Chapitre 2. La Gueule du Loup.

Je regardai la ruine dans la quelle j'avais passé les 15 dernières années de ma vie avec les seuls êtres qui m'étaient cher, voler en éclat, les larmes aux yeux. Je ne voulais pas y croire, ça ne pouvait être vrai.

Et pourtant...

C'était la troisième fois que j'avais frôlé la mort, pourquoi fallait-il toujours que ce soit lors de mon anniversaire ? Pourquoi fallait-il toujours que je perde ce qui m'est cher ? Peu avant ma naissance, c'est ma tante que tout le monde adorait qui a disparu, à mon septième anniversaire, c'est ma mère, mon père, mon oncle, mes tantes et ma cousine et maintenant, c'est, mon frère, ma sœur, ma cousine et mon cousin, ceux avec qui j'ai toujours vécu. Bon dieu mais... pourquoi ?...

Les mercenaires m'emmenaient tandis que je me laissai faire, molle, flasque, pratiquement sans vie. En fait, je ne voulais plus vivre, ces histoires de libération, de vengeance... J'en avais assez, en 15 ans, nous n'avons jamais rien pu faire et rien n'avait bougé, alors, autant mourir, mourir et aller retrouver tout ceux qui me sont chers.

Cependant, les étalons ne semblèrent pas l'entendre de cette oreille. Me tenant toujours aussi fermement, ils montèrent dans une machine devenue maintenant connue des Equestriens, l'hélico-caméléon et, toujours avec leur pistolets braqués sur moi, ils m'ordonnèrent de ne pas faire un geste. Je fus tenté pendant un instant de leur désobéir, dans l'espoir qu'ils m'abattent, mais compris qu'ils se contenteraient de tirer dans une patte ou autre, sois, une partie qui ne me tuerait pas mais me ferait juste un mal de chien. Après tout, ils ne devaient pas vouloir me tuer autrement, ils l'auraient déjà fait.

J'attendis donc, silencieusement, tandis que leur engin fendait l'air.

**

Finalement, l'hélicoptère se posa et nous en sortîmes. Rapidement, on me leva sur mes deux pattes arrières et on me força à avancer, les sabots avant solidement menottés. On entrai alors dans un grand immeuble gris de 50 étages, le Q.G. des mercenaires. Leur chef, Mark, avait beau régner sur Equestria, il avait décidé de garder ce bâtiment avec ces mercenaires, malgré les nombreux gardes royaux qu'il avait à disposition, selon lui, ces « mercenaires » valaient beaucoup mieux que les gardes.

Une fois dans le bâtiment, nous marchâmes longtemps dans de longs couloirs et, arrivâmes finalement devant un ascenseur très simple dans le quel nous entrâmes. Une fois au 50ème étage, nous parcourûmes un autre couloir et, stoppant finalement devant la porte qui était tout au bout du couloir, l'un des mercenaires toqua à la porte. Un « entrer » se fit entendre, et, poussant la porte, nousn découvrîmes un bureau d'un luxe gigantesque, le plus luxueux que j'ai jamais vu. Derrière le bureau en ébène avec le plateau en or, se trouvait un homme paraissant assez jeune d'apparence mais ayant en réalité dans les 50 ans, les cheveux bruns et les yeux bleus, il me fit un grand sourire en intimant aux mercenaires de sortir après qu'ils m'aient assis en face de son bureau, sur l'une des chaises en or avec leur coussin de soie. Une fois les deux étalons sortis, Mark prit la parole.

« Amethyst ! Comme ça faisait longtemps ! Tu ressembles de plus en plus à ta mère ! Comment va-t-elle d'ailleurs ? Oh non attends, je l'ai tué excuse-moi, tu ne peux pas le savoir. »

Je lançai un regard noir comme la plus noire des nuits à cet homme immonde tandis que lui, hilare, prenait sa forme d'étalon brun à la crinière noire et rouge et aux yeux bleus.

« C'est marrant, tu as exactement le même regard qu'elle avait lorsque ma chère Eden a tué ton père et moi le père de ton frère et ta sœur.

Je le dévisageai, incrédule, le père de mon frère et ma sœur était également le mien et, comme il venait de le dire, c'est lui qui l'avait tué, pas cette maudite scientifique qui elle, a tué mon oncle, je l'ai vu tout de même !

« Je vois à ton regard que tu ne comprends pas, ça ne m'étonne pas, aussi longue à la détente que cette chère Ysé. Je me souviendrai toujours de la tête qu'elle a fait lorsqu'elle a découvert que j'étais le chef des mercenaires et que Yan et Eden travaillaient pour moi ! Si je te dis que Shay était en fait ton père et qu'Edward n'était pour toi qu'un parfait inconnu, feras-tu la même tête ? »

Je me figeai sur place, mon sang ne faisant qu'un tour, mes yeux s'écarquillant à vu d'oeil et mon teint blêmissant d'un coup, apparemment, la question de Mark dut être positive vu qu'il éclata de rire.

« Cette chère Ysé, sa tête à mourir de rire a belle et bien survécu et ceux, même après sa mort ! »

Je ne pouvais plus bouger, me contentant de regarder l'étalon, ébahie.

« Non... c'est impossible... ça ne peut pas être vrai... » Marmonnai-je, les larmes me montant aux yeux. Comment ont-ils pu me faire ça, comment ma mère a pu me faire ça ?! Et ne jamais m'avoir rien dit ?! Pourquoi ?!

« J'imagine que tu t'interroges, mets-toi à la place de tes parents un instant, comment leur fille aurait réagi en apprenant qu'elle n'était que l'union d'un amour incestueux ? Elle aurait été détruite ! Aussi ont-il préféré ne rien dire, espérant que tu n'apprendrai jamais la vérité. »

Ça me paraissait logique, oui...

« Bien, maintenant que ça c'est dit, je vais en venir au sujet principal de ta visite. » Reprit l'étalon en s'asseyant dans son siège luxueux.

« Vois-tu, je vais te proposer un marché très simple : Sois, tu me donnes tes plans de rebellions maintenant et jure de rejoindre mes rangs en tant qu'espionne, sois, tu meurs. Choisis bien. »

Je dévisageai à nouveau le mâle. Mes plans de rebellions ? Quel plans de rebellions ? Et espionne de quoi au juste ? J'avais beau essayer de comprendre, je ne voyais pas. Certes, Hope, Shadow, Blue, Saphir et moi-même avons juré que nous vengerons nos parents un jour et que, quoi qu'il arrive, nous ferons tombé ce monstre, mais nous n'avons jamais établie de réel plan, trop occupés à nous soucier de notre propre survie.

« Je... je ne vois pas de quoi vous parlez... »

Le sourire du jeune homme s'effaça et il me fusilla du regard.

« Amethyst, je ne plaisante pas. Donne moi ces plans, maintenant;

-Mais puisque je vous dis que je ne les aient pas ! Je ne sais même pas de quoi vous parlez !

-Tu le jures ? » Demanda-t-il sur un ton dangereux, je soutins son regard sans ciller.

« Sur ma vie !

-Alors, qu'il en soit ainsi. »

In tapa des sabots et les deux mercenaires rentrèrent à nouveau, m'attrapant en m'attachant solidement les pattes arrières et le museau et me mirent sur leur dos, me traînant vers la porte.

« Quel dommage que tu sois aussi borné que ta mère. »

Lâcha Mark dans un dernier soupir avant que la porte ne se ferme derrière nous.