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Les enfants d'Equestria : L'Auberge [...]

Une fiction écrite par BronyF.

Chapitre 4 : Le Monstre

" Qu'est-ce que c'était ? Un monstre ? Il était terrifiant !"

Ces mots, Ludivine se les répétait depuis des heures. Tendant son oreille, faisant attention au moindre bruit, scrutant les pliures de sa couvertures. Il s'était passé quelque chose, dont elle n'avait pas les mots pour le décrire, il y avait eu de la beauté et du rêve ; puis de la noirceur, les ténèbres et le danger. Un contraste qui faisait encore palpiter son coeur. Rien que d'y penser, elle en avait le vertige.

Il y eut le déclic d'un interrupteur, et une lueur vint transparaître à travers la couverture de Ludivine.Tous ses sens en éveil, la petite s'était figée. Elle écouta attentivement et devina rapidement la démarche ainsi que le bruit de pas de sa soeur

Celle-ci s'était réveillée de bonne heure, elle marchait sur le sol, les pieds nus. Tiphaine avait l'habitude de se lever plus tôt que sa chère soeur, elle se donnait le temps d'aller chercher le petit déjeuner. Après avoir soigneusement refait son lit et changé sa robe pour une autre identique, la petite fille allait chercher la nourriture présente dans le monte-plateau. Elle enjamba une petite pile de VHS et empoigna l'ouverture de la trappe.

Dans un geste vif, elle ouvrit. Son sang se glaça.

Vide. Il n'y avait aucune vaisselle. Aucun couvert et, avant tout, nulle nourriture.

-Ludivine ! cria Tiphaine de l'autre bout de la chambre

La fillette sous les draps ne répondit pas. "Est-ce qu'elle savait ?". Elle se recroquevilla.

-Ludivine réveille-toi !

La petite marmonnait des phrases incompréhensibles , elle se questionnait sous sa couette en tremblant et en noyant son visage dans son oreiller. Tiphaine tira la couverture, découvrant alors le corps de la fillette à la lumière du lustre.

- La nourriture ! Le déjeuner est...

Tiphaine s'arrêta. Elle réalisa que sa soeur était repliée sur elle-même, les yeux grands ouverts, pétrifiée de peur.

-Ludivine ? Qu'est-ce qui se passe ?

La petite gardait le silence. Elle ne craignait pas d'être grondée, non. Elle ne savait simplement pas si elle devait se réjouir de sa petite escapade la veille. Cela avait été si excitant et si effrayant à la fois.

-Ludivine... tu as vu quelque chose ? reprit sa soeur.

Ludivine se redressa, inquiète de ce qu'elle pouvait dire et de ce que cela pouvait engendrer. Mais elle ne pouvait pas le garder pour elle. Elle délia sa langue et fixa le sol.

-Hier... quand tu dormais... j'ai regardé un peu la télévision... il y avait encore ce DVD... je ne crois pas qu'il était rayé.

Tiphaine sentit un frisson parcourir son dos, elle ne voyait pas où sa soeur voulait en venir, et à vrai dire elle avait peur de le savoir. Le ton qu'employait Ludivine tranché de sa bonne humeur habituelle.

-Et puis un moment... j'ai senti une caresse... elle était si douce... et légère... j'ai cru que c'était toi et que tu étais venue me réconforter... mais non, tu dormais.

Il y avait un goût amer en cette fin de phrase, comme un sentiment de déception à l’égard de sa soeur.

-Et ensuite... la porte... Elle marqua une pause et se redressa. La porte était ouverte !

Ces derniers mots heurtèrent Tiphaine.

- Ne dis pas de bêtises ! La porte ne peut pas être ouverte ! Ça devait certainement être un rêve !

-Non je le jure cette fois-ci ! Ce n'était pas un rêve !

-Ludivine je te parle de choses sérieuses ! La nourriture a disparu et la nourrice n'est pas là aujourd'hui, est-ce que tu as vu quelque-chose cette nuit ? répliqua Tiphaine en haussant la voix.

-J'ai vu le monde de dehors ! J'ai vu le monde réel !

Tiphaine avait de plus en plus de mal à encaisser ces paroles. Où pensait-elle qu'elles se trouvaient ? Le monde réel ? Quelle idiotie. Comment pouvait-elle manquer de respect à leur chambre maternelle où elles avaient toujours vécu. Tiphaine sauta du lit et alla saisir la poignée de la première des deux portes.

-Je vais te dire ce qui est la réalité ! On a vécu dans cette chambre, nous avons été nourries dans cette chambre, nous avons été élevées dans cette chambre, qui cuisine pour nous à ton avis ? Nos parents bien évidemment ! Penses-tu qu'ils nous auraient abandonnées ? Ils nous attendent, cesse de vivre comme dans tes dessins animés stupides !

-Je ne veux pas vivre dans cette chambre ! Je n'ai jamais voulu y vivre ; j'ai vu le monde réel, pas toi ! rétorqua Ludivine d'un ton furieux.

Tiphaine ne supporta pas une seconde de plus les bêtises de sa soeur.

-Dis-moi où est ton "monde réel" ?! cria Tiphaine en tirant sur la porte.

A son grand étonnement, elle s'ouvrit en grand, donnant sur le vide. Les yeux de la petite s'écarquillèrent. Ses poumons se figèrent, et son coeur s'arrêta. Les sens désorientés, elle recula devant l'ouverture. Ludivine resta silencieuse, il ne lui venait pas l'envie d'achever sa soeur d'une moquerie. Elle se leva de son lit et, posant un pied au sol, sentit une fine chose craquelée. C'était la feuille morte qui lui était parvenue la veille à la suite d'un courant d'air.

Elle releva la tête.

-Non Tiphaine... je ne veux pas vivre dans ce monde-ci... je veux vivre dans le monde normal !

Ludivine se précipita tête baissée vers la sortie, bousculant sa soeur d'un coup d'épaule. Elle dévala les marches du grand escalier. Les bruits de ses pas s'éloignèrent et s'évanouirent dans l'obscurité. Tiphaine restait plantée devant la porte, incapable de réagir.

Le silence s'écoulait lentement. Elle tendait l'oreille et savourait cet instant incroyable. Elle n'écoutait pas "rien"... elle écoutait le silence. Il y avait cette étrange sensation d'avoir percé l'abcès.

Elle se secoua et scruta l'obscurité.

-Ludivine... tu es là ?

Évidement elle n'était pas là. Elle était libre à présent. Peut-être avait-elle raison, peut-être qu'il n'y avait aucune raison pour elles de rester ici. Peut-être n'y avait-il aucun sens à tout ça depuis le début.

Il lui fallait alors quitter cette chambre et accepter... près de sept années d'attente inutile ?

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La forêt n'avait pas changé. Les immenses arbres, l'obscurité en guise de plafond contrastant avec le sol, illuminé par ce tapis de végétation fluorescente. Cela était bel et bien la réalité.

Ludivine n'était pas pressée, elle avait ralenti son allure, et ses pensées sur les propos de sa soeur avaient laissé place à l'admiration de ces grands et larges troncs qui n'avaient en rien perdu de leur splendeur. Elle avait suivi le même chemin parcouru lors de sa première venue en ces lieux.

Cependant Ludivine avait peur, et restait sur ses gardes. Elle n'admirait pas seulement les beautés de la forêt, elle scrutait chaque recoins de la végétation, à l'affut du danger. Elle se sentait observée. L'idée de voir surgir l'immonde chose lui faisait froid dans le dos. Ce ne fut pas un hurlement qu'elle entendit pourtant, mais au contraire une douce mélodie. Aussi surprenant que cela puisse être, une petite voix résonnait et répétait la mélodie en boucle. L'écho se prolongeait au travers des arbres et cela jusqu'aux confins des bois.

-Qu'est-ce que c'est ?... On dirait que ça vient de…

Elle accéléra le pas, suivant la douce et mystérieuse mélopée. Parmi tous les sons qu'elle avait pu entendre, elle n'avait jamais rien entendu de tel.

Au moment où elle arriva dans la clairière, le son s'estompa, et après un rapide coup d’œil, elle devina immédiatement la provenance de celui-ci. Ses yeux se posèrent sur l'arbre illuminé au centre de la clairière. Ses branches resplendissantes de reflet étaient recouvertes de ces petites choses poilues. L'arbre était couvert de ces petites boules de poils jusqu'aux racines.

Elle enchaîna les foulées, tout en modérant sa précipitation afin de ne pas les effrayer. Lorsqu'elle fut plus proche, elle s'accroupit face à ces étranges et mignonnes petites choses.

-C'était vous qui faisiez ça ? interrogea la petite en souriant.

L'animal ne lui répondit pas, et se contenta de rester figé, tous ses semblables faisant de même.

-Il ne faut pas avoir peur de moi... je t'en prie continue, chuchota t-elle en s'approchant de la petite bête.

Malgré le silence de l'animal, il ne semblait pas effrayé, et après quelques instants, il laissa s'échapper un petit glapissement, empli d'enthousiasme. Cela donnait une joyeuse sonorité semblable à un petit "tchom", et le son se reproduisait en écho. Il répéta la note une fois encore, puis une seconde fois. Le son, à intervalles réguliers, s'élevait haut vers le feuillages des arbres. Bien qu'étrange, ce petit bruit était agréable à l'écoute... le petit soliste fut bientôt accompagné par l'un de ses camarades. Ses minuscules poumons s'emplissaient d'air pour pouvoir donner de la voix. Les sons s'accouplaient parfaitement.

Ludivine regardait la scène sans rien dire, il ne fallait pas les interrompre pendant leurs si beaux chants. Quelque chose s'éveillait dans le coeur de la petite, plus forte qu'une simple joie. C'était de l'admiration. Une vingtaine de créatures usaient à présent, à l'unisson, de leurs cordes vocales. Celles sur la branche de droite répondaient à celles de gauche, certains maintenait la note, tandis que d'autres donnaient le ton et la marche à suivre. Le chœur s'amplifia de virtuosité lorsque l'une des choristes délivra une voix digne d'une divas.

Le chœur des petits animaux s'élevait toujours plus haut

Le coeur de la petite battait toujours plus vite.

Le chœur et son chant paraissait de plus en plus beau

Le coeur était secoué par des battements intensifs.

Le chœur s'atténua subitement.

Le coeur se figea en un instant.

Un dernier "Dom" clôtura le chant.

Les yeux grands ouverts, Ludivine ne savait que dire. "C'était beau, c'était surprenant, c'était magnifique, c'était magique." Elle en avait les larmes aux yeux et les oreilles emplies de merveilles.

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Il faisait froid, l'herbe grattait les pieds et cette noirceur faisait froid dans le dos. Tiphaine avait enjambé plus d'une racine depuis son arrivée dans la forêt. Elle secouait sans arrêt ses boucles, de peur qu'une bestiole y soit tombée. Chaque bruit était ressenti comme un rugissement à ses oreilles, chaque ombre pouvant être celle d'une horrible créature.

"Cet endroit est terrifiant et oppressant, qui sait tous les monstres que ces arbres peuvent abriter ?". Elle eut un petit instant de réflexion et revint sur la bêtise qu'elle venait de dire. "Mais qu'est ce que je dis ? Un monstre ? C'est impossible, ressaisis-toi Tiphaine" pensa t-elle en secouant de nouveau sa chevelure. Elle sentait son équilibre perturbé. Était-ce le fait de marcher sur cette étrange texture fluorescente ? Ou simplement celui d'être sortie de la chambre ? Tout dans cette forêt était effrayant, et particulièrement l'inconnu qui y régnait.

Le vent se faisait de plus en plus fort, au point que les arbres furent secoués, laissant tomber des centaines de feuilles. La forêt se faisait de moins en moins rassurante et l'herbe avait perdu de sa lumière. Tiphaine regarda au loin.

Une secousse fit trembler la forêt.

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Le bruit sourd se ressentit à la clairière.

La troupe des petits animaux s'enfuit entres les racines sinueuses de l'arbre, Ludivine se retourna vers la forêt. Les secousses successives faisaient vaciller les racines, pourtant enfouis profondément dans le sol. Ces tremblements réguliers rappelèrent à la petite le "Fantôme qui résonne".

-Ludivine ! l'interpella une voix familière.

La petite lança un regard par dessus son épaule et reconnut sa soeur jumelle qui venait de pénétrer dans la clairière.

-Ludivine reviens ! Il ne faut pas rester là !

Un bruit sourd s'imposa par dessus sa voix, et son appel fut étouffé par une puissante bourrasque. Deux faisceaux lumineux venaient défier les ténèbres, perçant l'obscurité. Le monstre s'approchait à pas de géant accompagné d'une épaisse couche de fumée que l'on percevait même entre les arbres. Envahissante et gobant la végétation sur son passage, la brume rampait sur le sol comme un serpent.

Ludivine ne parvenait pas à s'enfuir, comme hypnotisée par la créature. Les formes de l'immense chose se faisaient de plus en plus claires au fur et à mesure qu'elle approchait.

-Ludivine ! cria une nouvelle fois Tiphaine.

Sa soeur ne fit pas attention à ses appels, elle fit un pas en avant.

L'imposante créature qui s'élevait plus haut encore que la cime des arbres, eut finalement raison de ces derniers et pénétra en fracas dans la clairière, renversant deux énormes troncs sur son passage. La brume se dissipa et quelques instants ensuite, la chose se fit plus distincte. Ce n'était pas un monstre ! C'était un édifice !

Imposant et immense, l'édifice ambulant éclairait de ses fenêtres la clairière. Sur ses façades se greffaient des toitures et diverses pièces qui se retrouvaient alors suspendues plusieurs mètres au-dessus du sol. Mais le plus surprenant était sans aucun doute la flexibilité de la bâtisse, qui se retrouvait courbée comme une tige d'herbe.

-Ludivine réveille-toi ! cria Tiphaine en agrippant sa soeur et en la tirant en arrière. Il faut fuir !

Les jumelles perdirent l'équilibre sur l'une des racines et basculèrent, s'entraînant l'une et l'autre, elles se heurtèrent au pied de l'arbre de cristal. Leurs visions se brouillèrent et les lumières du "monstre" furent les dernières choses qu'elles virent avant que leurs esprits ne sombre dans l'obscurité.

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Il y avait là quelque chose de doux. Une couverture.

Une lumière, chaude. Une lampe de chevet.

Il ne faisait pas froid. Une chambre ?

Tiphaine ouvrit les yeux et se redressa en sursaut, était-ce un mauvais rêve ? Elle inspecta les environs. Ce n'était pas sa chambre, celle-ci était bien plus petite. Ce cauchemar n'allait donc jamais s'arrêter ?

-Ludivine ? Où es-tu ? lança t-elle dans le vide.

Au bord de la crise d'angoisse, elle scruta une fois encore l'espace autour d'elle. Elle était seule. En revanche elle pouvait entendre des bruits. Quelqu'un se trouvait derrière l'unique porte de la pièce. Elle entendait des pas.

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Note de l'auteur

N'hésitez pas à faire des critiques constructives ! Une nouvelle illustration pour ce quatrième chapitre, malheureusement pas encore en couleurs, mais ce sera pour bientôt ! en attendant le crayonné est par là ==> [lien]
[EDIT] Illustration en couleurs disponible ici [lien] faite par Divine Light !

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Especiel
Especiel : #29139
BronyF19 octobre 2015 - #29104
Un peu de patience x) Tous les chapitres tu dis ça

xDDD mais parceque j'adore ça x))
Il y a 2 ans · Répondre
BronyF
BronyF : #29104
Especiel18 octobre 2015 - #29075
oOo la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite xDD
Un peu de patience x) Tous les chapitres tu dis ça
Il y a 2 ans · Répondre
Especiel
Especiel : #29075
oOo la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite xDD
Il y a 2 ans · Répondre
crystaltiger18
crystaltiger18 : #29061
Ho vivement la suite j arrête pas de me demandais si c est un poney
Ou un humain ! :D
Il y a 2 ans · Répondre

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