Chapitre 6
Une fois dehors, Dimisit et moi nous déplacions, marchant dans les ruelles désertes. Je me mis à regarder son déguisement. C'était un pégase à la robe grise, sa crinière était argentée et sa marque de beauté représentait un petit coeur posé sur une paire d’ailes. Il s’en rendit compte, et me disait que c'était grâce à ça qu’il avait pu être recruté pour être mis au service de l’alicorne du pays de cristal. Je lui répondais d’un léger sourire, levant la tête pour regarder la nuit étoilée. Je me mettais à parler, regardant toujours la voûte lunaire. Je lui demandais si j'avais vraiment eu un lâché involontaire, ou si c’était à cause de la reine. Je détournai la tête, observant et ajoutant que c'était elle, que j'avais senti. C'était la reine qui avait posé son sabot sur mon épaule ? Sa réaction était assez étrange, il écartait les oreilles, l’air évasif. Je lui demandais si c'était elle qui m’avait endormi. Il baissa la tête, s'arrêtant avant de pousser un sifflement. Il me répondit que j'avais raison, que c'était à cause de la reine que j'avais perdu connaissance. Il rajouta que ça devait être pour éviter de voir la correction qu’elle avait infligée au combattant. Il me raconta que cette reine avait agi avec brutalité et sévérité. Elle l’avait frappé violemment, en lui hurlant dessus, que s’il osait lever la voix, ou le sabot sur un drone, qu’elle n'hésiterait pas à le bannir, ou l’enfermer au plus profond cachot de sa ruche et qu’elle n'oublierait. Qu'aucune reine ne l’empêcherait de le punir, il ne trouverait pas de refuge. Après de lui avoir ordonné de disparaître de sa vue, elle avait fait le sort aux fenêtres, pour que tous les insectes présent puissent se déplacer librement pour cette soirée en notre honneur. Les yeux grands ouverts et les oreilles battantes, je le fixais. Je lui demandais s’il se moquait de moi. Mais à son regard, je comprenais qu’il me disait la vérité. Je relevais la tête vers le ciel, demandant sans vraiment attendre de réponse si la princesse Luna était gentille. Ça serait ma première mission, et la plus difficile. Mais si j'arrivais jusqu’au terme de celle-ci, les autres seraient un jeu de larve. Mais au fond de moi, je ne pouvais que me dire que ça serait plus simple si elle était agréable. La fin de nuit se passa agréablement, Dimisit et moi étions allé jusqu’à un parc public, où on avait joué comme des poulains, puis on était rentré, chacun rejoignant sa demeure.
Quand j'étais rentré, ma mère était sur le seuil, m’attendant avec un petit bol de gelée qu'elle me tendait. Je le bus avant d’être soulevé par Fleur de lys, qui me posa sur son dos avant de se tourner, se dirigeant vers la chambre ou le nid douillet nous attendait. Une fois dans la chambre, elle me posa au centre du nid, me rejoignant et s’enroulant autour de moi. Une lueur verte la recouvrir, laissant apparaître l’insecte qu’elle était. Elle me disait de reprendre ma forme, qu'un sort avait été posé en permanence sur la vitre de la chambre, ce qui nous permettait d'être à l’aise. J'obéis, mais je me rendais compte que mon père n’était pas présent et je lui demandais la raison. Elle se mit à me faire plusieurs caresses, frottant son museau à mon encolure, commençant à me mordiller. Ce que j'appréciais et me faisait lâcher quelques sifflements avant de l’entendre me dire qu'il attendait dans son bureau. Je relevais la tête et écartais les oreilles l’air surpris, comprenant ce qui allait se passer. J'essayais de me relever pour m'apprêter à fuir vers le bureau pour rejoindre Francipan. Mais Fleurs de lys me bloquait entre ses sabots, repliant mes pattes contre mon abdomen pour me garder au fond du nid, quand je ressentais la première léchée. Je lui disais de me laisser, que je m'étais déjà toiletté il y avait une semaine, et que je devais juste être un peu poussiéreux sur les ailes et la carapace. Mais la femelle resserrait son étreinte, me répondant que j'étais son fils, et que jamais elle me laisserait aller au palais sans m’avoir nettoyé de la corne à la chevelure de queue et que ma fourrure était couverte de terre et qu’elle avait intimé l’ordre à son mâle de rester dans son bureau, que je ne pouvais pas aller me terrer entre ses pattes pour me protéger.
C’était quelque que chose qu'on savait. Même si les créatures comme moi étaient plus battues que toilettées par une femelle. Mais on savait que les mâles protégeaient leurs petits, surtout quand celui-ci ne désirait pas être lavé par une langue fourchue qui avait la sale manie d’aller jusqu’au moindre recoin de notre anatomie. Malheureusement pour moi, je venais d’être adopté par une changeline qui avait toujours désiré avoir des petits. Mais la femelle qui était devenue ma mère ne pouvait donner la vie, et quand elle me decouvrit, l’idée de me prendre comme larve leur était venue, comme quelque chose de normal, même si j'étais un drone.
Quand Francipan eut enfin l'autorisation de sa femelle de nous rejoindre, il me découvrit entre ces pattes, blotti contre son abdomen. Ma fine carapace était d’un beau bleu et la fourrure noire était en épis, il fit un léger sourire en se doutant que sa femelle avait vraiment dû s'attarder sur celle-ci. Entrant dans le nid, il se blottissait contre moi, avant de frotter son museau contre ma corne. Il déposait l’une de ses ailes sur mon dos avant que Fleurs de lys en fasse de même, créant une couverture. Mon père se penchait, me disant qu'il était fier d’avoir une petite larve, et ce qui le rendait encore plus heureux, c’était que j'allais être au service de l’alicorne. Ma mère ajoutait que je pourrai absorber quelque chose de plus puissant, et que celle-ci ne s’en rendrait pas compte. La sensibilité des alicornes était différente de celle des poneys, qui dès qu’on absorbait trop ressentaient comme une fatigue, un malaise. C’est pour ça qu'on ne devait jamais rester sur un poney trop longtemps. Après ces explications rapides, je m'endormais avec une question en tête, mais mes parents m’avaient clairement fait comprendre que je devais me reposer, car à chaque fois que j'essayais de parler, ils plaçaient leurs sabots sur mon museau, me disant que je devais dormir, demain serait un grand jour pour moi, sans compter que mon travail serait de nuit, donc, il me fallait me reposer. Ce qui me gênait , c’était qu’ils ne me laissaient pas demander, et surtout que je redoutais cette nuit. Ma reine avait interrompu son intrusion dans mon sommeil si brutalement, que je me demandais si j'avais fait une bêtise, ou bien si elle était déçue de moi. Je n'avais aucune réponse, et personne ne pouvait me le dire. serais-je puni ? Avais-je fait quelque chose de mal, ou bien avait-elle appris que des changelins avaient adopté comme leur larve. J'avais peur de savoir, peur d’être banni. Ma reine me manquait, et j'avais l’impression que ce qu'elle me disait n’était pas vrai, me mentait-elle pour que je fasse mon devoir, récupérer des sentiments ? Que se passerait-il cette nuit ? Je redoutais le moment où mes paupières allaient se fermer.
À ma grande surprise, je rouvris les yeux et constatai que j'étais entre les sabots de mes parents, ils dormaient encore et la lumière du petit jour réchauffait leur carapace et leur fourrure sombre. Je déposai un baiser sur chacun de mes parents et m’extirpai d’entre leurs membres pour aller jusqu'à la fenêtre. Il était encore tôt, et pour la première fois depuis mon arrivée à Canterlot, je prenais le temps de regarder par la fenêtre, voir comment était le matin, dans une si grande ville. Il y avait peu de poneys dans les rues, et ce que je pouvais voir, c’était des gardes qui finissaient leur ronde, certains équidés étaient eux aussi à leur fenêtre, qu’ils avaient ouverte pour laisser la brise matinale aérer leurs demeure, mais ce qui me fit ouvrir la gueule d’étonnement, c’était les pégases, ils volaient et allaient frapper des nuages sombres et gris, laissant les blanc à leur place ou les déplaçaient en utilisant leurs sabots avant. Je pouvais remarquer que certains de ces pégases avaient une tenue, d’une couleur bleue qui les recouvrait intégralement, et portaient des lunettes pour se protéger du vent. Ce que je trouvais stupide, c’était que les équidés volant que j'avais rencontré avaient des cils bien plus grand, ce qui leur permettaient de voler, même avec des vents puissants. Finalement, avant de me retourner pour tomber sur mes quatre sabots, je me disais que ça devait faire partie de leur coutumes. Un accessoire comme un autre.
Je profitais de ce moment de quiétude pour visiter un peu cette grande demeure. En quelques jours, beaucoup de choses m'étaient arrivées, mais je n'avais pas pu m'adonner à mon passe-temps favori, aller où je n'avais pas vraiment la possibilité. Dans la ruche, j'avais pu en agissant comme cela visiter toutes les alvéoles, bien que je finissais toujours frappé par leurs occupants, me traitant et me sifflant dessus. À vrai dire, ce passe-temps était plutôt douloureux, et quand j'entendais les changelins ou bien ma reine dire que les drone devaient obéir et faire ce qui leur était attribué, ça me donnait envie de faire le contraire, enfin, jusqu'à un certain point. Je n'aurais jamais désobéi à ma créatrice, celle qui d’un coup de sabot pourrait m'effacer, mais les autres insectes, je faisais mine, et dès qu’ils me tournaient le dos je le faisais. Mais ici, chez mes parents, tout était différent. Ici, je n'étais pas battu, mais caressé. Je n'étais pas détesté, mais aimé, on me félicitais. En y repensant, ma reine aussi me l’avait dit dans cette vision ou ce rêve. Je ne sais pas quel nom donner réellement , et que c’est moi qui le désirais, que je rêvais et imaginais des choses, au point de douter et de me demander si ce que je faisais était mal. La meilleure des chose à faire, était de visiter rapidement la maison, et ensuite prendre un bon déjeuner. J’avais donné rendez-vous à Dimisit dans le grand parc, en-dessous du palais, je passerai une journée en sa compagnie, et je pourrai recueillir beaucoup de sentiments. Mon jeune ami m’avait dit qu’il avait aussi un endroit où tout changelin devait aller. J'étais vraiment pressé de le découvrir, il avait été assez réservé sur cette endroit, et ça avait éveillé ma curiosité.
J'entendais des bruits de sabot, alors que je m'étais aventuré dans une pièce où plusieurs rangées de parchemins et de grands livres se trouvaient. Quand je me retournai, je découvris Fancypants, il s'arrêta à ma hauteur et du regard observait les parchemins. Sans me regarder, il me disait que ça lui avait pris plus de vingt ans de sa vie, dans ces document, tout ce qui concernait les poneys quelle que soit la race, tout ce que je désirais savoir, je le trouverai dans ces rouleaux. Que ce soit la réaction des pégases, avec leurs ailes, ou bien celle des terrestres. Tout avait été noté, et décrit. Tout ceci allait être copié, et envoyé à toutes les ruches. Se tournant vers moi, un léger sourire au museau, il rajouta que sa mission était finie, et que maintenant, tout son temps, il le consacrait à sa femelle et à moi. Je sautai sur mes pattes avant, une grande fierté et de le joie s'était emparées de moi, mais je baissai les oreilles ce que mon père vit, il me demanda pourquoi. Sans vraiment relever la tête, je lui répondis qu’une fois ma mission terminée, je devrais rentrer à la ruche. Je n'étais qu'un drone, et que je n'étais pas libre de mes mouvements. J'étais né pour transporter la gelée, pour qu'elle soit transformée en cristal, et qu’une fois ma mission finie, je reprendrai mon poste et que les chances que je ressorte de la ruche un jour... Je ne finis pas ma phrase, et mon père me prit entre ces sabots, me cajolant, il se mit à me parler, me gardant entre ses pattes, me disant que si ça devait être comme ça, et bien que sa femelle et lui, iraient vivre dans ma ruche, chaque changelin pouvait prononcer une demande à une reine, quelle qu’elle soit, et qu'elle ne refusait jamais de pouvoir récupérer un nouveau sujet.
Quelques heures après, je quittai la demeure de mes parents, ils m’avaient parlé, et il m’avaient réconforté. Mes parents étaient prêts à me rejoindre dans la ruche de ma reine, c’était quelque chose d’incroyable, mais aussi une preuve de leur amour pour moi. Être prêt à quitter leur propre matriarche pour en servir une autre qui leur était complètement inconnue, juste pour être près de leur larve. Après avoir parcouru le court chemin qui me conduisait au parc, j'aperçus le pégase gris, Dimisit était à l'entrée, prêt du petit portail ou on pouvait remarquer le dessin d’une licorne sur la grille. Après s’être salués, on entrait à l'intérieur des jardins, en ce petit matin, les couples étaient de sortie, et de nombreux poulains galopaient et volaient dans toutes les directions, ils jouaient à un jeu avec une balle et pour certains, munis de corne s'essayaient à la magie. Dimisit et moi étions allongés dans l’herbe, regardant les poneys. On pouvait présenter toute sorte de sentiments, certains était très agréable, mais dans tous ces équidé, on savait qu’il y avait aussi des insectes, certains nous regardaient un instant, nous faisant un léger salut de la tête avant de continuer leur récolte et leur chemin, d’autres, avançaient en compagnie de poneys, jetant un rapide coup d’œil vers nous. J'étais sur le point de demander à mon ami quand il allait me conduire à cet endroit dont il m’avait parlé, quand mon regard croisa celui d’un garde. Il s'arrêta et se mit à nous regarder avant de s'avancer vers nous. C'était une licorne à la robe gris clair et à la chevelure blanche, son armure le recouvrait pratiquement et il portait un écusson, ressemblant à un soleil. Mes oreilles se redressaient, il ne dégageait aucun sentiment, c’était un insecte aussi. S'arrêtant face à nous, on se redressa sur nos pattes. Enfin, Dimisit, qui était assis sur sa croupe, regarda l’insecte déguisé. Il nous salua et nous demanda si on avait des nouvelles sur la reine qui était en ville. Chacun d'entre nous se regarda un instant avant de répondre d’un seule voix : non.
Sans vraiment réagir à notre réponse, il tourna légèrement la tête en direction du palais qui dominait la cité, nous disant que malgré qu’il était garde, il n’avait aucune nouvelle de ce qui se passait au palais, parce que son poste consiste en la surveillance des lieux publics comme le parc. Mais qu’il se sentait seul, il était le seul insecte dans sa garnison, et qu’il aimerait avoir de la compagnie. Dimisit et moi nous regardions un instant, avant d’interpeller le changelin. On lui proposa de venir avec nous, on allait passer la journée à récolter. Le garde à cette proposition nous fit un sourire, comme si notre offre l'intéressait, mais il tourna la tête vers un groupe de poneys, c’était son équipe. Il nous répondit qu’il aurait apprécié rester la journée avec nous, mais en temps que garde solaire, il ne pouvait pas laisser ses collègues, mais qu’il pourrait nous rejoindre après son service, dans deux heures. On se mit d’accord, et on l’attendrait ici, ensuite on irait à l’auberge. Le garde déguisé releva les oreilles, nous souriant avant de nous remercier, et qu’il nous retrouverait ici. Se retournant, il rejoignit son groupe, semblant les appeler comme s’il les recherchait avant que le groupe ne disparaisse derrière une série de buisson. Je n'apercevait plus le changelin, je détournais mon regard vers mon ami, lui demandant, ce que c'était qu’une auberge. Dimisit me fit un sourire, disant que je verrai bien. Il s'allongea sur la pelouse, se tournant pour se mettre sur le dos, gardant la réponse bien secrète.
Pendant les deux heures qui suivirent, j'étais comme une puce, je désirais savoir ce que c'était l’auberge, mais en plus, un groupe de jeunes poulains avait choisi de jouer à quelques mètres de nous, ce qui me rendait assez euphorique, leurs sentiments étaient si forts, si doux à récolter, ce n'était pas de l’amour, mais ça en avait pratiquement le même goût, c’était envoutant, si bon à la fois. Leur joie, gaieté et leur ignorance faisait d’eux un agréable repas. Et pourtant, je devais me calmer, et garder la tête froide, sans trop leur prendre de sentiments. Je baissais la tête, regardant mon ami qui semblait lui aussi atteint par les poulains. Il émettait de légers cliquetis, assez discret, et semblait vouloir jouer aussi, il avait pris ma chevelure de queue entre ses pattes et s’amusait à la manger. Quand il se rendit compte que je le regardais, il recracha se redressant, l’air de rien, ce qui me fit émettre un léger sifflement de joie. Se tournant, les oreilles légèrement couchées, il me dit qu’il était désolé, en voyant ça, les poneys pourraient croire qu’on était en couple, ce qui me fit stopper mes sifflements, le regardant légèrement de travers. On se retournait en entendant une voix, qui était entre le sérieux et vouloir éclater de rire, nous disant qu'on faisait un joli couple. Se redressant sur nos sabots, on lançait un regard désapprobateur à la licorne, lui répondant qu’on se demandait comment les soirs à la caserne se passaient entre étalons. C’est le regard fuyant qu’il nous répondit qu'il était prêt à aller à l’auberge.
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