Quand les astres hauts dans l’étendue invisible,
Si loin que la plus lointaine étoile ne nous parait presque pas visible,
Sonne le chant Antique des civilisations disparues,
Alors, résonne à nouveau la quantique des âmes pourfendues.
Chacune crient de leur voix déraillées et inaudibles
Pour la plupart des êtres peuplant l’univers visible,
Que le tour d’une nouvelle âme innocente est venue,
De rejoindre sans plus attendre sans plus le prévoir la nue.
Pourtant, comme pour prévenir les fidèles,
Des cieux sous surveillance de la créatrice au flanc blanc,
Retentit en masse une fois de plus et de plus belle,
Le chant des créatures disparut depuis mille ans.
Alors que d’autres voix ne tarde plus à se faire entendre,
Semblant vouloir rejoindre leurs compagnes chères et tendres,
Explose le crient ravageur et de la destruction,
Du nouveau Death-Pony de cette génération…
-« Chant Quantique des astres d’au-delà »
*************************************************************************************************
Twilight s’immobilisa après une énième attaque et jaugea minutieusement son adversaire de haut en bas, de droit à gauche, espérant trouver une faille ou quelque chose qui pourrait l’affaiblir. Certes, ce n’était pas la première fois qu’elle affrontait quelqu’un, mais c’était bien la première fois que ce n’était ni un poney, ni une entité habituellement trouvable à Équestria… ni que cela risquait d’être son dernier affrontement…
Célestia, ou cette chose censée l’être, semblait ne plus être capable de penser correctement ou même de réfléchir. Elle paraissait attendre que la princesse de l’amitié fasse un faux mouvement pour l’attaquer. Ce bref temps de pause permit a cette dernière de calmer sa haine viscérale pour cette… chose afin de placer les choses clairement.
Midsheid ? En sûreté, elle venait de sentir sa magie à environ un kilomètre du champ de bataille. Son aile auparavant cassée ? Elle fonctionnait bien depuis la régénération. L’Alicorne violette se stoppa une seconde. Pourquoi ? Pourquoi pensait-elle à son aile…
Un flot d’image se déversait maintenant dans sa tête comme un horrible flash-back. Le deuil inachevé de sa belle-sœur, la mort de ses amies, Spike, sa famille, Luna… Tout. Elle n’en revenait pas, pourquoi était-elle en train de se ruiner le moral à penser à ça alors que la situation exigeait d’elle un parfaite concentration…
Pourtant… Une larme, puis deux, commencèrent à perler alors qu’elle serrait les dents pour retenir un sanglot violent à lui briser le cœur. Étrangement, son bouclier de rage se ternit et disparut finalement, laissant seulement une bulle électrique autour d’elle.
Devant elle, Célestia n’avait toujours pas bougé et continuait son ballet avec sa nuque. Une autre image, étrangement beaucoup plus violente que les autres la fit s’étreindre de douleur. Twilight se remémora ses enseignement avec la princesse solaire, son éducation, son passage aux rennes du pays et sa transformation. La jument mauve revit ses années de jeune pouliche alors qu’elle sentait son cœur s’arrêter petit à petit, comme affaibli par ce trop plein de souvenirs et de deuils inachevés.
Si elle ne faisait rien, elle mourrait sans doute d’un arrêt cardiaque sans même s’être battu… Alors que sa vision commençait à se flouter par la douleur, elle remarqua que Célestia n’avait pas bougé quoi que ce soit. Pourtant, elle aurait dû l’attaquer depuis longtemps, trop longtemps… Mais qu’est-ce qui ce passe ? hurla-t-elle intérieurement alors que ses sanglot se firent plus violent tant la douleur lui anéantissait les entrailles.
*************************************************************************************************
« C’est fini ? » Demanda Derpy en écoutant l’assourdissant silence qui durait maintenant presque deux minute.
« Je ne comprends pas » Dit le Docteur en essayant de voir les illuminations magique venant du champ de bataille. « Aucune d’elle n’est décédée, que se passe-t-il…? »
« Peut-être que Célestia a renoncé à tuer Twilight ? » Demanda-t-elle innocemment, d’une façon se rapprochant plus de la joie que de l’inquiétude.
« Non… Il se passe quelque chose… Cours me chercher mon détecteur Andipokrynien ! Vite ! »
Derpy se lança vers le TARDIS, sans trop réfléchir, avant de s’arrêter, « Le quoi !? »
Le Docteur souffla, apparemment effrayé. « Le bidule jaune ressemblant à un cadeau de fête que nous avions utilisé contre les ombres de la bibliothèque*, vite ! »
« Ah ! » Fit Derpy en retournant dans le TARDIS en volant. Elle ressortit moins d’une seconde après avec le détecteur. Le Docteur donna alors un coup de sabot dedans, l’envoyant en l’air. Derpy ne put retenir un cri de surprise, ayant faillit se le prendre dans le museau.
« Hey, attention Docteur ! »
Il ne s’excusa que d’un geste du sabot, décrocha son tournevis et le pointa à la vitesse de l’éclair vers le détecteur qui faisait un vol plané. Ce dernier s’ouvrit soudain, dévoilant un trépied dans un matériau étrange. Il atterrit sur le sol où il se planta. Un glyphe magique apparut soudain en dessous, éclairant le sol. Une série de symbole, tous différents firent de même devant la boite formant une sorte de canon… ou d’objectif, pointé vers l’endroit où l’on pouvait encore voir deux combattantes cinq minutes plus tôt. L’écran grésilla quelques instant, le temps que le Docteur calibre l’engin et une image finit par apparaître, ou plutôt quatre pour être exacte. Une de couleur sombre comme l’obscurité alentour, une autre en négatif ainsi qu’une faisant apparaître des squelettes et une autre changeant toutes les couleurs de l’écran.
« Oh non... »
« Docteur c’est… qu’est-ce qu’elle lui fait ? »
« Je n’en sais rien Derpy, je n’en sais rien… »
*************************************************************************************************
Midsheid écoutait… Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas ressenti un silence pesant comme celui-ci. Rien. Il n’entendait rien. Pas même le cri-cri d’un grillon. Au dessus de lui, la lune et les étoiles brillant faiblement ne lui apportait pas beaucoup de lumière.
Tout à l’heure durant le combat, il avait aisément pu voir où il posait les pattes tant la lumière des déflagrations illuminaient le sol. Mais maintenant, il ne se passait rien. Vraiment plus rien… C’était terrifiant et angoissant. Comme si tout retenait son souffle, on ne percevait pas un seul petit bruit. C’était carrément stupéfiant…
« C’est impossible, que se passe-t-il à la fin ? » Pesta Midsheid à mi-voix de peur d’attirer quelqu’un. Il ne comprenait pas ce silence soudain et encore moins pourquoi Twilight n’avait toujours pas vaincu Célestia. Il la pensait pourtant tellement plus puissante que cette princesse déchue autant par son statut de gouvernante que par ses actes.
Il eut soudain un flash de lucidité. Il faisait beaucoup, beaucoup trop noir pour voir quoi que ce soit, certes, mais Midsheid se souvint que la lunette de son APTLP avait une vision nocturne activable magiquement. Certes, il avait déjà usé beaucoup de magie pour les téléportations et la régénération de son sabot perforé, mais il avait quelques souvenirs de ce que LineApple lui avait dit sur son utilisation.
Tout en réfléchissant, il prit son arme en lévitation et la plaça devant lui, canon tourné vers le chant de bataille inactif et sombre. Il ne lui fallut pas longtemps pour coller la lunette contre son œil droit et regardait attentivement alors qu’il essayait d’activer le sort adéquat.
« Encore un peu, trop encore… voilà… » Dit-il tout bas.
Une image beaucoup plus nette apparue dans la lunette. Le jeune garde rapproché mit quelques secondes à chercher dans les décombres une quelconque forme de vie. Quand il trouva ce qu’il jugea en être une, il dû multiplier par trois son zoom afin de pouvoir voir de quoi il s’agissait. Il faillit à ce moment là s’en décrocher la mâchoire…
« Deux ! Quoi, comment ça deux ! Et pourquoi…? »
Une dizaine de questions se chamboulaient dans sa tête. D’après ce qu’il voyait, Twilight faisait face à une Célestia… Alors qu’une deuxième se tenait derrière elle, les sabots aux alentours de sa tête. Il ne fallut pas plus longtemps pour que la Célestia devant la princesse de l’amitié s’évapore comme poussière… Pourtant la disparition du clone ne sembla pas faire réagir Twilight qui ne bougeait pas, le dos courbé en avant, seul sa bulle électrique autour d’elle indiquant qu’elle n’était pas tout à fait tomber dans les vapes… ou pire.
Le garde avala lourdement. Il ne savait pas quoi faire. Le simple rappel des griffons explosés lui passa l’envie d’attaquer de front pour essayer de sauver sa jument. Il tourna puis retourna un nombre incalculable de scénario dans sa tête, pesant le pour ou le contre, le plus rapidement possible… Puis il se résigna à faire le seul qu’il jugea bon pour cette situation. S’il ratait son coup, il blesserait voir tuerait sa bien-aimé… Mais s’il réussissait, Twilight pourrait reprendre le contrôle de la situation.
Il opta finalement pour son APTLP qui se chargea presque de lui-même tant Midsheid fit cette action sans réfléchir. Le petit cric désagréable de l’arme le fit sursauter pourtant… Il fallait qu’il se calme s’il ne voulait pas louper son coup.
Il se plaça de telles façons que le canon de l’arme repose dans une anfractuosité rocheuse, sans doute une vielle palissade en pierre. Son sabot se plaça dans le compartiment de la gâchette, préférant toucher de lui-même son arme plutôt que le faire magiquement. Il avait besoin de toutes les concentrations que son esprit pouvait encore faire pour mettre toute les chances de son côté. Il écouta pour détecter un signe de vent... Il n’y en avait aucun. Il examina la distance… environ 450 mètre, soit un décalage de 4,625 degrés vers le haut pour compenser le poids de la balle. Il fit tout pour ne pas trembler… et…
Un battement cardiaque…
Un battement de paupière…
Un souffle manqué…
Une pression du sabot…
*************************************************************************************************
Une détonation déchirant les tympans fit voler en éclat le silence de la nuit. Twilight, qui commençait à ne plus sentir le moindre centimètre carré de vie en elle, ne sursauta presque pas. Pourtant, un dixième de seconde plus tard, elle se cabra de douleur, son bouclier réapparaissant de manière subite et une impulsion magique s’échappant de sa corne. Derrière elle, elle entendit un cri décharné expulsé en arrière. Quelque chose avais frappé son épaule droite suffisamment près pour lui faire une belle entaille. La jument mauve se retourna brusquement, devant activer son sort de détection pour voir tant ses yeux étaient floutés.
Devant elle, à une dizaine de mètre, se trouvait Célestia. Elle était courbée de douleur et cachait une zone abdominale redevenue aussi blanche que sa robe d’origine. Un liquide mauve et brillant s’en échappait par jet alors qu’elle hurlait de douleur. Elle jeta un regard haineux vers la princesse de l’amitié, qui ne comprenait pas encore comment l’Alicorne solaire s’était retrouvée derrière elle sans qu’elle s’en aperçoive.
Tout en tenant de son sabot gauche son épaule saignante, Twilight jaugea à nouveau son ennemi avec un rictus de douleur, un œil fermé tant cette dernière l’avait prise de court. Heureusement pour elle, sa magie Alicornienne était redevenue suffisamment efficace pour la soigner. Elle aura tout au plus une vilaine cicatrice, ne restant plus qu’à savoir ce qui lui avait causé ça.
Elle réfléchit à toute vitesse. Seule la nouvelle apparence de Célestia lui avait permis de faire souffrir la jument violette de cette façon. Mais dans ce cas, si Twilight avait été en son pouvoir, pourquoi l’avait-elle relâché ainsi ? La plaie en était sûrement la cause, mais alors qui…
Malheureusement, elle ne put raisonner plus longtemps. L’entité autrefois représentative de la princesse diurne stabilisa son vol déséquilibré et relâcha son ventre. La plaie n’avait pas eu l’air de se refermer comme elle l’aurait dû si elle avait gardé ses pouvoirs originels, mais elle avait au contraire grandit, et le liquide s’en étant échappée semblait être devenue solide, à l’apparence d’une déformation écœurante.
*************************************************************************************************
« Qu’est-ce que… ? Quoi ? » se surprit à dire trop fort le pilote du TARDIS.
« Il s’est passé quoi ? » demanda Derpy en plissant les yeux pour comprendre.
« Je… je ne sais pas, on… On dirait que quelque chose l’a frappée, comme une sorte de projectile… » Il papillonna des yeux en la regardant, ahuri lui-même de la tournure de la situation.
« Peut-être qu’on lui a tiré dessus ? »
« Ne sois pas bête Derpy, il n’y a plus d’autre forme de vie qu’elle… » Il se stoppa quelques seconde avant d’ouvrir grand les yeux. « Oh grande Architecte ! »
Il donna un coup de tournevis sur l’engin qui se mit en mouvement, bougeant son objectif magique vers une zone un peu plus proche d’eux. Il sourit bêtement, plus nerveusement que par amusement, « Non d’une Lune, je l’avais complètement zappé celui-là. »
« Qui ? »
« Monte, tu verras. » Dit-il en courant dans le TARDIS, ne prenant même pas le temps de reprendre son détecteur. Derpy suivit en vitesse, complètement perplexe et inquiète. Les quelques secondes suivantes furent accompagnées d’un bruit étrange provenant de la cabine qui disparaissait.
*************************************************************************************************
Une secousse frappa le sol derrière Midsheid qui sursauta et se retourna, M9 dégainé et près à faire feu. Il fut curieusement contraint d’accueillir une drôle de boîte bleu apparaissant tout simplement sur un mur effondré derrière lui. Ne relâchant pas son arme, et s’attendant sûrement à une nouvelle arme technologique des griffons, il s’approcha en se collant contre l’enseigne de la cabine. Quand la porte s’ouvrit, il bondit à l’intérieur et mis à terre le Docteur, collant son arme de seconde dotation sur sa tempe. Son APTLP suivit le mouvement et se cabra contre la boite crânienne de Derpy, qui loupa un battement de cœur et se figea. Ils restèrent quelques secondes comme ça, le bruit de leurs respirations surpassant de peu le grabuge que faisait le combat reprenant de plus belle.
Derpy implora, complètement épouvantée. « Docteur… » Elle se stoppa néanmoins, sentant le canon s’appuyer un peu plus contre sa tête.
Ce fut Midsheid qui reprit la parole, un ton absolument mauvais dans la voix, « Vous me paraissaient un peu dépareillés pour des PCPG n’est-ce pas ?... » Il laissa quelque secondes de silence pour que le Docteur réponde, sans réponse. « Répond chien ! »
Le Docteur aurait bien voulu, mais il montra ostentatoirement l’arme des yeux en gémissant. Lui qui avait horreur des armes, il était servi. Derpy ne faisait pas plus la maligne. Elle résista encore un peu avant de s’effondrer de terreur, évanouie. Le canon de l’APTLP ne resta néanmoins pas loin au cas où… Un bruit de chargement accompagnant le mouvement rotatif du sabot de Midsheid retentit. Il était près à tirer.
« J’ai dit répond ! C’est quoi ça ! Une nouvelle arme de ces putains de PG* ? » Il montra des yeux le TARDIS. Le plat du sabot posé sous la gorge du Docteur ne lui permettait pas beaucoup de respirer. Il essaya pourtant de gémir, les yeux exorbités de terreur.
Midsheid relâcha son étreinte du sabot avant de jeter un coup d’œil vers le corps inerte de Derpy, dont une larme de frayeur perla sur son museau endormi. « Il vous enrôlent de plus en plus jeune ou j’déraille ? »
Cette fois-ci, le Docteur put répondre, le souffle coupé par des spasmes de peur, « N-nous… nous sommes des… Des-des-des-des amis à la Princesse Twi…. Twilight… » Finit-il par sortir.
Le pégase gris ne desserra pas la mâchoire et lorgna méchamment le Docteur. Ses yeux se tournèrent ensuite vers les murs de la cabine. S’attendant à voir une collection d’arme, il ne vit que des figures géométriques complexes et des dessins sûrement réalisés par la jument grise claire allongée au sol. Au milieu, au lieu de trouver un centre de commande, il ne remarqua qu’une sorte de… bidule sans queue ni tête tout droit sortis de l’imaginaire d’un enfant.
« Votre nom ! » Lâcha-t-il sèchement au poney marron.
« Doc-doc-docteur… Docteur et voici Derpy, ma compagne de voyage… »
« Voyage ? » Demanda plus doucement Midsheid sans relâcher sa vigilance, un bruit d’explosion incroyable surpassant presque le son de sa voix.
Il permit au poney terrestre de se relever, tout en gardant son M9 à porté de tir. Le Docteur remit son col et toussota, mal à l’aise. Il posa les yeux sur Derpy et partit s’asseoir derrière elle pour prendre son pouls et lui enlever les cheveux du visage.
« Oui voyage. Vous êtes dans le TARDIS ! Vaisseau voyageant dans le temps et l’espace alimenté par un trou noir dévorant une étoile gelée dans le temps*. Nous sommes des amis de Twilight et nous étions venus la soutenir… »
Midsheid ne laissa pas finir sa phrase au Docteur. « Twilight ! » Il se précipita vers la porte encore ouverte et regarda à travers la lunette de son arme pour essayer d’apercevoir sa jument.
« Enchanté… » Dit pour lui-même le Docteur qui regarda avec une expression des yeux -rares pour un poney comme lui- sa compagne de voyage. Elle semblait terriblement secouée et tremblait encore de peur. Il se coucha alors sur le ventre juste derrière elle et posa son menton entre l’épaule et la tête de Derpy, écoutant les battements de son cœur dépassant à peine le bruit des explosions. Il savait qu’elle ne se réveillerait pas maintenant, et il préférait rester là près d’elle. Même s’il savait qu’il agissait par peur, il trouvait quand même son attitude beaucoup trop violente. Il ne prit même pas le temps de ramasser son tournevis, occupé à calquer sa respiration sur celle de Derpy. Elle avait un parfum de menthe et de violette… Il adorait ça…
*************************************************************************************************
Spike tenait sa filleule* dans les bras, regardant gravement dans la direction de Canterlot d’où s’échappait des grondements sourds et des secousses accompagnées d’éclairs et d’orbes lumineuses. Malgré la distance, le jeune dragon ne savait que trop bien le combat titanesque qui était en train de se dérouler à plusieurs jours de train d’ici… La petite venait de s’endormir, plongeant la lune et les étoiles dans le noir total. Son ton sombre et ses pattes fines la faisait beaucoup ressembler à la princesse nocturne d’autrefois, sauf que sa crinière était d’un blanc pur garnie de deux ravissantes bandes bleu nuit sur le côté.
Le dragon venait d’être mis au courant du départ des dix-sept garnisons qui venaient de partir de toutes les zones libres d’Equestria. Ils avaient tous vu, même sur les frontières de l’empire de cristal, les violentes perturbations magiques causées par l’affrontement de Twilight et Célestia. Néanmoins, la plupart n’était pas au courant de la transformation soudaine de la princesse diurne et s’attendait à soutenir leur chef contre une horde de Griffon. Pour un grand nombre, et les radios de communication aussi, ce combat sonnerait sûrement la fin de la guerre et la libération où la destruction d’Equestria.
Une explosion aussi violente que les autres, illumina une petite partie du ciel qui se zébra d’éclairs et de détonations orageuses. Le bruit pourtant ne réveillait même pas la petite pouliche qui semblait profiter des bras du dragon. Elle avait passé les dernières heures à pleurer et s’était enfin calmée quand le plus petit coussin de sa mère fut à portée de son odorat. L’odeur maternelle lui avait permis de s’initier dans les bras de Morphée et calmer ses nouveaux pouvoirs, assez destructeur pour une si petite jument.
Le corps de la princesse de l’amour avait été placé dans un cercueil de cristal improvisé et placé au centre de l’empire, sous le cœur de cristal devenu terne, afin que la population puisse faire son deuil. Seul six gardes était restés pour garder l’empire devenu totalement sans défense depuis que le cœur de cristal s’était arrêté, n’étant plus alimenté par l’amour de sa protectrice.
LineApple était parti accompagner les garnisons. Ayant le plus haut rang de tout Equestria après Twilight et Spike, il se devait de mener à bien les troupes Equestriennes dans cette bataille s’annonçant ultime. Il avait emporté un sac pour quelques pommes et son fidèle M9, n’ayant pas demandé plus, prétendant que cela le gênerait… Spike pensait qu’il risquait de ne pas revenir de cette bataille… Comme un millier d’entre eux.
Une dizaine de minutes avant sa contemplation du désastre, il avait reçu un appel sur son bracelet de la station d’AD de Cloudsdale. Il avait été prévenu que les espions du pays avaient découvert un exceptionnel rassemblement de Griffons aux alentours de Manehattan. Il semblerait qu’eux aussi avaient vu cette confrontation à Canterlot et soient venus pour en découdre… Si les deux armées se rencontraient comme convenu, le bain de sang serait… démesuré...
Un bruit attira son attention. Derrière lui, il crut entendre des murmures, les mêmes que ceux des cristaux de la salle du trône de Twilight. Il était pourtant sûr d’être le seul dans cette aile du château après le départ des médecins et l’ordre de rester seul. L’idée de se tourner fut la plus forte et l’on pourrait dire qu’il le regretta. Son cœur s’arrêta alors que les êtres devant lui entonnèrent d’une voix suave et calme quoique très joyeuse.
« Il est temps que les disparus rejoignent la bataille au côté des vivants… n’est-ce pas les filles ? »
« Ouaiiip ! » Firent-elles en cœur.
*************************************************************************************************
L’atmosphère était tendue, presque palpable, alors que les troupes terrestres et aériennes des unités d’infanteries de Ponyville, de Cloudsdale, de Yanhoover et de Las Pegasus finissait de se rassembler au nord-ouest de Ponyville. Au total, en tout et pour tout, il était au bon nombre de cent soixante-treize mille cinq cents si on arrondissait.
Une grande partie des terrestres, sûrement les plus pressés que cette guerre se termine, avait sortis l’équipement le plus complet pour le combat. Alors que les plus petits gabarits se voyaient remettre un M9 et une ceinture de munition embellie d’un couteau de combat rapproché à manche aimanté, les plus forts emportaient deux bandoulière de munition, des sacs de selle à grenades ainsi qu’une arme de seconde dotation, un APTLP et un fusil à pompe.
Les licornes avaient enfilées leurs casques de protection de corne et pouvaient transporter un bon nombre d’armes et de munitions en même temps, leur donnant un certain rang de ravitailleur.
Les pégases quant à eux, avaient posés leur renforcement en Quevloor sur l’humérus de leurs ailes et leur poitrail et avaient lissés leurs plumes. Des lames de trente-trois centimètre leur avait été fixé en finition de l’os et de cartilage des ailes afin d’en faire une paire d’arme très efficace. Dans leurs sabots, sifflant dans le vent de leurs formations serré, ils tenaient des APTLP de plus petites taille plus habilité en haute altitude. Une très grande partie formait les mitrailleurs du ciel, inspirant souvent la crainte et le respect sur le champ de bataille.
Au milieu de tous ces sabots, une petite unité, encore endeuillée de la perte de leurs confrères, mais non moins déterminés pour autant, se rassemblait sous un des rares arbres de la ligne imaginaire de Unicorn Range. C’était l’ancienne unité de Midsheid, appliquée en temps qu’éclaireur pour la « Grande guerre » comme ils l’avaient tous appelé. La nuit était fraîche, lugubre par les bruits de détonations des combattants semblant totalement infatigables.
FireStar regardait le ciel s’illuminer de couleurs vives au son d’orage et d’explosions lointaines. À ses côtés, tenant d’un sabot aimanté une paire de jumelle, essayant de voir le moindre mouvement en dehors des deux guerrières, se tenait FrozenIce, son pelage autrefois immaculé aujourd’hui couvert de poussière, de croûte et de sang séché. Elle semblait ne plus réfléchir au cours du temps alors que son camarade la regardait de temps en temps, assis, admirant ce qui fut autrefois une magnifique robe de pur éclat.
Le pégase orange repensait à tout ça. Il savait que cela risquait d’être la fin de tous leurs soucis ou bien le début de tous leurs malheurs. L’aboutissement de cette bataille, de cette unique bataille, sonnerait soit le glas de la guerre, soit le début d’une occupation terrible sous un régime totalitaire de terreur. Le roi des Griffons était en grande partie redouté pour ça.
Et il pensait surtout en ce moment à lui. Égoïstement il essayait de savoir ce qu’il allait advenir de lui… et de son amie. FrozenIce l’avait sauvé à de multiple reprise et ça, il n’avait que très rarement eu l’occasion de lui rendre la monnaie. Depuis quelques semaines maintenant, l’étalon avait appris à la voir sous un meilleur angle, à apprécier son côté garçon manqué et son regard se voulant sec mais sans plus. Alors il pensait. Ils seraient sans doutes des milliers et des milliers, dans les deux camps, à perdre la vie cette nuit là. Et si eux aussi y passait ? Et si lui survivait alors que son amie périrait ? Et si lui périssait ? Comment réagirait-elle ?
Un nombre extraordinaires de questions se bousculaient dans sa tête. Il avait déjà eu le stress de la mort et s’y était habitué, mais là il s’agissait de la bataille la plus incommensurable qu’Équestria n’ait jamais connue. Il savait à l’avance à quel point l’échange de tir serait gigantesque et les risques incalculables. Affronter cette guerre, y participer, c’était sans y réfléchir trop longtemps, un moyen simple et insensé de rejoindre rapidement tous les disparus de cette guerre.
En tendant l’oreille, il capta une conversation AD de son général qui recevait un rapport résumé de la situation aussi bien chez les civiles que les militaires. D’après eux, des barricades avaient été créés par des délinquants et des criminels profitant de la situation pour sévir. Le peu de force de l’ordre qui était resté là-bas n’avait pas réussit à instaurer un climat plus sûr. Malheureusement, aucun soldat ne pouvait aller les aider et il faudra régler ce détail plus tard… Si le plus tard peut-être envisagé bien entendu.
Une bourrasque violente de vent gifla la figure des poneys en proie au premier assaut des ondes de choc. FireStar, et comme toute son unité, s’était vu remettre la dernière arme expérimentale des usines de recherche de Cloudsdale. C’était une reproduction à la touche « Poney » d’une arme automatique Griffonne. Elle devait bien faire la longueur d’une patte avant sans compter la crosse et muni d’un chargeur vertical juste devant la gâchette, pile étalonné à la taille d’un sabot moyenne. Seules les licornes ne possédaient pas de gâchette, ce qui était normal et permettait une perte considérable de poids et un gain incroyable de précision. Autant dire que combiné à la maîtrise de la magie de la plupart des licornes soldat, c’était une arme redoutable. Ce fut le Général ThompesonSteal qui mit au point le design de l’arme et la disposition de ses pièces. Par respect pour lui, décédé sur le champ de bataille quelques jours plus tôt, son nom, ou plutôt son diminutif fut donné à l’arme qui devint Le Thompeson.
C’était alors une excitation mêlée d’une peur atroce qui se dessinait dans le cœur du pégase orange. Excité par l’idée d’essayer l’arme, terrifié par l’idée d’y perdre la vie. Certes, comme il se le rabâchait depuis maintenant deux heures, c’était loin d’être sa première bataille… mais ce serait sûrement la plus sanglante.
Un projectile vint s’écraser soudainement dans la prairie à quelques quatre ou cinq kilomètres en contrebas. La détonation fit sursauter FireStar qui ouvrit de peur les ailes… et dont l’onde de choc propulsa une rafale de vent qui, s’engouffrant dans les plumes de ses ailes, le fit décoller d’une trentaine de mètres. Il retint tant bien que mal un cri de stupeur et essaya de se stabiliser, en vain. Il s’écrasa par chance dans un carré de mousse placé on ne sait pourquoi à cet endroit. Se relevant aussi vite qu’il put, il se dirigea vers l’arbre où ils étaient tous il y a quelques instants.
L’arbre avait été déraciné par le vent et son unité dispersé un peu partout, mais sans graves blessure. L’horreur se lisait dans leurs yeux. Le trou qui avait résulté de cette explosion avait été suffisante pour creuser une cavité d’au moins trois poneys de haut et dix de diamètre, visible de la distance où ils étaient. Un de leur camarade d’ailleurs avait été éblouit par la lumière dégagée et se retrouvait maintenant avec une cécité passagère, de quoi démoraliser facilement des combattants déjà peu sûr de leur coup.
Un clairon retentit. En tournant la tête, l’étalon aux couleurs du crépuscule découvrit une ligne de front de plusieurs kilomètres de long. Les licornes, en première lignes, dégageaient des faisceaux de lumière assez puissants pour éclairer une bonne partie de la prairie. Alors que dans le ciel commençait à se dessiner une cellule orageuse, piqué de ci de là d’éclairs blanchâtres, une fantastique lignée de soldat s’était formée, recouvrant à eux seul la moitié d’une des collines de Unicorn Range. Ils faisaient tous face au même objectif, la plus grande montagne abritant Canterlot, d’où émanait à présent une certaine animosité pesante. C’était un tableau spectaculaire qui restera sûrement dans la mémoire de tous ceux qui survivront à cette bataille…
Un silence de mort se posa dans le grand rassemblement alors que la pluie commençait à tomber. Il devait être une heure du matin, l’air était frais et les respirations saccadées. Une odeur forte de sueur et de peur se mêlait aux arômes de la prairie d’où se dégageait déjà une fétidité âcre de cendre et de mort. Dans chacun des yeux des soldats se reflétait l’appréhension mais aussi la détermination et l’adrénaline. Un mouvement de sabot des gradés instaura définitivement le silence aux quelques bavards qui ne s’étaient pas encore tus. Tous les muscles était tendus, attendant le retour d’un éclaireur pour débuter l’offensive. La pluie était froide, mais pas assez pour refroidir les ardeurs des guerriers près au combat. Chacun pensa une dernière fois à sa famille, ses amis, ses enfants qu’ils ne reverront peut-être jamais avant de démarrer une marche lente mais rythmée sur les cœurs des patriotes d’Equestria.
Une silhouette se profila dans un éclair, faisant lever quelques têtes et leurs armes. Tous s’accordèrent à penser en premier lieux qu’il s’agissait d’un Griffon, tant l’envie de se battre commençait à gonfler les rangs. Mais étrangement, la silhouette n’était pas seul… Venant du nord de Canterlot, une vague conséquente de chimère ailées apparue dans le ciel, créant un voile presque aussi important que les nuages. Les Griffons avaient profités de l’orage pour passer au-dessus de la voûte nuageuse et empêcher leur détection. Quand l’éclaireur de l’unité de FireStar arriva, criblé de balle et mourant, ne volant que grâce à la force du désespoir, il était déjà trop tard. Il eut juste le temps de crier « Trois cent vingt-quatre mille ! Ils sont trois cent… Vingt-quatre… mille… » Avant de s’effondrer au milieu des combattants, agonisant, les ailes alourdit de sang.
L’espoir disparu comme une traînée de poudre. Ils étaient le double voire plus que l’armée Équestrienne. Tout le monde savait à quel point la terre des Griffons était grande, mais jamais personne n’avait pensé qu’ils seraient autant à donner l’assaut, sous les bruit sourds de l’orage et des explosions des princesses. Certes les poneys avaient la magie… Mais contre autant d’ennemis elle était presque inutile en dehors des mages puissants, très rares dans l’armada équine. Appréhendant l’échec pour la plupart, le corps des troupes se dispersa en débandade, certaine licorne détruisant magiquement la terre pour s’en faire des abris de fortune.
Un détail pourtant n’échappa pas à FrozenIce qui avait gardé ses jumelles en pattes, et son sang-froid. Une très, très grande partie des Griffons s’approchait, évitant les éclairs au moyen d’équipements inconnus pour la jeune terrestre, ne dépassait pas les six ans et demi poneys*. Leurs casques étaient surdimensionnés par rapport à leur tête, et leur arme, inconnu aussi car nouvelle, étaient trop lourde pour eux, les obligeant à voler de façon désordonné et difficile.
FrozenIce relâcha les lunettes et failli vomir de dégoût. Elle s’époumona, essayant de surpasser les autres bruits, à l’attention de poneys les plus proches, « Ils sont une majorité de JC* ! Les enfants participent à la guerre ! »
Elle dû le répéter au moins une dizaine de fois en courant vers une grande concentration de poneys. Heureusement pour elle, la nouvelle circula très vite, faisant lever des milliers de lunettes d’APTLP cal. 42 vers le ciel. La distance, le vent et l’imprécision les empêchant de pouvoir les toucher avec leur arme, ils durent se résigner, tous, à découvrir avec effroi que la jument avait raison.
Sur la quasi-totalité des Griffons, environ les deux tiers, sans doutes plus, n’était constitué que d’enfant ou de jeunes adolescents. Le roi des Griffons avait obligé l’envoi au front de la totalité des Griffons mâles resté en vie du continent tant qu’ils savaient voler et appuyer sur une gâchette, laissant les femmes au foyer en larmes et inconsolable, savant pertinemment qu’ils ne rentreraient jamais à la maison. Certes une telle nouvelles pour l’armé Équestrienne était jouissive car les jeunes, ne connaissant rien à la stratégie militaire et à la survie, ne serait qu’un gêne minime pour les soldats surentraînés de Cloudsdale et ses alentours. Mais apprendre qu’ils devraient les tuer ne réjouissait personne, sachant tous à qu’elle point abattre un enfant est un acte horrible.
Malheureusement, la situation actuelle exigeait un incroyable contrôle de soi et une mise de côté de ses sentiments, afin de pouvoir abattre froidement les jeunes vies forcées au combat. Personne ne le voulait, une grande partie déjà gémissait d’appréhension en sachant ce qu’ils allaient faire, mais si ce n’était pas eux qui les tuaient, ce seraient eux qui se feraient tuer… Par des enfants. Ironique, non ?
…
Alors que la situation désespérait du côté des cœurs, et se réjouissait du côté « facile » de cette bataille, quelque chose que personne n’aurait pu penser arriva dans le dos du plus grand rassemblement armé équin. Un vent glacial, transformant en flocon les gouttes de pluies, émana violemment en direction de Canterlot, avant qu’une… puis dix… puis vingt mille silhouettes n’apparaissent, de couleurs presque transparente. Un hurlement de peur se fit entendre suivit aussitôt d’un silence impensable.
FireStar retint son souffle, sentant les larmes de l’incompréhension et l’espoir lui monter aux yeux, son cœur ratant un battement. Un poney, le plus proche des silhouettes, s’extasia de peur en reculant :
« P-P-Prin… Princesse Luna !! »
L’entité cristalline sourit puis ricana avant de regarder le ciel, les autres silhouettes faisant de même, avant de parler d’une voix si calme et pourtant surpassant sans peine le tonnerre, « Qu’est-ce que j’ai raté ? »
À suivre…
Vous avez aimé ?
Coup de cœur
S'abonner à l'auteur
N’hésitez pas à donner une vraie critique au texte, tant sur le fond que sur la forme ! Cela ne peut qu’aider l’auteur à améliorer et à travailler son style.
Les créations et histoires appartiennent à leurs auteurs respectifs, toute reproduction et/ou diffusion sans l'accord explicite de MLPFictions ou de l'auteur est interdite. Ce site n'est ni affilié à Hasbro ni à ses marques déposées. Les images sont la propriété exclusive d'Hasbro "©2017 Hasbro. Tous droits réservés." ©2017 MLPFictions, version 1.2.7. Création et code par Shining Paradox, maintien par Sevenn.
Pour donner votre avis, connectez-vous ou inscrivez-vous.
Merci beaucoup x'D
Punaise ma tete quand j ai vus que les filles et tout le bazars allaient revenir en mode : Bon cette guerre soule il y a trop de population on royaume des morts alors on vas arrêter cette guerre :P
Encore une fois un super chapitre ! :D
Ok xDD je vais peut-être me mettre aux fictions anglaises x)
Ahhh d'accord x) ^^
Hiatus xD ? Qu'est-ce que tu appel un hiatus ? *-*
Hey ça veut dire que j'écris pas trop trop mal x'DD