Introduction - Rumination of the Princess

Cette pensée... m'était venue en soirée, au moment de refermer un énième tome de roman de science fiction. Cela fait déjà cinq jours, maintenant que j'y songe... Une fois de trop d'ailleurs.

A la fin de mon livre, les personnages avaient une vision de l'avenir après avoir été aspirée par le pouvoir de l'alicorne Pluton, gardienne du temps. Passionnant. Ils découvrirent les visages de leurs futurs petits les paysages, les destins de chacun. Mon esprit garni d'imagination ne put s'empêcher de transposer la scène dans ma propre vie et celles des filles. Jusque là, j'avais un sourire amusé par nos allures vieillies, attendrie par les poulins et pouliches que les filles pourraient avoir, excitée par des avancées technologiques et magiques inimaginables présentement...! Et pourquoi pas tiens, les Cutie Mark Crusaders adultes ! Elles feront de si belles juments.

Mon inspiration s'était ensuite précipitée trop loin dans le futur, au point de m'infliger... un frisson d'angoisse. J'en avais presque eu les larmes aux yeux. Naturellement éphémères, nous finiront toutes par rejoindre la terre pour un repos, non... "le" repos délassant, après une vie pleine d'émotions et d'enrichissements pour chacune... et chacun.. Tout cela est si loin, rien ne servait d'y penser. Pourtant, ça ne m'a pas empêchée d'être remuée par cette sensation "étripante". Celle qui vous prends la gorge, les naseaux, avant de rougir vos yeux. Les lèvres tremblent, le regard se perd, s’embrume. Brrr. Cette sensation qui vous somme de pleurer, pleurer "un bon coup". Quel esprit bien sombre tu avais là Twilight ! J'eu rapidement fait de m'ébrouer et respirer à grandes prises tout en m'abstenant d'être trop bruyante pour ne pas réveiller l'enfant dragon, près de mon lit. Quelle heure était-il d'ailleurs à ce moment-là ? Environ trois heures et demie, je crois. Douce Celestia, peu surprenant que les cernes m'aient progressivement assaillies !

Je me souviens ensuite qu'en allant souffler la fragile flamme de ma bougie de veillée, j’avais entrevue dans l'obscurité, le dos du recueil de souvenirs. Celui que Discord nous avait recommandé dans notre recherche à propos de la boîte à serrures... Soudain, cela m'avait parue être une question évidente : Qu'allaient donc devenir les Éléments de l'Harmonie après notre passage sur terre !? Celestia les conserverait-ils sous clefs ? Ou dans l'Arbre de l'Harmonie ? Non, mieux, ou pire, serait-il possible que six autres poneys puissent un jour les réutiliser de la même façon que nous !? Nous ne sommes désormais plus dépendante des éléments. Notre amitié est impérieuse.

Endurante aux épreuves. Mes amies sont définitivement, l'une de mes plus nobles fiertés. Qu'aurais-je fais sans elles ? Où serais-je allée ? Avec quel espoir aurais-je pu espérer comprendre, assimiler certaines valeurs, certains sentiments, que dis-je : la définition de moi-même ! Ces éléments... Toutefois... des "novices" seraient obligé de s'en servir, c'est évident ! Une once de possessivité me traversa la conscience. Je suis encore beaucoup trop attachée à ces joyaux pour penser les imaginer entre les sabots d'autres poneys. Maladroits qui plus est. Sans doutes. Je me sentirais tout à fait capables de les mettre devant six bureaux pour leur donner de sérieuses leçons sur leur utilisation, leur noble signification ! Les cours ça m'connais.

Et c'est ainsi, que mon début de calvaire mit sabot dans mon pauvre cerveau. Quelle rime. Assise sur mon lit les pattes avant droites devant moi, comble de la féminité de part mes mirettes lessivées, tournées vers la fenêtre, j'en suis à cette conclusion déplorable : Cinq nuits de réflexion. Cinq nuits de curiosité piquante comme une griffe d'Opalescence. Cinq nuits à me demander "qui", "comment", "quand". Je n'en puis plus. Un râle bien personnel s'extirpa sauvagement de ma bouche, en même temps qu'un looong soupire gorgé de nerfs et de lassitude.

Un ras le c-... la croupe, comme la simple présence de Discord. Spike ronflait. Je finis par remarquer le mur, vierge, à droite de ma fenêtre. Ce dernier, délicieusement raide, semblait faire du charme à mon front. Il était doué, j'en étais presque tentée. Cependant au lieu de ça, mes sabots commencèrent à agir d'eux-mêmes en me faisant glisser hors de mon lit. Le Malin s'emparerait-il encore de moi ? Je reconnaissais cette démarche furtive que je ne puisse contrôler. Les couloirs de mon immense demeure défilaient face à mon museau dont la respiration s'échappait le plus doucement possible. La crainte... écarquille mes yeux.

Sa simple vue est synonyme de disgrâce et, pourtant, je m'y hâtais, toujours menée par cet enchaînement de sabots presque muets. Je m'évadais de la raison, ce soir encore. La lumière. Je l'entrevis avant d'en être baignée comme le poulain désormais baptisé. Il était juste sous mes yeux, je ne peux revenir en arrière ! Son contact m'émoustille. Je le faisais se frotter contre ma joue, en apesanteur magique jusqu'à le guider vers mon dos et ma croupe. Sa température était idéal. Humide, consistant. Il éveillait en moi désir et ivresse. Son pouvoir n'avait-il donc aucune limite !? Ô Celestia, empêche-moi de m'en approprier... Oh... Trop tard.

Saloperie d'pot d'glace.