Chapitre 3. La rencontre.

On me jeta violemment dans ma cellule ; Une salle simple avec des barreaux de fer. Elle me rappelait tristement celle dans la quelle j'avais été enfermée avec mes frères et sœurs, mon père et ma mère, sauf qu'il y avait des rayons lasers.

A cette pensée, je me figeai sur place. Et si Mark avait dit la vérité ? Et si, mon père n'était en fait personne ? Hope et Shadow seraient en fait... mon demi-frère et... ma demi-sœur ?... Non ! Je ne pouvais le croire ! Ça ne pouvait être vrai ! Ce Mark mentait forcément, après tout, il l'a fait pendant toute sa vie !

M'allongeant doucement sur le banc, j'attendis, longtemps, pour finir par sombrer dans le sommeil.

**

On me réveilla violemment. En ouvrant les yeux, je vis que c'était le fameux James, assassin de ma grand-mère et Number Two de Mark, qui venait de me ranimer en me poussant à m'en faire tomber de mon banc.

Le foudroyant du regard, il se contenta de me sourire narquoisement avant de m'attraper par la patte et de me tirer avec lui, menottant rapidement mes 4 pattes, de sorte à ce que toute évasion soit impossible.

L'étalon me poussa ensuite à avancer dans les sombres couloirs dans une salle que je connaissais bien : Celle où j'avais frôlé la mort la première fois.

Rien n'avait bougé ; Les tables à sangles, les instruments pointus sur les côtés...

On m'attacha alors à la première table et un poney en blouse blanche entra avec une seringue, me piquant avec.

Je grimaçai à cause de la douleur de la piqûre et le fusilla du regard.

« Qu'est-ce qu'il y avait là-dedans ?! » M'écriai-je, folle de rage.

« Un poison, semblable à celui tuant en 01h45. Sauf que lui, le fait en 3h45 et il brûle d'abord le sang, puis le gèle, et le rebrûle et ce, jusqu'à ce qu'on arrive dans les 15 dernières minutes où votre corps sera pris de convulsions. » Me répondit simplement l'étalon en s'asseyant, un café dans un sabot et un journal dans l'autre, attendant certainement cet instant.

Grimaçant, je me dis que ce n'était peut-être pas plus mal, qu'il serait temps pour moi de partir, partir rejoindre ma famille.

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Je haletai. Voilà 3h30 que je souffrais le martyr, je ne cessai de hurler, les larmes aux yeux. Ce n'était autre qu'un calvaire, mais c'était bientôt terminé. Dans peu de temps, je retrouverai ceux qui me sont chers et ne les quitterai plus jamais.

C'est alors que quelque chose se passa. La porte de la salle vola en éclats et une ombre se jeta sur le scientifique qui avait à peine eut le temps de cligner, l’assommant. C'était un poney encapuchonné, sûrement un mâle, vue sa carrure.

L'étalon se dirigea lentement vers moi et sortit une seringue de sa cape avant de me piquer. La douleur disparut instantanément. Je le dévisageai, perplexe, le regard devenant trouble. Lui, se contenta de me détacher et de me mettre sur son dos comme un vulgaire sac à patates, accourant ensuite vers la sortie. J'essayai de bouger, de me débattre, mais mes forces me quittaient un peu plus à chaque secondes. Rapidement, je tombai dans le sommeil.

**

Je courais, autour de moi, tout n'était que chaos, flammes, destruction, désespoir et mort. Oui, plus j'avançais, plus il y avait de morts. C'était dans une plaine, une plaine macabre sans fin. C'est alors que je trébuchai.

Me redressant difficilement, restant cependant à terre, j'eus un puissant haut-le-cœur. Devant moi, s'étendait le corps de ma mère, ses grands yeux vides fixés sur moi. Effrayée, je reculai en rampant jusqu'à heurter autre chose, tournant lentement la tête, je vis le corps de mon père. Je criai, me relevant pour me remettre à courir, trébuchant de suite sur un autre corps, celui de mon oncle, et un autre, celui de ma tante. Terrorisée, Je vis une paire d'oreilles violettes accompagnées d'un bout de crinière noire, dépasser d'un rocher. Les oreilles violettes et la crinière noire de Hope, j'en étais sûre. J'accourus, pleine d'espoir.

Arrivant devant le rocher, je m'écriai les larmes aux yeux, un grand sourire aux lèvres, folle de joie :

« Hope ! Comme je suis heureuse de te voir si tu sav... » Je me figeai soudain.

Devant moi, assis contre le rocher, il y avait bien Hope.

Ou du moins, ce qu'il en restait.

En effet, le corps de mon frère adoré était complètement désarticulé. Il était mort et ses yeux semblables à ceux de ma mère me fixaient.

C'est alors que derrière lui, je vis un arbre mort. Sur les branches, pendaient les corps de Saphir et Blue et, à côté, je vis un mouvement. Je vis Mark, ensanglanté de sang qui n'était pas le sien, un grand sourire aux lèvres, poignardant sans s'arrêter Shadow qui hurlait en me regardant en pleurant, désespérée. Comme lorsqu'elle était petite et qu'elle venait de faire un cauchemar.

Un autre hurlement se fit entendre.

Mon hurlement.

**

Je me réveillai en sursaut, me redressant en criant.

Me rendant compte que tout n'était qu'un horrible cauchemar, je tentai de me calmer, haletante, me rendant finalement compte que j'avais mal à la tête, plus précisément au front, je compris vite pourquoi en entendant une plainte sur ma droite.

Tournant la tête, je vis un étalon. Un batpony plus précisément, reconnaissable avec ses oreilles, ses crocs, ses yeux et ses ailes de chauves-souris. Un mâle bleu nuit aux ailes de cuir noires donc avec de multitudes de cicatrices, une crinière et une queue noire suie aux pointes rouges bordeaux et des yeux rouges sang. Sa cutie mark, quand à elle, représentait une pleine lune avec une sorte de silhouette devant. Je le dévisageai, sceptique. Les batponys étaient au service de Luna, ce n'était un secret pour personne et, très fidèles à leur princesse, ils étaient traqués et tués par les mercenaires pour « trahison » même si, pour le coup, ils ne leur ont jamais été fidèles... Le fait est que leur population avait grandement baissée. Si c'était lui qui m'avait délivré, pourquoi ? Pourquoi ainsi risquer sa vie ? Non seulement il avait libéré une prisonnière du roi lui-même, cela en s'infiltrant dans la base de ses chers mercenaires où il était présent, mais en plus il faisait parti de la race chassée par le roi.

C'était du pur suicide !

Enfin, le mâle cessa de se tenir le crâne et, tandis que je continuai de tenir l'endroit de l'impact, légèrement sonnée, lui s'avança vers moi doucement, pencha la tête pour m'observer en plissant les yeux, me faisant légèrement rougir, puis, recula la tête, le regard froid.

« Bon, mis-à-part que tu sais donner des coups de boule sans t'excuser, je vois que tu n'as rien. »

Déclara-t-il d'un ton tranchant, cependant, ce ton n'était ni hostile, ni colérique, ni quoi que ce soit de ce genre là, juste, l'étalon avait un ton glacial naturellement. Je devinai derrière un caractère froid et un lourd passé.

« Hum... je... d-désolée... » Commençai-je à bafouiller en baissant le regard, écarlate, gênée comme jamais, après m'être rendue compte de sa remarque sur le « coup de boule ». « Je... je faisai un cauchemar et... et ça m'a tellement fait peur que...

-Ouais, je sais. » M'interrompit-il en levant le sabot. Confuse, je le dévisageai à nouveau.

« On t'a entendu crier à l'autre bout de la base donc j'imagine que tu faisais un cauchemar, c'est d'ailleurs pour ça que je suis venue te voir, pour voir si tout allait bien malgré les cris de porc égorgé. »

Reprit-il, le ton toujours aussi glacial. Baissant à nouveau la tête en rougissant, je ne savais plus où me mettre, tandis que lui reprenait encore une fois en me tendant le sabot :

« Moon Glow, chef de la base rebelle de Baltimare enchanté. » Je pris son sabot, intimidée. J'avais donc affaire au chef des rebelles de Baltimare... Ce n'était pas celui de Canterlot qui était la plus grosse base rebelle mais tout de même !

« A-amethyst Wish... Enchantée...

-Oui je sais. T'es la fille de Ysé Destiny. Je sais. » Me répondit-il aussitôt. Je le dévisageai à nouveau tandis que lui, se dirigea vers la porte.

« Tu peux marcher ? » Demanda-t-il soudainement, s'arrêtant et me regardant du coin de l’œil. Hochant la tête dans un signe affirmatif, me sentant plus en forme, je me levai doucement, mes pattes tremblèrent d'abord légèrement sous mon poids, mais, elles se reprirent rapidement.

Je suivais donc l'étalon à travers la base, un enchevêtrement de tentes, nous ne devions pas être à la réelle base mais en route, en même temps, Baltimare était assez loin de la ville humaine... Nous arrivions finalement dans une tente où la lumière tamisée me permit de reconnaître un pégase violet à la crinière noire, aux yeux vairons, l'un bleu et l'autre violet, qui avait une patte métallique et une aile faite de flammes bleues en guise cutie mark. Mon cœur ne fit qu'un bon.

« Hope ! »