Je marchais seule dans une étendue d’ébène. Si je tendais le bras, je voyais parfaitement ma main, alors cette obscurité n'est pas due à un manque de luminosité mais bien à un lieu empli uniquement de noir... L'air pesant ajouté au silence et à la solitude du lieu aurait pu effrayer n'importe qui, mais, pas moi; l'on m’avait appris à ne plus avoir peur de rien... Seules deux choses continuaient encore de me terrifier et moi-même je n'arrivais pas à m'en débarrasser. Ainsi, je continuais de marcher indéfiniment, ne sachant trop où aller et ce, jusqu'à voir un carré blanc se dessiner au loin. Plus je m'avançais, plus il prenait une forme rectangulaire de ma taille; une sortie... Je continuais tranquillement, pourquoi me presser ? Certes, c'est endroit était ennuyant mais je n'étais pas spécialement pressée de le quitter, en fait, son calme que j'avais peu l'habitude de connaître dans ma dure vie agitée m’apaisait... Une fois arrivée devant le rectangle qui m'éblouissait par sa lumière, j'eus presque une pointe de regret, sentant que ce qui se trouvait derrière était bien plus agité qu'ici. Je le passai néanmoins et mon sang se glaça dans mes veines.
Le rouge du sang tachait le sol et emplissait le ciel à cause des flammes, la terre, en plus d'être parsemée du liquide et du brasier, transportait des cadavres... Autant de poneys que d'humains. Ceux qui étaient encore en vie continuaient de se battre ardemment, comme ils le faisaient déjà, bien avant mon arrivée. J'entendais les cris: que ce soient des pleurs ou de rage, ils étaient nombreux, accompagnés par les bruits des lasers eux-mêmes produits par les licornes et les armes des hommes et femmes... Je regardais avec dégoût les corps des deux camps, tombés un par un. Du côté des poneys, des visages que j'avais vaguement croisés durant mes missions et du côté des humains, des visages que je connaissais depuis ma naissance, trop bien même, pour certains... Aussi, me retournai-je et me mis à courir dans les ténèbres, désormais bien plus réconfortants que la réalité...
J'ouvris grand les yeux, pas dans un sursaut. Je ne sentais pas de sueur froide couler sur mon front ou dans ma nuque, je ne tremblais et ne haletais pas. Non. Même si cette vision me répugnait toujours autant, elle ne me faisait pas encore peur et ce ne sera jamais le cas à mon avis... Je m'étais bien trop préparée à l’éventualité de la guerre, si les Equestriens découvraient notre existence... Je ressassais ainsi mes pensées en fixant le rideau de mon lit à Baldaquin, avant de me redresser et de m'asseoir au bord du matelas. Enfilant mes chaussons bleus-ciel, je me dirigeai directement vers la salle de bain privée de la pièce, blanche aux formes en reliefs dorés, richement décorée. Le sol était recouvert d'une épaisse moquette mauve, les meubles en ébènes avaient les pieds, poignées et bords dorés, les tentures en soie mauve étaient encore tirés, et enfin, le lit à baldaquin. La pièce était digne d'une princesse. Sur les murs, peu de décorations, juste de grandes fenêtres, encore voilées pour l'instant de ma couleur préférée, ainsi qu'une grande double porte et d'une autre simple, plus petite, plus discrète. Je me dirigeai donc vers la deuxième, derrière laquelle se trouvait la salle d'eau, la première, elle, reliait logiquement la pièce au reste de la maison. Une fois devant, je poussai doucement la petite poignée dorée et entrai dans la pièce au sol de marbre. Les murs, quant à eux, étaient d'un blanc de doux nacre. Inutilement grande, comme toutes les pièces de la demeure, la pièce était comme la chambre sauf que le noir avait été remplacé par du blanc. Je m'avançai devant le miroir et me regardai en me recoiffant vaguement.
Une fois la tresse, que je faisais tous les soirs contre les nœuds, défaite, les boucles de mes longs cheveux dorés tombaient en cascade jusqu'au milieu de mon dos et de ma poitrine pour ceux devant. Pendant que je les arrangeais rapidement, je frôlais mon fin visage au teint pâle et contemplais légèrement mes yeux noisettes. Je n'étais pas si moche une fois le sang de mon visage et de mes cheveux enlevé... Cependant, la beauté ne m'importait peu, bien moins que la paix de ce monde qui était si fragile... Si je contemplais mes yeux, c'est parce que j'espérais encore y voir la lueur d'espoir et de joie de vivre que l'on pouvait voir dans le regard de chaque fille et ponette de mon âge, en vain. Dans l'agence, toutes ne sont pas comme moi, loin de là, certaines ne cessent de me demander si leur maquillage a coulé ou si elles ont trop de sang sur le visage et dans les cheveux ou pas, pathétique... Chacune, aussi impliquée dans le combat soit-elle, a sa "lueur de vie", comme je l'appelle, sauf moi; sûrement car je suis trop sérieuse comme on me le reproche si souvent, tant pis, si c'est le prix à payer, ça ne me dérange pas.
Je stoppai le cours de mes pensées pour retourner dans ma chambre, ouvrant en grand les deux portes de l'immense armoire. Piochant dedans, je pris un ensemble pareil à plusieurs: un jean, des petites bottines en cuir, un tee-shirt et un blouson en cuir également avec la silhouette grise d'une tête de chat dans le dos, le tout noir, sauf le tee-shirt: on pouvait choisir la couleur qu'on voulait pour lui, j'avais choisi parme. Ainsi enfilai-je mes sous-vêtements, tout aussi standards que le reste et m'habillai rapidement avant de ranger ma chemise de nuit en dentelle bleu-ciel et de sortir d'un pas pressé de la pièce.
***
Ainsi, je m'avançais dans le grand couloir blanc avec un sol de marbre, un gros tapis rouge, quelques tableaux représentant des paysages d'Equestria, deux trois petites tables qui portaient des pots de fleurs et des immenses portes, à peine plus petite que celle de ma chambre. La dite pièce étant au bout de ce boyaux de richesse. Quelques pas plus loin, je descendis les escaliers exagérément grand qui menaient au hall principal, une fois dans celui-ci, je traversai quelques pièces toutes plus luxueusement décorées les unes que les autres avant d'arriver dans une plus petite pièce ou le vieux bois dominait: la cuisine. Je m'avançai alors vers la seule personne qui partageait la maison avec moi.
"Bonjour, Eden.
-Oh, bonjour mademoiselle, avez-vous bien dormi?" La jeune femme de chambre se tourna vers moi, sortant de ses fourneaux, et me fit un des sourires dont elle seule avait le secret. Dès mon arrivée j'avais insisté pour qu'elle me tutoie et m'appelle simplement par mon nom mais elle avait catégoriquement refusé, ainsi que de dormir dans une véritable chambre et non dans le grenier mais là encore, je ne reçus que des refus, sauf pendant une période de ma vie...
J'avais sept ans, je venais d'être adoptée à l'orphelinat par l'agence, malgré mon statut d'apprentie, ils m'avaient placée dans cette maison digne d’un agent de première ou deuxième classe ou number one ou two comme on dit. Même si déjà à l'époque, je ne me préoccupais pas de jouer, avoir des amies, etc... J’étais un peu moins courageuse que maintenant: j'avais trois peurs qui me font toujours honte, même si je ne les ai plus: la peur du noir, des fantômes et des cauchemars. J'ai réussi à m'en débarrasser dès mes huit ans, mais, durant mes crises au milieu de la nuit qui avaient lieu chaque soir, Eden, qui avait fait exprès de s'installer dans la chambre d'à côté pour l'occasion, accourait et me prenait dans ses bras, me réconfortant et me rassurant des heures durant, avant de me chanter une berceuse qui m'endormait de suite...
Je n'ai jamais eu de mère. Mais d'après ce que j'en ai appris, Eden est ce qui s'en rapproche le plus... Elle a toujours été là pour moi et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu lui ressembler une fois plus âgée, je la trouvais si belle... Ses longs cheveux châtains n'étaient jamais attachés en chignon comme ceux des autres femmes de chambres, non, elle, elle les laissait tomber, ils étaient lisses, brillants, elle avait les yeux d'un bleu si intense, et moi qui n'avait jamais su sourire, je lui enviais les siens... Sa peau mate terminait de nous différencier.
"Je ne dors jamais bien, mais cela ne me dérange plus." Lui rappelai-je en m'asseyant à la petite table. Du coin de l’œil, je la vis se mordre la lèvre inférieure, comme pour se retenir de dire quelque chose et elle reprit:
"Vous ne déjeunez pas dans la salle à manger ?
-Pas envie, et j'ai passé trop de temps à réfléchir ce matin, je suis en retard.
-Bien..." Acheva-t-elle en me donnant un bol de chocolat chaud et des tartines à la confiture et au chocolat que je dévorais déjà, après l'avoir remerciée. Je me dépêchai d'achever le repas et me levai, avant de sortir.
"A ce soir!" Criai-je, en attendant à peine la réponse, comme une adolescente de 15 ans comme les autres qui partait au lycée. Mais moi, je ne partais pas au lycée...
Ainsi, je traversais la ville, regardant les enfants se transformer à volonté en pégase, licorne ou terrestre afin de galoper ou voler au lieu de courir, ce qui est bien plus amusant. Je les regardais et faisais signe aux parents qui étaient exaspérés, néanmoins, ils me renvoyaient mon signe en souriants. Je dû refaire et recevoir cette action plusieurs fois: en tant que number two des bad girls, j'étais connue, malgré moi. En effet, les trois "meilleures" bad girls, étaient nommées number one, two et three et recevaient quelques privilèges, tel que celui de vivre dans un palace. A mes yeux, ce principe était complètement idiot: chaque bad girl, aussi idiote et chochotte soit-elle, mérite ce titre, après tout nous mettons notre vie en jeu à chaque instant... Enfin, nous l'avons choisi. Même moi. Je continuais donc d'avancer avant de m'arrêter devant l'un des deux immeubles les plus hauts de toute la ville: un bâtiment en verre avec une immense affiche au sommet qui représentait une femme en Catgirl avec la poitrine exagérée, les oreilles et la queue de chat, qui faisait un sourire charmeur, assise, se tenant sur un bras, l'autre étant derrière sa tête. Le personnage, tout droit sorti d'un manga, était notre emblème en plus complexe et... pervers... Dans un soupir, je m'avançai vers le microphone, appuya sur le seul bouton et un bip grésillant se fit entendre avant d'être remplacé par la voix d'une femme adulte.
"Votre identité.
-Ysé Destiny, 15 ans, number two, né le 15/11/00, O positif." Un scanner bleu passa sur mon visage afin d'en faire le relief 3D sur l'écran d'ordinateur de la femme, puis vint une pince qui m'arracha un cheveu et je savais que l'ADN se faisait identifier sur le même ordinateur en ce moment. Le Bip grésillé se fit à nouveau entendre et tandis que la porte en fer s’ouvrit en deux, la femme parla de nouveau, la voix cette fois-ci moins robotisée et plus joviale:
"Bienvenue Ysé !"
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Mais je suis sérieux *lève sa main gauche et met sa main droite sur le cœur irl* :-) Merci (ça dure depuis 2 semaines ... avec la chance que j'ai, comme d'habitude --') et toi aussi ! T'inquiète pas, je ne dirait jamais de mal de quelque chose où je sais que la personne qui la faite à fait de son mieux ^^ (=> au d'autre terme jamais ^^ sauf si je suis de mauvaise humeur ce qui peut être le cas depuis eu ... octobre un peut prêt --')
(5 minutes plus tard) Mais c'est pas mal ça ... :-') J'ai envi de dire comme d'habitude ;-')
Edit, ton autre histoire tu ne la continue plus?