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Night and Day

Une fiction écrite par inglobwetrust.

Chapitre 10

Midnight revint quelques minutes plus tard à la caserne des gardes de Luna, fredonnant de joie et les yeux encore rêveurs. La nuit avait été fantastique, tout comme ce matin, quand elle s’était réveillée dans les doux sabots de Golden. Sans avoir à se soucier du futur, a simplement profiter de l’instant. Elle l’aimait, il l’aimait, et elle avait quelque chose en sa possession pour penser à lui toute la semaine. Durant son vol, elle avait passé quelques fois le sabot dans sa crinière pour sentir la broche. Mais même avec ça, elle pensa que la semaine serait longue, et que leurs retrouvailles n’en seraient que plus belles et plus enfiévrées. Elle se fit une note mentale en se disant de ne pas oublier son armure la prochaine fois.

Sans se douter de rien, elle se faufila discrètement, l’heure matinale faisait que la plupart des gardes étaient déjà partis dormir, jusqu’à sa chambre, situé à l’est du camp. Elle ouvrit la fenêtre laissé légèrement entrouverte, après avoir pris soin de vérifier que la broche offerte par Golden était toujours cachée dans sa crinière, et entra. Dans la pénombre de la pièce, elle ne vit pas immédiatement le comité d’accueil qui l’attendait.

Elle eut à peine le temps de faire quelques pas avant de se faire plaquer au sol par deux gardes, la laissant impuissante. Elle se tortilla, essaya de se débattre avant de constater qu’elle n’aurait pas l’avantage de la puissance cette fois. Elle grogna, essaya encore de s’extirper de leur emprise, avant de finir par soupirer et lâcher, « Qu’est-ce que vous fichez ici vous deux ? »

« C’est à toi de nous le dire, Midnight. »

Starry s’avança dans la lumière, suivi de près par Moon Dancer. Le cœur de Midnight fit des bonds dans sa poitrine, et son esprit sembla se paralyser sous le choc.

Ils savaient. Ils avaient découvert la vérité. Fini les escapades avec Golden. Fini Golden. Fini la garde. Des pensées de plus en plus sombres entraient dans son esprit pour ne plus la quitter. Tout ce qu’elle avait craint se réalisait maintenant, et le timing n’aurait pas pu être plus mauvais. Elle venait de passer la nuit la plus mémorable de sa vie avec son amant, et ils s’étaient juré de partir vivre une autre vie dans le futur. Ensemble. Le plan venait de s’effondrer, avec le moral de Midnight. C’était comme recevoir un coup de tonnerre sur la tête.

Starry arriva le premier à sa hauteur, un petit sourire satisfait ne quittant jamais son visage. « Tu croyais vraiment nous avoir ? » demanda-t-il en faisant un signe de tête vers le lit. « Tu nous as vraiment pris pour des cons ! » hurla-t-il en la frappant violemment du sabot sur la tête. Elle ne poussa aucun cri, toujours sous le choc, et se contenta de garder la tête baissée, un filet de sang se mettant à couler hors de son nez.

Moon Dancer s’avança à son tour, d’un pas lent et le regard sombre. Il releva la tête de Midnight avec son sabot et l’a regarda dans le blanc des yeux. « Vois-tu, Midnight, je t’avais interdit de quitter cette caserne, excepté pour le travail. Nous sommes dimanche, tu n’as pas travaillé hier soir, et tu devais donc être présente ici la nuit dernière », commença-t-il, la voix lourde, calculée, implacable, militaire.

« Ce matin, Starry est venu ici et a constaté ton absence. Nous n’étions pas sûrs que tu complotais avec l’ennemi, mais cette fois-ci, nous avons des preuves. Ton absence est la plus tangible. Qui plus est, nous avons immédiatement envoyé quelqu’un à ta recherche après avoir constaté ton départ », il fit une longue pause. « Et ce soldat t’a vu en train de partir des bâtiments des gardes royaux. »

Midnight n’avait plus aucune échappatoire possible. Rien pour se défendre, pour plaider sa cause, plus rien. Moon Dancer poursuivit, sous le regard satisfait de Starry, qui se réjouissait de la scène.

« Tu seras jugé très bientôt. D’ici là, nous allons faire de toi un exemple. Une objection, soldat Midnight Storm ? »

La batponey secoua lentement sa tête, ne voulant pas impliquer Golden pour qu’il ait encore une chance de s’en sortir. En faisant ce geste, elle le condamna sans le vouloir. L’un des rayons du soleil entra et se réfléchit sur la surface dorée de la broche offerte par l’étalon. Starry le vit du coin de l’œil et s’avança vers elle, en passant un sabot dans sa crinière à la recherche de l’objet, sous le regard confus des gardes et de Moon. Après un peu de tâtonnement, il retira l’objet de ses cheveux et l’observa avec attention.

Il la fixa longuement avant de relever la tête, plus furieux que jamais. Il se tourna vers Moon, et annonça.

« C’est une broche de garde royal ! Elle nous a trahis ! » Il lut à voix haute le nom écrit à l’arrière. « Soldat Golden Sun. » Le nom fit résonner quelque chose dans l’esprit de Starry. « C’est l’un des gardes principaux de la Princesse ! C’est lui que nous croisons à la relève ! C’est avec lui qu’elle a passé la nuit dans cette cave à Poneyville ! Je le savais ! JE LE SAVAIS ! »

Il fonça vers Midnight, qui avait entre-temps relevé la tête en entendant le nom de son amour, et s’arrêta devant elle. « Depuis le début, je m’en doutais ! Tu croyais pouvoir me tromper, hein ? Tu pensais que j’étais vraiment aussi con ?!? » hurla-t-il face à elle, les crocs aiguisés et ayant furieusement envie de se planter dans la chair de la batponey. Moon s’avança et prit l’objet que tendait Starry.

Il l’observa aussi longuement et releva sa tête, en la foudroyant du regard. Son sort était maintenant scellé. « Tu seras jugé pour haute trahison, Midnight. Tu sais ce que tu risques. »

La batponey écarquilla les yeux, et se mit à sangloter en silence, l’image de Golden s’accrochant désespérément à son esprit comme une bouée de sauvetage en plein océan. Avec l’espoir fou qu’il vienne la sauver à temps, avant que… L’idée lui retournait l’estomac et les sanglots se firent plus bruyants.

Non. Elle ne devait pas pleurer. Elle devait être forte. Pour elle et Golden. Garder espoir jusqu’au bout. Même quand tout semblait perdu. Mais à cet instant, l’espoir semblait bien loin dans son esprit.

Les deux gardes la traînèrent jusqu’à sa cellule au sein même du camp. La petite prison servait rarement, mais ses geôles sombres servaient d’avertissement à tous ceux qui passaient devant. Après l’y avoir jeté, Moon s’arrêta devant les grilles et dit, « Tes ennuis ne font que commencer, soldat. J’aurais aimé que tu comprennes cela à temps. »

****************************************************************************

Toc toc toc

« Entrez. »

« Soldat Golden Sun, capitaine ! Vous souhaitiez me voir ? » s’annonça Golden en entrant dans le bureau de Sun Glow, qui semblait un peu perdu dans ses pensées, mais pas plus que d’habitude. Le capitaine leva sa tête et, sans un mot, tendit le sabot vers la chaise en face de son bureau.

Golden salua et obéit, en s’attendant à recevoir un ordre de mission comme le faisait parfois son chef de temps à autre. Le silence s’installa pendant quelques secondes, créant une tension dans l’air, et Sun ne quittait pas des yeux le pégase. Au bout d’un moment, il inspira profondément et commença.

« Golden, que peux-tu me dire sur les batponeys ? »

La question surprit l’étalon, qui commença intérieurement à légèrement paniquer, sans rien montrer en dehors. Son cœur s’accéléra dans sa poitrine, et il essaya de se reconcentrer pour ne pas éveiller plus de soupçons.

« Ce…. Ce sont nos ennemis depuis toujours, capitaine », débuta-t-il. « Nous avons ordre de ne pas leur parler, de ne pas avoir de relation de quelque nature que ce soit avec eux, de simplement nous contenter de saluer à la relève de sept et dix-neuf heures, et rien d’autre quand cela n’est pas nécessaire. »

Sun hocha la tête et se leva lentement de sa chaise, en commençant à faire le tour du bureau en cercle. « Exactement, Golden. Vois-tu, bien que le massacre des batponeys par la garde royale date d’il y a un millénaire, nous n’avons pas oubliés le tort causé par eux, et la souffrance qu’ils ont amenés dans tout Equestria, et qui a perduré bien après l’arrivée de Nightmare Moon. » Il s’arrêta un moment, figé devant une affiche vantant les mérites de la garde royale, le temps pour faire cogiter l’esprit de Golden, qui paniquait de plus en plus. Il avala lourdement, et la sueur commençait à se faire sentir sous son casque.

Sun finit par se retourner et poursuivit. « Il fût un temps où nous étions les seuls à protéger Equestria. Mais après le retour de la Princesse Luna…. Je ne dis pas que cela n’aurait pas dû arriver, mais…. » Il chercha ses mots. « Ce jour-là, quelque chose a changé. Je savais que nous allions devoir réapprendre à partager la protection d’Equestria avec cette race, celle que nous avions due exterminée il y a des siècles. Et cette nouvelle n’a pas été la plus réjouissante de ma carrière. » Il continuait lentement à faire le tour de la pièce, et chacun de ses pas rendait Golden de plus en plus anxieux.

« Les batponeys sont une race remplie de haine, qui n’attend qu’une chose : se venger de nos exactions et redevenir l’armée principale d’Equestria. C’est pour cela que nous devons rester sur nos gardes, et ne pas se laisser contaminer par l’ennemi. C’est une chose que nous savons tous ici, que nous enseignons dès le plus jeune âge dans notre école. N’est-ce pas, soldat ? » finit-il par demander.

Golden avait les yeux un peu fuyants, et il fit de son mieux pour ne pas baisser le regard devant son capitaine. « O-Oui, capitaine. Je l’ai moi-même appris durant ma formation. »

Sun leva un sourcil, pas de surprise, plus pour mieux jouer son rôle, et se redirigea vers son bureau. Il ouvrit un tiroir, sortit un objet qu’il cacha dans son sabot et s’approcha de Golden.

« Vraiment ? On dirait que tu n’as pas bien retenu ta leçon, soldat. Ou sinon, tu n’aurais pas perdu cet objet que des batponeys ont retrouvé sur une de leur garde. » Il jeta la broche vers Golden, qui la rattrapa avec ses sabots. « J’ai reçu une lettre urgente de la part de Moon Dancer, chef des batponeys. Je n’ai que rarement ce genre de missive. » Il fit une pause et amena un sabot sous son menton. « Non, c’est même la première fois. Et c’est le genre de lettre que je souhaiterais ne jamais recevoir. Parce que je sais ce qu’elles veulent dire à l’avance. »

Golden paniquait complètement, intérieurement et extérieurement. Il se tortillait, mal à l’aise sur sa chaise, l’esprit pensant frénétiquement à Midnight, à ce qu’elle devait être en train d’endurer, à ce qu’il pourrait subir lui-même, à l’idée de ne plus jamais la revoir, de ne plus jamais caresser la crinière de celle qui avait conquis son cœur, à ne plus jamais l’embrasser, à abandonner tout espoir de fuite avec elle…

Il était si perdu dans ses pensées noires qu’il ne remarqua pas Sun se diriger lentement vers la porte.

« Soldat Golden Sun», le pégase se retourna, « Je crains que c’est ici que nos chemins se séparent. Gardes ! »

Immédiatement, deux gardes entrèrent dans la pièce, armés de lances qu’ils pointèrent sur l’étalon complètement piégé. « Emmenez-le en cellule, nous nous chargerons de lui plus tard », ordonna-t-il.

"N’abandonne jamais, pas sans avoir lutté jusqu’au bout."

Ce principe apprit à l’école des gardes revint dans sa tête, et il se lança dans une âpre bagarre avec les deux gardes. Il parvint à les désarmer et à en projeter un contre l’un des murs de l’étroite pièce. Il se jeta sur l’autre, mais reçut un violent coup à la mâchoire qui le fit trébucher, laissant le temps au garde de lui passer les menottes. Golden retomba violemment au sol, et Sun se précipita pour lui poser un sabot sur la gorge, l’empêchant de se débattre plus. L’autre garde assommé se releva, la lèvre en sang, et aida son collègue à relever le prisonnier. En sortant de la pièce, Sun ne quitta pas des yeux l’ex-soldat avant de lui dire, tandis qu’il passait devant.

« Soldat Golden Sun, vous êtes officiellement révoqué de vos fonctions. Croyez bien que nous vous regretterons. »

Les deux gardes emmenèrent Golden en cellule, et il se débattit tout du long, en ne pensant qu’à Midnight pour avoir une force supplémentaire dans ses sabots. Mais les menottes noyaient toute volonté de rébellion, et le garde traversa les couloirs sous les regards incrédules des autres soldats, qui se mêlaient entre surprise, choc et incompréhension. Golden baissa la tête sous son casque, en commençant à pleurer à chaudes larmes la perte de sa bien-aimée. Ça ne pouvait pas se terminer ainsi, pas comme ça, pas après s’être faits cette promesse, pas après hier. S’accrocher à un espoir, même si faible. Et penser à Midnight, encore et encore, pour ne pas se laisser sombrer par la dépression. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, non ?

Golden aurait tellement souhaité que cela soit vrai. Mais tous les mots du monde ne l’empêchèrent pas d’éclater en larmes dans le fond de sa cellule. La situation le rendit tellement malade qu’il en vomit, craquant complètement et manquant de s’étouffer à chaque respiration. Ils auraient dû partir, quand il en était encore temps. Il n’en avait pas eu le courage, et il se maudit pour sa lâcheté. Il aurait dû être fort pour Midnight, mais avait échoué. Il avait trahi sa devise.

Plus que jamais, il aurait voulu avoir une machine à remonter le temps pour que la nuit précédente dure jusqu’à la fin des temps.

************************************************************************************

Vers le milieu de l’après-midi, une sirène retentit au sein de la caserne des batponeys. Elle n’était utilisée qu’en cas d’urgence, ou de réunion impromptue, comme c’était le cas à cet instant. Tous les batponeys présents, ou encore endormis, entendirent ce son et se hâtèrent immédiatement vers la salle de réunion du camp. Une cinquantaine de gardes, soit quasiment tout l’effectif de la garde de Luna, se rassemblèrent dans la pièce, qui bruissait des murmures et des rumeurs qui couraient entre les rangs.

Certains semblaient encore assoupis, mais tous se redressèrent quand leur chef Moon Dancer monta à la tribune, annoncé par un garde se tenant près de la porte d’entrée de la salle. Les armures tintèrent à l’unisson quand les sabots se levèrent vers les tempes des batponeys, les yeux fixés droits devant en signe de respect pour leur capitaine.

« Repos », ordonna Starry, qui se tenait à côté de son capitaine sur l’estrade. Il passa le regard de gauche à droite de la salle, et poursuivit. « Le capitaine Moon Dancer est ici présent pour vous communiquer une information importante. Alors, ouvrez grand vos oreilles et écoutez votre chef ! » Il fit un signe de tête à Moon qui utilisa sa voix grave et puissante pour entamer son discours.

« Soldats, si je suis ici, c’est que l’heure est grave. Nous avons été informés d’un manquement grave au code d’honneur des batponeys, Une infraction très grave. » Il fit une brève pause pour le suspense. « Au sein même de notre propre garde. »

Les murmures reprirent de plus belle dans les rangs. Moon fit un signe de tête vers les deux gardes à la porte sur sa gauche, et tous deux ouvrirent les portes battantes. Tête basse, Midnight, fermement serrée par deux gardes en armure étincelante, la traînèrent par les sabots sur la scène. La salle se tût et un silence de mort régna, tous sous le choc. Quelques-uns la reconnurent immédiatement et écarquillèrent les yeux. Les questions montaient dans leurs têtes. Qu’avait-elle fait ? Pourquoi était-elle comme ça ? Est-ce qu’elle avait comploté contre Luna ? Tous étaient suspendus aux lèvres de Moon, et ne quittèrent pas des yeux la batponey avant que les deux gardes ne s’arrêtent en l’amenant à l’avant de la scène surélevée.

« Midnight Storm », dit-il en tournant la tête vers elle, qui fixait toujours le sol, « a enfreint l’une des règles qui nous régissent. A savoir, entrer en contact avec un garde royal. Et ce, de façon répétée.»

Quelques cris étouffés de surprise se firent entendre. Midnight releva la tête, et rencontra des regards remplis de haine en majorité, mais aussi quelques-uns plus neutres, plus choqués qu’autre chose. Elle vit aussi quelques regards qui semblaient compatissants, si peu. Les yeux de la batponey étaient rouges et gonflés, et elle tenait à peine sur ses sabots. La voix de Moon retentit à nouveau.

« L’infraction est grave. Et Midnight Storm sera jugée pour ce crime, avec la mort comme peine maximale encourue. En attendant son procès, elle restera enfermée dans nos geôles. Que cela vous serve de leçon à tous, qui seraient tentés de pactiser avec l’ennemi ! » gronda-t-il, la peur prenant possession des rangs au son de sa voix terrifiante. « Un mot à ajouter, soldat Storm ? »

Midnight ne répondit pas et tourna sa tête vers Moon, les yeux froncés et le regard rempli d’une haine féroce. Ils se fixèrent pendant quelques secondes avant que le capitaine ne reprenne la parole.

« Et pour ne pas risquer sa fuite, nous allons prendre des mesures restrictives. Lieutenant ! » demanda-t-il en se tournant vers Starry. Le batponey s’avança vers Midnight et, sous le regard de tous les gardes, amena ses sabots sur une des ailes de la jument, avant de la briser d’un coup sec, dans un bruit à glacer le sang.

Midnight poussa un énorme cri de douleur qui résonna longtemps dans les oreilles des gardes. Certains durent même détourner le regard pour ne pas avoir à subir plus longuement cette vision d’horreur, même pour les plus aguerris des batponeys. Starry répéta le mouvement sur la seconde aile, qui fit tomber Midnight au sol, incapable de retenir les larmes qui coulaient librement de ses yeux, tétanisée par la douleur, ne voulant qu’une seule chose, faire cesser cette douleur physique et mentale.

Le son de ses pleurs résonna dans la salle pendant de longues secondes, et une certaine compassion traversa les rangs, la plupart frissonnant à la simple idée que quelqu’un puisse faire une telle chose à leurs ailes. Starry reprit la parole, et sa voix claqua comme un coup de fouet dans la pièce.

« Que cela vous serve de leçon, à vous tous ! Le sort sera le même pour tous ceux qui seront vus avec des gardes de Celestia ! Gardes ! Reconduisez la prisonnière dans sa cellule ! » ordonna-t-il. Très rapidement, les deux gardes qui l’avaient escorté passèrent un des sabots de la jument autour de leur cou et la traînèrent vers le fond de la pièce, portant ce poids mort vers les geôles.

Midnight s’était entre-temps évanouie, terrassée de douleur. Au moins, elle ne pouvait pas souffrir là où elle se trouvait désormais.

****************************************************************************

Dans la prison du camp des gardes royaux, Golden repensait encore et encore à la batponey, essayant de chasser les idées noires qui le traversaient sans lui laisser une seconde de répit. Il avait essayé de s’endormir, mais son esprit était trop occupé à penser aux différents scénarios à venir pour qu’il puisse ne serait-ce que fermer les yeux. Les minutes duraient des heures, et chaque seconde supplémentaire sans elle était comme un coup de poignard en plus dans tout son corps.

Son cœur battait faiblement, comme déchiré en deux, comme si la vie elle-même semblait le quitter peu à peu. Il voulait se révolter, se battre, mais il n’avait aucun espoir auquel s’accrocher, à part penser à Midnight et essayer de se rappeler minute par minute des instants magiques passés avec elle.

Vers la fin de la journée, un garde entra dans la prison et demanda à parler au prisonnier. Le pégase assigné à sa surveillance accepta, et Golden entendit deux voix étouffées venant du couloir menant à sa geôle.

Puis seulement un bruit de pas, qui se rapprochait peu à peu. Une ombre s’approcha aussi, et une forme se stoppa devant les grilles de la cellule de Golden. Allongé sur un banc, il tourna la tête vers le visiteur. Il plissa les yeux et mit quelques secondes à reconnaître ce visage familier.

« Sunny ? »

Sunny Shield, chez qui White avait passé la nuit précédente. Le pégase avait le regard triste, peiné de voir un de ses collègues ainsi, piégé entre quatre murs. Golden s’avança lentement vers les grilles. « Qu’est-ce que tu fais là ? » demanda-t-il, méfiant.

Sunny inspira profondément. « Golden, j’ai appris ce qui s’est passé. Et… Je sais pas quoi penser, mais je veux croire que tu ne pensais pas à mal. White m’a parlé de cette batponey. »

Golden poussa un soupir et se passa un sabot sur le visage. « Il saura jamais la fermer celui-là… »

« C’est pas ça l’important », le coupa Sunny. « J’étais pas loin du bureau du chef, et je t’ai vu faire tomber un objet. Du coup, j’ai pensé que…. » Il chercha dans son sac de selle et en sortit un petit objet brillant. Golden pencha sa tête, et écarquilla les yeux.

La broche qu’il avait offerte à Midnight. Sunny lui tendit et Golden la prit entre ses sabots avec la plus grande attention, comme un nouveau-né qui venait de naître. Il en eut le souffle coupé pendant quelques secondes, et finit par relever la tête vers Sunny.

« Merci, Sunny… Je… je sais pas quoi te dire… Merci, merci », le remercia-t-il en passant un sabot derrière la grille pour secouer le sien. Sunny l’accepta et ils se firent une franche poignée de sabots.

« Tu tiens vraiment à elle vu ce que m’a dit White. Je… Je sais que tu as enfreint une des règles de notre code d’honneur, mais… T’es un mec bien, alors compte sur moi pour témoigner en ta faveur lors du procès. Pas mal de gars te soutiennent aussi. Pas pour ce que tu as fait, mais ils savent que tu es quelqu’un de confiance. On fait tous des erreurs dans la vie. »

Touché par ses paroles, Golden dût essuyer une larme dans ses yeux. Il répondit simplement. « Merci, Sunny. Dis aux gars que… Je les laisserais pas tomber. Jamais. Je n’ai jamais voulu mettre la garde en péril. »

« Ouais, on le sait, Golden. On le sait. Bon, je dois filer, j’ai eu droit qu’à cinq minutes. Tiens bon, Golden, pour nous, pour la garde. » Il finit en le saluant et le prisonnier fit de même. « On t’oublie pas. » Et sur ce, il s’en alla vers le fond du couloir, jusqu’à ce que ses bruits de pas disparaissent derrière le grincement d’une porte.

Golden retourna sur le banc et s’y rallongea, en tendant la broche devant lui. Il l’observa longuement, et la renifla même quelques fois. Elle avait encore l’odeur des cheveux de Midnight. Cela lui remonta un peu le moral. Il avait encore quelque chose à quoi s’accrocher.

Il y avait encore de l’espoir.

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Note de l'auteur

Maman, je suis sur Equestria Daily!!!
[lien] (section Bon-Bond)

Bon, revenons à nos mouto.... euh, poneys. Comment fera Midnight pour s'évader avec les ailes cassées? L'espoir est-il encore possible? Cette histoire se finira-t-elle bien? Stay tuned for more!

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Eko1870
Eko1870 : #38484
Dramaaaaa ! Naaaaoooooon !
Il y a 2 ans · Répondre
slendercut
slendercut : #32842
NOOOOOOOOOOOON PITIEE
Il y a 2 ans · Répondre
Spirit
Spirit : #23143
Voir nos deux tourtereaux dans cet état me fend le coeur et les ailes brisé de Midnight en rajoute une couche...
Il est vrai que la situation actuelle était à prévoir, qui pourrait dissimuler éternellement une relation si délicate entre deux camp opposé ? Mais j'espére bien que cette fiction ne va pas finir en drame !

Sinon, je dois dire que cette fiction est sacrément bien écrite et même si elle reste cliché et déjà revu des centaines de fois, on peut tous avouer qu'on les aime ces histoires d'amour !

Bon courage pour la suite que j'attends avec impatience :)
Modifié · Il y a 3 ans · Répondre
Trone
Trone : #23140
un chapitre dur mais je ne suis pas vraiment inquiet pour la suite. Les princesses vont surement mètre bonne ordre a tout ça et distribuer des grande tatanes a tous ce qui les méritent.
Comment ça naïf ? je crois en la sainte justice de la grande Luna. AYE LUNA !!
quoi que, elles pourrait être mis au courent que trop tard pour sauvez Midnight.
Aller, LA SUITE..... s'il te plais.
Il y a 3 ans · Répondre
PhoenixBleu
PhoenixBleu : #23109
@Hans @NightMare : Certes, certes, tout ce que vous dites est vrai, je ne le remet pas en cause. Et vous donnez de bons exemples pour les cas de notre bonne chère planète. Et d'ailleurs, c'est vrai que maintenant, avec le recul, on peut plutôt voir cela comme une guerre de religions, ça peut durer aussi longtemps que cela, et même plus (1000, 2000 ans). Ajouter à cela le coup de la mémoire collective, on peut effectivement voir les soldats, d'un côté comme l'autre comme des fanatiques sans aucun libres arbitres et qui ne posent pas de questions. Après, c'est sûr que des esprits libres comme Golden et Midnight ça gène et qu'on veuille les virer.
Il y a 3 ans · Répondre
Lapresley
Lapresley : #23000
Sa existe le concept des "droits de l'homme" ou "droit du poney" dans cette fic nom de dieu ? Ce n'est pas par ce que j'ai forniqué avec une Indou qu'i faut me buter ! (sauf si c'est un viol)
Il y a 3 ans · Répondre
makuta
makuta : #22996
Malgré ma haine envers Celestia et ces gardes, je crois que je devrais m'entretenir avec ce Starry car je respect la loi des batponeys mais de la a condamner à mort une sœur d'arme... Starry va trop loin (aiguise ces griffes) et la sa me met légèrement en rogne.
Il y a 3 ans · Répondre
inglobwetrust
inglobwetrust : #22992
@Hans @NightMare N'oubliez pas que la dite rancœur est aussi lié au retour des batponeys au sein de l'armée royale, car le retour de Luna est assez récent dans la fic, en tout cas comparé au millénaire de séparation.
Il y a 3 ans · Répondre
NightMare
NightMare : #22988
@Hans : Je suis d'accord cela fait un moment que nos conflits qu'ils soient religieux ou militaire ( guerre froide ) sont terminer officiellement, cependant à notre échelle cela représente quoi ? Une vie deux peut être ?? En ce qui concerne la Guerre Froide.
Pour les Guerres de religion c'est quelques siècles trois peut être quatre. Peu d'eau ( ou du moins pas suffisamment ) a couler sous nos ponts pour que l'ont puissent proprement tourner la page.

Or la cela des DIZAINES DE SIÈCLES, et l'on parle d'un peuple au tempérament autrement plus amical que nous autres humains.
Notre race est pleine de rancœur, mais cette dernière finira par disparaître pour peux que l'on apprennent à ce pardonner, à nous même et aux autres.
( Fallout super série de jeux vivement le quatre ^^ )
Je terminerai moi même sur une citation d'un film qui m'a beaucoup plus.
World's End." Je ne suis pas parfait, les humains ne sont pas parfais, nos sociétés se sont fondés sur des foirages, et même que j'en suis fier.
Modifié · Il y a 3 ans · Répondre
NightMare
NightMare : #22976
Oh les ailles, rien que d'y penser ça fait mal.
C'est hallucinant la réaction qu'on les deux camps vis-à-vis de l'autre, ils savent que ce le même jobs à des heures différentes ??

@PhoenixBleu : Je suis pas vraiment d'accord avec toi, leurs haine est plutôt justifié a mes yeux, le massacre d'un camps par l'autre pendant mille ans ça crée une rancune tenace. La ou je suis entièrement d'accord avec toi c'est qu’après autant de temps cela tient de la connerie de continuer à se détester aussi ardemment, enfin cela fait un MILLÉNAIRE !! faudrait penser a tourner la page un jour,œil pour œil et le monde finira aveugle.
@Lapresley : Nope d'ailleurs je lui met une gauche quand tu veux ^^.
Modifié · Il y a 3 ans · Répondre

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