Accidentally in Love

Discord se débattait dans l'étreinte de Fluttershy. C'était une petite jument, mais elle avait un fort tempérament. Même s’il était capable de se téléporter loin d'elle à tout moment, il aimait secrètement être son prisonnier. Son hostilité envers lui était extrêmement attirant, et il ne pouvait pas nier qu'elle était jolie.

Il n'avait jamais dit ça à Fluttershy, car ce serait gâcher le plaisir de ne plus l'attraper au dépourvu avec son flirt. D'ailleurs, il pensait que ce n’était juste qu’une petite attirance envers elle. Il n’était pas le genre de créature à être lié par quelque chose d'aussi banal que l'amour. Pourtant, une petite blague de temps en temps ne faisait de mal à personne.

Elle l’avait finalement libérée de son emprise. Discord caressa son oreille endolorie.
"Tu es vraiment obligé d'être si brutal?" dit-il sèchement.

Fluttershy soupira. "Qu’est ce que je vais faire de toi, Discord?"

Il haussa les épaules. "Nous sommes tous les deux unique en notre genre. Tu peux toujours m’épouser."

"Ce n’est pas drôle Discord! Imagine si c'était quelqu’un d'autre qui t’avais surpris, comme Cranky? Tu crois qu’il aurait était plus indulgent que moi?"

Il déglutit. "Si me tirer les oreilles est ce que tu appelles être ‘indulgent’, je ne pense pas qu’il l’aurait été, mais j’espère que tu te rends compte que si c'était Cranky qui m'avait surpris, je l’aurais transformé en orange."

Fluttershy croisa ses pattes avant. "Et si Milady nous interrogent sur son sort?"

“Eh bien, nous n’aurons qu'à dire qu'il est parti en vacances, ou qu’il a démissionné. Ooh, j'aime la deuxième option!"

“Pourquoi, Discord? Pourquoi faut-il toujours que tu sois si chaotique?"

"Euh, allo?" Il lui tapota la tête. "L’Esprit du Chaos et de la Mésentente, ça ne te rappelle rien?"

Elle gémit. “Tu sais quoi? Parfois, je me demande vraiment pourquoi ta nièce s’est donnée la peine de venir te sauver!"

Son visage tomba avec déception. “C’est ce que tu penses vraiment, alors?"

Fluttershy se sentit immédiatement coupable de ce qu’elle venait de dire. Elle ne voulait pas lui faire du mal, et elle ne le détestait pas vraiment. Elle en avait juste assez du chaos qu'il n'arrêtait pas de créer.

"Discord, je... je ..."

Elle se tût en entendant quelqu’un sonner au portail. Le couple se retourna pour voir un groupe de poneys, debout devant la porte. Le poney qui avait sonné était un jeune poulain avec un pelage orange et une crinière blonde. A côté de lui se tenait une pouliche jaune à la crinière rouge et derrière eux se trouvaient quatre autres étalons.

Fluttershy se retourna vers Discord. "Nous en reparlerons plus tard."

Elle vola vers le groupe de visiteurs.

"Est-ce la maison de Lady Rarity?" demanda le jeune étalon d'une voix aiguë.

“C’est bien ici," répondit Fluttershy. "Que venez vous faire ici?"

L’étalon sortit une enveloppe de la poche de son manteau. “J'ai un message pour Lady Rarity."

"Oh? De la part de qui?"

"C’est confidentiel, j’ai pour ordre de donner cette lettre à Lady Rarity et à elle seule."

Fluttershy comprit que cet étalon était une autre groom du duc Spike et savait que sa maîtresse ne lui permettrait jamais d'être admis dans son domaine.

"Je suis désolée, mais Lady Rarity ne reçoit personne aujourd'hui, à cause de la mort de son frère."

"Oui," dit l’étalon en hochant la tête. “Mes sincères condoléances, mais en dépit de cette tragédie, je dois parler avec votre maîtresse. Ce sont mes ordres..."

“Dites à votre maître que vos ordres ne nous intéressent pas et qu'il ferait mieux d’aller faire la cour à quelqu’un d’autre!"

Une petite voix se mit à parler: "Pourriez-vous nous laisser entrer s'il vous plaît ?"

Fluttershy regarda la pouliche. Sa lèvre était recroquevillée dans une moue et ses yeux orange étaient larges et remplis de larmes. Le pégase sentit son cœur se gonfler à l'expression de la petite pouliche.

"Oh," prononça-elle. "Eh bien, je suppose ..."

"Fluttershy!"

Le groom et la pouliche glapirent quand Discord se téléporta à côté de Fluttershy.

“Combien de fois te l’ai-je dit, ma chère? Tu dois être plus raffinée avec ce genre de poneys!"

Il prit ensuite le temps de remarquer les visiteurs. La petite pouliche se cachait derrière la jambe du jeune étalon, tremblant de peur. Il sourit brillamment.

"Eh bien, bonjour, petite!" cria t’il en se baissant au niveau de l’étalon. "Quel est ton nom?"

La pouliche était trop abasourdie pour parler.

"Qui êtes vous ?" demanda finalement l’étalon.

"Oh, désolé!" dit Discord. "Comme c’est impoli de ma part!" Il les salua poliment. “Je suis Discord, Le Seigneur du Chaos!"

“Il est l'oncle de notre maîtresse", expliqua rapidement Fluttershy.

Les yeux du groom s’agrandirent. "Vous êtes lié à Lady Rarity?!"

"Eh bien", grimaça Discord, "en quelque sorte. Vous voyez, je suis vieux d’un millier d'années, donc techniquement je suis son arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière ... (dix fois plus d’arrière) grand oncle ".

L’étalon cligna des yeux. "Uh-huh."

Le draconequus se mit à genoux pour parler de nouveau à la pouliche. "Tu veux un bonbon, petite?"

La pouliche montra sa tête avec précaution. “Quel genre de bonbons?"

Il claqua des doigts et un cône contenant une substance rose et pelucheuse était apparu dans le sabot jaune de la pouliche. Elle le regarda avec stupeur.

"Fascinant, n’est-ce pas ?" dit Discord. "J’appelle ça de la barbe à papa, une de mes nombreuses inventions. Vas-y, essaye!"

La pouliche regarda l’étalon qui hocha la tête en lui donnant la permission. Elle a pris soin de prendre un petit morceau dans sa bouche avant de le manger. Elle gémit de plaisir et mangea un autre morceau.

"C'est délicieux!" dit-elle en ayant la bouche pleine.

L’étalon sourit avant de se retourner vers la pégase. "Maintenant, à propos de votre maîtresse..."

"Elle ne reçoit personne aujourd'hui”, répéta Fluttershy. "Je suggère donc que passiez votre chemin ou..."

"Quoi?" haleta Discord. "Nous commencions à peine à nous amuser!"

Il fit passer sa griffe à travers les barreaux jusque derrière l'oreille de la pouliche. "Tiens qu'est-ce que c'est que ça?"

La pouliche haleta quand il sortit une jolie poupée de porcelaine et la plaça dans ses sabots.

"C'est incroyable!" dit-elle.

"Oh”, ricana Discord. "Et tu n’as encore rien vu!"

"Discord!" chuchota durement Fluttershy. "Ces poneys doivent partir d’ici, ou nous devrons informer ta nièce à ce sujet!"

"Tu n’as qu’à aller lui dire! Je commence à peine à m’échauffer!"

Il lui tourna le dos avant qu'elle ne puisse protester.

"Discord!" cria Fluttershy.

Elle fit une pause quand elle réalisa qu'elle avait été téléportée à l'intérieur de la maison. Rarity et Pinkie se tournèrent vers elle avec surprise.

"Fluttershy?" dit la licorne. “Comment as tu fais pour ...?"

Le pégase secoua la tête furieusement. "Peu importe. Il y a un étalon à la porte qui souhaite parler avec vous, milady."

Rarity se mit à grogner. "Envoyé par le duc Spike, sans aucun doute."

"Il ne l’a pas dit, milady. C’est juste un jeune étalon, d'après ce que j’ai pu voir. Il a quatre autres étalons qui l’accompagne, ainsi qu'une jeune pouliche qui a à peu près l'âge de Sweetie Belle."

"Une pouliche?" Elle soupira. "Sérieusement, que va t-il imaginer la prochaine fois? Il envoie des enfants pour me séduire! Qui les retient à la porte?"

Fluttershy hésita. "Votre oncle, madame... Discord."

La licorne haleta. "Éloigne-le! La dernière chose dont nous avons besoin est une poursuite en justice!"

"Tout de suite, milady."

Fluttershy vola précipitamment en dehors de la salle.

"Cranky!"appela Rarity.

L'âne se précipita à ses côtés en un instant. "Qu’attendez-vous de moi, milady?"

“Dites à l’étalon qui se trouve à la porte que je suis malade ou que je ne suis pas à la maison. N’importe quoi tant que vous le faites partir d’ici!"

"Oui,milady."

Une fois que Cranky avait disparu, Pinkie se mit à parler: “Je comprends que vous faites cette mise en scène pour éloigner les prétendants indésirables et tout ça, mais ce que je ne comprends pas c’est pourquoi vous ne donneriez pas une chance au duc Spike. Il est riche, il est puissant et il est plutôt mignon pour un dragon ... "

“Il n’est pas mon genre", répondit simplement Rarity. “D'ailleurs, je n'ai aucun intérêt pour le mariage. Après tout, je suis déjà assez occupé avec les excentricités de mon oncle et de l’éducation de ma petite sœur."

Elle soupira et s'effondra sur le canapé. “Nous n'avons rien en commun moi et le duc. Si jamais je devais me marier, ce serait avec un étalon qui pourrait me comprendre. Qui ne me fera jamais de fausses promesses et qui saura me me prouver son amour."

"Et bien sûr, qu’il ait au moins un bon sens de l'humour”, ajouta Pinkie.

"Oui." Elle sourit doucement alors qu'elle pensa à l’étalon de ses rêves. "Il serait bon avec ma sœur et il serait prêt à prendre en charge mon oncle. Il respecterait mes opinions et mes désirs. Il serait..."

"Rarity et un certain poney assis près d’un arbre ..." chanta Pinkie en un souffle.

La licorne l'entendit et se mit à rire. "Oh toi!"

Elle jeta un coussin sur elle. Pinkie l’attrapa avec un rire.

"Vous savez milady les étalons de ce genre sont très rares! C’est vrai ! Si des étalons comme ça se trouvaient si facilement à chaque coin de rue, je me serais marié avec l’un d’eux il y a longtemps!"

"Pourtant", Rarity haussa les épaules. “N’ai-je pas le droit de réver?"

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"Est-ce que c’est ta carte?” demanda Discord quand il retira une carte d’un paquet en la montrant à la pouliche.

Apple Bloom secoua ici la tête. "Non, c'était un..."

"Sept de coeur, je sais."

La pouliche cligna des yeux. "Oui. Mais pourquoi ne pas m’avoir montré la bonne carte?"

"C'est parce qu'elle n’est plus dans le paquet!" Il fit signe à sa tête. "Car elle se trouve sur ta tête."

Discord fit apparaître un miroir et Apple Bloom haleta à la vue de son ruban dans les cheveux. Il était blanc, décoré avec des coeurs et le nombre de sept.

"Incroyable!" cria t-elle.

"Effectivement", dit Applejack. "Tout cela est incroyable, mais je dois vraiment voir votre nièce."

Discord fit disparaître ses cartes et remis le ruban d’Apple Bloom à la normale. "Tu ne veux pas plutôt me voir faire sortir un lapin d'un chapeau?"

"Ouais!" déclara Apple Bloom avec enthousiasme.

"Non!" s’exclama sa sœur. “Je suis sûre que c'est incroyable et tout, mais nous n’avons pas de temps à perdre avec ce clown!"

Le draconequus fixa le groom. "C’est moi que tu traite de clown?! Je vais te montrer ce qu’il sait faire, le clown!"

Il leva sa griffe d’aigle, seulement pour être frappé par un sabot jaune.

"Ça suffit, Discord!" exigea Fluttershy.

"Vous pouvez partir maintenant”, dit Cranky Doodle quand il les poussa pour se mettre devant eux. “Je m’occupe du reste."

"Mais cet étalon m'a insulté!" cria Discord en pointant un doigt accusateur à Applejack.

"Discord", l’averti Fluttershy. "Ne m’oblige pas à utiliser le REGARD sur toi!"

"Oh, s'il te plaît! Tu sais que ça ne fonctionne pas sur moi!"

"D’accord, mais essaye au moins de te contrôler!"

"Ne me dis pas ce que je dois faire, jument!"

Applejack et Apple Bloom regardèrent quand le couple se mit à se disputer, leurs têtes se déplacèrent d'un côté à un autre comme si elle regardaient un match de tennis.

“Je suis contente que nous ne sommes pas venues ici en premier”, murmura Apple Bloom. "Cet endroit est une maison de fous!"

"Compte jusqu'à dix!" commanda Fluttershy .

"J’ai pas envie..." protesta Discord.

"MAINTENANT!"

Sa voix vint comme une explosion, faisant tressaillir les poneys présent autour d’eux. Discord grogna avec colère.

"Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix!" dit-il rapidement. "CONTENTE?!"

"Continu de compter”, dit Fluttershy quand elle l'entraîna, "jusqu'à ce que tu sois calmé."

"Onze", grogna Discord, "douze, treize ..."

Une fois que le couple fut parti, Applejack secoua la tête et se mit à parler à l'âne.

"Comme je le disais, monsieur..."

"Ma maitresse est tombée malade", dit Cranky Doodle d’un ton bourru. "Je suggère donc que vous passiez votre chemin."

Applejack leva cyniquement son sourcil. Elle savait que Lady Rarity n'était pas vraiment malade. Elle-même avait utilisé de nombreuses fois la même excuse pour se débarrasser de ses prétendants.

"Et j’en suis navrée", répondit le groom. "Néanmoins, je dois parler avec elle."

Cranky grimaça. "Elle dort."

“Je suis sûre qu'elle est en train de le faire, mais je veux quand même parler avec elle."

L'âne se moqua dans l'incrédulité. “Est-ce que vous auriez au moins la décence de revenir quand milady se sentira mieux?! Elle ne reçoit personne aujourd'hui! Alors, prenez votre sale petite peste et fichez le camp!"

Apple Bloom haleta face à cette insulte. Applejack tapa de son sabot avec frustration. Elle fit passer ses bras à travers les barreaux du portail et choqua l'âne quand elle le saisit par la chemise.

"Écoute!" lui cria t-elle au visage. "Je ne tolérerai pas une telle grossièreté, surtout envers ma sœur! Maintenant, tu vas dire à ta maîtresse que nous ne quitterons pas cet endroit jusqu'à ce qu’elle nous laisse la voir! C'est compris?!"

L'âne déglutit et acquiesça en tremblant.

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“Qu'est-ce que je devais lui dire, milady?" demanda Cranky à sa maîtresse après avoir lui avoir raconté sa rencontre avec le groom. "Il ne m’a pas laissé placer un seul mot! Ai-je mentionné qu'il m'a menacé ?!"

"Oh, il semble si vulgaire!" hurla Rarity, mais fit ensuite une pause pour réfléchir. "Mais admirablement persistant."

“Je parie qu'il est mignon aussi", ricana Pinkie.

En effet, elle ne le savait pas pourquoi,mais la licorne était assez curieuse au sujet de cet étalon.

"Quel genre d'étalon est-il?" demanda t-elle à son serviteur.

“Que voulez-vous dire?”

Rarity roula les yeux. “Quelle sorte d'étalon est-il?"

Cranky grogna. "Très mal élevé, je dois dire."

"Quel âge a-t-il?"

Il tapota son menton. "Je ne saurais dire. Pas assez vieux pour être un étalon ni assez jeune pour être un poulain. Je parie qu'il n’a même pas encore dix-huit ans."

"Est-il beau?"

"Eh bien, je... je suppose que son visage est... jeune. Pourquoi cela, madame?"

"Qui est cette pouliche?" demanda t-elle en ignorant sa question. “Pourquoi est-elle avec cet étalon?"

"Il a dit qu’elle était sa sœur. Il était plutôt protecteur envers elle."

"Un étalon qui prend soin de sa famille", chuchota Rarity.

Plus elle en savait sur le groom, plus elle était intriguée. Étrange, elle n'avait jamais ressenti ce genre de sentiment envers les autres messagers qui lui faisait la cour pour leurs maîtres auparavant. Peut-être était-ce sa ténacité, ou le fait qu’il était protecteur envers sa sœur. À quoi ressemblait-il? Qu’elle était sa manière de parler?

“Dois-je avoir leur envoyer les gardes, milady?" demanda Cranky.

"Non”, prdonna doucement Rarity. “Qu'ils viennent, mais seulement l’étalon et la pouliche. Demandez-leur de me retrouver dans le salon, et appelez Fluttershy et Sweetie Belle et dites leur de porter leurs voiles."

"Mais madame, je pensais que vous ne vouliez pas ..."

"C'est un ordre, Cranky."

L'âne s’inclina. “Comme vous voudrez, madame."

Lorsque Cranky quitta la salle, Rarity sortit son porte-monnaie et remit quelques pièces au bouffon.

"Voici pour te remercier du divertissement et du réconfort que tu m’as donné."

Pinkie secoua la tête. "Vous avez vécu beaucoup de choses. Le spectacle d'aujourd'hui était gratuit!"

La licorne sourit. "Néanmoins, tu as besoin de manger."

Le poney terrestre prit un moment pour réfléchir. "Un bon point".

Elle tendit son chapeau et laissa Rarity mettre les pièces de monnaie dans son chapeau.

"Merci beaucoup!" dit Pinkie quand elle mit son chapeau sur la tête. "A demain!"
Le bouffon sortit de la pièce en sautant tout en chantant une chanson:

" Car plus que tout je veux te voir sourire !

Mon cœur alors ne fait que s'en réjouir

J'en ai besoin, je veux te voir sourire... "

Rarity se mit à rire quand la chanson du poney rose avait disparu. Fluttershy passa la tête voilée par la porte.

"Est-ce que tout va bien, milady?"

La licorne se souvint alors de ce qu'elle devait faire et fit entrer sa servante dans la salle.

“Viens, Fluttershy. Nous allons entendre ce que ce messager à a nous dire."

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Lorsqu’Applejack et Apple Bloom entrèrent dans le salon, elles furent accueillies par trois figures voilées. Deux d'entre elles étaient évidemment des juments, la troisième était beaucoup plus petite, probablement une pouliche.

"Laissez-nous, Cranky”, ordonna la jument du milieu à l'âne.

Le serviteur s’inclina et lança un regard à Applejack avant de se retourner et sortir de la pièce.

Applejack regarda les dames et se racla la gorge.

“Laquelle d'entre vous est Lady Rarity?"

La jument du milieu s'avança. "Parle-moi. Je répondrais pour elle. Que veux tu?"

Applejack loucha, dans l'espoir d'obtenir un aperçu de la jument. Elle pouvait simplement dire par sa démarche et sa douce voix que cette jument était bien élevée et raffinée.

"J'ai un message de la part de mon maître qui vous est destiné."

"Lis-le."

Applejack atteignit la poche de son manteau et sortit le morceau de papier plié.

" Pour toi dont la beauté est rayonnante et incomparable..."

Quand elle le lut, son cœur se gonfla de nouveau aux mots ringards et passionnés du duc. Elle se tut, cette lettre était trop privée pour être entendu par des inconnus. Elle ne savait même pas si la lady était parmi eux. Ainsi, elle posa la lettre et se mit à parler directement à la jument du milieu.

«Dites le moi si vous êtes Lady Rarity, car je ne l'ai jamais vue. Je ne voudrais pas perdre mon temps avec des poneys qui ne sont pas censés entendre ce message. Vraiment, j'insiste '!"

Elle entendit un gloussement venir de la pouliche voilée. Bien qu’Applejack ne pouvait pas voir le visage de la jument du milieu, elle put tout de même apercevoir un sourcil levé.

"Qu’est-ce que tu es?" demanda t-elle. "Une sorte de comédien?"

"Oh non!" insista Applejack en reculant. "Je... je vous promets que je ne suis pas ce genre de ..."

Un coup de sabot d’Apple Bloom l'aida à retrouver son sang-froid. "Pouvez-vous au moins me dire si vous êtes Lady Rarity?"

La jument fit une pause. “Oui, je le suis. Et toi, qui est-ce qui t’envoie?"

"Je viens de la part du duc Spike, madame."

"Et je suppose que tu viens me dire des choses que je n’ai pas déjà entendu. D’ailleurs, il parait que tu as été très grossier envers l’un de mes serviteurs."

"Pardonnez mes manières, madame, mais je dois dire que votre serviteur n’a pas été très courtois lui non plus."

"Ce message doit être très important pour que tu sois si implacable. Eh bien, puisque tu es là, pourquoi ne pas nous le faire partager?"

“Avec tout le respect je vous dois, milady, ce message ne concerne que vous et vous seule."

Elle jeta un regard à l'autre jument voilée, pensant qu'il s’agissait de la femme de ménage avec qui elle avait parlé plus tôt.

Rarity regarda le jeune étalon à travers son voile. Son visage était beau, mais un peu efféminé. Sa crinière couleur paille allait bien avec son pelage orange. Ses yeux verts émeraudes croisèrent les siens quand elle l’observa. Puis la licorne tourna son attention vers la pouliche.

"Pourquoi as-tu emmené ta soeur alors?" demanda t-elle.

"Elle a insisté pour venir", mentit Applejack en calinant Apple Bloom avec l’une de ses pattes avant.

"Très bien." Elle se tourna vers la femme de ménage. “Tu peux nous laisser." Elle regarda ensuite sa sœur. "Sweetie Belle, va tenir compagnie à la pouliche pendant que je parle avec son frère."

"Vraiment?!" s’extasia la pouliche licorne en jetant son voile. "Je peux jouer avec elle ?!"

Rarity étouffa un petit rire. "Oui, bien sur."

"Yay!"

Elle courut vers Apple Bloom et attrapa son sabot.

"Tu veux attraper des grenouilles avec moi?"

"Tu veux jouer à ça '?" dit la pouliche terrestre avec un sourire enthousiaste. “D’accord,mais je te préviens je suis la championne des attrapeuses de grenouilles!"

"On verra ça!"

Les enfants riaient quand ils coururent ensemble. Applejack et Rarity sourirent au fait que leurs soeurs ait un compagnon de jeu. Une fois que Fluttershy avait fermé la porte, elles étaient désormais seules. Lorsqu’Applejack fit de nouveau face à la lady, elle constata que son dos était face à elle quand elle regarda par la fenêtre.

La jument déguisée se racla la gorge quand elle fit sortir la lettre à nouveau.

" Pour toi dont la beauté est rayonnante et incomparable, je t’écris afin de pouvoir t’offrir mon cœur..."

"C'est très beau."

Applejack s'arrêta face à l'interruption soudaine de la lady. Pendant un moment, elle ressentit de la colère. Comment cette jument osait t-elle interrompre la lettre dont le duc avait versé son cœur et son âme en l’écrivant? Et si froidement en plus de ça?

“Pouvez vous me laissez finir", dit Applejack alors qu'elle tentait de retenir sa colère.

"Laisse-moi deviner", soupira Rarity. "Mes yeux brillent comme des saphirs, mon pelage est aussi blanc que la neige et mes cheveux sont semblables aux lilas."

Le groom fit une pause. "En fait, c'était semblable aux violettes, mais..."

"Tu n’as rien d’autre à me dire?" cassa la licorne.

Son ton était froid, mais sa voix s’était aggravée avec douleur. Applejack se demandait à quoi ressemblait cette jument. Était-elle vraiment aussi belle que le duc l'avait décrit? Elle devait l'être, sinon aurait-il envoyé ici?

“Milady”, dit-elle prudemment, " s’il vous plait, puis-je voir votre visage?"

Rarity se retourna et lui fit face brusquement. "Est-ce que ton maître t'a ordonné de lui parler de mon visage?"

"Eh bien, euh..."

"Très bien. Comme ça, tu pourras voir à quel point il perd son temps."

Applejack était vraiment stupéfaite par la réponse de la lady. Certes, elle s'attendait à ce qu'elle refuse sa demande ou qu’elle se serait vexée.

Lentement, la lady leva son voile et Applejack vit le visage du la bien-aimée du duc .
Sa fourrure était d’un blanc pur. Sa crinière violette soyeuse été délicatement courbé vers l'extérieur. Ses cils tombérent doucement sur ses yeux bleus brillant qui avaient en effet la couleur de saphirs.

Applejack ressentit une vive douleur dans sa poitrine. La jument était belle. Non, elle était magnifique! Elle se tenait parfaitement droite et haute, son menton pointait vers le haut, montrant ainsi la forme parfaite de son cou.

Ce n’était pas étonnant que le duc l’aimait. Tous les autres étalons serait fous s’ils ne tombaient pas amoureux d’elle au premier regard. Elle imaginait que si elle était un véritable étalon, elle serait probablement tombée amoureuse d’elle elle aussi, mais puisqu’elle était une jument, ce n’était clairement pas le cas. Au lieu de ressentir de l'amour, elle ressentait de la jalousie.

Elle ne pouvait pas le nier. La lady était la plus belle jument qu'elle avait jamais vue, beaucoup plus belle qu'elle en tout cas. Elle était si raffinée et bien éduquée, plus qu'elle ne le serait jamais.

Rarity regarda la réaction de l’étalon. Ses yeux verts étaient larges avec un expression de … De quoi? Stupéfaction? Confusion? Admiration? Il resta silencieux pendant un long moment. Elle s’attendait à ça, car c'était de cette façon que la plupart des étalons réagissait quand il la regardait pour la toute première fois.

Elle devint vite lassée de l'expression du groom et décida de briser la glace.

"Alors, n’est-il pas magnifique?" demanda-t-elle.

Applejack sortit de sa transe et hocha la tête.

"En effet il l’est”, répondit-elle d'une voix étranglée. "C’est... C’est dommage que vous ne soyez pas mariée, milady."

“Je ne pense pas.Tu vois, il y a beaucoup de jeunes étalons qui sont heureux de savoir que je suis célibataire. Si je me marie, beaucoup de cœurs seront brisés."

Applejack soupira. “Vous êtes trop noble, milady. Néanmoins, mon maître", elle déglutit, "vous aime."

"Je sais, on me l’a déjà dit", grommela Rarity. "Sais-tu à quel point il m’aime?"

"Il vous aime d’une brûlante passion", dit la jument déguisée, en s’inspirant de la lettre du duc, "qui lui brûle la peau pourtant résistante aux flammes…” Elle sentit son cœur s'alourdir quand elle fit sortir ces mots de sa bouche. "Il se languit de vous, il souffre pour vous… Vous vous rappelez de ces pierres précieuses qu’il vous a envoyé il y a un certain temps? Il voulait les garder pour le déjeuner mais il vous les a offertes. Il serait prêt à se jeter dans les flammes d’un volcan pour vous... eh bien, sa peau est inflammable, donc techniquement ça ne pourrait pas lui faire mal, mais quand même! il ferait n’importe quoi pour vous ! il vous aime plus que la vie elle-même! Il... "

"Assez!"

Applejack sauta en arrière quand la licorne lui cria dessus.

"Assez, j’ai dis!" Elle lui tourna le dos alors des larmes se formèrent dans ses yeux. «Je ne veux plus entendre ça! Je l'ai déjà dit à ton maître et je le redis encore, je ne l’aime pas!"

"Pourquoi vous ne pourriez pas l’aimer?" haleta Applejack. “Il est bon, il est gentil, il est passionné et …” Elle rougit. "Il est beau..."

"Oui, oui, oui, je sais!" Elle se retourna furieusement. "Mais je ne l’aime pas! Je suppose qu'il est... noble, juste et vertueux, mais je ne l’aime pas!" Elle enfouit son visage dans ses sabots. "Je voudrais juste qu'il comprenne!"

Applejack ne comprenait pas. Qu'y avait-il de mal à être amoureux du duc? Certes, elle pensa à la façon qu’il avait de se vautrer sur son trône avec un regard pathétique, mais qu’est-ce qu’on pouvait attendre de quelqu'un qui souffrait d’un amour non partagé? Elle savait qu'elle ne pouvait pas la forcer à l'aimer, mais elle était la seule chance qui permettrait à son maître de trouver le bonheur et elle ne pouvait pas se permettre de la perdre.

"Si je peux parler librement, milady", dit Applejack dit d'une voix dangereusement basse, “je ... Je pense que vous êtes la jument la plus cruelle que j’ai jamais connue!"

Rarity leva les yeux vers l’étalon en état de choc. "Quoi?"

«Vous m’avez très bien entendu! Ce dragon vous aime! Il vous a offert son coeur et vous l’avez brisé! Si j'avais la chance de ressentir un si grand amour envers quelqu’un, je ... je ..."

"Qu'est-ce que tu ferais?" demanda doucement la licorne.

“Hé bien ... Je lui dirai tout ce que j’ai sur le coeur! Je serais sienne... sien! Je serais son serviteur, son esclave, son ami! Je serais fidèle à elle! Je serais honnête avec elle, je partagerai tout avec lui... elle! Et jamais je ne lui causerait du tort! Même si cette jument ne ressent pas les même sentiments pour moi, je lui serais toujours fidèle! Mais je me battrais pour lui... elle! Je serais ce qu'elle veut que je sois, je ferais tout ce que je peux pour lui faire plaisir, même si cela signifie à renoncer à mon propre bonheur! J’aimerai cette jument de tout mon cœur et jamais je ne renoncerai à l’aimer! même s'il... elle me fuit ou me renie, je... Je serais toujours fidèle envers elle. "

Rarity avait écouté la déclaration passionnée de l’étalon en observant les émotions s’exprimer dans ses yeux et son visage. Elle pouvait dire que chaque mot qu’il avait prononcé était d’une tel passion que son coeur se mit à battre la chamade. Quand il se tut, elle réalisa qu'il inspira et expira lentement un souffle dans un soupir de crainte.

AppleJack elle-même était stupéfaite par son discours. D’où lui venaient ces sentiments? Elle n'avait jamais été une grande romantique et ce genre de pensées ne lui était jamais venues à l’esprit auparavant. Alors qu’est-ce qui avait bien pu provoquer une chose pareil?

Quand elle revint mentalement sur les paroles de son discours, elle réalisa lentement qu'elle avait parlé de quelqu'un en particulier, quelqu'un avec qui elle était tombée amoureuse, mais elle ne le savait pas jusqu’à maintenant.

C’était le duc Spike.

Elle se souvint alors que Lady Rarity était devant elle et lui rappela qu’elle était le véritable objet de l'affection de son maître. Même si elle n'était pas déguisé en étalon, comment pourrait-elle rivaliser avec une beauté pareil ?

Elle se racla la gorge. "Excusez-moi, milady, si je..."

"Ne t’excuse pas" dit Lady Rarity avec une voix à peine plus forte qu'un murmure.

Le silence tomba entre eux. Applejack frotta maladroitement sa patte quand la licorne lui lança un regard intense.

"Qui sont tes parents?" demanda t-elle soudainement.

La jument déguisée était surprise par cette question et fut prise de panique en lui donnant la réponse.

“Je ... Je suis un orphelin."

Rarity cligna des yeux. “Je suis désolée. Qui étaient-ils, alors?"

Applejack se mordit la lèvre. “Je suis née au dessus de mon état actuel, mais j’apprécie ma vie. Je suis un gentlecolt, tout de même."

La licorne fit une pause et se détourna. “Dis à ton maître que ma réponse reste la même."

Le poney terrestre soupira tristement. “Je souhaiterai tellement vous faire changer d’avis..."

"Je ne l’aime pas. Ne m’en dis pas plus sur ses affections."

Applejack la salua courtoisement et se dirigea vers la sortie. Mais ce que la licorne lui dit ensuite la fit brusquement arrêtée dans son élan.

"Cela ne signifie pas que tu ne peux pas revenir me voir!"

Rarity rougit en tentant de trouver désespérément une explication à ses paroles .

“Pour, euh... me donner de ses nouvelles."

Applejack tourna la tête pour lever un sourcil. Ce fut une étrange requête, mais cela signifiait aussi qu'elle avait une autre chance pour gagner l’amour de son maître. Peu importe si la jument déguisée était amoureuse de lui ou non, le duc méritait d'être heureux avec celle qu'il aimait.

"Si tel est votre désir, milady”, répondit-elle avec un clin d'œil.

Elle essaya de repartir quand la licorne cria: "Attends!"

Rarity se retourna et se dirigea vers le groom. Elle fouilla dans sa poche et plaça trois pièces dans le sabot d'Applejack.

"Voici pour toi”, murmura-t-elle.

Applejack regarda l'argent. Elle en avait besoin pour permettre à elle et sa sœur de quitter Illyrimane et chaque pièce supplémentaire comptait, mais elle ne pouvait pas les prendre. Sa tâche n'avait pas été accomplie, et donc, elle ne méritait aucune récompense. Elle les rendit à la Lady.

"Gardez votre argent, milady. Je pense que je vous ai causé assez d'ennuis. Après tout, je suis venue chez vous alors que vous étiez en deuil. D’ailleurs, je vous souhaite mes sincères condoléances, pour votre frère."

Rarity se sentit à la fois touchée et coupable face au geste de l'étalon. "Je te remercie."

Applejack salua. “Au revoir, milady."

La licorne regarda le dos du groom jusqu'à ce qu'il ait complètement disparu. Elle eut l'occasion de respirer à nouveau.

"Bonté divine", haleta-elle.

Son visage était rougi par l'émotion, son sang était bouillant de désir, son cœur battait avec passion. Tout sur le jeune étalon avait allumé la flamme en elle: sa stridente, mais forte voix, son accent,son beau visage, ses yeux d’émeraude …

Elle se laissa tomber sur le canapé et se mit à sourire au plafond. Elle ne voulait rien faire d’autre à part rester là et sourire toute la journée!

“Qui sont tes parents, lui ai-je demandé", rit-elle. “Je suis un gentlecolt, m’a t’il répondu!" Elle hurla. “Je vais le prendre au mot!"

Elle semblait si indiscrète. Elle venait à peine de rencontrer ce garçon et elle agissait comme une jument adolescente! Une dame ne devait pas agir de cette manière, en particulier envers ceux qui étaient en dessous de son statut social!

"Oh, ça n’a pas d'importance!" cria-t-elle, en saisissant un coussin et en le serrant contre sa poitrine.

Etait-ce vraiment cette sensation que l’on ressentait quand on était amoureux? Se sentir merveilleusement bien et faire comme si rien d'autre au monde ne comptait à part ça? Et peut-on vraiment tomber amoureux aussi vite?

Son excitation avait disparu quand elle réalisa qu’elle avait oublié quelque chose. Elle s’écroula sur le canapé avec frustration.

"Oh, qu'elle jument idiote je suis ! Je ne lui ai même pas demandé son nom!"

                                  À suivre.