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Let Her In

Une fiction traduite par GrifDaraconis.

Partie 2

Tu t'enfuis de ta ville, maintenant devenue Canterlot. De temps en temps, un groupe de pégases vole dans le ciel vers d'autres villes. Ils ont l'air de t'ignorer.

Pourquoi t'ignorent-ils ? Tu te rappelles ce que Celestia a dit. Elle te veut comme témoin des événements.

Est-ce qu'elle te laisse survivre ?

Tu laisses cette pensée de côté en remarquant que tu n'as presque plus d'essence. Tu trouves une vielle station essence. Les pompes ne prennent pas la carte bancaire, tu vas donc à l'intérieur. Le magasin est un immense foutoir. La plupart des choses ont été pillées et ce qui reste jonche le sol. Le vendeur est en position fœtale dans un coin, il pleure. Tu vas à ses côtés et poses ta main sur son épaule.

Il te regarde avec désespoir, tentant de retenir ses larmes.

« La mort ne marche plus. Elle ne veut pas nous laisser mourir. »

Et pour le prouver, il sort une arme de sa poche et appuie le canon sur sa tempe. Une détonation retentit, mais rien ne se passe.

« Ça ne fait même pas mal ! Elle ne veut pas qu'on s'échappe ! Je ne veux pas... être comme eux ! »

Il fond de nouveau en larmes. Tu le laisses et vas vers la caisse enregistreuse. Tu essayes de trouver comment activer la pompe. Soudainement, une lumière.

Celestia se matérialise dans la station, elle regarde avec douceur le vendeur en larmes. Sa voix cristalline retentit :

« Ne pleure plus mon enfant. Bientôt, tu n'auras plus besoin de ces larmes. »

Il la regarde étonné, les yeux pleins de peur. Il bégaie inutilement. Celestia pose doucement sa corne sur l'épaule du vendeur.

« Je t'offre la bravoure. Laisse ta faible humanité disparaître et relève-toi comme un fier et noble pégase. »

Un pégase gris pour être précis. Avec une crinière rouge et noir coiffée en pics, avec une cutie mark en forme de tête de flèche attachée à un éclair.

« Te sens tu mieux Arrowbolt ? » demande Celestia.

Le pégase se prosterne.

« Bien mieux Princesse ! J'ai toujours voulu voler ! »

Il sors en volant et en riant. Celestia sourit pendant un instant avant de reporter son attention sur toi.

« Quant à toi... Je te verrai plus tard. »

Elle sort à la suite d'Arrowbolt.

__

Il te faut un moment pour te remettre de ces événements. Les jambes tremblantes, tu arrives à faire le plein pour ton scooter et à repartir. Malgré cela, tu n'arrives pas à te concentrer sur la route.

Est-ce que Celestia joue avec toi ? Te trolle-t-elle ? Est-ce vraiment de ta faute ? Es-tu vraiment le catalyseur qui a apporté la fin du monde ?

Est-ce vraiment une mauvaise chose ?

Tu secoues la tête et essayes de penser à autre chose, et de conduire aussi.

__

Alors que la nuit tombe, tu trouves un hôtel abandonné. Les vêtements éparpillés un peu partout montrent que les poneys sont déjà passés par là. Tu évites d'y penser et t'enfermes dans une chambre. Tu sais que dès que tu vas fermer les yeux, elle sera de nouveau là. Tu te prépares : cette fois, tu as des questions à poser.

***

« Pourquoi lui avez-vous fait ça ? »

Celestia remue ses ailes, flottant dans l'air inexistant du vide immaculé.

« Pourquoi l'ai-je fait ? L'as-tu vu ? Il était pathétique, il pleurait par terre et tentait de se tuer !

-Vous lui avez arraché son identité ! Vous avez effacé qui il était !

-Il y a une continuité dans sa conscience. Il sait encore qui il était et qui il est maintenant.

-Mais toutes ses valeurs, sa personnalité, son identité, arrachées comme ça... c'est horrible ! »

Celestia s'approche près de toi, si près que tu peux sentir son souffle.

« Tu sais, il voulait devenir pilote quand il était jeune. »

Tu hausses un sourcil.

« Mais il ne s'en sortait pas à l'école. Il l'a quittée quand il était au collège et il est tombé dans un gang local, il a passé deux ans en prison. Après ça, personne ne voulait l'employer à part dans cette station essence. Il travaillait vingt heures par semaine pour un salaire misérable et il vivait chez sa mère. Son rêve d'être pilote était à jamais hors de portée. Et ce, jusqu'à ce que j'intervienne. »

Elle regarde en l'air.

« Maintenant, il est un brave et gracieux pégase. S'il te plaît, explique-moi en quoi ce que j'ai fait est mal. »

Tu serres les poings. Ton corps se fait plus ferme.

« S'il voulait vraiment poursuivre ce rêve, il aurait pu travailler dur. Peut-être trouver un autre métier, retourner à l'école. »

Les yeux de Celestia se remplissent de gaieté.

« Vraiment ? Penses-tu qu'on aurait accordé une licence de pilote à un homme ayant fait de la prison ? »

Comment en savait-elle autant à propos de la terre ? L'a-t-elle lu dans ton esprit ?

« Et même s'il aurait miraculeusement réussi à avoir sa licence, qu'aurait-il fait ensuite ? Il aurait passé une décennie à travailler sur des vols de seize heures pour une compagnie aérienne, gagnant au moins seize mille par ans pour doucement grimper les échelons ? »

Tu as de nouveau l'impression d'être fait d'argile. Celestia te tourne le dos.

« Vous les humains, vous vous traitez terriblement mal entre vous. Vous sacrifiez les autres sur l'autel de votre ambition. Vous exploitez toujours quelqu'un un peu plus inférieur dans votre hiérarchie pour vous assurer une existence confortable. Et ce n'est qu'en temps de paix ! Je n'ai pas encore parlé des guerres, des génocides. »

Elle te regarde par-dessus son épaule.

« Alors je dois réécrire les esprits et les identités. C'est important si je peux assurer qu'aucun poney ne sera exploité, ignoré ou marginalisé. »

Elle te regarde plus intensément.

« Tu devrais être celui le plus à même d'apprécier cela. Ta vie était tout aussi terrible avant que je ne vienne. »

Le rêve s'évanouit.

***

Quand tu te réveilles, tu serres les poings. Celestia se croit légitime. Le monde qu'elle crée n'est pas une utopie, n'est-ce pas ?

Tu te prépares à faire ton rôle, il est temps d'observer les événements.

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CompteSupprimé : #13261
C'est tellement "olalah, l'Humanité s'est nul, les poneys c'est mieux" que ça me fait plus rire qu'autre chose. Mais le pire selon moi est qu'on ressent absolument pas l'enjeu. Celestia se contente de parler, sans qu'on ne ressente jamais vraiment son état d'esprit. Naïveté ? Fermeté ? Compassion ? C'est bien de donner des explications, mais ça va plus loin que "je fais ça pour ça", il devrait y avoir plus d'enjeux que simplement laisser le lecteur se faire la propre idée. Certes c'est plus intéressant quand les idées laissent à interprétation, mais là ça me laisse plus un goût de flemme à la lecture. Ça se passe, point barre.
Il y a 3 ans · Répondre

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