La journée fut assez calme aux vues des prévisions qu'avait fait Bonbon. Il était maintenant seize heures et à part une grosse vague de ventes vers midi, elle n'avait pas eu beaucoup de clients. Elle décida donc de fermer un peu plus tôt aujourd'hui, la fin de journée étant toujours un creux.
Après avoir rangé ses ustensiles, elle alla se balader en ville. Ça faisait longtemps qu'elle ne l’avait pas fait et il faut dire que ça lui faisait un bien fou. Elle se dirigea vers le parc de la ville, plus particulièrement dans un petit bosquet qu'elle avait découvert avec Lyra.
Lyra... Bonbon ne se souvenait plus la dernière fois qu'elle avait passé du temps avec elle. Depuis que ses cauchemars avaient commencé, elle n'arrivait plus à parler son amie normalement. Son esprit ne pouvait plus réfléchir en sa présence et elle avait commencé à trouver des excuses pour échapper à ces moments de gène.
Mais Bonbon se rendait bien compte que tout ça était dangereux pour leur amitié. Au fur et à mesure, elles s'éloignaient de plus en plus l'une de l'autre. Mais elle ne pouvait pas parler de ses cauchemars à Lyra. Ça serait trop gênant et elle ne savait pas comment le prendrait son amie.
Elle fut sortie de sa réflexion par des bruits de pas dans le petit bois autour du bosquet. Elle tendit l'oreille pour découvrir l'origine de ce bruit. Mais elle n'entendit rien.
« Sûrement mon imagination. »
« Bouh.»
Bonbon sursauta en criant et couru vers un arbre. Elle reprit son souffle et vit AppleJack couchée sur le sol en train de rigoler.
« APPLEJACK !!! » cria-t-elle « Ce n'est pas drôle, j'ai vraiment eu peur.»
« Désoler sucre d'orge mais c'était trop tentant, dit-elle, entre deux rires « quand je t'ai vu toute seule comme ça je me suis sentie obligé de venir te faire une petite frayeur.»
« Et ben, tu n'étais vraiment pas obligé, D’ailleurs qu'est-ce que tu fais ici.»
AppleJack se releva et remit, son chapeau « Je cherche quelqu'un donc je fouille chaque recoin du village. Et toi qu'est-ce que tu fais ici toute seul ? D'habitude t’es toujours avec Lyra. »
« Je... réfléchissais » répondit doucement Bonbon.
La fermière sentit clairement que quelque chose n'allait pas. Elle prit une grande inspiration avant de prendre un air plus sérieux.
« Tout va bien Bonbon ? » demanda-t-elle.
« Oui, ne t'inquiète pas AppleJack. Tout va bien pour moi » répondit-elle avec un sourire.
Elle mentait. AppleJack pouvait le voir. Le ton de la voix, les cernes sous les yeux, le sourire forcé, tout indiquait que quelque chose n'allait pas.
« Tu sais que mentir à l'élément de l’honnêteté n'est jamais une réussite ? »
Bonbon n'osait lever les yeux. Elle savait que si elle le faisait, elle ne pourrait plus échapper à la discussion qu'AppleJack essayait d'engager.
« Je t'assure que tout va bien, vraiment » dit-elle, en regardant le sol.
AppleJack se leva et vint s’asseoir juste devant Bonbon. Elle releva sa tête à l'aide son sabot et la regarda droit dans les yeux.
« Tu es sûre ? » dit-elle avec un regard attendrissant.
Bonbon ne disait rien. Elle regardait les yeux d'Applejack sans pouvoir s'en détacher. Ces yeux qui ne voulaient dire qu'une chose : « aie confiance, tu peux nous dire la vérité ». Et elle craqua.
« Non AppleJack, ça ne va pas bien. Pas bien du tout, » dit-elle les larmes aux yeux « je suis en train de perdre ma plus grande amie parce que je suis une idiote. J'ai peur AppleJack, peur de lui parler, peur qu'elle me déteste comme dans mon cauchemar. Alors, je reste seule, je l'évite dans l'espoir que tout s’arrête. Mais ça ne fait qu'empirer. »
« Calme-toi sucre d'orge, calme toi. Tu dis que tu fais des cauchemars ? »
« Toutes les nuits. Toujours le même. Mais je n'arrive pas à le comprendre alors je me réveille. »
« Et c'est vraiment toujours le même ? Il n'y a rien qui change ?»
« Rien du tout.»
AppleJack se leva et marcha un peu en marmonnant.
« Non, mais je te jure... de mes deux. Il ne fait pas son... Attend que je le retrouve, il va m'entendre.»
« Heu AppleJack, de qui tu parles ? » demanda Bonbon qui avait repris son sang-froid
« De quelqu'un qui peut t'aider et qui aurait dû le faire, il y a un moment. Suis-moi, il faut qu'on le retrouve et au plus vite. »
« Mais tu ne cherchais pas quelqu'un ? Tu n'as pas besoin de t'occuper de mon problème. » Lui fit remarquer Bonbon.
« Ne t'inquiète pas, c'est lui que je cherchais de toute façon. Et puis maintenant c'est personnel donc ton problème est le mien » lui répondit AppleJack
« Personnel ? »
« Je t'expliquerais tout à l'heure. Pour l'instant, suis-moi. »
Et c'est ainsi que les deux juments se dirigèrent vers Ponyville, l'une énervée, la tête remplie de questions.
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