Shining Armor m’a offert un kaki hier soir.
Cadance ne les a jamais aimés. Elle aimait les pêches, douces, sucrées et acidulées. Rien à voir avec la chair ferme, subtile et moelleuse d’un kaki.
Malgré le fait que je porte sa forme tous les soirs, Shining m’a offert un kaki. Comme s’il pouvait admettre que je n’étais pas elle, et que pourtant, ça lui allait.
Je ne suis pas un changelin très émotif, pourtant les larmes me sont montées.
***
Moi, Formica Chrysalis Cocytus Starspawn Gravian et cetera (je ne vais pas lister tous mes titres, car j’en ai abandonnés beaucoup et j’en ai gagnés plein d’autres) suis la reine de la race des changelins.
Je ne veux montrer aucune fausse modestie pour mes réalisations comme le voudraient sans doute les poneys, car mes exploits sont à juste titre grandioses et terrifiants. Non seulement il n’y a jamais eu de reine des changelins comme moi, mais il n’y en a jamais eu une digne de ce nom, pas plus qu’un timberwolf particulièrement sauvage serait “roi” de l’Everfree.
Il y a cent vingt-trois ans, avant ma première mue, il n’existait pas de ruche de changelins. Entre le Fecund Circle et l’Inner Badland, c’était pas moins de deux cent terriers, la majorité d’entre eux pouvant difficilement supporter une portée grossière. Mon peuple vivait sa brève existence dans le désespoir, se disputant les restes de nourriture et les gorgées de nectar, chanceux d’attirer un seul minotaure pour être nourri de son amour. En tant que nymphes, mes sœurs et moi subsistions par le mince et vacillant amour d’une mère rate pour ses chiots.
Quinze ans plus tard, je construisais la première véritable ruche. J’avais mis le sabot sur plein de terriers, qui pouvaient à peine arrêter de se détester et de se piller assez longtemps pour empêcher leur extinction par la consanguinité et la famine, et les ai réuni en un clan de sœurs qui auraient chacune donné leur vie pour en sauver deux autres. Nous avions atteint la société des sages une fois de plus, ne vivant plus dans la peur de nos hôtes, mais se fondant parmi eux comme des ombres dans la nuit. Les quelques minotaures et griffons qui avaient connaissance de notre existence et qui avaient le désir malveillant de nous voir morts ont été isolés et sont retournés à la terre.
Trente ans plus tard, il y avait une douzaine de ruches, et ils m’appelaient tous leur reine. Nous n’avions plus seulement à subsister. Nous avions la société. Tous nos arts fleurissaient, de la culture délicate de nos myconides à la douce musique de carapace de nos conteurs. Certains sages étaient même entrés de bon cœur dans nos terres, et ils nous ont abreuvés de leurs connaissances et de leur amour en échange d’une société qui pourrait vraiment les apprécier, comme les autres n’ont jamais pu.
Mon peuple commença à me vénérer comme une déesse, de la même façon que les poneys adorent leurs princesses.
Je n’arrivais pas à m’empêcher de penser que la comparaison était déplacée.
Les Sœurs Royales des Poneys étaient puissantes, c’est vrai. Malgré toutes leurs fautes, elles avaient fait de grandes choses pour leurs sujets.
Mais elles étaient montées au pouvoir sur des sujets qui étaient déjà unis, qui avaient déjà des routes, des guildes et des universités. Ils ont cultivé Equestria pendant deux millénaires pour en arriver où ils en sont actuellement.
J’ai fait passer mes citoyens de tribus ennemis, désordonnées et affamées en un empire continental en sept décennies. Les Sœurs Poneys étaient des êtres puissants, mais même à leur apogée, leurs réalisations faisaient pâles figures devant les miennes.
C’est étrange de penser à la façon dont les choses auraient pu tourner. Si le mariage royal avait eu lieu.
Equestria aurait été conquise. Celestia et Luna dirigeraient encore, mais en tant que vassaux, veillant au bien-être de leurs sujets, afin que ceux-ci puissent mieux servir les miens. Mes enfants n’auraient pas été des intrus et des infiltrés dans Canterlot, Manehattan et Fillydelphia, mais des nobles et des diplomates.
Les poneys auraient prospéré sous mon règne. Leur soumission naturelle et leur confiance auraient été protégées par notre ruse et notre ambition. Leurs pratiques industrielles et leurs connaissances magiques auraient été répandues dans le monde, libérées de la peur de l’inconnu des poneys, conservées en lieu sûr par notre ruse. Celestia n’aurait pas eu à jouer à ces jeux de compromis et d’apaisement avec les enfants de la noblesse engraissés et les cartels monopolistes des guildes et des cités. Ils la respecteraient, mais m’aurait crainte. Entre mes lames et mes espions, ils n’auraient pas été capables d’amasser cupidement les trésors et la puissance de leurs concitoyens. J’aurais pu taxer chaque jument, chaque étalon et chaque poulain d’un tiers de son revenu, et le poney moyen posséderait le double de la richesse qu’il aurait eu autrement.
J’étais si proche. Canterlot avait été infiltrée au plus haut niveau. Je connaissais la Princesse de Cristal et le futur Prince Consort d’Equestria mieux qu’eux-mêmes. Nous avions même parfaitement préparé la capture de Cadance.
Et puis, le Jour le plus Étrange arriva.
***
Ça commença avec les cris.
Au centre de la Ruche Tenthenon, les nymphes jouaient dans les eaux chaudes des piscines de frais. Une étincelle traversa l’air, et l’eau se mit à bouillir et siffler, devenant de l’acide en un instant. Un millier de nymphes crièrent à l’agonie quand leurs chitines commencèrent à se disloquer dans les eaux autour d’elles.
Chaque changelin dans la ruche courut aux piscines de frais, tentant de les sauver. Lorsqu’ils risquèrent leurs vies et pataugèrent dans les eaux bouillonnantes peu profondes, ils se trouvèrent à crier eux aussi. Non pas de douleur — l’eau était fraîche sous l’écume, et l’acide sifflant n’était qu’un picotement. Quand ils enlevèrent leurs membres qui s’étaient apparemment dissous devant eux hors de l’eau, ils trouvèrent ces jambes entières et indemnes.
Mais l’eau les faisait hurler. Elle les faisait pleurer d’agonie. Peu importe à quel point ils essayaient de dire aux autres que l’eau était bonne, qu’il y avait un truc, que c’était une simple illusion, tout ce qu’ils pouvaient exprimer était leur douleur et leur ardent désir d’être sauvés. Les changelins affluaient, et alors qu’ils essayaient de sauver les autres, ils furent bloqués par plus de sauveteurs qui à leur tour réclamaient l’aide.
L’eau ne tua aucun changelin, mais la ruée en fit suffoquer quatre-vingt-seize.
Hythacine était l’un de ces changelins.
J’avais connu Hythacine dans ma plus tendre nymphance. Lorsque je m’étais glissée dans un camp de griffons pour récupérer ma première couvée, elle fut la seule à avoir osé m’accompagner.
Quand je fus découverte, et forcée d’offrir mon corps et mes quelques biens matériels pour survivre, elle se faufila dans le camp et assassina une douzaine d’entre eux avant même qu’ils ne remarquassent sa présence, me sauvant ainsi que mes enfants.
Quand nous avions été pris en embuscade par le terrier Shadow-Weaver et qu’un javelot avait touché ma gorge, elle était restée à mes côtés et avait léché le sang de ma blessure pour que nos compagnons ne remarquent pas à quel point j’étais proche de mourir. C’est seulement quand elle ne fut plus capable physiquement d’avaler plus de sang qu’elle commença à le cracher sur le sol. Elle s’était même introduite dans les tranchées des Shadow-Weavers et déguisée en leur matriarche — un interdit pour lequel on l’aurait lentement écorchée si elle avait été découverte — afin de se risquer à voler un peu de nectar d’amour et de me le ramener.
Quand ma propre matriarche avait ordonné mon exécution, Hythacine m’avait cachée dans son propre terrier pendant soixante jours, au péril de sa propre vie et de celle de sa famille jusqu’à ce que nous soyons capables d’empoisonner la matriarche et de nous échapper. Hythacine n’était pas de mon terrier — mais le jour où elle m’a accueillie, j’ai appris le vrai sens du mot famille. J’aurais pu écorcher une douzaine de fois mes ancêtres pour la sauver ne serait-ce qu’une fois.
Sans mon Bataillon Sacré de Sœurs, les dix naïades, neuf drones, trois griffons et un minotaure qui chevauchaient avec moi depuis mes premiers jours dans les Outer Badlands, il n’y aurait jamais eu de nation Changelin. Je les aime tous de tout mon cœur et ne pourrais jamais choisir entre eux, mais même parmi eux, Hythacine était l’une des plus proches de moi.
Elle est morte en utilisant son corps pour abriter trois nymphes, aucune d’elles n’étant la sienne, du poids écrasant de la foule autour d’eux.
Je n’avais pas le temps de la pleurer.
***
En quelques heures, mes plans de conquête avaient été abandonnés. Non seulement la tragédie de la ruche Tentheon — et d’autres évènements similaires dans les autres ruches — avait plongé la nation dans le chaos, mais nous réalisâmes bientôt que nous n’avions pas encore vécu le pire. Le Dieu toujours divaguant, Discord, était apparu, et nous n’étions que de simples spectateurs face à son courroux.
Je n’ai jamais eu beaucoup d’estime pour ces poneys gâtés — assurément pas comparables à la fière, rusée et forte race des changelins — mais je suis toujours frappée par l’ampleur des mesures prises par le Dieu toujours divaguant contre eux.
En une semaine, à la fois le soleil et la lune prenaient place dans le ciel au même endroit, les villes des poneys étaient en guerre civile, Luna était redevenue la Terreur des Rêves, le feu noir couvrait Manehattan, et la Princesse Cadance de l’Empire de Cristal était morte.
Je savais qu’il n’y aurait pas de paix avec ce nouveau dieu. Je me suis révélée à Celestia dès la première occasion, promettant mon aide totale, immédiate et sans conditions.
Aurais-je dû le reconsidérer si j’avais su que ce serait une victoire à la Pyrrhus ?
Je n’en sais honnêtement rien.
Je sais au fond de moi que le chemin que j'ai choisi est mieux que les autres, aussi sûrement que je sais que la perte de trois pieds est préférable à en perdre quatre.
Mais si j’ai appris quelque chose dans les mois qui ont suivi la plus étrange des journées, c'est que perdre ce que vous possédez peut vous faire choisir ce que vous désirez depuis longtemps sans l'obtenir, ce qui est difficile certes, mais possible.
***
Nous, les changelins, n’avions pas de mots pour décrire la tragédie qui allait nous tomber dessus, mais les ânes (qui avaient connu leur part de tragédies à travers les âges) l’avaient.
Ils appelaient ça un holocauste.
Mes infiltrés d’élite avaient aidé les agents personnels de Celestia à récupérer un certain nombre d’artefacts qui pouvaient être utilisés contre Discord.
Avant que les poneys n’eussent fait leur découverte finale, Discord avait découvert notre influence. Il avait déjà corrompu les Éléments de l’Harmonie — de puissants outils magiques qui donnaient aux poneys leur force — et, sous l’effet de la panique, ou de la colère, ou de dépit, il les trifouilla encore plus.
Il altéra la réalité pour bloquer notre capacité à recevoir de l’amour. Il ne pouvait pas tout bloquer, comme nos adaptations étaient nombreuses, mais quand cette vague de changement déferla sur le monde, une chose terrible s’abattit sur ma race.
Un cinquième mourut instantanément sous le choc.
Un autre cinquième s’écroula avec une sévère grippe. Les scientifiques de Canterlot m’expliquèrent plus tard que la vague d’inhibition de Discord avait fait des ravages dans leurs systèmes immunitaires et transformé la plus petite des infections en une que même le plus résistant des changelins ne pouvait espérer résister. De tous mes sujets qui sont tombés malades, peut-être un sur deux douzaines avait survécu.
Deux cinquièmes eurent l’esprit touché d’une manière ou d’une autre, souffrant de délires et de folie. La plupart d’entre eux ont été chanceux, et sont guéris ou ne souffrent seulement plus qu’avec intermittence de la folie. Beaucoup d’entre eux sont irrémédiablement fous, ou se sont suicidés avant que la magie de Discord ne fût arrêtée.
Le dernier cinquième chanceux de notre race, qui m’incluait, était relativement indemne. Notre seul mal était la culpabilité de ceux qui vivent aux dépens des autres.
***
Je n’avais pas beaucoup d’estime pour Shining Armor avant ces tragiques événements. Il était fort, discipliné, et déterminé — pour un poney. Il semblait toujours aussi gâté et naïf que le reste de sa race. Nous, les changelins, avions grandi dans les terres vierges, les terriers, les minotaures et les griffons. Un poney combattant n’était rien de plus qu’un mouton déguisé en loup.
Il ne s’était pas effondré quand il avait découvert que son amour était mort. À la place, il alla dans le maelström chaotique au centre de Canterlot et commença à sauver les poneys. Quand je le vis, il avait trainé quarante-quatre poneys hors des rues en fusion dans la relative sécurité des arrondissements extérieurs. Il avait été éborgné, son oreille gauche avait été à moitié arrachée, et il avait besoin de la magie pour soutenir sa jambe cassée.
Il mit un bandeau sur son œil et remboita sa jambe en la faisant craquer, puis retourna sauver quarante-quatre autres poneys avant qu’un médecin ne puisse s’occuper de lui.
J’ai vu la volonté inflexible d’Hythacine en lui ce jour-là. Shining Armor était, et est, un poney. Mou et gâté par la civilisation. Il n’a pas grandi dans les Badlands.
Mais je pense que si ça avait été le cas, il s’en serait bien tiré.
***
C’était quelques temps avant que je ne prenne la forme de Cadance. Bien que revêtir l’apparence de ceux qui avaient disparu pour réconforter les survivants soit un devoir sacré dans la société changelin, je savais qu’ailleurs c’était tabou.
Ce fut seulement lorsque j’aperçus Shining Armor tester la résistance des poutres dans sa chambre au palais pour voir si elles pouvaient supporter le poids d’un poney adulte que j’intervins.
Nous parlâmes de l’amour, du deuil, et de la culpabilité. Des regrets.
Il regrettait toutes les choses qu’il aurait voulu dire à Cadance, mais n’avait jamais pu, et qu’il ne pourrait jamais lui dire.
Je pris sa forme.
Je pensais que d’abord il me repousserait. Je pensais qu’il m’aurait frappé, et maudit pour l’avoir insulté et insulté la mémoire de son amour.
Il posa son menton sur mon épaule et pleura.
Je l’avais vu inébranlable et sans peur, réticent à laisser ses émotions mettre en danger les poneys. Je l’avais vu vide et léthargique, refusant de vraiment considérer ses émotions et risquer de fondre en larmes.
Cette fois, il s’était totalement ouvert à moi.
Il me raconta tout. Les vingt-trois déclarations d’amour qu’il désirait dire à Cadance. Les noms qu’il avait pensés pour leurs futurs poulains. Ses rêves avec elle. Ses désirs les plus tordus. Les choses qu’il souhaitait lui préparer. Les lieux qu’il voulait qu’ils visitent ensemble.
Je n’avais jamais ressenti un amour aussi pur que ce soir-là.
Je le serrai dans mes bras jusqu’à ce que ses sanglots diminuent. Il voulait me faire l’amour, mais je ne l’ai pas laissé faire. Pas dans ce déguisement, pas pendant qu’il était dans cet état.
À la place, je l’ai emmené dans une maison changelin en nidification pas loin. Il y avait là des nymphes qui avaient survécu à la grippe et à la folie, mais qui étaient encore faibles par le manque d’amour. Je leur versai son amour. Il était bien plus puissant que ce que j’aurais pu prévoir. Je dis à mes enfants que c’est l’amour des poneys qui les avait sauvés, et les ai invités à rembourser les poneys en gentillesse.
Et ainsi, j’ai montré à Shining Armor que même maintenant, l’amour de Cadance pouvait sauver des vies et soigner des blessures profondes. Et que son amour pour sa mémoire garderait ses bonnes actions en vie.
***
Une semaine après cela, nous couchions ensemble. Sa dextérité et son endurance étaient impressionnantes, et il ne pleurait qu’un peu seulement avant de me demander de repasser sous ma vraie forme après cela.
Depuis quelque temps, nous continuons comme ça. J’ai appris du mieux que j’ai pu à être Cadance, non seulement des manières dont je me rappelais, mais de ce que j’ai pu glaner sur elle dans ses écrits, ses amis et sa famille. Ses petites ‘bêtes noires’ comme les appellent les poneys. Les choses qui la faisaient roucouler et soupirer. Les choses qui la faisaient grogner et dressaient sa queue.
Lorsque Shining Armor en avait besoin, j’étais de nouveau Cadance. Il n’aura jamais à la perdre. Et quand le poids de la culpabilité était trop lourd et s’écrasait sur lui, j’étais là pour le soutenir.
Lorsqu’il me demanda pour la première fois de garder mes yeux verts pendant que nous faisions l’amour, je pensais que c’était la culpabilité, qu’il se forçait à me garder moi et Cadance séparés dans son esprit.
Puis, il a commencé à me câliner de la même façon qu’il le faisait avec Cadance même quand j’étais sous ma propre apparence.
Les petites attentions commençaient à être les mêmes, et mes deux personnalités ont commencé à se mélanger. En faisant cela, ses actions envers moi me brouillèrent encore plus. De plus.
En plus.
Hier soir, j’ai pleuré avec lui lorsque j’ai mangé le kaki.
***
Aujourd’hui, nous allons visiter sa tombe. Elle est mise de côté dans le jardin du palais, entourée de cerisiers et recouverte de fleurs roses en bourgeonnement. Shining y déposera des cadeaux et des souvenirs, et lui parlera. Si ça devient trop dur pour lui, je prendrai sa forme et le réconforterai.
Aujourd’hui, je ne pense pas que j’aurai à le faire.
Je pense que j’ai appris beaucoup sur la gentillesse des poneys ces deux dernières années. Aussi fragile que soit Celestia maintenant, je sais que de nombreuses choses que je voyais comme de l’abjecte faiblesse en elle n’étaient rien de tel.
Et à partir de ce que j’ai vu de sa protégée et des autres porteuses des Éléments ces deux dernières années, je remarque que beaucoup de choses que je considérais comme de la force n’en étaient pas.
Comme j’ai tenté de protéger mes sujets et ceux de Celestia, et ironiquement, en harmonie sur la fin, j’ai l’impression d’avoir appris quelque chose sur les méthodes de Celestia. Je l’ai critiquée pour sa lenteur, pour se contenter de laisser les choses évoluer naturellement, pour ne pas avoir poussé constamment et violemment elle et sa race vers l’amélioration.
Mais quand j’y réfléchis, peut-être qu’il y a un niveau ou le courage et l’ambition ne peuvent vous maintenir pour toujours. Dans les temps anciens dans les Badlands c’était simple : nous poussions en avant parce que derrière nous était la mort et la misère. Un chef risquait tout parce qu’il y avait si peu à perdre et tant à gagner.
C’est différent ici, je pense.
Ici, les réconforts ne font pas de vous un faible.
Parfois, ils sont tout ce qui vous maintient en vie.
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