Chapitre 11 : Cheerilee déchainée

Love Tap trotta jusqu’à la porte. Elle se força à prendre un air naturel, même si la gravité des actes auxquels elle avait participé commençait à peser sur ses épaules. Elle posa son sabot sur la poignée et entendit un léger son retentir lorsque son sabot toucha le bout de métal. Elle leva son sabot libre et le mit sur sa patte pour calmer quelque peu ses tremblements. Enfin, elle prit une grande inspiration et ouvrit la porte.

Sans surprise, mais toujours aussi perturbant, Cheerilee se tenait sur le perron et avait le regard tellement foudroyant qu’il aurait très bien pu faire fondre du métal. Ce qui était par contre plus étonnant était Rarity, qui se tenait derrière Cheerilee. Cette présence aida Love Tap à se calmer légèrement et donna plus de crédit à l’hypothèse qu’elle ne passerait pas la nuit en prison… enfin, probablement.

La jument afficha son sourire le plus sincère malgré le regard enragé qui la fusillait. “Bonjour Cheerille. Bonjour Rarity”, fit Love Tap poliment aux deux juments. “Qu’est-ce qui vous amènes par cette belle soirée ?” dit-elle en essayant d’être la plus naturelle possible.

Cheerilee roula des yeux. “Oh, pas grand chose. Rarity et moi trainions dans les environs et comme elle m’a beaucoup parlé de vous, j’ai décidé de passer pour te demander “C’EST QUOI CE BORDEL ?!”. Le rugissement de colère de la professeure fit instantanément baisser les oreilles de Love Tap et brisa son visage serein.

“Hum…” Love Tap chercha désespérément une réponse. “Que… Pourquoi êtes-vous venues me dire quelque chose comme ça ?” répondit Love Tap en souriant nerveusement.

“Oh, je ne sais pas. Peut-être parce que vous êtes responsables D’UN TROU DANS MON ÉCOLE ?!” répliqua Cheerilee en forçant le passage devant Love Tap et en entrant en trombe dans la maison de la jument beige.

Love Tap supplia nerveusement du regard Rarity et invita des yeux son amie à entrer.

La licorne répondit par un visage qui hurlait ‘tu m’en doit une’ et entra sans dire un mot, se tenant aux côtés de Cheerilee et de Love Tap.

“Qu… 1 fait un trou dans l’école ?!” s’écria Love Tap avec le ton le plus surpris qu’elle pouvait prendre. “C’est terrib—”

“NE JOUEZ PAS À L’IDIOTE AVEC MOI, MADEMOISELLE !” beugla Cheerilee tout en pressant son museau contre celui de Love Tap. “Je sais que les amies de Sweetie Belle sont impliquées. Personne d’autre n’aurait osé crier —Elle leva les yeux— ‘LES CUTIE MARK CRUSADERS COMPLICES D’ÉVASION, YAY !’ avant d’exploser un mur de l’école.”

Love Tap grimaça. J’aurais probablement dû expliquer aux filles l’importance de la discrétion avant de lancer l’opération. Elle huma l’air et retroussa le nez. “Est-ce que… Est-ce que vous avez bu ?”

“Ne changez pas de sujet !” riposta rapidement Cheerilee. “Et oui… MAIS CE N’EST PAS LE SUJET !”

“Hé bien…” commença Love Tap “… vous n’avez probablement pas les idées claires, alors…”

“VOUS AVEZ AIDÉ À DÉTRUIRE UN MUR DE L’ÉCOLE AVEC DES FEUX D’ARTIFICE !” hurla la professeure. “Je n’aurais pas les ‘idées claires’ si Celestia elle-même descendait de sa tour d’ivoire et m’accordait sa parfaite clarté magique !”

“Euh… Qu’est-ce qui vous laisse penser que j’ai quelque chose à voir là-dedans ?”

Cheerilee fronça les sourcils. “J’ai vu quelqu’un qui portait un bonnet familier fuir la scène. De plus, Rarity a laissé entendre que vous pourriez prendre des mesures drastiques comme votre fils était impliqué dans la bagarre qui a causé des problèmes à Sweetie Belle.

Love Tap haussa légèrement les épaules et lança un regard à Rarity qui répondit par un autre quelque peu furieux. Les lèvres de Love Tap se renfrognèrent imperceptiblement. Bon, je crois que je n’ai aucune raison de m’énerver contre Rarity pour me connaitre assez bien et avoir prédit que je tenterais quelque chose… Enfin, il y a de bonnes chances que c’est la raison pour laquelle il n’y a qu’elle et Cheerilee chez moi, et non Justice…

Cheerilee continua, “Je peux comprendre qu’on veuille protéger son enfant. Et pourtant, ça ne me serait jamais venu à l’esprit qu’un parent d’élèves puisse l’encourager et l’aider une telle action irréfléchie.”

Tout à coup, Love Tap perdit son expression nerveuse et inquiète quand elle sentit une pointe de colère remonter en elle et qu’elle se rappela la raison qui l’avait poussé à réagir avec si peu de discernement à la base. “Hé bien, peut-être qu’il n’y aurait pas de trou dans le mur de l’école si vous n’aviez pas puni Sweetie Belle ! Elle essayait seulement de protéger quelqu’un qu’elle apprécie !”

Rarity ouvrit en grand ses yeux, se dressa rapidement sur ses pattes arrières et fit de grands mouvements avec ses deux autres pour tenter désespérément de dire à Love Tap de se réfréner.

Cheerilee plissa encore plus ses yeux. “En fait, Rarity m’avait justement convaincu de la laisser avant que les feux d’artifice n’explosent.”

Aussi rapidement que sa colère était montée, Love Tap la sentit redescendre en elle comme quelqu’un laissant s’échapper l’air d’un ballon. Oups… “Euh… Bah elle n’aurait pas dû être punie dès le départ !” lança-t-elle rapidement comme si elle essayait de garder sabot dans la discussion. “Diamond Tiara et Silver Spoon tourmentent sans cesse les filles à ce qu’on m’a dit ! Et penser qu’elles ont même insulter mon pauvre Button Mash…”

Rarity se frappa le sabot contre sa figure.

Cheerilee regarda suspicieusement Love Tap. “Vous en savez vraiment beaucoup sur ce qui s’est passé pour un poney qui clamait son ignorance il y a peu.”

Love Tap fit de gros yeux. Double oups…

“Pourtant”, repris Cheerilee, “je suppose que je ne peux pas prouver que vous êtes impliquée, et j’ai déjà assez de regrets comme ça, alors…” Elle recula tout en gardant ses yeux fixés sur Love Tap.

Love Tap recaptura la colère qu’elle avait laissé s’échapper et la dirigea vers Cheerilee. “Hé ! C’était un coup bas !”

“À quel moment exactement est-ce punissable d’utiliser des ‘coups bas’ ?” demanda Cheerilee.

Love Tap fit une grimace. Rah… pourquoi toute cette histoire me fait sentir comme si j’étais de retour à l’école et que j’étais à nouveau grillée pour quelque chose dont mes professeurs étaient seulement ‘presque sûr’ de ma culpabilité ?! Évidemment, ils avaient souvent raison… Je ne pense pas que les enfants recevront une punition trop sévère, mais je ne peux pas en toute conscience leur laisser payer le prix de quelque chose alors que j’ai un sabot dedans. Elle soupira et se tourna vers Rarity. “S’il te plait, dit-moi que Justice ou un autre poney de loi ne se cache pas dehors pour m’envoyer en prison…”

Rarity sourit. “Ça restera juste entre nous trois, ma chère.”

Love Tap fit glisser ses lèvres sur le côté. “Bon d’accord, je l’admets. Les enfants n’ont pas agi tous seuls…”

Le visage colérique de Cheerilee commença à se dérider légèrement. “Et bien voilà, c’était si difficile ?”

Love Tap loucha sur Cheerilee. “Bien sssûr”, siffla-t-elle.

Cheerilee prit quelques inspirations pour se calmer. “Maintenant que tout est dit… POURQUOI DONC AVEZ-VOUS PENSÉ QUE C’ÉTAIT UNE BONNE IDÉE D’EXPLOSER UN MUR DE L’ÉCOLE ?!”

“Je suis désolée, d’accord !” s’exclama Love Tap. “Un de mes enfants a été brutalisé, et le poney qui l’a défendu s’est retrouvé en difficulté pour ça ! Je ne pouvais vraiment pas laisser couler !”

“Et bien vous auriez dû, je ne sais pas, me dire ce que vous ressentiez avant de recourir aux explosifs brisants !” fit Cheerilee.

“Oh, je ne sais pas…” répondit Love Tap, un sourire en coin. “Je pense que ça à plutôt bien transmit le message de mon état, en fait…”

Cheerilee jeta à Love Tap un regard haineux tout en tirant soudainement son sabot.

Les yeux de Rarity s’arrondirent et elle s’interposa à toute vitesse entre les deux juments furieuses. “Euh… Et si on se limitait à une discussion agréable, mais énergique, au lieu d’en arriver aux sabots. Je ne pense pas que quiconque ici ait envie de recourir à la violence.”

“Oh, moi j’en ai envie…” fit Cheerilee en fixant Love Tap.

Celle-ci sourit. “Ça me va.”

“LES FILLES !” lança énergiquement la jument blanche tout en regardant tour à tour les deux juments et en tapant son sabot au sol. “Dois-je vous rappeler à toutes les deux qu’il y a des poulains dans cette maison et qu’une bagarre ici est le meilleur moyen d’attirer leur attention en plus de leur montrer le mauvais exemple ?”

Love Tap et Cheerilee cessèrent de se fixer et détournèrent honteusement le regard l’une de l’autre.

Rarity sourit. “Voilà, c’est mieux.” Puis elle se tourna vers la jument beige. “Love Tap, ma chère, je suis persuadée que tu es d’accord avec nous pour dire que libérer Sweetie Belle de retenue en utilisant des feux d’artifice sur l’école était un tout petit peu extrème.”

“Un peu ?!” s’exclama Cheerilee.

Rarity jeta à Cheerilee un regard noir qui la fit taire.

Love Tap prit une grande inspiration avant de répondre, “Pardon, Ms. Cheerilee…”

Cette dernière prit un air un peu surpris. Ça, c’est bizarre. Je n’ai jamais eu de parent qui me parlait comme si c’était un de mes élèves… Peut-être qu’elle n’a pas eu la meilleure expérience de l’école qui soit… Ça pourrait expliquer pourquoi… “Euh, écoutez… J’ai bien saisi la partie sur ‘vouloir défendre ses enfants’... Je veux dire… Mes élèves sont la prunelle de mes yeux… Et comme vous vous êtes excusé, je suis sûre qu’on peut trouver une solution à tout ça…”

Love Tap soupira. “Vous allez tout me faire réparer, n’est-ce pas ?”

“Vous et les enfants”, rectifia Cheerilee.

Love Tap lâcha un râle défaitiste et frustré avant de regarder à nouveau Cheerilee avec un visage renfrogné. “Très bien !”

Rarity sourit. “Vous voyez ! N’est-ce pas mieux que d’aller en prison ?”

“Légèrement…” dit Love Tap. “C’est juste parce que Button aurait le cœur brisé si j’étais trainée ailleurs…”

Cheerilee sourit et griffonna quelque chose sur un petite feuille blanche avant de la tendre à Love Tap. “J’ai mis là-dessus l’étendue des dommages.”

La jument beige jeta un coup d’œil à la feuille. “C’est juste une serviette en papier avec dessiné dessus une école qui fume et écrit à côté ‘ILS ONT FAIT UN PUTAIN DE TROU DANS L’ÉCOLE !’”

“Désolée, ma chère.” offrit Rarity, “J’ai proposé à Cheerilee un moyen plus approprié pour noter les dégâts, mais elle soutenait être ‘concentrée’.”

La jument beige leva un sourcil. “Comme si elle en était à une bouteille ?”

La professeure fronça les sourcils. “Trois verres…” corrigea-t-elle indignée. Elle commença à trotter vers la porte. “Maintenant, si vous voulez bien m’excuser toutes les deux, je dois être à l’école vraiment tôt demain pour superviser les réparations.” Elle se retourna vers Love Tap et sourit. “Je vous y attends, vous et les quatre poulains !”

La terrestre fit rouler ses yeux. “Oui, oui…” murmura-t-elle rapidement. “Je déteste me lever tôt…” ajouta-t-elle dans sa barbe.

La professeure fit un petit sourire et se dirigea vers la porte—

“WAH !”

—et trébucha contre la marche du porche, la faisant tomber au sol.

Love Tap ricana tandis que Rarity passa sa tête dehors, l’air inquiet. “Tout va bien, ma chère ? As-tu besoin d’aide pour rentrer chez toi ?”

“Je vais BIEN !” déclara la terrestre magenta en se relevant et continuant de s’éloigner de la maison en zigzagant.

Love Tap trotta jusqu’à la porte et la referma. Elle se tourna vers Rarity avec un regard reconnaissant. “Merci Rarity, j’ai un peu perdu la tête à un moment…”

Rarity leva un sourcil. “Quand tu as décidé que c’était une bonne idée d’exploser un mur de l’école, ou quand était prête à te battre contre Cheerilee dans ta propre maison ?”

Les joues de la terrestre devinrent rouge écarlate. “Désolée…” s’excusa-t-elle, penaude. “Je perds un peu la raison quand on touche à mes enfants et à leurs amis…”

Rarity sourit. “Ce n’est pas grave, ma chère.” Elle prit un air très sérieux. “Par contre, Cheerilee est forcément encore un peu fâchée.”

Love Tap pouffa. “Sans blague ?”

“Oui”, fit la licorne blanche en souriant. “Par contre, j’ai le sentiment qu’elle va être un chouïa plus indulgente avec les enfants comme tu es impliquée…”

Love Tap fit un petit sourire. “Bon, je crois que ce n’est pas si mal, alors.” Elle regarda à nouveau Rarity. “Je te dois quelques bouteilles de vin et quelques restaurants, je suppose ?”

Rarity gloussa. “Et moi je pense que je peux accepter quelques cadeaux pour avoir empêché Cheerilee de se précipiter vers n’importe quel poney pouvant vous emmener, toi et les enfants, pour vous poser des questions.” Le sourire de Rarity se dissipa légèrement. “En parlant de ça, où sont les enfants ? Ils n’ont pas fait le moindre bruit depuis que je suis arrivée.”

“Oh, ils se cachent probablement tous en haut.” Love Tap se renfrogna. “Tiens… J’espère que Button n’est pas encore dans la salle de bains…”

Rarity lança à Love Tap un regard angoissé et les deux juments commencèrent à trotter dans la maison. “Tu as laissé ton fils tout seul dans la salle de bains ? C’est inquiétant.”

Love Tap secoua la tête. “Sweetie Belle a dit qu’elle le nettoierait.”

Rarity s’arrêta net. “Ça rend la chose encore plus inquiétante.”

Love Tap pouffa. “Tout va bien, apparemment elle l’a déjà fait avant.”

“Vraiment ?” fit Rarity, un peu sceptique. “Même s’il ne faut pas être un expert pour laver quelqu’un d’autre, Sweetie Belle n’est même pas capable de faire du jus d’orange sans le brûler ! Je veux dire… Je l’aime de tout mon cœur, mais est-ce que tu ferais vraiment confiance à ton fils pour le laisser entre les pattes d’une pouliche maladroite et étourdie ?”

Love Tap sourit. “Détends-toi ! Ils sont adorable ensemble !” insista-t-elle en continuant de se diriger vers les escaliers, Rarity la suivant. “Et puis, ça semble assez sûr de la laisser nettoyer Button comparé à d’autres activités qu’ils ont pu avoir.”

Rarity gloussa. “Haha, je ne peux pas te contredire sur ça.”

Les deux juments montèrent jusqu’à la salle de bains et Love Tap essaya d’ouvrir la porte. La poignée ne bougea pas et Love Tap fronça les sourcils. “Hmmm… fermé.” Elle toqua doucement contre la porte avec son sabot avant. “Sweetie Belle ? Button Mash ? Vous allez bien ?”

“Euhhh… Ça… ça dépend”, bégaya Sweetie Belle de l’autre côté de la porte. “Est-ce que Ms. Cheerilee est partie ?”

“Oui, elle est partie !” assura Love Tap. “Vous pouvez ouvrir la porte maintenant !”

La voix de Button intervint. “Est-ce que… est-ce que t’es menacée par des lances et forcées de nous dire ça ?”

“OH ! Bonne question !” s’exclama Sweetie Belle

Rarity pouffa silencieusement.

“Non, ma puce”, rassura Love Tap.

“Par des armes à feu ?” continua Button.

“Absolument pas.”

“… des pistolets laser ?”

“Ça n’existe pas, ma puce”, répondit Love Tap.

“… des pistolets à laser magiques ?”

La terrestre leva les yeux au ciel. “Button, il n’y a aucun poney armé avec moi qui essaye de te piéger en m’utilisant pour vous faire ouvrir la porte.”

“… Et des griffons ?”

Love Tap soupira et se tapa le sabot contre le front. “Il n’y a rien ni personne d’armé ou non ici qui m’oblige à te demander d’ouvrir la porte.”

“Oh, alors ça élimine les ânes entrainés au combat à sabot nu…” dit Button. “Je pense que tu peux ouvrir la porte maintenant, Sweetie Belle.”

Une légère aura verte enveloppa la poignée et un petit clic se fit entendre. Love Tap tourna la poignée et poussa doucement la porte. “Voilà, vous pouvez tous les deux… OH MA CÉLESTIA !” s’exclama Love Tap une fois entrée.

“Que se passe-t-il ?” s’inquiéta Rarity en passant sa tête à l’intérieur de la pièce.

Sweetie Belle fit de gros yeux en voyant sa sœur. “Eeep !” hurla-t-elle avant rentrer sous l’eau.

‘Splash !’

“Salut… M’...m’man. Salut Ra-Rarity”, bredouilla Button Mash dans la baignoire.

“Est-ce que vous vous cachez ensemble dans la baignoire ?!” cria Love Tap, abasourdie.

“Euh… oui, m...m’man.” répondit le jeune étalon. “On peut sortir maintenant ? L’eau commence à devenir froide…”

“Attends une seconde, ma puce”, fit Love Tap. “Laisse-moi prendre une photo…” dit-elle avant de sortir.

Rarity et Button Mash se dévisagèrent l’un l’autre pendant qu’un ange qui passait par là commençait à donner naissance à un silence gênant ponctué du bruit des bulles qui éclataient dans le bain.

Button fut le premier à rompre le silence. “Alors, euh… quelle est la sit’ ?”

Rarity pencha la tête sur le côté. “La sit’ ?”

“‘Situation’.”

“Ah, oui, très malin”, répondit Rarity. “Euh… Cheerilee va vous faire reboucher le trou de l’école, et ça inclut ta mère.”

“Oh… d’accord… C’est pas si mal alors”, fit le jeune étalon.

Rarity acquiesça. “Mon cher Button ? Est-ce que tu pourrais être un amour et tirer ma sœur hors de l’eau avant qu’elle ne se noie toute seule ?”

Button écarquilla les yeux et plongea dans l’eau. “Sweetie Belle ! Ne fais pas ça ! Tu as tant de choses à vivre !” Il tira rapidement la licorne hors de l’eau.

Celle-ci prit une grande inspiration et commença à respirer lourdement. “Pfff… pfff… Est-ce que—” Elle déglutit “—Est-ce que j’ai eu une cutie mark d’apnée ?”

“Euuh…” Button Mash pencha sa tête. “Je peux pas trop dire…”

Love Tap marcha dans la salle de bains et, sans un mot, commença à prendre des photos des deux poulains avec un appareil photo qui faisait la taille d’un de ses sabots.”

‘Clic.’

Sweetie Belle sortit son flanc de la baignoire. “Et maintenant ?”

‘Clic.’

Button Mash examina le flanc de Sweetie Belle avec attention. “Euh, toujours rien…”

‘Clic.’

“Zut !” s’exclama la licorne.

“Tu prends quelques souvenirs, ma chère ?” demanda Rarity à Love Tap.

Celle-ci fit oui de la tête. “Et aussi de quoi faire chanter Button quand il deviendra un adolescent vraiment difficile. Tu devrais voir les photos que j’ai de son grand frère.”

“Eeep !” couina Sweetie Belle en regardant sa sœur à nouveau. Elle replongea dans l’eau savonneuse du bain.

‘Splash !’

Rarity sourit et leva les yeux au ciel. “Button, mon chéri. Est-ce que tu peux sortir de l’eau les oreilles de ma sœur, s’il te plait ?”

Le terrestre hocha la tête. “Bien sûr, Rarity”, dit-il en baissant les pattes avant et en sortant les oreilles de la jeune pouliche de l’eau.

“Sweetie chérie ?” fit Rarity. “Je ne t’en veux pas.”

La jeune licorne sortit sa tête de l’eau, permettant à ses grands yeux émeraude de jeter un coup d’œil à l’extérieur de la baignoire. “Ah bon ?”

La grande sœur hocha la tête. “En fait, je suis fière de toi pour avoir défendu un de tes amis proches.”

Le visage de Sweetie Belle s’illumina. “Vraiment ?!”

Rarity hocha la tête pendant qu’elle prenait un air un peu plus grave. “Essaie juste de désamorcer la situation avec des mots et non de la violence la prochaine fois, d’accord ? Je suis presque certaine que je devrais le dire à père et mère si tu tabasses ou tires des rayons magiques sur d’autres poulains.”

Les joues de Sweetie Belle rosirent légèrement. “Euh… d’accord…” fit-elle avec un sourire songeur.

“Bon”, fit Love Tap en posant son appareil photo. “Laissez-moi vous rincer et vous sécher tous les deux avant que vous n’attrapiez froid.” Elle trotta jusqu’à la baignoire.

Rarity sourit à la terrestre. “On dirait que tu as la situation entre les sabots. Maintenant, si tu veux bien m’excuser.”

Love Tap se renfrogna. “Tu ne veux pas rester pour le diner ?”

La licorne fit non de la tête. “J’ai bien peur d’avoir une grosse commande à terminer. Je dois remettre l’invitation à une autre fois.”

Love Tap sourit et hocha la tête tout en commençant à enlever l’eau du bain. “Je comprends. On se retrouve bientôt pour manger ensemble, d’accord ?”

Rarity acquiesça. “Évidemment, ma chère. Oh, et Sweetie Belle.”

“Oui, Rarity ?”

“Ne rentre pas trop tard, il faut que tu te lèves tôt pour aider à reboucher le trou dans l’école.”

La mine de Sweetie Belle s’assombrit. “Mais c’est même pas moi !” couina-t-elle.

Rarity sourit et haussa les épaules. “Désolée ma chérie, mais j’ai déjà arrondi autant que possible les angles avec Cheerilee.”

Sweetie Belle soupira, “Je comprends…”

Button Mash sourit et enroula une patte autour de l’épaule de Sweetie Belle. “Sourit, Sweetie Belle ! Au moins on pourra réparer l’école ensemble !”

Celle-ci rougit légèrement et détourna le regard de Button. “Ouais, j’imagine…’” dit-elle avec un petit sourire.

En un éclair, Love Tap s’arma à nouveau de son appareil photo.

‘Clic.’

Rarity pouffa. “Oh ! Et salue Apple Bloom et Scootaloo de ma part.”

Love Tap, Button Mash et Sweetie Belle se figèrent tous et échangèrent des regards inquiets en se rappelant l’existence des deux autres pouliches cachées quelque part dans la maison.

“Euh… Scootaloo et Apple Bloom…” prononça Sweetie Belle. “Bien sûûûr…”

“T’penses que c’est sans danger ?” demanda Apple Bloom dans l’obscurité du coffre à jouets.

“Est-ce que ça vaut le coup de s’y risquer ?” répliqua Scootaloo. “Tu as entendu comme moi à quel point Cheerilee était énervée.”

“Hum… bien vu… J’espère juste que quelqu’un nous préviendra quand la voie s’ra libre. J’ai des cubes à Button coincés dans mon flanc et j’ai vraiment vraiment besoin d’aller aux toilettes !”

Scootaloo soupira. “Moi, c’est un train complet qui est dans mes ailes.”

“…”

“…”

“Dis, Apple Bloom…”

“Ouais, Scoots ?”

“Tu penses qu’on va rester combien de temps coincé ici ?”

“Euh… On n’est pas vraiment coincées ici… On peut partir quand on veut.”

“Justement, à propos de ça… Ça fait plusieurs fois que j’essaie de lever le couvercle et on dirait que c’est vraiment verrouillé, alors…”

“QUOI ?!” hurla Apple Bloom.

“Alors… Je veux dire… si par hasard on était bloquées tellement longtemps que l’une d’entre nous meure… Tu penses que ce serait une bonne idée de se mettre d’accord que celle qui est encore en vie puisse manger l’autre ? Tu sais… comme ça, au moins une d’entre nous pourrait survivre plus longtemps pour être sauvée.”

Apple Bloom fit une pause. “… QUE QUELQU’UN NOUS AIDE !” hurla-t-elle.

“Ouch ! Pas si fort ! » s’écria Scootaloo. « Enfin… Je suis certaine qu’on n’y restera pas assez longtemps pour que l’une d’entre nous meure… mais… tu sais… au cas où ça arriverait…”

“À L’AIIIIIIIIIIIIDE !”