Chapitre 7. Les Relations.

Avant que je ne puisse poser la moindre question, les gardes me poussèrent dans une cellule.

Nous étions entrés dans le grand château de Cristal et les étalons m'avaient emmenée dans les cachots, jusqu'à présent, j'ignorai complètement son existence et à mon avis, je n'étais pas la seule. Une fois ici, ils m'ont donc mis dans cette cellule et ce sont éloignés, me laissant seule.

Okay, là, on pouvait dire que j'étais mal. Enfin, inutile de s'inquiéter, je n'avais rien fait, en réfléchissant sur ce qu'on pourrait me reprocher, je pensai immédiatement à la bombe, la princesse, pensant que c'était moi qui l'avait activée, avait dû donner l'ordre de me faire arrêter dès que l'on me verrait et comme personne n'avait vu mon visage lorsque je les avais poussés, on a sûrement pas pu me défendre.

Soupirant devant une si grosse erreur de ma part, j'allai m'asseoir sur la planche en bois, accrochée au mur par des chaînes, c'est amusant qu'un bâtiment si beau et si récent ai des cachots si moches et si vieux. Enfin, on ne va pas non plus donné une chambre 5 étoiles à des criminels ! Quoi que, n'y a-t-il que des criminels ? Après tout, certes je tue, mais c'est pour protéger Equestria ! Quelle ironie... Puis, soudain, je repensai aux paroles de Shay : « Si c'est une faible comme toi qui est la nouvelle number one, les Bad Girls ont du soucis à se faire. » Je détestais quand il avait raison...

**

Je somnolais sur la planche de la prison, fixant légèrement la lune par la petite « fenêtre » de ma cellule avant de fermer les yeux, attendant patiemment le sommeil quand soudain, je me sentis flotter. Soulevant à nouveau mes paupières, tout doucement, je constatai qu'effectivement, on me faisait léviter par magie puis, tournant la tête sur le côté, je reconnus le pelage lavande de Twilight Sparkle.

Elle ouvrit la porte de ma cellule et me fit sortir, m'emmenant avec elle. Je savais qu'elle m'avait vue réveillée mais ne lui demandai rien, patientant, je ne bougeai pas, puis, tandis qu'elle s'était engouffrée dans les couloirs de son château depuis un moment, elle ouvrit finalement une porte, celle-ci donnait sur une grande et luxueuse chambre. D'abord surprise, je la regardai, perplexe, tandis qu'elle me déposait sur le grand lit à baldaquin qui trônait contre le mur de la pièce, en plein milieu, ensuite, elle s’assit au bord tandis que je me redressai et la regardai.

« Puis-je savoir ce que cela signifie votre altesse ? Vous savez, je n'y suis pour rien dans la cérémonie... Je sais bien que ça sonne faux pour vous mais croyez le ou non, je vous ai sauvée vous et...

-Inutile de me dire ce que je sais déjà, Ysé. » Elle m'avait coupé la parole en continuant de me tourner le dos, je la regardai, incrédule, tandis qu'elle reprenait :

« J'aurais aimé te revoir après la cérémonie, afin de... M'assurer de quelque chose, et le fait que tu ne sois pas revenue a à moitié confirmé mes doutes, ils l'ont été complètement lorsque j'ai découvert qu'il n'existait aucune Ysé Destiny en Equestria, et qu'étrangement, tu ressembles comme deux gouttes d'eau à quelqu'un que j'ai connu il y a longtemps et je... je donnerais tout pour la revoir. » Comprenant, en espérant me tromper, de quoi elle parlait, je continuais de la fixer, interdite, lorsque finalement, elle se retourna vers moi, des larmes perlant aux coins de ses yeux.

« Ysé... Je suis ta mère... »

Je sentais des gouttes de sueur froide couler le long de mon dos puis, finalement, je lui répondis, ne laissant rien paraître de mon affolement à l'idée qu'elle ai pu me démasquer si vite.

« Non... C'est... C'est impossible majesté, vous devez faire erreur ! Je veux dire, je viens de...

-D'une ville d'humains cachée dans les montagnes, ayant la capacité de se changer en poneys. »

Je la regardais, bouche-bée, tandis qu'elle me souriait doucement.

« Ton père venait de là-bas lui aussi et après sa mort, j'étais trop attristée pour m'occuper de toi, j'ai donc préféré t'y laisser, j'en suis vraiment désolée... Tu peux m'en vouloir... »

Je ne sus quoi ajouter, elle connaissait toute la vérité de A à Z et, apparemment, mon père n'était pas Equestrien, pourtant, l'amour entre poney et humain était formellement interdit, même si nous pouvions prendre leur apparence, c'était un peu de la zoophilie et ensuite, on tombait sur ce genre de problèmes quand ça arrivait...

Ne sachant que répondre, je continuais de la regarder, interdite, puis, finalement, elle vint vers moi et me serra dans ses pattes, m'entourant aussi de ses ailes. Je fermai les yeux, laissant son parfum m’enivrer puis, je lui glissai doucement à l'oreille, dans un murmure à peine audible :

« Je ne t'en veux pas, maman... »3

**

Je dormais profondément d'un rêve plein de douceur puis, en me réveillant, reconnus la grande et luxueuse chambre dans la quelle m'avait faite dormir. Je me redressais en m'étirant lorsqu'une voix retentit à l'autre bout de la pièce, voix que je reconnus avec agacement.

« Ça va Skywalker ? Bien dormi ? »

Regardant dans la direction de Shay, je le vis dans sa forme de licorne bleue et le fusillait du regard avant de m'asseoir au bord du lit et de me lever, me dirigeant vers lui.

« Je t'ai rien demandé crétin, et qu'est-ce que tu fais là ?!

-Je suis pas venu assister à ta réunion de famille ni à ta reconstitution de Star Wars et de la Belle aux Bois Dormant, si c'est c'qui t'inquiète. Je suis là sous ordre de ton boss qui se fait un sang d'encre pour toi comme sûrement toute ton agence. T'es number one, demi-portion, tu peux pas aller voir ta mère quand bon te semble et pendant des milliers d'années.

-Je fais ce que je veux, t'es pas ma nounou.

-Nan, mais justement elle aussi s'inquiète.

-Si tu parles d'Eden, elle n'est pas non plus ma nounou.

-Et tu t'en moques aussi d'elle ?

-La ferme. » Finis-je en me dirigeant vers la porte. Tandis que j'allais ouvrir celle-ci, je me sentis soulever puis, vis que Shay me portait. Le fusillant du regard, je remarquai avec surprise qu'il ne dissimulait plus sa corne dont il avait tellement honte sous sa crinière broussailleuse, elle n'y était tout simplement plus. Il avait dû en avoir tellement marre qu'il s'était fait amputer, quel crétin... Selon lui, les licornes étaient des êtres sans force qui se reposaient sur leur magie et ça l'agaçait au plus au point d'en être une, le problème était réglé apparemment. Puis, je vis ensuite qu'il avait des ailes métalliques dans le dos, des prothèses, il était vrai qu'il admirait les pégases, je ne pense pas qu'il en ai gagné le pouvoir de marcher sur les nuages ou de les déplacer mais au moins, il pourrait voler et arrêter de déverser toute sa jalousie sur le fait que j'ai de ailes et pas lui en me répétant que je ne sais pas voler. Tandis que je tente de me dégager de ses pattes, il me fait un autre de ses sourires moqueur dont lui seul à le secret.

« On dirait que j'ai touché une corde sensible, vous m'en voyez navré, princesse.

-Retire ce que tu viens de dire ! » Fulminai-je en entendant le surnom qu'il venait de me donner, mais, sans ciller et tandis qu'il ouvrait la fenêtre, il me répondit.

« De quoi ? Que vous m'en voyez navré ? Pour une fois que je m'excuse...

-Non ! La fin !

-Ce n'est pas de ma faute si t'en es une, mais va pas croire que je vais t'obéir, je suis pas Equestrien moi.

-Je le suis qu'à moitié ! Et je ne suis pas une princesse, espèce de... » Il ne me laissa pas terminer, se laissant tomber dans le vide. Je tentai de me dégager et d'ouvrir mes ailes mais il me tenait fermement contre lui, un léger cri m'échappa tandis qu'il se redressait à quelques mètres du sol.

« Voilà comment on vole, demi-portion » Ajouta-t-il en fonçant droit devant lui à vive allure.

Je le hais vraiment.

Tandis que le pégase volait, je tentai encore de me dégager tandis que des nuages noirs se rassemblaient dans le ciel. Puis, d'un coup, alors que nous survolions Everfree, un grand coup de tonnerre retentit et, au même moment, un éclair nous frôla de peu. Je hurlai, voilà ma deuxième peur.

Me figeant soudainement, je sentis que Shay avait du mal à se déplacer correctement à cause des bourrasques de vent qui nous empêchaient d'avancer. Il me serra d'avantage contre lui tandis que je fermais les yeux et enfouissais mon museau dans son cou. Je sentis avec surprise son sabot me caresser la crinière, comme pour me rassurer. Finalement, au bout de plusieurs autres coups de tonnerres et d'éclairs nous frôlant, il descendit au milieu des arbres, nous étions au pied d'un des montagnes mais impossible de savoir si c'était la nôtre ou pas, tant la pluie battait fort. Il m'emmena alors dans une grotte.

« Bon, on va rester ici le temps que l'orage se calme » Déclara-t-il en me déposant, je me tournai de suite vers lui, fulminant.

« Tu ne pouvais pas regarder la météo avant de venir me chercher ?! En plus, tu n'as même pas été cherché mon équipement ! Enterré, si la terre devient de la gadoue je te dis pas dans quel état il va être, mon boss va me tuer, il est tellement radin !

-Il va de toute façon te tuer pour la peur que tu lui as faite, et de toute façon, j'ai un cerveau moi. » Ajouta-t-il en sortant ma ceinture d'un sac à dos que je n'avais pas remarqué. Je l'attrapai de suite sans un merci, le fusillant simplement du regard et m'emparai de mon talkie-walkie, tentant de joindre le Q,G, je n'obtins que des grésillements.

Soupirant, je rangeai mon talkie-walkie et attachai ma ceinture autour de ma taille lorsque une serviette me tomba sur la tête. La prenant et la regardant avec surprise, mon regard se tourna vers mon collègue qui était occupé à allumer un feu, ce qu'il réussit sans problème puis, il me sourit en se retournant.

« On ferait mieux de rester transformés, la fourrure nous tiendra d'avantage au chaud et au cas où des petits amoureux qui se baladaient ce sont fait surprendre par l'orage comme nous...

-Les fourrures trempées tiennent chaud maintenant ? Première nouvelle et je ne connais pas beaucoup d'Equestriens qui aiment se balader dans la forêt la plus dangereuse du pays.

-Bah, j'ai raté mon coup...

-De quoi tu parles ?! » Lui demandai-je, incrédule. Il se contenta de me rendre un grand sourire.

« Rien rien, et pourquoi tu crois que je t'ai donné une serviette demi-portion ? » Grommelant, je me contentai de m'asseoir au pied du feu, remettant la serviette sur ma crinière.

« Tu devrais te déshabiller, tu vas attraper froid avec des vêtements mouillés. » Recroquevillée et le museau posé sur mes genoux, je le cachai derrière, m'aidant également de ma serviette pour dissimuler mon visage, je me sentis rougir.

« Et puis quoi encore ?! » Comprenant ma gène, le jeune étalon se mit à rire aux éclats.

« J'te rappelle que pratiquement tous les poneys restent plus nus qu'habillés ! Et puis, il doit pas y avoir grand chose à voir. »

Je le fusillai du regard et, en retour, il m'ébouriffa les cheveux à travers la serviette, je me débattais lorsque je me rappelais qu'Anissa aussi faisait ça... Sentant une autre larme couler le long de ma joue, je l'essuyai rapidement avant d'enlever mon blouson et mon tee-shirt, cachant ma ceinture sous la pile de vêtements, juste au cas-où. Puis, regardai à nouveau le feu lorsque je sentis quelque chose de chaud se poser sur mon dos.

Tournant la tête, je reconnus l'une des ailes métalliques de Shay.

« Comment ce fait-il qu'elles soient si chaudes ? »

Le faux-pégase souleva son aile, me dévoilant des vrais plumes de la couleur de son pelage, sous son aile.

« Un sort, des vraies plumes commencent à pousser dessus, demain matin, j'en aurais sûrement sur l'intégralité de mes ailes. Ce ne sont que des bases, comme des os. »

Hochant la tête en signe d’approbation par rapport à ses paroles, je le laissai reposer son aile à moitié plumé sur mon dos et posai ma tête sur son épaule, il s'était assis comme moi, recroquevillé, tenant ses genoux contre lui avec ses pattes avants. Il nous recouvrit d'une couverture en plus de son aile et, lentement, je fermais les yeux et me blottis dans les bras de Morphée, ou les ailes de Shay ici.

**

Je me réveillai en sursaut, sans crier, sans sentir de sueur de froide ou de quelconque autre signe de peur, juste des larmes le long de mes joues, encore. Le feu devant moi était éteint et j'étais allongée, la couverture utilisée plus tôt pour nous tenir chaud sur moi, j'étais seule. La repoussant, je me redressai, regardant autour de moi, mais Shay n'était vraiment pas là.

« Shay ? » Pas de réponse.

« Shay tu es là ? Si c'est encore une de tes blagues à deux balles, c'est vraiment pas drôle ! » Le silence continuait de régner. Lentement, je me levai et commençai à inspecter la grotte du regard.

Mis à part les restes du feu d'hier soir et la couverture, il me restait mes vêtements, ma ceinture et celle de Shay et son sac à dos, en bref, il ne manquait que le faux-pégase bleu et ses vêtements.

J'attrapai mes vêtements, les enfilai, me retransformai en humaine et enfilai ma ceinture, cherchant après mon talkie-walkie. Je constatait alors qu'il avait disparu. Grognant de désarroi, je fouillai la ceinture de Shay, pas de talkie-walkiei non plus. Génial... De plus, les yoyo-motos manquaient également à l'appel. En bref, je devrais rentrer à pied avec les affaires de ce sombre crétin. Génial.

Soupirant, je mis sa ceinture dans le sac à dos, attrapant au passage une barre chocolatée que je dévorai la seconde d'après, affamée. Enfilant le sac à dos, je remarquai avec gêne que je m'inquiétais vraiment pour le number two disparu, je me sentis rougir à cette pensée. Non mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?! Ce type est un coureur de jupons en plus ! Un vrai crétin !

« Je ferai mieux de rentrer à l'agence avant de devenir complètement folle moi... » Soupirai-je, me dirigeant vers la ville en tenant de me repérer. Puis, soudain, un bruit retentit derrière moi, une branche qui craquait, accompagnée de bruits de pas dans l'herbe, attrapant ma mini-mitraillette en une seconde, je me retournai sans attendre et la pointait vers mon présumait ennemi, puis, reconnus avec agacement le blondinet qui marchait vers moi, sourire aux lèvres.

« Alors demi-portion ? On s'inquiétait pour moi ? »

Je le fusillai du regard et me débarrassai du sac avant de le lui jeter en pleine face, pour toute réponse.

« Hey, molo ! Y'a des armes là-dedans... T'y a bien mis ma ceinture, hein ?!

-Bien sûr, crétin. » Répondis-je simplement avant de lui tourner le dos et de reprendre ma route. Il me rattrapa d'un bon, se mettant même devant moi pour me bloquer le passage , et, tandis que j'allais le contourner, il m'attrapa le poignet.

« Hey demie-portion...

-Quoi encore ?! Et puis arrête de m'appeler comme ça ! » M'énervai-je, tandis que, sans crier gare, il me tira vers lui, me serrant contre son torse. Je me sentis alors passer au rouge tandis que je le sentais me fixer. Levant la tête pour planter son regard dans le mien, j'allais lui crier ma façon de penser sur son comportement lorsqu'il approcha sa tête de la mienne. Me figeant soudainement sur place, je le voyais se rapprochais de moi, bientôt, je pus sentir son souffle contre mes lèvres tandis qu'il me soufflait doucement :

« Tu... » Il s'interrompit cependant, j'avais l'impression que je ne pouvais pas rougir d'avantage, aussi hurlais-je :

« Je quoi ?! » Il posa un doigt sur mes lèvres, approchant à nouveau ses lèvres des miennes et... me tira les cheveux avec violence.

Me relâchant ensuite tandis que je me masser l'endroit où les cheveux avaient été tirés, je lui lançais un regard des plus assassins en lui hurlant :

« A quoi tu joues espèce de crétin ?! »

Il jeta quelque chose qu'il tenait dans sa main droite et l'écrasa de suite, me souriant.

« T'avais une araignée étoilée dans les cheveux. » Puis, comme si de rien n'était, il sortit nos talkie-walkie et nos yoyo-motos de ses poches et me tendit les miens, jetant son propre yoyo et disparaissant dans une traînée bleue. J'enfourchai ma propre moto en fulminant, je ne sais vraiment pas ce qui me retenait de l'étrangler, ni pourquoi je n'ai pas essayé de me dégager et que je l'ai laissé faire. Et encore moins pourquoi mon cœur bat la chamade.