Chapitre 2. The Bad Girls' Company

J'avançais dans les longs couloirs blancs de l'agence. Les mains dans les poches, je marchais d'un pas rapide avant de m'arrêter soudainement, laissant des flèches empoisonnées passer sous mes yeux et se planter dans le mur. J'avançai de nouveau et m'arrêtai régulièrement pour laisser les projectiles faire leur travail de seconde sécurité. Dix pièges de flèches empoisonnées étaient placés ici et là.

Ensuite, je marchai sur les dalles en formant le symbole des Bad Girls au sol. Si l'on marchait sur une "mauvaise dalle", le sol s'écroulait sous nos pieds et on tombait dans une cage sous terre.

Puis, vint le tour des fameux rayons, et non, ce n'était pas que dans les films ! Je me faufilai entre eux sans problèmes. Voilà huit ans que je faisais le même parcours, chaque jour. Puis, je tapai un code et la lourde porte en acier qui se trouvait devant moi, s’ouvrit nouveau. Je reproduisis la même action encore cinq fois. La sécurité était sûrement exagérée mais bon...

Enfin, lorsque la dernière porte s'ouvrit, je m’avançai vers l'accueil : un simple comptoir dans une pièce à nouveau blanche. La jeune femme qui se trouvait derrière portait le même chignon de cheveux bruns, le même tailleur et les mêmes lunettes qu'habituellement. Elle leva le nez de son ordinateur et me sourit.

"Comment ça va ce matin ?

- Comme d'habitude.

- Ah... Et... Euh... Tu es prête pour ta nouvelle mission?

- J'imagine que oui.

- Okay..." Elle me tendit un papier que je pris et survolai rapidement. "Au fait le boss souhaiterait te voir après..."

Je quittai le papier des yeux quelques instants, regardant la femme d'un œil surpris et replongeai mon regard sur la mission du jour, tandis que les questions fusaient dans ma tête ; ce n'était pas dans ses habitudes de nous convoquer lui-même... sauf en cas de réunion avec les number one, two et three.

"C'est pour quoi ?

- Il ne me l'a pas dit." Du confidentiel ? Ça doit sûrement être ça...

"Anissa et Lina y seront aussi j'imagine...

- Pas que je sache." Cette fois-ci, je regardais la dame d'accueil d'un air surpris. Celle-ci, étant retournée sur son écran depuis moment, ne me remarqua pas. Je soupirai, pliai la feuille de mission et la mis dans ma poche, avant de me diriger vers la porte à la gauche de l'accueil, il y en avait une à droite mais je la poussais rarement, même si je savais ce qui s'y trouvait...

Ainsi, je pénétrai dans la salle de gauche. Des casiers s'étendaient tout le long de la pièce et des bancs étaient au milieu. Il y avait deux portes au fond. Sur celle de gauche, une plaquette indiquait qu'il s'agissait des toilettes et celle de droite, le gymnase. J'allai vers le casier numéro 1530 et l'ouvris rapidement. J'en sortis le matériel qui y était : ma ceinture sur laquelle était attachée mon pistolet laser digne d'un Star Wars, ma mini-mitraillette (enfin, mini, façon de parler, elle a la taille de mon avant-bras), ma corde, et mon talkie-walkie. Je sortis également une sorte de yoyo gris avec un cercle bleu brillant au centre. Ainsi, je m'emparai de divers autres gadgets, pris une pomme et sortis, la ceinture portant mes armes et ses "outils" attachés autour de la taille.

Une fois sortie de l'agence, je traversai à nouveau la ville en examinant ma mission d'un peu plus près...

MISSION :

Arrêter une troupe de mercenaires qui serait trop proche d'une ville nommée Ponyville.

CAMP À DÉTRUIRE.

En bref, une mission des plus basiques et simples pour une number two des bad girls... Les mercenaires... Notre plus grand danger...

Il y a plus de mille ans, des humains fabriquèrent un portail qui menait à un autre monde empli de poneys nommé Equestria... Ils décidèrent d'aller vivre dans ce monde en emmenant avec eux plusieurs personnes de leur race. Une fois là-bas, tous découvrirent qu'ils étaient devenus des poneys. Ils trouvèrent un lieu où se réfugier : une montagne, loin des yeux indiscrets et, les scientifiques, suite à quelques années de recherches, réussirent à créer une potion qui pouvait les retransformer en leur forme originelle. Chaque habitant en prit, et redevint homme ou femme, mais ils avaient gardé la capacité de se transformer en poney quand ils le souhaitaient. Tout allait bien, puis, 100 ans plus tard, la population se sépara en deux. D'un côté, les citoyens, qui vivaient dans la montagne, de l'autre, les mercenaires... Ces hommes et femmes voulaient s'emparer d'Equestria et comme personne d'autre n'approuvait, ils partirent et les citoyens, eux, savaient qu'ils mettraient leur plan à exécution. Aussi, deux compagnies furent crées. Les Bad Girls et les Bad Boys. Chez les Bad Girls, des jeunes filles qui commençaient leur entraînement à sept ans et resteraient Bad Girls tant que leur corps leur permette et, chez les Bad Boys, la même chose mais pour des garçons... Leur but ? Maintenir leur peuple caché aux yeux des Equestriens. Ce sont vingt jeunes hommes et vingt jeunes filles qui furent choisies au début. On leur donna des capacités particulières afin qu'ils soient des "guerriers" nés et, ils furent accouplés. Eux et leurs enfants, qui s’accouplèrent entre eux, devinrent les membres des deux compagnies... Pour être Bad girl ou Bad boy, il faut avoir un ADN particulier et ne pas être orphelin, puisque les parents doivent être eux-mêmes Bad girl et/ou Bad boy...

"Mais moi, j'échappe à la règle..." Pensai-je après m'être remémoré l'histoire des hommes dans ce monde... J'arrivai enfin devant la grotte qui fermait la ville, la traversant, je me retrouvai devant une grande paroi de pierre. Je cherchai rapidement des yeux et, appuyai sur une pierre qui était un peu plus sortie que les autres. Un "trou" se fit dans la roche, je passai et le "trou" se ferma derrière moi. Je sortis le yoyo de ma poche et le jeta au sol, il s'arrêta à quelques centimètres de celui-ci et se transforma en moto High-Tech qui flottait à 5 cm de hauteur. Je grimpai dessus et démarra... Il ne resta qu'une traînée bleue. Ce véhicule allait extrêmement vite, c'était l'un de mes gadgets préférés.

Plus tard, je stoppai le bolide, en descendis et le rangeai. Puis, entendant du bruit qui venait de ma gauche, je compris que j'étais effectivement arrivée. Me transformant en une pégase violette à la crinière blonde striée de mauve et aux yeux de la même couleur, le flanc vierge, je grimpai dans l'arbre. Je me concentrai sur ma mission, prenant une paire de jumelles, je regardai à l'intérieur: Plusieurs poneys qui portaient des capes avec des capuches mauves étaient en train de préparer leurs armes, autour de quelques tentes. J'observai la scène pendant encore quelques secondes, attendant le bon moment pour frapper, puis, un tissu se plaça sur mon museau tandis que j'entendais des rires graves. Je me débattis en vain, à croire qu'ils m'attendaient... Les pattes attachées, on me poussait de l'arbre et je m’étalai lourdement au centre du camp, à moitié inconsciente. Les mercenaires s'avançaient vers moi, lames brandis.

"Qu'est-ce qu'on a là ?" demanda l'un d'entre eux, un sourire narquois aux lèvres, tandis qu'un autre s'avançait et me prenait par la crinière.

"Mais c'est une mignonne petite Bad Girl ! Elle était… là pour nous tuer la gamine ?" s'esclaffa-t-il, faisant monter un rire général.

"Qu'est-ce qu'on va faire d'elle ?

-C'est simple, elle va bien sagement nous conduire à sa base et nous aider à en déjouer le pièges !" répondit le poney qui me tenait fermement. Ce devait être le chef... qui devait être aussi débile que les autres puisqu'il avait son épée de dégainée tout près de mes pattes. Tant mieux, je déteste me battre attachée. Me tortillant discrètement, je parvins à couper les liens et, à la surprise générale, je fis deux saltos arrière, brandis mon arme et, tirai...

J'avais pris ma "mini" mitraillette, une arme améliorée incroyable qui tirait huit balles par secondes. Les poneys, tentèrent de m'attraper ou de fuir en vain, ils moururent tous, les uns après les autres.

J’arrêtai de tirer et regardai le spectacle de mort qui s'offrait à moi. Ça me faisait toujours quelque chose, mais je n’avais pas le choix et j'avais l'habitude maintenant...

"Ne jamais sous-estimer une Bad Girl..." murmurai-je, avant de prendre mon portable et de contacter l'agence. La femme de l'accueil répondit de suite.

"Allô ?

-Allô, c'est Ysé, j'ai terminé la mission.

-Déjà ?! Tu es de plus en plus rapide...

-Moui... Je laisse ma signature de number two et j'y vais." Je détestais faire ça... J'avais l'impression de me vanter d'avoir tué, mais c'était la règle, les number one, two et three devaient le faire...

"Très bien, dépêche-toi, j'annonce au boss que tu arrives, il t'attend impatiemment!

-Hum... Okay..." répondis-je en raccrochant, dubitative. Pourquoi le boss était-il si pressé de me voir ?! Enfin, je verrai bien une fois sur place... Je brandis ma bombe de peinture et tagua sur une tente "By Bad Girl Number Two: Y.D." Une fois cela fait, je repris ma forme humaine, ressortis mon yoyo, le transforma en moto et partis.

***

Une fois à l'accueil de l'agence, je ne pris pas la peine d'enlever mon équipement et je me dirigeai directement vers la porte de droite, je la poussai et me retrouvai au milieu d'une allée menant à un ascenseur. Sur les côtés se trouvaient des tonnes de bureaux, des femmes tapant frénétiquement sur les claviers de leurs ordinateurs tandis que je m'avançais. Quelques-unes levèrent la tête pour me saluer. Je leur rendis vaguement, me stoppai devant l'ascenseur, l'appelai et une fois qu'il fut arrivé, j'entrai et appuyai sur la touche du dernier étage. L'appareil monta et son tube en verre me permis de voir soit la ville, soit les bureaux qui emplissaient les divers étages. Il y avait 50 étages, ce n'était pas rien. Une fois arrivée au 50ème, je descendis et m'avançai le long du couloir blanc à la moquette bleue. Puis, m'arrêtai devant la seule porte qui se trouvait au bout de la pièce, je m’arrêtai devant, toquai et une voix grave me donna la permission d'entrer. Je m’exécutai et tombai face au regard de l'homme chauve à la forte corpulence que l'on nommait "boss".

"Ysé, je t'attendais ! Approche et assied-toi !" Je m’avançai donc et m'assieds dans l'un des deux fauteuils de luxe. De là, je pus voir que l'homme s'était payé un nouveau costume aux prix exorbitants. "Tu as de nouveau accompli une mission en un temps records, bravo!

-Merci mais... Pourquoi avez-vous voulu me voir ?

-Chaque chose en son temps ma petite..." Me répondit-il simplement en me tendant un café que je refusai poliment.

"Et sinon, comment vas-tu ?

-Bien.

-Et ta servante ?" Je serrai les poings, tandis que lui, buvait tranquillement une gorgée de son expresso.

"Ce n'est pas ma servante ! Et elle s'appelle Eden.

-Ah oui, certes... Tu fais toujours des cauchemars ?

-Ça ne vous regarde pas !

-Je prends ça pour un oui, qu'as-tu vu dedans ?" Je me retins difficilement de ne pas lui sauter au cou.

"Je vous ai dit non et que ça ne vous regardais pas!!" J'avais haussé le ton malgré moi et l'homme abandonna son interrogatoire dans un "très bien" avant de se lever de son siège, de me faire dos et de regarder la ville par la baie vitrée.

"Sais-tu pourquoi j'ai fait exception à la règle en t'adoptant ?" J'étais surprise, il avait toujours voulu éviter le sujet et là, c'était lui qui l'abordait.

"Hum... Non... Vous n'avez... jamais voulu me répondre...

-Ah oui, certes, tu n'étais pas encore prête... Mais maintenant, je pense que tu l'es." Il se racla la gorge et commença son récit :

"Il y a de cela 15 ans, alors qu'une Bad girl partait en mission, elle trouva, devant l'entrée de la montagne, une minuscule pouliche violette d'à peine quelques jours... La prenant avec elle, elle l'amena à l'orphelinat qui lui donna notre fameuse potion, elle se transforma alors en une adorable petite fille qui dormait profondément. L'affaire avait fait du bruit. Si cette Equestrienne était là, pile devant l'entrée de notre montagne, c'est que ses parents, quel qu’ils soient, connaissaient notre existence.

Je le regardai, les yeux ronds. J'étais... une Equestrienne ?! Moi ?! Mais comment, et qui étaient mes parents ?! Pourquoi m'avaient-ils abandonné ? Comment connaissaient-ils l'existence de la ville ?! Tandis que les questions tourbillonnaient dans ma tête, le boss reprit :

"Je te dis tout ça car je pense que tu es en âge de comprendre... Lorsque j'ai entendu cette histoire, j'ai attendu tes sept ans pour t'adopter, je savais que tu avais quelque chose de spécial et je me disais que je pourrais faire exception à la règle, pour une fois..." Ils tournèrent vers moi, un sourire aux lèvres.

"Et j'avais raison !

-Mais... Je... Comment..." Il m'intima le silence d'un geste de la main.

"Même si ce sont de lourdes révélations, je ne t'ai pas fait venir ici pour te parler de tout ça. Pas uniquement. Tu diras à Anissa et Lina qu’il va y avoir un assaut dans cinq jours." Toutes les questions quittèrent ma tête. Certes, c'était des plus étrange, mais je ne devais pas me laisser déstabiliser. Aussi, je regardai le boss en face, me concentrant à nouveau sur ce que je suis : une Bad Girl.