêter. Je n’avais jamais dit à Zecora à quoi serviraient les herbes. Elle m’avait seulement dit de faire très attention. La plante en elle-même était létale. Une raison de plus pour la prendre.

Tout ce dont j’avais besoin était un bol, un broyeur et de l’eau pour créer le tout. Après avoir avalé le contenu, l’effet serait quasi-immédiat, m’endormirait de telle façon pour que je ne me réveille pas. Je ne savais pas encore si sa découverte était une bénédiction ou une malédiction, mais à cet instant, je ne pouvais pas me sentir plus mal.

J’essayais de manger le plat pour ne pas offenser le chef, même si c’était difficile au vu de mon humeur. Mais à l’instant où je posais mes lèvres dessus, tout s’effaça. Ma bouche dansait de joie. Le goût était exquis, et incomparable à tout ce que j’avais connu. Il serait encore meilleur si Rarity apprécierait encore plus son plat. En fait, chaque fois que je levais les yeux, je la voyais manger lentement sa salade, me regardant de temps en temps. Elle savait comment rendre quelqu’un nerveux, et je voulais m’enfuir, mais je ne trouvais aucune porte de sortie. En plus, je ne pouvais pas la laisser ici dans cette situation.

Le silence se poursuivit jusqu’à ce que nous finissions nos plats, lorsque qu’elle fit sonner une petite cloche pour faire venir le chef. En un instant, il arriva dans la pièce, en nous saluant une fois de plus.

« Vous devez avoir fini vos plats », dit-il en prenant nos assiettes. «Vos verres sont vides. Vous voulez que je les remplisse ? »

Je regardais Rarity, puis le chef, en secouant ma tête. « Non merci. »

« Je ne dis pas non à un autre verre de vin. »

Je ne peux pas dire que j’étais surpris. La situation actuelle lui donnait une bonne raison de boire. Mais d’habitude, elle ne buvait qu’un verre. Elle voulait oublier ce que je lui avais fait.

« Oui, m’dame », dit le chef, en déposant le liquide couleur sang dans son verre. Elle le but très vite. La moitié du verre était déjà vide tandis que le reste voyageait dans sa gorge. Et j’en étais la cause. Ce dîner qui s’annonçait parfait avait été une fois de plus ruiné par mon manque de prévoyance.

« Je dois vous annoncer que vos desserts n’arriveront pas de suite », expliqua le chef. « Il semble que j’ai mal calculé la quantité de vanille requise pour la crème brulée. Si attendre ne vous pose pas de problème, elles seront prêtes dans quarante minutes. »

« D’accord », dit Rarity en reculant sa chaise. « Nous pouvons attendre. J’ai quelque chose à faire pendant ce temps. » Elle se leva de son siège et me regarda, en levant un peu son nez. « Je ne devrais pas te proposer ça après cet incident, mais je n’aime pas bousculer mon planning. Alors, veux-tu danser avec moi ? »

Après tout le stress que je lui ai donné, elle voulait toujours danser avec moi ? Je ne pouvais pas y croire, et je ne le méritais pas. Mais elle ne méritait pas non plus de rester seule comme cela. Je me levais de mon siège pour la rejoindre. J’avais toujours peur de son regard, mais je devais le rencontrer.

« Tout ce que tu veux, Rarity », dis-je, en m’inclinant poliment. Je me doutais que ça ne dissiperait pas sa colère rentrée, et pour ce que je pouvais en voir, j’avais raison. Elle avait toujours ce regard strict. Heureusement, il semblait s’adoucir au fil des secondes. Elle marcha vers sa collection de disques, cherchant les bonnes chansons. Elle en avait une belle collection, grâce au travail de sa sœur. Il y avait assez de musique pour des heures. Même si je craignais que ce moment ne dure que quelques minutes en raison de nos humeurs.

Quand Rarity trouva le disque recherché, elle le déposa sur le phonographe et posa l’aiguille dessus. Et la musique se fit entendre. C’était doux, insouciant et nostalgique, de quoi nous apaiser.

Tandis que la musique jouait, j’étendis une griffe vers elle. « Si nous dansions ? »

Elle tendit son sabot, en m’indiquant de le prendre. Sans un mot. Même avec la musique, le silence était douloureux. Je mis prudemment ma main autour d’elle, et commença à bouger au rythme de la chanson.

Pas à pas. Une danse tortueuse pour une chanson lente. Notre danse était quasi vide d’énergie, la tension écrasant la joie que l’on aurait pu ressentir. C’était affreux. Je ne pourrais pas tenir toute la nuit ainsi. Je devais briser la glace.

« Désolé », fût la première chose que je sortis de ma bouche. « Je ne voulais pas te faire de mal. Je sais que tu es en colère contre moi, et tu as le droit de l’être, mais s’il te plaît. »

Rarity soupira, en menant la danse. J’étais surpris de pouvoir continuer à danser. C’était déjà assez difficile quand on était un piètre danseur comme moi, mais l’émotion était presque trop à gérer. Les choses n’étaient pas en ma faveur. Mais je continuais à tenir le rythme tant bien que mal.

« Spike, je ne suis pas en colère. Juste déçue », me dit-elle. « Et je suis contrariée que tu aies voulu te blesser ainsi. Pourquoi tu ne m’en as jamais parlé ? »

Je la dévisageais. « Je ne voulais pas que tu t’inquiètes. Tu n’étais pas sensée le savoir. »

« Mais pourquoi, Spike ? Tu as toute la vie devant toi. Pourquoi voudrais-tu t’infliger ça ? »

Je ne répondis pas. Ça me demandait déjà trop de ne pas craquer. Elle ne devait pas connaître mes vraies intentions. Elle ne méritait pas de porter ce fardeau. C’étaient mes problèmes, uniquement les miens.

Alors, pourquoi est-ce que je commençais à trembler ? Pourquoi mes yeux commençaient à se remplir de larmes, et mes griffes se serrer contre sa robe ? Pourquoi avais-je besoin de proximité, de réconfort ?

« Réponds-moi, Spike. »

C’était parce qu’elle voulait m’écouter. Plus moyen de le cacher à présent. Je pouvais le lui dire. Mais je voulais être fort. Je voulais le faire de façon calme et naturelle. Plus de place pour tout gâcher. Je devais être un dragon. Je devais être solide.

Je levais les yeux vers elle, et je voyais la douleur sur son visage. Les larmes coulaient sur mes joues, et je me mordais les lèvres. Je n’avais jamais pleuré comme ça avant, encore moins laissé quelqu’un me voir comme ça. Mais j’étais ainsi, un dragon qui pleurait en cachant sa tête dans la fourrure de la seule jument qui lui restait dans sa vie.

« Je ne veux pas être seule ! » criais-je. « Je ne peux pas…je ne peux pas vivre des centaines d’années seul. Ça me ronge depuis des années ! J’ai perdu mes amies, une à une, et je vais te perdre aussi. Je ne veux pas être seul pour le reste de ma vie. Je veux…. »

Je m’interrompis, en respirant lourdement entre chaque mot.

« Je veux mourir avec toi. Pour ne pas me sentir seul. Alors, je pourrais me reposer avec vous toutes. Je ne peux pas vivre ainsi pour toujours, Rarity. Je ne peux pas. »

J’enfonçais mon visage encore plus loin en elle, tout en continuant à danser. J’étais en vrac. Un misérable dragon incapable de vivre avec lui-même. Ça se voyait maintenant, et elle avait assistée à tout ça. Je n’espérais rien d’autre que du ridicule. Je l’aurais mérité.

Je sentis un sabot brosser mes écailles. Mes pleurs se réduisirent alors que son doux sabot frottait contre mon dos.

« Oh, Spike, tu n’as pas à laisser tes émotions te ronger ainsi. Ce n’est pas bon pour toi. » Elle ne me répondit pas de la façon que j’espérais venant d’elle. Sa voix était calme et rassurante. « Tu es triste depuis longtemps, n’est-ce pas ?

Je levais les yeux et hochais la tête.

« Je peux le dire. Je déteste voir un ami si déprimé. J’aurais aimé que tu ne me caches pas ça depuis si longtemps. Tu sais que tu n’as pas à vivre seul comme ça. »

« Mais, un jour je le serais », dis-je.

« Mais ce jour n’est pas encore arrivé. Je ne vais nulle part, Spike. Je suis toujours vivante et en pleine santé, tu sais ? »

Si seulement je pouvais y croire. Je savais qu’elle allait partir. C’était juste une question de temps avant que son âge ne le lui rappelle.

« Et même quand je serais partie, tu as encore tant à vivre. »

« Comme quoi ? »

« Eh bien, il y a tant à apprendre dans une vie de dragon. Tu pourrais aider beaucoup de poneys, et offrir plus que nous le pouvons durant nos courtes vies. Il y a tant de potentiel en toi. Trop pour le gâcher en prenant ces maudites herbes. »

« Mais, je serais seul. »

Rarity secoua sa tête, en se mettant plus près de moi. La musique continuait à jouer, sans fin. Le temps semblait s’arrêter, comme si Luna l’avait fait pour nous. Honnêtement, ça ne m’aurait pas surpris. Les princesses aimaient toujours me taquiner quand on parlait de Rarity.

« Non, tu ne le seras », réfuta-t-elle. « Et Lemon et Velvet Cake ? Ils semblent beaucoup t’aimer, surtout Lemon. »

Je n’y avais encore jamais vraiment songé. Mon visage s’éclaircit. « Oui, Lemon est excentrique, pour sûr. Je ne sais pas ce qu’il me trouve. »

« Je sais ce qu’il voit en toi », me dit Rarity, en me souriant. Je suis certain que ces choses sont contagieuses, parce que je ne pouvais pas m’empêcher de sourire aussi, même s’il était suivi de joues rouges. « Il voit ce que je vois : un dragon au grand cœur capable de faire passer les besoins des autres avant les siens, qui prendrait le temps d’assister ceux qui en ont besoin. Tu es aussi un loyal et jeune dragon. Sinon, pourquoi aurais-tu pris le temps de t’occuper aussi bien de la bibliothèque et du cottage de Fluttershy ? »

« J’imagine que tu as raison. »

« Et tu ne penses que Luna et Celestia seraient un peu tristes si tu décidais de terminer ta vie aussi prématurément ? Tu leur parles toujours, n’est-ce pas ? »

Je n’avais même pas pensé à ma mère adoptive. A cet instant, je me sentais comme un moins que rien d’avoir considéré un tel acte. Mais elle avait raison. Maman serait déçue si je choisissais de partir au lieu de poursuivre ma vie. C’était ce qu’elle m’avait dit quand Twilight m’avait quitté. Tu dois continuer à avancer. Tu perdras ceux que tu aimes à cause de ton espérance de vie, mais tu dois vivre avec. Si ce n’est pas pour toi, alors fais-le pour eux. Sois heureux pour tes amis. Wow, si Maman trouverait ces herbes, ça pourrait être encore pire qu’avec Rarity.

« Oui, je le fais », répondis-je. « Je n’avais jamais pensé à elles. »

« Eh bien tu devrais. Elles sont tout autant ta famille que nous. Tu ne devrais pas les oublier. »

Je levais les yeux vers elle, en laissant glisser ma main pour essuyer mes larmes. « Oui, tu as raison. Je ne sais pas à quoi je pensais. »

« Tu avais peur, Spikey-chou. Je peux le comprendre. Être la seule espèce à Equestria à vivre aussi longtemps doit être dur à porter. Mais penser à ce genre de choses n’est pas très sain. »

« Je sais. »

Nous continuions à danser, sous la Lune. Est-ce que la chanson allait s’arrêter ? J’espérais que non.

« A partir de maintenant, je veux que tu sois honnête avec moi. Je ne peux pas te voir aussi triste que ça. Tu comptes beaucoup trop pour moi. »

Je sentais mon cœur battre. Je ne serais pas surpris si elle le sentait, elle aussi. Je savais depuis toujours que j’étais un bon ami. C’était évident pour tous ceux qui nous connaissaient. Cependant, il y avait quelque chose dans ses mots, dans leur urgence et leur importance. Ils signifiaient bien plus que des compliments.

« Rarity…. »

La musique cessa enfin. C’était trop tôt. Rarity s’extirpa de mon étreinte et marcha vers le phonographe.

« Hmm, je crois que je n’ai pas mis la bonne », dit-elle. « J’ai oublié que j’avais un disque d’échantillons de musique grâce à Sweetie Belle. » Puis elle resta silencieuse. J’étais inquiet qu’elle commence à penser à sa sœur, et se mette à pleurer.

« Oh, je l’ai ! » s’exclama-t-elle, en utilisant sa magie pour jouer un autre disque. « Il y a une chanson dessus sur laquelle on dansait tout le temps, mon mari et moi. C’est une de mes chansons préférés. »

Je souris et acquiesçait. « Sweetie Belle avait beaucoup de talent. »

« C’est vrai. » Elle déposa le disque sur le phonographe, reposa l’aiguille. Puis elle se tourna vers moi, en me faisant signe de m’approcher. « Maintenant, faisons cela proprement. »

C’était une sacrée jument. Même durant les heures les plus sombres, elle savait exactement où viser juste. Je lui souriais chaleureusement, et marchais vers elle. « Bien sûr. Faisons en sorte de nous souvenir de cette danse.

Je voulais que ça soit vrai. La chanson qui se faisait entendre était enjouée et douce à la fois. Le fredonnement à l’arrière-plan était relaxant, mais aussi vivant. Si Rarity ne menait pas la danse, je serais perdu dans mes mouvements. Et puis, la voix de Sweetie Belle, et les paroles qu’elle chantait.

Je me fiche de demain.

Seul compte le moment que nous vivons à deux.

Je serais toujours là pour te rendre heureux.

Ces paroles, elles semblaient parfaites pour un couple. Alors, pourquoi la jouait-elle avec moi ? Et pourquoi étais-je si apaisé en les entendant ?

Peu importe le futur.

Je veux seulement être avec toi pour danser.

Sous le ciel étoilé.

Alors que nous dansions ensemble, je la fixais dans les yeux. Ils étaient doux, et encore plus radieux que d’habitude. Quelque chose dans ses yeux couleur lavande faisait bondir mon cœur. Peut-être était-ce la lumière de la Lune qui lui donnait ce visage. Peut-être était-ce la musique. C’est très facile pour la musique de faire ressortir nos émotions. Mais une chose était claire. Mes sentiments commençaient à devenir évidents. Mes yeux s’écarquillèrent, et mes joues prirent une teinte rouge. J’avais enfin réalisé. Je ne l’adorais pas seulement. Je l’aimais.

Serre-moi fort, et tiens-moi bien.

On dansera ensemble jusqu’au petit matin.

Le temps ne veut rien dire quand on est heureux.

La nuit sera éternelle pour nous deux.

Alors ne t’inquiète pas de ce qui pourrait arriver.

Chaque seconde sera plus belle à tes côtés.

Notre temps passé ensemble est infini.

Alors, reste avec moi pour toute la vie.

Notre danse se poursuivait durant la chanson, et elle faisait sens. Le temps passé ensemble ne s’arrêterait jamais, et on danserait ainsi toute la nuit sans se soucier du reste. C’est comme ça que je le voyais. Il n’y avait aucune raison de s’inquiéter de la suite. Cette journée était la plus importante.

On se tenait l’un l’autre, dansant ensemble dans une étreinte amoureuse, en tout cas pour moi. Je faisais juste attention de ne pas faire quelque chose que je pourrais regretter. J’en avais déjà assez fait aujourd’hui.

« Ahem ! » Le chef nous ramena sur Terre. J’avais presque oublié que nous étions dans sa boutique. « M’dame. Monsieur. Ça m’a pris du temps, mais le dessert est prêt. »

Rarity me laissa et sourit, en trottant vers la table. « Eh bien, autant finir ce que nous avons commencé, darling », me dit-elle. « Je suis assez exténuée pour être tout à fait honnête. »

Je la suivais en direction de la table, en remarquant qu’il n’y avait qu’un seul des desserts prévu. Je me grattais la tête, curieux de savoir pourquoi il n’y en avait qu’un.

« Euh, il vous manquait des ingrédients ? » demandais-je. « Il n’y en a qu’un, et je ne veux pas manger son dessert. »

Rarity gloussait, en couvrant sa bouche avec son sabot. « Oh, Spike. Tu sais, il y a une chose qui s’appelle partager. »

« P-paratger ? » J’avalais lourdement, ce qui amusa le chef autant que Rarity. « Tu veux que je le manges avec toi ? »

« Oh, allons Spike. Tu es trop jeune pour souffrir de surdité. » Elle me fit un clin d’œil et je devais regarder ailleurs pour éviter de complètement m’embarrasser.

« Eh bien, si vous êtes tous les deux prêts, je vais allumer la crème brûlée. » Il chercha dans la poche de sa tenue. Il semblait s’énerver assez vite. Il retira enfin son sabot et soupira.

« Désolée pour vous deux, mais je ne peux pas allumer la crème brûlée. Je peux toujours faire quelque chose d’autre pour me rattraper de mon erreur. »

Je levais ma griffe, et souris. « Oh, je peux m’en charger. » Il leva un sourcil alors que je me penchais sur la table. Rarity souriait aussi avec joie, en sachant déjà ce que j’allais faire. « Maintenant, reculez. Je ne veux pas que vous vous brûliez. »

Il fit comme demandé et je m’étirais, me préparant à ma tâche. Je pris une grande inspiration, me concentrait et relâchait les flammes de ma bouche. Elles étaient plus vives et brillantes qu’avant. Il semblait que j’avais maîtrisé cet art. Une fois que les flammes volaient au-dessus du plat, les flammes commençaient à couvrir tout le repas. Je craignais d’en avoir un peu trop fait, mais au vu du regard du chef et de Rarity, j’avais parfaitement fait le travail. Rarity m’applaudit, et je m’inclinais poliment.

« Alors, tout va bien, » dit le chef en riant à gorge déployée. « J’apprécie beaucoup, monsieur. Je ne suis pas en grande forme aujourd’hui. »

« On passe tous par là. Ce n’est pas grave. »

Nous attendions que les flammes se calment avant de commencer à partager notre dessert. Le dîner que je voulais partager avec elle arrivait enfin. C’était dommage d’avoir dû attendre le dessert, mais au moins les choses se terminaient bien. On a ri, partagé des blagues, elle m’a tapé sur le nez après avoir fait des choses impolies avec ma part de dessert mais on s’amusait. J’étais heureux. Un bonheur pur.

Vingt minutes passèrent, et le chef nous débarrassa. Il nettoya l’argenterie et revint parmi nous avec un livre noir dans son sabot.

« Merci pour le service », dit-il en ouvrant le livre pour en sortir l’addition. « Le total pour ce soir sera de 140 pièces. »

Je vis Rarity chercher dans son sac, prête à payer une nouvelle fois le repas. Je levais ma griffe, refusant de la faire payer à nouveau.

« Rarity, je m’en charge », dis-je, en cherchant dans mes poches. « Tu as déjà assez pris soin de moi aujourd’hui. »

« Spike, je- »

« Ah ah ah ! C’est impoli de refuser la proposition d’un gentleman. »

Rarity ne bougea pas, et secoua sa tête en souriant. Enfin, je pouvais jouer cette carte avec elle, et ça marchait parfaitement. Je voulais faire quelque chose de gentil pour elle aujourd’hui. Elle le méritait après tout ce que je lui avais causé.

Je sortais un petit sac. Je ne quittais jamais la bibliothèque avec moins de cent pièces en main. Heureusement, j’avais pris le temps d’en ajouter plus au cas où quelque chose de ce genre arriverait. J’imagine que mes vœux s’étaient réalisés. Je comptais les pièces, puis tendit au chef le bon total dans le sac. « Et voilà. 150 pièces. Gardez la monnaie. »

Le chef me salua. « Merci monsieur, et que Celestia vous bénisse. »

J’attendis qu’il referme la porte avant de me tourner vers Rarity en souriant. Maintenant que notre invité était parti, elle pouvait oublier ses bonnes manières et commença à bâiller. Ses yeux luttaient contre sa volonté, et je ricanais.

« On dirait que quelqu’un est fatiguée », me moquais-je.

Rarity frotta ses yeux et me tira la langue. « Et alors ? Il est tard et je suis debout depuis très tôt. J’ai le droit d’êt- »

Elle ne pouvait finir à cause d’un bâillement qu’elle ne pouvait contenir. Je marchais vers elle, en m’assurant qu’elle ne s’écroulerait pas.

« Tu n’as pas à me le dire, Rarity. Si tu es prête pour dormi, je m’assurerais que tu sois confortablement installé. »

« Oh, que tu es gentil. »

Je l’amenais jusqu’en haut des escaliers et vers sa chambre. J’attendis dehors qu’elle mette ses habits pour dormir, en en profitant pour me repasser le film de la journée.

Ce fût une journée vraiment intéressante. Je pensais qu’elle serait tout aussi banale que les autres, mais au lieu de ça, j’ai vécu toutes les émotions possibles, et cela me rendit heureux. Grâce à elle, je pourrais mieux apprécier les choses de la vie. Surtout la mienne.

« Spike, tu peux venir. »

J’ouvrais la porte, et marchais dans sa chambre. Elle avait sa robe blanche, déjà allongée dans on lit, attendant que je finisse le travail. Je n’étais pas obligé de le faire, mais je sentais qu’un peu de réconfort ne serait pas mauvais pour elle. Je m’avançais vers le lit, en prenant les couvertures pour couvrir son corps. Elle se tortillait sous les draps, et me souriait chaleureusement.

« Alors, tu t’es bien amusé aujourd’hui ? » me demanda-t-elle. Je m’assis au bord du lit, en lui souriant à mon tour.

« Tu sais quoi ? Oui. », répondais-je. « Absolument. »

Elle me sourit. « Bien. Tu n’es plus aussi contrarié qu’avant. » Elle soupira, les yeux à moitié fermés. Je la regardais s’endormir, en appréciant chaque seconde qui passait. « Désolée de ne pas pouvoir rester éveillée aussi longtemps que toi. »

« Ça va. Tu as besoin de repos », je dis doucement. « Je m’en fiche. Endors-toi dès que tu en as besoin. »

Je n’avais pas à le répéter. Pour la seconde fois, elle s’endormit sur moi. Ses doux ronflements remplissaient la pièce de son souffle de vie. Je ne parvenais pas à expliquer pourquoi j’aimais la regarder dormir, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je m’approchais d’elle, pour caresser doucement sa crinière, mais je reculais au dernier moment. Je pressais mes griffes ensemble et me tournais vers elle.

Elle était endormie. C’était bien. Il serait plus facile de lui dire ce que j’avais à lui dire.

« Rarity, je ne sais pas comment te dire ce que j’ai à te dire autrement que comme je m’apprête à le faire », commençais-je, en me levant doucement du lit. « Tout ce que je sais est que si je ne t’avais pas toi, je n’aurais aucune raison de sortir de mon lit le matin. Grâce à toi, je sens que je peux vivre sans toi. Mais ce sera pour plus tard, et je devrais vivre l’instant présent. Maintenant, j’ai une magnifique jument qui me soutient et m’encourage. J’ai de la chance d’avoir quelqu’un comme toi dans ma vie. Je t’aime Rarity, plus que tout au monde. »

Je m’avançais vers la porte, prêt à quitter en silence la maison. Comme toujours. La seule différence était que je venais de lui avouer mes véritables sentiments pour elle, même si elle ne pouvait pas m’entendre.

« Je t’aime aussi, Spikey-chou. »

C’est ce que je croyais. Je me gelais sur place et me tournais vers elle. Elle faisait semblant de dormir depuis le début. J’avais exprimé tous mes sentiments en espérant qu’elle ne m’entende pas, et me voilà. Elle était une jument futée, cette Rarity. J’imagine que c’est l’une des raisons pour laquelle je l’aime. Je souris et quittais la pièce, le visage encore plus radieux qu’avant.

Je rentrais chez moi, mon esprit plein de souvenirs de la journée qui se terminait, en me demandant de quoi serait fait demain. Il y a toutefois cette peur qui restait présente. Peut-être qu’elle ne se réveillerait pas demain matin. Je pourrais la perdre à chaque instant maintenant. Ce genre de choses continuait à me hanter.

Mais maintenant, je sentais que je pouvais endurer ces choses mieux qu’avant. Si je devais la perdre, alors je la perdrais. Il me resterait les souvenirs, tous les bons moments partagés. Je l’aimerais pour toujours, et ça ne changera jamais. Après aujourd’hui, je serais enfin capable d’exorciser les démons qui me hantaient dans le passé.

Et tout ça grâce à toi, ma douce Rarity. Je te verrais demain.

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Magillon
Magillon : #44069
Trés belle fiction. Mais c'est dommage qu'il y'ait une incoérence vut que les alicornes sont immortelles (pour rapel Céléstia et Luna ont 10 000 ans)
Il y a 1 an · Répondre
AuRon
AuRon : #34678
Une magnifique fiction. Même si Rainbow Dash est passé à la trappe, ça n'enlève pas gra ND chose au récit. Merci de la traduction.
Il y a 2 ans · Répondre
AuRon
Il y a 2 ans · Répondre
Especiel
Especiel : #20952
Euh...c'est fini ? ^^"" Sa ma pris un peu au dépourvu une fin comme sa ^^""
si c'est le cas bah venons en donc a se que jai penser de la fic.
J'ai juste adoré. J'ai a moitié pleurer durant toute la fiction et jai trouvé sa très dur a finir pour moi. Mais une fois de plus, une magnifique fiction sur l'avenir des elements d'équilibre... :')
Modifié · Il y a 3 ans · Répondre

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