Le téléphone d’Aria se mit à sonner, la réveillant. La douce musique émise par l'appareil ne laissa aucun doute sur l’identité de la personne en train d’appeler la sirène. Cette dernière s'éclaircit la voix avant de décrocher. Rarity avait pour habitude de lui reprocher ses petites siestes en milieu de l’après-midi, surtout les jours où elle était censée travailler. La couturière arrivait à savoir si elle s’était permis ce genre de liberté juste en entendant le son de la voix d’Aria.
L’ancienne immortelle s’assit sur le canapé tout en attrapant le téléphone. Elle regarda une dernière fois les papiers sur sa table avant de décrocher.
“Bonjour, Aria à l’appareil,” commença-t-elle d’un ton détaché.
“Sweetheart, pas besoin de faire comme si tu ne savais pas que c’était moi,” répondit Rarity.
“Sweetheart, je ne connais personne portant ce nom. Vous avez dû vous tromper de numéro,” fit la sirène en gardant son ton détaché.
“Donc ça veut dire que tu ne veux pas me voir dans la dernière nuisette que j’ai faite,” se lamenta Rarity. “Quel dommage, moi qui avait trouvé la transparence parfaite du tissu, un noir d’une pureté absolu, juste ce qu’il faut de dentelle…”
“C’est bon, tu as gagné. Si tu continues, je débarque dans ton camping et je ne réponds plus de rien.”
La couturière émit quelques petits rires avant de reprendre.
“J’espère bien que tu viennes tout de suite. Par contre, désolée de te demander ça, mais il faudrait que tu passes chez moi chercher Sweetie.”
“Alors, la première partie me parait très intéressante, mais je ne suis pas certaine de vouloir supporter ta soeur pendant plus d’une heure pour un peu de dentelle. Surtout...”
“Je sais que Sweetie te mène la vie dure, et j’ai essayé de négocier avec mes parents pour qu’ils s’occupent d’elle, mais ils ne peuvent pas se libérer avant assez tard. Tu auras juste à la supporter pendant le trajet, dès que tu arrives ici, les filles m’ont promis de la tenir occupée pour nous laisser un peu de temps toutes les deux. Mes parents viennent les chercher le soir, et je rentrerais avec toi. Je comptais rester une semaine, mais je peux monter à deux si nécessaire.”
“J’accepte les deux semaines,” répondit la sirène
“Merci.”
“Même si juste le fait de te revoir après une semaine suffisait à me convaincre d’emmener ta peste de soeur, et en plus tu m’avais acheté avec ta dentelle.”
Les deux femmes firent une petite pause dans leur discussion avant de reprendre de concert.
“Sweetheart, il faut que je te dise…”
“Princesse, il faut que je te dise…”
Un léger blanc s'installa entre elles, mais la sirène le brisa avant Rarity.
“Vas-y Princesse, je te laisse commencer.”
“Sweetheart… J’ai trouvé la bague dans mon sac… Elle est magnifique, mais tu es sûre de vouloir me la confier ?”
“J’en suis certaine,” répondit Aria avec un sourire dans la voix.
“Je… Merci… J’ai vraiment envie de te serrer dans mes bras maintenant. Je t’attends avec impatience. Je t’aime.”
“Je suis aussi impatiente de te voir. J’arrive le plus vite possible.”
“Oh, avant que j’oublie. Sonata est aussi invitée. Prenez des robes de soirée, et tu risques d’aider à installer la scène du concert. Oh, et il faut vraiment que je te raconte ce qu’il m’est arrivé aujourd’hui. C’était vraiment la folie. La directrice du centre…”
“Tu me raconteras ça quand tu seras dans mes bras,” l’interrompit-elle. “Ou peut-être un peu après, ça dépendra de notre humeur. Je me prépare et j’arrive. Je t’aime princesse.”
“Tu ne voulais pas me dire quelque chose ?”
“Ça peut attendre,” termina-t-elle. “Je te vois dans une heure.”
“À dans une heure, je t’aime,” répondit Rarity en raccrochant.
La sirène envoya un message à sa soeur pour la prévenir de les rejoindre directement après son travail. Elle y précisa aussi qu’elle lui préparait une robe pour la soirée. Elle rassembla les nombreux papiers marqués du sceau des Gardiens de l’harmonie. Elle en rangea une grande partie, mais en conserva sur elle trois, tous signé du sabot de la princesse Celestia.
Elle se dirigea vers sa chambre et prit l’une de ses récentes créations. Elle n’avait pas fait de robe blanche depuis très longtemps, mais l’inspiration lui était venue. Elle avait mis beaucoup d’accent bleu sur cette dernière, et y avait fait un dos nu. Rarity voulait toujours qu'elle essaye d'en porter, et elle s’était décidée à lui faire plaisir. La couturière n’arrêtait pas de dire qu’elle trouvait le dos de la sirène magnifique à chaque fois qu’elle lui faisait un massage. Aria avait encore un peu de mal avec ces cicatrices, mais sa petite-amie semblait beaucoup les apprécier. Elle adorait passer ses mains sur ces dernières, et sentir ce contact excitait la sirène. Aria était incapable de refuser quoi que ce soit à Rarity lorsque celle qu'elle aimait posait ses lèvres sur son dos.
Aria mit la robe dans un sac en sortant de ses pensées. Elle entra dans la chambre de sa soeur pour prendre la tenue violette que Sonata portait lors de leur défaite. Aria y avait fait quelques ajouts, mais c’était globalement le même vêtement. Une fois les deux habits entreposé avec soin dans la valise, elle se dirigea vers la voiture de Rarity.
Elle s’y installa et rangea les papiers bien pliés dans la boite à gants avant de démarrer. Le trajet vers la maison de la couturière était rapide, et elle le connaissait par coeur. En s'arrêtant devant l'habitation, elle changea les réglages de radio. Elle ne s'était jamais renseignée sur les goûts musicaux de Sweetie, elle préféra donc mettre une station plus généraliste. Aria pensait que si elle continuait à faire ses premiers pas, elle arriverait peut-être à se faire accepter par la soeur de Rarity. De toute façon, ce n’est pas comme si elle pouvait la forcer à l’aimer. La sirène eut un petit sourire à cette pensée.
Elle sortit de la voiture et alla sonner. Elle inspira profondément afin de se préparer à affronter sa possible future belle soeur. La porte s’ouvrit sur une jeune fille à la peau orangée et aux cheveux violets. Cette dernière avait l’air un peu surprise de voir la sirène, et après quelques secondes d’hésitation, elle prit la parole.
“C’est toi qui dois nous amener ?”
“Il semblerait, même si l’accord d’origine ne concernait que Sweetie Belle. J’en connais une qui va avoir des choses à se faire pardonner.”
“Tu parles de Rarity ?” fit la jeune fille, intriguée. “Vous êtes vraiment en couple ?”
“Un problème avec ça ?” répondit Aria un peu agressivement.
“Non,” murmura-t-elle en reculant doucement.
“Désolée,” reprit rapidement la sirène en voyant le visage de Scootaloo. “Je ne voulais pas… je…”
“C’est bon,” l’arrêta-t-elle. “Je connais tes relations avec Sweetie, et je sais que tu dois être un peu stressée de nous conduire jusqu’au camp.”
“Ça... ma relation avec Rarity ne te dérange pas ?” demanda-t-elle d’un ton plus calme.
“Pas du tout,” fit la petite sans aucune hésitation. “Je trouve ça même bien pour vous. Rainbow m’a dit que t’étais une fille bien une fois qu’on a passé la surface.”
“Je dois t’avouer que… j’avais vraiment peur de devoir supporter des remarques durant tout le trajet, mais savoir que l’une d’entre vous l’accepte, c’est déjà un poids en moins.”
“Je vais prévenir les filles,” termina Scootaloo. “On va se préparer avant de partir.”
“Je pense que vous devriez attendre, il semblerait qu’ils aient besoin d’un peu d’aide là-bas.”
“Raison de plus pour arriver en robe,” répondit-elle avec un sourire.
Aria le lui rendit et s’appuya sur le mur à côté de la porte. Elle sortit une cigarette de son paquet et la mit à la bouche. Elle ne savait pas combien de temps elle allait devoir attendre, alors autant s’offrir un petit plaisir. Rarity avait réussi là où ses soeurs avaient échoué, elle avait réussi à persuader Aria de réduire sa consommation de tabac. Il faut dire qu’elle avait des arguments que ne possédait ni Sonata, ni Adagio.
Elle chercha son briquet dans ses poches, revenant plusieurs fois dans les mêmes. Elle n’arrivait pas à le retrouver. Elle se dirigea vers la voiture. Elle avait beau ne pas fumer dedans, par respect pour Rarity, elle espérait qu'il y serait, surement tombé de sa poche. Elle commençait à s’inquiéter, elle ne le voyait pas.
“Tout va bien ?” demanda quelqu'un derrière elle.
“Non, j’ai perdu mon briquet,” répondit la sirène sans vraiment faire attention avec un peu de panique dans la voix.
“Si tu as tant besoin de fumer que ça, on doit avoir des allumettes à l’intérieur,” se lamenta Sweetie Belle.
“Ce n’est pas ça,” fit-elle en continuant à chercher dans la voiture. “Il faut que je retrouve ce briquet, j’en ai rien à foutre de la clope là. Je ne veux juste pas le perdre, il est trop important pour moi.”
“C’est juste un briquet.”
“Non, c’est plus que ça,” cria-t-elle en se retournant.
“Et, tu te calmes maintenant !” répliqua la jeune fille. “Qu’est-ce qu’il a de si important ce briquet ?”
Aria prit une profonde respiration avant de se remettre à parler.
“C’est… un cadeau que m’a fait Rarity pour notre premier mois ensemble.”
“Je vois,” fit calmement Sweetie Belle. “À quoi il ressemble ?”
“C’est un Zippo avec trois gemmes…”
“Bleues gravées dessus ?”
“Oui, tu sais où il est ?” demanda la sirène avec un peu d’espoir dans les yeux.
Sweetie Belle le sortit de sa poche et le lui tendit.
“Tu ne dois vraiment pas beaucoup fumer pour que tu ne t’en sois pas aperçu plus tôt. Je l’ai trouvé peu après le départ de Rarity.”
“Je l’avais oublié où ?”
“Dans… hum… dans la chambre de Rarity,” avoua Sweetie Belle en détournant un peu le regard.
“Pourquoi tu es allé dans sa chambre ?” demanda la sirène avant de prendre une grande respiration. “Qu’est-ce que tu as trouvé d’autre ?”
“Je... hum, j’ai trouvé vos, comment dire ça, jouets ?” fit-elle en rougissant
“C’est très personnel comme objet, et je répète, qu’est-ce que tu faisais dans notre chambre ?”
“Je… cherchais des preuves que tu voulais du mal à ma soeur.”
“Et tu n’as rien trouvé, je me trompe ?”
“Non, mais…” commença-t-elle en hésitant.
“Tu vas continuer à chercher,” se lamenta Aria.
“Non, c’est pas ça… mais il faut que je parle avec Rarity avant.”
“Tu attendras ton tour une fois arrivé,” fit la sirène. “D’ailleurs, dépêchez-vous de vous préparer, ce serait bien de partir le plus tôt possible.”
“Le temps que tu fumes et on est prête,” fit-elle en souriant.
Sweetie rentra chez elle, laissant Aria seule dehors, un peu abasourdie par la relative gentillesse de sa belle-soeur. Elle s’appuya sur la voiture en allumant sa cigarette. Elle se mit à fixer le briquet, plongeant dans ses pensées tout en aspirant la fumée.
“Aria,” l’appela une voix qui lui sembla lointaine. “Aria, tu es avec nous ?”
“Euh, oui,” répondit-elle en bégayant.
“Ça va faire cinq bonnes minutes que tu regardes le ciel, ce serait bien que tu reviennes parmi nous,” reprit Sweetie Belle.
“C’t’elle qui nous conduit là-bas ?” demanda Apple Bloom.
“Oui, c’est moi qui serais votre chauffeur,” fit la sirène. “Seulement pour l’aller, donc je vous propose un marché très simple : vous ne me faites pas chier, et je ne vous emmerderai pas. Ça vous va ?”
“L’plus tôt on partira, l’plus tôt on arrivera,” acquiesça la fermière en s’installant à l’arrière de la voiture.
“Je suppose que l’on va devoir subir ta musique,” ajouta la soeur de Rarity pendant qu’elle s’asseyait sur le siège passager avant. “Si tu pouvais éviter de le mettre trop fort, qu’on puisse un minimum discuter.”
“Je pensais te laisser choisir pour cette fois,” fit Aria avec un demi-sourire.
“Je… merci,” répondit-elle.
“Serais-tu malade ? C’est bien la première fois que je t’entends me remercier.”
“Il parait que les gens changent, et je pense que Rarity apprécierait qu’on fasse au moins semblant de s’entendre.”
“Je crois qu’elle aimerait que l’on s’entende réellement, mais c’est déjà un début.”
“Et si tu démarrais avant que l’une d’entre nous ne change d’avis, surtout que tu dois être aussi pressée que moi de retrouver ma soeur,” termina Sweetie Belle avec un haussement de sourcil évocateur.
Aria tourna les clés et le moteur commença à ronronner. La voiture se mit doucement en mouvement pendant que la radio diffusait une musique passe-partout. La sirène se retint de la critiquer, mais la voix retouchée du chanteur l’irritait un peu, et la mélodie lui semblait vraiment quelconque. Cependant, les filles semblaient l’apprécier, et elles se mirent à chanter en choeur. Si Sweetie Belle arrivait à être dans le ton de la chanson, ses deux amies en étaient très loin. Malgré le massacre musical qu’elles étaient en train de commettre, elles avaient l’air de s’amuser. Aria, quant à elle, essayer de faire bonne figure tout en imaginant ce que donnerait la voix de sa possible belle-soeur avec suffisamment d'entraînement.
Après quelques kilomètres, et un nombre assez grand de chansons mutilées par des cantatrices amatrices, Sweetie baissa la musique et se tourna vers les filles à l’arrière.
“Ça vous gêne si on change un peu de style musical ?”
“Pourquoi t’veux changer ?” demanda Apple Bloom. “Elles étaient bien l’chansons qu’on écoutait.”
“Oui, mais il y en a une qui n’apprécie pas vraiment, et sans vouloir vous vexer, vous n’êtes pas vraiment des chanteuses professionnelles, et si j’en crois ma soeur, Aria à l’oreille vraiment sensible.”
“C’pour elle que tu veux changer d’style ?”
“Oui,” répondit Sweetie avec un peu de reproches dans la voix. “Elle a supporté notre musique et nos talents de chanteuse, on peut bien supporter un peu sa musique, et peut-être ses talents à elle.”
“C’pas dangereux d’la laisser chanter ? Je veux dire, avec ses pouvoirs et tout.”
“A.B.” intervint Scootaloo, “on t’a déjà expliqué qu’elle n’a plus de pouvoir, et si Rainbow dit qu’on peut lui faire confiance, je la crois et lui fait confiance.”
“Mouais, j’vais quand même rester méfiante. Même s’il parait qu’elle est d’venu pote avec tout l’monde, et qu’Rarity à l’air d’lui faire vraiment beaucoup confiance, j’la sens pas.”
“Merci de cette franchise,” ironisa la sirène, “et j’espère bien que ma petite princesse me fait confiance.”
“C’qui c’te princesse ?” demanda la fermière.
“Rarity, qui d’autre veux-tu que ce soit ?”
“Pourquoi c’surnom un peu idiot ? C’pas comme si vous étiez en couple.”
Sweetie regarda rapidement Aria tout en lui faisant signe de laisser tomber et de couper court à la discussion. La sirène la fixa quelques instant avant de reprendre la parole.
“Tu n’es donc pas au courant,” souffla-t-elle. “Tu as si honte de nous, Sweetie ?”
“C’est un peu plus compliqué que ça, Aria.”
“D’quoi j’suis pas au courant ?” demanda Apple Bloom.
“Rarity et moi sommes en couple. C’est aussi simple que ça.”
“C’pas possible,” répliqua rapidement la fermière. “Une femme peut pas aimer une autre femme, c’tout simplement pas possible.”
Aria laissa un petit soupir de dépit. Sweetie s’était retourné et regardait son amie avec un air sévère, Scootaloo, quant à elle, donnait plutôt l'impression d'avoir été offensée par ces quelques paroles.
“Tu sembles bien renseignée sur le sujet,” ironisa la sirène. “Qui t’as appris ça ? Un prêcheur ? Ou une autre figure d’autorité d’une autre religion ?”
“C’ma soeur,” répondit d’un ton défiant Apple Bloom. “Et m’soeur, elle m’a jamais dit d’la merde. C’pas comme vous qu’avez manipulé toute l’école.”
“Oh, donc ta soeur à la science infuse ?” fit Aria visiblement énervée. “Tu crois vraiment qu’elle a toujours raison ?”
“Elle sait p’têt pas tout, mais au moins on peut lui faire confiance, pas comme à vous.”
“Apple Bloom,” intervint Scootaloo, “arrête. C’est Applejack qui a demandé à Aria de nous conduire, enfin, qui a demandé à Rarity de lui demander, parce que…”
“Parce qu’elle lui fait pas assez confiance ?”
“Non, parce qu’elle ne pensait pas pouvoir le faire, à cause de la façon dont elle a agi son anniversaire.”
“L’anniversaire de qui ?” s’énerva la fermière. “L’dernier anniversaire où elle est allée, c’tait l’sien, et c’tait il y a quatre mois. Et j’me souviens pas d’avoir vu celle-là,” ajouta-t-elle en désignant Aria.
“Parce qu’elle n’y était pas,” expliqua Sweetie Belle, “et elle parle de l’anniversaire d’Aria. De ce que m’en a raconté Rarity, il y a eu quelques petits accrochages.”
“Rien de grave,” intervint la sirène, ”tout du moins rien qui mérite que je lui en veuille. Après tout, sans elle, je ne serais pas en couple avec ma petite princesse.”
“Qu’est-ce qu'tu veux dire ?” s’étonna la petite Apple.
“Que ta soeur, cette très chère AppleJack, est venue à la fête qui avait été organisée pour mes mille cinq cents ans, et qu’elle en a profité pour convaincre Rarity que de sortir avec une femme, c’est normal, et qu’elle se devait d’écouter ses sentiments plutôt qu’une croyance archaïque et imbécile,” fit la sirène en appuyant bien sur chaque mot.
“S’tu crois vraiment qu’j’vais t’croire, c’est t’es conne.”
Aria pila et s’arrêta au bord de la route. Elle se détacha et descendit de la voiture avant de se diriger vers la portière située à côté de la jeune fermière. Elle l’ouvrit rapidement et invita Apple Bloom à sortir.
“Je commence à être extrêmement lasse de tes insultes et ton intolérance, je vais donc gentiment te demander de te la fermer, ou de descendre de la voiture. Pour rejoindre le camp, c’est dans cette direction, environ une dizaine de kilomètres.”
“Tu n’os’rais pas t’ramener devant ma soeur sans moi,” la défia la jeune fille.
Pour seule réponse, Aria se pencha et détacha la ceinture de celle qui la menaçait. Elle l’attrapa par le col et la sortit de l'habitacle. Elle referma la portière avant de s’installer à nouveau derrière le volant.
Apple Bloom tenta de tirer sur la poignée pour ouvrir, mais cette dernière était verrouillée. Elle commença à frapper à la fenêtre alors que la voiture se mettait en mouvement. Les deux passagères regardèrent Aria sans dire un mot, surprises qu’elle ait osé abandonner leur amie comme cela. Elle s’arrêta juste après le virage suivant, hors de vue de la jeune fermière et sortit son téléphone.
“Allo, Applejack ?” lança-t-elle. “Tu me proposes quoi en échange de l’arrivée de ta soeur dans cette voiture ?”
Scootaloo commença à dire quelque chose, mais Sweetie l’arrêta.
“Alors, avant de devoir la supporter durant un long moment, j’aurais surement accepté ça, mais là, c’est pas assez. Remonte un peu ton offre si tu veux que j’accepte.”
La soeur de Rarity se mit à fouiller dans la boite à gant à la recherche des disques d’Aria, espérant pouvoir l'apaiser en lui permettant de les écouter.
“Je vais être directe, elle m’a traitée de conne, et ça, c’est, je pense, le moins violent de tout ce qu’elle a pu dire.”
Elle les trouva rapidement, mais elle trouva aussi les papiers qu'Aria avait rangés à cet endroit. Elle jeta un coup d’oeil à la sirène qui regardait dehors. Elle les sortit pour les lire succintement, malgré les protestations silencieuses de Scootaloo.
“En gros, c’est ça. Ne raccroche pas, je vais faire marche arrière pour te la passer. Sweetie, tiens-moi ça s’il te plait,” termina Aria en tendant le téléphone à la jeune femme.
Cette dernière se raidit en voyant que l’ancienne immortelle s’était retournée et la regardait. Elle commença à bafouiller avant de tenter de ranger rapidement les papiers.
“Laisse les sorties, ce n’est pas un problème. Juste une surprise pour ta soeur. On en discutera plus tard. Pour l’instant, on a une chieuse à récupérer.”
Sweetie attrapa le téléphone. La sirène en profita pour commencer sa marche arrière, mais elle s’arrêta rapidement en apercevant celle qu’elles avaient laissé passer le virage. Elle semblait déterminée à faire le trajet malgré sa robe de soirée.
“Bon, je vais aller la voir. Attendez-moi ici,” fit Aria en sortant de la voiture.
“Qu’est-ce que tu as trouvé ?” demanda Scootaloo.
“Je ne sais pas vraiment, mais ça à l’air important. Apparemment ce serait des autorisations pour aller à Canterlot et un endroit appelé Horseshoe Bay.”
“Depuis quand Aria à besoin d’une autorisation pour aller en ville ? Et c’est où Horseshoe Bay ?”
“Je ne crois pas que le Canterlot sur ces papiers soit notre Canterlot,” répondit Sweetie Belle d’un ton incertain.
“Je ne comprends pas. Ce serait un autre Canterlot ? Il n’y a pas d’autre Canterlot que je sache.”
“Pas dans ce monde,” fit Sweetie en se remettant à chercher dans la boite à gant.
“Tu veux dire ?”
“Que ce sont des autorisations pour aller dans le monde de Princesse Twilight, tout du moins j’en ai l’impression. Et de ce que j’en sais, Aria est bannie de là-bas. Mince, rien d’autre, “ ajouta-t-elle en relevant la tête.
“Qu’est-ce que tu cherches ?” demanda Scootaloo en se levant un peu de son siège.
“Des infos,” lança simplement la jeune fille. “Je veux savoir comment elle les a obtenus, voir si je peux l’aider.”
“Euh, l’aider ?” s’étonna son amie. “C’est pas toi qui la maudissais il y a deux jours ?”
“J’ai… trouvé le journal de Rarity en fouillant dans leur chambre. Je n’ai pas envie de trop en parler, certains passages étaient… très détaillés, mais j’ai vu une grande différence entre ce qu’elle écrivait avant qu’elle ne sorte avec Aria, et après. Et, même si je ne voulais pas l’avouer, son sourire aussi a changé. Je me dis que si elle rend ma soeur réellement heureuse, je devrais lui laisser une chance.”
“C’est ce que je te répètes depuis plus d’un mois,” répliqua la jeune skateuse avec un sourire.
“Tu avais raison, désolée,” avoua-t-elle. “Et toi, ça va ?”
“Pourquoi cette question ?”
Sweetie fixa Scootaloo en penchant la tête sur le côté.
“Vraiment ? Tu crois que je suis aveugle ? J’ai bien vu que tu es comme ma soeur, ou Aria, tu n’as pas à le cacher.”
“De quoi tu parles ?” demanda Scootaloo incrédule.
“Tu préfères les femmes, ou alors c’est moi qui hallucine ?”
Scootaloo se mit à rire un peu avant de reprendre.
“C’est pas que je préfère les filles, c’est juste qu’elles m’attirent autant que les hommes. Et pour Apple Bloom, c’est bon, j’ai déjà entendu sa rengaine suffisamment de fois pour l’ignorer.”
“Il faudra lui en parler un jour, ok ?”
“Franchement, j’ai même pas envie d’essayer de lui expliquer.”
La portière s’ouvrit pour laisser entrer la jeune fermière. Cette dernière avait le regard baissé et serrait les poings. Les deux filles connaissaient cette attitude, et savaient que la discussion entre Apple Bloom et sa soeur ne s’était pas bien passée, et elle avait dû se faire crier dessus. La sirène resta encore quelques minutes dehors au téléphone, laissant un peu de temps aux filles pour se renseigner. Leur tentative de parler avec leur amie se solda par un refus catégorique, et la jeune fermière fixa l’extérieur.
Lorsqu’Aria revint dans la voiture, un grand calme y régnait. Le sourire que portait la nouvelle arrivante détonnait avec le reste des occupant de l'habitacle. Elle remit le véhicule en mouvement sans un mot, n’allumant la radio qu’à un volume minimum pour avoir un bruit de fond. Sweetie attrapa l’un des disques qu’elle avait repérés plus tôt. Une musique très rythmée à base de guitare commença à sortir des enceintes. Après une longue partie entièrement instrumentale, la voix du chanteur se fit entendre, rapidement rejointe par une voix provenant de l’habitacle. Aria se tourna pour voir que Sweetie s’était mise à chanter.
“Je croyais que tu n’aimais pas ce genre de musique,” commença-t-elle.
“Disons que j’ai appris à l’apprécier. Après tout, c’est l’une de tes préférés, donc je l’ai assez souvent entendu.”
“Je ne l’ai pas passé si souvent que ça, enfin pas au point que tu la connaisses si bien,” répondit-elle avec un sourire.
“Bon, j’avoue, j’aime bien ce groupe. Et je me suis surement mise à les écouter et à apprendre les paroles.”
“Ça rassurera Rarity, elle pensait qu’elle s’imaginait l’entendre quand je n’étais pas là. Elle avait peur de devenir un peu folle.”
“Aria… je suis désolée,” fit Sweetie avec un air sérieux. “Je voulais protéger ma soeur… éviter qu’elle ne souffre, mais en te traitant comme je l’ai fait… je la faisais souffrir, plus que je ne l’imaginais.”
“On fait tous des erreurs, mais on en reparlera plus tard, c’est la meilleure partie.”
La sirène se mit à accompagner le chanteur avec sa voix un peu cassée. Sweetie savait parfaitement que cette dernière avait plutôt honte de ne plus pouvoir chanter aussi bien qu'avant sa défaite, et qu’elle n’acceptait de le faire que devant des personnes qu’elle appréciait. La jeune fille fit un sourire avant de joindre sa voix à celle de la sirène. Elle se surprit même à s’approcher d’elle, se mettant presque joue contre joue au moment le plus violent de la chanson.
La fin du voyage fut animée par ce duo de fortune. Lorsqu’Aria gara la voiture non loin du groupe d’amie qui les attendait sur le parking du camp Everfree, elles décidèrent de terminer la chanson avant de descendre. Une fois leur numéro fini, elles sortirent du véhicule devant une Rarity médusée.
“Où est passée ma soeur ?” demanda-t-elle d’un ton surpris.
“Juste là,” répondit Aria avec un grand sourire.
“Tu m’avais dit que ça commençait à mieux se passer, pas que vous étiez devenu les meilleures amies du monde.”
“Ce n’est pas ce que tu voulais,” fit la sirène un peu surprise en s’approchant.
“Si, mais… je ne m’attendais pas à ce que ce soit si soudain.”
“Et si tu en profitais plutôt que de rester comme ça,” ajouta-t-elle en savançant vers Rarity pour l'enlacer.
La couturière lui sauta au cou en l’embrassant. Sweetie Belle émit un petit rire en voyant les deux femmes dans les bras l’une de l’autre. Cependant, la sirène sentit une gêne au niveau de sa poitrine. Elle n’avait aucun mal à reconnaître cette sensation. C’était de la magie, et pas n’importe laquelle, de la magie équestrienne. La faim qu’elle avait enfin réussi à oublier revint à la surface. Cette magie l’attirait. Elle a besoin de cette magie… non, elle la voulait. Cette magie, elle pouvait s’en nourrir. Elle pouvait retrouver ses pouvoirs avec elle. Elle s'apprêta à faire ce qu’elle avait fait depuis plus de mille ans, elle allait l’absorber.
Juste au moment où elle termina de se concentrer sur cette dernière, elle en découvrit la source qui était si près d’elle, qui était dans ses bras. Cette femme qui était en train de l’embrasser détenait cette magie. Il lui suffisait juste de tout aspirer pour récupérer tous ses pouvoirs, mais quelque chose l’en empêchait. Aria avait du mal à savoir ce que c’était. Cette magie était portée par de la nourriture, c’est toujours comme cela qu’elle avait vu ces êtres inférieurs. Mais quelque chose en elle luttait, quelque chose en elle lui disait d’arrêter.
Elle ouvrit les yeux, se plongeant dans ceux de la créature en face d’elle. Non, pas une créature, Rarity. Elle la repoussa violemment, la faisant tomber au sol. Elle sentit qu’elle avait arraché un peu de la magie à celle qu’elle aimait. Elle ressentit d’autres sources de magie autour d’elle.
“Sweetheart ?” fit Rarity extrêmement surprise de ce qui venait de se passer. “Que t’arrive-t-il ?”
“Je…” répondit Aria en reculant.
La couturière se releva, regardant le visage effrayé de la sirène. Elle fit un pas vers cette dernière, qui en fit un dans l'autre sens.
“Aria, parle-moi,” tenta-t-elle. “Je peux t’aider.”
“Non, reste loin de moi,” termina l'ancienne immortelle en se retournant.
Elle se mit à courir vers la forêt, laissant Rarity sans voix. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux. Sweetie se lança à la poursuite d’Aria, mais cette dernière avait déjà pris une grande avance. Elle semblait se déplacer bien plus vite qu’un humain ne le devrait.
Sunset arriva, accompagnée Rainbow et Pinkie. Elles trouvèrent une Rarity à genou, en larmes. Elles pressèrent le pas afin de la rejoindre et de l’aider à se relever.
“Rarity, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Où est Aria ?” demanda Sunset un peu paniqué.
“Elle…” commença Rarity en essayant de réprimer un sanglot. “Elle s’est enfuie.”
Elle se remit à pleurer en appuyant sa tête sur l’épaule de Sunset.
“Pourquoi elle se serait enfuie ?” fit Rainbow.
“Peut-être qu’elle a oublié un truc hyper important et qu’elle est partie le chercher. Ou alors...”
“Pinkie,” l’interrompit Sunset, “ce n’est pas le moment. Rarity, j’ai besoin que tu me dises ce qu’il s’est passé avant qu’elle ne fuie.”
“Elle.. Elle avait un regard effrayé,” reprit la couturière entre deux larmes. “Elle avait peur… de moi,” termina-t-elle avant de se remettre à pleurer.
Sunset la laissa faire pendant encore un peu pendant que ses deux autres amies restaient sans voix. Elle toucha la géode à son cou et entra dans les souvenirs de Rarity pour avoir plus de précisions. Quand elle eut appris tout ce qu’elle avait besoin de savoir, elle releva la tête de son amie.
“Ce n’est pas de toi qu’elle a peur,” reprit-elle, “et j’ai une idée de ce que c’est. Retourne avec les autres, et essaye de penser à autre chose. Je vais la retrouver et lui parler, et je te promets de te la ramener.”
“Tu penses vraiment y arriver ?” demanda la couturière avec un peu d’espoir dans les yeux.
“J’en suis certaine. Après tout, j’ai plus en commun avec elle qu’avec vous, et je sais ce qu’elle ressent. Et si ce que je pense est vrai, elle va avoir besoin de beaucoup de soutien pour le surmonter. Allez, courage, j’y vais.”
À ces mots, Sunset s’enfonça à son tour dans la forêt.
*****
Sweetie avait du mal à suivre la sirène. Elle n’avait jamais été une grande athlète, mais la façon dont Aria se déplaçait parmis les arbres lui semblait surnaturelle. Elle avait cependant de la chance que celle qu’elle poursuivait ne cherchait pas à couvrir ses traces, ce qui lui permettait de continuer à la suivre.
Après une vingtaine de minutes, elle arriva au bord d’une petite étendue d’eau. Aria était assise sur une souche, en train de pleurer en regardant quelque chose qu’elle tenait dans ses mains. Sweetie s’approcha doucement de l’ancienne immortelle, évitant autant que possible de faire du bruit. Quand elle ne fut plus qu’à quelques mètres de sa cible, elle s'éclaircit la gorge afin de signaler sa présence.
“Qui est là ?” lança la sirène en se retournant.
“Ce n’est que moi,” répondit la jeune fille. “J’espère juste que ça ne te gêne pas trop.”
“Si je te demandais de partir, tu ne le ferais pas de toute façon.”
“Je m’inquiète pour toi,” avoua-t-elle avec un petit sourire qui se voulait réconfortant.
“Tu ne dois pas être la seule,” répondit Aria avec un soupir. “Qu’est-ce que j’ai fait ?”
“Tu t’es enfuie devant ma soeur sans aucune raison,” fit Sweetie, “enfin, c’est l’impression que ça a donnée.”
“C’est un peu plus complexe que ça,” reprit-elle en observant l’objet dans ses mains. “J’ai peur.”
Sweetie vint s'asseoir à côté de l’ancienne immortelle, passant son bras sur ses épaules. Elle essaya de lancer un regard discret sur ce que la sirène pouvait avoir dans les mains qui l’effrayaient autant. Elle n’eut pas vraiment de problème, Aria lui montrant directement un petit rubis qu’elle tenait. Ce dernier ressemblait en version miniature à celui qu’elle portait lorsqu’elle avait encore ses pouvoirs.
“C’est…” commença Sweetie Belle.
“Un catalyseur, oui.”
“C’est ce qui te donne tes pouvoirs, c’est ça ?”
“De manière simplifiée, oui. Je... “
“Tu as donc retrouvé tes pouvoirs ?” demanda Sweetie.
“Malheureusement,” désespéra la sirène.
“Pourquoi tu dis ça ?” reprit la jeune fille. “C’est génial. Tu vas pouvoir protéger ma soeur comme ça.”
“Non, Sweetie, ce n’est pas génial,” commença l'ancienne immortelle. “Ces pouvoirs, ils sont trop dangereux. Et la façon dont je les ai récupérés me dégoute, mais tu ne comprendrais pas.”
“Si tu ne m’expliques pas, alors c’est certain que je ne peux pas comprendre.”
Un petit bruit se fit entendre derrière les deux filles. Aria se retourna pour voir Sunset qui essayait de rester dissimulé. Elle pouvait, même à cette distance, sentir sa magie, sa douce et délicieuse magie. Elle fit tout son possible pour repousser son envie de goûter à cette dernière.
Elle se mit alors à genoux, les mains derrière la tête. La jeune fille à côté d’elle avait un regard médusé.
“Je ne résisterais pas,” annonça la sirène assez fort pour que Sunset puisse entendre. “Tu peux m’arrêter, comme convenu.”
“Pourquoi je ferais ça ?” demanda Sunset en s’approchant. “Tu n’as encore rien fait de mal, il me semble.”
Aria leva l’une de ses mains, montrant de façon bien nette le petit rubis. L’ancienne équestrienne eut un mouvement de recul, prête à attraper quelques chose accroché à sa hanche.
“Tu n’en auras pas besoin,” fit la sirène. “Je ne résisterais pas.”
Elle n’eut aucune réponse. La jeune femme s’approcha et saisit le poignet d’Aria. Cette dernière s’attendait à sentir son bras ramené en arrière, et le contact froid d’un pair de menotte. Au lieu de cela, elle sentit la pression sur son bras se relâcher. Elle entendit Sunset faire quelques pas pour s'éloigner.
“Aura, ici Sunset,” fit-elle au téléphone. “J’ai eu un nouveau problème ici. Ça concerne Aria.”
Sweetie bougea pour se placer devant la sirène, cette dernière regardait le sol en pleurant. La jeune fille essaya de relever la tête de l’ancienne immortelle.
“Oui, elle a commencé à refaire un catalyseur,” reprit Sunset, “mais elle ne l’a pas fait consciemment. J’ai vérifié dans ses souvenirs, ça a été un réflexe.”
La petite soeur de Rarity fit un grand sourire à Aria. Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire.
“Très bien, je la garderais à l’oeil, mais je ne pense pas qu’elle soit dangereuse.”
L’ancienne équestrienne raccrocha et se dirigea vers les deux autres filles. Elle respira un grand coup avant qu’Aria ne prenne la parole.
“Je suis dans la merde ?”
“Pas vraiment,” répondit Sunset. “Tu vas devoir t’expliquer devant les supérieurs d’Aura, mais nous nous portons tous les deux garants de toi. Mais si tu ne fais pas de vagues, normalement les accords ne devraient pas changer.”
“Quels accords ?” demanda Sweetie. “Et pourquoi Sunset devait t’arrêter ? Elle n’est pas flic.”
“C’est compliqué, Sweetie,” répondit Aria. “Mais j’ai accepté de négocier avec les gardiens de l’harmonie, un groupe qui protège ce monde de certaines menaces, et Sunset ici présente en fait partie. Et je dois dire qu’elle fait plutôt un bon boulot.”
“Tu n’as pas besoin de me flatter,” fit l’ancienne Equestrienne. “Mais si tu veux vraiment me remercier, je connais quelqu’un qui aimerait des explications, et surement un grand câlin. Elle a passé la moitié de son séjour au camp à ne penser qu’à toi, et dès qu’elle a su que tu venais, elle ne tenait plus en place.”
“Et je lui ai fait du mal dès que je l’ai vu,” l’interrompit Aria en détournant le regard.
“Elle n’a rien senti. J’ai vu ses souvenirs, et elle ne comprend pas ce qu’il s’est passé. Je pourrais lui expliquer, mais je pense qu’il faut que ce soit toi.”
“Tu as vu ses souvenirs ?” demanda la sirène. “Qu’est-ce que tu veux dire ?”
“Oh, euh…” bafouilla Sunset avec un sourire gêné. “Surprise, nous avons toutes de nouveaux pouvoirs. Rarity voulait te le dire, mais… Tu sais quoi, tu n’as qu’a faire comme si je ne t’avais rien dit.”
“Je ne pense pas que…” hésita Aria. “Je ne devrais plus la revoir, pas après ce que je viens de faire.”
“Et si tu n’y vas pas, c’est moi qui t’y emmène,” intervint Sweetie en se levant. “Tu m’as supporté pendant je ne sais combien de temps, tu as réussi à ne pas trop t’énerver face à Apple Bloom, tu as fait taire plein de personnes qui osaient vous critiquer en public. Je suis certaine qu’à vous deux, vous arriverez à surmonter ce problème aussi, même si je n’en comprends pas la moitié. Maintenant, tu vas voir ma soeur, et tu lui parles. Ce que vous faites après, je ne veux pas le savoir, tant que vous vous êtes parlé.”
“Je…” essaya de répondre la sirène.
“Je crois que tu n’as pas ton mot à dire. Et je suis censé te surveiller, et pour ça il faut que tu ailles au camp. Tu m’as dit que tu ne résisterais pas, donc en avant.”
Aria fit semblant de bouder comme une gamine à qui on venait de forcer la main avant de se lever et de partir vers le camp sans dire un mot et en tirant la langue. Elle serrait cependant fort le petit rubis dans son poing fermé, suffisamment fort pour en saigner. Ses blessures cicatrisèrent instantanément, ne laissant aucune trace. Elle ne savait pas comment elle allait gérer ça, mais là où elle aurait fui il y a à peine dix ans, l'idée même de l'envisager fut rejetée immédiatement. Quelque chose la retenait, et elle savait parfaitement ce que c'était : ses amis.
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@Reyro : Merci. C'est assez difficile de garder les films intégré à mon univers car j'ai fait de très gros changements, mais j'essaye quand même de rester un minimum proche.