« Alors… comment s’est terminée la vie du Commandant Ouragan ? Qu’est-ce qui est arrivé ? »
Twilight rit un peu, en faisant léviter un livre avec sa magie au-dessus de Rainbow Dash. « Eh bien, Rainbow, si tu le lisais toi-même ? Je suis sûre que tu trouveras ce livre très intéressant. »
« Aww, pourquoi je dois le lire ? » Rainbow fit la moue, mais prit le livre dans ses sabots.
« Tu veux savoir, et ça te poussera à lire. Je sais que ça n’est pas du Casse-Cou, mais tu as joué le rôle du Commandant Ouragan dans la pièce », sourit Twilight. « Tu ne penses pas que c’est passionnant de savoir ce qui s’est passé avant même qu’on ne soit nées ? »
« … J’imagine que oui, mais c’est assez ennuyeux, Twilight », lui rappela Rainbow Dash. Elle continuait à regarder le livre en étudiant la couverture.
L’Ouragan était son titre. Sur la couverture se tenait une pégase guerrière, la chef de la tribu des Pégases à cette époque. Elle ressemblait un peu à Rainbow Dash, par la taille et la coiffure. Mais sa crinière et sa queue avaient une couleur rouge vif, comme si elle laissait une traînée de flammes derrière elle. Ses yeux étaient aussi de la même couleur, juste un peu plus profond. Son pelage était bleu, un peu plus nuit que ciel. Il y avait une ressemblance avec elle, mais rien de comparable à la carrure de son ancêtre.
Essentiellement, le livre était une biographie de la légendaire chef de la tribu des pégases. Rempli de notes historiques, d’articles de journaux et mêmes d’enregistrements et notes rédigées par la ponette elle-même.
« Aussi, je devrais te prévenir qu’au fur et à mesure, l’histoire progresse jusqu’à un chapitre particulier… il y a beaucoup de- », commença Twilight, avant de se faire couper lorsque la porte de la librairie s’ouvrit dans un grand fracas.
Par qui ? Pinkie Pie, bien sûr.
« Salut, Twilight ! Te voilà, Rainbow Dash ! » s’exclama joyeusement Pinkie Pie, en bondissant autour de la pégase. « L’opération Blague numéro 76 est prête à être lancée ! »
« Salut, Pinks ! » sourit Rainbow Dash, en déposant le livre dans l’une de ses sacoches. « Je serais prête dès que tu le seras ! A plus, Twilight ! »
Les deux poneys pleins d’énergie s’en allèrent, refermant violemment la porte derrière elles. Twilight les regarda un moment, riant et secouant sa tête.
« Je crois que je vais peut-être la laisser découvrir ce qui s’est vraiment passé entre le Commandant Ouragan et le soldat Pansy… »
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Lorsque Fluttershy ouvrit la porte de sa maison, elle y trouva Rainbow Dash, l’air un peu décontenancée.
« Rainbow Dash ? Qu’est-ce qui t’amènes ici ? » s’enquerra la pégase jaune. « Tu… vas bien ? » Elle recula pour la laisser entrer.
« Euh, Fluttershy, j’ai trouvé… un truc bizarre aujourd’hui. Je… euh… je ne sais pas vraiment à qui en parler », admit Rainbow Dash, en entrant. « Je crois… que c’est toi la mieux placée vu que tu as joué le soldat Pansy au spectacle sur la création d’Equestria. »
Fluttershy la regarda, confuse, en refermant la porte. « Hein ? Rainbow… je ne comprends pas. De quoi tu parles ? »
« Juste… viens ici », dit Rainbow en s’avançant vers le canapé, en faisant signe à son amie de la rejoindre.
Toujours perplexe, Fluttershy fit comme demandé et la rejoignit sur le fauteuil. Rainbow farfouilla dans sa sacoche et en sortit le livre emprunté chez Twilight.
« C’est un livre sur le Commandant Ouragan… tu sais, la chef des pégases quand Equestria a été fondé ? Celle que j’ai jouée lors de la pièce ? » Rainbow Dash tendit le livre pour que Fluttershy puisse le voir.
Les yeux de Fluttersy s’écarquillèrent en comprenant et elle hocha la tête. « Oh, bien sûr que je me souviens… et j’avais oublié mon texte… »
Un petit sourire apparut sur le visage de Dash. « Oui… c’est vrai. Mais ce n’est pas pour ça que je viens. En fait, je l’ai lu aujourd’hui. »
« Et ? »
« Eh ben, c’est… assez surprenant. Surtout quand ça parle du soldat Pansy. » Rainbow Dash ouvrit le livre à une page au hasard. « Tu devrais le lire aussi, Fluttershy. Ça te l’expliquera mieux que moi. »
« Le soldat Pansy était sa conseillère c’est ça ? » demanda Fluttershy, et regarda la page.
Excepté le costume qu’elle avait dû porter, elle ne savait pas vraiment à quoi ressemblait Pansy. L’image dans le livre pour le chapitre concernant le Commandant et Pansy les montraient tous les deux. Elle était assez grande, presque de la taille de sa supérieure, avec une longue crinière. A part que la sienne n’avait pas de boucles. Les couleurs utilisées pour la dépeindre la montraient avec un pelage vert clair, une crinière et queue dorée, avec des yeux marron. Fluttershy ne pouvait s’empêcher d’être un peu jalouse. La pégase qu’elle avait jouée dans la pièce était gracieuse, confiante et pleine d’assurance. Tout ce qu’elle n’était pas. Même tout en contraste avec sa supérieure, elle semblait aller de pair avec elle.
« C’est ça », répliqua Rainbow Dash. « Juste… lis avec moi. Je vais te montrer quelques pages du journal d’Ouragan. »
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-Journal du Commandant Ouragan, entrée n°147-
L’hiver continuait de coloniser les cieux, et le sol avec. Ça devait être à cause de ces stupides licornes et leur stupide magie. Impossible que ce soit les poneys terrestres, tout ce qu’ils savaient faire, c’était produire de la nourriture. Je sais que ce n’est pas nous, alors ça doit être les licornes.
Demain matin, une réunion aura lieu entre les tribus, et j’espère représenter les pégases. On devrait remonter tout ça pour savoir pourquoi il y a toute cette neige.
Ils devaient comprendre à qui ils parlaient.
Mais maintenant, je dois me détendre.
Mon seul remède était la chaleur de ma conseillère, le soldat Pansy.
Elle est venue dans ma chambre cet après-midi, après s’être soignée de ses blessures de guerre.
« Commandant », m’a-t-elle dit, d’une voix douce, « on a réussi à rationner le peu de nourriture que l’on a. Je… pense qu’on aura assez pour demain. Mais après ça, j’ai peur que nous n’ayons plus rien. »
Je l’ai regardé, et j’ai soupiré. Je détestais l’admettre, mais elle avait raison. On était proches de ne plus avoir aucune nourriture à partager. Les stocks d’urgence étaient vides. De toute ma carrière, je n’ai jamais vu une telle météo, de celles qui affectent comme jamais les tribus poney.
« Vous avez besoin d’autre chose, Commandant ? »
Sa voix me sortit de mes pensées, et je regardais ma chère subordonnée avant d’hocher la tête.
« Oui », dis-je. « Je veux que tu passes encore la nuit avec moi, Soldat. »
Son expression était impossible à décrypter, mais elle hocha la tête avant de grimper dans le lit avec moi. Même avant que l’hiver nous coince chez nous, ce n’était certainement pas la première que nous partagions un lit. Ce soir n’était pas différent, j’avais besoin d’elle, comme toujours. D’une façon que personne d’autre ne peut le faire.
Comme toujours, elle accomplit son devoir sans se plaindre. Elle ne le faisait jamais. Un bon soldat ne se plaint jamais.
J’ai beaucoup pensé au pourquoi de mes sentiments, mais une seule chose était dans mon esprit. Je lui faisais confiance. Elle était physiquement bien dotée. Plus que tous les amants que j’ai eus dans ma vie. Personne ne sera aussi proche de moi qu’elle. Elle surpasse même le plus passionné des étalons.
Je l’embrassai avec envie, la ramenant près de moi. Le temps est froid autour de nous, mais je me sens chaude. Nos corps nous réchauffent. Le territoire bien familier de sa bouche, et tout son corps entier, s’ouvrait à moi.
En progressant, j’avais encore plus besoin d’elle. Plus que je ne pouvais l’admettre. Même sans avoir besoin de sa chaleur.
Je l’allongeai, de force, en me préparant à-
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« O-ouais, après ça devient vraiment dégoûtant ! » Rainbow Dash tourna les pages rapidement, les joues rouges.
« Alors… le Commandant Ouragan et le soldat Pansy étaient… amants ? » demanda Fluttershy, les yeux écarquillés et les joues toutes aussi rouges.
« On dirait bien. J’ai lu un peu plus, et après… eh bien elle garde Pansy avec elle car elle lui fait confiance… et est bonne au lit, apparemment », Rainbow Dash s’apprêtait à refermer le livre.
« Elles étaient amoureuses ? » Fluttershy voulait savoir.
Rainbow Dash fronça, pensive. « … je n’ai pas été aussi loin. L’histoire continue un peu sur d’autres choses, je me suis arrêté un moment, et je suis arrivé à ce chapitre. J’imagine que… je voulais le dire à quelqu’un, parce que ça me faisait un peu bizarre après l’avoir joué dans la pièce. »
« J’ai du mal à croire que Pansy était d’accord avec ça, ça sonne si… dur », dit Fluttershy.
« Ça ne sonne pas trop comme ça… on peut lire la suite, je veux voir ce qui arrive après la fondation d’Equestria ! » Rainbow tournait exagérément les pages à présent.
Le reste de l’histoire venait du livre, avec quelques notes de journal d’Ouragan. Comme espéré, alors que le Commandant Ouragan était devenue plus sage après être devenue amie avec les autres membres des tribus. Ses entrées, et les descriptions dans les passages biographiques donnaient l’impression qu’elle était heureuse. Même son étrange amitié avec le soldat Pansy était devenue un peu différente.
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Le temps s’était écoulé depuis la découverte d’Equestria, et le Commandant Ouragan voyait enfin la vie du bon côté. Toujours la chef dur à cuire des Pégases, elle souriait et s’amusait avec ses nouvelles amies. Elle s’amusait surtout avec le Chancelier Desserteur, énergique et dingue. Tout cela révélait une facette d’Ouragan qu’elle pensait oublier depuis longtemps.
Exubérante et blagueuse. Pour une chef de tribu, elle ne s’était jamais autant amusée.
Mais ses nuits intimes avec Pansy demeuraient, et leur relation devenait de plus en plus profonde. Elle appréciait de plus en plus sa compagnie. Elle n’était plus seulement sa conseillère de confiance. Elle était son amie. Un compagnon. Un compagnon qu’elle aimait embrasser, et avec qui elle aimait encore plus faire l’amour.
Faire l’amour. C’était le mot le plus doux à utiliser pour cette activité, et Ouragan n’en voyait pas d’autre pour la décrire.
C’était toujours, malgré les jours qui passaient, leur petit secret. Leur lien se renforçait encore plus que ce qu’elles auraient pu penser.
Elles continuèrent à être « amantes » bien après la découverte d’Equestria. Mais il y avait un ton plus doux dans tout ça, incomparable à leurs précédentes histoires.
Les détails faisaient toujours rougir Fluttershy et Rainbow Dash, mais elles continuèrent à lire. Même si elles passaient parfois sur certains détails trop intimes.
La fin du livre était proche. Bien des années après la découverte d’Equestria, le soldat Pansy tomba malade. Le Commandant Ouragan, toujours forte, fit tout ce qu’elle put pour trouver un remède. Les médicaments à base d’herbe et la magie des licornes l’aidaient à rester en vie. Durant ce malheur, une révélation frappa le Commandant.
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-Journal du Commandant Ouragan, entrées 231-232-
Il était trop tard. Je viens seulement de comprendre quels étaient mes sentiments.
J’ai été stupide. Maintenant, j’ai du mal à vivre avec moi-même. Ma bien-aimée Pansy.
Je n’en ai pris conscience que récemment, alors qu’elle allait mourir, que pendant tout ce temps, je l’aimais.
Je l’aimais. Tout ce temps, je l’aimais.
Tout ce temps, ce n’était pas seulement avoir quelqu’un sur qui passer mes frustrations, ou parce qu’elle était ma seule amie, le seul poney en qui j’avais confiance. J’ai été méchante. Une sans-cœur, arrogante, égoïste et butée commandante.
En tant que jument, qui aimait les juments, je sais ce qu’on disait de moi. Malgré ça, être amoureuse d’une jument quand on est jument n’était pas aussi blasphématoire que de fraterniser avec un poney d’une autre tribu. Mais c’était toujours tabou.
Je l’aimais. Je l’aimais tellement. Je voudrais le dire à tout le monde si je le pouvais !
Mon cœur se déchirait. J’ai compris que je l’aimais bien trop tard. Même si je pouvais lui dire, je sais que ça se terminerait vite, trop vite.
Je le regrette. Je regrette de n’avoir pas pu lui donner tout l’amour qu’elle mérite ! Tout ce temps, je l’ai faite se sentir comme un simple objet. Même il y a longtemps, je savais qu’elle était plus que ça.
Trouver Equestria, se faire des amies chez les poneys terrestres et licornes étaient les meilleurs choses qui nous soient arrivé. J’ai fait des merveilles pour elle et moi. J’aurais dû le comprendre. Mais maintenant, il était trop tard. Je ne pouvais même pas lui dire que je l’aimais.
Pardonne-moi, ma chère Pansy. Même si je ne le mérite pas.
XXXXXX
Ses jours étaient comptées. Elle avait vécu une longue vie. Maintenant, elle était alitée, attendant sa mort, mais elle y allait avec un sourire.
Je savais qu’elle pouvait être courageuse. J’avais foi en elle.
Pas un seul instant je ne l’ai quittée. Je ne pouvais plus fuir. Je devais être là pour elle, pour partager ses derniers instants.
Ma bien-aimée Pansy.
Je lui ai dit aujourd’hui que je l’aimais, et je me suis excusée pour mon attitude durant toutes ces années. J’ai ouvert mon cœur pour elle. C’était tout ce que je pouvais faire, et je savais que je le regretterais amèrement si je ne lui disais pas avant qu’elle meure.
Je ne voulais plus avoir de regrets. Je voulais qu’elle sache qu’elle était aimée, que je regrettais de l’avoir traitée comme je l’ai fait, qu’elle a toujours comptée pour moi. Tout. Tout ce que j’avais dans le cœur.
Alors, je me suis assisse près de son lit, comme je le fais toujours. On a parlé du bon vieux temps, on a ri, on a partagé des vieux souvenirs. En parlant, je devais retenir mes larmes. Je ne pouvais pas pleurer comme ça. Pas devant elle. Pas quand elle et le reste des pégases avaient besoin de quelqu’un de fort comme moi. J’étais leur chef, après tout. Je devais montrer ma force.
Une fois qu’on s’apprêtait à se quitters, j’ai vu une ouverture. J’étais nerveuse, malgré mon air brave.
Pas question de reculer.
« Pansy… », ai-je dit, d’une voix douce. « Il y a quelque chose que je dois te dire. »
« Qu’est-ce que c’est… ? » Un faible, mais sincère sourire apparut sur son visage alors qu’elle me fixait aussi attentivement que possible.
Mon cœur battait de plus en plus fort. Son sourire était toujours là. Ce beau et captivant sourire… J’ai repris mes esprits avant de continuer à parler. « Pansy, je veux que tu saches la vérité sur mes sentiments. Je… je… »
C’était plus dur que je ne le pensais. Dire les mots semblait impossible. Mais je le devais ! Pas question de reculer ! Elle pouvait mourir d’un jour à l’autre, et je ne pouvais la laisser partir sans qu’elle sache ! Elle devait savoir qu’elle était aimée !
« Pansy, je t’aime ! »
Je me suis rassisse, lui laissant le temps de digérer. Je tremblais de tout mon corps.
Pansy me regarda, les yeux écarquillés, et la bouche grande ouverte. Je ne savais pas ce qu’elle pensait, mais elle devait essayer de comprendre ce que je lui avais dit. J’imagine que ça n’arrive pas souvent que quelqu’un d’aussi proche vienne vous dire qu’il vous aime sur votre lit de mort.
Etais-je inquiète ? Oui. Même si ça semblait stupide, j’étais inquiète de savoir si mon amie mourante m’aimait ou pas. Si ce n’étais pas le cas, je n’aurais plus à m’en inquiéter très longtemps, n’est-ce pas ?
Non ! C’était horrible d’y penser !
Je ne sais pas combien de temps Pansy y pensa, mais elle finit par me regarder en souriant. Il disparut lentement, comme s’il était hésitant, avant qu’elle ne prenne la parole.
« Ouragan… tu m’aimes ? … Tu le penses vraiment ? »
Je ne suis pas sûre de la suite, mais tout est sorti d’un coup. Je lui ai ouvert mon cœur. Quelque chose que je n’avais jamais faite avant.
« Oui, Pansy ! Je t’aime tellement ! Tu veux tout dire pour moi ! Je suis désolée, je suis désolée si je t’ai fait sentir comme une moins que rien. Tu ne l’es pas ! Tu ne l’as jamais été ! Tu es ma meilleure amie, la personne en qui j’aie le plus confiance ! Tu… on a traversée tellement d’épreuves ensemble, et je ne pense à personne d’autre avec qui je pourrais partager ça. Je suis désolée de n’avoir pas compris plus tôt, et je suis désolée de t’avoir mal considérée ! » Je baissais ma tête de honte, les sabots sur mes tempes.
Je sentais mes larmes couler sur mes joues. Je me sentais brisée, mais aussi libérée. Un poids avait quitté mes épaules. Je pouvais enfin dire à Pansy la vérité. J’espérais seulement qu’elle l’accepte, même si elle ne ressentait pas la même chose.
« Je ne mérite pas ton pardon, je t’ai utilisée pour moi et moi seule, surtout au lit. Tu méritais mieux que ça. J’espère juste que tu sais que je t’aime. Même si c’est trop tard, je veux juste te dire la vérité avant que d’autres choses arrivent. Je t’aime, Pansy. Je t’ai toujours aimé… et je t’aimerais toujours. C’est pas grave si tu ne m’aimes pas. Quel genre de poney suis-je ? Je ne mérite pas l’amour d’un merveilleux poney comme toi. Je ne l’ai jamais mérité. Tout ce que je demande, c’est que tu me crois. »
Mes larmes coulèrent de plus belle alors que je fermais mes yeux, en attendant. Pour quoi ? Pour se faire rejeter, probablement. J’étais anxieuse de sa réponse.
Mon cœur battait à cent à l’heure, mon cœur me faisait mal, mon corps aussi. Je ne savais pas si c’était de la peur ou autre chose. Anxieuse comme je l’étais, je ne savais pas si c’était vraiment ça. Peu importe ce que c’était, cela me rongeait le cœur, mon âme et me vidait l’estomac. Ça me rendait presque malade. Je ne pouvais pas la laisser sans connaître sa réponse. Pas après tout ça, pas après être allée aussi loin. Elle méritait que je lui laisse la parole dans cette situation, avec moi prête à l’écouter.
« Ouragan… »
Sa voix douce parvint à mes oreilles, et je levais mes yeux vers elle. Malgré son air pâle, la façon dont ses yeux me fixaient et sa fatigue apparente, elle me souriait avec tant de vie.
« Ouragan… Je suis si heureuse que tu me le dises. Parce que… je t’aime aussi. Je t’ai toujours aimé… Même quand je pensais que tu ne pourrais jamais m’aimer… et des fois je te détestais pour ça… Mais, je t’aimais quand même au plus profond de mon cœur, j’ai tout fait pour le cacher. J’avais peur que tu sois en colère », elle baissa les yeux en prononçant ses mots, puis planta son regard dans le mien. « Je t’aime aussi, Ouragan… Je t’aime tellement… je suis… si heureuse de pouvoir te le dire, et savoir que tu m’aimes aussi… c’est merveilleux. »
Les larmes coulaient hors de mes yeux, et je ne m’étais jamais sentie aussi bien. Mais il y a toujours une pointe de culpabilité en moi. Elle m’aimait depuis tout ce temps, et je ne lui ai jamais laissé l’occasion de me le dire. Elle avait souffert de conserver son secret.
« Oh, Pansy… je suis tellement désolée ! Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais ! Dire que je t’ai fait croire que tu ne pouvais pas être amoureuse de moi. Pour de bonnes raisons, j’imagine, mais la façon dont je t’ai traitée est impardonnable ! » criais-je. « Je suis désolée, Pansy ! Tu mérites mieux qu’une idiote comme moi. »
« Ouragan… mon amour.. » me murmura Pansy, en prenant un de mes sabots. « Tout va bien, je te pardonne. Je ne pourrais jamais t’en vouloir. On était toutes deux… dans des épreuves difficiles… Mais tu m’as rendu heureuse, parce que tu m’as toujours laissé la chance de rester auprès de toi… Quand on faisait l’amour, même si je n’étais qu’un objet pour toi, je pouvais croire que tu m’aimais. Après la découverte d’Equestria, on continuait à faire ça… et c’était merveilleux. »
Elle aussi avait des larmes dans ses yeux, et je sentais mon cœur se soulever. J’avais le privilège de savoir, d’aimer un si merveilleux poney. Même dans les temps les plus durs, même quand elle me détestait… elle est restée auprès de moi. C’est à ça que servent les amies, n’est-ce pas ? Se pardonner l’un l’autre.
« J’ai chéri chaque moment d’intimité que l’on a partagée, ma bien-aimée », lui dis-je dans un murmure, ce qui était rare venant de moi. « Mais encore plus que tout, j’ai chéri ta compagnie. »
« Mon amour… », Pansy secoua mon sabot dans le sien. « Même après ma mort… je serai toujours avec toi. Toujours. »
J’ai alors réalisé la gravité de la situation. Pansy mourait. Notre amour, notre amitié, notre relation n’avait jamais été aussi bonne. Je la perdais… après lui avoir ouvert mon cœur. Nos derniers moments et on venait à peine d’admettre notre amour.
« Pansy… » Et j’ai tout lâchée en l’embrassant ardemment, comme pour rattraper toutes ces années perdues.
J’ai fait le vœu de chérir nos derniers jours ensemble. Je l’aimerais encore plus qu’avant, pour lui faire passer les meilleurs moments possibles. Ma bien-aimée Pansy se sentirait comme une Princesse.
Non, comme une Reine.
Ma Reine.
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« … Wow », murmura Rainbow Dash, en tournant quelques pages. « C’est… assez triste. »
Normalement, elle aurait pensé que le Commandant Ouragan s’était ramollie. Et maintenant, en lisant le livre, du début jusqu’à ce chapitre, elle ne pouvait s’empêcher d’être désolée pour elle. Après avoir vécue tant d’épreuves, elle perdait sa seule amie, celle qu’elle aimait et en qui elle avait confiance. Ça devait être déchirant, surtout lorsque ses sentiments ont éclatés alors que Pansy partait pour de bon.
Flutterhsy avaient les larmes aux yeux, mais elle les essuya pour éviter qu’elles ne coulent encore plus. « Oh, Celestia… c’était si triste. Le Commandant Ouragan a compris seulement quand le soldat Pansy mourrait… »
« Oui, je sais », Rainbow Dash regarda sa meilleure amie, et la prit dans ses sabots pour lui donner un petit câlin. « Hé, ne pleure pas… »
« Désolée… mais c’est tellement triste ! » sanglota Fluttershy. « Je… Rainbow… on peut… lire la fin ? Je veux vraiment savoir ce qui est arrivé ensuite. »
Un sourire apparut sur le visage de la pégase alors qu’elle hochait la tête, amenant son sabot autour des épaules de Fluttershy. « Bien sûr. Continuons la lecture. »
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Le soldat Pansy mourut seulement deux semaines après qu’elle et le Commandant Ouragan se soient confessé leur amour mutuel. Les docteurs et les licornes étaient surpris de voir qu’elle était restait en vie aussi longtemps. Lors de leurs confessions, ils disaient qu’elle aurait encore un ou deux jours à vivre. Mais deux semaines s’écoulèrent. Entourée de ses amies, elle mourut peu après.
Les funérailles eurent lieu trois jours après son décès, et le Commandant Ouragan prononça un éloge funèbre très émouvant, dédié à sa camarade et bien-aimée. Elle ouvrit même son cœur pour lui dire tout l’amour qu’elle lui portait, et qu’elle conserverait pour toujours une place près de son cœur pour elle.
Un extrait de son discours a été retrouvé, mais le reste demeure un mystère :
Durant toutes mes années à la tête des pégases, je n’ai jamais rencontrée un poney comme elle. Le soldat Pansy était celle en qui j’avais le plus confiance, et la personne la plus douce que je connaisse. Je sais maintenant la chance que j’ai eue de la connaître. Comme conseillère, comme subordonnée… et comme amie. Mon amour.
Je me rappellerais d’elle, parce qu’elle le mérite. Depuis le jour où elle est morte, je passerais mon temps à me rappeler d’elle. Pour me souvenir de ce qu’elle m’a donnée. Pansy était une légende et j’espère qu’elle traversera les générations.
Pansy m’a aussi appris une leçon. Sur l’amitié, et sur l’amour. Qu’on ne peut pas seulement attendre. Que quand on a quelque chose d’important à dire à quelqu’un qui compte pour nous, on doit saisir sa chance dès que possible. Parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver, et qu’on peut perdre quelqu’un de cher très vite, et passer le reste de sa vie à vivre dans les regrets.
J’ai eu la chance de lui dire que je l’aimais deux semaines seulement avant son départ… mais je sais que beaucoup d’autres n’ont pas eu cette chance.
J’ai pris le risque parce que je ne voulais pas regretter une seule chose de ma vie. Soyez honnêtes avec ceux que vous aimez.
Parce que je l’ai été trop tard.
Le reste de son éloge n’a jamais été retrouvé. Beaucoup ont spéculés sur le reste de son discours.
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-Journal du Commandant Ouragan dernière entrée trouvée-
Ça fait longtemps que je n’ai pas écrit.
Des décennies ont passées depuis la mort de ma bien-aimée Pansy. Oh oui, même depuis ce jour, je l’aime toujours. Elle fut mon premier amour, et cela n’a pas changé.
Depuis lors, j’ai épousé un étalon. Un poney terrestre, pour tout dire. J’avais une responsabilité en tant que leader de la tribu des pégases, et je l’ai acceptée. Mon mari est Wheat Fields, un fermier, et un poney doux et généreux. Même si on ne s’aime pas comme des amants passionnés, je peux dire qu’on est heureux ensemble. Nous sommes amis, et ça nous convient parfaitement.
Ce qui en est sorti est le plus beau des cadeaux. Nos enfants. Nous en avons trois.
Le premier est une fille. Je l’ai appelée comme ma bien-aimée Pansy. Et comme par hasard, elle est née le même jour que lorsque Pansy est morte. Ce jour, qui signifiait autrefois le jour du départ du plus merveilleux des poneys que j’ai connue, était maintenant rempli de joie. J’avais l’impression que Pansy me regardait depuis le ciel, et nous avait offert un magnifique cadeau.
Ce n’était pas que ça, mais Pansy signifiait maintenant changer pour le meilleur.
Sans sa bonté et compassion, et l’amitié qu’elle avait offerte aux poneys des autres tribus durant cette nuit dans la cave, rien de tout cela ne serait arrivé. Oh oui, je me souviens de ces jours, de ce jour essentiellement, comme si c’était hier. Je lui en serais toujours reconnaissante.
Pansy eut très vite deux frères. Tornado et Airheart. Nos trois enfants, poulains et pouliche, étaient nos plus grands trésors. Je ne peux pas penser d’un plus merveilleux cadeau que de devenir mère et de les voir grandir.
Wheat Fiels et moi eurent des dures journées en tant que parents, mais je ne les échangerais pour rien au monde. Ce fut les plus belles années de ma vie.
J’avais vraiment l’impression de mériter mon titre de Commandant Ouragan.
J’aime toujours Pansy. Je lui ai gardée une place près de mon cœur et je fais vivre nos souvenirs. J’ai avancée dans la vie, même si je n’étais pas sûre de vouloir le faire. Au plus profond de la dépression qui a suivi son départ, j’ai compris qu’elle n’aurait jamais voulue me voir ainsi. Elle aurait voulu que je vive ma vie. Je savais que j’aurais brisé notre promesse si j’avais voulu la rejoindre à cause de sa mort.
Maintenant, je devais vivre ma vie, je devais être la chef des pégases jusqu’à ce que je sois prête à rendre les armes. Je l’ai fait pour le salut de mes amies, de tout le monde, et bien sûr, pour elle.
Et je ne l’ai jamais regretté.
Wheat Fields est mort il y a trois ans, et cela m’a fait souffrir. Il était un grand ami, et surtout un père merveilleux. Il me manque, et j’espère qu’il trouvera le bonheur, où qu’il soit. Il m’a offert de la bonté et de la joie. Je n’oublierais jamais sa générosité et l’amour qu’il m’a donné.
Nos enfants ont grandis, se sont mariés, et ont maintenant des enfants. Nos petits-enfants sont magnifiques !
Pansy elle-même a eu deux petites filles. Diamond Edge, une licorne grâce à son mari. Son autre fille est une pégase nommée Rose Petal. Elle l’a appelée ainsi car son mari voulait avoir une fille portant ce nom.
Tornado a eu deux jumeaux pégases, Sky Rim et Cloud Chaser, et une pouliche, un poney terrestre appelé Butterfly.
Airheart a eu quatre enfants ! Tous sont des pégases, trois pouliches et un poulain. Shining Sun, Star Field, Twinkle Light et Airborne.
J’espère que l’histoire se souviendra d’eux. Ils sont tous très talentueux. Ils ne sont pas seulement mes descendants, mais des merveilleux petits poneys avec un grand potentiel. Ils ont appris les vertus de l’amitié, comme leurs parents. Comme moi et mes amies l’ont aussi appris.
L’amitié et l’amour ne sont pas si différents. Ils vivent ensemble en harmonie.
Ma vie a été une aventure ! Et maintenant, je pense sérieusement à rendre les armes.
J’espère que mes descendants se souviendront des vertus de l’amitié.
Je suis le Commandant Ouragan. C’est la dernière fois que je prends la plume. Je suis prête pour ma prochaine grande aventure, et je suis prête à y voler.
Je pourrais enfin revoir ma bien-aimée Pansy.
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Le commandant Ouragan mourut l’année suivant l’écriture de ce chapitre. Elle était aussi tombée malade, mais pas de l’infection qui avait emporté le soldat Pansy. Les licornes et médecins se sont battus pour trouver un remède pour la sauver, mais lorsque l’opportunité s’est présentée, la vieille chef des pégases avait déjà passé l’arme à gauche.
« J’ai vécu une belle vie. Mes enfants, et mes petits-enfants, m’ont tant apportés. Ça pourrait être égoïste, mais je voudrais avancer. Il est temps de démarrer ma nouvelle aventure. Je veux revoir mes amies… Il est temps pour moi de partir. Mon voyage s’arrête là, et un nouveau va commencer. »
Comme Pansy, elle fut entourée de sa famille et de ses amies, celles qui restaient, jusqu’à la fin. Elle mourut dans son sommeil deux semaines après avoir été admise à l’hôpital. Un paisible sourire sur le visage, avec une fleur à côté d’elle, et deux casques. Son casque de commandant, et le casque du soldat Pansy.
Les funérailles furent grandioses pour la chef des pégases, et elle fut enterrée à côté de sa bien-aimée Pansy, mais pas trop loin de son mari.
La légende du Commandant Ouragan a traversé les siècles. Beaucoup de leaders se sont succédés, mais aucun n’a eu la même influence que le plus grand chef qu’ait connu la tribu.
Puisse-t-elle reposer en paix, et enfin être réunie avec son véritable amour.
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Rainbow Dash referma le livre. « Et voilà… c’était la vie et les aventures du Commandant Ouragan. »
Elle devait l’avouer. Les histoires du Commandant Ouragan, son enfance, comment elle est devenue chef des Pégases, et tout ce qui s’ensuivit étaient fascinants. La façon dont cela se terminait l’était aussi.
Même si elle n’était pas une lectrice assidue, Rainbow Dash ne pouvait s’empêcher d’éprouver une sorte de satisfaction en lisant ce récit. Peut-être parce qu’elle se sentait reliée à cette figure historique, pour l’avoir jouée pendant la pièce, semble-t-il.
Son histoire d’amour était aussi très douce. Même si elle ne démarrait pas si bien, elle s’était transformée en quelque chose de beau et touchant. Rainbow Dash était remuée par tout ça. La tragédie déchirante, la fin douce-amère, tout cela en faisait une histoire qui donnait à réfléchir.
« Oh, Rainbow… c’était charmant », murmura Flutterhsy, souriant chaleureusement. « Elle était au départ si arrogante, si égoïste… et elle a tant appris. Elle est devenue quelqu’un de bien meilleure. »
« Ouais, faut le croire… » Rainbw sourit un peu, en amenant Fluttershy un peu plus près d’elle. « Je suis heureuse que Twilight n’ait pas écrit la pièce avec nous en train de faire des choses ! »
Fluttershy gloussa, et rougit un peu en se blottissant contre elle. « Oui, j’imagine que c’est mieux. Mais quand même… le personnage en lui-même est une pièce du puzzle, comme les autres. »
Hochant la tête, la pégase bleue déposa le livre à côté d’elle. « Tu as raison. Mais ça m’a ouvert l’esprit ! »
« Tu le penses ? » Fluttershy semblait curieuse.
« Ouaip ! Je ne suis pas une intello, même si je lis, mais c’était quand même cool d’en savoir plus sur l’une des chefs des Pégases, surtout comme je l’ai jouée ! »
« Euh… c’est vrai… maintenant, je devrais chercher la biographie du soldat Pansy… voir quel est son point de vue sur l’histoire. »
Rainbow Dash rit et câlina Fluttershy. « Bonne idée, si on allait le trouver pour le lire ensemble ? »
« Oh, quelle merveilleuse idée ! » gloussa Fluttershy, rayonnante alors qu’elle lui retournait l’étreinte. « On prendre à manger en revenant, je ferais à dîner pour qu’on ait quelque chose à grignoter pendant notre lecture. »
« Aww, tu me gâches la surprise, ‘Shy ! » Rainbow Dash lui ébouriffa la crinière avant de la relâcher. « Montre-moi la voie ! »
Fluttershy ria de bon cœur, étirant ses ailes avant de se préparer à décoller. « D’accord, allons-y. »
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