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Les enfants d'Equestria : L'Auberge [...]

Une fiction écrite par BronyF.

Chapitre 3 : Découverte

Les soeurs jumelles regardaient depuis quelques minutes déjà l'écran de télévision. Tiphaine brisa le silence et posa une question stupide mais légitime.

-Euh... il ne se passe rien ?

-Non rien, bougonna Ludivine en baissant la tête

-Il ne se passe rien pendant une heure ?

-Ça ne dure pas une heure mais tout le temps.

Cette réponse heurta une fois de plus Tiphaine, il n'y avait pas de logique.

-Le DVD ne s'arrête pas ? Peut-être est-il rayé ?

-Moui…peut-être… murmura Ludivine, déçue, s'attendant à recevoir une solution de sa soeur.

Tiphaine, intriguée par la situation, prit la jaquette de la série afin de l'examiner de plus près. À priori le disque devait contenir les trois premiers épisodes d'une nouvelle saison. Etait-ce normal que ce soit le dernier DVD ? Pourquoi une saison se terminerait au bout de 3 épisodes ? De plus il n'y avait aucun descriptif. Seulement une image montrant les six héroïnes du show.

-Pourquoi la série n'a pas de suite ? demanda alors Ludivine, la mine renfrognée.

-Peut-être… peut-être qu'il y en a une mais que le CD est abîmé tout simplement.

Tiphaine cherchait des explications logiques, mais dans ces circonstances, elles lui étaient difficile de trouver . Aucun descriptif, pas de son, aucune image, si ce n'est cette forêt lugubre et le code barre manquant sur la jaquette...

Mais quand même, il faut relativiser, le disque avait plus de 50 ans, il aurait été normal qu'il se soit abîmé et ne marche plus.

Ludivine resta silencieuse. "Alors c'est comme ça que se termine la série ? " se demandait-elle. Voyant son chagrin et son incompréhension, Tiphaine câlina sa soeur.

-Ce n'est pas grave, tu verras... la suite, promit Tiphaine.

-Mais elle n'existe pas....

-Si si tu verras... elle existe... elle existera.

La nuit était toujours aussi pétrifiante, l'absence de couleurs et de vie faisait peur à Ludivine, qui grelottait dans son lit malgré son épaisse couverture.

"Je n'aime pas cette chambre" pensait-elle en fixant le plafond, où plutôt l'obscurité qui noyait les murs de la pièce. Cette chambre ne procurait pas le plaisir de liberté, elle ne procurait pas le sentiment que l'on peut avoir lorsque l'on traverse les océans, lors des grands voyages par dessus les nuages. Non.

Cette chambre aspirait la vie de ses hôtes.

Incapable de trouver le sommeil, le petite se retourna mille et une fois dans ses draps, il faisait trop chaud, ou trop froid, la couverture était trop petite ou trop envahissante, l'air était lourd ou glacial.

Ce n'était que Ludivine qui ne se sentait pas bien.

La magie qu'elle avait l'habitude de voir n'était plus. Toute son inspiration avait disparu. Le DVD vierge était comme un signe, un événement qui marquait la fin de sa liberté, délimitant les limites de ses loisirs. Tout comme cette chambre. Elle réalisait qu'elle était enfermée dans cette pièce, que sa vie tournait en rond, et que cela ne changerait certainement jamais, elle serait condamnée à vivre pour toujours dans ce cadre, tout comme cette forêt dans la télévision.

Ludivine se retourna vers le téléviseur et après quelques secondes d'hésitation, elle s'empara de la télécommande et alluma l'écran. En veille depuis des heures, l'appareil éclaira l'obscurité de la chambre de son aura bleutée. Cette luminosité soudaine piqua les petits yeux fatigués de Ludivine, si la nourrice se rendait compte de tout ça, elle aurait de gros ennuis, mais le mystère était bien trop grand.

Il y avait toujours ce sombre décor, cette forêt plongée dans l'obscurité, et ces grands arbres dont on ne voyait pas les cimes et dont on distinguait à peine leurs branches. Ce n'était que des tronc nus et alignés comme des soldats.

La seule forêt dont Ludivine avait eu connaissance durant le visionnage de sa série n'était autre que la forêt Everfree, mais elle ne ressemblait pas à ça. Celle ci était plus vaste et plus immense encore.

Ludivine fronça les sourcils tout en s'approchant de la télé, espérant découvrir un détail qui lui aurait échappé, une réponse à ses questions, mais en vain. L'espace d'un instant elle s'était imaginé une nouvelle aventure aux côtés des héroïnes de la série. Une boule commençait a se former dans sa gorge, elle ne retenait plus son chagrin, et elle s'apprêtait à laisser couler ses larmes lorsqu'une douce caresse vint l'effleurer la joue. Froide, mais agréable.

Ludivine se retourna mais ne vit rien. Tiphaine dormait à poings fermés.

Le frisson se reproduisit quelques secondes après, c'était une caresse invisible, quelque chose de totalement inconnu, qui se ressentait à présent sur tout le corps, procurant... de la fraîcheur.

Oui c'était cela, une sensation ressemblant à un... courant d'air.

Un bruit vint attirer l'attention de Ludivine, un léger grattement qui se déplaçait dans la salle, impossible de savoir d'où cela venait. Le son du bois qui se plaignait était porté par le vent qui continuait de tournoyé. Le bruit, inquiétant, se rapprochait, raclant le sol, faisant résonner le parquet, jusqu'à surgir enfin de l'obscurité.

Ludivine n'osait plus bouger, qu'est ce que c'était que cette chose aux bouts pointus et acérées ? Ça ressemblait à une de ces bestioles dans les livres, mais celui là n'avait pas huit pattes, seulement cinq. Il ne bougeait plus. La petite prit une grande inspiration avant de tenter une première approche et de toucher du bout de son pied l'étrange chose.

Aucune réaction. Il ne semblait pas vivant tout compte fait. La petite s'approcha et le toucha de son doigt. Non, ce n'était pas vivant. En retournant l'objet, elle reconnut aussitôt ce qu'elle avait en face d'elle, aussi incroyable que cela puisse paraître, elle avait devant elle une véritable feuille d'arbre !

Elle n'en avait vu que des dessins jusqu'à présent, mais elle en tenait une entre les mains ! Une authentique feuille d'arbre !

Son plaisir était tel qu'elle dut se retenir de ne pas sauter de joie. Elle ne voulait pas voir ce moment gâché par la nourrice.

Examinant la feuille morte sous toutes ses coutures, elle n'en croyait toujours pas ses yeux. "S'il vous plaît, si tout ceci n'est qu'un rêve, faites que cela ne s'arrête jamais" pensait-elle, les yeux pleins d'étoiles. A nouveau un courant d'air vint ébouriffer ses cheveux, accompagné cette fois d'un sifflement surprenant. Ludivine se figea et tendit l'oreille. Quelque-chose d'autre était en train de se produire.

Des pas résonnaient au loin et s'éloignaient. On les entendaient à travers les murs, et à travers la première p...

Ludivine cligna des yeux. Tout son corps se figea. Non ce n'était pas un rêve, un rêve ne pouvait pas être aussi beau.

La porte grinça légèrement, laissant une grande ouverture donnant sur le vide. La noirceur des lieux permettait à peine de discerner les contours de la porte, mais elle était bel et bien ouverte.

Que lui fallait-il faire ? Prévenir Tiphaine ? Etait-ce la nourrice qui allait entrer pour la gronder en personne ? Comment cette porte aurait-elle pu se déverrouiller autrement ?

Elle fit un pas en avant.

Qu'y avait-il derrière cette porte ? A quoi le monde pouvait bien ressembler en-dehors de ces murs ?

Elle fit un second pas.

Elle venait de sortir du halo lumineux. Etait-ce le fantôme bienveillant qui avait déverrouillé, ou bien était-ce ce même fantôme qui produisait le bruit ? Le doute s'installait dans les pensées de la fillette. Mais quoi qu'elle puisse trouver, il fallait qu'elle sache.

Elle ferma les yeux, prit son courage à deux mains et ne fit pas un, ni deux... mais trois pas en avant.

Retenant son souffle à chacun de ses gestes, elle s'était lancée dans l'inconnu, et manqua de trébucher dans sa précipitation.

Elle ouvrit les yeux.

Elle était désormais dans l'obscurité totale, et il fallut quelques secondes à ses yeux pour qu'ils s'habituent aux ténèbres environnantes. Elle venait de passer le seuil de la porte. Elle était sortie.

Un escalier de bois se trouvait là, descendant et tournant avant de disparaître dans le vide obscur. Ludivine sentait qu'elle ne pouvait plus reculer, et tout en posant son pied sur la première marche, elle s'engagea dans l'inconnu.

Ludivine amorça sa descente, chacune des marches lui apportant toujours plus de questions ; et tandis qu'elle tentait de répondre à quelques-unes d'entre elles, une lueur vint éclairer les lieux.

On pouvait apercevoir le sol, apparemment constitué de planches de bois, en partie recouvertes de feuilles mortes. Où avait-elle bien pu tomber ?

Une porte donnait sur l'extérieur, apportant une lueur agréable. Ludivine posa lentement le pied sur le sol, un sol froid où poussaient d'étranges brins d'herbe luminescents. La terre humide s'infiltrait tels des grains de sable entre les orteils. Ces légères chatouilles firent sourire Ludivine.

L'immense forêt se fit alors plus visible et n'en parut que plus gigantesque. Les arbres s'étendaient à perte de vue, il y en avait tellement qu'on ne pouvait plus les compter. Ludivine essaya tout de même. Les centaines d'arbres s'élevaient dans les hauteurs, droits comme des colonnes. Les lieux étaient identiques à ceux du DVD rayés, une forêt terrifiante en apparence mais attirante de par ses mystères.

-Les arbres ! Je…je peux les toucher ! s’écria Ludivine, en caressant les reliefs du géant des bois.

La fillette suivait la végétation étincelante et avait déjà parcouru une dizaine de mètres. Les brises soulevaient légèrement sa robe, qui se révéla être d'une épaisseur bien trop insuffisante. Ses pied nus, trempés et glacés, foulaient le sol embué.

Aucun bruit ne se faisait entendre, si ce n'est celui du vent qui se faufilait entres les arbres. L'endroit était vide, et le temps semblait s'être arrêté. Ce n'était pas un lieu ordinaire comme on pouvait en trouver dans les livres de Tiphaine, ce n'était pas un lieu de "camping pour de bêtes étudiants" non. C'était un endroit magique.

-Il...Il y a quelqu'un ? lança timidement la petite.

Sa voix résonna de longues secondes avant de se dissiper dans l'immensité de la forêt. Elle se trouvait désormais au coeur de celle-ci. Depuis combien de temps marchait-elle ? Elle ne le savait pas, peu importait, elle aurait pu continuer encore longtemps. La végétation se fit moins dense peu à peu, et une curieuse lueur apparut au travers des arbres.

Il ne fallut que quelques secondes pour que Ludivine atteigne la source de lumière. Une clairière.

Une clairière qui s'étendait sur une bonne centaine de mètres et où des racines s'étiraient sur toute la surface. Un calme plat régnait.

Ludivine enjamba les racines avant de poser le pied sur le sol ferme. Elle s'arrêta un instant afin de mieux observer les environs. Au milieu de la clairière, elle put admirer la chose la plus belle et la plus surprenante qu'elle n'ait jamais vue.

Un arbre, au tronc lisse et étincelant, et aux feuilles en formes de cristaux, scintillantes d'une lumière angélique. Ses racines, aussi nombreuses que les cheveux, s'agrippaient au sol fermement, et pénétraient la terre, jusqu'au plus profond de ce monde. L'aura bleuté qui éclairait toute la clairière provenait du centre de l'étrange arbre, semblable à un coeur, il s'agissait d'un énorme cristal.

-Cet arbre…c'est vraiment… ?

Ludivine approcha sa main d'une de ses racines, baladant son doigt sur les reliefs du bois.

-Qu'est-ce que tu fais ici ?

Elle effleura quelque chose de doux et de rond. Dans les recoins des racines s'était cachée une petite boule de poils aux yeux ronds et aux pattes minuscules. Ses deux yeux étaient figés sur Ludivine. Elle avait l'index sur ce qui semblait être son oreille. L'animal ne bougea pas et se laissa grattouiller le poil. C'était la chose la plus douce qu'elle ait jamais touchée. Mais que faisait ce drôle d'animal aux côtés de cet arbre ? La petite chose émit un glapissement. Ludivine eut un petit rire, lorsque l'animal recommença.

-Hé ? dis moi...tu es seul ici ?

La boule poil renifla l'air et se retourna subitement. Un vent glacial vint hérisser son pelage et il s'élança se cacher dans la seconde qui suivit.
Ludivine n'eut même pas le temps de cligner des yeux qu'une violente bourrasque vint secouer les troncs de la forêt comme de vulgaires tiges d'herbes. Le silence et le calme plat avaient laissé place au chaos. La tempête emporta les feuillages avec elle et fit place à une chose terrifiante.

Un impact se fit entendre, tonnant comme l'orage. Quelque-chose d'énorme arrivait.

Il fallut quelques instants à Ludivine pour réagir et tourner les talons, et elle entendit derrière elle comme un rugissement. Une bête ! Une bête énorme qui faisait trembler le sol sous ses pas. Courant à toute vitesse dans la forêt, le danger se rapprochait d'elle. La fillette passa sous une racine avant de retrouver la porte d'où elle était sortie. Elle n'eut pas le temps de reprendre son souffle qu'elle avait déjà grimpé les marches du grand escalier, et le vacarme stoppa lorsque Ludivine claqua la porte de la chambre et s'enfouit sous la couverture de son lit.

Elle était de retour dans sa prison. Le silence était revenu. Elle resta cachée sous ses draps.

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Note de l'auteur

Et voici l'illustration pour ce troisième chapitre, toujours en collaboration avec Divine Light [lien]

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FlameWisp
FlameWisp : #29072
Omg, un timberwolf? Une hydre? OAO
Ma lulu se fait une place dans l'illu de fanfiction dites-donc :D
Il y a 2 ans · Répondre
GrifDaraconis
GrifDaraconis : #28546
[lien]
C'est décidé, je met un vote positif.
Il y a 2 ans · Répondre
Especiel
Especiel : #28518
La suiiiiiite aaaaahhh xD
Il y a 2 ans · Répondre
Sliter
Sliter : #28517
(Prend une voix compagnard) GAMINE HÉ GAMINE REVIENS TA OUBLIER TON GOÛTER !
Il y a 2 ans · Répondre
cedricc666
cedricc666 : #28510
Le mystère s'épaissit, la tension apparait et de nouvelles questions se posent. Continue ainsi. J'aime bien.

PS, idem qu'Acylius, jolis dessins.
Il y a 2 ans · Répondre
Acylius
Acylius : #28507
Je pense que je commence à accrocher. Les deux premiers chapitres ne m'avaient pas franchement fait grande impression, mais celui-ci contient beaucoup plus de tension.
Et en plus les dessins sont jolis.
Modifié · Il y a 2 ans · Répondre

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