- À L’ABORDAGE !
L’ordre avait été donné. Il n’était plus temps de fuir, ni de se cacher, ni de s’échapper. Le moment était venu, et c’était moi qui venais de donner le départ. C’était le combat qui allait décider de l’avenir d’Equestria. Cette fois-ci, j’étais prêt à y participer.
Mes matelots surgirent de la cale où ils étaient abrités jusque-là, armés jusqu’aux dents, et se lancèrent à l’assaut de l’Avenger. Sur les navires voisins, l’ordre fut relayé. Des dizaines, des centaines de pirates s’élancèrent vers le vaisseau ennemi, ceux qui le pouvaient en volant, les autres en escaladant la coque a l’aide de grappins. À mes côtés, Windy et Jeff réarmaient leurs pistolets, prenaient leurs armes en magie et en griffe. Windy, un pistolet en lévitation face à elle, se tourna vers moi. Une détermination farouche se lisait dans son regard.
- Je ne te lâche pas d’un fer ! Allez, aide-moi à monter à bord !
- D’accord. Mais s’il te plaît, essaye de rester en vie.
- J’en ai bien l’intention.
C’est ainsi que nous allions combattre : ensemble. L’attrapant par les épaules, je pris mon envol, la soulevant pour l’emmener à bord de la super frégate. Nous découvrîmes le chaos en dépassant le bastingage. Les pirates alliés se jetaient sur ceux au foulard rouge de Drakkar, les éloignant du bord et les poussant vers le centre du bâtiment. Mais ces derniers étaient des dizaines, voir des centaines sur le pont du navire Titanesque, dehors et probablement plus encore dans ses entrailles. Le combat semblait inégal, mais il était déjà engagé.
Windy tira sur un griffon qui menaçait de nous abattre, le faisant s’écrouler le poitrail en sang. Je ne m’en préoccupai pas davantage, déposant Windy sur le pont, avant de me poser moi-même à proximité, prêt à recevoir mes premiers adversaires. Nous avions deux objectifs : retrouver le médaillon et annuler le maléfice, et si possible éliminer Drakkar. Mais la priorité était de rendre leurs pouvoirs aux princesses alicornes, qui pourraient ensuite mettre fin au massacre.
« Cherchez le médaillon », criais-je à mon équipage avant de m’emparer de mon coutelas. Il fallait le localiser le plus rapidement possible.
Un chien a diamant de Drakkar se jeta dans ma direction. Automatiquement, sans même y penser, je parai son attaque, et lui assénai un coup de sabot bien placé qui le projeta en arrière, contre ses alliés. Sans attendre, je me tournai vers un terrestre qui s’en prenait à un de mes alliés, et lui entailla profondément la jambe, permettant à mon ami de l’éjecter sans ménagement. De là, dans quelques instants, j’allais probablement me remettre à tuer. J’étais en même temps répugné par cette idée et emporté par la fureur du combat, guidé par ma peur, me poussant à me battre pour ne pas me faire tuer. C’était… une sensation étrange, et je donnerais cher pour ne plus jamais avoir à la ressentir. Mais j’avais une autre peur qui me poussait à continuer : Windy.
Elle était devenue ma raison d’être. Et elle était venue avec moi… Nous étions tous deux plongés dans le tartare, ensemble, mais chacun déterminé à en finir, tout comme le reste de notre équipage.
Le marin que j’avais défendu tomba, blessé, mais chacun de nous était trop occupé à combattre pour lui venir en aide. Je sentis mon pistolet glisser hors de son logement : Windy s’en empara pour abattre un griffon qui venait de décoller au-dessus de ses camarades. Il retomba lourdement sur ces derniers, l’épaule en sang. Ils avaient beau être des pirates redoutables, des chiens et des griffons meurtriers, ils étaient cependant pris au dépourvu à devoir se battre sur plusieurs fronts. Le chaos tournait en leur défaveur.
Nous avions abordé par bâbord avant, l’équipage du Neptune’s Rage par tribord, et le navire de Canif s’était arrêté a l’arrière. C’est justement là que je vis apparaître son équipage. Trop occupés à contrer les assauts latéraux, les flibustiers de Drakkar ne virent pas venir la manœuvre qui arrivait de ce front inhabituel : les griffons de Canif volaient haut dans la mature, de la poupe vers la proue, tirant et jetant des projectiles explosifs dans la masse mouvante. La confusion se répandit dans les rangs adverses, qui reculèrent brusquement. Nous étions en train de gagner du terrain sur le pont de l’Avenger.
J'aperçus quelque-chose au milieu de combat, de là où je m’étais déplacé : un poney terrestre, le regard vide, dont la couleur orange disparaissait sous le flot de sang qui coulait d’une entaille qui lui traversait le cou. Il avait été attaché à la base du grand mat, bien en évidence, comme un trophée, et brutalement mis à mort. Bien que concentré sur le combat, je repensais aux paroles de Celestia : le sang avait été versé en offrande. Cela voulait sûrement dire quelque chose. Mais avant même d’avoir pu penser à m’en approcher, un cri retentit :
« GRENADE ! »
Ce cri venait de ma gauche. La panique s’empara de moi alors qu’instinctivement je m’écartais sur la droite, poussant Windy loin du danger, tandis qu’un autre marin affolé se plaçait par mégarde à ma gauche.
Paf !
Dans une effroyable détonation et un horrible flash lumineux, un projectile explosa, projetant des débris partout aux alentours.
A la seconde suivante, le poney à ma gauche avait été réduit en un tas de bouillie sanguinolente, à l’image des autres corps qui se trouvaient dans la zone de l’explosion, imprégnée de l’odeur de la poudre, du sang et de la chaire brûlée. Je n’en avais pas complètement réchappé non plus : des projectiles m’avaient égratigné en de nombreux endroits. Sur le nez, le long des jambes… Et j’avais une douleur lancinante dans l’avant gauche. L’un d’eux s’y était planté. Heureusement, j’avais encore l’usage de mon membre, et porté par mes émotions, je ne ressentais pratiquement pas la douleur. Mais j’avais une autre raison de m’inquiéter : un griffon venait de se poser sur le lieu du massacre, avec en guise de cape un pavillon rouge décoré d’un crâne d’oiseau cornu avec des serres menaçantes.
Drakkar.
Un frison parcourut mon échine. Le grand architecte de ce coup d’état, et de cette flotte sanguinaire, venait de faire son apparition.
Le temps semblait ralentir alors qu’il pivotait dans ma direction. Non… je croyais qu’il défendait son navire, mais quand il posa son regard de braise sur moi, comme si ses yeux étaient sur le point de me transpercer, je compris qu’il avait autre chose en tête.
Il ne pouvait pas… mais si ! On m’avait aperçu à la forteresse, on lui avait forcément dû décrire mon apparence après que j’ai pris la fuite. Il m’avait reconnu, et il était venu pour moi ! Tel un faucon fondant sur sa proie, il surgit de la fumée, droit dans ma direction. Échappant de peu à la tétanisation, je me tournai pour lui porter un coup de sabot arrière, qu’il dévia avec la poignée de son coutelas, tandis que de sa serre libre, il tenta de m’entailler le flanc, sans succès. Je fis un demi-tour pour lui présenter le côté où j’avais la lame de mon coutelas, le griffon en profita pour en même temps tenter un coup d’estoc, que je parai par miracle. Il se saisit d’un de ses trois pistolets. Ma concentration faillit laisser place à une réaction de terreur, mais au lieu de s’en servir contre moi, il tira sur un pirate qui voulait l’attaquer par derrière, lui éclatant la tête. Je ne l’avais même pas vu arriver. Mais pas le temps de réfléchir davantage, j’étais toujours en plein duel contre Drakkar, qui tenta de m’assommer avec le pistolet à présent déchargé. Instinctivement, je battis des ailes dans un mouvement de recul. À son tour, il avança de la même manière. Windy, coincée contre les pirates voisins, tenta d’envoyer un coutelas récupéré sur un adversaire vers Drakkar, lequel para à l’aide de son pistolet, avant de le lui envoyer dans la tête. Surpris, j’eus un sursaut de peur et de colère. Sonnée, Windy eut du mal à rester debout. Profitant de ce moment d’inattention, Drakkar referma sa serre sur mon cou, se défendant d’autres attaques avec le coutelas qu’il avait dans l’autre. J’étouffais, voulais contre-attaquer, mais je pouvais à peine tourner la tête. Sa poigne était trop puissante. Soudain, mes sabots avaient quitté le sol. Dans un mouvement de repli, Drakkar avait décollé pour s’éloigner des premières lignes, semble-t-il en se servant de moi comme d’un bouclier. La pression exercée sur ma trachée et ma jugulaire décuplèrent, la contrainte dans mes cervicales devint atroce, alors qu’elles manquaient de se briser.
- Tu vas payer pour t’être mis en travers de ma route !
Cette phrase de mon adversaire me ramena à la réalité. Non, hors de question. Dans un sursaut d’énergie, mon instinct de survie reprit le dessus, envoyant un sabot arrière dans l’estomac du griffon, lui donnant à son tour un sursaut de douleur et de surprise. Son étreinte se desserra. C’était ma chance ! Retrouvant une part de ma lucidité, je lui portai un deuxième coup, puis un troisième qui lui fit enfin lâcher prise. Retrouvant ma liberté, je battis des ailes pour mettre de la distance entre lui et moi. Mais il ne lui fallut que quelques instants pour récupérer et, visiblement fou de rage, il s’élança à mes trousses.
Cette foi-ci, impossible de se retourner pour reprendre le combat. Drakkar m’aurait rattrapé avant. Il ne me restait plus qu’une solution : la retraite stratégique. Je m’élançai vers l’avant, slalomant entre les voiles et les cordages pour le distancer. Par chance, trop occupé à défendre leur navire, les flibustiers d’en bas ne faisaient absolument pas attention à notre duel aérien, loin au-dessus d’eux. Seulement il en était de même pour mes alliés. Aucun d’eux n’aurait pu me venir en aide. J’étais à nouveau seul.
Volant à tire d’aile, je jetai un coup d’œil en arrière. Drakkar était toujours à mes trousses et… Horreur ! Il avait un pistolet dans chaque serre, pointés dans ma direction.
Paf !
La balle entailla mon aile gauche, me faisant perdre quelques plumes, mais pas assez pour me faire tomber. Je virai pour échapper à un autre coup.
Paf !
Cette fois, le tire manqua. Le temps qu’il range ses armes, il était vulnérable. C’était le moment de contre attaquer. Entamant une pirouette, je me glissai sous une voile, faisant mine de remonter derrière, mais me cachant en réalité juste derrière. Lors que j’entendis les battements d’ailes de mon adversaire, je saisis ma chance, plongeant vers lui alors qu’il passait à son tour sous la voile, et m’écrasant sur son dos. Déstabilisé, Drakkar se retrouva poussé irrémédiablement vers le sol. Il battit des ailes, tenta de se retourner pour contre attaquer, mais je me défendais, agrippant ses épaules pour éviter de me faire désarçonner, restreignant ses mouvements, et entaillant son aile droite avec mon coutelas pour lui ajouter une gêne supplémentaire. En dessous, les flibustiers surpris de nous voir arriver s’écartèrent de notre trajectoire.
Crack !
Nous nous écrasâmes violemment sur le pont. Cette fois-ci, je fus éjecté, atterrissant quelques mètres plus loin, perdant du même coup mon coutelas. J’étais épuisé, mais hors de question de rester allongé là. Je me remis debout, essayant de retrouver mes repères. J’étais entouré par les flibustiers de Drakkar, les uns ne sachant visiblement pas comment réagir, les autres plus inquiétés par les combats qui se passaient dans la direction opposée. Drakkar se relevait péniblement, et… Je ne sus quoi ressentir face à ça, j’étais tombé à côté du cadavre ensanglanté et à l'odeur fétide ligoté au grand mat. Dans le flot de sang qui couvrait son poitrail, un objet scintillait…
Le médaillon !
Dans mon esprit, les scénarios se succédèrent. Le collier, mon coutelas tombé, Drakkar, les flibustiers, le collier, la mer, Drakkar, le coutelas, la mer, le collier…
Et l’instruction de Celestia pour rompre l’enchantement : de l’eau pour laver le sang versé.
Plus le temps de réfléchir, je pris une décision. J’attrapai le médaillon couvert de sang entre mes dents, l’arrachai au cadavre, et me précipitai vers les lignes de combat. Sans ralentir, j’ouvris mes ailes pour passer au-dessus de flibustiers trop surpris de me voir arriver par-derrière pour penser à me tirer dessus. En un instant, j’avais rejoint le bastingage. C’était l’heure de vérité. D’un mouvement, je lançai le médaillon par-dessus bord.
Mais alors que je regardais l’objet tomber, une serre me projeta contre le bastingage, me coinçant dessus. Ma tête était tournée juste comme il fallait pour me permettre de voir mon assaillant. Drakkar m’avait rattrapé, et fou de rage, il levait dans son autre serre un coutelas, avec la ferme intention de me décapiter.
- Sale gamin ! Tu vas le regretter !
Sa lame scintilla dans le soleil. Je sentis ma dernière heure venir…
Soudain, Canif le noir entra dans mon champ de vision, et d’un mouvement, de son coutelas, il trancha le membre qui me retenait.
Drakkar poussa un hurlement de douleur, lâchant son arme pour empoigner le moignon qui libérait un flot de sang. Cette fois, je perdis le sang froid dont j’avais fait preuve jusque-là. J’avais une serre tranchée qui s’accrochait encore à moi. Horrifié, je l’arrachai, et m’en éloignant comme s’il m’avait brûlé, sans même prêter attention aux griffures que je m’infligeais en faisant cela. Le griffon noir, lui, regardait son frère sans témoigner la moindre compassion.
- Tu as perdu, Drakkar. Accepte-le.
C’est à ce moment-là qu’il y eu un autre, énorme flash lumineux. Cette fois-ci, c’était de la magie. Une intense lumière se dégageait du Confidence, comme si une puissance colossale venait de se réveiller, prête à se manifester. Une énergie bienveillante.
Le sortilège avait pris fin !
Deux boules de feu, l'une d'un jaune majestueux et l'autre d'un argent puissant, quittèrent le navire immobile au milieu de la bataille et volèrent en direction des navires de Drakkar. Elles lâchèrent des traits d'énergie dune puissance phénoménale, fracassant les vaisseaux ennemis en un seul coup. À côté de moi, Drakkar assistait à son impitoyable défaite.
J'étais fasciné par ce spectacle presque irréel... La puissance des alicornes était réellement bluffante. Sur l'Avenger, tous les combats s'arrêtèrent, les flibustiers au foulard jetant les armes, tenus en joue par les pirates alliés pendant que les princesses mettaient la flotte hors d’état de nuire... soudain, j'eus une pensée :
Windy !
Retrouvant l'usage de mes jambes, je galopai tant bien que mal sur le pont, à la recherche de la licorne bleu ciel... Que je ne tardai pas à retrouver, pas très loin de là où nous nous étions séparés. Lors qu'elle me vit... Elle tremblait encore du combat qui venait d'avoir lieu. Elle me regardait l'air perdue, le front ouvert juste au-dessus de son œil gauche, et les sabots couverts de sang.
- Je crois que tu n'es plus le seul a avoir du sang sur les sabots, m'avait-elle dit d'une voix chevrotante.
Ce sang n’était pas le sien.
Je ne savais ni quoi penser, ni quoi dire… Alors je fis ce qui me paraissait le plus naturel : je passai mes sabots autour de ses épaules, pour l’attirer dans une étreinte, qu’elle me rendit. Je me fichais d’être couvert de sang, je voulais juste que le calme revienne, et que tout cela ne soit plus que du passé…
- Pardonne-moi Jolly…
- Nous étions en pleine bataille. Quoi que tu ais pu faire, je te pardonne tout.
- Mais… Tu es blessé ?
Elle regardait avec une inquiétude manifeste le fragment métallique enfoncé dans ma jambe gauche. Je l’avais pratiquement oublié avec le combat… Voir maintenant à quoi ressemblait la blessure était… Étrange. Une part de moi était horrifiée, mais avec l’ensemble des horreurs que j’avais vu ce jour-là, cela ne me faisait pratiquement plus rien. Comme si… J’en avais conscience sans vraiment m’en rendre compte.
- Ce n’est pas grave. Au moins, nous sommes encore en vie.
Quelque chose vint alors nous interrompre : la boule de feu qu’était devenue Celestia se dirigeait dans notre direction, disparaissant progressivement pour reprendre son apparence de princesse solaire. C’est sous cette apparence qu’elle se posa sur le pont, son expression indéchiffrable. Impossible pour moi de savoir si elle était déçue, en colère ou soulagée.
- Vous avez subi suffisamment de pertes, annonça-t-elle d’une voix solennelle. Amenez-nous votre capitaine, et abandonnez ce combat. Il n’y aura pas d’autres morts.
Les flibustiers se regardèrent avec l’air de poulains surpris à chaparder des bonbons. Ils se disaient pirates sanguinaires, mais face à une princesse alicorne au sommet de sa puissance, ils n’étaient plus rien.
Canif s’avança de l’endroit où je l’avais laissé, poussant devant lui son frère, une corde nouée autour de son moignon pour éviter la perte de sang.
- Princesse Celestia, voici Drakkar le rouge, le roi des flibustiers qui ont tenté de vous capturer.
- Soyez maudite, cracha ce dernier. Soyez tous maudits !
- Vous vous êtes maudit vous-même en vous lançant dans cette entreprise, répondit calmement la princesse.
- Ah vous croyez ? Nous n’étions tous que des moins que rien par le passé. Des rebuts de la société. A cause de qui selon vous ? Nous avons été rejetés par tous, a commencé par les puissants qui ne voulaient pas nous avoir dans leurs pattes, comme vous ! Nous voulions récupérer ce qui nous revenait de droit et qui nous a été confisqué par tous ces rats de la terre !
- S’en prendre à des inconnus en clamant justice pour se livrer à des pillages et des massacres, et pour prendre plus que ce qu’on a perdu au risque de faire d’énormes dégâts, ce n’est pas ce que j’appelle un juste retour des choses.
Elle releva la tête, contemplant la scène qui se présentait à elle, les pirates tenant en joue les flibustiers, et posa son regard sur Canif.
- Par contre, je ne m’attendais pas à voir d’autres pirates se dresser face à cette armée et défendre nos intérêts. Qui est l’organisateur de tout ceci ?
- C’est le capitaine Fortune qui as organisé l’expédition, assisté par une jeune licorne, Windy Necklace. Mais c’est quelqu’un d’autre qui nous a tous inspiré.
D’un mouvement de tête, il indiqua ma direction. Je ne compris pas au début, puis Windy me confirma d’un signe de tête.
- Moi ?
- Tu étais parti tout seul pour arranger les choses alors que tous les autres étaient restés à se chamailler. Avec quelque chose comme ça, c’était beaucoup plus facile de les convaincre, même si c’était toujours stupide de ta part.
Je me rendis alors compte que de nombreux pirates avaient les yeux rivés sur moi… Je n’ai jamais eu la prétention d’attirer l’attention, seulement de faire ce qui me semblait juste. Pourtant, cela me collait à la peau… À croire que cela était moins courant que je ne le pensais.
- Dans un sens, c’est grâce à toi qu’on s’est tous retrouvé sous le même pavillon, avait repris Canif. Sous le Jolly Roger.
- Pardon ?
- Le Jolly Roger.
Je suivis son regard vers le mat qui pointait au-dessus du bastingage derrière moi. Un pavillon noir représentant un crâne et deux os croisés y flottait fièrement.
On m’aurait dit que cela allait arriver, je ne l’aurais pas cru. Ils avaient donné mon nom à un pavillon !
- Monsieur Roger, je ne vous savais pas si populaire chez les pirates, avoua la Princesse Celestia.
- Moi non plus…
- Capitaine Roger ! Corrigea alors Jeff que je voyais alors s’extraire de la foule.
- C’est vraiment ça l’initiateur de notre défaite ? S’étonna un des flibustiers qui portait encore son foulard rouge.
Ce n’était pas vraiment le moment d’aborder la question. Préférant éviter d’avoir l’air d’un idiot, je me redressai, essayant de paraître plus assuré.
- Princesse, pourrions-nous nous entretenir ? Drakkar est hors d’état de nuire, mais vous n’avez plus aucun navire. Et nous sommes toujours considérés comme des hors la loi à terre. Nous devons décider de ce que nous allons faire à présent.
- Bien… Vous avez raison. Je vous rejoindrai avec Luna où vous le voudrez une fois que je serai allé la chercher.
- Euh…
- C’est vous le maître à bord, semble-t-il.
J’eus un bref moment d’hésitation… Même la princesse s’attendait à ce que je lui donne des directives ? Au regard que me lançaient les autres pirates, eux aussi attendaient ma réaction… Je me décidai donc :
- Très bien… Retrouvons-nous sur le Sea Devil. C’est le brick qui se trouve de ce côté. Je veux que le capitaine Fortune soit présent lors de la négociation. Pendant ce temps, vous autres, mettez Drakkar au fer dans un de nos navires et ses membres d’équipage séparés dans les autres. Si vous le permettez princesse, ils se tiendront certainement plus tranquilles tant que vous serez à bord.
- Fort bien. En attendant, peut-être pourrez-vous vous faire soigner.
- Je suis certain que des blessés ont besoins de davantage de soins que moi.
- Certes, et cela vous honore, mais votre cas sera rapide à traiter, je pense.
- Je vais m’en occuper, proposa Windy. Pendant ce temps, il faudrait réunir les principaux capitaines de notre flotte de pirate pour qu’ils participent également au débat.
- Oui, tu as raison, approuvais-je.
- Je m’occuperai de cela, proposa Canif, sitôt que mon frère sera enchaîné avec les rats de la cale.
- D’accord. Retrouvez-nous sur le Sea Devil quand vous aurez fini.
- Viens Jolly, incita Windy. Viens te faire soigner.
Je la suivis docilement, retournant avec elle vers l’Écorcheur.
La bataille était terminée.
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