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Uranie

Une fiction écrite par monokeras.

Prélude

Any sufficiently advanced technology is indistinguishable from magic. (Toute technologie suffisamment avancée passe pour de la magie.) Arthur C. Clarke

L’automne s’est désormais bien installé sur Équestria. La récolte des pommes achevée, il y a de ça quinze jours, par le traditionnel Cross des feuilles d’or, tous les poneys se préparent maintenant pour Nightmare night, mais celle-ci n’aura lieu que dans un mois. Une pluie incessante bat les pavés des rues désertées de Ponyville. Un visiteur arrivant par hasard d’un village voisin pourrait penser qu’une évacuation générale a été décrétée, peut-être en prévision d’une catastrophe imminente.

Mais non. Tous les habitants sont simplement chaudement calfeutrés chez eux, à l’instar de Twilight Sparkle et Spike, qui s’apprêtent à sombrer dans une petite sieste post-méridienne… lorsque l’on sonne à la porte. « Qui peut bien être si téméraire pour affronter un temps pareil ? » se demande Twilight, traînant à contre-cœur ses sabots jusqu’à la porte. Elle ouvre, et tombe nez-à-nez avec le sourire, quelque peu béat, de Derpy.

« Princesse Twilight, j’ai un message spécial pour vous de Canterlot, déclare-t-elle tout en fouillant dans son sac.

— Un message spécial venant de Canterlot ? répète Twilight, interloquée. Qui peut bien m’écrire ? En général, ni Celestia ni Luna n’utilisent le service postal.

— Voyons voir… » répond Derpy, qui s’emmêle les sabots avec les sangles. Toutes les enveloppes tombent à terre. « Oups ! Quelle maladroite je fais ! » s’exclame-t-elle, un peu gênée. Elle se baisse pour ramasser les plis qui jonchent l’entrée.

« Pas de souci ! reprend Twilight en souriant. Je vais t’aider à tout rassembler. Ah, voici ma lettre. Je la garde. Tiens, prends les autres ! Merci Derpy ! Bonne après-midi malgré le temps piteux, et à bientôt !

— Merci à vous, princesse, d’avoir bien voulu m’aider à réparer ma bêtise ! » dit Derpy. Elle fait une courte révérence, puis s’envole.

Twilight referme la porte tout en examinant l’enveloppe. « Ça vient de Dark Wing ! » se réjouit-elle soudain. Elle trotte jusqu’à son établi, saisit un cutter, coupe l’enveloppe en deux et en extrait une petite feuille qu’elle se met à lire tout haut : « Ma chère petite guimauve, ou dois-je t’appeler “votre majesté” désormais ? – elle sourit – J’espère que tes nouvelles responsabilités ne te pèsent pas et que tu n’es plus trop victime de tes légendaires crises d’hystérie. Je sais que cela fait très longtemps que nous ne nous sommes plus revus, et que tu as tout fait pour m’éviter dès que tu as eu ton diplôme en poche. Cependant, je t’en prie, consens à une exception et passe me voir dans mon bureau au siège de la SEA à Canterlot, bureau A-43. Je souhaiterais t’exposer mes dernières découvertes. Décide-toi vite, car je suis sur le point d’embarquer pour une expédition dangereuse, à laquelle je ne pourrai plus surseoir très longtemps. J’espère vraiment te rencontrer avant mon départ. Avec toute mon affection. Dark Wing.

— C’est qui ce Dark Wing ? demande Spike agacé. Il a l’air de bien te connaître, mais je ne l’ai pourtant jamais vu par ici.

— C’était mon professeur d’histoire et de paléontologie pendant mes études propédeutiques à l’École princière de Canterlot. Il a écrit un grand nombre d’ouvrages de référence dans le domaine de la préhistoire d’Équestria, en particulier cette fameuse étude sur les maladies au Paléoponique que j’ai consultée lorsqu’Apple Bloom avait attrapé cette forme de cuticelle. Je lui dois pratiquement toutes mes connaissances sur cette période. Il est affable, brillant, charismatique et, ce qui ne gâche rien, particulièrement séduisant. En fait, il n’a que deux défauts : le premier, c’est qu’il n’a jamais pu se plier à une quelconque hiérarchie. Il travaille seul, ou presque, sur des sujets considérés comme fantaisistes et ne se gêne pas pour court-circuiter tout le gratin universitaire ; il ne rend de comptes qu’à Célestia, directement, ce que ses chefs ont toujours honni. C’est pourquoi il n’est que très peu connu : on l’a mis au ban du microcosme de l’archéologie équestrienne, et son laboratoire ne survit que sur des subsides dérisoires. S’il ne bénéficiait du soutien inconditionnel de notre princesse, ça ferait longtemps qu’il serait à la rue.

« Le second, c’est un grand coureur de jupons, particulièrement ceux de ses étudiantes. Rien de bien difficile pour lui : il les fascine toutes. Enfin, toutes sauf moi. Lorsque je fréquentais son cours, j’avais bien d’autres choses dans la tête que de sortir avec un prof’, aussi attirant qu’il fût. Et, évidemment, il a fini par s’enticher de moi, et par m’appeler “ma petite guimauve” ; il a bien essayé de me peloter quelques fois, mais je l’ai toujours envoyé paître. À la longue, j’en ai eu marre, et j’ai décidé de couper les ponts ; enfin, disons, de ne garder avec lui que des relations épistolaires. Il y a trois ans, il m’avait averti qu’il montait une nouvelle expédition et qu’il pensait faire des découvertes spectaculaires. Je n’avais pas eu de nouvelles depuis, et j’avoue que ça m’était un peu sorti de la tête.

— Que vas-tu faire ? reprend Spike.

— Je vais passer le voir demain à la SEA, la Société équestrienne d’archéologie, où il travaille. Je n’aime pas la conclusion de sa lettre. Je sens une pointe de pessimisme, ça ne lui ressemble pas. Il a beau m’avoir copieusement harcelé, j’ai quand même beaucoup d’affection pour lui. Il faut que je tire ça au clair. »

 ***

Le lendemain, après un court voyage en train et quelques minutes à sabots, Twilight parvient devant le siège de la SEA, un bâtiment sombre et austère situé en périphérie de la capitale. Elle demande à l’accueil où se trouve le bureau A-43. « Rez-de-chaussée, gauche », lui répond distraitement la jument hôtesse. Après avoir passé une double porte battante, Twilight se retrouve dans un couloir obscur qu’elle parcourt en tâtonnant. Elle finit enfin par trouver une porte identifiée comme A-43, à laquelle elle tape discrètement trois coups.

« Ouais, entrez ! » répond une voix étouffée venant de l’intérieur.

Twilight ouvre la porte et pénètre dans un petit bureau crasseux, dont les murs lézardés sont vaguement décorés par quelques peintures abstraites et de vieilles planches anatomiques, toutes maculées de larges taches brunes et couvertes de poussière. Dissimulé derrière un bureau vieillot et décati, quelqu’un fouille dans un tiroir. Avec un grognement d’insatisfaction, l’occupant des lieux se redresse, révélant un poney à la robe turquoise et à la crinière rousse, décharné, avec de larges cernes sous les yeux. Ses jambes squelettiques semblent ne le porter qu’avec extrême difficulté.

« Hey ! Twilight ! Je suis si heureux que tu aies pu venir ! dit-il avec un sourire un peu forcé.

— Dark Wing ? s’exclame Twilight, horrifiée. Que t’est-il arrivé ? Tu es –

— Malade ? Oui, je suppose… l’interrompt Dark Wing. N’y allons pas par quatre chemins : oui, c’est grave. En fait, mortel. Combien de temps me reste-t-il ? Si je tiens deux mois, je gagnerai le gros lot. Et, non, ça n’est pas contagieux, autrement je ne t’aurais pas dit de passer. Tu n’as rien à craindre. Maintenant, tu sais pourquoi je voulais que tu viennes sans trop tarder, et quel est ce périlleux voyage que j’ai mentionné dans ma lettre…

— Mais où as-tu attrapé ça ?

— C’est une longue histoire. Je dirais que j’ai sacrifié ma vie à mon seul amour – toi excepté : la science. N’est-ce pas une belle apothéose pour un scientifique débauché comme moi de finir en victime d’un crime passionnel ? Non ? » Il jette un regard fiévreux à Twilight, puis soupire. « Pardonne-moi. Je donne un peu dans le mélodrame. Tu sais, tu es le seul poney en qui j’ai confiance dans ce coin d’Équestria. Ma famille, ou plutôt ce qui l’en reste, habite tellement loin…

— C’est gentil, réplique Twilight, mais ça ne m’explique pas ce qui t’est arrivé. Tu es un paléontologue, pas un médecin ou un chimiste. Tu n’as pas à côtoyer des microbes agressifs ou à jouer avec des produits toxiques. Juste à creuser et déterrer de vieux os. »

Il sourit malicieusement. « Twilight, tu sais que je t’aime énormément. Je te trouve intelligente, enjouée et volontaire. Et, malgré ta jeunesse – tu ne m’en voudras pas si je te traite de pouliche – tu as déjà amassé une sacré quantité de jugeote. Je n’ai jamais été aussi fier que le jour de ton couronnement. Mais il te reste beaucoup de choses à découvrir – »

Une soudaine quinte de toux le force à s’interrompre. « Désolé, s’excuse-t-il, reprenant son souffle. Tu vois, ce n’est pas tenable. J’aime profondément Équestria, ma famille, mes amis, ma vie ici, mais c’est devenu insupportable. J’accueillerai la mort avec un profond soulagement. Non, ne sois pas triste ! J’ai déjà pris toutes les précautions nécessaires. En attendant… » Il ouvre un tiroir d’où il extrait deux petites pilules bleues qu’il avale avec un peu d’eau. « …les antalgiques standards font encore suffisamment d’effet, pendant quelques heures, du moins. » 

Il referme délicatement le tiroir, puis se traîne jusqu’à l’armoire la plus proche, ouvre ses portes et en tire deux petits verres ainsi qu'une bouteille d’eau-de-vie de pomme, qu’il dépose sur le bureau. « Allez, sers-toi ! dit-il.

— Non merci ! répond Twilight, en secouant la tête.

— De grâce, ne me dit pas que tu es toujours aussi bégueule. Célestia t’aura trop bien éduquée, ma puce. Si tu avais été ma propre apprentie, j’aurais sûrement étoffé ton cursus de quelques petits exercices de mon cru… » Il jette un regard amusé à Twilight, qui essaie désespérément d’éviter de rougir, puis lui lance un clin d’œil. Il tourne soudain la tête, victime d’une nouvelle quinte de toux. « De toute façon, c’est trop tard désormais, poursuit-il. Désolé de t’avoir mis mal à l’aise. Tu dois sûrement te rappeler cette vieille citation : “Qui n’a plus qu’un moment à vivre, n’a plus rien à dissimuler”. Ce qui nous ramène à ta visite. Mais, avant que je commence, tu dois me promettre une chose essentielle, ma jolie demoiselle. » Il verse un peu d’eau-de-vie dans son verre, qu’il avale goulûment.

« Quoi donc ? » demande Twilight.

Il se mord les lèvres. « Ce que je vais te divulguer a été classé secret d’État. J’imagine que tu sais ce que ça signifie ?

— Oui, que normalement seules Célestia et Luna doivent être au courant.

— Absolument. Et même elles ne savent pas tout, car j’ai dû passer certains détails sous silence pour arracher leur consentement. Je pourrais être accusé de haute trahison, si tu ne tenais pas ta langue.

— Je ne suis pas une rapporteuse ! proteste Twilight.

— Bien sûr que non, mon petit cœur, je n’ai pas dit ça. De toute façon, je n’ai pas grand chose à perdre. Le temps qu’un éventuel procès se prépare, je serais déjà mort. C’est pour toi que je le dis, car notre souveraine bien aimée n’aime pas qu’on outrepasse ses ordres. Mais je pense qu’en tant que princesse tu as le droit de connaître la vérité. »

Avec son sabot gauche, il déroule sur le bureau une large feuille de papier qui se révèle être une carte récente d’Équestria. « Veux-tu savoir où j’ai attrapé cette saleté qui m’affaiblit un peu plus chaque jour ? » Il plante son sabot sur une large zone blanche à l’extrémité droite de la carte. « Ici ! proclame-t-il.

— Tu veux dire que tu es allé jusqu’en Uranie ? couine Twilight d’une voix suraiguë.

— Évidemment, oui.

— Mais, poursuit Twilight, en frissonnant, Uranie est la seule région qu’il est formellement interdit de visiter, sous peine de mort !

— Imagines-tu vraiment Célestia me vouant au bûcher pour un tel crime ? rétorque Dark Wing.

— Bien sûr que non. Mais elle est capable de t’enfermer dans une oubliette pour un millénaire. Et, à moins de s’appeler Luna, ça revient exactement au même !

— Bien vu, ma petite guimauve. Tu sais, je suis téméraire, mais pas intrépide. Il était hors de question que je me rendisse en Uranie sans en avertir la princesse. De toute façon, c’est impossible : un sort de protection entoure la zone. Si quelqu’un y pose le pied, elle en est immédiatement avertie. » Il fait une petite pause, le temps d’engloutir un nouveau verre d’eau-de-vie. « À vrai dire, il y a quelque chose d’étrange dans cette interdiction : j’ai feuilleté toutes les archives juridiques d’Équestria et je n’ai rien trouvé la concernant. J’imagine donc qu’elle précède toute trace écrite et remonte à la plus haute antiquité. On pourrait presque parler de tabou.

— Mais alors, quelle est sa raison d’être ?

— Quand j’ai monté mon expédition, je n’avais pas de vraie réponse à cette question, juste des hypothèses un peu folles. Maintenant, je sais… » Il s’interrompt pour réprimer difficilement un accès de toux. « … En tout premier lieu, c’est un endroit où tu peux attraper des microbes assez méchants. Il paraît donc justifié d’en interdire la visite. Ensuite… je pense que je ferais mieux de te raconter toute l’histoire. Installe-toi confortablement, si l’on peut trouver quoi que ce soit de confortable dans un bureau aussi sordide que le mien… »

Twilight déniche un vieux coussin décousu, moins poussiéreux que les autres, et se cale tant bien que mal dessus. Dark Wing commence : « Tu sais que je n’ai jamais été vraiment satisfait de la théorie standard de l’évolution équine. Je la trouve trop parfaite, trop statique. Autrement dit, trop vraisemblable pour être vraie.

— Je ne suis pas d’accord, rétorque Twilight, tu es juste hyper-pointilleux.

— Twi’, s’il te plaît. Je t’aime beaucoup, mais parfois tu es… désespérément ordinaire. Voilà ce qui ne va pas dans l’École princière de Canterlot. C’est une université d’État, qui forme à la chaîne des fonctionnaires parfaitement formatés, incapables d’une quelconque initiative ou de créativité. Les jeunes pouliches talentueuses qui y entrent en ressortent aussi rigides que des vieilles filles. En fait, ce n’est pas une école, c’est une machine à lobotomiser. J’avais espéré que tu puisses être suffisamment forte pour t’opposer à ce bourrage de crâne, mais il semble qu’il soit vraiment très efficace. Non, Twilight, la Science ce n’est pas avaler des dizaines de livres les uns après les autres, accumuler des connaissances juste pour briller en société, apprendre par cœur et répéter ce que l’on a mémorisé comme un automate. »

Sa voix tremble d'émotion : « La Science, c’est une remise en question perpétuelle. Remettre en question ce que tu lis, ce que tu entends, ce que tu vois. Se demander pourquoi cette foutue mesure ne colle pas avec les autres. Pourquoi cette dernière décimale ne concorde pas avec le résultat attendu ou, au contraire, pourquoi cette théorie s’accorde trop bien avec les faits. Aller analyser un échantillon bizarre rangé au fond d’une armoire obscure. Essayer de comprendre pourquoi ta robe est mauve et celle de ton frère blanche. À quoi servent les cutie marks. Pourquoi certains poneys guérissent en un clin d’œil alors que d’autres souffrent et meurent. Pourquoi nos deux monarques sont éternelles. Pourquoi elles utilisent leur magie pour commander à la Lune et au Soleil alors que les planètes et les étoiles se déplacent toutes seules. Ça, c’est de la Science avec un S majuscule. La curiosité. Le qui-vive. Le doute.

« Tous les livres que tu as lus sur l’évolution équine ont été écrits par des charlatans, des feignants sans scrupules qui n’ont jamais bougé leurs fesses de leur chaise ni dirigé de vraies fouilles. Il se contentent de reprendre ce qu’ont enseigné leurs prédécesseurs, qui avaient fait de même avant, et ainsi de suite… Ils se pavanent dans les congrès, font les beaux à la table royale dans les dîners, se rengorgent de leurs dernières découvertes qui ne valent rien. Ce ne sont pas des scientifiques, ce sont des carriéristes répugnants. Twi’, la plupart des bouquins que tu révères tant ne sont pas des traités scientifiques. Ce sont de vulgaires plagiats. Ce sont… » Il hausse les épaules, puis reprend d’un ton un peu plus apaisé : « Ce sont des écrits religieux. Et tu y crois dur comme fer. Je t’en supplie, ma petite guimauve, apprends à penser différemment. Développe ton esprit critique, et applique le surtout à tes propres recherches. Sois pointilleuse et méthodique : cherche le petit détail qui grippera la belle machine. Cesse de te gargariser et utilise tes neurones, pour l’amour de Célestia !

— Je… je suis désolée, balbutie Twilight. Je ne voulais pas te mettre en colère.

— Ce n’est rien, ma puce, tout va bien. Je suis seulement tellement dégoûté par cette bande de crétins hâbleurs que personne n’ose contredire. Quand je pense à tout le mal qu’ils ont fait à la recherche équestrienne, j’en deviens furieux. Mais, encore une fois, de grâce, fais ce que je dis. Fais-le pour moi. Tu vaux mieux que tous ces idiots réunis.

— Je te promets que j’essaierai, répond Twilight sobrement.

— Bien ! Maintenant, mon petit trésor, peux-tu me résumer en quelques mots ce que tu sais de l’évolution équine, du moins dans sa version communément acceptée ?

— Naturellement ! Notre espèce, Equus Sapiens, est apparue au moment de la dernière période glacière, c’est-à-dire il y a environ cinquante mille ans. Le besoin impérieux de lutter contre le climat glacial a poussé nos ancêtres à maîtriser le feu et la fabrication d’outils, deux techniques à l’origine de notre prodigieuse ascension vers la conscience, l’intelligence et la parole. À la fin de la période glacière, au cours des derniers millénaires, nous avons progressivement conquis l’ensemble d’Équestria. Voilà.

— Admettons. Et que savons-nous des poneys avant l’ère glacière ?

— Heu… Quasiment rien, à ma connaissance. On n’a jamais été capable de retrouver des ossements datant d’avant la glaciation.

— Absolument ! confirme Dark Wing. Et pourquoi, selon toi ?

— Je suppose que le nombre de poneys était si faible que leurs rares témoignages sont trop dispersés pour qu’on puisse tomber dessus facilement.

— Que voilà une hypothèse sensée ! Donc, le tableau est le suivant : quelques poneys éparpillés dont on ne sait rien, sauf qu’ils se sont réfugiés dans des cavernes pour échapper au froid… et puis : eurêka ! Un cerveau, l’intelligence, la parole, le feu et la conquête du monde. Ça ne te paraît pas un peu difficile à avaler ?

— Que veux-tu dire ?

— Que nous sommes confrontés à une sacrée énigme. Si ces poneys ancestraux étaient aussi intelligents que nous, ils auraient aussi colonisé le monde, et on aurait dû trouver des restes, des os, des outils, des ruines, que sais-je ? Comme personne n’a rien déterré, l’hypothèse la plus économique est qu’ils étaient, comme tu les as décrits, sauvages et qu’ils survivaient tant bien que mal en petits troupeaux disséminés çà et là. Maintenant, crois-tu vraiment qu’un être vivant, poney ou non, puisse développer une intelligence comme la nôtre en l’espace de vingt mille ans, ainsi qu’on nous l’enseigne ? Ça ne te paraît pas être un délai totalement irréaliste au vu des implications biologiques qu’il suppose ?

— Hmmm, réfléchit Twilight. Maintenant que tu le dis –

— Maintenant que je le dis, coupe Dark Wing, ça commence à te sembler un peu ridicule, n’est-ce pas ?

— Mais que suggères-tu à la place ?

— La première fois que j’ai réfléchi à cette question, j’ai fini par conclure qu’il n’y avait qu’une seule possibilité, à savoir que nous ne descendions pas de ces poneys primitifs. Avec la glaciation, ou à cause d’elle, nous avons subi une transformation radicale, qui n’est en rien comparable avec celle due à l’évolution naturelle. Et, je me suis dit que la réponse se trouvait quelque part dans cette fameuse région interdite, Uranie. Tiens, au passage, t’es-tu jamais demandé ce que signifiait Uranie ?

— Euh ? répond Twilight, prise de court. “Uranie” ne signifie rien, c’est juste un nom de lieu, point barre.

— Tu me déçois, ma chérie. Tu ne t’es jamais penchée sur la toponymie ?

— Non, explique moi.

— La toponymie est la branche de la linguistique qui étudie l’étymologie des noms de lieux. Son hypothèse fondatrice consiste à poser que chaque nom est “motivé”, c’est-à-dire possède une signification dans la langue de ceux qui l’ont créé. Personne n’utilise, pour désigner une nouvelle ville, un grognement quelconque. Au contraire, on donne des noms parfaitement compréhensibles : Poneyville, Saut-du-Cheval, Poulaincourt, Équinoxe, la Rivière blanche, Cours d’argent, Colline des vents, etc. Parfois ces noms se déforment un peu au cours du temps, mais la plupart traversent les âges intacts, même si les langues parlées par leurs habitants subissent, elles, de nombreuses évolutions.

« Si cette hypothèse est juste – et elle l’est, tu peux me croire – Uranie devrait signifier quelque chose, vu que la zone alentour n’a été peuplée que récemment, à une période où la langue usuelle ne différait guère de la nôtre. Mais non, comme tu l’as incidemment noté, “Uranie” ne signifie rien. On ne peut même pas remonter à une éventuelle forme ancienne. Il semble que ce nom soit antérieur à tout idiome connu, ce qui, en soi, constitue une énigme au moins aussi déroutante que la sentence de mort qui frappe la région. »

Il se sert un autre verre d’eau-de-vie, et secoue la bouteille quasi-vide. « Il va falloir que j'en rachète bientôt. Je suis devenu un misérable poivrot, mais je m’en balance. Qu’est-ce que j’ai à perdre ? dit-il en fixant Twilight, comme par défi.

— Dois-je vraiment te répondre ? demande Twilight.

— Non, admet-il en baissant la tête. De toute façon, ça n’était pas une question, puisque nous connaissons tous les deux la réponse.

— Au diable ton incurie ! Donc, selon toi, qu’est-il arrivé ? grogne Twilight irritée. Nous avons été téléportés d’une autre planète ? Un dieu omnipotent et oublié a sculpté une statue et lui a insufflé vie ? Ou quelque chose d’encore plus ridicule ? »

Il rigole, puis fait une révérence. « Majesté, permettez-moi de ne point relever vos remarques acrimonieuses. Au fait, crois-tu à la vie extra-équestrienne ? Je veux dire, penses-tu qu’il existe d’autres formes de vie intelligentes dans l’univers ?

— Je n’en ai pas la moindre idée, rétorque Twilight en haussant les épaules. Jusqu’à ce que nous trouvions un moyen d’explorer l’espace, on n’est pas près de pouvoir répondre à cette question. Donc, ça ne sert à rien de perdre son temps en d’hypothétiques conjectures stériles.

— Et qu’as-tu pensé de ton court séjour au… lycée Canterlot, c’est bien ça ?

— Comment es-tu au courant ? lâche Twilight, soufflée. Tout cela était censé demeurer strictement confidentiel !

— Peu importe pour le moment. Le fait est que tu as bien rencontré d’autres formes de vie.

— Oui, mais c’était une autre dimension, un autre univers…

— Foutaises !

— Qu’est-ce que tu veux dire ? Célestia et Cadence m’ont juré que –

— Ok, ok. Passons ! l’interrompt Dark Wing. Mais au moins, cela devrait te prouver par a plus b que d’autres formes de vie intelligentes sont possibles, même sous des aspects qui ne nous sont pas familiers.

— Soit, concède Twilight.

— Donc Uranie est un nom dont les racines se perdent dans la nuit des temps. Ceci, plus l’interdit, plus tout ce que je t’ai raconté au sujet de l’évolution équine, a fini par titiller ma curiosité. J’en ai fait part à Célestia, en insistant lourdement sur le fait qu’il était fondamental que je puisse fouiller cette région abandonnée afin d’étayer mes hypothèses. Elle a accepté de lever le ban à cette occasion, à la condition expresse que toute découverte soit classée secret d’État. Condition à laquelle je me suis bien volontiers plié. Ceci fait, nous avons immédiatement commencé à préparer l’une des expéditions les plus risquées depuis que le monde est monde.

— Nous ? Nous qui ? Célestia t’a accompagné ?

— Twilight, parfois je me demande si tu ne fais pas semblant de sortir des idioties par plaisir. Évidemment non, elle n’est pas venue avec nous ! En tant que princesse, elle a bien d’autres chats à fouetter, même si mes recherches l’intéressent au plus haut point. “Nous” renvoie à mes assistants et moi-même. Tu ne pensais quand même pas que j’allais m’aventurer en Uranie seul, tout de même ?

— Comment vous êtes vous débrouillés avec ces assistants ? Je veux dire, il est facile pour une ou deux personnes de garder un secret, mais pour cinq ou dix, c’est moins évident.

— On s’est occupé d’eux.

— Quoi ? hoquète Twilight en s’étouffant presque. Vous… vous les avez fait disparaître ?

— Il a bien fallu », répond Dark Wing, soudain sombre. Il soupire. « On ne plaisante pas avec la sécurité d’État, même si cela implique le meurtre prémédité d’innocents… » Il marque une pause, puis : « enfin Twilight, arrête de raconter des conneries pareilles. Célestia liquidant des poneys innocents ? Tu y songes vraiment ? Non, ils sont tous bien vivants, mais elle a effacé leur mémoire à l’aide d’un sort spécial, puis implanté de faux souvenirs à la place. Ils croient tous qu’ils ont bossé sur un chantier en lisière de l’Empire de cristal. C’est ce qu’on a dit à leurs familles, également. Et je ne les ai mis au courant de notre véritable destination que trois jours après notre départ. Comme ça, nous n’avons pas eu à prendre de mesures d’isolement particulières.

— Bien joué ! Franchement, j’ai eu un doute…

— Je te pardonne. Mais, tu sais, on n’en est plus à la loi du Talion. » Il avale une autre gorgée d’eau-de-vie, puis poursuit : « En un certain sens, j’aurais sans doute préféré aller gratter le sous-sol de l’Empire de cristal. Je pataugerais toujours dans une ignorance benoîte et serais sans doute en bonne santé. Mais bon, il fallait que cela se fît. Donc, prête à entendre l’histoire ?

— Je t’écoute. »

Dark Wing s’installe à côté de Twilight et entame le récit d’une des plus étranges histoires jamais narrées en Equestria.

 

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monokeras
monokeras : #1005
Mille mercis, je corrige ça demain matin sans faute, promis !
Il y a 4 ans · Répondre
LittleParrot
LittleParrot : #999
Il reste encore quelques soucis de guillemets !

- "répéter ce que l’on a mémorisé comme un automate." devrait être suivi par un guillemet.
- "utilise tes neurones, pour l’amour de Célestia ! »" : ce guillemet-ci n'a pas lieu d'être.
- "Qu’est-ce que j’ai à perdre ? » dit-il en fixant Twilight, comme par défi. « Dois-je vraiment te répondre ? demande Twilight." : ces deux guillemets à enlever et un tiret à rajouter.
- "Ok, ok. Passons ! » l’interrompt Dark Wing. « Mais au moins," : à virer aussi.
- "Soit. » concède Twilight. « Donc Uranie est un nom" : à enlever puis remettre un tiret

Voilà :)
Il y a 4 ans · Répondre
monokeras
monokeras : #805
LittleParrot24 avril 2014 - #804


De rien :)

Rapport au com précédent, merci pour les précisions sur les temps, c'est pas bête.
Et c'est vrai qu'on a tendance à mettre des accents sur certains mots étrangers, j'ai rien dit alors. Mais je reste sur mon idée de garder tel quel !


J'aime bien « franciser » les noms. Chacun ses goûts en la matière !
Je viens de finir de réviser le chapitre 2. Je ferai les 3 et 4 demain. Bonne nuit !
Il y a 4 ans · Répondre
LittleParrot
LittleParrot : #804
monokeras24 avril 2014 - #803
Pour le coup, j'ai effectué quelques modifications plus importantes, en particulier fait disparaître la pléthore de Célestia, qui virait à la périssologie ou au culte de la personnalité, au choix, et remplacé son nom par des anaphores/métaphores. Plus une ou deux corrections mineures. Merci encore !


De rien :)

Rapport au com précédent, merci pour les précisions sur les temps, c'est pas bête.
Et c'est vrai qu'on a tendance à mettre des accents sur certains mots étrangers, j'ai rien dit alors. Mais je reste sur mon idée de garder tel quel !
Il y a 4 ans · Répondre
monokeras
monokeras : #803
Pour le coup, j'ai effectué quelques modifications plus importantes, en particulier fait disparaître la pléthore de Célestia, qui virait à la périssologie ou au culte de la personnalité, au choix, et remplacé son nom par des anaphores/métaphores. Plus une ou deux corrections mineures. Merci encore !
Il y a 4 ans · Répondre
monokeras
monokeras : #796
Un peu trop de s dans mon dernier commentaire (L'adjectif français … autant d'exception que possible …). Glups !
Il y a 4 ans · Répondre
monokeras
monokeras : #795
LittleParrot24 avril 2014 - #794


Avec plaisir, généralement plus une histoire me plait et plus je me montre pointilleuse sur les détails donc c'est bon signe pour Uranie :p

Je pense que le présent est un bon choix, c'est juste assez inhabituel pour surprendre ! J'ai plutôt tendance à le voir avec la première personne en plus. Mais je suis un peu étonnée que tu me parles de la version anglaise, je n'ai jamais encore lu de fanfic anglaise rédigée au présent donc je pensais que ça se faisait encore moins qu'en français.

Celestia, comme Equestria, la plupart des gens s'accordent à ne pas mettre d'accent par respect pour le nom propre. Pour les mots inventés par contre, je ne sais pas s'il y a vraiment de consensus. J'aurais tendance à accentuer pour ma part, mais c'est une bonne question. Il y a matière à faire un bon débat là-dessus, en plus des traductions à utiliser pour des mots comme "Ponyville", "Nightmare Night", "cutie mark"...


J’attends donc avec impatience les commentaires sur les autres chapitres !

Pour la partie anglaise, j’ai, avant d’opter pour le présent, discuté avec un auteur sud-africain, assez peu prolifique mais très féru de littérature. La règle qui semble se dégager est la suivante : on a le droit d’écrire au présent si l’on narre une histoire passée, ce qui est le cas ici. Si tout est écrit au passé, il peut y avoir une ambiguïté dans la mise en abyme, il faut donc faire très attention à la ponctuation pour bien distinguer ce qui appartient au récit de ce qui appartient au « récit dans le récit » ; l'opposition claire passé/présent rend, de ce point de vue, le contexte plus facile à appréhender pour le lecteur.

Personnellement, j’opterais plutôt pour l’utilisation des « é » dans Célestia et Équestria. Après tout, si l’on réfléchit bien, ce sont des exonymes ; on écrit bien Pékin ou Pérouse. L’adjectifs français équestre s’orthographie avec un « é » ; je sais bien que nos grammairiens du XVIIe siècle, Vaugelas en tête, se sont cassé la tête pour inventer autant d’exceptions que possibles aux règles, mais je ne pense pas qu’il soit utile, dans ce cas, de persévérer dans cette marotte ! :)
Il y a 4 ans · Répondre
LittleParrot
LittleParrot : #794
monokeras24 avril 2014 - #792


Merci, c’est sympa comme tout. Le choix du présent de narration, effectivement, se discute ; il a principalement été motivé par la décision prise au moment de rédiger la version anglaise, qui a précédé la version française (je n’ai découvert ce site que tardivement).

Pour les coquilles, je vais tâcher de les corriger. En ce qui concerne « equestrien » ou « équestrienne », je ne peux malheureusement pas me référer au Petit Robert ! :D Y a-t-il une orthographe « canonique » ? (Au passage, je suis en train de me dire qu’il serait peut-être utile, au côté des documents génériques concernant la traduction ou la rédaction, d’éditer un petit document statuant sur les orthographes françaises des réalités « équestriennes » ; autre exemple : écrit-on Celestia ou Célestia ?)

Pour les guillemets, c’est fort possible, précisément parce que les trois premiers chapitres dérivent de la version anglaise. Je vais rectifier ça illico.

Merci une nouvelle fois de ton avis fort sympa et d’avoir fait l’effort de regarder de près les coquilles !


Avec plaisir, généralement plus une histoire me plait et plus je me montre pointilleuse sur les détails donc c'est bon signe pour Uranie :p

Je pense que le présent est un bon choix, c'est juste assez inhabituel pour surprendre ! J'ai plutôt tendance à le voir avec la première personne en plus. Mais je suis un peu étonnée que tu me parles de la version anglaise, je n'ai jamais encore lu de fanfic anglaise rédigée au présent donc je pensais que ça se faisait encore moins qu'en français.

Celestia, comme Equestria, la plupart des gens s'accordent à ne pas mettre d'accent par respect pour le nom propre. Pour les mots inventés par contre, je ne sais pas s'il y a vraiment de consensus. J'aurais tendance à accentuer pour ma part, mais c'est une bonne question. Il y a matière à faire un bon débat là-dessus, en plus des traductions à utiliser pour des mots comme "Ponyville", "Nightmare Night", "cutie mark"...
Il y a 4 ans · Répondre
monokeras
monokeras : #792
LittleParrot24 avril 2014 - #790
Très prenant et vraiment bien écrit, j'adore ! :)
Je trouve le sujet de la science et des origines des poneys vraiment intéressant, et ton personnage est plaisant avec une personnalité bien marquée. Sa relation avec Twilight est très sympa aussi, j'aime beaucoup tous ces petits noms qu'il lui donne et qui rythment le dialogue.
Le récit au présent surprend un peu au départ, mais tu as un style très agréable qui passe tout seul. J'ai vraiment hâte de trouver un peu de temps pour m'attaquer à la suite !

Concernant les fautes, c'est à peine si j'en ai vu, peut-être le fait que tu mettes tantôt "équestrienne" et tantôt "equestrienne" quand même. Légères répétitions au tout début, deux "si" dans la même phrase du paragraphe introductif et deux "quelque peu" enchaînés ou presque quand Derpy est présente.
Et enfin j'ai noté quelques bizarreries typographiques : deux fois "— «", et quelques fermetures/réouvertures de guillemets qui n'avaient pas lieu d'être (tu as certainement dû cafouiller un peu en passant de l'anglais au français ^^).


Merci, c’est sympa comme tout. Le choix du présent de narration, effectivement, se discute ; il a principalement été motivé par la décision prise au moment de rédiger la version anglaise, qui a précédé la version française (je n’ai découvert ce site que tardivement).

Pour les coquilles, je vais tâcher de les corriger. En ce qui concerne « equestrien » ou « équestrienne », je ne peux malheureusement pas me référer au Petit Robert ! :D Y a-t-il une orthographe « canonique » ? (Au passage, je suis en train de me dire qu’il serait peut-être utile, au côté des documents génériques concernant la traduction ou la rédaction, d’éditer un petit document statuant sur les orthographes françaises des réalités « équestriennes » ; autre exemple : écrit-on Celestia ou Célestia ?)

Pour les guillemets, c’est fort possible, précisément parce que les trois premiers chapitres dérivent de la version anglaise. Je vais rectifier ça illico.

Merci une nouvelle fois de ton avis fort sympa et d’avoir fait l’effort de regarder de près les coquilles !
Il y a 4 ans · Répondre
LittleParrot
LittleParrot : #790
Très prenant et vraiment bien écrit, j'adore ! :)
Je trouve le sujet de la science et des origines des poneys vraiment intéressant, et ton personnage est plaisant avec une personnalité bien marquée. Sa relation avec Twilight est très sympa aussi, j'aime beaucoup tous ces petits noms qu'il lui donne et qui rythment le dialogue.
Le récit au présent surprend un peu au départ, mais tu as un style très agréable qui passe tout seul. J'ai vraiment hâte de trouver un peu de temps pour m'attaquer à la suite !

Concernant les fautes, c'est à peine si j'en ai vu, peut-être le fait que tu mettes tantôt "équestrienne" et tantôt "equestrienne" quand même. Légères répétitions au tout début, deux "si" dans la même phrase du paragraphe introductif et deux "quelque peu" enchaînés ou presque quand Derpy est présente.
Et enfin j'ai noté quelques bizarreries typographiques : deux fois "— «", et quelques fermetures/réouvertures de guillemets qui n'avaient pas lieu d'être (tu as certainement dû cafouiller un peu en passant de l'anglais au français ^^).
Il y a 4 ans · Répondre

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