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Song of the Fallen

Une fiction écrite par Inobi.

17 - Famille

Aria termina de préparer le thé qu’elle posa sur un petit plateau. Elle but une gorgée de son café avant de le poser à côté de l’autre tasse. Elle s'apprêtait à retourner dans la chambre, mais fut arrêtée par une jeune fille aux cheveux rose et violet qui la regardait méchamment. Ce n’était pas la première fois que Sweetie Belle avait cette attitude quand la sirène venait dormir chez Rarity. La petite soeur de la couturière ne l’aimait pas, et le faisait bien comprendre.

“Que veux-tu, Sweetie ?”

“C’est Sweetie Belle. Tu as mis quoi dans son thé cette fois ?” répondit-elle avec du défi dans la voix.

“Earl Grey, Bergamote, un peu d’oranges et un sucre, comme elle aime.”

“Je suis certaine que tu as dû rajouter autre chose pour qu’elle soit comme ça,” fit la jeune fille incrédule. “Et si ce n’est pas le thé, je trouverai ce que tu lui as fait.”

“Nous sommes ensemble depuis un mois aujourd’hui, et tu n’as toujours rien trouvé, parce qu’il n’y a rien à trouver. Tu devrais lâcher l’affaire et accepter ça. Ta soeur aime les femmes, c’est tout.”

“Non, je sais que tu lui as fait quelque chose, avec tes pouvoirs ou un truc dans le genre.”

“Je n’ai pas de pouvoirs, et je ne ferais jamais de mal à ta soeur. Donc, arrête avec ça,” s’énerva la sirène.

“Pas tant que tu manipules ma soeur.”

“Écoute gamine,” reprit Aria avec une voix aussi calme que possible, “je n’ai pas envie de me battre avec toi aujourd’hui. Rarity part dans deux heures, et après tu es débarrassée de moi pendant la semaine qu’elle passe dans ce camp. Je te demande juste une matinée tranquille.”

“Aucune chance. Tant que tu menaceras ma soeur, je ferais tout pour t’en empêcher.”

“Tu m’ennuies,” souffla la sirène. “Maintenant, laisse-moi passer avant que Rarity ne se réveille.”

“Sweetie, laisse-la passer,” intervint une voix grave derrière elle. “Et vu que tu es réveillé, va te préparer pour tes cours de chant.”

“D’accord, Papa,” accepta-t-elle à contrecoeur en se dirigeant à l’étage.

“Excuse-la, Aria. Ça lui passera un jour.”

“Je l’espère, Hondo,” répondit-elle en se dirigeant vers les escaliers. “Merci de m’avoir encore évité une autre dispute avec Sweetie.”

“Ce n'est rien, et nos femmes sont en train de dormir, ce serait dommage de les réveiller avec des cris. Et pour me remercier, prends soin de ma fille, c’est tout ce que je te demande… et aussi d’éviter de faire trop de bruit.”

“Je ne peux rien promettre pour le bruit,” termina la sirène avec un sourire.

Elle parcourut le court couloir menant à la chambre de Rarity en évitant les différents objets mis au sol par la petite soeur de Rarity pour la faire tomber. La jeune fille n’avait pas apprécié quand la couturière avait annoncé leur relation à sa famille. Hondo Flanks et Cookie Crumbles, les parents de Rarity, avaient eu eux aussi un peu de mal au début. Le fait que leur fille sorte avec une autre femme les avait un peu choqués, mais une longue discussion, ils acceptèrent Aria assez rapidement. Depuis cette annonce, la sirène passait plusieurs nuits par semaine chez sa petite amie, et Rarity passait presque toutes les autres chez la sirène.

Sweetie Belle n’arrivait pas à accepter la nouvelle relation de sa soeur. Elle était toujours en train d’essayer de chasser Aria, de l’énerver. Cette dernière faisait tout son possible pour être aussi calme et gentille qu’elle le pouvait, mais il lui arrivait de ne plus supporter la jeune fille. De nombreuses fois, Aria avait haussé le ton, et même Rarity s’était énervée plus d’une fois sur sa petite soeur. Cette dernière était très fatiguée de l'attitude de sa soeur et elle avait besoin de souffler.

Sachant cela, Aria avait insisté pour que la couturière accepte de participer à la sortie organisée par son école, et pour laquelle elles avaient toutes deux aidé à récolter des fonds. Elles avaient toutes les deux du mal à accepter d’être séparées pendant une semaine, mais la sirène expliqua que même si pour l’instant ça leur semblait difficile, il leur faudrait bien s’habituer à ne pas être ensemble en permanence. Elle avait insisté en expliquant qu’elles avaient toujours un moyen de rester en contact.

Elle arriva devant la porte de la chambre, un cadre avec le nom de Rarity et trois diamants était accroché sur la porte. Elle se baissa et ramassa le petit carton avec son nom dessus qu’avait ajouté la couturière. Elle le recolla rapidement, même si elle savait qu’il ne le resterait pas longtemps. Elle ouvrit la porte et entra finalement dans la chambre.

Rarity était toujours en train de dormir. Aria s’approcha doucement du lit et posa le plateau sur la table basse. Elle s’assit à côté de la jeune femme et commença à lui caresser les cheveux. La couturière grogna légèrement tout en ouvrant les yeux.

"Bonjour, ma princesse," fit tendrement la sirène.

"Bonjour, Sweetheart," répondit Rarity en souriant. "C'est déjà l'heure ?"

"Nous avons encore un peu de temps, mais je voulais profiter un peu de toi avant que tu ne partes."

"Tu n'en as déjà pas assez profité hier soir ?" demanda-t-elle en s'asseyant pour poser ses lèvres sur celles de sa petite amie.

"Je suis certaine qu'un rappel ne te gênerait pas."

"Je peux rester si tu le veux. Je pourrais prétendre me sentir mal et ne pas prendre le bus."

"Ou tu vas profiter d'une semaine de camping, te reposer et me revenir en forme," l'interrompit-elle avec un ton ferme.

"Je n'ai pas envie d'être séparée de toi," lui répondit la couturière en s'appuyant sur l'épaule de la sirène.

"Rarity," reprit-elle avec un sourire réconfortant, "je n'en ai pas envie non plus. Mais il faut que tu comprennes que nous n'aurons pas toujours la possibilité d'être ensemble. Là ce n'est qu'une semaine, tu n'es pas très loin, et aucune de nous deux n'a de réelles obligations. Si jamais tu as un problème, tu auras toujours la possibilité de m'appeler, et je viendrai aussi vite que je le pourrais."

"Tu me le promets ?"

"Je te le promets, et je t'avoue que ça m'énerverait un peu de t'avoir aidé à faire tes bagages pour rien."

"Comme si tu n'avais pas pris un certain plaisir à fouiller dans mes affaires," répondit Rarity avec un petit sourire malicieux.

"Je voulais juste être sûre que tu ais tout ce dont tu as besoin. Tu ne veux toujours pas revenir sur ta décision ?"

"Je ne prendrai pas de couteau et de bombe lacrymo. Je vais camper avec des camarades de classe, je les connais. Il n'y aura pas de problèmes."

"Si tu les prends, je serais plus rassurée."

"Tu n'auras qu'à m'apprendre à me défendre sans arme quand je reviendrais," fit la couturière pour plaisanter.

"Très bien, dès que tu reviens, je vais t'apprendre tout ce que je sais," répondit Aria avec des étoiles dans les yeux.

"Je plaisantais Aria," reprit-elle rapidement. "Mais je vais y réfléchir."

"Ça me ferait vraiment plaisir," termina la sirène en serrant la jeune femme dans ses bras.

Rarity attrapa son thé et se mit à le boire tout en s'installant confortablement dans l'étreinte de l'ancienne immortelle. Cette dernière s'était mise à caresser gentiment les cheveux décoiffés de la couturière. Elles restèrent ainsi plusieurs longues minutes, un grand sourire sur leur visage. Leurs respirations étaient synchronisées l'une avec l'autre, donnant l'impression qu'une seule et unique personne était dans la pièce.

Rarity termina son thé et commença à se tourner vers Aria pour l'embrasser. Elle se mit à la pousser afin qu'elle s'allonge sur le lit, mais le réveil sonna avant qu'elle n'ait eu le temps de passer ses mains sous la nuisette de la sirène.

"C'est l'heure," fit la sirène avec un peu de déception dans la voix.

"Je suis sûre que l'on peut prendre cinq petites minutes de retard."

"Comme si tu pouvais te satisfaire de cinq minutes," répondit-elle avec un sourire. "Tu n'as qu'à me garder ce que tu as en tête pour la semaine prochaine." Elle se rapprocha un peu plus et murmura, "ou avant, si tu ne tiens plus. Je devrais réussir à être suffisamment discrète pour venir te voir."

"Je pense que mes camarades de chambrée risqueraient de ne pas apprécier d'être dérangés en pleine nuit," fit Rarity en rougissant. "Je vais aller prendre une douche avant que je ne prenne trop de retard."

La couturière embrassa la sirène avant de se diriger vers la salle de bain. Aria ouvrit l'armoire de sa petite amie, cette dernière était un peu vide, la moitié de son contenu étant dans les nombreuses valises disposées sur le côté de la pièce. Elle en sortit un short et un t-shirt et les posa sur le lit. Elle se mit à sourire en voyant le nom du camp où Rarity allait passer la semaine. Elle avait habité une forêt portant le même nom lorsqu'elle était encore en Equestria.

La sirène commença à transporter les bagages de la couturière dans la voiture de cette dernière. Le père de Rarity vint l'aider rapidement. Le temps que la couturière ait terminé de se préparer, toutes ses affaires étaient chargées dans sa voiture. Cette dernière se mit à discuter avec sa famille avant son départ, faisant les derniers au revoir, ce qui laissa le temps à la sirène de se préparer elle aussi.

Le trajet vers Canterlot High fut rapide, et animé par les choix musicaux de la sirène. Les deux femmes descendirent de la voiture en même temps, se donnant un dernier baiser avant que Rarity ne parte rejoindre son groupe d'amies qui l'attendait. Aria se mit à charger les bagages de Rarity dans le bus sous la surveillance de la principale Celestia qui la regardait d'un œil inquisiteur. Quand la sirène voulut cacher un cadeau pour Rarity dans l'un de ses sacs, elle s'approcha pour vérifier ce que c'était, et fit un sourire en voyant ce que c'était. Elle laissa la sirène tranquille tout en lui demandant de venir la voir après son retour du camp Everfree.

Le groupe d'amie se dirigea vers la sirène pour venir la saluer. Elles parlèrent rapidement avant que les principales ne leur demandent d'entrer à l'intérieur du bus. Aria serra rapidement dans ses bras les cinq amies, bien qu'Applejack fut un peu réticente. Elle enlaça plus longuement Rarity, ne la lâchant qu'au moment où elle le fut obligée.

Elle agita son bras une dernière fois en regardant le bus partir, son sourire disparaissant au fur et à mesure que le véhicule s'éloignait. Elle s'installa au volant de la voiture de sa petite amie, cette dernière lui ayant confié ce véhicule pour la semaine. Elle se dirigea vers le Titanium String. Elle avait rendez-vous avec Aura devant le bar, même si ce dernier été fermé pour la journée. Elle avait insisté pour avoir une discussion avec lui aujourd'hui, voulant profiter de l'éloignement de Rarity. En arrivant, elle l'invita à entrer dans la voiture et redémarra une fois qu'il fut installé.

"Où comptes-tu m'emmener comme cela ?" demanda-t-il.

"Tu verras une fois sur place," répondit-elle avec un sourire.

"J'espère que je ne risque rien," ajouta-t-il en plaisantant.

"Tu ne risques rien tant que tu n'essayes pas de me toucher," fit-elle avec un ton moqueur. "Par contre, si tu oses essayer, je te conseille de courir très vite. Je sais qu'elle n'en a pas l'air, mais ma petite princesse est très rapide."

Ils se mirent à rire de concert.

"Tu as vraiment l'air radieuse depuis que vous êtes ensemble," reprit-il. "Je suis heureux de te voir avec un si grand sourire."

"Merci, mais c'est très récent, donc tout est magique pour l'instant. J'espère sincèrement que ça durera le plus longtemps possible, mais je sais qu'avec le temps, nous allons nous disputer, peu importe la raison. Je profite de cet état de grâce tant qu'il dure."

"Tout ce que je te demande, c'est de rester concentrée quand tu es au travail. Ce que tu fais du reste de ton temps ne me regarde pas, sauf si tu veux m'en parler et que ça n'empiète pas sur ton boulot," répondit-il. "Si je ne me trompe pas, c'est la route menant à ton sanctuaire. Est-ce que c'est notre destination ?"

"Pas vraiment," fit la sirène avec un sourire, "mais nous allons à un endroit proche."

Aria enclencha le clignotant de la voiture avant de s'engager dans un petit chemin bien entretenu bordé de nombreuses fleurs. Une grande propriété se tenait au bout de ce dernier. La sirène arrêta la voiture devant l'entrée de la maison. Une femme un peu âgée sortit, une enfant dans les bras, et regarda avec insistance la voiture, le regard dur. Lorsque la sirène descendit de la voiture, son visage s'illumina et la petite lui sauta des bras.

"Grand mamie," hurla la fillette en se jetant dans les bras d'Aria.

"Rose," fit l'ancienne immortelle en faisant tourner la petite fille. "Comment tu vas, espèce de petite chipie ?"

"Je suis contente de te revoir, grand mamie. Qui c'est ce monsieur ?" demanda-t-elle en pointant du doigt le patron de la sirène.

"Lui, c'est Aura, je t'ai déjà parlé de lui. Aura, je te présente mon arrière-petite-fille, Rose Blossom," expliqua la sirène avec un grand sourire. "Et la jeune femme là-bas c'est ma fille, Ivy Thorns."

"Je ne suis plus très jeune, Aria," répondit la femme un peu âgée.

"Ça te fait quoi ? Soixante ? Attends d'atteindre ton premier millier d'années, là tu pourras commencer à parler de devenir vieille."

"Qui a parlé de devenir vieille ?" répondit-elle en mimant le choc. "Je ne fais que gagner en sagesse."

"Heureuse de l'entendre. Chrys n'est pas là ?"

"Elle est à l'intérieur, vous entrez ? Rose, tu nous attends dehors ?"

"Non," répondit la fillette. "Je veux rester avec grand Mamie."

"Laisse là faire," intervint Aria. "Ça fait longtemps que je n'ai pas pu l'embêter un peu."

"Chrys vérifie du matériel, je croyais que tu ne voulais pas que Rose s'en approche," s'indigna Ivy.

"Je suis certaine qu'elle sait déjà l'entretenir malgré le fait qu'elle n'ait que huit ans. J'ai raison, petite chipie ?"

"Une minute pour démonter, deux pour remonter," fit la petite fille avec un grand sourire fier.

"Donc je vais devoir gronder ta mère. Aura, passe devant," termina la sirène.

Le jeune homme entra dans une grande pièce, une jeune femme se tenait penchée sur une table, plusieurs tournevis de précision dans les cheveux. Elle attrapa un tube de métal et regarda au travers avant de le reposer. Aria s'assit sur le bord de la table et saisit une pièce en la regardant.

"Cette gâchette m'a l'air un peu tordue, Chrys" fit-elle d'un ton moqueur.

"Tu sais très bien que c'est normal," répondit la jeune femme avec un ton las.

"J'ai bien le droit de t'embêter un peu, on se voit si rarement. Tu as toujours l'air si sérieuse quand je suis là."

"Parce qu'il faut bien une adulte dans ce groupe," expliqua-t-elle en soufflant. "Et aussi parce que ce que je fais là peut te sauver la vie."

"J'aurais aimé que tu n'aies jamais à le faire, et ce serait bien que ta fille ne suive pas la même voie que nous."

"Comme si son père allait nous laisser tranquilles. Je préfère qu'elle soit prête à tout plutôt qu'elle…"

"Elle fait partie des accords, tout comme toi. Personne ne touchera un cheveu de Rose tant que je serais en vie."

"Ça ne m'empêche pas de la préparer. Et ce qu'il s'est passé le jour de ton anniversaire m'a conforté dans cette idée."

La sirène souffla en s'installant en face de la femme et commença à remonter un fusil d'assaut posé sur la table. Elle inséra un chargeur dans l'arme et le pointa vers Aura.

"Désolé, Aura," fit-elle d'une voix sérieuse. "J'ai des questions à te poser, et j'ai besoin de réponse."

"Aria, qu'est-ce qu'il t'arrive ?" demanda-t-il en levant les mains.

"On a menacé ma famille, et je n'ai plus de temps à perdre. Tu vas donc t'asseoir bien gentiment et m'expliquer qui tu es réellement, et pourquoi tu as un dossier crypté sur moi et mes sœurs sur ton ordi."

"Je ne vois pas de quoi tu parles, tu n’as jamais eu accès à mon ordinateur," répondit-il.

“Tu as raison, mais Chrys est très discrète quand elle veut,” expliqua-t-elle.

"Mouvement au sud," intervint Ivy. "Tenue de camouflage, armement inconnu."

"Je ne capte pas les fréquences du Dernier Mouvement, je scanne les autres fréquences," ajouta Chrys en manipulant un ordinateur portable.

"Baisse cette arme, Aria, et mon équipe ne bougera plus," dit-il calmement. "Je suis sûr que tu ne veux pas mettre Rose en danger."

"Au moins, ça répond à une question," répondit la sirène en baissant l'arme. "De toute façon, il n'était pas chargé."

"Tu es folle ?" cria Aura. "Est-ce que tu as une idée des risques que tu as pris ?"

"Parfaitement. Mais si tu étais un membre du dernier mouvement, nous serions déjà mortes. Maintenant, la question est : pour qui tu bosses ?"

"Je ne peux pas divulguer ses informations comme ça, il me faut des autorisations."

Aria lança un téléphone vers l'homme.

"Utilise ce téléphone, il faut que l'on puisse entendre à qui tu parles," fit-elle.

"Pourquoi ne me fais-tu plus confiance ?" demanda-t-il.

"J'ai mes raisons, et l'une d'elles attend un enfant. Passe ton appel," termina-t-elle d'un ton dur.

L'homme commença à saisir un numéro, tomba sur une messagerie, saisie un autre code et commença à parler en équestrien. Les femmes furent surprises de l'entendre parler cette langue, même si elles étaient capables de la comprendre. Il respectait ce qui lui avait été demandé, et on lui avait demandé d'attendre le temps qu'un de ses supérieurs accède à sa requête.

Les minutes passèrent sans aucune réponse, puis le petit livre qu'avait reçu Aria des mains de Twilight se mit à briller dans son sac. Elle le saisit et l'ouvrit pour y lire :

Aria,

L'homme en face de toi obéit à mes ordres, et je te supplie de lui faire confiance. Montre-lui ce message dans lequel je lui autorise à te fournir toute information qu'il jurera utile. J'aimerais juste que tu me pardonnes, ainsi que Starswirl. Nous aurions pu vous prévenir que nous avions envoyé des gardes pour vous protéger. Même si ce que vous avez fait a provoqué la colère de mon peuple, je ne pouvais pas vous laisser dans un monde inconnu sans avoir un œil sur vous.

Si tu as besoin d'aide, ou si tu souhaites parler de ce qui t'arrive en ce moment, je serais toujours là pour t'écouter. Et même si Luna est encore en colère contre toi (et le monde entier si on l'écoute), je suis certaine qu'elle sera là aussi pour toi.

Sincèrement, Tia.

La sirène fit un petit sourire en terminant ce petit message avant de prendre un stylo et d'écrire à son tour dans le livre.

Tia,

Il est toujours hors de question que je te parle de sujet personnel à travers un bout de papier. J'ai toujours un verre qui t'attend chez moi, donc, si tu veux en apprendre plus sur comment je me sens en ce moment, ramène une bouteille. Surtout que si tu arrives à bouger ton petit cul ensoleillé, j'aurais peut-être une chance de te présenter Rarity.

Ensuite, pas besoin de mâcher tes mots, et je me doutais bien que tu avais envoyer des gardes pour nous surveiller. Je suis même surprise que vous ne nous ayez pas arrêtées lorsque nous allions trop loin.

Et pour Luna, je suis désolée. La revoir a été plus difficile pour moi que ce que je croyais… Je ne voulais pas la blesser.

Elle trembla un peu en écrivant ses derniers mots avant de tendre le livre à Aura.

"C'est bon, tu as tes ordres."

"Tout va bien ?" demanda-t-il.

"Rien, un mauvais souvenir," répondit-elle en essuyant une larme. "Maintenant que je sais pour qui tu bosses, pourrais-tu m'en dire plus."

"Que veux-tu savoir ?"

"Déjà, quel est le but de l'organisation pour laquelle tu bosses, et peut-être son nom."

"Je fais partie des gardiens de l'harmonie. Notre objectif premier est de vous protéger tout en évitant que vous alliez trop loin. Notre second objectif est de maîtriser toute manifestation de magie équestrienne dans ce monde."

"Je ne pensais pas qu'il y avait d'autres équestriens dans ce monde."

"Il y a très peu d'équestriens d'origine dans ce monde. Cependant, votre présence, ainsi que celle de leurs descendants comme moi, semble permettre à une partie de la magie de pénétrer dans ce monde."

"Tu veux parler de la fois où Sunset a été corrompue par le pouvoir, ou quand elle nous a battues en invoquant cette espèce de licorne géante."

"Entre autres," répondit-il. "Bien que ce soit les plus violents vu ces dernières années, il y en a eu d'autres avant."

"Pourquoi je n'ai trouvé aucune trace de vous alors ?" demanda Chrys.

"Parce que nous savons être discrets, contrairement au Dernier Mouvement. Vous commencez sérieusement à intéresser la police."

"Je n'en fais pas partie," cria la jeune femme. "Et ma mère non plus."

"Tout va bien, Chrys," intervint Aria, " apparemment il n'en savait rien. Il faut croire que son organisation n'est pas omnisciente."

"Je m'excuse," reprit l'homme. "Depuis qu'Aria a tenté de dissoudre l'organisation, nous ne pouvons plus infiltrer d'agents, et ceux qui l'étaient déjà ne répondent plus."

"Donc vous ne savez rien de ce qu'il se passe là-bas," termina Chrys avant de rire.

"Vous semblez en savoir beaucoup," répondit Aura.

La jeune femme révéla son avant-bras, dévoilant un tatouage ressemblant à une note de musique barrée, avec en dessous la Cutie Mark d'Aria. Son bras avait de nombreuses cicatrices, comme si elle avait été maltraitée.

"J'étais l'une des leurs, et lorsque la rébellion contre Aria a eu lieu, j'ai choisi mon camp, même si je n'étais qu'une gamine. Je n'ai pas eu la chance de ma mère, et j'ai été capturée. Ils pensaient pouvoir faire plier Aria, mais elle m'a sauvé, après trois ans enfermée dans leur putain de prison, le soir de la Bloody Night. Le seul soir où aucun d'entre eux ne tuera," expliqua-t-elle avant de prendre un chargeur et d'y insérer des balles. "Enfin, jusqu'à l'année dernière."

"Pourquoi auraient-ils changé leurs habitudes ?" demanda l'homme.

"Parce qu'ils n'ont plus peur d'Aria. Et ils semblent vouloir violer tous les accords passés entre Aria et eux."

"Quels accords ?"

"Le cessé le feu principalement, et le fait de laisser les personnes soutenant Aria tranquilles. Notre nombre diminue depuis un certain temps, et la plupart d'entre nous se cachent. Tu dois bien avoir les trois dernières idiotes à vouloir aider Aria."

"La Bloody Night, c'était il y a vingt ans, à Las Pegasus, c'est ça ?" demanda-t-il.

La jeune femme acquiesça.

"Nous n'avons aucun rapport sur les raisons qui ont poussé les sirènes à déménager à cette époque-là," reprit-il. "Que s'est-il passé ce soir-là ?"

"Leur nombre a diminué, drastiquement, et j'ai sauvé des gens," intervint Aria. "Et maintenant qu'on a échangé des informations, et même s'il me reste plein de questions, je pense que nous devrions remettre cela à plus tard."

"Nous avons tout le temps," fit Aura, surpris.

"Oui, mais j'aimerais parler d'autre chose, enfin, surtout négocier."

"Négocier ? Que veux-tu négocier avec moi ?"

"Un passage vers Equestria, pour deux personnes," répondit-elle avec sérieux. "Chrys, Ivy, est-ce que vous pouvez sortir, j'aimerais en parler en privé."

Les deux femmes obéirent, emportant avec eux la petite Rose, laissant seuls les deux interlocuteurs.

"Aria, ton bannissement ne sera pas levé si facilement."

"Ce n'est pas pour moi. Ce serait pour Adagio et son enfant. Un membre du Dernier Mouvement est venu le jour de mon anniversaire nous menacer. Il voulait la récupérer. Je ne peux pas les laisser faire, mais je n'ai plus mes pouvoirs, et je ne peux plus les protéger comme je le faisais avant."

"Adagio est dangereuse, c'est une sirène, comme toi. Je doute que les princesses acceptent de lever son bannissement, mais les gardiens peuvent les protéger. Elle est en sécurité pour l'instant."

"Laisse-moi en douter. S'ils m'ont retrouvé, combien de temps avant qu'ils ne la retrouvent elle ?" insista Aria.

"L’hôpital est un site sécurisé, et nous pouvons la transférer rapidement en cas de besoin."

"Je t'avoue que je me sentirais mieux si je la savais vraiment hors d'atteinte."

"Je verrais ce que je peux faire, mais comme je l'ai dit, le fait que ce soit une sirène ne jouera pas en sa faveur."

"Je crois qu'elle n'en est plus une."

"Que veux-tu dire ?" questionna Aura, étonné d'une telle réflexion.

"Je n'en suis pas certaine," commença à expliquer Aria,", mais je pense qu'elle est devenue une humaine normale. Ce n'est qu'une théorie, et je ne peux pas forcément l'expliquer. Le fait qu'elle soit enceinte aujourd'hui, alors qu'en près de mille ans de débauche elle ne l'a jamais été me pousse à le penser. Surtout que je lui ai parlé du jour où la Twilight de ce monde a ouvert tous ces portails, et elle m’a dit ne pas les avoir ressentis."

"Tu sembles bien sûre de toi. Et comment serait-ce possible que vous ne soyez plus sirène ?"

"Nous ne l'avons pas toujours été… enfin, pas exactement, mais c'est le plus simple dit comme ça. Je pense qu'elle a été plus affectée par la magie qui nous a retiré nos pouvoirs que moi ou Sonata. Je ne pense pas qu'elle soit un danger pour Equestria."

"Je verrais ce que je peux faire pour ça, mais toi, qu'offres-tu en échange ?"

"Toutes nos informations sur le Dernier Mouvement, et ma disparition."

"Je ne peux pas te laisser disparaître comme cela," intervint Aura.

"C'est pourtant le plus simple. Le Dernier Mouvement me recherchera, mais ils ne me trouveront pas."

"As-tu pensé à Sonata ? Ou à Rarity ? Qu'est-ce qu'elles vont penser ?"

"Sonata… J'ai pensé à un moment l'emmener avec moi, mais elle est trop heureuse ici, et l'obliger à partir serait un coup dur pour elle. Quant à Rarity… si je disparais assez tôt, elle n'aura pas vraiment eu le temps de s'attacher à moi."

"Et tu crois vraiment ce que tu viens de dire ?" demanda l'homme de manière rhétorique.

"J'essaye de m'en convaincre," répondit-elle avec un sourire, "mais si je reste proche de Sonata ou Rarity, je les mets en danger."

"Tu as malheureusement raison, cependant je peux te proposer autre chose. Plutôt que de disparaître, je devrais pouvoir te faire entrer dans une de nos planques, dans un autre pays," proposa-t-il en rendant le sourire.

"Tu me proposes donc de m'aider ? Moi qui pensais être une source de problème."

"C'est notre boulot, et comme ça nous pourrons rester un peu en contact. Cependant, tu comprendras qu'organiser ce genre de chose prend du temps, et nous devrons attendre que l'enfant naisse. Aucune femme enceinte ne peut traverser un portail, c'est trop dangereux."

"Que veux-tu dire par dangereux ?" s'inquiéta-t-elle.

"Il y a un risque pour l'enfant et la mère, et ça ne veut pas dire que c'est accepté. Je dois en discuter avec mes supérieurs avant. Dès que j'ai leur accord, nous pourrons te transférer."

"Je veux rester jusqu'au moment où Adagio part, je veux pouvoir la protéger."

"Tu es certaine que tu arriveras à partir si tu restes aussi longtemps ?" demanda Aura.

"J'y arriverai, je l'ai déjà fait… enfin, c'était avec mes sœurs, mais nous l'avons déjà fait."

"Nous verrons en temps et en heure. Je pense que nous en avons terminé."

"Pour l'instant, mais il se pourrait que j'ai de nouvelles questions plus tard. J'espère juste ne pas avoir à te menacer de nouveau pour avoir mes réponses."

"Si on pouvait éviter, ça m'arrangerait aussi," répondit-il avec un sourire.

"Si tu me laisses consulter les dossiers que tu as sur nous, alors je te le promets."

"Nous verrons ça," termina-t-il sérieusement, "pour l'instant, si tu me présentais un peu mieux ta famille."

"Fais attention à Rose, son sourire est irrésistible, pire que sa mère."

Tous deux sortirent de la pièce pour retrouver les trois autres femmes, Rose sautant au cou d'Aria.

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Note de l'auteur

Bon, J'aurais mis du temps, mais il est là.
Je ne vais pas vous embêter trop longtemps avec ça, mais j'ai eu un grand moment de pause pour des raisons personnelles, et je m'excuse du retard.
Je ne vous promets pas de date pour le prochain chapitre, mais je sais déjà ce que je veux y raconter, et j'espère arriver à l'écrire vite.

Sinon, j'ai confiance en vous et je sais que vous l'aviez compris, mais je quand même le préciser : Ivy Thorns n'est pas la fille biologique d'Aria, mais adoptive.

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Shamanchien
Shamanchien : #48716
Toujours aussi sympa à lire.

Petite faute de frappe, il manque un mot à cette phrase
(…) mais après/avec une longue discussion, ils acceptèrent Aria assez rapidement.
Il y a 5 mois · Répondre

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