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Campbell-Snyder, ou le scénario pour tous Aller aux commentaires
28 février 2017

Amis du soir, bonsoir. Amis du matin, perlimpinpin.

 

 

Il y a de cela plusieurs années un bizut en écriture discutait via forum avec d’autres auteurs issus de bien des horizons. Réunis tous ensemble, ces romanciers en herbe brainstormaient  beaucoup d’aspects de l’écriture, jusqu’au moment fatidique où le mot « scénario » fut introduit dans un topic.

 

S’ensuivit ensuite une grande découverte qui ne changea strictement rien au monde si ce n’est mon approche des histoires. Et bien que le forum de l’époque se soit noyé dans les profondeurs du net, ses enseignements n’ont pas sombré avec lui, et c’est là que j’interviens. 

 

Parlons scénario, voulez-vous ?

 

NB : le terme « scénario » n’est pas utilisé à son sens cinématographique dans cet article, mais plutôt comme un mot servant de raccourci pour désigner le fil conducteur d’une œuvre.

 

De plus, la définition de ce qu’est exactement une histoire n’est pas présente dans cet article car il s’agit d’un sujet que je n’estime pas totalement maîtriser. En conséquences je préfère me taire plutôt que de dire des choses potentiellement erronées et vous invite à lire cet article : Tutoriel ou comment conquérir la Russie en hiver par monsieur Napoléon.B.

 

 

I) La recette magique

 

 

Quand on parle des derniers films à succès, les blockbusters, on nous cite souvent des noms comme Avengers, Gardiens de la galaxie, Star Trek, le Hobbit, etc. Mais si on pousse dans l’ancienneté, on nous dira Star Wars, Harry Potter, les Disney, James Bond,  Hunger Games etc.

 

Si vous vous amusez à analyser ces films avec d’autres personnes lambda, vous remarquerez que peu jugent leur scénario « mauvais ». La majorité des gens les trouvent « normaux » ou « moyens » voire « pas mal ».

 

Et ça, c’est l’avis des people standards. (Comprenez « peu intéressés ».)

 

Malheureusement malgré notre niveau amateur nous restons des écrivains et donc théoriquement, niveau scénario les conventions veulent que l’on envoie des grenades lorsqu’on nous demande d’envoyer des boules de neige. Alors même si vous êtes un peu long à la détente, votre expérience littéraire vous susurre probablement que ces films ont tous un secret. C’est un peu vrai. Mais c’est aussi un peu faux.

 

Après tout, en se creusant un minimum le crâne, on peut remarquer des grandes ressemblances.

 

On a un héros qui vit sa vie dans un calme relatif (ainsi que dans la routine qui vient avec) mais interviendra ensuite un méchant d’apparence imbattable. Notre protagoniste va alors réunir une bande d’alliés improbables sortant du néant cosmique (ce qui est des fois littéralement le cas), le tout avant d’affronter la plus terrible menace possible. Un combat titanesque aura alors lieu, les gentils vont perdre, mais vont apprendre de leurs erreurs pour finalement mettre le méchant à genou.

 

Et là, n’essayez pas de me faire croire que ce court résumé ne vous rappelle pas au moins une œuvre (film, série, pièce de théâtre, bande-dessinée et j’en passe) à succès. Alors certes le modèle ci-dessus est parfois un poil retouché par des auteurs mais il reste parfaitement reconnaissable par n’importe quelle personne de bonne foi.

 

Parce que je vais vous révéler le fameux secret :

 

Il y a une recette magique pour faire des scénarios de blockbusters.

 

… Mais quelle est cette méthode ? Qui a bien pu créer une telle technique ? Et quand ?

 

 

 II) Les origines

 

 

Nous sommes en 1949, un américain du nom de Joseph Campbell publie un livre dénommé « Le héros aux milles visages ». Personnellement, je n’ai pas lu ce bouquin mais j’en connais le contenu.

 

Notre cher Joseph y affirme en effet que tous les contes, toutes les légendes, tous les mythes, tous les ragots et toutes les blagues carambars proviennent d’une seule, unique et même souche scénaristique.

 

Ce principe est plus connu sous le nom de « monomythe » chez nous.

 

Cette théorie clame que chaque héros suivra un parcours d’épreuve prédestiné. Dans la théorie, le monomythe a pour but de nous faire rêver ou plutôt, d’espérer. Car le héros sera confronté à des épreuves dans un autre univers le confrontant à lui-même, avant de se faire confier un pouvoir et de revenir dans sa dimension.

 

Donc si je devais encore plus résumer, le bonhomme part ailleurs (éventuellement sur les conseils d’un guide), en revient avec un truc « bien » et s’en servira pour faire le « bien » dans son lieu d’origine. Un message idéaliste qui nous fait sous-entendre que l’on peut tous être cool et sympa, et qu’aucune épreuve, aussi dure soit-elle, n’est définitive et insurmontable pour peu que l’on cherche ailleurs. Cette théorie est visible de manière assez flagrante dans bon nombre d’œuvres antiques et reste perceptible même dans celles qui furent ultérieures à cette période.(Notez que cette formule n’est pas si éloignée de mon exemple en début d’article.)

 

Mais revenons à Campbell, son livre est publié en 1949 et plusieurs années plus tard, dans les années 70, connaît un succès non-négligeable pour un jeune inconnu  voulant percer dans le cinéma. Notre bonhomme lit le livre et décide d’en croire le contenu. Et puis bon, autant appliquer ça sur le scénario de son premier film, au mieux c’est le jackpot, au pire, c’est table remise.

 

L’histoire dit qu’il s’appelait George Lucas, son premier film La guerre des étoiles. La suite, vous la connaissez.

 

Véritable blockbuster de son époque, Star Wars excita tous les scénaristes, qui décidèrent de pomper la source de son histoire. Tous les grands studios décortiquèrent le livre et le firent ingurgiter de force à leurs stagiaires en charge des scénarios.

 

Malheureusement, ils avaient déjà un temps de retard. Une entreprise de l’époque maîtrisait déjà parfaitement le sujet et ce, depuis belle lurette.

 

Cette entreprise s’appelait Disney, et ses histoires vous les connaissez.

 

Hollywood deviendra alors une gigantesque usine à scénario préfabriqué, les blockbusters cités au début de l’article le prouvant. Si Disney possédait déjà le monopole du scénario express, désormais la maladie s’étendra jusqu’à gangrener tous les producteurs ne voulant pas quitter leur zone de confort pour faire un film sans risque.

 

 

III) Le scénario Snyder

 

 

Par la suite, un homme dénommé Snyder lira lui aussi le livre de Campbell, mais lui décidera de l’approfondir. Il prendra le livre de son prédécesseur, l’analysera, le condensera, le synthétisera et publier le résultat dans les années 2000.

 

Ce bouquin nous apprend comme faire un scénario de maxi-blockbuster en 15 étapes (on parle donc de film mais je vais transposer la méthode sur des fictions), que voici :

 

1) L’ouverture --- Cela concerne souvent les premier paragraphes d’une fiction, voire le premier chapitre entier. Le but sera d’y donner un ton, une ambiance, voire une idée d’univers. Le champ sémantique et lexical doivent être ajustés à la virgule et à la voyelle près.

 

2) La thématique --- Maintenant qu’on a un environnement vague, on y insert une question morale. Le but est de se préparer à l’apprentissage final tout en introduisant tout doucement l’intrigue.

 

3) Le percuteur --- Cette étape a un but, faire ramener à la réalité. On y met souvent le méchant, une injustice ou n’importe quoi qui nous fera déposer les pieds sur terre. C’est l’annonce quasi-officielle du fil rouge.

 

4) L’exposition --- La première « vraie » scène de la fiction. On y présente personnages et lieux. Cette étape posera les dernières briques qui manquaient à l’univers et au contexte. Ce passage sert à introduire le lecteur dans le héros et de s’y identifier, en montrant qu’il est humain. Le méchant arrive alors.

 

5) L’humanité --- Le héros hésite à partir à l’aventure. Tous les vétérans de la littérature savent que c’est un passage très important pour humaniser le personnage principal. L’objectif est de mettre en avant ses doutes.

 

6) Le point de non-retour --- C’est un second percuteur. Le premier visait à nous redéposer sur terre, le second ramène le héros à la réalité. En général, c’est une mort ou toute autre évènement irréversible et terrible qui poussera le personnage à partir à l’aventure. Le fil rouge est officiellement tissé.

 

7) L’intrigue secondaire --- C’est généralement ici que les protagonistes sont introduits. Ils serviront d’aide au personnage principal, tout en mettant en place un scénario parallèle à l’histoire.

 

8) L’attente --- C’est à cette étape que l’on retrouve ce que l’on a pu nous promettre dans le résumé du texte. Les tags deviennent justifiés et il s’agit généralement d’une bataille saupoudrée d’humour et d’action.

 

9) La machination --- Généralement retrouvée à la moitié de l’œuvre, c’est une victoire (temporaire) des gentils. Le plus souvent, un lieutenant du grand méchant est stoppé, poussant ce dernier à intervenir personnellement. Mais dans tous les cas, les enjeux se renforcent, le ton se durcit, bref, la fiction devient sérieuse.

 

10) Le coup dans le dos --- Les gentils étant donnés victorieux, l’atmosphère est censée se détendre, mais le lecteur n’y arrive pourtant pas… Serait-ce un signe ? Les méchants ne seraient-ils pas en train de se liguer pour écraser les protagonistes ? Une grande offensive serait-elle en train de se préparer ?

 

11) Le blitz --- Tandis que leurs vigilance étaient au plus bas, les gentils se font surprendre par les vilains. Les méchants gagnent sur tous les tableaux, débandade des protagonistes. Et surtout, le héros chute.

 

12) Tout est terminé --- Le héros est aux portes de la mort, on n’espère plus rien pour lui. Une sorte de fin acide semble se profiler tandis que le personnage principal se résigne à mourir.

 

13) Le come-back --- Grâce à ce qu’il a appris depuis le début, le héros se reprend en main. Ses compagnons lui prêtent main-forte et lui prodiguent conseils et assistance. L’intrigue secondaire rejoint la principale, décuplant les enjeux pour le lecteur et permettant au personnage principal de monter un plan pour sauver la situation.

 

14) Le combat final --- Le méchant est directement affronté. Le héros utilise tous les moyens à sa disposition pour faire chuter son adversaire, les valeurs apprises en cours de route prennent alors tout leur sens. Toute la tension accumulée par le lectorat est alors évacuée par cette victoire inattendue. Le gentil a remonté la pente. C’est la victoire.

 

15) Sensation de déjà-vu --- On se retrouve avec un environnement proche de celui de l’exposition, à la seule différence que l’on peut voir de nets changements opérés par le personnage principal.

 

Voiiilà, ça, c’était la méthode Snyder. Vous pouvez remarquer que c’est tellement bien décrit et schématisé que vous pouvez pondre des dizaines de scénarios à la suite, en changeant juste le type d’univers, les enjeux et les noms.

 

Le procédé en lui-même est très précis et le livre de Snyder va même jusqu’à dire entre quelle et quelle minute d’un film doit se situer telle étape ; en tenant compte de la durée relative de l’œuvre bien sûr. Il s’agit donc d’une véritable colonne vertébrale préconçue pour pouvoir être exploité par quasiment n’importe quel scénario, intrigue ou univers.

 

 IV) L’exemple avec le Dernier Sortilège d’Acylius (Spoil)

 

 

Histoire de prouver mes dires j’ai décidé de charcuter une œuvre quelconque et de montrer l’influence des idées de Campbell et Snyder. J’aurais pu désigner un blockbuster mais cela aurait eu autant d’intérêt que de désigner un poisson pour dire « je pense et suis quasiment sûr qu’il a des branchies ».

 

On prendra donc comme exemple un texte issu de ce ficdom, ayant eu un minimum de succès et venant d’un auteur qui s’est fait une place dans la communauté brony. Fort heureusement il se trouve un auteur que j’apprécie et dont j’ai aimé lire une histoire il y a quelques années qui remplit toutes ces conditions.

 

Je vais donc m’attaquer à Acylius et à son Dernier Sortilège.

 

 

 

1) L’ouverture --- Les trois premiers paragraphes du chapitre 0, tout simplement.

 

2) La thématique --- Le moment de l’expérience (chapitre 0 encore), qui nous fait éprouver beaucoup d’empathie pour le pauvre cobaye.

 

3) Le percuteur --- Ici, il s’agit de la découverte de l’identité du prisonnier, toujours au chapitre 0.

 

4) L’exposition --- Le chapitre 1, qui nous situe dans l’espace et dans le temps, par rapport au show.

 

5) L’humanité --- De nouveau durant le premier chapitre, Twilight est dans la cuisine de Canterlot et confie qu’elle s’inquiète pour le voyage et sa mission.

 

6) Le point de non-retour --- Pour cette fiction, deux points de non-retour peuvent être trouvés. Le premier pendant la découverte des dirigeables (chapitre 4), le second lors de la capture de Twilight par l’Ibex Namar (chapitre 5).

 

7) L’intrigue secondaire --- Petite exception ici, car le docteur Ulrich n’apparaît qu’au chapitre 6, donc après la justification des tags durant le chapitre 5.

 

8) L’attente --- Le chapitre 5, où l’Ibex Namar dévoile son plan d’invasion, correspond parfaitement à une justification des tags de l’histoire. Le lecteur quant à lui, a sa guerre servie sur un plateau d’argent.

 

9) La machination --- Au chapitre 6, le docteur Ulrich désobéit aux ordres et donne à Twilight la clé de sa cellule. Le docteur semble rongé par le remord et l’alicorne tient peut-être le moyen d’étouffer la guerre dans l’œuf, en s’échappant de la prison.

 

10) Le [...]

 

Bref, mon objectif n’était pas de vous spoiler l’intégralité de cette fiction mais seulement de vous prouver qu’elle suit malgré elle le shéma élaboré par Snyder. J’avoue avoir eu la flemme de relire en intégralité tout le texte d’Acylius, mais pense d’un autre côté que j’en ai assez montré pour illustrer mon raisonnement.

 

D’ailleurs si vous émettez encore des réserves quant à mes idées je vous invite à essayer de retrouver les 15 points cités plus haut dans une œuvre quelconque ayant eu un minimum de succès. 

 

 

 V) L’utilité de cette méthode

 

 

Alors certes, cette méthode a du négatif. Elle reste avant tout un outil servant à simplifier l’écriture des scénarios et est le plus souvent utilisée comme raccourci d’écriture par pure paresse. Mais rappelez-vous qu’il s’agit avant tout d’un outil, à vous de bien le manier et le résultat ne peut qu’être bon. Bien utilisée, la formule élaborée par Snyder sera bien plus qu’un squelette préconçu soutenant un scénario bancal, elle sera une manière de faciliter votre écriture tout en garantissant une certaine portée à votre histoire.

 

Les récits ayant traversé les époques pour nous parvenir et nous touchant toujours autant ne sont pas un hasard. De l’épopée du roi Arthur à la quête des Skywalker en passant par le panache de Cyrano, toutes ces histoires intemporelles et universelles ont en commun une force transmise par leur intrigue et ce qui en découle.  Ce qui les rapproche ? L’appel de l’aventure, l’apprentissage, la confrontation… des points communs je pourrais en citer d’autres. Ce qu’il faut retenir de toutes ces œuvres c’est que des millénaires de récits divers et variés ont ancré dans notre subconscient une certaine « idée » de comment doit se dérouler une histoire.

 

Campbell et par la suite Snyder furent donc les visionnaires qui permirent à tous d’appréhender ce concept. Pour le meilleur et pour le pire.

 

Pour eux ayant lu/vu Watchmen et cet article, vous remarquerez que ce comics s’insère dans la technique Snyder tout en gardant ses propres particularités. Et ça, c’est un excellent usage de la méthode, l’approfondir.

 

En vérité il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode d’écrire un scénario, mais celle de Snyder se résume simplement à un raccourci. À vous de décider si prendre ce raccourci vous mène quelque part.

 

Et c’est sur une citation résumant tout mon article que je vous laisse.

 

            « Le secret de l’originalité est de savoir cacher ses sources. »

            Albert Einstein

 

 

Tendrement vôtre, Blackhoof.

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Blackhoof
Blackhoof : #46450
@Acylius -> Ouaip, c'est un schéma très très présent de nos jours ! (Volontairement ou pas :P)
Il y a 10 mois · Répondre
Acylius
Acylius : #46354
C'est marrant, en lisant la liste je me disais justement que ça me faisait penser à cette fiction.
Il y a 10 mois · Répondre
Blackhoof
Blackhoof : #46345
@speedangel -> Oui c'est ça :)
Il y a 10 mois · Répondre
speedangel
speedangel : #46341
Blackhoof01 mars 2017 - #46340
@speedangel -> Je me permets de me poser plusieurs questions, déjà quel rapport entre l'Attaque des Titans, le Cycle des démons et cet article ? :/

Ensuite pour ton second message, oui et non. Utiliser les méthodes énoncées dans l'article n'est pas quelque chose de mauvais en soi puisque l'usage fait d'un outil dépend de la personne qui le manie. Et je tiens à dire qu'il ne suffit pas de prendre en compte les méthodes de Campbell/Snyder pour écrire des fictions, réussir à accoucher d'un texte est un processus long et fastidieux qui demande plus qu'un "scénario".

Attend c'est le fameux livre dont tu parle :O [lien]
Il y a 10 mois · Répondre
Blackhoof
Blackhoof : #46340
@speedangel -> Je me permets de me poser plusieurs questions, déjà quel rapport entre l'Attaque des Titans, le Cycle des démons et cet article ? :/

Ensuite pour ton second message, oui et non. Utiliser les méthodes énoncées dans l'article n'est pas quelque chose de mauvais en soi puisque l'usage fait d'un outil dépend de la personne qui le manie. Et je tiens à dire qu'il ne suffit pas de prendre en compte les méthodes de Campbell/Snyder pour écrire des fictions, réussir à accoucher d'un texte est un processus long et fastidieux qui demande plus qu'un "scénario".
Il y a 10 mois · Répondre
speedangel
speedangel : #46335
Libérée, délivrée je ne mentirais plus jamais...
hum (redevenons sérieux)

Il fallait que quelqu'un le fasse tôt ou tard et c'est toi qui la fait, merci ;) (décidément c'est vrai que la nature à horreur du vide). Bien [regard inquisiteur] que celui qui a utilisé ces méthodes se dénonce.

PS: plus personne n'a de raison à avancer pour ne pas participer au challenge ou écrire au moins une fanfiction.
Modifié · Il y a 10 mois · Répondre
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