Chapitre 7 : Rouages déments

La vapeur fumait ardemment , les roues tournaient et cliquetaient dans un rythme effréné, et le paysage défilait à toute allure. C'était le genre de chose qu'appréciait voir Goron lors d'un voyage en train. Il n'aimait pas forcément voir l'intérieur des véhicules à part pour certaines occasions, et cette même occasion se présenta. À côté de sa fenêtre était collée une affiche aux couleurs néon et chatoyantes en même temps. Après un bref aperçu du contenu, il put comprendre qu'il s'agissait d'une affiche de concert, un duo pour être précis. Deux personnages apparaissaient dans deux univers de la musique différents : une licorne manieuse de disques vinyles du nom de Vynil Scratch, et une poney normale au violoncelle du nom d'Octavia Melody.

*Ça me rappelle un groupe que Rudy aimait beaucoup écouter. C'était à peine du harcèlement verbal quand il nous en parlait, tellement qu'il en était fanatique. Je me demande où est-ce qu'il peut bien être en ce moment...*

- J'ai une question à te poser, rouge, dit Dying Star.

- Hem, oui. Quel est ton souci chevalier ? lui répondit Goron, tout en se réveillant de ses pensées.

- Tu avais sorti une arme, une rapière auparavant lorsque ces bandits nous ont attaqués. Pourrais-je savoir sa provenance ?

- Celestia nous a permis de prendre le nécessaire pour notre mission, alors je ne m'en suis pas privé de la prendre.

- Il n'y avait aucun label, aucun panneau ?

- Absolument pas.

*Tu ne sais pas mentir mon gars. Mais bon, ce n'est pas une rapière qui va causer notre perte. Enfin, je l'espère...* remua le chevalier noir dans ses pensées.

Le train s'arrêta avec un crissement infernal. Les quatre aventuriers sortirent et posèrent les sabots dans le sable. Le soleil se couchait déjà et les dunes perdirent petit à petit leur éclat ambré. Leaf Dust sortit de l'armure du chevalier noir pour contempler le désert avec un peu trop d'enthousiasme.

- On ne va pas jusqu'au bout ? demanda-t-elle.

- S'il y a une menace, je doute qu'un petit train à vapeur va faire quoi que ce soit contre eux, répondit Dragon.

Ils remercièrent le conducteur et commencèrent leur marche vers la frontière du pays.

- Le sable est froid et le soleil ne brûle plus. Nous pourrons avancer sans problème je pense, expliqua Goron.

Le sable de cette région était connu pour être le plus doux du pays. En effet, à chaque pas, la sensation était semblable à marcher sur un nuage. Un nuage orange engloutissant les jambes des voyageurs imprudents. Heureusement, Le désert était parsemé de hautes colonnes de pierres, ce qui était excellent pour des points de repères. Le ciel était bleu foncé tel la couleur de la fourrure de Dying Star, pur et étoilé, même presque impossiblement pur pour Goron et Dragon. Ils étaient habitués à voir quelques nuages de pollution lorsqu'ils allaient se balader dans leur villes natales. La lune leur parut bizarre aussi. Chez eux, ils apprirent que la lune protégeait leurs terres des comètes et autres déchets de l'espace. Mais cette lune, cette lune était lisse et propre comme un ballon que l'on venait de gonfler.

- Dis, chevalier noir, dit Goron en regardant dans sa direction.

- Chevalier noir ?

- Malin, mais ce n'est pas mon point. Vous n'avez pas eu de... comètes ou autres trucs du genre qui sont tombés sur votre pays ?

- Une comète hein... laisse-moi me souvenir. Ah, oui. Les comètes sont la matérialisation des vœux des Breezies, qui, une fois cumulés, donnent naissance à une étoile qui traverse les dimensions et partage aux gens le pouvoir de réaliser leurs rêves. Donc non, les étoiles filantes ne sont que pacifiques.

- On a pas fait les mêmes cours à ce que je vois.

- Comment oses-tu me contredire ? C'est vrai ! Même les princesses affolent de ce spectacle.

- J'adore les étoiles filantes, elles sont comme... un éclair de bonté dans la vie des gens, s'incrusta Leaf Dust en laissant son museau sortir de l'armure noire.

Goron grogna et se retourna avant d’accélérer sa vitesse de marche. Dying Star se fit du souci pour le cryomancien et se retourna vers le dragoon.

- Pourquoi fait-il une tête comme ça ? Les Breezies ont tué sa famille je suppose ?

- Ne sois pas trop dur avec lui. Il a dû traverser une épreuve que tous les élèves de notre collège ont évitée, sauf lui.

- Explique.

- Eh bien, c'était il y a sept mois. Goron, lui qui est charmant avec les dames, fit la rencontre de la fille du directeur, Rose, une invocatrice assez douée. Mon pote, qui lui s'intéresse aussi à l'invocation de créatures, commença à sortir avec Rose. Ils se voyaient trois fois par semaine et leurs activités étaient d'aller à la cafet' manger des glaces, faire leurs devoirs ensemble, se promener, se livrer des duels de cartes etc. Pour faire court, moins de trois mois plus tard, j'avais reçu la confirmation qu'ils étaient vraiment amoureux l'un de l'autre. Mais cela fut très bref, car, un beau jour – ou deux mois plus tard –, il l'a trouvée en train d'embrasser notre ennemi juré, Kayon. Le cœur brisé et fou de rage, il lança un sort qu'il avait inventé lui-même su sa bien aimée : Mutaga. La cause fut qu'elle ne pouvait plus prononcer un seul mot, elle était privée de sa parole à tout jamais. D’ailleurs, on m'avait dit qu'il lança à ce moment : « Vous femmes, vous êtes pires que des Tonberrys, à caresser dans le sens du poil pour mieux poignarder après. Mais c'est fini tout ça. Maintenant, tu ne pourras plus jamais manipuler qui que ce soit ! » Bien évidemment, cette pétasse est allée s'adresser à son papa le jour suivant avec ce qu'elle pouvait. Pour punir mon ami, le directeur décida de changer son épreuve de psychologie basique en avancée : traverser la forêt aux fées. Mais son ex avait changé les plans, elle a fait croire aux fées que Goron était un salaud fini ! Alors au lieu de croiser des illusions un peu effrayantes des fées, il a reçu d'elles un châtiment mental éternel. Il se faisait détruire moralement toutes les secondes, à lui rappeler son passé, à lui montrer les mêmes images de la traîtresse en train d'embrasser son amant... Une fois qu'il est sorti, il avait perdu toute confiance en les fées, pensant qu'elles allaient un jour de nouveau le détruire.

- Mais comment cela s'est-il produit ? Je veux dire, les Breezies détectent la nature de la personne en face d'elle pourtant.

- C'est là où je plante. Heureusement, il s'est débarrassé de sa phobie amoureuse après trois semaines de chagrin, mais pas sa phobie des petites créatures ailées.

- Ne vous inquiétez pas, stoppa Leaf. Je suis là que pour vous accompagner et trouver ces personnes, je promets d'être gentille tout du long !

- Bon, vous venez ? On est presque arrivés à la fin, je sens déjà la brise venant de la mer, hurla Goron.

Au loin, ils virent un poney assez âgé courir dans leur direction. Goron ne put entendre que quelques-unes de ses paroles :

- L'aide... secours... mes jambes...

- Par Céléstia, il faut lui venir en aide ! cria Dying Star.

Arrivés vers le vieil étalon, ils s'agenouillèrent et l'écoutèrent parler pendant que Goron lui administrait les premiers soins.

- Des créatures horribles ! Armés de machins qui nous tiraient des trucs dessus ! AAAAAH !

- À quoi ressemblaient ces créatures ? Il faut qu'on sache ! hurla Dragon sur l'étalon en sang.

- Bordel, il a déjà perdu trop de sang ! Argh, il me reste que la cryomancie pour stopper l'hémorragie... murmura Goron.

- Ils étaient à deux pattes, debout ! Du jamais vu ici... leur chef portait un long tissu décoré de croix rouges... et tous les autres ressemblaient à des cocons de fer...

*Kayon ! Cet enfoiré à trouvé un moyen de nous rattraper !* désespéra Goron intérieurement.

Le mage rouge lança un dernier Cura et se releva. Le poney put reprendre sa course et s'enfuir au Nord.

- Si Kayon est là, un massacre a eu lieu. Il faut qu'on stoppe cette folie ! dit Goron à Dragon.

- Hmhm ! Et je suis même sûr qu'on retrouvera Rudy là-bas, j'en suis certain !

- Alors c'est décidé ! Suis-moi chevalier noir ! On va te présenter à nos collègues !

Ils accélérèrent vers leur destination, mais Dying Star se devait de poser encore une question aux deux camarades de classe :

- Mais qui c'est ce Kayon sérieusement ?

- Alors, tu vois, c'est le genre de mec qui croit être un véritable templier alors qu'il ne l'est point. C'est le genre de mec qui ne respecte pas le code des chevaliers alors qu'il le récite encore et encore, expliqua Goron.

- Hm, un connard en sorte.

- Ça m'étonne de t'entendre dire ça ! À croire que tous les chevaliers noirs ne sont pas aussi moroses que ça.

La vue de tentes militaires devenait de plus en plus claire, et nombre de soldats humains aux alentours étaient visibles aussi. Heureusement, ils purent s'accroupir derrière une large dune pour mieux observer les alentours.

- Hey, tu n'aurais pas une sorte de sort pour voir à distance ? Par exemple... une vision de faucon ou... ? demanda le chevalier noir au mage rouge.

- Nan, ça n'a pas été encore mis au point. Je peux tout de même essayer un Scan.

Il murmura l'incantation et fit un rapport détaillé sur la situation :

- Une vingtaine de soldats armés, un truc en métal qui m'a l'air sans importance, notre cher Kayon... Rudy et...

- Et... ? insista Dragon.

- Trente nomades à quatre pattes.

Ces mots étaient suffisants pour que Dying Star les attaque. Dragon dut le retenir, sous peine de le voir transformé en gruyère.

- Attendez... je perçois leurs paroles les gars. J'ai besoin d'un silence absolu.

« - Alors, ce nouvel attirail te va plutôt bien on dirait !

- Hmpf. Tant que ça marche, je ne vois pas en quoi je me plaindrais.

- C'est incroyable à quel point tu as changé. Le petit con de rebelle a maintenant rejoint l'Armée, et m'obéit, qui plus est ! Tout est maintenant sous notre contrôle, les soldats, les villes, et les vestales aussi !

- Je vois, je vois.

- Grâce à elle, notre puissance a décuplé en quelques jours ! Tout les continents sont maintenant à mon service... he... he...

- Il nous manque encore ce continent sur lequel vous avez le pied posé.

- Ah, ne commence pas ! Déjà que ces familles de petites merdes me causent déjà assez d'ennuis.

- À boire.... par pitié...

- TAIS-TOI ! Ergh, allez Rudy, finis-le. »

Un coup de feu résonna dans tout le désert, et parvint jusqu'à l'oreille de la petite équipe.

- C'était quoi ça ?! Réponds bon sang ! hurla Dying Star.

- C'est Rudy... il a tué un civil.

- De... quoi ?! s'exclama Dragon. Je comprends pas, pourquoi il est là au milieu de ces soldats ?

- Il a décidé de rejoindre les forces de Kayon, mais je n'en sais point encore la raison. L'Armée a maintenant le contrôle de tout ce qui vit dans notre monde. Les vestales y compris.

- Mince ! Ça veut dire que les cristaux...

- Ouais... ils vont manger les pissenlits par la racine.

- Alors faisons de même avec eux ! Je meurs d'envie de les embrocher, s'excita Dying Star.

- Allons s'amuser un peu avec eux.

Ils dévalèrent la pente à toute allure, laissant un énorme nuage de sable derrière eux. À peine les soldats eurent le temps de s'en apercevoir, le combat avait déjà commencé.

Goron sortit son grimoire et utilisa plusieurs sorts de cryomancie puissants, rasant et embrochant les soldats imprudents dans son sillage. Dragon balaya les ennemis dans un large rayon, et son saut propulsé lui permettait un atterrissage violent et à grand effet de zone. Dying Star se concentrait plutôt sur le combat au corps à corps, étant donné qu'il ne peut abuser de Darkness sous peine de mourir inutilement.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?! Rudy, appelle les renforts armés. Il nous faut des flingues, pas des épées ! aboya Kayon sur Rudy.

Une troupe de fusiliers avançaient et commençaient à tirer sur nos héros. Goron lança donc un sort Shieldga, ce qui permit de créer un bouclier autour de ses camarades et de dévier les dégâts. Un soldat voulut mitrailler la bande de nomades qui s'enfuyaient, mais Goron créa un mur de glace qui absorba les balles avant de se transformer en épines pour ensuite embrocher le pauvre mercenaire.

- J'y crois pas... mais j'y crois pas... ces trois-là ne sont pas normaux ! On dirait presque... balbutia Kayon.

- Bon, est-ce que l'immonde créature bipède devant moi accepte d'arrêter tout ce bordel ? dit Goron comme si c'était la première fois qu'il le voyait.

- Tu es encerclé maintenant, arrête cette folie ! dit Dragon.

Dying Star se contenta juste de pointer son katana sur lui, et Kayon entra dans un rire hystérique, un rire presque forcé et paniqué.

- Comme vous vous croyez puissants ! Comme vous vous croyez supérieurs ! Mais je suis celui qui est au plus haut ici ! Rudy, je n'ai pas besoin de toi. Avertis juste l'autre que le Rouages Déments aura besoin d'un nettoyage complet !

- Qu'est ce qu'il raconte ? Qui est Rouages Déments ?! paniqua Dying Star.

- Merde, je crois que notre ami ci-présent a amené son arsenal de pointe avec lui, répondit Goron.

- Attention, sous vos pattes ! hurla Dragon.

Une énorme plaque de métal apparut sous les pieds de Kayon, et le dévora. La machine commença à pousser un tronc, des bras, des roues épineuses, et une tête de bouffon métallique.

- Je vous présente Rouages Déments ! Une des nombreuses machines de guerre que l'Armée a conçue ! Maintenant... DISPARAISSEZ ! cria Kayon avec un le ton d'un égorgé.

L'énorme poing de titane s'écrasa sur le sable, manquant les trois guerriers qui esquivèrent le coup avec justesse.

- Quelle est cette chose ?! demanda Dying Star à Goron, paniqué.

- Ça doit être l'une de leurs machines personnalisées, étant donné que Kayon ne se bat qu'à distance.

La machine avait une vitesse incroyable. Ses charges pouvaient être mortelles si Goron et ses amis n'esquivent pas assez vite. Dragon faillit recevoir un crochet du droit, mais réussit à parer avec sa lance qui ne s'est miraculeusement pas brisée sous le choc. Il eut essayé de contrer en lui découpant la main, mais le titane avec lequel cette machine était construite résistait à toutes sortes d'assauts physiques.

- Couvrez-moi les gars, je vais essayer un sort de foudre, dit Goron.

Les deux chevaliers se sont mis devant lui, à faire diversion tandis que le mage rouge préparait son sort. Il toucha bel et bien la machine avec un Thundara, mais cela ne fit qu'un choc mineur au conducteur.

- On s'est assez amusés, intervint sèchement Kayon.

Le bras droit se changea en gatling et mitrailla l'équipe. Goron eut juste le temps de créer une barrière, mais les dégâts étaient bien suffisants pour les mettre à genoux. Kayon, qui lui s'ennuyait à mourir, décida finalement de les achever. D'une pression sur un bouton, deux compartiments aux épaulières révélèrent que la machine avait aussi un lance-missiles. Il fit feu et les roquettes se dirigèrent droit vers Goron.

*On va éliminer le plus gênant en premier...* pensa Kayon.

- Hey Dying, je t'ai déjà montré ce qu'était un Limit Break ? demanda Goron en rigolant.

- Un quoi ?

Un vent glacial arrivait sur le champ de bataille, faisant même frémir Kayon à l'intérieur de son armure. Des stalactites apparaissaient à côté du mage rouge et il prononça les mots :

- Blizzaja-Miroir de Shiva !

Un énorme miroir apparut en face de lui, absorbant les missiles comme une pierre tombant dans un lac. La surface du miroir se mit à bouger et les missiles réapparurent dans son reflet.

- Retour à l'envoyeur !

Plusieurs roquettes glaciales retombèrent sur l'armure de titane, détruisant son lance missile et sa gatling, et permit même de laisser entrevoir le moteur, qui se situait au milieu du tronc. Le mage rouge prit la rapière et l'infusa de la magie de foudre avant de la donner au chevalier noir.

- Voilà mon plan : pendant que Dragon va attaquer la tête, tu prends cette rapière et tu vas utiliser un Minus Point sur le moteur, ce qui va causer la destruction totale de son armure, et Kayon avec.

- Parfait. Dragon, utilise tes ailes et envole-toi. On a encore une chose à faire avant de crever.

- Hmhm !

Pendant que les chevaliers foncèrent sur le reste de la boîte de conserve, Goron remarqua un petit parc à chocobos non-loin d'une tente.

*Le coup de boule d'un chocobo peut être dévastateur... cela pourrait marcher.*

Il galopa vers le parc et rongea les cordages pour libérer les trois chocobos qui le remercièrent d'un petit « wark ». Comprenant leur tâche, ils se ruèrent à l'emplacement de la bataille. Dragon devina la marche à suivre en voyant les animaux arriver dans sa direction. Il se mit à mi-hauteur d'un saut de chocobo et plaça sa lance horizontalement pour créer une plateforme de saut. Les poussins géants rebondirent sur sa lance et mirent un triple coup de boule à la tête de l'exosquelette, ce qui ma plaça à l'envers.

- Argh, je ne vois plus rien ! Saleté de volatiles ! jura Kayon.

- Dying Star, maintenant ! Plante ma rapière dans le moteur !

- Minus... Point !

La pointe traversa le moteur avec l'énergie électrique qui lui a été infusée. Kayon se mit à rire, et Dying Star commença à engueuler Goron sur l'inefficacité de son plan.

- Ah mais oui, j'oubliais. Lamesort- Relâche.

Le choc fut tellement intense que toute l'armure se mit à étinceler. Les rayons de tonnerre parcoururent l'armure et après cinq secondes de souffrances, l'armure explosa en pièces et Kayon se vit éjecté de son siège. Dying Star se fit propulser par l'explosion et ses deux camarades le rattrapèrent. Malheureusement, ce n'était pas aujourd'hui que Kayon allait mourir. Une explosion de fumée verte derrière lui laissait apparaître un mage tout équipé de fioles en tous genres.

- Laissez, maître. L'explosion vous a brûlé au troisième degré, ce n'est pas aujourd'hui que vous pourrez combattre ces... créatures.

- Ce n'est pas possible, ce n'est tout simplement pas possible... ces quadrupèdes ne font pas le poids face aux magitecks... alors pourquoi ces morveux ?

- Premièrement, votre exosquelette n'est pas un Magiteck, deuxièmement, on s'enfuit.

Une nouvelle fumée verte les recouvrit et ils disparurent.

- Ça mérite bien un petit Curada, vous ne trouvez pas ? demanda Goron avec humour.

- Ce serait le bienvenu, répondit le Dragoon.

Après que le mage rouge eut soigné leurs blessures, ils se précipitèrent vers les nomades, qui étaient encore sous le choc de leur camarade exécuté. Dying Star s'approcha et les rassura :

- Je suis de la garde royale, sous les ordres de Céléstia. Il vous faut garder votre calme et m'expliquer ce qui s'est produit.

Le plus vieux du groupe s'avança et se clarifia la gorge avant de raconter de sa voix craquelée et grasse :

- Nous étions en vadrouille près de la mer pour atteindre la plage et ainsi nous réapprovisionner en poissons, mais dans un espèce de tunnel des créatures roses comme un poulet sans plume sont arrivés, nous ont menacés, attachés, et même tué un des nôtres.

- Un tunnel vous dites ? Mais comment ont-ils pu...

- Vous n'avez qu'à voir par vous-mêmes si vous y tenez tant ! Nous avons assez souffert et il est temps pour nous de repartir.

Goron se claquait les sabots en essayant de se les tourner, mais il n'était pas encore très habitué à son nouveau corps. Dragon, qui le voyait tripoter ses pattes, décida d'aller lui demander ce qui le tracasse :

- C'est Rudy hein ? C'est quand même dingue... lui qui n'avait jamais tué un insecte de sa vie, se met à tuer des gens innocents.

- Oui, mais ce qui m'inquiète aussi c'est Kayon. Je veux dire... merde. Pourquoi se met-il subitement à défier toutes les lois de la société, tuer un commandant et prendre le pouvoir ? Il parle d'ELLE. Mais qui est ELLE ?

- Je ne sais pas, mais je vais éviter d'entrer dans la théorie que ton ex se mettrait subitement à dominer le monde et qu'on devra l'arrêter.

- Tu sais à quel point cela me ferait plaisir, finit-il en gloussant.

Contre toute attente, un des chocobos que Goron avait libéré courut dans sa direction et se mit à tapoter son grimoire avec son bec.

- Wark ?

- Que veux-tu mon grand ? Je ne pense pas que je puisse te prendre avec moi de toutes façons. Je suis à quatre pattes.

- Kuweh !

Le chocobo fit tomber le grimoire, ce qui vexa le mage rouge. Mais au moment où il s’apprêtait à l'engueuler, le chocobo s'arracha une plume et alla la tremper dans le pétrole que la machine avait laissé avant d'exploser. L'animal à plumes jaunes tourna les pages et commença à écrire des signes bizarres sur le haut de la page. Goron regarda son grimoire avec des yeux submergés par l'étonnement.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Dragon, un peu confus.

- C'est la formule d'une invocation... ce chocobo m'a confié le pouvoir d'invoquer les siens ! Merci mille fois mon grand !

- Tchuip tchuip !

Il s'en détalla à toute vitesse vers la capitale. Les trois guerriers s'étaient mis d'accord : ils devaient traverser ce tunnel. Alors il trottèrent lentement mais sûrement vers leur prochaine destination.