Rah, quel agacement. Pourquoi quand tout semblait aller pour le mieux, ce monde de fous se chargeait-il de venir à nouveau perturber mes plans ?
C’est vrai, enfin ! Quand je pensais avoir la mainmise sur l’humanité, l’Apocalypse se déchaînait pour me montrer que je ne pourrais plus régner que sur quelques survivants. Et maintenant que j’avais stabilisé ma condition, récolté encore plus de fidèles et mis en place une armée ténébreuse, voilà qu’on s’attaquait à celle-ci !
Oui, vous avez bien compris, j’ai perdu des Ombres. Etant donné que je n’avais cessé d’envoyer de petits contingents de ces créatures en récolter d’autres, je me réjouissais chaque soir de voir que mes miroirs (ça fait beaucoup de mots en « oir » je trouve) se remplissaient de plus en plus et étaient surpeuplés comme des batteries d’élevage de poules. Cependant, un matin, en me réveillant, je constatai que le nombre d’ombres dans le dernier miroir que j’avais acquis n’avais pas augmenté. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : celles qui étaient parties pendant la nuit n’étaient pas revenues. Rien ne m’avait préparé à une telle éventualité, et je ne pouvais que m’inquiéter de la nature de cette puissance capable de saper les forces de mon armée.
Etait-ce un humain armé d’un miroir et disposant des connaissances nécessaires pour les piéger ? Probablement pas. J’avais le monopole dans ce domaine.
Alors quoi ? Qu’est-ce qui aurait la force – et le courage - d’attaquer une Ombre et de la vaincre ? Pas un être humain, ni même un être vivant, étant donnée la nature quasi-éthérée de ces créatures.
Ca ne pouvait être que quelque chose de très proche. D’autres Ombres ? Non plus. Mais vous allez voir que l’avenir m’apporterait rapidement des réponses.
Pendant près d’une semaine, je me rendais chaque matin dans la pièce spécialement aménagée pour que je puisse y « ranger » mon armée. Vous ne savez pas à quel point il est pratique de passer en revue ses effectifs quand ils sont bien en ordre entassés dans 30 mètres carrés.
Et à chaque fois le comptage était sans appel : bien que je ne prît jamais la peine de compter avec exactitude mes soldats de ténèbres, je voyais bien que les effectifs diminuaient inexorablement, même quand j’avais pris la mesure de ne plus faire effectuer de sorties à mes sbires.
Quelque chose venait se servir directement dans mes miroirs pendant mon sommeil, et cela commençait à positivement m’agacer.
Je n’étais pas sorti depuis plus de huit jours de ma crypte, quelque peu inquiet pour mes charmants esprits domestiques. Même si je n’avais jamais rien vu, dans les premiers temps de ce marché aux Ombres improvisé, j’avais souvent senti une présence étrangère fugace mais malveillante, que j’avais attribué sans y prendre plus garde à une Ombre particulièrement acariâtre, mais un élément me fit changer d’avis.
Au cours de cette même semaine de moisson spirituelle, j’avais passé la plupart de mes journées à consulter les nouveautés que postaient mes ouailles sur mes pages internet.
Un Dieu aussi proche de ses fidèles, avouez que c’est la classe.
Revenons à nos moutons. Comme je le disais, beaucoup de nouveautés envahissaient mes pages, toutes des plaintes concernant de nouvelles terreurs nocturnes, dont les victimes étaient souvent des gens que j’avais exorcisés de l’influence néfaste du Peuple de l’Ombre. Elles racontaient qu’elles avaient passé les pires nuits de leur existence, se faisant tour à tour molester, violer et torturer par des entités invisibles ou qu’elles n’avaient pas suffisamment bien vues pour donner une quelconque description. Des méthodes qui ne seyaient pas au lâche et discret Peuple de l’Ombre.
Pire encore, il n’était pas rare que, le lendemain ou quelques jours plus tard, un proche poste un commentaire en réponse à la demande d’aide pour annoncer le décès de l’auteur du précédent post, d’une mort plus ou moins mal expliquée, par des crises cardiaques ou encore plus étrangement étouffées dans leur oreiller.
Quelque chose rôdait là dehors, quelque chose qui venait tout juste d’apparaître.
Ou alors qui s’était fait discret jusqu’alors.
Cette nouvelle vague d’horreur était à la fois embarrassante et déstabilisante. C’était tout de même la seconde fois que j’étais impuissant à protéger mes ouailles contre une menace invisible. Ce problème devait être réglé au plus vite.
J’espérais cependant que la chasse aux créatures nées des Ténèbres ne deviendrait pas une routine.
Je résolus d’aller interroger mon fidèle prêtre anciennement protestant. Lui qui était versé dans la spiritualité, il pourrait peut-être m’aider un peu. Et puis, ce n’était pas comme si je ne l’avais pas sous la main.
Une nuit, alors que regarder la télévision commençait à m’ennuyer, je décidais d’aller le trouver.
Pourquoi la nuit ? Parce qu’en journée le Temple recevait de la visite, de touristes japonais photographiant le moindre petit recoin minuscule du Temple ou de banlieusard inoccupés cherchant à ressentir un peu le sacré du lieu. Eh oui, ce n’était pas parce que le monde était en crise et qu’on avait eu droit à de nombreux mouvements de population que les grandes villes étaient mortes. La vie continuait malgré tout.
Bref, aux alentours de vingt-deux heures, sachant qu’à cette heure le prêtre était occupé à terminer le sermon du lendemain matin, je montais le chercher.
Alors que je gravissais les marches menant à la nef du Temple Neuf, je sentis quelque chose d’inhabituel.
Une odeur qui était venue s’ajouter à l’indémodable odeur de poussière et d’encens typique des édifices religieux comme celui-ci, à ce que j’ai cru comprendre du cerveau de mes fidèles.
Quelque chose comme de l’œuf pourri.
C’était quelque peu étonnant. Qui aurait eu l’idée d’amener des œufs dans une église si ce n’est moi ? Et pourtant j’étais certain de ne pas en avoir abandonné dans la nef…
Je poussais la porte de la crypte et pénétrai dans la pièce principale du Temple, baignée de la lumière blafarde de la Lune colorée par les vitraux. Les particules de poussière en suspension baignant dans les rayons lumineux qui contrastaient avec la pénombre environnante donnaient un air mystique à la scène. C’était très beau. Une petite touche de chaos comme moi seul savait le faire là-dedans et ce serait parfait.
Néanmoins, quelque chose clochait. J’avais du mal à mettre le doigt dessus.
Ah, oui. Pour une raison qui m’était inconnue, toutes les croix et tous les crucifix accrochés au mur avaient été retournés.
Je n’ai rien contre la culture New-Age, mais là c’est franchement de mauvais goût, et c’est tout sauf Feng-shui. Même si voir le Christ la tête en bas avait quelque chose de comique.
Et puis bon, on ne se prend pas pour Valérie Damidot dans la propriété d’autrui sans lui demander la permission avant. Il fallait vraiment que j’aie une discussion avec le prêtre.
Où se cachait-il, ce rascal ?
Je traversais la nef en direction de la sacristie en faisant claquer griffes et sabots sur le sol de pierre, tout en observant la pièce. Il avait vraiment fait un sacré travail, toutes les croix, même celle au-dessus de l’orgue, avaient été retournées.
Il faudrait que je sorte un peu plus souvent, tiens, au cas où notre accro de D&Co déciderait de s’en prendre à nouveau à ce qui me servait de demeure.
Je me dirigeai donc vers la sacristie, et en passai la porte sans frapper. Je trouvais le prêtre là, assis à son bureau et penché, vêtu de son habit de cérémonie et me tournant le dos. Pourquoi vêtu de sa soutane, aucune idée, mais ce n’était pas l’important.
- Dites-moi, mon père, annonçai-je ironiquement. Que s’est-il passé dans votre esprit dérangé pour que vous soyez pris d’une telle frénésie décoratrice ? Autant vous dire que c’est une initiative qui ne m’a pas beaucoup plu. Vous savez, les croix renversées c’est démodé, vivez un peu avec votre temps.
Je n’eus aucune réponde. En revanche, il tourna la tête vers moi. Ce qui était quelque peu dérangeant, car voir une tête humaine décrire un demi-tour à 180 degrés n’est un spectacle ni commun ni ragoûtant. Dire que je croyais être le seul à pouvoir faire ça… Même ce petit plaisir m’est enlevé.
Et plus effrayante encore que cette brusque violation des lois de la physique et de l’anatomie, l’expression qu’il arborait aurait fait pâlir un clown d’effroi. Un large rictus déformait son visage, si large que ses lèvres s’étaient fendillées, et ses yeux fous roulaient dans leurs orbites, jetant un peu partout un regard digne d’un poisson mort.
Je ne savais pas s’il avait pris quelque chose, mais si c’était le cas je voulais bien l’adresse de son dealer. On aurait de quoi s’amuser.
- Bon, eh bien on dirait que vous avez un petit problème. Vous devriez aller vous allonger un moment, et nous discuterons de tout cela demain matin, à tête reposée. Qu’en dites-vous ? proposai-je d’un ton condescendant.
Pour toute réponse, la porte derrière moi se referma violemment en claquant. Je ne pensais pas qu’il prendrait si mal le fait que je lui donne quelques heures de congé. Et j’étais loin de me douter qu’il avait acquis des pouvoirs magiques pendant la nuit.
Toujours avec son affreux rictus goguenard, il se leva, se retourna afin de repositionner sa tête selon un angle plus proche de la normalité, et fixa son regard sur moi.
- Cette misérable créature est en mon pouvoir, une simple marionnette entre mes mains, et bientôt, tu le seras aussi ! s’exclama le prêtre en parlant d’une voix sèche et éraillée.
D’accord. Là, il avait vraiment récolté un coup sur la calebasse. Pour se prétendre supérieur à moi, il ne fallait pas qu’il soit lui-même, même sous l’influence de drogues suffisamment puissantes pour assommer un éléphant. Il n’était alors pas difficile de comprendre qu’il était possédé.
Oui, j’ai une certaine culture quand même. Je sais que les esprits des morts et les démons sont capables de posséder les gens.
Et étant donné que la plupart des esprits des morts se trouvait dans on annexe à miroir, j’en ai rapidement conclus que j’avais affaire à un démon.
Ca commençait à être très intéressant.
Je saisis le cou du possédé avec ma patte de lion, serrant juste assez fort pour empêcher le malheureux de trop gesticuler et surtout de se plaindre ou de proférer des âneries encore plus monstrueuses.
Ainsi, le tenant par le col comme une poule, j’ouvris la porte de la sacristie et me dirigeai d’un pas décidé vers mon antre, afin de rejoindre la salle des miroirs. Quoi que ce soit qui ait pris la place de mon fidèle prêtre, il allait finir sous verre.
Pendant que je descendais les escaliers de pierre, pressé de dévoiler un nouveau mystère tel un Sherlock Holmes des temps modernes, l’autre continuait à remuer malgré la pression que j’exerçais sur sa pomme d’Adam. Il commençait vraiment à me courir sur le haricot, même pas capable de se tenir tranquille cinq minutes.
En parvenant dans la salle des miroirs, je levai le drap qui couvrait la dernière de mes acquisition, un grand miroir de salle de bain de forme ovale qu’on pouvait faire pivoter sur son pied et incliner comme bon nous semblait.
Le prêtre immobilisé toujours dans la main, je fermai les yeux, et me concentrai. Après quelques tâtonnements mentaux, je parvins à saisir l’âme du prêtre – où ce qui se trouvait à la place - d’une main imaginaire, par le haut du crâne, et tirai de toutes mes forces, rencontrant une résistance. Je tirai à nouveau d’un coup sec, et cette fois la résistance disparut. Je fourrai rapidement ma prise dans le miroir, avant de sceller la surface de verre et d’argent.
Le prêtre pendait mollement dans ma main, à présent. J’en conclus qu’il était décédé. Ce qui me confortait encore dans l’idée que j’avais affaire à un démon, alors que je n’avais toujours pas levé les yeux vers ce qui se trouvait dans le miroir. C’était bien une créature qui surgissait des enfers pour voler l’âme des vivants. Cette version avait le mérite d’expliquer pourquoi je devrais balancer le corps d’un homme d’Eglise dans le canal.
Je me décidai enfin à observer ma prise.
Et quelle prise ! Une véritable horreur. Si c’avait été un poisson et que j’avais été un être humain, je l’aurais jetée au bûcher en faisant le signe de croix.
La chose avait un corps rachitique, des membres squelettiques et décharnés, des côtes saillantes sous une peau couverte de blessures, de brûlures, de croûtes et d’escarres. Ses longues jambes de bouc glabres et pourvues de sabots fourchus lui donnaient un air déséquilibré en permanence. Quand elle n’était pas occupée à faire crisser ses griffes sur le verre, rayant par la même occasion un accessoire qui avait coûté une petite fortune à mon défunt prêtre, elle se balançait mollement d’un pied sur l’autre, comme si elle cherchait en permanence à retrouver son équilibre.
Elle se tenait voûtée, et ses bras trop longs et dont les veines bleuâtres étaient quasiment à l’air libre frottaient presque le sol. Son crâne évoquait vaguement celui d’un humain, qu’on aurait odieusement étiré vers l’avant, et qui ressemblait alors à une hybridation impie d’un humain et d’un bouc. Les mâchoires étaient garnies de dents pointues et acérées, et donnaient l’impression que la créature affichait un rictus malsain en permanence.
Ses yeux étaient dépourvus de toute paupière, et sortaient de leurs orbites. Des vaisseaux rouge vif zébraient l’humeur jaunâtre qui servait de corps vitré, et ses pupilles étrécies au maximum étaient d’un noir profond, comme les Ténèbres du cœur de l’abysse.
C’était donc ça, un démon. Je comprends qu’on ait pu les redouter, la simple vue d’une de ces choses aurait pu faire défaillir le plus courageux – ou le plus stupide – des êtres humains. Nul doute que des gens mouraient en apercevant de telles choses lors d’une terreur nocturne.
La créature sifflait et grondait, en faisant continuellement grincer ses griffes sur la surface du miroir. C’était à rendre fou.
- Voulez-vous bien cesser ce bruit infernal ? ordonnai-je avec agacement, mais néanmoins fier de mon jeu de mots.
- Je te ferai la peau ! cracha-t-elle pour toute réponse. Je t’arracherai les boyaux et je te les ferai bouffer !
- J’ai quelques doutes à cet égard, très cher, dis-je d’un ton mielleux. Il semblerait qu’il y ait comme une vitre pour nous séparer. Mais dites-moi, ils sont tous comme ça chez vous, où vous êtes particulièrement rustre pour votre espèce ?
- Ta mère elle suce des queues en enfer !
- Je vous interdis de parler de ma mère sur ce ton. Et le fait que je n’ai aucun souvenir d’avoir eu une mère n’y change rien.
J’eus beau essayer d’engager le dialogue, de parler de choses et d’autres, le démon continuait à m’invectiver en proférant des insanités. Impossible de parler comme des adultes avec une telle monstruosité. Au moins, un tel comportement m’avais permis de comprendre un nouveau détail : alors qu’elle se croyait toute-puissante au dehors, elle commençait à paniquer dans sa prison. Les démons étaient donc atteint de claustrophobie aigüe. Ca pourrait servir.
Je l’étudiai encore quelques instants, malgré ses vociférations incessantes. Cette chose, aussi monstrueuse qu’elle fût, présentait un réel intérêt. Elle était bien armée, d’une taille tout de même remarquable, atteignant probablement deux mètres trente si elle se tenait droite, et faisait par conséquent un adversaire certainement redoutable en combat rapproché, bien plus qu’une simple Ombre ne pourrait le faire.
Cela expliquait aussi les disparitions d’Ombres régulières. C’était probablement lui qui rôdait aux alentours depuis quelques jours, et venait se nourrir des âmes que je gardais pour mon usage personnel. C’était cohérent.
Ah, si seulement j’avais pu m’en servir comme force de corps-à-corps dans mon armée…
Attendez, bien sûr que je le pouvais ! Il s’agissait après tout d’une créature de l’ombre, et j’avais de l’expérience dans le contrôle mental de ce type d’être…non-vivant ?
J’aurais tout aussi bien pu commercer avec lui et faire un pacte, mais non. Je préfère la gratuité. Et corrompre un esprit déjà corrompu est un concept tellement plus beau et admirable.
Je me replongeai dans un état de concentration propice à entrer en contact avec ce qui servait d’esprit à la créature. Je me projetai alors dans le cerveau du démon, et entamai mon travail de sape de ses souvenirs.
A l’instar des Ombres, il n’avait pas d’esprit à proprement parler, ce qui aurait pu corser les choses si je n’avais pas été rompu à ce genre d’exercice. Pénétrer la conscience du démon fut donc relativement simple.
Je découvris alors que le mental démoniaque était infiniment plus développé que ce que j’aurais pu penser, et bien évidemment largement supérieur à celui des Ombres. Il était, au final, assez semblable à celui des humains ou des poneys. Au lieu de n’être animé que par un vague instinct comme les Ombres, le démon était mû par une réelle volonté, qui semblait dépendre du caractère propre de l’individu. Ici, l’ambition, la haine et la colère étaient les principaux moteurs de la vie de cette créature sur son plan démoniaque d’origine.
La réelle différence avec le plan mental d’un poney ou d’un humain est que je ne trouvais aucun sentiment positif. Même les joies qu’avaient ressenti ce démon avaient quelque chose de malsain, de perverti. Cela me remplit instantanément de sympathie pour cette bête de l’abysse. Enfin quelqu’un qui me ressemblait, de près ou de loin.
Mais ce qui était réellement intéressant chez cette créature, c’était la réalité de ses souvenirs et de ses pensées. Des souvenirs que je pouvais modeler et déformer à loisir, et qui me permettront d’intégrer ce monstre à mes rangs de cauchemar.
C’était absolument parfait.
Je voguai longtemps sur le tumultueux fleuve des souvenirs du démon. J’ai pu saisir son nom, Al’zred, et j’ai su que cette connaissance me donnerait un pouvoir absolu sur lui. Bon début. Au hasard de mes pérégrinations, je découvris également qu’il était né voilà des temps immémoriaux, et que malgré une vie éternelle, il avait conservé relativement peu de souvenirs. Cette information, conjuguée à sa capacité naturelle à construire des débats profondément philosophiques sur le sort de ma prétendue mère décédée, me permirent de conclure qu’il était aussi limité intellectuellement que je l’avais pensé. Encore un point qui jouait en ma faveur.
Ainsi, nombre des souvenirs qui restaient étaient des informations de première importance, que la créature se devait de garder en permanence à l’esprit, comme la hiérarchie dans laquelle il s’insérait au pied de l’échelle, avec pour chef suprême le Prince Noir nommé Moloch par les humains.
J’appris également qu’il avait été envoyé en tant que membre d’une cohorte sous le commandement d’un capitaine démoniaque, accompagné de cinq autres capitaines et de leurs légions, et que ces six osts distincts étaient rassemblés dans une zone couvrant environ trois cent kilomètres carrés de terrain sur Terre.
Six chefs démons… et six d’entre elles…le hasard faisait décidément très bien les choses.
En fouillant un peu plus profondément, j’eus la chance de découvrir les procédés permettant l’invocation de démons, les règles qui régissaient le commerce avec les démons, le moyen de les outrepasser et les protections que pouvaient employer l’invocateur pour se préserver d’une attaque de la créature qu’il avait attirée depuis les plans infernaux. J’appris également les noms d’emprunt que portaient les six capitaines – un démon ne peut se permettre de dévoiler son vrai nom, car qui connaît le vrai nom d’un démon a tout pouvoir sur lui – et leur localisation plus ou moins précise. Ainsi, si je parvenais à mettre la main sur chacun de ces chefs, je mettais la main sur six légions démoniaque, dont je pouvais prendre le commandement, ainsi que sur six adversaires formidables qui ne manqueraient pas de me débarrasser de mes Némésis.
Il ne me restait plus qu’à transformer mon annexe aux miroirs en salle d’invocation, et à faire mes courses.
En me retirant de l’esprit du démon, j’éprouvai une intense satisfaction. Finalement, la découverte de cette créature valait bien la perte d’une douzaine d’Ombres. Car elle m’apportait bien plus, l’assurance d’une victoire rapide sur Celestia.
Vous trouvez que je vais un peu vite ? Oh, voyons, vous devriez savoir que j’ai depuis longtemps acquis la puissance suffisante pour rouvrir le portail qui m’avait amené ici depuis Equestria. Il suffirait alors de l’agrandir afin de faire passer mon armée cauchemardesque en Equestria, et je donnerai directement l’assaut sur Canterlot, là où se trouvaient concentré la plupart des effectifs militaires. Si Canterlot tombait – et elle tomberait – le reste d’Equestria suivrait rapidement.
Il ne me faudra guère plus de cinq minutes de tâtonnement énergétique pour rouvrir ce portail. Et à la seconde où se portail s’ouvrirait, la partie serait terminée, et Celestia aurait perdu.
Cependant, avant cela, j’aimerais tout de même élucider un autre mystère…
Mais je devais d’abord attendre le retour de mes Ombres traqueuses.
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