Chrysalis va à un gala

Bref.

Je dois me préparer pour aller à un Gala de Canterlot. J'ai pas envie, mais j'ai des gosses à nourrir. Je me prépare dans ma chambre et je me place devant le miroir et je prends l'apparence de l'une de ces bombasses de la ville. Trop grosse, trop grande, crinière pas assez longue, croupe trop peu fournie.

Je me déguise en Celestia et fais des grimaces. Je rigole.

Kevin, mon colocataire, m'entend rire et se met à frapper à la porte.

« Qu'est-ce que tu fais à l'intérieur ?

— Je me prépare pour envahir Equestria. » C’est vrai.

« Ah ah, non sérieux ?

— J'ai trouvé un vieux ravioli. » C’est faux.

« Ouah, trop cool, tu me le montreras ? »

Après avoir finalement pris le déguisement que je mets tout le temps, je cherche dans ma garde-robe une tenue à me mettre. Avec la première, j'ai l'air trop grosse, dans la seconde, trop petite. Heureusement je finis par me rappeler que je peux changer de forme pour avoir l'air moins moche... c'est cool d'être un changelin.

Je sors de ma chambre et je trouve Kevin assis dans le fauteuil à se renifler les sabots. Il aime les sabots. Je lui dis que je pars en soirée, il me demande :

« Je peux venir ? »

Je lui réponds :

« Nan. » Et je pars.

Sur le trajet, tout le monde me regarde, c'est normal, je suis trop bonne. Au moins cinq, six, sept, huit poneys se retournent juste après mon passage. Ma robe se salit en traînant sur le sol, je lève mon sabot pour faire arrêter un taxi carrosse.

Le taxi me demande : « Vous êtes bien trop belle pour voyager toute seule, mademoiselle, je peux vous aider ? »

J'ai compris : « T'es célibataire ? »

Je lui demande s'il peut m'amener au château de Canterlot, il me répond : « Sans problème, je peux faire ça pour une jument aussi jolie que vous. »

J'ai compris : « Sans problème, je peux faire ça pour une jument aussi magnifique, belle, intelligente, ravissante et plus belle que Celestia. »

Arrivée devant le château, je donne une pièce au taxi qui me regarde encore comme un abruti. Je me retourne sans rien lui dire et passe l'entrée où la foule était déjà bien présente.

Ma robe bleue pailletée avec ma fourrure bleu foncé se marie parfaitement et ma crinière bleu et orange est bien mise en valeur avec ma corne. Je m'amuse à regarder les gens qui ne peuvent pas s'empêcher de me regarder.

J'entends quelqu'un crier : « À poil ! »

Je me présente devant le garde de la salle de bal. J'ai pas d'invitation.

« Invitation s'il vous plaît.

— J'en ai pas.

Il me fait le regard du mec qui a l'air de réfléchir avant de me dire :

« On n'est pas autorisé à faire entrer les poneys comme ça, mais vous ne m'avez pas l'air d'être quelqu'un de particulièrement agité. Je peux vous laisser entrer, après tout, vous êtes vraiment une jolie jument, il faut juste me promettre de ne pas vous faire remarquer. »

J'ai compris : « Entre, t'es trop bonne ! »

Je laisse le garde en plan où il se trouvait et passe la grande porte de la salle du château.

Comme dans toutes les soirées dansantes, personne ne danse, et tout le monde fait comme s'il avait quelque chose de super intéressant à dire pour pas devoir danser. Moi j'avais un plan super en vue ; je fonce vers le buffet gratuit.

Je n'arrête pas de manger des ravioles de tulipe, j'aime pas ça, mais c'est gratuit. Tout ce qui était sur la table était dégoûtant, mais gratuit. Je pouvais pas m'empêcher d'en prendre, c'était comme quand on allait au magasin avec Kevin et qu'on nous proposait du fromage gratuitement... on remplissait tout un sac avec le fromage.

À un moment, la musique s’est arrêtée, quelqu'un a continué de chanter la chanson sans se rendre compte que tout le monde l'entendait.

« Si je pouvais la retrouv... »

Il nous a regardés, on l'a regardé, quelqu’un a crié : « À poil ! »

Il s'est tourné et il est parti. Sûrement pour aller se pendre.

Un grand spot lumineux parcourt la salle et se dirige vers les grands escaliers où se trouvent les princesses. J'imagine que le grand spot est un rayon laser qui brûle tous les poneys qu'il touche. Je rigole.

Un poney à côté de moi me demande : « Quelque chose vous fait rire mademoiselle ?

— Euh... j'ai trouvé un ravioli. »

Il a pas rigolé.

Après que les princesses ont fini de faire un discours que personne n'a écouté, je regarde l'arrivée d'un nouveau poney, c'est une licorne blanche, avec un costume blanc. Je me demande comment il doit manger pour ne pas salir son costume.

Je continue de l'observer et je le vois discuter avec d'autres personnes. C'est lui que j'ai choisi, je n'ai plus qu'à ouvrir la discussion.

Je fais un premier pas en m’éloignant du buffet, mais je me prends les sabots dans ma robe.

La. Pire. Gamelle. De. Toute. Ma. Vie.

La première chose que je veux faire, c'est aller me pendre comme l'autre poney, mais heureusement, je suis tombée assez près de la licorne que je visais pour tenter une approche différente.

Je tends mon sabot vers lui. Je le regarde, il me regarde, je regarde mon sabot, il regarde mon sabot.

Il dit : « Erf » et se retourne.

Je me redresse aussitôt. Je me place en face de lui pour lui demander s'il connaît la galanterie.

Il me dit : « C'est optionnel avec les cruches comme vous. »

Je lui réponds : « Eh ta cruche tu la veux pas sur la tronche ? »... même moi j'ai pas trouvé ma blague drôle.

Le garde qui m'a laissé entrer arrive à notre rencontre et pose un sabot sur moi avec le regard du mec qui disait que je venais de faire une connerie.

« À poil ! » cria quelqu’un

Je me suis retrouvée dehors en deux minutes. De là, il me fallait encore quinze minutes pour rentrer à la maison.

Quand je rentre, je trouve encore Kevin couché dans le canapé encore en train de renifler ses sabots. Je m'assois à côté de lui.

« Elle était bien ta soirée, radiateur ficelle ? » C'est mon nom de poney. Je lui dis rien et me contente de vider ma robe de toute la nourriture qui provenait du buffet que j'avais pu emporter.

« Cool, ça devait être une super soirée. » Je secoue la tête et prends un des ravioles de tulipe.

Bref, j'ai été à un Gala.