La pégase se retourna vers les deux fermières avec des dizaines de questions à leur poser, mais Apple Bloom devança toute interrogation :
- Oui le passage secret au milieu de la cuisine était obligatoire. Depuis que nous pouvons embaucher des escl… du personnel à bas coût, nous avons tellement d’argent que nous ne savons pas quoi en faire. Mais on te fera faire le tour du propriétaire. Après tout, si tu veux travailler avec nous, tu dois t’y sentir comme chez toi. Mais avant tu dois rencontrer le chef.
L’élévateur se stabilisa quelques minutes après cette réponse catégorique. Deux énormes portes coulissantes s’ouvrirent alors, dévoilant un gigantesque complexe souterrain. Des voyants clignotants s’agitaient fébrilement à chaque endroit, de gigantesques écrans d’ordinateur éclairaient les lieux, faisant défiler des informations chiffrées en continu. En progressant dans ce lieu labyrinthique, Scootaloo put se rendre compte que les secrets des Apples ne s'arrêtaient pas à la recette de tartes pommes de la défunte grand-mère de la famille, mais aussi à l’endroit où ses deux gardes du corps l’accompagnaient, composé d’une multitude de pièces, toutes plus différentes les unes des autres.
Dans l’une d’entre elles, des centaines de plats plus coûteux les uns que les autres défilaient pour venir remplir le ventre de poneys vêtues de costumes ; dans une autre, des chercheurs se démenaient autour d’un bocal rempli d’un liquide jaunâtre qui semblait s’agiter tout seul, comme s’il était vivant. La pégase orangée détourna ensuite rapidement son regard d’une nouvelle pièce, dégoûtée par le spectacle dégradant qu’elle y vu : un mélange écœurant d’étalons dénudés inhalant une poudre blanche sur la croupe de juments tout aussi peu vêtues.
Le trio ne rencontra aucune autre salle avant d’avoir parcouru quelques mètres dans un couloir tapissé de centaines de photos de juments, toutes portant la mention “tableau de chasse”. Si la jeune pégase comprenait bien, les personnes représentées ici étaient, ou furent, les conquêtes du propriétaire des lieux. Bien que ce genre de pratique la répugnait, Scootaloo devait bien admettre que l'être à l’origine de ce palmarès devait être vraiment doué, ou un sacré menteur, pour afficher autant de têtes à sa liste. Mais elle n’avait plus le temps d’y réfléchir, quelque chose lui faisait sérieusement envisager une rencontre prochaine avec le maître des lieux.
Entourée de ses accompagnatrices, la pégase arriva enfin au bout du gigantesque couloir. Face à elle se dressait une porte composée de deux gigantesques battants. A l’œil, elle songea que ceux ci devaient être composés de métaux précieux mais, n’en sachant pas plus en terme de minerais, elle se contenta d’admirer les centaines de pierres précieuses, aussi grosses qu’un sabot,pour savoir que ce genre d’entrée coûtait plus cher que ce que son salaire de wonderbolts ne lui permettrait jamais de s’offrir. Poussant timidement les battants, Scootaloo entrevit un gigantesque bureau, exemple même d’un lieu plus souvent utilisé pour les démonstrations sordides de débauche que les séances sérieuses de travail. Ça et là gisaient des bouts de costumes ainsi que les cadavres disloqués et vidés des bouteilles d’alcool. Sans compter sur les quantités astronomiques de poudre blanche dispersées un peu partout, qui n’avaient très certainement pas servi à faire de la pâtisserie.
Le chef de tout ce complexe se tenait derrière son bureau, assis dans un fauteuil noir luisant,certainement de la fourrure de jument lunaire, et se tenant dos à la porte. Lorsque Scootaloo se décida enfin à rentrer dans la pièce, il fit pivoter son siège afin de se tenir face à elle, le tout en caressant l’humain de compagnie assit sur ses genoux. Un petit sourire en coin apparut sur ses lèvres, et il chassa l’animal du bout du sabot. Celui-ci partit alors se cacher dans un des meubles de la pièce en grognant. Il prit un air soulagé avant de lui dire:
-Eeyup !
Scootaloo se tourna vers AJ et AB, complètement consternée, celles ci semblaient parfaitement comprendre les tournants de la conversion et se contentaient de hocher la tête en signe d'acquiescement. L’étalon rouge attendait une réponse, ses sabots frappant sa poitrine en signe d’impatience. L’humain, chassé quelques secondes plus tôt, réapparut en sortant de derrière le mini bar. Ceci surprit une énième fois Scootaloo, que toutes ces choses étranges commençaient à agacer, pas seulement pacque ledit humain était vêtu d’une armure couverte de symboles étranges ou arborait une arrogante moustache. Non. Surtout parce que le minibar était incrusté dans le mur, est que de ce fait, elle commençait à très légèrement paniquer. L’humain coupa court à la crise de panique de Scootaloo en prenant la parole, avec un fort accent, plus proche du patois yack que poney, le tout en triturant sa moustache du bout des doigts.
-Veuillez m’excuser ma chère, j’aurais dû vous prévenir avant. Je suis Don José de la Vega, autrement appelé Don Quichotte. J’étais en quête de moulins à vent quand je suis arrivé en ces lieux. N’ayant ni toit ni argent, monsieur Bag Mic me recueillit alors que j’en étais réduit à manger les lanières de mon équipement. Il me donna ce poste, une maison, et de la compagnie, continua-t-il en pointant du doigt un énorme tas de peluches bariolées. Je suis donc l'interprète de sir Bag Mac. Et c’est moi qui me chargerai de vous transmettre ses paroles. Mes amis se chargeront eux de vous procurer de quoi vous déshydrater.
Le bipède ne semblait pas posséder la totalité de ses capacités cognitives, encore moins un semblant de raison. Dans tous les cas, une petite table attendait Scootaloo à côtés des multiples peluches. Elle y prit donc place en attendant que le maître des lieux reprenne la parole.
La pégase ne saisit pas précisément tous les tenants et les aboutissants de la discussion, celui étant censé lui procurer une traduction des termes du terrestre massif était surtout occupé à donner à boire à ses multiples poupées. Après plus d’une dizaine de minutes plongée dans un silence pesant, ponctué des multiples hochements de têtes du poney pourpre et des bruits de dinettes de l’étrange bipède barbu, ce dernier se leva, prenant Scootaloo par le sabot avant de la guider en lui faisant comprendre que tout lui avait été expliqué. Et même si la pégase n’était pas sans connaître le pouvoir de communication des gestes, l’impression qu’elle venait de regarder deux êtres plongés dans des délires schizophréniques ne la quittait pas. La bave coulant le long de la joue de son accompagnateur n’aidant pas forcément à la rassurer davantage.
Les deux comparses traversèrent le complexe dans le sens contraire, reprenant place dans l'ascenseur. La montée se fit, encore une fois, dans le silence le plus complet. Mais plus la plateforme approchait de la surface, plus Don Quichotte était secoué de tremblements, et Scootaloo surprit les yeux de la créature réaliser plusieurs vrilles dans leurs orbites. Une dernière secousse se fit sentir avant que les volets métalliques se rabattent, les laissant pénétrer dans la pièce à vivre de la ferme. Scootaloo eut à peine le temps de mettre un sabot hors de la machine que l'humanoïde s’élançait déjà à l’étage, avant d’en redescendre tout aussi rapidement, un énorme carton à la main.
-Pourquoi avez êtes vous donc allé chercher… Ceci ?” Lui demanda la jument.
-La raison est toute simple ! Dans ma vie d’aventurier, j’ai eu moultes occasions d’échapper aux moulins à vent ! Et j’ai tout récemment découvert que se cacher sous un carton les empêchait de nous détecter. Alors ne me rejoignez pas si vous le souhaitez, mais je ne pourrais pas garantir votre sécurité.
-Mais… Vous me dites y échapper, mais en avez vous seulement rencontré en ce pays ?
-Non, pas le moindre… Mais n’est ce pas la preuve que mon habile stratagème est efficace ?
Il y avait dans ce raisonnement un petit quelque chose qui échappait à Scootaloo, mais elle devait admettre ne pas pouvoir le contredire.
L’homme plaça alors son armure cartonnée sur lui-même, faisant en sorte qu’elle le recouvre entièrement, puis, tout en invitant la pégase à le suivre d’un mouvement de la main, il sortit de la maison. La pouliche se retrouva alors à suivre sur plusieurs mètres un carton tremblotant qui s’immobilisait à un rythme régulier, effectuant des déplacements rapides entres les bâtiments. Personne à part elle ne semblait y prêter attention, les griffons vacant à leurs occupations, certains en portant d’autres sur les épaules, d’autres encore déplaçant des monceaux des viandes, probablement destinés aux carnivores des royaumes de l’est. Le carton furtif poursuivit donc sa route, menant Scootaloo jusqu’aux portes d’une petite grange toute de bleu peinte. Mais le qualificatif coloré semblait déplacé tant la teinture de la palissade tirait vers le vert algue. La bâtisse vermoulue rebutait la jeune pégase, mais Don affichait un sourire radieux, tout content qu’il était de son cadeau. Sans plus attendre, il replia le carton, le déposa contre la palissade et pénétra comme une flèche dans le bâtiment, entraînant la pégase avec lui.
L’endroit était… Resplendissant. Un véritable oasis au sein de la ferme la plus mal famée de l’empire Equestrien. Les murs extérieurs cédaient ici la place à de magnifiques contreplaqués en bois de timberwolfs, brillant de milles feux. Les canapés en cuir de dragon étaient posés dans un séjour éclairé par un gigantesque lustre recouvert de glycines tourbillonnantes. En y regardant de plus près, Scootaloo put s’apercevoir que c’était de la plante que provenait ladite lumière. Don la guida jusqu’à une petite chambre contenant un lit big mac size et deux petites tables basses. Pour peu elle se serait crue dans un des luxueux hôtels de ManeHattan. Puis elle se rappela qu’elle n’y avait mis les sabots qu’une seule fois, et que son hôte de l’époque ne lui avait accordé que le tapis au pied du lit, au moins le mini-bar semblait lui aussi présent. Qui sait ? Il pourra peut être l'aider à supporter de potentielles nuits remplies de ses cauchemars quotidiens.
Le bipède s’était déjà retiré lorsqu’elle eu finit de ranger ses affaires dans les placard à sa disposition. Elle prit donc la décision de poursuivre son exploration des lieux. Après tout, elle allait les occuper encore quelque temps. Autant y prendre ses marques.
Deux portes restaient donc à sa disposition, la première menait à une salle de bain pourvue d’une cabine de douche assez large et d’un petit lavabo. La seconde était fermée mais portait une inscription nommée “salle de jeux”. A côté de celle ci était accroché un petit post-hit, Scootaloo y déchiffra péniblement des mots comme “mots” et “jaune”, mais cela s’arrêtait là, celui qui avait inscrit ceci ne savait vraisemblablement pas bien se servir de sa corne. La porte étant dépourvue de la moindre serrure, elle dut se résoudre à ne pas pénétrer dans cette pièce mystérieuse pour le moment.
Tout était parfaitement propre, la pégase avait appréhendé l’état des lieux après la visite qui lui avait été offerte dans les bureaux de Big Mac, mais ici, rien à signaler qui put la déranger ne serait-ce que quelques instants. Soulagée, elle prit la direction de la salle de bain afin de se rafraîchir. Elle n’en dormirait que mieux.
L’eau glacée glissait sur les plumes et le pelage de la pouliche, La douche semblait avoir été parfaitement conçue, elle pouvait même y déployer ses ailes. Le seul mystère qui subsistait était celui des trois coquillages incrustés dans le mur. Le froid mordant sa peau lui fit le plus grand bien après cette journée… particulière. Elle s’attendait presque à voir surgir l’étrange bipède qui l’avait guidée jusqu’en ces lieux. Vivifiée par cette douche bienvenue, elle enroula une serviette autour de sa croupe, et avança jusqu’au mini-bar. Bien que le concept lui plaisait toujours autant, elle s’avoua à elle même détester le processus pour les ouvrir. Les plus modernes possédaient un détecteur de sabots, mais celui ci tenait davantage de l’antiquité que du bijou technologique. Attrapant la poignée avec les dents, elle tira dessus afin de pouvoir accéder aux nectars tant convoités. A sa grande surprise, le bar était pleins de flacons contenant toutes sortes d’alcool, leur seul point commun étant le prix qu’ils semblaient avoir. Passant de la liqueur de cocatrix à la vodka de testostérone draconique, il y avait de quoi convaincre n’importe quel poney sain d’esprit d’acquérir un cancer du foie.
Jetant son dévolu sur une petite bouteille de rhum d’ailes de parasprite, elle referma le bar d’un coup de sabot avant de se servir dans un des verres de la cuisine. Une fois le fruit de son désir en sa possession, elle prit la direction de la chambre. Bien trop occupée à ne pas renverser son verre, Scootaloo ne fit pas attention à la table basse, mais put la ressentir. Son genou avant vint heurter de plein fouet l’angle du meuble maléfique. La douleur transperça la pégase de part en part, se diffusant dans le moindre recoin de son organisme. Avant elle était une sportive, maintenant elle ne serait peut être bonne qu’à garder Ponyville. Dans tous les cas, elle n’eut que le temps de sentir le verre lui échapper avant de s’écrouler au sol et de s’évanouir, terrassée par la douleur.
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Ne te serais-tu pas un peu trompé dans l'ordre des mots ? Et est-ce normal que Don l'appelle Bag Mac ?