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Jolly Roger : la légende des sept [...]

Une fiction écrite par MisterX.

Chapitre 8 : Odyssée

Sitôt revenu sur le navire, je me suis directement précipité vers la cabine du capitaine. Elle n'était jamais fermée, heureusement. Quand je suis rentré, la pièce était encore vide. Seul le perroquet du capitaine était présent, surpris de me voir arriver. Je l'ignorai, trottant jusqu'au bureau pour me pencher sur la carte qui avait été abandonnée là. Je devais essayer de trouver ma route en mer, et ensuite essayer de calculer une trajectoire pour m'y rendre. Il suffisait de ne pas se tromper de méridien…

Je repérai rapidement ma destination. Il y avait bien un gros archipel, au nord-est, comme l'avait dit Marine, la sirène. Je pris un compas, une règle, et essayai d'estimer la meilleure trajectoire…

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Je sursautai en entendant la voix de Fortune. Le terrestre rouge se tenait dans le cadre de porte, visiblement irrité de voir un intrus dans ses quartiers. Mais emporté par mon enthousiasme, je ne lui prêtais pas plus d'attention.

- J'avais besoin de vérifier quelque chose sur la carte…

- Je t'avais dit que tu pouvais rentrer pour prendre une bouteille de rhum, pas pour autre chose !

- Windy est vivante ! Et il faut que je la retrouve !

- Euh… Jolly ?

- Il y avait une sirène sur la plage ! Elle a été témoin de la scène ! Elle a vu les pirates emporter des otages !

- Que.. quoi ?

Fortune pouvait croire que je divaguais, ou que j'étais devenu fou, cela n'avait pas d'importance. Quoi qu'il puisse penser, il fallait que j'y aille.

- Personne n'a retrouvé Windy sur l'île, ni morte, ni vivante. Ça veut dire qu'elle a été emportée avec les autres !

- Mais… une sirène ?

- Je sais que ça peut paraître fou, mais c'est exactement ce qu'il m'est arrivé !

- Et… Qu'est-ce qu'elle t'a dit exactement, cette sirène ?

- La flotte de pirate qui a attaqué Hook Bay a pris des otages, et les a emmenés dans une sorte de repère, dans un archipel au nord-est. Il n'y a que celui-là qui corresponde.

Je désignai l'endroit du sabot. Fortune n'avait pas l'air de savoir comment réagir. Il regarda la carte quelques instants, puis posa son sabot sur mon épaule pour me tourner vers lui.

- Jolly, est-ce que tu es sûr de ce que tu as vu ? Tu étais encore sous le choc, et je sens… Que tu as un-peu abusé de la bouteille…

- Je n'ai pas déliré capitaine ! Il y avait une sirène, une jument avec des nageoires ! Elle m'a dit ce qu'elle a vu, et j'ai immédiatement rejoint le navire ! Elle était encore en face de moi il n'y a pas dix minutes ! Je vous jure que c'est vrai !

- Admettons, Jolly… Est-ce qu'elle t'a dit exactement sur cet endroit ? Je n'y ai jamais fait voile…

- Elle a dit que des pirates y avaient construit une sorte de forteresse. Mais… Elle n'en a pas dit plus.

- Une forteresse ? Et tu as l'intention de t'y rendre ?

- Ils ont besoin d'aide !

Et moi, j'avais aussi besoin de Windy. Mais si je trouvais un moyen de la libérer, je pouvais aussi sauver beaucoup plus. Fortune, lui, me regarda d'un air désapprobateur.

- Jolly, est-ce que tu sais à quoi t'attendre ?

- Euh… Pas en détail, admis-je.

- Jolly, s’il y a effectivement une flotte amarrée là-bas, et qu'il s'agisse effectivement d'une forteresse, la construction doit être gigantesque, avec des centaines de poneys et d'autres espèces de pirate. Et je doute qu'ils soient amicaux avec les nouveaux venus.

- Mais ils ont besoin d'aide ! Si on y va maintenant, on pourrait…

- Jolly Roger !

Je me tus subitement quand Fortune cria mon nom, l'air menaçant. J'étais peut-être allé trop loin…

- Je te rappelle que c'est moi, le capitaine de ce navire ! Et nous ne sommes qu'un navire face à une flotte complète ! Nous n'avons aucune chance face à eux. Ça ne sert à rien de partir secourir quelqu'un pour se faire prendre à son tour ! Alors non, nous ne nous risquerons pas à affronter ce genre de danger !

Je restais silencieux quelques instants. Fortune refusait d'apporter son aide… Je devais admettre qu'il avait raison : sacrifier l'équipage pour rien aurait été un vrai gâchis. Mais… Peut-être qu'un poney seul pouvait réussir à s'infiltrer. Il fallait tenter le coup.

- Alors j'irais seul.

- T-tu n'y pense pas ?

- Si il le faut, je le ferai.

Fortune me regarda d'un air incrédule. Je n'y accordai pas plus d'attention, et me retournai vers la carte, reposant mon attention sur le compas, notant l'angle précis qu'il indiquait.

- Jolly, souviens-toi du code des pirates : « celui qui ne reste pas à sa place reste sur place ». Si tu y vas, il n'y aura personne pour venir te récupérer.

- Il faut que je tente le coup. Il faudra m'attacher au mat pour m'en empêcher.

A la tête que faisait Fortune, je devinais qu'il avait très envie d'utiliser cette option… Mais il se contenta de soupirer.

- Tu a envie d'être un héros Jolly, j'espère que ça ne te conduira pas à ta perte.

- Sans Windy, je coure aussi à ma perte.

- Jolly… c'est bien de courir après un rêve, Mais parfois, à force, on finit par tomber.

- Je ne veux pas tomber autrement.

Je me détournai finalement de la carte pour ressortir de la cabine. Quel que soit ce qu'il allait dire ou penser, quels que soient les dangers auxquels je m'exposais, ma décision était prise. Je savais où trouver les survivants, et j'irai les chercher. Chacun d'eux. Je m'approchai de la porte...

- Je t'aime bien Jolly... mais c'est ta décision. Je vois que tu ne changeras jamais d'avis. Alors... Bonne chance. J'espère que tu en reviendras en un seul morceau.

J'adressai un dernier regard au capitaine. Je l'avais rarement vu aussi soucieux. Je le remerciai d'un signe de tête, avant de sortir. Je regrette un peu de ne rien avoir dit de plus sur le moment. Fortune m'avait enlevé, c'est vrai, mais il avait aussi fait tellement... Et j'étais en train de lui tourner le dos.

Pour aller plus vite, j'avais décidé de m'y rendre en volant. Ramer dans une chaloupe m'aurait pris bien trop de temps, et il n'y avait rien d'autre à disposition. Je suis repassé par les quartiers de l'équipage, pour m'équiper. Une ceinture en bandoulière, mon coutelas, mon pistolet, une réserve de balle et de poudre, et j'étais prêt à partir. Je risquais d'avoir à me passer de nourriture pendant un moment, alors j'engloutis également un morceau de pain, avec un gobelet de vin. Mais pas plus que ma ration habituelle. Il ne fallait pas priver l'équipage du peu de nourriture qui restait.

Quelques minutes plus tard, je m'élançais du Sea Devil, suivant l'orientation du compas à côté de la roue du gouvernail. Je n'avais ni carte ni compas propre. C'était donc la seule chose à laquelle je pouvais me référer. J'ai été stupide de ne pas en emprunter un à Fortune. Il en avait plusieurs. Mais dans ma précipitation, ce n'était pas la seule erreur que j'avais commise.

En quelques heures, j'avais atteint le large. Hook Bay avait disparu à l’horizon. Je continuais ma route en ligne droite, espérant que rien ne se mette en travers de ma route. Je commençais également à constater une autre de mes erreurs : en partant trop vite, j'avais rapidement dépensé mon énergie pour battre des ailes. Déjà, mes muscles commençaient à protester à cause de l'effort inhabituel que je leur imposais. Je devais continuer, malgré tout. Windy et les survivants de Hook Bay avaient besoin de moi.

Je continuais donc sur ma lancée, bravant la fatigue pour essayer de rejoindre ma destination. Mais je vis bientôt venir ma troisième grosse erreur : je n'avais pas prêté attention à la météo. Le vent de travers que j'affrontais depuis mon départ gagnait en intensité, et de gros nuages commençaient à masquer le ciel bleu... Encore aujourd'hui, Je peine à croire que cette chose s'était formée toute seule. Pour moi, cela ne pouvait être qu'un amas de déchets nuageux produit par l'usine météo de Cloudsdale... même si je n'avais encore jamais visité l'usine en question.

C'était une masse énorme, informe, grise et noire... En bon pégase, j'essayais de remonter, pour passer au-dessus... Mais les vents ne semblaient pas être d'accord. Plus je montais, plus ils étaient violents. A tel point que je manquais de perdre ma direction, si ce n'étais pas déjà fait. Je savais déplier des voiles, mais j'étais incapable de faire bouger de tels nuages seul. Je me résignai donc à passer en dessous, là où la pluie commençait à tomber. Je priais pour qu'il n'y ait pas de foudre... Mais pour rien. J'étais pris au milieu d'une tempête.

Le soleil avait disparu du ciel. Le vent se mit à tourner, me faisant perdre mes derniers points de repère. La luminosité continuait de baisser, de plus en plus. Je commençais à douter de ma direction... J'étais perdu ! Désespérément, je regardai autour de moi, espérant apercevoir un quelconque signe de terre... Il n'y avait rien que l'océan, démonté, et la pluie, qui formait un véritable rideau d'eau. Et mes ailes, qui me faisaient de plus en plus souffrir...

Je commençais à perdre de l'altitude, n'arrivant plus à supporter mon poids, celui de mes équipements, et de l'eau qui trempait ma robe et ma crinière. Je m'approchais de l'eau, de plus en plus... Je ne devais pas tomber, me criais-je intérieurement. Je ne devais pas... Peine perdue. Mes sabots finirent par toucher l'eau, puis mes genoux... et enfin mon corps tout entier.

Je ne sais pas si vous avez des ailes pour voler, mais croyez-moi, quand un pégase est plongé dans l'eau, jusqu'au garrot, alors il ne doit pas espérer pouvoir redécoller. J'étais cloué à l'océan, si on peut utiliser cette expression pour de l'eau, ballotté dans tous les sens par d'énormes vagues... J'avais froid. Tellement froid... Plusieurs fois, ma tête se retrouva sous l'eau. Alourdi par mes différents équipements, je bus la tasse à chaque fois. Je croyais que j'allais finir entraîné par le fond...

C'est là que j’aperçus enfin quelque chose. Un mat, des voiles, Un navire ! Ma dernière chance de survie ! Je me mis à nager dans sa direction, il se dirigeait vers moi. Je ne voulais plus me soucier ni de mes membres endoloris, ni du courant, ni du vent, ni de quoi que ce soit d'autre ! Je devais rejoindre ce bateau ! Je battis des sabots, encore et encore, arrivant à peine à garder les yeux ouverts.

Je buttai finalement sur une paroi en bois. J'avais atteint la coque du navire. J'allais essayer de me hisser, quand je sentis quelque chose de griffus m'agripper une aile pour me tirer hors de l'eau.

Quelques secondes après, je me retrouvais sur le pont du bateau, entouré par des formes noires, grises et brunes, blanches pour certaines. Je commençais alors à me demander : dans quoi avais-je atterri ?

- Eh bien eh bien, qu'est-ce que nous avons là ?

Ma vision s'éclaircit peu à peu, révélant des créatures avec des poils, des plumes, des becs... Des griffons. Presque tous armés, certains présentant des cicatrices laissées par des combats... Cette scène m'était vaguement familière. J'aperçus accroché à la base du mat, le seul sur le navire, un pavillon, noir, sur lequel était dessiné un crâne d'oiseau avec deux sabres croisés...

- Oh, non...

- Un naufragé ? D'où est-ce que tu sors petit ?

Je me tournai vers celui qui venait de me parler. C'était un griffon entièrement noir, avec des yeux jaunes, inquiétants, et une rayure sur le côté du bec, sans doute le résultat d'un coup de coutelas. Il était musclé, de mon point de vue tout du moins, et lourdement armé. Sur son poitrail se trouvaient deux ceintures en bandoulières, où étaient accrochés des poignards, une réserve de balle, et deux mousquets. Pas le modèle poney, assez petit pour que le recul ne vous arrache pas les dents, mais d'énormes machins, presque des tromblons, avec une poignée adaptée pour être tenue avec des serres. Cet attirail était effrayant, sans compter les serres du griffon elles-mêmes : aiguisées comme des lames de rasoir. J'eus un mouvement de recul quand il fit un pas vers moi.

- Allons, répond ! Insista-t-il.

- Je... Je-je-je me suis perdu...

- Tu as été surpris par l'ouragan ?

- Oui... c'est ça...

Je grelottais, tant à cause de ma peur face à des pirates griffons qu'a cause du froid. Je ne savais pas si ils faisaient partie des assaillants de Hook Bay, mais dans le doute, il valait mieux que j'évite le sujet. Avec un peu de chance, Ils me laisseraient repartir dès la fin de la tempête...

- M-merci de m'avoir repêché, repris-je.

- Ah, tu n'aurais eu aucune chance autrement. Allez, assez discuté ! Retournez à vos postes ! Jack Pot, montre-nous le chemin !

Sitôt l'ordre donné, les griffons s'éparpillèrent partout sur le vaisseau, suivant les directives du pilote, à la barre, qui guidait le navire. Ils essayaient de prendre le vent pour échapper à l'ouragan. Seul le griffon noir était resté à proximité, observant la manœuvre. Il se tourna ensuite vers moi.

- Alors, dit moi comment tu t'appelles.

- Euh... Jolly Roger. Et vous ?

- Je suis Canif le Noir, capitaine du « joyeuse veillée chaleureuse ».

- De... Du quoi ?

- C'est notre navire.

- Attendez... Vous êtes des pirates, non ? Des pirates griffons ? Et votre navire... S'appelle le « Joyeuse veillée chaleureuse » ?

- Oui. C'est une fête de poney, une fichue fête où ils prônent les valeurs de l'amitié... Attends qu'un de mes griffons ne te saute dessus pour te mettre en pièce. Tu verras si tu as toujours envie de fêter ça après.

J'avais du mal à comprendre pourquoi ce nom en particulier pour un navire pirate, mais il fallait reconnaître que tel qu'il l'avait décrit, il y avait de quoi donner une phobie de cette fête, dont l'esprit est pourtant si joyeux... Une bien sombre raillerie.

Le capitaine retourna vers l'arrière du Sloop (petit navire avec un seul mat), pour rejoindre le pilote. Je le suivis pour continuer la conversation, essayant de m'appuyer au bastingage pour ne pas me faire renverser par le roulis.

- Mais dit moi plutôt, d'où est-ce que tu viens, Jolly Roger ? Tu es tombé d'un autre navire pirate ? Les marins marchands n'ont pas ce genre d'équipement en général.

- En quelque sorte. Je reviens de Hook Bay...

- Ah ? Attends... Cette île au sud-ouest ? Ça fait un moment qu'on y a pas fait escale. Les prix étaient trop élevés à l'époque...

Il était donc hors du complot ? J'étais à moitié rassuré... Je me risquai à lui révéler ce qu'il s'était passé.

- Hook Bay n'existe plus. Elle a été attaquée. Il ne reste plus rien.

- Plus rien ?

Le griffon s'accrocha à son tour au bastingage avec une de ses serres, manquant de tomber à la renverse par une secousse du bateau. Mais il semblait surtout intrigué par ce que je venais de lui dire. La tempête n'avait pas l'air de l'inquiéter davantage.

- Comment ça plus rien ?

- Elle a été attaquée par une véritable armada. Ils ont tout détruit, et emporté tout ce qu'ils pouvaient.

- Quoi ?

- Il n'y a plus personne. Les seuls survivants sont ceux qui se sont fait capturer.

- Har, saloperie… Qui étais-ce ? C'était la marine ?

- Non, c'était d'autres pirates.

- Des pirates ? Vraiment ?

- Oui, tous sous les ordres du même capitaine.

- Tu sais qui ?

- Un mourant me l'a dit : c'est Drakkar, le rouge.

- Drakkar ?

- Oui, mais je n'ai aucune idée de qui il s'agit...

- Moi, si.

- Comment ?

Un bruit de vague particulièrement brutal, assourdissant, interrompit notre conversation, nous obligeant à nous cramponner pour éviter de passer par dessus bord. Je repris sitôt la déferlante passée :

- Vous le connaissez ?

- C'est mon frère.

- Votre... frère ?

- Tu es sûr que c'était bien lui ?

- En fait, c'est un mourant qui a prononcé son nom. Mais c'est bien ce qu'il a dit.

- Ah... Je savais qu'il était ambitieux et sans scrupule, mais je n'aurais jamais crus qu'il arriverait à faire un truc pareil.

- Attaquer un port ?

- Ça et rassembler une flotte de navires. Il déteste partager les gains d'habitude.

Canif s'arrêta quelques instants pour donner des directives à son pilote puis revint à la conversation. Les bourrasques se faisaient de moins en moins violentes, mais nous étions toujours obligés de presque crier pour pouvoir s'entendre correctement.

- C'est pour ça qu'il vogue sur pavillon rouge : Il n'accepte jamais de contrepartie. Il a toujours considéré que la mort de l'adversaire était la seule option possible.

- Ils n'ont pas tué tout le monde pendant l'assaut ! Certains de ses navires ont emporté des prisonniers !

- Ah ? Je les plains, alors : connaissant mon frère, il voudra sans doute vouloir s'amuser avec et les torturer avant de les tuer.

- Quoi ?

Cette révélation me glaça le sang et fit apparaître en moi un terrible sentiment d'urgence : plus je mettrais de temps, plus les prisonniers avaient de chances de souffrir et de mourir. Et étant donné ce qu'ils avaient fait à Hook Bay, je ne pouvais pas espérer de leurs geôliers qu'ils se montrent cléments.

- Il faut que je me dépêche alors ! De quel côté se trouve l'archipel des naufragés ?

- Pourquoi Cette question ?

- D'après ce qu'on m'a dit, c'est là qu'ils sont allés.

- Tu-tu étais à leur poursuite ?

- Oui. Si je ne les aide pas, personne ne le fera.

Canif ne dit rien pendant quelques instants, visiblement surpris.

- C'est une armada… Tu veux te faire tailler en pièces ?

- Oui, je sais ! On m'a déjà fait un discours là-dessus !

Cela commençait véritablement à m'agacer. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à vouloir m’empêcher de les secourir ? Jack Pot, le pilote, intervint alors dans la conversation :

- Si je puis me permettre, capitaine, je pensais faire voile vers le nord-ouest pour échapper à cette tempête. L'archipel se trouve presque sur notre route.

- Vous pourriez m'y amener ? Demandai-je alors.

- Hors de question de s'en approcher ! S'écria le capitaine. Si ce petit dit vrai, alors je pense qu'on devrait rester à distance. Juste au cas où.

- On va passer au large de toute façon. Il n'aura qu'à le déposer en passant, si il arrive à voler...

On ne va pas prendre de risque pour un mioche suicidaire ! Change de cap !

- Sauf votre respect capitaine, c'est encore moi l'expert en navigation, sur ce bateau. D'accord, en décidant de couper par cette route, vous nous avez permis d'échapper à la marine, mais si vous tenez à sortir de cette tempête, vous allez devoir écouter mon jugement !

Oui, il arrivait sur les navires que le capitaine n'ait aucune connaissance en navigation. Cela obligeait à engager un pilote, qui pouvait monnayer très cher ses services. Je ne sais pas si celui de Canif le Noir en profitait, mais la différence de rang semblait causer quelques différents entre Jack Pot et Canif le noir.

J'entendis Canif grogner, puis enchaîner :

- Bon, si on ne passe pas trop de temps dans ses environs. Je n'ai pas envie de me retrouver face à eux.

- Merci... Merci beaucoup !

Je ne savais plus quoi dire, sur le moment. Enfin, quelqu'un décidait de m'aider dans ma traversée...

- … Mais Une fois là-bas, il faudra te débrouiller par toi-même, Jolly Roger. Ne t'attend pas à ce qu'on revienne te chercher.

… Même si ce n'était rien de plus que m'aider dans ma traversée. J'y songeais alors : je n'avais toujours aucune idée de la manière dont j'allais pouvoir en repartir, avec les autres prisonniers. Il allait falloir improviser, et faire avec ce que j'aurais sous le sabot. Avais-je le choix de toute façon ?

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makuta
makuta : #40210
Tes recherche sur ta fic sont de plus en plus poussé je suis vraiment impressionné, je n'est rien d'autre a dire à part vivement la suite ^^
Il y a 2 ans · Répondre
AuRon
AuRon : #40209
Drama !!! Le délicieux drama !! On peut dire ce qu'on veut, mais les griffons sont bad-ass dans cette fic :)
Il y a 2 ans · Répondre

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