TROIS JOURS PLUS TARD
[Twilight Sparkle]
Je lâche malgré moi un bâillement peu distingué sur le chemin de l’hôpital ou j’espère avoir des nouvelles de la créature.
Cela fait plusieurs jours maintenant que les médecins travaillent avec acharnement, se relayant les uns après les autres, pour essayer de le soigner.
Je n'ai pu qu’échanger quelques mots avec chacun d'eux, me donnant ainsi une idée des progrès fait dans les soins, ainsi que de quelques observations faites à son sujet.
C'est mieux que rien, mais pauvre encore pour le moment : un mâle, jamais vu auparavant, quelques similitudes diffuse quant à certaines caractéristiques de son corps, rappelant d'autres créatures que l’on connaît, comme les minotaures.
Je suis accueilli, si on peut dire au vu des circonstances, en passant la porte de l’entrée principale.
S'ouvrant sur une salle large, des séries de sièges pour attendre de chaque côté et un large espace libre pour se déplacer avant d'atteindre le comptoir d’accueil. L’infirmière en charge avisant d'un regard les sacs que je porte, quand j'arrive à sa hauteur.
Avant d'avoir le temps de dire le moindre mot, au même moment je croise l'un des docteurs s'étant occupé de lui.
Le pelage gris, un petit bouc, la crinière courte d'un bleu terne, les yeux cernés et un peu rougis de fatigue, un certain Peace Maker si je ne me trompe pas, probablement remplacé par un collègue et partant pour se reposer un maximum avant d'y retourner, j'imagine.
« Ho ! Bonjour Princesse, vous arrivez à point nommé, l'opération est terminée, sa vie n'est plus en danger »
D’abord surprise de la nouvelle, lâchant un long soupir de soulagement juste après, un grand sourire se dessine sur mon visage.
« Merci beaucoup, je ne saurais comment vous remercier vous et tous vos collègues, ça a dû être des journées terribles. »
« Ça a été dur, mais c'est pour sauver des vies que nous sommes médecin, même si ce fût long pour lui. »
Il me regarde, son visage semble vouloir dire qu'il y a un problème, je me fige dans une expression neutre, craignant le fameux ''mais'' qui annonce rarement quelque chose de positif.
« Il a besoin de beaucoup de repos » Commença-t-il, ce qui semblait évident « Ça a été long pour le soigner car il y avait beaucoup à faire mais, disons que...Ce qui l'a mis dans cet état savait ce qu'il faisait. C'est la conclusion à laquelle nous sommes arrivés une fois l'opération finie avec mes confrères. »
N'étant pas sûr de comprendre je préfère alors demander « Que voulez-vous dire ? Soyez clair s'il vous plaît »
« En clair, il a été torturé de toutes les façons possibles et maintenu en vie très longtemps. Certaines lésions sont anciennes, sans parler des nombreuses cicatrices.
Quant aux blessures dont nous nous sommes occupées, de ce que nous avons vu...Elles étaient précises, dans le but de faire mal comme vous vous en doutez...Le plus possible. Mais c'est l'accumulation de tout cela et peut être cette fameuse ''chute depuis le ciel'' qui a fait que nous avons failli le perdre plusieurs fois. »
Le souvenir de quand je l'ai vu la première fois me reviens, je m'en doutais mais j’espérais que ça ne soit pas le cas. Il me faut quelques secondes pour digérer l'annonce, mais avant de pouvoir parler, il reprit :
« Il lui faudra sans doute plusieurs jours de plus pour guérir, il est très affaibli, et sous antidouleurs pour le ménager un maximum. Vous pouvez aller le voir mais je vous le demande. Pas de magie, et pas de bruit, c'est capital dans son cas, il doit se reposer autant que possible »
J’acquiesce docilement « Quelle chambre ? »
« Je vais vous y amener si vous voulez Princesse » Dit-il en s'inclinant légèrement, prenant les devants en direction du couloir de droite, à pas lents pour me laisser le suivre sans problème.
Un virage plus loin et quelques portes de chambre plus tard, il s’arrête devant l'une d'elles en particulier.
« Autre chose Princesse, nous avons été très long pour une raison...nous n'avons pas pu user de magie pour le soigner ou manipuler directement sont corps. »
Surprise sur le coup, ma curiosité scientifique piquée au vif, je ne peux pas m’empêcher de poser la question « Comment ça ? Vous voulez dire qu'il est insensible à la magie ? »
Je le vois détourner du regard et se frotter la nuque, un peu gêné « Impossible à dire pour le moment, nous ne sommes pas experts dans la magie en général, alors dès le début nous nous sommes débrouillés sans elle. Nous n'avons aucune idée de comment il pourrait réagir si on insistait, dans le pire des cas ça lui serait fatal alors je répète. N'usez pas de magie sur lui, on ne sait jamais. »
« Je ne comptais pas faire quoi que ce soit d'autre que d'observer, mais c'est gentil de m'avoir prévenu »
« Très bien, si besoin une infirmière est à disposition. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée »
Je le remercie tandis qu'il va prendre un repos bien mérité, me laissant seule devant la porte de la chambre...
J'entre après quelques instants d'hésitation.
C'est silencieux, la pièce est relativement petite, une chambre individuelle semble-t-il, mais au vu des circonstances c'est l'évidence que de voir isolé un patient aussi inhabituel.
Des murs blancs, une petite fenêtre au-dessus du lit au milieu du mur, dont les rideaux ont été tirés, plongeant les lieux dans une légère pénombre. Un fauteuil sur la gauche contre le mur, une petite table de chevet.
Pas de décoration, de fleur ou de couleur et l'ambiance... Comment dire... Elle est glaciale.
Je m'approche alors que je le vois allongé sur le dos, respirant lentement, le visage neutre, sans cette odeur...Un frisson me parcourt l'échine. Il faut vraiment que j’arrête d'y penser tout le temps, c'est le passé et il a déjà l'air mieux.
Avant de m’attarder sur son corps, je saisis par magie le contenu de mes sacoches : Le tissu qu'il portait quand nous l'avons ramené à l’hôpital, encore parsemé de taches et odorant malgré les efforts de Rarity pour les laver ; Elle avait alors essayé de réparer là où c’était abîmé.
Il y avait des chaussettes, une pièce faite pour couvrir les jambes d'un bleu sombre, relativement résistant et épais.
Une autre pour la poitrine d'un rouge sombre plus léger et un autre morceau que je ne saurais identifier mais qu'il portait sous la pièce pour les jambes.
Et le dernier élément de l'ensemble sont ce qui semble être des bottes noirs et rigides assez lourdes, je ne sais pas trop en quoi c'est fait mais ça semble fait pour durer. Je les aurais bien gardé pour les étudier sous toutes les coutures.
Mais ce sont ses affaires alors il faut les lui rendre, les questions ça sera pour plus tard, s’il veut bien répondre.
Je dépose le tous sur le fauteuil.
J'ouvre le deuxième sac, moins plein mais contenant toujours des objets lui appartenant ; Trouvé dans les plis de ses vêtements, je ne reconnais qu'une chose parmi eux : Un pendentif orné d'un joyau rouge feu parfaitement poli, enchâssé dans un écrin d'argent rappelant vaguement des flammes, des petits symboles de chaque côté. À l’arrière il y a des inscriptions, mais que je n'arrive malheureusement pas à lire.
L'ensemble du bijou est magnifique, avouons le, c'est intéressant de se dire que les mâles de son espèce en portent.
Les autres objets en revanche je ne les reconnais pas et de peur d’être indiscrète, je préfère ne pas trop les manipuler n’y les examiner de trop près. Quatre en tout avec le bijou, que je dépose sur le dessus.
Voilà une bonne chose de faite.
Après le sentiment d'un devoir accompli, je reprends mon sérieux et me retourne vers le patient, bien décidé à l'observer en détail.
C'est une occasion unique d’examiner un être jamais vu auparavant. Je retiens difficilement mon enthousiasme alors que j’extirpe une plume et un parchemin de mes sacs pour prendre de rapides notes.
« Commençons par le début » marmonnais-je très bas pour ne pas le déranger, le visage donc : Des cheveux d'un noirs profond, étalés sur l'oreiller, quelque peu hirsutes, plus courts vers l'avant de la tête que l’arrière ou cela semble bien plus long, un dégradé apparemment.
Un bandage fin sur le haut du front qui semble relativement haut par rapport à un poney. L'ensemble a l'air d’être une zone qui a été épargnée par les mauvais traitements subis, d'une formes globalement ovale, une cicatrice sur l'arcade gauche allant...Jusqu’à la lèvre supérieur, une trace discrète mais visible.
Le museau est étrange, petit, très légèrement pointu, il se démarque nettement de la bouche. Peut-être qu'il a un excellent odorat, comme les loups.
« Comme c'est intéressant, toutes les théories possibles sur ce qu'il est et les applications envisageables sur-... » Je m’interromps, je n'ai vraiment pas pu m'en empêcher, marmonner et jubiler comme une collégienne alors que le pauvre a besoin de repos.
Reprends-toi Twilight et reste concentrer.
Je me secoue mentalement et reprend ma prise de notes rapide : Des oreilles sur le côté du visage, rondes et apparemment...fixes ?
L'aspect extérieur de l’épiderme : pas de fourrure, d'écaille ou de pelage, de la peau lisse apparemment, légèrement pâle, à mettre peut-être sous le coup de sa convalescence.
Un cou semblable à celui d'un minotaure, court et menant à des épaules relativement larges et musclées.
Mes observations sont interrompues par les draps qui le recouvre à partir de là pour éviter qu'il ait froid. Je me mords la lèvre, tenté de le retirer pour continuer mon étude sommaire.
Ma culpabilité surpasse la curiosité, je me contenterais de ce que je peux voir sans le toucher.
Je remarque alors vers le milieu du lit les extrémités de ses membres antérieurs.
« Fascinant... »
Tais-toi Twilight bon sang !
Un soupir silencieux et nous reprenons : Les membres sont fins, à mettre sous le coup de l’état affaibli du sujet, sont néanmoins d'apparence svelte et taillés pour les efforts soutenus, l'emplacement des muscles se devine aisément.
La terminaison des membres sont là encore semblable dans une certaine mesure au minotaure : Pas de sabots, cinq prolongements d'une surface plate, symétrique autant pour la gauche que la droite, permettant sans doute une très grande agilité sans besoin de magie d'aucune sorte. Certains des prolongements sont plus petits, plus fins ou au contraire plus épais, sans doute utiles chacun à leur manière selon les situations et ce qu'il peut manipuler.
La surfa...
J’entends la porte derrière moi s'ouvrir lentement, m’arrêtant net dans mon action. L’infirmière Red Heart passe la tête, me faisant signe d'approcher.
Un peu à regret, je range mon matériel et viens à portée de chuchotement.
« Excusez-moi Princesse mais, vos amies ainsi que la princesse Céléstia elle-même, sont dans le hall et vous attendent. »
Un dernier regard en direction du blessé. Mince ! J'aurais voulu plus de temps, mais comme promis mon mentor est là pour avoir de vive voix, un rapport sur les événements de ces derniers jours et sur son état actuel.
Je sors donc de la pièce, le laissant seul pour rejoindre le hall, de toute façon il ne risque pas de bouger de sitôt si on en croit le docteur.
Je reviendrais vite finir mes observations un peu plus tard.
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QUELQUES MINUTES PLUS TARD
[Inconnu]
« …..... » Ho...J'ai la tête comme un compteur à gaz, ho punaise...J'ai dû prendre un méchant coup sur la tête.
« Mmmhh... »
Lever ma main pour me frotter le front, réveille le reste du corps qui me fait aussi mal que le crâne...Génial, la journée commence bien tiens.
J'ouvre les yeux lentement, je reconnais un plafond blanc après de longues secondes dans le flou...Ma cachette est pas dans ces couleurs normalement.
« Grrmh » je retiens difficilement un grognement d’effort et de douleur en me relevant subitement.
Je suis où ? C'est quoi ce bazar ? Une chambre....D’hôpital ?
Je me mets assis sur le bord du lit, passons en revue les derniers souvenirs que j'ai tandis que je soutiens ma tête douloureuse d'une main : J'ai réussi avant la tombée de la nuit à choper de quoi manger pour deux ou trois jours, je suis allé dans ma cachette, pris les précautions habituelles pour ne pas être trouvé...Tout est brouillé dans mon esprit, c'est pas les derniers souvenirs que j'ai en fait...Aie le cerveau proteste, j'en demande trop dès le réveil apparemment.
Je suis désorienté, faible et j'ai peut-être un gros trou de mémoire. Un rapide coup d’œil sur mon état me fait dire que j'ai méchamment dégusté y a pas longtemps. La gorge sèche et légèrement groggy... j'ai été anesthésié récemment. Le rapide check-up général n'est pas rassurant du tout.
C'est pas bon, mes derniers souvenirs nettes sur les dernières actualités sont, que beaucoup de malades se prétendent docteur, où sont payés pour faire des recherches médicales. Profitant de la situation actuelle pour les faire sur des humains directement.
C'est peut-être pour ça que je suis si mal en point.
Et à poil...J'avise l'instant d’après le fauteuil près du mur où ont l'air d’être déposé mes affaires, je me lève pour m'en saisir...
Mon corps est lourd, très lourd, j'ai dù resté là un moment, quand je tâcherais de sortir de là il faudra éviter les efforts trop intenses, je risque de ne pas tenir le choc sinon.
Les vêtements sont dans un état lamentable...Depuis quand ils sont comme ça ? Mais cela dit, ils ont l'air d'avoir été réparés...Plutôt bien, mais ils sont couverts de ce qui semble être de beaucoup de vielles taches de sang...Le mien ?
Et l'odeur bien qu'il semble y avoir des effluves de lavande... Reste globalement pas engageante. J'ai peut-être été gravement blessé et je n'en ai aucun souvenir pour le moment.
Si seulement je pouvais me rappeler ce qui m'est arrivé.
Je les enfile aussi vite que possible : caleçon, pantalon, t-shirt, les rangers coquées que j'ai chipé à un soldat qui n'en avait plus besoin.
Quasi neuves et confortables, d'un noir brillant sous la lumière directe, je ferme les lanières de cuir en dernier sans effort, content de toujours les avoir. Ça m'aurait fait mal de les perdre.
Mais pas autant que...ça...
Après m’être habillé j'approche ma main de mon pendentif...On ne me l'a pas pris, je ne sais pas où je suis, mais je leur suis reconnaissant de me l'avoir laissé...
Je ne peux retenir ce geste rituel quand je le regarde longuement... Je porte le joyau contre mon front pendant quelques secondes, les souvenirs liés à cet objet repassent dans mon esprit avec émotion. Je l'attache au cou lentement, le glisse sous le vêtement et m'occupe du reste.
« Soit ils sont sympa soit, ils sont complètements cons ici... » murmurais-je à moi-même...Ça aussi je l'ai volé à quelqu'un, et ça me sera utile pour me défendre si besoin.
Je déboutonne la lanière de cuir qui le maintient et le sort de son étui : Un couteau de combat, vingt-cinq centimètres d'une lame de rasoir inoxydable aux reflets argentés.
Le gars à qui je l'ai pris était un mercenaire de sale réputation. Un sadique qui usait de ce joujou pour des trucs vraiment infâmes... Je lui ai pris après que je lui sois tombé dessus par surprise. Le bon point c'est que plus jamais il ne fera de mal à qui que ce soit, maintenant que je m'en suis occupé.
Mon regard passe également sur l'autre côté de l'arme, des crans réguliers donnant un aspect plus menaçant, de quoi faire comprendre que c'est pas du plastique et si ça touche...on le sent passer.
La poignée est en cuir sombre et rigide, épousant parfaitement l'emplacement des doigts pour une très bonne prise.
Le bout du manche est couvert d'une plaque d'acier, pour assommer quand on ne veut pas trancher. Ça peut se révéler pratique dans certaines situations.
Je le range dans son étui et l'attache au niveau de la ceinture, coté droit, dans le dos, histoire de m'en saisir rapidement de ma main forte et me défendre en cas de besoin.
J'avise ensuite le souvenir le plus ancien que j'ai après le pendentif : mon fameux baladeur : 1000 musiques de tous les genres de plein d'époques différentes, parfois remixées ou reprises par d'autre chanteurs d'entre-guerre.
De la haute technologie d'il y a quelques années, un petit système photovoltaïque pour éviter d’être en rade de batterie quand tu étais sous le soleil.
Ça fait longtemps que je l'ai pas écouté tiens....d'autant que je n'ai pas vu cette bonne vielle boule de feu en fait.
Je soupire, le glisse dans la poche avec les écouteurs qui étaient avec, j'ai a priori toutes mes affaires... J'avais d'autres trucs, mais pas le temps de fouiller ou de se poser des questions, c'est déjà beau d'avoir tout ça au moment de se réveiller.
Filer d'ici discrètement et rapidement. J'approche la porte.... Elle n'est pas verrouillée ?! Punaise...j'ai presque envie de croire qu'on ne me veut pas de mal ici, mais je vais rester prudent.
Ne fait confiance à personne...Tu sais ce qu'il t'en a coûté la dernière fois.
Tu trouves la sortie mon vieux, et tu dégages rapidos.
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