Pie était allongée sur son lit, comme à son habitude, un roman entre les mains. Pas une de ses bluettes pour une fois, ou un magazine pour enfant, mais un livre de fantasy.
La couverture sur papier glacé, un peu écornée, représentait un chevalier viril en armure noire, qui pourfendait un terrible dragon. Twilight avait toujours trouvé que ce style littéraire manquait terriblement de profondeur. Ce n'était pourtant pas cher demander que d'avoir des personnages un peu creusés, et un peu intéressants mais non, les auteurs s’obstinaient à écrire encore et toujours la même chose, en noyant le lecteur sous une cascade de personnages, sous une rivière de titres abscons , et sous une mer d'inutiles détails de leur éternel univers moyenâgeux.
Quelquefois croyant être original en saupoudrant de voyage dans le temps ou en perfusant de voyage entre les dimensions, mais dans l'absolu, tout restait figé, encore et encore. Au dernier essai que Twilight avait accordé au genre, La colère du chevalier d'obsidienne – quel titre idiot ! - le livre lui était littéralement tombé des mains, et elle avait mille fois préféré s'en retourner à des actes de colloques scientifiques. Là au moins, les auteurs essayaient de faire bouger les lignes.
Twilight n'allait pas mentir en faisant croire que le carnet qu'elle tenait dans les mains était plus passionnant : ce n'était que colonnes de chiffres, et liste de produits stupéfiants, tous les deux cryptés depuis qu'elle avait la charge de comptable de la caïd. Elle n'était pas assez inconsciente comme l'était l'ancienne responsable pour tout laisser noir sur blanc.
Elle avait repris cette activité immédiatement après avoir été libérée de l'isolement.
Twilight n'aurait jamais cru pouvoir dire cela un jour, mais elle était contente de retrouver sa cellule habituelle, son lit et sa couverture. Au moins un vrai matelas pour son dos, c'était déjà un petit morceau de paradis descendu sur Terre.
Elle restait seule maîtresse des lieux puisque Ember n'était toujours pas libérée du mitard.
Twilight ne savait pas comment faisait la bikeuse pour tenir et ne pas se cogner la tête contre les murs.
Pas que les nuits de Twilight soient calmes pour autant : elle revoyait en boucle ce qui s'était passé dans la salle commune, quand elle avait projeté la lessive de soude sur l'ancienne dealeuse de Pie, et se réveillait trempée de sueur, les draps collés au corps, un goût amer en bouche.
Elle avait pensé à un moment avaler les cachets qu'elle avait demandé à Fluttershy, mais elle avait eu la volonté et l'intelligence de résister. Ils lui seraient trop utiles pour qu'elle les gâche sur sa petite personne.
Le pire peut-être, ce n'était pas l'acte en lui même.
C'était à quel point Twilight avait commis cet acte en restant complètement détachée, étrangère à son propre corps, comme si elle n'avait fait que voir par ses yeux une tierce personne prendre le contrôle de son être.
Twilight le petit robot. On aurait dit le titre d'un mauvais dessin animé japonais.
Quelque part, elle aurait préféré ressentir de la colère contre Pie pour lui imposer un acte aussi infâme. Eprouver de la compassion pour cette pauvre fille qui n'avait jamais mérité un sort aussi cruel. Vomir de dégoût pour ces matons qui avaient préféré toucher la prime que leur versait la caïd en fermant les yeux sur l'incident. Mais non, rien de tout ça. Du vide, juste du vide.
C'était peut-être ça, en fin de compte, le monstre dont parlait le docteur Fluttershy.
Twilight chassa ces pensées idiotes en secouant la tête. Allons, un peu de sérieux. Ca n'avait rien à voir. Elle n'était pas devenue une espèce de zombie qui obéissait au doigt et à l'oeil à Pie sans réfléchir.
L'acte qu'elle avait fait, elle l'avait fait parce que c'était encore le moins pire. La musicienne s'était condamnée à la seconde où elle avait décidé de doubler Pie, et si Twilight n'avait pas obéi, elle aurait perdu de précieuses billes auprès de la chef de gang. Ca n'aurait pas été raisonnable d'agir ainsi quand Pie était hélas, le pivot central de son plan.
Twilight se força à revenir au carnet de comptes, et effaça un peu de graphite qui s'était déposé sur la pulpe de son doigt. Mine de rien, elle était satisfaite que Pie lui ai demandé de se remettre au travail.
Elle retrouvait les chiffres et les nombres, ses amis depuis qu'elle était en âge de compter, et elle avait enfin quelque chose à faire pour occuper ses journées.
Finalement c'était bien ça le plus dur en prison. La privation de liberté, la vraie, ce n'était même pas se faire ôter sa liberté de mouvement. C'était cette sensation de se retrouver dans cette pièce vide, avec rien d'autre à faire que penser, et être coincé en tête à tête avec ses propres démons.
Ca n'étonnait plus guère l'universitaire que certaines détenues se soient senties obligées d'écrire quelque chose sur les murs ou la faïence des toilettes, aussi vulgaire, aussi absurde, aussi vain soit-il.
Au moins, on agissait, on faisait quelque chose, et on s'échappait. Avec un peu de chance, Twilight, elle aussi s'échapperait bientôt, mais pour de vrai.
Un bruissement de plastique, suivi d'un bruit de mastication. Régulièrement, Pie interrompait sa lecture pour glisser la main dans son sac de friandises, et engloutir goulûment sa poignée. Caramels, bonbons gélifiés, sucettes, tout semblait avoir la préférence de la caïd aux cheveux roses. En y repensant, Twilight se demandait si elle l'avait déjà vue avaler autre chose que cela.
Pie prenait toujours ses repas à l'écart du reste des autres prisonnières, et Twilight avait toujours supposé que c'était pour être tranquille. Mais peut-être que la chef occulte de Tartarus préférait se gaver de bonbons, plutôt que de subir la nourriture à la qualité aléatoire de la cantine du pénitencier.
Adossée au mur, Zecora surveillait Twilight d'un air sévère.
En véritable professionnelle, la garde du corps ne laissait jamais sa patronne seule. L’universitaire ne se souvenait pas d'avoir aperçu l'africaine lors de l’événement de la lessive de soude, mais elle était à peu près sûre qu'elle n'aurait jamais pris la peine de laisser Pie s'exposer sans qu'elle ne soit là, à garder un œil sur elle.
Zecora était un des principaux obstacles que devait gérer Twilight.
Pie, inexplicablement, elle sentait qu'elle pouvait le faire.
La caïd était trop extravagante, trop sûre d'elle même, trop imbue de son pouvoir. Quand on était aveuglé par la lumière de sa propre étoile, on ne voyait pas l’abîme devant soi.
Mais Zecora ne répondait en rien à cette description. Twilight se demandait d'ailleurs si le rôle de Zecora n'était pas justement là, avant même d'être une garde du corps.
Garder les pieds sur terre pour celle qui avait toujours la tête dans les nuages.
Twilight ne l'avait jamais vue en action, et dans un monde idéal, priait pour ne jamais avoir à le faire.
Les plus folles rumeurs couraient sur l'africaine : pour certaines détenues, c'était une enfant soldat que Pie avait trouvée brandissant machette et fusil d'assaut dans la savane.
Pour d'autres, c'était l'unique survivante d'un gang rival que Pie, piquée d'intérêt, comme Twilight en faisait actuellement les frais, avait décidé d'épargner et de prendre à son service.
Heartstrings avait sa propre version, très embrouillée, qui parlait de roi africain, d'oncle félon et de troupeau de gnous déchaînés, mais Twilight connaissait assez son amie albinos pour accorder encore moins de poids à sa théorie qu'à celles des autres.
Twilight se replongea dans le carnet de Pie.
C'était douloureux à admettre, mais la méthode radicale de la caïd avait montré un certain résultat : tous les comptes tombaient juste, à quelques dollars habituels de variation près.
Les autres vendeuses s'étaient fait passer le mot après la punition de l'ancienne musicienne, qui se remettait difficilement de ses blessures au service des grands brûlés de l'hôpital, d'après ce qu'on disait.
_Ca m'a l'air correct, déclara Twilight en reposant le crayon à papier sur la table.
_Vérifie encore, répliqua Pie sans lever les yeux de son roman. Je veux être sûre que tout est revenu dans l'ordre.
Twilight réprima une envie de lever les yeux au ciel. Bien sûr qu'elle avait déjà revérifié, et sans attendre que Pie ne lui demande ! Mais elle n'allait pas s'opposer frontalement à sa chef, surtout pas quand elle était à portée de bras de Zecora. Le temps n'était pas encore venu.
En revanche, il était temps d'amorcer son plan. Attendant plusieurs minutes, elle lança à Pie :
_Il faut qu'on parle de la manière dont on s'occupe de Dash.
Pie ricana de son rire de petite fille par dessus son roman.
_Héhé, t'es dû genre pressée, Sparkle. T'as pris goût au sang ?
_Ca n'a rien à voir, répliqua Twilight. Je pensais juste qu'il était temps qu'on commence à s'y mettre.
La criminelle la jugea de ses grands yeux bleus. C'était un peu du quitte ou double que jouait Twilight. Soit Pie, lassée, allait chasser l'idée d'un revers de la main, soit...
_T'as raison, affirma la caïd en se redressant brusquement sur son lit. T'as pensé à quelque chose ?
Twilight s'apprêta à parler mais s'interrompit immédiatement, désignant Zecora d'un signe de tête. Il n'était peut-être pas sûr de parler d'assassiner la gardienne en chef devant une tierce personne, fut-elle aussi membre du gang.
_Zec reste, répondit la chef occulte de la prison. C'est une extension de moi.
Bon. Twilight avait beau eu s'y attendre, au moins c'était clair.
_J'ai un peu cogité quand j'étais au mitard, répondit Twilight en se rapprochant du lit de la criminelle. Combien de filles tu penses pouvoir mettre dans le coup ?
_Ca dépend ce que tu veux faire, répondit Pie d'un air amusé. J'aurais pas le même nombre de candidates si on devient une milice urbaine, ou bien si on monte un groupe de rock. Par contre si on fait ça, je té préviens, je prends la batterie.
_On va plutôt partir sur l'idée de la milice, répondit sérieusement Twilight.
Des étoiles d'intérêt s'allumèrent dans les yeux de la chef de gang.
_Je t'écoute.
_Tu l'as dis toi-même, on a aucune chance si on attaque Dash sans se préparer avant. Au mieux on lui plante quelque chose dans le dos à l'heure de la promenade, mais si on survit à la réplique des gardiens, on reste ici pour l'éternité.
_Perso, gloussa Pie, je suis déjà condamnée à tellement longtemps que je suis plus à ça près. Hein Zec ?
La garde du corps opina silencieusement.
_Ce qu'il nous faut, poursuivit Twilight, c'est dissimuler le meurtre de Dash dans quelque chose d'autre. Quelque chose de plus grand, une diversion.
Elle avait du mal à réaliser qu'elle venait véritablement parler de tuer quelqu'un, même si ce quelqu'un était une ordure sadique.
_Tu veux qu'on dessoude tous les gardiens ? proposa Pie, son sourire s'allongeant tant et tant que ses dents évoquaient tout de l'animal.
_Quoi ? Non !
Bon sang, Pie était vraiment une assoiffée de sang. Qu'est-ce qu'elle fichait ici et pas dans un asile de fous ?
Twilight était presque sûre que dehors, sa chef avait une cabane au fond des bois où elle torturait les animaux, et les campeurs venus chasser les champignons.
_Ce que je te propose, c'est une émeute. On demande quelque chose de crédible, du genre comme des cellules plus grandes, de la meilleure nourriture à la cantine, n'importe quoi. On file des armes à tes filles les plus déterminées, on libère celles qui sont en isolement, et on renverse tout. On fout le feu à nos matelas, on retourne la prison, et on prend des gardes en otage. Tes matons accepteront bien de se laisser faire et de jouer le jeu contre une prime.
_Et quand ils reprendront le contrôle de la prison, le fait que la gardienne en chef se face poinçonner les côtes ne sera qu'un regrettable incident dans tout ce bordel ?
Pie frotta son index sur son menton.
_Ca me paraît peut-être jouable... Zec, t'en penses quoi ?
_C'est quand même tendu, répondit l'africaine. On a peut-être une dizaine de gardiens qui accepteront de marcher avec nous, mais les autres ? Et je parle pas de ceux que Dash a dans sa poche. Eux, y seront les premiers à sortir la chevrotine à la seconde où on s'agite.
_J'ai pensé à ça, répondit Twilight. J'ai réussi à mettre la main sur des calmants. On doit pouvoir les réduire en poudre, et demander à un de nos matons de la jeter dans leur nourriture, non ? S'ils sont drogués, y seront moins dangereux.
_Les matons mangent pas ensemble, répliqua Pie d'un air pensif. Y bouffent des sandwichs ou leurs bonnes femmes leur préparent des petits trucs à emporter. Par contre, y ont qu'une seule cafetière en salle de repos d'après ce qu'on m'a dit. Tu confirmes, Zec ?
_Y s'en plaignent souvent à la direction, en tout cas, opina la garde du corps.
La caïd hocha à son tour la tête.
_Ouais. Les hommes de Dash sous cachetons. Les nôtres dans le coup. Les autres sont toute façon pas habitués à gérer un bordel aussi soudain. C'est jouable ton truc, Sparkle.
_N'empêche qu'il va nous falloir un truc pour lancer le coup, objecta la garde du corps, on va pas sortir les surins au beau milieu de la cantine...c'est con que t'aies pas juste planté cette connasse l'autre soir, chef.
Twilight interrogea Zecora du regard, qui poursuivit.
_Quand une détenue clamse, y sont obligés de faire venir la famille pour l'identification. Reconnaître le corps, signer les papiers, ce genre de connerie. On aurait pu chopper les vieux de la musicienne au moment où y se pointaient ici. Avec des civils qui ont le surin sous la gorge, on avait largement de quoi faire ouvrir les portes de toutes nos filles et lancer le bordel.
_Tu sais bien que morte, elle me servait plus à rien, répondit Pie. Et ça a marché, d'après Sparkle, les autres vendeuses se sont toutes tenues à carreau.
_Je sais bien, répondit l'africaine. Je faisais juste remarquer.
Les mots de la garde du corps avaient peut-être été prononcés en l'air, mais ils intriguaient Twilight. Si vraiment il suffisait qu'une détenue de Tartarus expire pour mettre en place leur plan, c'était vrai que dans l'absolu, ne pas avoir achevé la vendeuse de Pie, c'était peut-être une erreur.
Surtout que la pauvre fille n'allait pas aller loin avec de la soude plein le visage. Elle allait rester handicapée à vie. Peut-être même que d'une certaine façon, l'achever aurait été faire un geste de compassion.
Enfin, Zecora avait raison. C'était juste un jeu de l'esprit. Ce n'était pas comme si elles allaient forcer la porte de l'hôpital pour lui coller un oreiller sur le nez. Il aurait déjà fallu sortir de la prison pour ça.
Et puis ça restait le meurtre d'une innocente en fin de compte, pas d'une pourriture intégrale comme Rainbow Dash.
Tartarus avait beau avoir changé Twilight, il y avait encore des barrières qu'elle ne pouvait franchir.
_Ca me semble pas mal pour commencer à travailler en tout cas ! dit Pie énergiquement en tapant dans ses mains, puis en retournant à son sachet de bonbons. Zec, tu t'occupes de faire passer le mot à nos filles, et à leur dire de se tenir prêtes ? On doit bien avoir une équipe en cuisine qui peut sécuriser quelques couteaux, et une autre à l'atelier qui peut choper trois tournevis. Je m'occupe de prévenir nos matons. Sparkle, t'as les cachetons sur toi ?
Twilight secoua la tête. C'était trop dangereux s'il prenait l'envie à un gardien de faire une fouille aléatoire. Pour le moment, les médicaments étaient bien au chaud, cachés dans le creux d'un des montants du lit de sa cellule.
_Va les chercher, et donne les à une de mes filles. Elles feront le nécessaire.
Pie s'assit sur son lit avant de se retourner à moitié vers Twilight, une lueur un peu plus folle que d'habitude dans le regard :
_J'espère que vous avez révisé vos pas de danse les filles, parce que ça va swinguer ici dans pas longtemps.
Quittant la cellule de la caïd pour la sienne, Twilight ne pouvait s'ôter de l'esprit l'idée que leur danse se ferait bien proche du bord de la falaise...
***
Twilight escortée par un gardien, marchait à pas rapide jusqu'aux parloirs. Ils manquèrent de percuter la détenue qui sortait de la cabine – une jolie rousse avec un je ne sais quoi de militaire dans le regard, qui répétait à qui voulait l'entendre que sa place n'était pas ici et qu'elle était innocente - avant que l'universitaire ne prenne se place, et qu'on ne referme derrière elle.
Ca l'avait surprise que ce soit déjà le jour des visites. Toute accaparée par la préparation du plan, qui était virtuellement sur les rails, l'équipe de Pie n'attendant qu'une occasion pour lancer le processus, Twilight en oubliait ses droits de détenues. L'espace d'un moment, Twilight avait songé à refuser de se rendre au parloir, de peur que la vision de Rarity ne la détourne de la tâche qui les attendait. Mais c'aurait été idiot de se comporter bizarrement et de mettre la puce à l'oreille de Dash. Il valait mieux, même si ce n'était qu'en apparence, suivre le conseil que tout le monde pensait le meilleur ici, faire profil bas et serrer les dents.
Et puis discuter avec Rarity, même quelques minutes, lui ferait du bien. C'était lui rappeler pourquoi elle se battait dans cet établissement, garder les yeux sur la coupe si elle voulait utiliser une métaphore sportive.
La porte des visiteurs s'ouvrit et dans un bruissement de tissu, le diamant de Twilight entra.
Elle portait une robe que Twilight n'avait encore jamais vue. Sans doute l'avait-elle cousue il y a peu, Rarity mettant un point d'honneur à ne se vêtir que de ses propres créations.
La création en question était une longue robe aux motifs printaniers. Peut-être de la flanelle. Twilight n'était pas une experte pour reconnaître les matières à l’œil, et dans l'absolu, s'en moquait un peu tant que l'habit était joli et fonctionnel.
Un état d'esprit qui avait estomaqué sa petite amie au début de leur relation.
Cette fois ci cependant, Rarity semblait soucieuse. Oh, pas à son regard, pas à sa démarche. En femme d'affaires efficace habituée à la négociation, Rarity savait garder un masque d'apparence qui ne rompait jamais sous les coups du sort.
Préserver l'apparence, pour une femme qui fabriquait des vêtements, c'était finalement dans la suite logique des choses. Mais Twilight remarqua clairement les reflets humides des boucles anglaises de la couturière. Cette dernière avait le tic de se mâchonner les cheveux quand elle était sujette au stress. L'universitaire avait encore en tête la soirée qui précédait la grosse vente que sa compagne devait faire avec une école de mode.
Twilight ne se souvenait pas avoir jamais vu autant de mèches brunes passer dans la bouche de Rarity.
Elle s'assit pourtant comme si de rien était, jambes croisées, comme elle l'avait fait la première fois qu'elle était venue voir Twilight au parloir. C'était la première fois qu'elles se revoyaient depuis leur rendez-vous conjugal, et la mise à l'isolement de l'universitaire.
Quelque part, Twilight était presque contente d'avoir eu ces quelques semaines d'écart.
Ses bleus avaient eu le temps de commencer à vraiment se résorber, et elle reprenait figure humaine, d'après ce qu'elle apercevait dans la glace des douches le matin.
Ca voulait dire qu'elle serait revenue physiquement à la normale à son prochain rendez-vous conjugal avec sa petite amie. Son esprit s'enflammait déjà à cette pensée, et sa main se crispait sur le tissu de sa tenue de prisonnière. Elle se força à se calmer.
Ca ne servait à rien de se perdre dans des fantasmagories alors que Rarity était juste en face d'elle.
Twilight lui sourit et prit le combiné. Rarity fit de même, mais ses lèvres soulignées de grenat restaient barre horizontale.
_Salut, lança la détenue.
_Bonjour, répondit la femme libre.
Même son ton manquait de chaleur. Twilight connaissait assez sa compagne pour savoir qu'elle avait quelque chose sur le cœur, mais qu'elle refusait de cracher le morceau d'entrée.
C'était un des soucis avec Rarity. Peut-être par excès d'éducation, la couturière avait toujours du mal à être franche et honnête. Elle tournait toujours un peu autour du pot, esquivant le problème, préférant que ce soit l'autre qui amène le sujet sur la table.
Twilight savait comment régler le souci. Il fallait foncer bille en tête, et ne pas se poser de question. Crever l’abcès, vider le pus, affronter la douleur en serrant les dents, et appliquer un pansement.
Ce n'était que comme ça qu'on allait au bout des choses.
_Toi, tu as un problème, glissa Twilight dans le combiné. Qu'est-ce qui se passe ?
_Twilight... entama Rarity, sa voix restant suspendue quelques instants à la dernière syllabe. Est-ce que c'est vrai que...que tu as jeté de l'acide sur quelqu'un ici ?
L'universitaire eut la brusque impression qu'on venait de lui décrocher un vicieux coup de poing au ventre. Elle accusa le choc, qui fut suivi la seconde d'après par la panique.
Mais...comment est-ce que Rarity pouvait savoir ça ?
_Rarity, je...
_Réponds-moi, s'il te plaît.
Twilight déglutit. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Nier ?
Rarity avait l'air de déjà tout savoir, tout ce qu'elle voulait, c'était que Twilight confirme. Mais si les matons écoutaient leur conversation ? Elle avait beau avoir été contrainte de faire ce geste par Pie, elle était loin d'être sûre que ça empêcherait le juge de lui coller cinq ans de plus!
_Tu as juste à me dire "non". A me dire "non Rarity, je n'ai pas fait ça, je ne le ferais jamais, et ça me choque que tu me penses capable d'une telle chose."
Twilight ne répondit pas. Parce que quoi qu'elle dise, elle était perdante des deux côtés.
_C'est en attendant qu'on me donne mon badge dans le hall, expliqua Rarity, un hoquet de sanglot dans la voix. J'ai entendu deux gardiens discuter entre eux. Ils disaient que d'après les rumeurs, une fille a été attaquée à l'acide par une autre détenue y a quelques jours. Il disait que ça les surprenait d'autant plus que l'agresseur avait été condamnée pour des histoires de détournement d'argent, et pas pour violence. Mais qu'ils ne pouvaient rien faire parce qu'elle était protégée.
Rarity marqua une pause, et renifla avant de sourire tristement :
_Je n'ai pas compris tout de suite, je n'ai pas ton QI, ma chérie. Mais quand j'ai commencé à réfléchir...tes bleus. Ton attitude. La semaine où j'ai voulu venir te voir, et où m'a dit que c'était impossible parce que tu étais à l'isolement pour violence...là même moi je suis capable de comprendre.
_Je peux t'expliquer, essaya de se défendre l’intéressée.
_Donc c'est vrai ?
La voix de Rarity était un peu plus cassée à chaque mot qu'elle prononçait.
_J'ai été...obligée de faire certaines choses, tenta d'expliquer Twilight, la gorge serrée. Des choses qui ne me plaisent pas plus qu'à toi. Mais je devais le faire si je veux tenir ici, pour sortir un jour et qu'on reprenne notre vie ensemble. Tu me connais, tu crois vraiment que je suis le genre de fille à agir sans un plan en tête ?
_Je commence à avoir de gros doutes depuis quelques mois, répondit Rarity d'une voix sèche.
_Ne t'en fais pas, la rassura Twilight. Tout ça sera bientôt fini.
_Pas bientôt, Twilight. Ca finit maintenant.
Les deux phrases résonnèrent un moment dans le combiné. Twilight sentait son estomac se nouer.
_Il y a des limites à ce que je peux supporter. Te voir devenir quelqu'un que je ne connais plus en fait partie.
Une suée froide envahit l'universitaire. C'était impossible. Elle devait mal comprendre. Rarity ne pouvait pas être en train de la plaquer. Pas au parloir.
_J'ai lu pas mal de documentation quand tu as été incarcérée, tu sais ? Sur comment vivre quand la personne dont on est amoureuse est derrière les barreaux. Ils disaient que la plupart des couples ne tenaient pas le long de la peine. Je n'ai pas cru que ça serait le cas pour nous. Je me disais que tu n'étais pas condamnée à si longtemps que ça, que tu aurais sûrement une remise de peine, qu'on était jeunes, qu'on saurait mettre ça derrière nous quand tu sortirais.
Rarity se passa le doigt sur le nez.
_Je crois que je me faisais quelques idées, en fin de compte.
_Rarity, réussit à articuler Twilight, encore sous le choc. Tu ne sais pas ce que tu dis...
_Si tu préfères continuer à te détruire et à détruire les autres en prison, libre à toi. Mais je refuse d'en faire partie. Je ne me suis pas engagée de cette relation pour souffrir.
Rarity dégagea une mèche qui s'était perdue sur son épaule, faisant retrouver sa place habituelle à la boucle noire.
Paradoxalement, Twilight ne l'avait jamais trouvée aussi désirable que maintenant.
_Tu peux pas me faire ça...c'est pour toi que j'ai fait tout ça. C'est pour te retrouver...tu peux pas me jeter comme ça...Rarity !
La couturière se leva, les yeux humides, répondant sèchement par un « il n'y a plus rien à dire » aux suppliques de Twilight.
La détenue, hébétée, vit celle qu'elle avait toujours considérée comme son diamant se lever et quitter le parloir dans un froufrou de tissu, sans lui adresser un regard ou une parole de plus.
Ses suées augmentèrent, elle tremblait de la tête aux pieds, et son estomac noué vira à l'acide.
La tête lui tournait, et elle avait le vertige. Elle s'enfonça les ongles dans la paume pour ne pas vomir.
Twilight se s'était jamais sentie aussi seule.
Dans un grincement, la porte s'ouvrit derrière elle, laissant passer la tête du gardien.
_T'as terminé ? Tu peux libérer la place pour la suivante ?
Twilight ravala la boule qui lui bloquait la gorge, et renifla.
_Ouais, siffla t-elle. Je sors.
_T'as besoin de t'inscrire pour le parloir de la semaine prochaine ? lui demanda le maton alors qu'elle quittait la cabine.
_Je crois que ça sera pas la peine, répondit son interlocutrice en serrant les dents.
***
L'atelier bruissait de son activité habituelle, avec son odeur de bois chaud et de colle qui séchait. L'atmosphère était légère, les prisonnières échangeaient des plaisanteries autour des machines, sans doute comme l'auraient-elles fait dans une véritable menuiserie, sans grillage à la fenêtre.
Twilight, qui n'était jamais arrivé qu'à un niveau médiocre dans ce travail manuel s'appliquait avec un soin. Elle marquait rapidement et précisément les zones à débiter sur les planches, passait ces dernières sous la lame en tournemain, et assemblait les morceaux sur les tables de travail sans même avoir à regarder le plan. C'était facile à retenir quand on l'avait en tête et qu'on répétait toujours les mêmes gestes. C'était du travail à la chaîne, on ne pouvait pas faire d'erreur.
Twilight commençait à comprendre pourquoi les grands patrons avaient utilisé cette méthode à la révolution industrielle. C'était mécanique, froid, efficace. Et pour retirer toute capacité de penser, c'était implacable.
Twilight avait l'impression qu'elle avait ôté son cerveau en entrant dans l'atelier et qu'elle le reprendrait à la sortie. Et c'était très bien ainsi. Des pensées ça déconcentrait, ça faisait divaguer, ça ramenait toujours à...
Elle se mordit la lèvre pour se forcer à revenir à la planche qu'elle avait entre les mains. Un peu de sérieux, Twilight ! Si elle faisait un faux mouvement avec la lame aussi près de ses doigts, ça risquait d'être la dernière erreur qu'elle ferait jamais qui impliquerait ses phalanges.
A quelques mètres d'elle, Heartstrings bavardait gaiement avec une autre détenue. C'était assez bizarre de se dire que si elles avaient toutes été à l'extérieur, l'albinos aurait sûrement été la première à soutenir Twilight après sa rupture, et à proposer de passer la soirée à maudire son ex en mangeant de la glace directement au pot. Twilight n'avait jamais vraiment eu d'amies avant d'entrer à Tartarus. Quelques rares camarades à l'école, quelques collègues à l'Université plus tard...une seule relation intime, - attention aux doigts ! - mais Twilight ne pouvait pas dire qu'elle avait jamais croulé sous les amies. Et entre ces quatre murs, voilà qu'elle en dénombrait au moins deux, en la personne de l'indienne et de Heartstrings. Trois, si elle comptait Ember. Twilight avait beau savoir que l'amitié était une chose très relative ici, que c'était plus des alliances de circonstance, qu'on forgeait des liens pour tenir face aux gros...
S'il y avait un point positif, un seul, à mettre au crédit de Tartarus c'était de lui avoir fait rencontrer ces filles. Même si la prison lui avait coûté son ménage.
Elle n'était même plus triste de ce qui s'était passé avec Rarity. - les doigts ! -
Au début oui. Quand elle avait quitté le parloir, elle s'était réfugiée sur la couchette de sa cellule pour pleurer jusqu'à ce qu'elle soit déshydratée. Ca n'avait pas était un franc succès.
Non, l'abattement et la tristesse n'étaient plus à l'ordre du jour. Elle avait tout remplacé par la colère, et brûler ses émotions dans la rage lui semblait bien plus productif. Comment est-ce que Rarity avait OSE lui faire ça ? Comment est-ce qu'elle avait pu la trahir ainsi ?
Après tout ce que Twilight avait fait pour elle. Accepter de poser pendant des heures dans des positions inconfortables, parce que la couturière voulait voir comment tombait le drapé d'une robe. L'accompagner dans ses interminables randonnées géologiques pour trouver LE caillou qui irait avec LA couleur de LA robe, parce que c'était hors de question de bêtement acheter la roche auprès d'un magasin spécialisé. Même la fois au début de leur relation, où Rarity, partie à un vernissage avait bu plus que de raison et avait fini la soirée dans les bras d'un inconnu. Même ça, Twilight avait passé l'éponge, parce qu'elle se disait que tout le monde pouvait faire des erreurs, que l'important soit que Rarity ne lui ait pas caché, et qu'elles puissent repartir de l'avant.
L'action de Rarity avait été égoïste, voilà tout. Twilight croyait bien que si elles n'avaient pas été séparées par une vitre, elle lui aurait filé une paire de gifles sur sa peau de porcelaine.
Oh Twilight n'était pas idiote, elle se doutait bien que les émotions étaient changeantes, et qu'elle se retrouverait à nouveau à l'état de chiffe molle tôt ou tard. Mais tant qu'elle avait la colère à ses côtés, elle comptait bien en profi...
_Aïe !
Une douleur aiguë lui mordit l'auriculaire gauche. Idiote qu'elle était.
La lame de la découpe venait de mordre de quelques millimètres dans son doigt, faisant goutter le sang sur le bois chaud. Dans le boucan des machines, personne n'avait fait encore attention à l'accident.
Twilight regarda son doigt entaillé, songeant qu'elle devait sûrement signaler l'incident au gardien chef d'atelier, qu'elle en serait quitte pour un petit voyage à l'infirmerie, où on lui poserait du désinfectant avec un bête pansement et...
L'épiphanie frappa soudainement Twilight. La voilà sa porte de sortie. La voilà la solution recherchée par Zecora et Pie.
Elle regarda à nouveau son doigt, et le rouge qui en coulait. Ca n'allait pas être agréable. Et est-ce que ça valait le coup, maintenant que Rarity l'avait rejetée, que celle pour qui elle avait tout fait lui crachait au visage ?
Twilight sentit son ventre s'emplir de colère. Bien sûr que ça valait encore le coup. Elle était à un cheveu de résoudre l'équation la plus importante de sa vie. Elle n'avait pas fait tout de chemin pour faire demi tour maintenant.
Serrant les dents, Twilight poussa son auriculaire mutilé sous la lame qui tournait à toute vitesse. Elle sentit les dents mordre un bref instant, comme une porte qui claque. Elle vit un filet de sang inonder la machine. Et juste avant de perdre conscience, les cris de surprise des détenues qui s'approchaient d'elle.
Twilight rouvrit les yeux dans un environnement qu'elle aurait pu qualifier de familier, s'il n'y avait pas une certaine tristesse à utiliser ce mot pour parler de l'infirmerie. Une bande de gaze entourait sa main gauche. Le pansement était impressionnant : on aurait pu croire qu'elle n'avait tout simplement plus de main sous tout ce tissu blanc.
Elle ne ressentait aucune douleur. Aucune sensation même, quand elle tapota sur le dos de sa main entravée avec son index libre. On l'avait sûrement gavée de médicaments. Tant mieux. Pour faire ce qu'elle allait faire, il valait mieux avoir l'esprit un peu cotonneux.
C'était bizarre pour une physicienne, pour une femme qui avait bâti sa vie autour de l'acuité de ses neurones, de souhaiter les endormir pour un travail important, mais c'était comme ça. Elle aurait eu du mal à faire quoique ce soit avec du feu à la place de l'auriculaire.
L'universitaire chercha des yeux la pendule murale. Minuit. Il était plus tôt qu'elle ne l'aurait pensé, mais elle était encore dans le laps de temps qu'elle avait calculé.
Les bips guidèrent son regard jusqu'au lit voisin. Les médecins l'avaient installée juste à côté d'Applejack. Tant mieux.
Elle s'était mal vue crapahuter d'un bout à l'autre de l'infirmerie de toute façon. Twilight déglutit, et dégagea les couvertures d'un coup de pied. Le sol lui sembla très froid, de même que la pièce entière et c'est en réprimant un frisson qu'elle se glissa jusqu'à sa voisine de lit.
La femme avec qui elle avait été incarcérée à Tartarus n'était plus que l'ombre d'elle-même. Twilight avait eu l'occasion de le voir à son précédent séjour ici, mais vu de près c'était encore pire. Les muscles de la paysanne avaient fondu, et sa peau, sous la lumière de la lune semblait cireuse. Autour des cheveux de sa tempe, que l'universitaire se souvenait blonds et qui n'étaient plus ici que filasses, subsistait une croûte noirâtre, comme si la violence de Pie avait laissé une trace qui ne se résorberait jamais.
En un sens, Twilight avait du mal à ne pas revoir sa grand-mère sur son lit de mort, ce cadavre décharné, si abîmé qu'on ne comprenait pas comment il avait pu être un être vivant un jour. Mais il y avait une grosse différence dans le sens où Applejack n'était pas une vieille dame de quatre-vingt-dix-huit ans. Il y a encore quelques mois, c'était une jeune femme en parfaite santé, qui avait sûrement fait une bêtise dans sa vie pour se retrouver dans ce trou à rat, et qui avait fait l'erreur de tenir tête à la mauvaise personne.
_Salut. C'est Twilight, glissa l'universitaire à voix basse. Tu te souviens ? On est rentrées et on a mangé ensemble le premier jour. C'est toi qui m'a présentée à Massala et à Heartstrings.
Twilight n'avait aucune idée si un malade dans le coma pouvait entendre et comprendre ce qui se passait autour d'elle. D'un côté, elle espérait que oui, parce qu'elle voulait s'excuser avant de franchir le pas, et de l'autre, elle espérait qu'Applejack s'était endormie pour de bon quand Pie avait claqué sa tête contre les parois des douches communes.
_Tu peux pas le voir bien sûr, mais j'ai un tatouage de gang maintenant, et aussi un bout de doigt en moins. Les choses sont devenues assez folles ici depuis ton...accident.
Twilight ne savait pas si « accident » était le meilleur terme à employer, mais elle avait du mal à en trouver un autre.
_Je vais essayer de sortir d'ici, rajouta t-elle en baissant la voix. Et je suis absolument désolée, mais j'ai pas trouvé d'autre moyen. J'espère que tu comprendras.
De sa main libre, elle enroula les doigts autour de l'arrivée d'air.
_Je me souviens que t'étais très attachée à une peluche d'âne que tu avais quand t'as été incarcérée ici. J'aurais voulu te la donner maintenant. Pour ça aussi, je suis désolée.
D'un seul coup, elle se mit à serrer le tuyau si fort que ses paumes blanchirent. Presque immédiatement, Applejack, que Twilight n'avait jamais vue que parfaitement immobile dans son lit d'infirmerie, remua des pieds et des mains, comme si elle bougeait en rêvant. L'universitaire avait beau savoir que ce n'étaient que les nerfs qui réagissaient, que la vraie Applejack était partie depuis plusieurs mois, elle manqua de relâcher sa prise. Elle réussit à détourner la tête et à serrer encore plus fort.
_Désolée. Je suis vraiment désolée...
Twilight avait fermé les yeux, mais sentait les larmes passer sur ses joues. Son nez coulait lui aussi.
Elle tendait l'oreille, guettant le bip sans fin de la machine, avant qu'elle ne réalise qu'elle n'était pas dans un film. Et quelque part c'était tant mieux. Ca aurait voulu dire que l'infirmier de nuit gardait un œil sur les appareils, qu'il serait sûrement arrivé en trombe à ce moment-là, et qu'elle aurait eu du mal à justifier qu'elle privait d'air une comateuse.
Après un temps infini, Twilight osa relever une paupière. Applejack ne bougeait plus, et sa poitrine ne se soulevait plus. Les appareils, désormais inutiles, contenaient leur morbide berceuse sonore.
L'universitaire se moucha sommairement du dos de la main, presque soulagée que tout ce soit passé aussi tranquillement.
Elle se retourna se blottir dans son lit, comme une petite fille qui avait fait une grosse bêtise.
Twilight crut que le stress, combiné à la fatigue, au reste du choc à l'atelier et aux médicaments l'épuiserait, et qu'elle s'endormirait à peine aurait-elle posé la tête sur l'oreiller.
Le sommeil ne vint jamais.
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"La plupart des gens disent qu'on a besoin d'amour pour vivre. En fait, on a surtout besoin d'oxygène." :)))
Twilight en mode scofield (ch'ais pas pourquoi j'y pense tout d'un coup)
Et... y'a rien à dire en fait. C'est bien narré, et l'évolution (ou plutôt la dégradation) psychologique de twilight est bien faite.