Repoussant les couvertures sur le côté, je me réveille lentement, les rideaux bloquants, heureusement, la lumière matinale. Je m’étire sur le lit, j’ouvre une paupière après l’autre et je me gratte la croupe lentement. C’est quand même bien mieux que de se réveiller sur ce vieux canapé bosselé.
Pressée contre moi, je sens la fourrure de Spitfire sur mon corps, douce et chaude sous les couvertures. Son flanc berce mon érection du matin, sa queue ébouriffée touche mon entrejambe. Elle bouge légèrement et se frotte contre moi. Je soupire et caresse doucement sa nuque. Elle se tourne et me donne un petit baiser. Elle est de toute évidence réveillée depuis un moment.
Je sais qu’elle adore faire ça. Pour une certaine raison, elle pourrait passer toute la matinée blottie contre moi. « Bonjour, rookie », dit-elle joyeusement.
« Bonjour », dis-je, encore un peu groggy par le sommeil. Je passe mon sabot sur son corps sous la couette, la regardant sourire en poussant son corps contre mon sabot.
Elle caresse ma crinière, et me frotte gentiment le cou avant de remonter sur ma tête. Je sais qu’elle n’a pas plus de temps pour autre chose qu’un baiser. Elle a du travail après tout. Spitfire me donne un autre bisou sur le museau, avant de glisser hors du lit pour se préparer à aller travailler.
Je regarde Spitfire du coin de l’œil alors qu’elle sort de la salle de bains. Elle enfile l’uniforme entre ses ailes, le boutonne et le cale sur son corps où elle a déjà enfilé une chemise blanche.
« Je dois me dépêcher pour ne pas être en retard au boulot. Il y a de quoi faire des pancakes dans la cuisine si tu veux essayer. Peut-être que tu auras plus de chance. »
Assis dans le lit, je m’étire complètement, la regardant finir de nouer sa cravate, avant de l’accrocher autour de son cou. Elle s’avance vers moi et je me penche pour l’embrasser. Je sens qu’elle vient de se brosser. Elle le fait tous les matins après tout. Je me tiens contre elle, mes sabots frottant doucement sa nuque. Je suis plus confiant pour ces choses maintenant.
Elle me relâche et m’offre encore ce regard. Ces yeux de séductrice qui me font attendre toute la journée son retour. Elle n’a pas besoin de parler en quittant l’appartement. La porte se referme derrière elle et le silence s’installe.
On s’est bien amusés ces dernières semaines. Je ne me suis jamais vraiment senti comme ça, mais j’imagine que c’est ce qu’on ressent en tombant amoureux d’une jument. Je pense à elle presque tout le temps, de toutes les manières possibles. Quelque fois, c’est un poney qui passe avec la même couleur de pelage. D’autres fois, je vois une publicité pour de la lingerie ou un truc provocant, et je me retrouve presque en train de rougir, en me rappelant d’un acte interdit fait à deux.
J’enlève les couvertures de mon corps, bondis hors du lit et marche vers le salon. Je pense à faire des pancakes mais il vaut mieux pas. J’ai l’impression de penser une tonne après en avoir mangé. Je vais à la salle de bains et coiffe rapidement ma crinière en pensant à un endroit pas loin d’ici pour manger. Ils vendent une sorte de peti-déj’ parfait avec du yaourt, des mûres et de l’avoine qui est plutôt cool. En plus, ils font du bon café.
Cette routine de Spitfire a dû déteindre sur moi. J’ai absolument besoin d’un café noir dès que je suis debout. C’est encore mieux après une matinée passée à se câliner. Je marche dans le couloir, referme la porte derrière moi, tourne à gauche et me dirige vers les escaliers. Peut-être un truc que je tiens d’elle aussi. J’utilise de plus en plus les escaliers, même lorsqu’elle n’est pas là. C’est de plus en plus facile, même quand je dois remonter.
C’est aussi un bon endroit pour être seul avec ses pensées. Pendant quelques minutes par jour, je peux seulement penser avec moi. Personne n’utilise les marches après tout.
Quand j’arrive au petit café du coin, je commande ma tasse ainsi que le petit-déjeuner. Je mange plus vite que d’habitude, en ayant hâte de commencer la journée. Spitfire m’a enfin promis de faire un entraînement de Wonderbolt. Ça fait beaucoup à faire, mais elle est impressionnée de voir à quel point j’ai gagné de la force et a pensé que j’étais prêt.
Je sors dans le chaud soleil d’été. En décollant, j’ai à la fois peur et je suis excité, j’ai l’impression que mon corps se remplit d’électricité en volant vers l’académie. Ça sera difficile après tout. Mais je sais que si Spitfire vole avec moi, ça ira.
En arrivant à l’amphithéâtre, je vois que les Wonderbolts sont déjà en plein dans leur routine d’entraînement. Blaze et Soarin travaillent sur leurs figures pendant que Spitfire les regarde. Je vole vers eux et j’atterrit près d’elle, ne ratant pas une miette du spectacle. Je vois qu’elle porte déjà son uniforme de Wonderbolt, prête pour les cascades. Elle me sourit et brosse sa queue et son flanc contre les miens pour s’amuser.
C’est génial de les regarder. Blaze prend toujours les commandes, en signalant à son partenaire de la suivre de façon subtile en l’air. Ils font des loppings, s’entraînent à harmoniser leur vitesse et leur altitude. Ça me donne presque le tournis en suivant leurs mouvements gracieux. Blaze essaye d’approcher le sol le plus près possible et regarde son compagnon pour qu’il se coordonne avec elle. Elle finit par le poursuivre de près et les deux volent comme si seul un miroir les séparait, avec la même vitesse et ascension.
Je vois Soarin se concentrer alors que Blaze monte de plus en plus haut. Ses ailes battent à pleine vitesse et pendant un instant, elles sont synchronisées, coupant les nuages du matin pour descendre vers le sol dans un mouvement à en donner mal au cœur. Ils atterrissent facilement cette fois et se sourient l’un envers l’autre. Ils se frappent les ailes ensemble et arrivent vers moi et Spitfire.
« Qu’est-ce que tu en penses, Spits ? » demanda Blaze, de toute évidence heureuse de sa performance.
« Pas mal, pas mal. Soarin a été un peu lent au départ, mais vous avez fini ensemble au sommet cette fois. T’es de plus en plus rapide chaque jour, Soarin », dit Spitfire.
Le poney bleu rougit. « C’était pas facile de la suivre. Elle doit être plus rapide que toi, Spitfire. »
Spitfire grimace vers Blaze. « Hmm, peut-être. »
Blaze semble l’ignorer et se tourne vers moi. « Qu’est-ce que tu fais là, p’tit ? Tu veux devenir un Wonderbolt à temps plein ? »
J’essaye de trouver les bons mots, mais Spitfire vient à mon secours. « Hé, c’est un cadet honoraire, tu te souviens ? On lui a promis, tu peux au moins admettre ça, Blaze ? »
« Peut-être. » Elle me scrute du regard. « C’est toujours un gamin. Il devra faire quelque chose de plus impressionnant pour rester dans le coin. »
« Assis-toi et regarde, j’ai travaillé avec lui. Voyons ce que tu auras à dire après ça », Spitfire trotte hors des deux poneys et cherche dans son sac de selle tout proche. Elle en sort avec un paquet bleu et jaune.
Elle le déballe et je remarque le symbole des Wonderbolts. Spitfire me regarde le dérouler et sourit. « Non…ce n’est pas le mien, si c’est ce que tu penses. »
Je tends le tissu. C’est un vrai uniforme de cadet Wonderbolt. Il ressemble à celui des membres officiels, en moins fourni et a l’éclair des Wonderbolts dessiné dessus en doré, au niveau du torse et du cou.
« Je l’ai trouvé en petite taille l’autre jour. Je pensais qu’il tirait bien. » Je tiens doucement l’uniforme au départ, comme si c’était quelque chose de fragile dans mes sabots. C’est juste de l’élasthanne, mais plus je le tiens, plus il semble être la chose la plus précieuse du monde.
« Essaie-le », me dit Spitfire.
Pour un peu, je n’aurais pas envie. Je voudrais le ramener à la maison et l’encadrer, ou l’enfermer dans un coffre-fort pour le garder en sécurité. Prudemment, j’ouvre la combinaison et je la mets en commençant par la tête. Il s’étire facilement pour mieux l’enfiler. Il brille sur mon corps et j’ai l’impression de porter un gant. Je pousse tout du long, ma crinière ressort en pagaille en glissant ma tête dans le trou. Spitfire glousse, s’avance et m’aide à m’en sortir.
« Ça te va vraiment », me dit-elle.
Je baisse les yeux. Oui, je le porte vraiment. Je suis certain que je ne rêve pas. La bande jaune électrique attrape le soleil et brille légèrement. Même en restant là, je sens que je vais plus vite rien qu’en le portant. Comme si je pouvais faire n’importe quoi.
Spitfire me sort de ma rêverie et me fait avancer vers le champ de course. « Ne prends pas la grosse tête juste avec l’uniforme, rookie. On va y aller doucement aujourd’hui, okay ? Tu es toujours à l’essai. Ne pense pas que tu as déjà fait tout le boulot. »
J’hoche la tête vers elle, je sens une pointe d’excitation et de peur me traverser le corps. Spitfire a travaillé avec moi, mais personne ne nous a jamais regardés avant. Et je n’ai jamais fait toutes ces figures en un seul show. Je suis nerveux en la voyant faire la queue pour le départ. Elle me regarde, et ses yeux orange font disparaître ma boule de peur en un clin d’œil. Mes muscles se tendent, et mon cœur s’accélère alors que l’euphorie reprend le dessus.
Elle décolle lentement et me laisse le temps de la rattraper. Avec juste quelques battements d’ailes, elle s’est élevée bien au-dessus de moi. Je lutte au départ avant de l’atteindre. Spitfire m’attrape un bref instant et prend mon sabot dans le sien. Elle me regarde, l’air extrêmement confiant. Elle bouge à sa gauche et disparaît d’un coup, fonçant dans l’horizon à une vitesse vertigineuse. Je reprends mes esprits et je la chasse, en essayant de tenir ma place.
La jument jaune se précipite dans un arc sur le côté avant de revenir vers moi. Je juge prudemment sa vitesse et trace la route à faire pour la rencontrer. Spitfire ne décélère pas en s’approchant de moi. Sa vitesse ahurissante m’aurait fait peur il y a quelques mois. Mais maintenant, j’ai les sens aussi aiguisés qu’un rasoir, tandis que mes muscles se tendent. Elle s’approche de plus en plus vite maintenant, son regard d’acier fixé sur moi en m’arrivant dessus. Au dernier moment, j’incline l’aile en changeant d’axe rapidement. Elle fait de même et nos sabots se rencontrent en l’air. Je sens son poids contre le mien un moment, avant de pousser et de naviguer plus loin. L’adrénaline traverse mes veines après avoir réussi cette première figure. Je me permets de montrer mon plus beau sourire en localisant Spitfire dans le ciel, tout en me préparant pour la suite.
Je la rencontre dans les airs, volant presque aile contre aile. Elle me regarde brièvement, avant de baisser les yeux d’accélérer avec moi, me faisant aller encore plus vite. Je traîne légèrement derrière et je commence à l’encercler, alors qu’elle fait elle aussi ses propres boucles. Je fais de même, faisant de petits loopings, comme pour copier ses mouvements alors que l’on commence à se tourner autour. Je me permets un bref moment de détente alors que la force de mes mouvements m’emporte, me portant vers le prochain looping en étirant mes ailes complètement.
Spitfire vole près de moi et nos boucles se resserrent. Elle descend sur moi alors que nous nous approchons de plus en plus près, presque étourdis de tous ces tours serrés. Ma vitesse me porte sur les derniers mouvements en finissant par l’atteindre. Spitfire me regarde attentivement, sa silhouette tracée par le soleil. Je bats rapidement des ailes pendant un instant pour la retrouver, et son sabot trouve le mien sans effort. Elle le tient doucement, et pendant un bref instant j’ai l’impression de danser dans les airs avec elle, la force centrifuge nous conduisant ensemble. Je sens presque sa crinière contre mon corps lorsqu’elle s’écarte, en se préparant pour la prochaine cascade.
Celle-là a été faite presque religieusement depuis des semaines. Spitfire commence lentement à reprendre de l’altitude, et je la suis juste derrière. Je bats furieusement des ailes, essayant de gagner autant d’altitude que possible. Je sais que Spitfire rend les choses faciles, mais assortir sa vitesse avec celle d’un Wonderbolt est plus dur que ça en a l’air.
Elle me regarde avec un sourire plein d’assurance, les yeux froncés dans ses lunettes de vol. Ça me pousse à accélérer pour essayer de la rattraper. Les nuages nous fouettent en prenant de l’altitude aussi vite, et on atteint des hauteurs inimaginables et vertigineuses. Je vois brièvement la Capitaine, la silhouette tracée par le soleil, et elle se tourne pour commencer sa descente. Sans perdre de temps, je vais vers elle en essayant de copier sa vitesse.
Je la regarde tomber. Un court regard dans ma direction est tout ce qu’elle a besoin de me dire avant que je commence à m’incliner vers elle. Je vire plus près qu’il le faut, volant presque contre elle au dernier moment, me déplaçant juste pour se faufiler dans l’espace entre elle. Je refais un tour vers elle, et la retrouve encore, attendant son prochain signal en continuant à foncer au sol.
Elle hoche la tête et je vire, l’adrénaline me rattrapant en voyant le sol s’approcher à toute vitesse. Je vire vers elle une nouvelle fois, soudain inquiet par rapport à mon altitude, mais j’ai peur de ne pas avoir la possibilité de finir le mouvement. Je n’ai pas le temps de réagir en sentant une pointe de douleur dans mon aile, m’étranglant en plein ciel, et je perds le contrôle, me faisant devenir une masse tombant au sol. Le souffle coupé, je succombe à la gravité, tombant comme un pantin en essayant de remettre mon aile en place.
La seule chose que je vois dans ma spirale hors de contrôle est le sol, qui se fait apercevoir à une vitesse terrifiante. Toute tentative de bouger mon aile semble inutile, en essayant de battre mollement la seule aile qu’il me reste. La peur s’immisce en moi, en réalisant ce qui risque d’arriver au pire. Je me mets en boule, essayant désespérément de me protéger de l’impact contre le sol qui n’en finit par d’approcher. Juste quand l’herbe se fait voir, je vois une forme jaune et orange foncer sur moi. Quelque chose me serra la poitrine lors de l’impact ; le monde tourne sous mes yeux alors que quelque chose me frappe à quelques mètres du sol. Le ciel bleu remplit ma vision, en étant renvoyé en l’air. J’atterris durement sur le dos, complètement étourdi et le corps rempli d’adrénaline. Je bouge mes sabots, ils sont un peu engourdis, mais ça va.
La première chose que je vois, c’est Blaze et Soarin qui se hâtent vers nous. Je veux crier. Leur dire que tout va bien.
Mais c’est là que je le vois. Un cratère dû à un impact. Je m’approche et la peur reprend possession de moi en voyant le corps froissé de Spitfire en bas. J’essaie immédiatement de voler vers elle, mais mon aile me ramène à la réalité, incapable de supporter mon poids. Je titube légèrement, retrouve mes sabots et je cours sur l’herbe vers elle.
En approchant de son corps brisé, je respire enfin en la voyant bougée, essayant de se relever. Mon cœur manque de s’arrêter lorsqu’elle titube, elle vacille et tombe sur ses genoux en essayant de se remettre sur ses sabots. Elle me voit près d’elle et m’offre ce sourire si confiant et où la peur est absente. En l’approchant, je ne sais pas quoi faire. Spitfire continue à me regarder, le visage en sang et boueux après sa chute.
« C’était vraiment idiot de ma part… » dit-elle doucement. Elle essaye de se relever.
Je lui murmure. « Ne bouge pas… ». Ma vision se remplit de larmes qui commencent à mouiller mon museau.
Elle essaye de se relever mais sa jambe gauche blessée de l’entend pas ainsi. Elle finit par se remettre au sol. Sa respiration semble laborieuse lorsqu’elle repose les yeux sur moi. Elle se force à sourire. « Je pensais te l’avoir dit rookie….ne pleure pas… »
« Désolé…. » dis-je doucement.
« Ça va….pour cette fois… » dit-elle avant de reposer son museau entre ses sabots avant. Elle ne dit aucun autre mot. Blaze et Soarin arrivent en courant depuis les gradins. Ils ont des regards inquiets et commencent à voir les dégâts sur la jument. Je reste là, figé alors que les Wonderbolts lui prodiguent les premiers soins.
La seule chose à laquelle je peux penser, en la voyant l’emmener sur une civière, c’est pourquoi je ne peux pas m’arrêter de pleurer.
Penaud, je tourne dans un couloir de la clinique de Cloudsdale. L’aile bandée, je regarde à travers l’entrebâillement de la porte, et ce que je vois à l’intérieur me met les larmes aux yeux. Spitfire est sur le dos, la jambe gauche bandée sur le côté, et une aile au pansement tachée de sang frais attachée à elle. Elle a pris tout l’impact sur le côté gauche. Des cailloux et des pierres ont creusé son pelage et une mosaïque de sang séché la recouvre. Je retiens mes larmes en la voyant ainsi, allongée là.
Soarin et Blaze me suivent et m’amènent voir la capitaine blessée.
« Ecoute p’tit, tu n’as pas à rejeter la faute sur toi », dit Blaze.
Elle avait tort. C’est entièrement de ma faute. J’ai tout foiré et Spitfire s’est sacrifiée pour me sauver. Je suis complètement sans défense, encore. Je baisse les yeux et je vois que je porte toujours l’uniforme de cadet. Ça fait mal de le porter maintenant, devenant soudain un symbole de honte.
« Va lui parler. Elle ne t’en voudra pas », suggère Soarin. Il ouvre la porte, pousse Blaze et moi à l’intérieur avant de fermer derrière lui. Spitfire se réveille en entendant ce bruit et psoe les yeux sur moi. Ses yeux orange sont doux et compatissants.
Je me sens encore plus mal.
« Hé rookie, ça va ? »
Elle s’inquiète pour moi alors qu’elle est dans cet état. Ça me fait mal. J’avale malgré ma gorge sèche et je marche lentement vers elle. Je ne sais pas combien de temps je vais retenir mes pleurs. Je ne sais pas quoi dire. Je m’approche de son lit d’hôpital et je repose simplement ma tête contre elle, enfonçant mon visage sur sa douce fourrure. Elle me serre avec son bon sabot et caresse ma crinière. Les larmes commencent enfin à couler, et mouillent mon museau.
« Shhh, ça va p’tit, ça va… » Elle continue à me caresser, me réconfortant alors que je souille sa fourrure de mes pleurs.
« C’est rien, tu sais ? J’ai eu pire que ça avant. » Elle me lève le museau et regarde mes yeux. Je renifle misérablement, en essayant d’étouffer mes pleurs. « Je t’ai déjà dit quand Blaze et moi on s’est battues contre une hydre quand on était des cadets ? »
« N…non… », je bégaye, en essayant de retenir mes pleurs. Elle essuie mon museau avec un sabot et je penche la tête contre elle, en l’écoutant.
« On faisait une patrouille de routine. Blaze me secondait alors qu’on passait par les Gorges Galopantes. Le brouillard était si épais qu’on voyait à peine nos sabots devant nous ! Blaze a dit qu’on devrait rentrer avant la nuit, mais j’allais me faire tuer si le sergent avait appris qu’on avait laissé tomber notre patrouille.
« Alors, on est allés dans la gorge. Ça se passait bien, et par là j’entends qu’on n’avait tapé aucun mur dans le brouillard. J’étais concentrée sur les murs du canyon, mais j’aurais dû regarder le sol. Soudain, une hydre très en colère m’a mordue l’aile ! Imagine ma surprise quand j’ai essayé de battre mon aile pour reprendre de l’altitude, tout ce que je faisais, c’était voler comme une dinde obèse ! »
Je souris un peu, même si les larmes continuent de couler sur mon visage.
« Ma bonne vieille Blaze est venue me sauver en débarquant à la vitesse de l’éclair. Elle s’est mise sous mon aile blessée et m’a sortie de là. Juste quand on s’apprêtait à s’échapper, la bête a tirée sur sa queue et la coupée tout le long ! »
L’idée d’une Blaze sans queue est assez drôle. Je tends le sabot, et donne un câlin à Spitfire en essuyant mes larmes.
« Imagine la tête de notre sergent quand on est revenues le lendemain, moi complètement raplapla, et Blaze qui rougissait en cachant ses flancs nus ! »
« Hé ! » crie Blaze. « C’est un peu personnel, Spits… »
Spitfire glousse légèrement. Elle me caresse une fois de plus la crinière avant de tenir mon museau pour voir mon visage. « Le fait est, rookie, qu’on fait tous des erreurs. J’étais plus vieille que toi quand c’est arrivé. J’étais presque une Wonderbolt. J’aurais dû réfléchir avant de voler dans ce canyon tard dans la nuit avec ce brouillard. »
« Tu as fait une erreur facile et coupé ton aile en volant vers moi. Ça aurait pu arriver à n’importe qui. J’ai choisi de te sauver de cette chute, et je ne le regrette pas, okay ? Je ne veux pas que tu fasses pareil. » Elle me serre plus fort avec son bon sabot. « Je me suis fait une entorse à la jambe et j’ai un muscle déchiré dans mon aile. Mais en retour, j’ai pu te sauver de cette chute. J’ai gagné le pari, hein ? »
Je regarde sa fourrure jaune et hoche la tête.
« Je ne veux pas que tu penses que c’est de faute, compris ? Les Wonderbolts ne rejettent la faute sur personne ou sur eux-mêmes pour quelque chose. Quand on est là-haut, une seule seconde peut faire la différence. Tu agis, sans regrets. Pigé, rookie ? »
Ses yeux orange ont repris un air déterminé. Elle dit la vérité, ça se voit, ça se sent. Tout ce que je peux, c’est acquiescer.
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Je ne peux pas m'empêcher de me sentir mal pour le pauvre Rookie. Je me demande comment l'auteur va mettre à profit cet incident dans la suite. A moins que ce chapitre ne soit qu'un outil pour lui mettre davantage de pression (?).
J'ai vraiment hâte de voir ce que donnera la conclusion de cette histoire.
La suite, la suite !! x)