Chapitre 8. L'Infiltration.

J'étais devant le bureau du boss, attendant.

Dès mon retour à la ville en compagnie de Shay, j'avais été convoquée par le boss. La dame de l'accueil m'avait bien prévenue qu'il était énervé et que je ferais mieux de marcher sur des charbons ardents avec lui. Je pris donc son avertissement en compte et attendis sagement, finalement, il me fit entrer, claquant la porte derrière lui, il s’assit en face de moi, ne me donnant pas la permission de l'imiter, et me fixa durement, plus durement que jamais. Je soutins son regard sans broncher, et, ne protestai pas d'avantage lorsqu'il prit la parole :

« J'espère que tu as conscience de la panique que tu as provoquée ? Je peux savoir où tu étais ? Shay m'a dit que tu avais fait une réunion de famille, dis moi qu'il n'était pas sérieux ! »

Haussant les épaules, je répondis simplement :

« Je ne vois pas ce qu'il y a de mal là-dedans. »

Je le vis passer au rouge et claquer on poing sur son bureau. Oups.

« Ysé ne te moque pas de moi !! Tu sais très bien ce que ça implique ! On va devoir faire en sorte qu'elle t'oublie et...

-Et quoi ?! Ça va faire 16 ans qu'elle est au courant de l'existence de cette ville, presque 16 ans qu'elle aurait pu nous dénoncer au près de Celestia mais qu'elle n'a rien dit ! Je ne vois pas pourquoi elle le ferait maintenant, et puis c'est ma mère bon sang ! Elle a le droit de savoir, surtout qu'elle est parfaitement consciente des risques qu'Equestria encourrait si on apprenait l'existence de la ville !

-Comment peut-elle le savoir ?!

-Parce que, de un, c'est logique, et de deux, mon père était un Bad Boy !! » J'avais hurlé les dernières paroles, le boss me fixait avec interrogation puis, fini par grommeler un « Je vois » avant de m'indiquer de disposer d'un simple signe de main. Jetant une chaise contre un mur, je sortis en claquant violemment la porte, le bruit retentit dans tout le couloirs, mais je m'en moquais.

Je marchai d'un pas pressé. Voulant sortir de ce bâtiment le plus vite possible et fusillant du regard tout ceux que je croisais, tous se renfrognèrent. En passant devant l'accueil, la femme derrière m'appela. Je la fusillai aussi du regard.

« QUOI ?! » Hurlai-je, la plupart des agents et apprenties présents sursautèrent, la jeune femme elle-même déglutit avant de reprendre :

« J'-j'ai une mission pour toi... » Bégaya-t-elle en me tendant un bout de papier, tremblante. Je lui arrachai des mains et repris ma route vers la porte. Une fois celle-ci franchit, je regardai le bout de papier :

MISSION :

Infiltrer un camp supérieur de mercenaires et les espionner. Vous devrez communiquer toutes les nouvelles à votre agence dès que vous le pourrez, chaque soir si possible, mission durant une semaine, ils détiennent des otages Bad Boys, si vous en avez la possibilité, libérez-les, sinon, laissez les, taâhez bien sûr de ne pas vous faire prendre.

Je m'arrêtai un instant. Une mission d'infiltration ?! J'ai horreur de ça ! Enfin, au moins, je pourrais rester loin de cette maudite agence et de ce maudit boss pendant un moment...

La mission allait avoir lieu dans 3 jours.

**

Pendant 3 jours, je m'étais entraînée et avait révisée le « guide de l'espion » juste au cas où, ça faisait longtemps que je n'avais pas fait ce genre de mission... Je sortis donc de la ville, prête, tous à l'agence, me souhaitèrent bonne chance, ils savaient que ma tache était des plus délicates, étant donné qu'elle se déroulait dans une base ennemie, non seulement il y aurait un nombre impressionnant de mercenaires, même pour une number one, mais en plus, il y aurait des grandes personnalités comme des lieutenants, caporaux, etc... Mais ce n'est pas tout, on m'a aussi prévenue que vers la fin de la semaine, il y avait le grand boss des mercenaires, celui qui les commandait tous. La mission la plus importante de ma vie, je devais essayer d'identifier ce chef et l'espionner pour envoyer un maximum de données à l'agence et le neutraliser, ça mettrait fin au règne des mercenaires pendant un bon moment. 

Je sortis ma moto, la chevauchai, et disparus dans une traînée bleue. Grâce aux GPS intégrés dans les montres des otages, nous avions enfin pu trouver cette base, elle était proche de l'Empire de Cristal, dans les montagnes.

J'arrivai dans le lieu congelé en une heure et trouvai facilement l'emplacement de la base. Leur but, contrairement à nous, était de gouverner Equestria et donc, se cacher était insignifiant, et pour les Bad Boys et Bad Girls, encore fallait-il que nous ayons l'idée de ce coin si reculé du pays, vers la frontière du pays. Rangeant ma moto, je me cachai derrière un rocher et les observai discrètement avant de scanner les tenues des femmes et de les enfiler à mon tour. Puis, dissimulant mon équipement dans mon nouvel uniforme, je m'avançai.

Malgré mon aversion pour ces malfrats, je devais avouer que leur tenue de « travail » était classe. Celle-ci était composée de jean en cuir, comme nous, d'une chemise, d'un nœud papillon et d'un long manteau en cuir noir qui descendait jusqu'aux chevilles, pour les hommes, et pour les femmes, c'étaient des collants noirs, une jupe plissée à carreau bleu marine et noir, une chemise blanche, un nœud papillon en ruban à carreaux bleu marine et noir et d'un long manteau également. J'avais dissimulé mon équipement dans le manteau sans trop de difficultés. Dans tous les cas, leurs uniformes étaient bien plus classes que les nôtres, il faudra que j'en tienne mot au boss... Enfin !

Je m'arrêtai devant l'entrée et sortis ma carte de passage fournie par l'agence, elle avait été conçue à partir de cartes de passages de mercenaires tués et dépouillés par des agents, dessus, les trucs nécessaires, ma photo, et mon nouveau nom : Isil Bloodstar. L'homme qui contrôlait l'entrée regarda ma carte, me regarda en fronçant les sourcils, sûrement pour essayer de se souvenir de si il m'avait déjà vue avant ou pas, puis me laissa entrer, à mon plus grand soulagement.

Les murs étaient faits de la roche de la montagne et il y avait des chars d'assaut, des fourgons, et des avions de guerre un peu partout, les hommes et femmes défilaient dans tous les sens. Par je ne sais quel miracle, l'agence avait réussi à leur apprendre que j'étais une « nouvelle » et qu'il faudrait me faire visiter les lieux à mon arrivée. J'attendis donc sur le côté jusqu'à ce qu'un homme ne vienne me voir, sourire aux lèvre, je lui donnerais une vingtaine d'années, vu de là.

« C'est toi Isil ?

-Oui. » Répondis-je simplement avant qu'il ne me tende la main en souriant, je la lui serrai et il m'entraîna au cœur de la base.

**

« Et enfin, nous avons les dortoirs des filles ici » Termina-t-il en me désignant un énième trou dans la roche qui montrait une grande pièce avec des rangées de lits, chacun possédant sa table de chevet et sa lampe, des rangées de casiers étaient au fond, rien de très confortable mais bon...

« Les affaires dont tu auras besoin sont dans ton casier, le B1633. » ajouta-t-il en me tendant des clefs portant le numéro annoncé.

« Ton lit porte le même numéro, garde bien cette clef, on a pas de double ! Bon, je te laisse, salut ! » Acheva le jeune homme qui s'était présenté à moi sous le nom d'Edward et qui s'éloignait rapidement, semblant pressé. Je pénétrai le dortoirs, repérai mon lit et me dirigeai vers mon casier, à cette heure-ci de la journée, la pièce était vide, j'envoyai donc un message à l'aide de ma montre, entre deux rangées de casiers, pour signaler la situation, je m'étais introduite sans problème et avait déjà visité les lieux puis, rangeant ma montre une fois le message terminé, j'ouvris mon casier :

Dedans, il y avait plusieurs vêtements et chaussures de rechange, des petites armes qui ne faisaient pas beaucoup de dégâts, sûrement à cause de mon « faible » niveau, pas de talkie-walkie, ni de bombe fumigène et également un papier que je pris. Dessus, mon emploi du temps. De number one, j'étais redescendue en bas de l'échelle : apprentie. Cependant, avec mon âge, je pourrais vite passer à mercenaire confirmée sans éveiller de soupçons, de plus, l'agence avait expliqué que j'étais très douée, comme ça, ils ne trouveraient pas étrange que j'excelle dans tous les exercices. En tant qu'apprentie, je n'aurais pas appris grand chose, mais en tant que mercenaire...

Je me rendis donc à mon premier cour : karaté. Simple.

**

Après deux trois prises, je mis mon adversaire au sol, je n'avais pas hésité à lui faire mal malgré ses 8 ans, la mission l'exigeait car, après tout, les mercenaires n'ont aucune pitié. Le professeur me félicita et réprimanda le jeune garçon pour avoir fait preuve d'autant de faiblesse, et, sans remords pour le bras que je lui avait cassé, il le força à faire des tours de piste, tandis que la pluie tombait averse dehors. J'acceptai les félicitations avec modestie, j'avais tout de même le droit de garder mon caractère après tout, je devais juste dissimuler ma pitié. Là, j'avais un cours de tirs pendant 3 heures, simple aussi, j'y allai, quittant la simple salle de roche pour aller dans une autre où des cibles étaient disséminées un peu partout. La plupart étaient en forme de poneys mais je serrai les poings en voyant des mannequins à forme humaine, ils portaient des blousons des Bad Boys et Bad Girls morts pendant leur missions, ils les avaient dépouillés avant que nous ne renvoyons des renforts des agents achever le travail et laisser la place à notre équipe de nettoyage en récupérant le corps au passage.

Me retenant difficilement d'exploser de rage, je me dirigeai vers les armes disposées non loin des cibles et me saisis de l'une d'elle, allant ensuite me mettre en place.

J'attendis que l'instructeur nous en donne la permission et me mis à tirer comme si j'étais née avec un flingue, impressionnant à nouveau mes professeurs. Puis, une fois ce second cours terminé, je me dirigeai vers la cafétéria de la base.

Regardant rapidement le menu, je regrettai soudainement la cafét' de l'agence. Soupirant, je m'emparai d'un plateau et commençai à le remplir de plats semblant tous plus exquis les uns que les autres.

Ou pas.

Cherchant une place de libre, je trouvai rapidement et avec soulagement une table solitaire, quoi que grande, il y avait donc des chances qu'un groupe l'envahisse... Mais remarque, il y avait peu de chance qu'ils viennent à la table d'une simple apprentie trop grande pour son grade.

M'asseyant donc, je commençai à manger, la plupart des mercenaires rassemblaient ici me regardaient en ricanant à cause de mon « retard » dans la formation normale, même des adultes confirmés et, normalement, matures.

Les ignorant en tentant de ne pas recracher ma... purée on va dire, tant elle était immonde. Puis, finalement, mes craintes se confirmèrent, un groupe me rejoignit, et il semblait composé des plus demeurés de la base. L'un d'eux, un brun, me lança :

« Alors, c'est toi la surdouée encore apprentie à presque 16 ans ? » Des filles en face de nous se mirent à ricaner comme des hyènes. Je ne répondis rien, continuant de manger sans même les regarder. Le garçon insista :

« Moi c'est Axel, le meilleur de tous les mercenaires de mon âge, et toi ? T'as pas d'nom ? Nan parce que dans ce cas, j'vais t'appeler Sans Nom ! » Les hyènes se remirent à ricaner, suivies des autres de la table. Je sentis un regard des plus insistants se poser sur moi, et, regardant discrètement d'où il provenait, je reconnus Edward. Le brun aux yeux bleus me fixait durement, comme si il voulait me hurler « Défend toi ou tu ne vaudras jamais rien ! ». Haussant légèrement les épaules, je pris le plateau dont le contenu avait été difficilement dévoré et lâchai simplement :

« Tu ne tiendrais pas une minute en pleine bataille et je suis sûre qu'un poulain pourrait te battre. » M'en allant tandis que toute la pièce était devenue silencieuse, je fis un sourire arrogant, conseil de l'agence pour bien m'intégrer, ces mots, je les croyais.

Sortant de la cafét' après avoir jeté mon plateau, j'entendis des légers chuchotements, apparemment, ma déclaration en avait choqué plus d'un, ce type devait vraiment être un gros dur, mais ce n'est pas ce qu'il faut pour remporter une bataille.

Il faut se préparer à mourir.