Chapitre 11 : dessins de famille
Tu n'utilises pas d'outils électrique, si ?
Jour 10 - Heure : Approximativement 13h00 - Lieu : Manoir des Rouilles, branche SC de la Big 52.
Hum, bonsoir, tout le monde. Je suis Lonesome Pony, et ceci est une édition spéciale, des news toutes fraîches du Manoir des Poussières.
Pendant un moment, la voix féminine du DJ du soir pût être entendue en arrière-plan "Rends-moi mon siège, sale chien !" Suivi par un son métallique.
Le DJ Good Stuff sera de retour tout de suite après les infos. Je veux dire, quel genre de nom c'est Good Stuff, après tout ? Qu'est-ce que t'es, une tablette de menta- Aïe, aïe, AÏE, arrête-ça ! Ok, t'es gentille et douce, mais là, tu l'as demandé ! Prépare-toi à recevoir amour et tolérance, Minty !
Un son étouffé ressemblant à une lutte interrompit le programme. Après une minute, Lonesome Pony reprit la parole dans le microphone, essayant de cacher son halètement.
Good Stuff vous souhaite tous une bonne soirée et sera de retour dans une minute, mais pour le moment, elle a les sabots liés… avec un câble d'alimentation. Donc, où en étions-nous ? Oh, oui, les infos spéciales ! C'est tout frais, de moins d'une heure, de mes amis de la radio au Manoir des Rouilles ! Merci Easy Filly Butterfly 23 !
Lonesome Pony se racla la gorge et se mit à parler.
Certains héros trébuchent, certains héros sont tués, et certains héros disparaissent dans une étable pour ne jamais revenir. Eh bien, notre héros se prend des fessées. Ouais, vous m'avez bien entendu. Tard dans la matinée, le Fantôme a été vu en dehors du Manoir des Rouilles, en direction de la ville, lorsqu'elle a essayé d'approcher un groupe de caravanes, un garde l'a grondée et lui a donné la fessée devant tous les poneys. Donc, est-ce qu'on est tous une bande d'idiots ou quoi ? Pour le peu que j'en sais, ce poney a détruit une ferme fortifiée dans le territoire des Redtrotters, et a foncé dans un tunnel sous haute protection, pour griller les robots à l'intérieur. Oui, j'ai eu un peu plus d'infos à propos de Tunnel Town. La chef de la garde locale, Trigger Happy était présente, et elle dit que la pouliche a détruit six sentinelles avec un simple caillou comme arme, et vous voulez vous battre avec ce poulain ? Qu'est-ce qu'il y a ? Vous êtes fatigué de la vie ? Quoi qu'il en soit, il semblerait que le garde ait gagné le combat, si on peut appeler ça un combat. Petite Miss Jaune a tenté une approche amicale, elle a eu une fessée pour seule réponse, et est reparti en pleurant.
Il y eut un soupir, suivi d'une longue pause.
Ouais, ça c'est ce que j'appelle de la gratitude… L.P rend l'antenne. Je vous offre de la musique décente pendant que Good Stuff essaye de se libérer. Je dois partir si je tiens à la vie. Reste classe, Big 52.
De la musique emplit le silence.
Saw you stretched out in room Ten O Nine
With a smile on your face and a tear right in your eye.
Couldn't see to get a line on you,
My sweet, honey love.
Puppy se cachait derrière un chariot abandonné, toujours en pleurs. Qu'est-ce qu'elle avait fait cette fois ? Elle avait essayé très fort d'être sage et d'être un gentil poney, mais tout ce qu'elle avait fait semblait s'être retourné contre elle. D'un simple coup d'œil dans un tunnel, à se battre contre des robots fêtards fous, jusqu'aux toits qui lui tombaient sur la tête - elle était un aimant à malchance. Pourquoi fallait-il que Mam bouge tout le temps ? Pourquoi est-ce qu'elle ne pouvait pas l'attendre ? Elle se sentait vide et fatiguée.
Zebra jewelry jangling down the street,
Make you shut your eyes at every filly you meet.
Couldn't seem to get high on you,
My sweet, honey love.
Mais Puppy n'allait pas simplement arrêter de chercher et rester assise là. Même si les poneys étaient méchants et que la route semblait sans fin, sa Maman était quelque part derrière la prochaine colline, ou la suivante. Une colline après l'autre, ce n'était qu'une question de temps.
May Celestia shine a light on you,
Make every song your favorite tune.
May Celestia shine a light on you,
warm like the evening star.
Puppy se leva. Se morfondre derrière un chariot n'allait pas l'aider à trouver Mam. C'était une pouliche en mission, donc rien d'autre n'avait d'importance. Go Puppy !
Jour 10 - Heure : Approximativement 13h45 - Lieu : Manoir des Rouilles, branche SC de la Big 52.
Les deux étalons qui gardaient les portes échangèrent rapidement un regard, apparemment incertains de qui devrait s'occuper de la pouliche qui approchait. Finalement, ce fut le plus vieux qui prit la parole. "Désolé, petite, si tu veux entrer, tu dois payer. Deux cent caps, et tu laisses toutes tes armes ici."
Puppy grimaça. Deux-cent était un chiffre super méga giga grand. Elle était assez bonne pour compter jusqu'à quatre, et avec un peu d'aide (et de temps), jusqu'à dix, mais deux-cent ? C'était quoi cent d'ailleurs ? "Ah, je vais juste chercher Mam, s'vous plaît ?"
"Montre-moi tes capsules et on aura un marché, gamine." Le garde bailla et essaya de maintenir un ton neutre, mais il était inquiet de ce qui se passerait si la pouliche n'avait pas assez, mais insistait pour rentrer. Peut-être qu'il valait mieux prévenir le chef…
"Sac !" Un grand sac se mit à flotter devant Puppysmiles, et elle le passa au garde. "Ah, vous pouvez m'aider à les compter ? Il y a assez de capsules brillantes ?"
L'étalon hocha la tête et vida le sac sur la table. Il était plein aux deux tiers de capsules, et un tiers de bits de l'ancien temps, certains étaient même en or. "Très bien, il y a tout ce qu'il faut." Le poney fit un clin d'œil à l'autre garde, qui pencha la tête et poussa un hennissement désapprobateur.
"Quoi, t'es sérieux ? C'est qu'une pouliche."
Le premier garde soupira et compta exactement deux-cent capsules, remit le reste dans la sacoche et la rendit à Puppy, qui lui sourit et rangea ses possessions.
"Merci vraiment beaucoup, m'sieurs les gentils gardes poneys !"
A l'intérieur du mur, le Manoir des Rouilles était étroit et bondé. Les chariots célestes utilisés pour les remparts servaient aussi d'habitations et de commerces, ce qui ne laissait que peu de place pour circuler autour de la fortification au centre du campement. Maintenant que Puppy avait jeté un coup d'œil à tout l'endroit, il ressemblait à un village que de minuscules créatures auraient fabriqué autour du tronc d'un arbre mort, à l'exception qu'ici, le tronc mesurait plus de cent mètres de haut. Elle trotta un peu partout, jeta un œil dans les boutiques et essaya de trouver une entrée dans la tour fortifiée. La flèche pointait directement vers le centre de ce gros machin. Il était évident qu'elle devait se rendre à l'intérieur, d'une façon ou d'une autre.
Il y avait beaucoup de poneys. Certains des locaux regardaient Puppy avec curiosité et intérêt, mais la plupart se contentaient de se mêler de leurs affaires, la traitant comme une simple bizarrerie, particulièrement après le 'duel' avec le mercenaire de la matinée. Puppy n'en n'avait rien à faire. Au moins, elle avait trouvé un endroit plein de gentils poneys qui se comportaient comme des poneys normaux, et elle savait que là où il y avait des grands poneys qui travaillaient, il y avait aussi - "Ouaish ! Des poneys qui jouent !"
Un trio, une pouliche et deux poulains, courait partout en riant et en criant. Ils avaient vraiment l'air de s'amuser ! Mais Puppy devait trouver sa maman. Mais si elle s'en allait et que les jolis poneys s'en allaient aussi, elle ne pourrait plus jouer, et elle voulait vraiment jouer ! Mais Mam… Peut-être que rien qu'une minute, juste pour se faire des amis, et leur demander s'ils avaient vu sa maman ? Oui, bien sûr ! Elle n'y allait pas pour jouer- euh, parler, non, jouer, parler- avec les gentils poneys parce qu'elle voulait s'amuser, mais parce qu'elle voulait savoir où se trouvait Mam ! Ah, quelle pouliche intelligente cette Puppy, elle pouvait se surprendre elle-même.
"Salut, j'suis Puppysmiles ! Vous avez vu ma Maman ?"
Le trio de poulains s'arrêta de courir et de crier, et se retourna vers la nouvelle venue comme un seul poney. La pouliche était une licorne grise avec une crinière rose, tandis que des deux poulains, l'un était une licorne avec une palette assez similaire à celle de la pouliche, alors que l'autre était un terrestre avec une crinière marron et une robe verte. Ils la dévisagèrent pendant un long moment, à la fois étonnés et inquiets. Puis la pouliche demanda, "Où est-ce que tu as eu cette combinaison spatiale super bizarre ?"
Puppy grimaça. "Elle est pas bizarre, c'est la tenue du Capitaine de l'Espace Andromeda !" Puppy marqua son argument avec une pose théâtrale pour ajouter à la tension, puis ajouta, "c'est cool !"
Le poulain licorne hocha la tête. "Ouais, j'ai une BD d'Andromeda. C'est une fille, mais elle est super cool parce qu'elle a un pistolet laser et qu'elle combat des zèbres extra-terrestres."
Les deux autres poulains hochèrent la tête de concert lorsque l'expert eut donné son approbation, et la pouliche licorne sourit amicalement. "Je suis Big Deal," elle se montra d'un sabot, puis elle pointa la deuxième licorne, "c'est mon frère jumeau, Ricochet, et lui, c'est Painkiller."
"Et j'suis Puppysmiles ! J'viens de Canterlot et je cherche ma maman. Qu'est-ce que vous faites ? Vous jouez ? Je peux vous rejoindre ?" Super, maintenant qu'elle avait demandé deux fois, elle pouvait faire une pause, pas vrai ?
Ricochet pencha la tête. "Ta maman ? C'est quoi son nom ?"
"Elle s'appelle Rainy Days et c'est le poney le plus cool de tous les temps ! Elle peut faire des muffins et des cupcakes et des puddings au chocolat et des tartes aux pommes, mais elle me fait toujours manger des flocons d'avoine. Elle est partie il y a quelques jours pour le travail, et puis notre maison à Canterlot s'est effondrée, et maintenant je la cherche parce que monsieur Voix sait où elle est alors c'est mieux que de l'attendre dans une maison en ruine, je pense."
Les trois petits poneys acquiescèrent, comme si le discours de Puppy avait un minimum de sens.
"Ouais, la dernière fois que j'ai cassé une bouteille, maman était vraiment en colère. J'veux même pas imaginer à quel point la tienne sera furax quand elle découvrira que tu as détruit toute la maison."
Puppy fronça les sourcils. "C'est pas ma faute ! Je me suis endormie et quand je me suis réveillée, la maison était partie !"
"Va dire ça à ta maman- j'ai essayé de lui dire qu'une bande d'esclavagistes avait cassé la bouteille, mais elle savait ! Les mamans ont une sorte de super sens qui leur dit qui a fait quoi," ajouta Painkiller, murmurant comme pour éviter de divulguer trop d'informations sur ce genre de secret.
"J'ai pas cassé ma maison ! Croix de bois !" Puppy campa sur sa position, principalement parce que c'était la seule défense qu'elle avait. Personne n'était autour de la maison quand c'était arrivé, et elle était quasiment certaine que ce n'était pas de sa faute.
"Vaudrait mieux pas," coupa Big Deal, "mais on ne connaît aucune Rainy Days qui vive dans le Manoir des Rouilles. On joue aux cowponies et aux zèbres, tu veux jouer ? Tu pourras faire l'alien."
Painkiller protesta. "J'veux plus être le zèbre ! Pourquoi vous pouvez pas être les zèbres pour une fois ?"
Ricochet tapa la corne de sa sœur avec un sabot. "Parce que les zèbres n'ont pas de corne, duh !"
Puppy intervint dans la discussion. "Une fois, j'ai vu des zèbres qui se faisaient pousser des ailes avec une drôle de machine, mais c'étaient des ailes de chauve-souris. D'ailleurs, j'veux être le Capitaine de l'Espace Andromeda !"
Mais tu n'as pas le pistolet d'Andromeda. Tu pourrais être Maripony, sa jument en second sur la lune !" dit Ricochet. Sa sœur l'interrompit.
"Maripony n'a jamais été sur la lune pour de vrai ! Aucun poney ne peut aller là-haut !"
"Si elle y est allée !"
"Même pas vrai !"
"Que si !"
"Que non !"
Les deux jumeaux se firent face, museau contre museau, se disputant un alunissage vieux de deux cent ans. Painkiller approcha Puppy, et soupira. "Ils y seront encore à l'heure du dîner. Donc, euh, t'as une tenue assez cool. Est-ce qu'elle a une boussole et des sorts de soin ?"
Puppy observa le spectacle du frère et de la sœur pendant un moment, puis son attention se porta sur le terrestre. Il était un peu plus âgé qu'elle, et il avait déjà la cutie mark d'une seringue. "Est-ce que tu vas, euh, me piquer ?"
Le poulain la dévisagea, un peu confus, avant de comprendre qu'elle parlait de sa cutie mark. "Quoi ? Oh, ça ! T'en fais pas, papa me laisse pas toucher à ses outils. Donc, euh, t'es assez cool pour une pouliche…"
Les compliments faisaient toujours leur effet sur l'égo de Puppy. Elle afficha un grand sourire, qui s'agrandit immédiatement d'une dizaine de centimètres. "Bah ouais, j'suis cool, je sais. Ouais, cette combinaison a tout ! Une boussole, plein de petits points ici et là, et des trucs écris, tu vois ?" Elle tapota son casque pour essayer de montrer ce dont elle parlait. "Et regarde ça ! Hu-hum. Pierre !" La Pierre de la Destinée flotta devant Puppy.
"Wahou, comment tu fais ça sans la magie de licorne ?"
Elle haussa les épaules. "J'sais pas, la combi fait tous ces trucs cools pour moi. C'est magique, j'vais pas essayer d'expliquer ça."
Il frotta son menton, l'air songeur. "Dommage que tu n'aies pas le pistolet laser d'Andromeda, mais j'ai un vieux pistolet avec lequel j'ai jamais joué parce qu'il est trop lourd et que je peux pas le porter avec mes dents. Peut-être qu'avec ton truc de lévitation il pourrait aller bien avec ton costume."
Les yeux de Puppy s'écarquillèrent comme deux soupières. "Vraiment ?"
"Ouais, peut-être que tu pourrais me l'échanger, on pourrait passer un marché. J'en veux pas de toute façon. Ca ressemble à un truc de fille et il sert à rien."
Jour 10 - Heure : Approximativement 15h00 - Lieu : Manoir des Rouilles, branche SC de la Big 52.
Pendant que Painkiller fouillait dans sa pile de quarante-deux boîtes de muffins, sans croire à sa chance, Puppy essayait de viser quelque chose avec son tout nouveau pistolet laser. C'était un pistolet avec un look assez futuriste, une antenne sur le barillet, et des cercles métalliques ici et là. La poignée n'avait pas de gâchette, et tout l'objet était d'un gris argenté avec des inserts en plastique rouge.
"C'est lourd," se plaignit-elle, en essayant de le tenir dans ses sabots, sans succès.
"Hé, pas de remboursement !" Il faisait tomber les boîtes de muffins les unes après les autres lorsqu'elles lui échappaient. "Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à porter tous ces muffins ?"
Pendant ce temps, Puppy visa le ciel, elle s'assit sur son derrière et utilisa ses deux sabots pour maintenir l'arme. Elle ne dit qu'un seul mot. "Pan !"
"Nouvel équipement détecté : Sol. Inc. Prototype 152. Nom de code : Sentenza. Synchronisation. Ouverture d'un pont avec la station de communication n°2. Statut : Ponymedes net en ligne et opérationnel à 12%. Envoi des coordonnées."
"Oh… Cette tenue stoupide recommence à dire n'importe quoi !"
Depuis l'épais rideau de nuage apparut une fine ligne de lumière rouge, puis une deuxième, et une troisième. C'étaient des faisceaux laser qui perçaient le ciel couvert et illuminaient avec de petits points semblant inconsistants, un toit par ici ou encore un chariot par là. Un chien qui dormait sous un banc se mit à la poursuite de l'un des points à travers la rue avant de se cogner le museau contre une porte.
"Attention, Ponymedes 4, 6 et 7 ne répondent pas. Ponymedes 8 à 12 ne peuvent verrouiller la cible. Attention. Séquence de préchauffe retardée de - impossible d'estimer le temps de délai."
Painkiller ne prêtait pas attention à Puppy, il trottait déjà en laissant une traînée de muffins derrière lui. "Ouais, quoi qu'il en soit, c'était un plaisir de faire affaire avec toi."
Parfois, les efforts combinés d'une communauté peuvent sauver une ville, parfois, un héros doit se montrer et se battre pour eux, et parfois, il ne s'agit que d'un énorme coup de chance.
"Attention, perte du signal. Annulation de la commande. Annulation de la commande. Fermeture du pont de communication. Ponymedes hors ligne pour rééquilibration, relocalisation orbitale, et maintenance. Temps estimé de l'opération : vingt-quatre heures."
Enfin, la tenue avait fini de parler. Puppy hennît "Hé, t'as fini avec tout ton blabla ? On doit trouver Mam !"
Jour 10 - Heure : approximativement 15h30 - Lieu : Manoir des Rouilles, branche SC de la Big 52.
"Ah ouais ? Ben t'es qu'un poisson qui pue !"
"Ah ouais ? Et toi t'es tellement ringard que même la gale te fuit !"
Big deal et Ricochet se tenaient toujours museau à museau, se disputant à propos de quelque chose qu'ils avaient probablement oublié.
"Oh, ça doit expliquer pourquoi t'as autant la gale ! T'es pire qu'un cirque de puces ambulant ! Salut Puppy."
"Et toi t'es qu'une fille pleine de bisous, et tu fais rien que des trucs de fille et tous tes jouets c'est des trucs de fille, et – Salut Puppy – et tu es une... une... une fille !"
"Salut Rico, salut Big D." Puppy fit un signe de la patte en passant devant les deux jumeaux, ayant finalement trouvé une entrée dans la tour. Le signe en haut du bâtiment indiquait à tout le monde qu'il s'agissait d'un bordel très chic. Comme si Puppy s'en préoccupait.
L'endroit était rempli de draps rouges, et légèrement illuminé, dans une tentative de cacher les meubles vieux et usés. En face de l'entrée, une jument se tenait assise derrière un comptoir. Elle avait pour habitude de saluer les clients, mais pour l'instant, elle regardait avec surprise le petit poney en face d'elle. Du point de vue de Puppy, c'était une jolie pièce, avec plein de trucs luxueux comme des posters et des statues de poneys en marbre.
"Ah, bonjour petite. Je ne pense pas que ce soit un endroit pour toi ici."
Puppy sourit et secoua un sabot. "Salut, j'suis Puppysmiles ! Monsieur Voix dit que ma maman est ici !"
La jument prit un air inquiet. "Je... ne peux pas dire que ce soit impossible, en fait. J'ai un couple de nouvelles filles qui travaille ici. Tu connais le nom de ta maman ? Non petite, tu ne peux pas toucher la statue, c'est fragile ! Ah, non, ne la regarde pas non plus !"
Puppy était déjà en train d'explorer, elle avait trouvé une statue intéressante d'un étalon dans une pose, très très virile. Elle fronça les sourcils. "Je crois que ce poney a trop de jambes. Ah, elle s'appelle Rainy Days ! Et c'est la –"
"Je suis désolée, petite, il n'y a aucune Rainy Days qui travaille ici. Mais si tu veux vraiment être sûre- ne touche pas à ça !- Je peux appeler la nouvelle terrestre qui travaille ici, juste au cas où. EH HOLLY, RAMENE-TOI !" Un bordel très classe, en effet.
Puppy n'écoutait plus la jument à présent, ses yeux étaient fixés sur des lignes de crayons effacées par le temps, à moitié cachées par la statue.
Et maintenant, elle regardait le même mur, mais deux-cent ans plus tôt.
"Attends ici, Puppy, Mam sera bientôt de retour. J'en ai juste pour quelques minutes !"
"D'accord Mam, je t'aime, bye bye !" Mam donna un petit coup de museau derrière l'oreille de Puppy, la faisant rigoler, avant de partir.
La grande pièce était grise et déprimante, avec seulement quelques sièges et une table basse fixée au sol, sur laquelle reposaient des magazines ultra ennuyeux avec des armes et des stoupides soldats dessus. Puppy s'assit devant le mur, en regardant l'espace vide et terne devant elle. Ça avait besoin de changer. Ça avait besoin d'un coup de crayon !
Ça avait pris un bon bout de temps, au moins dix minutes, mais le chef d'œuvre de Puppy était maintenant presque achevé. Il y avait les deux poneys les plus jolis qu'elle avait pu créer. L'un était petit et rose, avec une crinière jaune claire. Puppy était particulièrement satisfaite de la façon dont elle avait capturé sa propre rositude. L'autre était plus grand, avec une fourrure violette et une crinière orange. Mam. Elle était belle. Si seulement Puppy pouvait la dessiner aussi belle qu'elle était. Oh, eh bien, le dessin faisait déjà un bon travail. Elle avait ajouté des arbres à la scène, des verts et des jaunes, et un qui était rose avec un tronc jaune, parce que le rose était toujours la couleur qui allait le mieux pour un arbre. Elle regardait son travail pour voir si quelque chose manquait : soleil, check… papillons, check… muffins, check…
Il ne manquait plus à l’image qu’une seule chose. " Et quand nous aurons fini, nous irons chez Papa et il sera de retour, et on sera une famille heureuse pour toujours ! " Elle savait ce qu’il manquait, mais elle ne pouvait pas terminer l’image. "Quelles sont les couleurs de Papa ? "
" Puppy, qu’est-ce que tu fais ? Tu ne peux pas dessiner sur les murs ! Qu’est-ce que je t’ai dit il y-"
" Mam, j’me rappelle pas des couleurs de Papa. "
Mam fut coupée court. Puppy regardait toujours le dessin, pour essayer de ne pas perdre son inspiration, mais comment pouvait-elle dessiner un poney si elle ne savait pas quelles couleurs utiliser ? Soudainement, Mam l’enlaça si fort qu’elle fut surprise. " Ne t’en fait pas Puppy, je te promets que tout ça prendra fin un jour, et nous, nous serons heureuses ensemble, comme nous l’étions avant cette guerre. Je… Je… "
" Hé, petite, réveilles-toi, je te parle ! Est-ce que c’est ta Maman ? "
Puppy tourna la tête vers la propriétaire du bordel, maintenant accompagnée d’une jeune jument qu’elle ne connaissait pas. La jeune prostituée regarda Puppy avec confusion et pencha la tête. " Non, c’est pas la mienne, je me rappellerai avoir un poulain. En plus, il n’y a jamais eu de rose dans ma famille. "
" J-J’suis déjà venue ici, c’était… " Puppy essaya de se rappeler, mais ce n’était pas facile. C’était comme si ses souvenirs essayaient d’aller plus loin qu’elle ne pensait. " Il y a un mois, je pense, mais c’était différent. "
La matrone tiqua, et tapota le dos de Puppy. " Je ne pense pas, petite. Je suis la propriétaire du Velvet Pearl depuis quinze ans, et je n’ai même pas changé une seule poignée porte. "
Elle se retourna vers le petit dessin, et remarqua enfin quelque chose de différent, quelque chose de nouveau. Un grand sourire apparut sur son visage. " Je- Je me souviens de lui ! Il était blanc et jaune ! Papa était blanc et jaune ! " Puppy pointa son sabot vers le dessin et se tourna vers les deux juments. " C’est mon Papa, voyez ? C’est mon Papa. J’me rappelais pas de ses couleurs, mais maintenant il est là, avec moi et Mam ! Il y a quelque chose d’écrit là, s’vous plaît, lisez-le, s’vous plaît, s’vous plaît, s’vous plaît ! "
La vieille jument baissa la tête, et regarda le dessin pour la première fois de sa vie. Ce n’était pas qu’elle ne l’avait jamais vu, c’était juste qu’elle ne s’était jamais préoccupé de cette tâche sur le mur, préférant la couvrir plutôt que peindre par-dessus. C’était un dessin de trois poneys ; deux étaient clairement le travail d’un poulain, juste des lignes de couleur sur un mur, avec quelques arbres et un trait pour représenter le sol, mais le troisième était plus travaillé, fait des sabots de quelqu’un qui savait dessiner. Il montrait un jeune étalon blanc avec une crinière dorée, très similaire à la crinière de la pouliche qui regardait le mur.
Sous le dessin, quelqu’un avait marqué quelques mots que la vieille jument lisait d’une voix basse, presque un murmure. "De nouveau réunis, ici et pour toujours. Je t’aime, Mam."
Puppy posa un sabot sur la fresque. " Mam était ici, et maintenant, on est tous là ! Ça c’est moi, et ça c’est Mam, et lui c’est Papa ! Attends, je sais ! " Elle prit un feutre et ajouta un détail à son œuvre : trois sourires sur le visage des poneys. " Maintenant on est tous heureux ! Yay ! On peut tous faire un pique-nique et chasser les papillons et attendre les libellules et Mam et Pap me feront la bise pour m’endormir. Tout va de nouveau bien ! " Puppy s’interrompit, le regard fixé sur l’image comme si elle était en train de vivre l’histoire qu’elle venait de raconter.
La jeune jument regardait la scène en silence, son visage trahissant une indignation grandissante. Elle, cette petite pouliche, comment pouvait elle endurer tout ça ? Ce dessin enfantin sur le mur était tout ce qu’il restait de sa famille ; et pourtant elle souriait comme si tout était vrai. Elle souriait ! Mais, mais ils étaient mort. Elle avait tout perdu. Elle était toute seule ! Un petit fantôme errant pour toujours d’un endroit à un autre, demandant quelque chose qu’elle ne pourrait plus jamais avoir, sans jamais trouver repos ni espoir, un trou emplit de souvenirs presque effacés, pour toujours. La prostituée se sentait envahie par tout ce désespoir et ce vide éternel. Elle avait besoin d’air frais, de sortir de cet endroit, loin de cette vision hantée ! Elle s’enfuit au galop, laissant le bordel derrière elle alors que les larmes coulaient le long de ses joues.
La jument plus âgée était plus solide. Elle avait déjà vu la plupart des horreurs que le Wasteland pouvait lui offrir, et avait enduré de nombreuses pertes dans sa vie. " Oui, petit fantôme, vous êtes tous ensemble. " Ce n’était pas juste. Un poulain perdu trouvant un recoin de bonheur derrière la statue d’un étalon excité était une manière cruelle pour le Wasteland d’offrir un peu de répit. Néanmoins, c’étaient ces genres de moments, ces petits moments qui permettaient de guérir certaines plaies, et qui donnaient la volonté de continuer. Laisser ces moments s’échapper était pire que refuser de s’accepter soi-même.
" Tu peux rester ici et regarder ton dessin autant de temps que tu le voudras, mais je ne pense pas que ta Maman soit ici. Elle a dû, euh, partir il y a très longtemps. Je suis désolée, petite. " La jument leva la voix. " Et si quelqu’un pouvait descendre par ici et bouger cette statue, il y a des poulains ici ! On n’est pas des pervers ! " La sensation était bizarre, mais rafraichissante. Cette petite pouliche, cette pauvre petite âme insouciante, lui donnait comme l’envie de devenir un meilleur poney. Un sourire mélancolique apparut sur le museau ridé de la vieille jument.
Jour 10 – Heure : approximativement 16h45 – Lieu : Manoir des Rouilles, Branche SC de la Big 52.
"Prépare ton museau ! Je vais te faire un œil au beurre noir !"
"Ah ouais ! Et t’es combien dans ton armée ?"
"J’ai pas besoin d’une armée, j’ai déjà un crétin de frère ! Salut Puppy."
"J’suis pas un crétin ! Salut Puppy. T’es une crétine ! Plus crétine que ton croupion !"
"Salut Rico, salut Big D." Puppy trotta devant les jumeaux, qui se tenaient toujours museaux contre museau. Elle n’avait pas le temps d’aider au combat. Elle cherchait l’endroit que pointait la flèche. "Ah, Monsieur Voix, qu’est-ce qu’on doit faire maintenant ?"
"La priorité en cours est d’enquêter au Manoir des Rouilles. Plusieurs endroits publics ont été sélectionnés afin d’interroger le plus de poneys possible. Le premier endroit sur la liste est le Red Water Saloon."
Puppy trotta à l’intérieur du saloon. Il consistait en un grand hangar avec une mezzanine vers le fond, bruyant et pleins de poneys endurcis qui juraient et buvaient de l’alcool fort, comme du Wild Pegasus et du Coyote Tequila, parfois mélangés ensemble et renforcés avec des ingrédients spéciaux. Pour Puppy, cet endroit était simplement une autre pièce pleine de jolis poneys qui pourraient savoir où sa Maman se trouvait, elle suivit sa routine.
" Salut, j’suis Puppysmiles ! Vous avez vu Maman ? "
Pendant un court instant, tous les yeux se tournèrent vers l’entrée. Le barpony se cacha derrière son comptoir et le pianiste arrêta de jouer, le seul son dans la salle était celui des portes qui continuaient de basculer derrière Puppy.
L’un des poneys, parmi les plus bourrus, qui était assis à l’une des tables près de l’entrée posa un sabot sur son chapeau et murmura assez fort pour que tout le monde l’entende dans le silence encore pesant. " Ce n’est pas un endroit pour toi, petit poney. Maintenant, va jouer avec les autres poulains, avant de te prendre une fessée, encore une fois. "
Tout le saloon explosa dans un torrent de rires, pas un seul poney n'y manqua, et comme tout le monde riait, Puppy rit aussi. " Hi-hi, très drôle. Ah, j’ai pas compris, mais c’est marrant, donc, vous avez vu ma Maman ? "
La majorité des poneys n’entendirent pas Puppy, à l’exception de deux d’entre eux. Une goule, qui se tenait près de la porte, et le poney qui lui avait parlé. Le premier se contenta de sortir, tandis que le deuxième soupira et se passa un sabot sur le visage. " Non, non, je ne sais pas où est ta Maman, maintenant, dégage d’ici ! "
Puppy sortit du saloon en souriant. Ok, sa Maman n’était pas là, mais tous les poneys là-dedans avaient l’air fou, donc c’était plutôt une bonne chose qu’elle ne soit pas ici ! " Okie Dokie Monsieur Voix, où on va ensuite ? "
" Hé, toi avec la combi jaune, attends un instant ! " Une voix à l’autre bout de la rue interrompit Puppy et la fit tourner sur ses pas. Une goule avec un chapeau en cuir et un long manteau la regardait. " Oui, toi, j’ai à te parler ! "
Puppy s’assit au milieu de la rue, et pencha la tête. " Euh, okie dokie ? "
Après avoir traversé la rue, la goule lui passa un sabot sur le casque. Maintenant qu’il était assez proche, Puppy remarqua qu’il ressemblait à une sorte de momie, dévoré par le sable et sec comme couvert par une vieille bande de cuir enroulée autour de sa carcasse. Dire qu’il était moche était un euphémisme, mais Puppy avait déjà eu affaire à des goules, et elle savait qu’elles pouvaient être des gentils poneys. Peut-être pas jolis, mais gentils. Pendant un moment, elle se demanda si Soft Air et les autres avaient déjà trouvé une nouvelle maison. Peut-être qu’ils lui écriraient une lettre, ou mieux encore, lui enverraient une carte postale avec des photos super cools. Puppy adorait les photos.
La goule momifiée se racla la gorge avant de parler. Comme toutes les goules qu’elle avait rencontrées avant, il semblait parler la gorge pleine de gelée. " Gentille fille. Tu es la gamine dont Lonesome Pony n’arrête pas de nous baratiner, pas vrai ? "
" Quoua ? " Puppy gloussa. " Hi-hi, le poney tout moche dit des mots rigolos ! "
La goule haussa un sourcil à moitié décomposé et à moitié perplexe. " Ah, tu peux m’appeler Molten Gold. Je suis un aventurier et un chasseur de trésors. "
Elle sourit en retour. " Salut, j’suis Puppysmiles ! T’as vu ma Maman ? "
Un léger sourire apparut sur le museau de la goule. " Peuuuuuuuuut-être. Qu’est-ce que tu serais prête à faire pour moi si je l’avais vue ? "
Puppy se mit à sauter sur ses sabots, " N’importe quoi ! S’te plaîtst’eplaîts’teplaîts’teplaît, où elle est ? "
Le sourire sur le visage de Gold s’agrandit. " Gentille fille. Je pense qu’on peut passer un marché. "
Jour 10 – heure : approximativement 23h00 – lieu : Étable Solaris, branche SC de la Big 52.
La grotte était sombre et remplie d'os de différents animaux, mais surtout et principalement de poneys. On aurait dit qu'un tapis macabre avait été placé sur le sol de l'atrium de l'enfer. Puppysmiles mit un sabot dans l'ombre, suivie par Molten Gold. "J'aime pas cet endroit. C'est sombre et plein de poneys blessés pourquoi je dois venir ici ?"
Il soupira. Le trajet depuis le Manoir des Rouilles jusqu'à l'Étable Solaris en sa compagnie avait été une torture. Ce poulain ne pouvait pas la fermer, même pour un seul moment, mais si ce que disait Lonesome Pony était vrai ? Alors elle serait aussi une machine à piller inarrêtable, capable de tenir tête aux défenses d'une petite forteresse. "Parce que je suis un chasseur de trésors, et nous allons chasser un trésor. Tu as dit que tu aimais les chasses au trésor, n'est-ce pas ?"
Puppy fronça les sourcils. "Ah, oui j'aime jouer à la chasse au trésor, mais d'habitude, c'est Mam qui cache des cookies dans un pot, sur la table. Où est la cuisine dans cette grotte toute moche ?"
"Cette fois, ce ne sont pas des cookies, Puppy. Il y a quelque chose ici dont j'ai besoin, et si tu le trouves je te donnerai des infos sur ta Maman, alors écoute bien."
Puppy s'assit, en essayant de prendre une pose militaire. "Ouaish ! Poney de l'Espace Puppy prête à partir en mission !"
Il ricana. "C'est l'esprit, gamine ! C'est une base secrète construite par ces bons à rien de Solaris Inc. Elle était censée fonctionner comme une Etable, mais qu'on me baise s'ils ont jamais fait quelque chose qui marchait comme prévu. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas notre problème. Notre problème c'est que cet endroit est aussi défendu qu'une base de rangers, mais de ce que j'ai entendu, ça devrait être de la tarte pour un badass comme toi."
Puppy rumina, essayant de trouver les bons mots. "Euh, j'aime la tarte ?"
Molten rigola. "Tu me rappelles un très jeune Soarin. Enfin, je ne suis pas sûr de la taille de cet endroit, mais il doit y avoir une pièce appelée 'zone de recherche', d'accord ? Tu dois chercher cette salle."
"Okie Dokie ! Zone de Re-cherche, compris ! Je cherche deux fois !" Puppy hocha la tête avec enthousiasme.
"Exactement, et quand tu- non non non NON ! Pas cherche deux fois ! Recherche, comme dans science ! Maintenant, si tu pouvais demander à ta combinaison. C'est vraiment très facile ! Répète après moi : Zone de Recherche."
"Zone de Reu-cherche ?" essaya-t-elle, semblant un peu douteuse.
"Bien, gentille fille. Maintenant, quand tu seras là-bas, tu vas devoir trouver un boîte remplie avec ça." Molten prit un objet de son sac et le montra à Puppy. "Ça s'appelle une orbe de mémoire, d'accord ? Répète après moi : orbe de mémoire."
"Orbe de murmure."
Le visage de Molten se décomposa. "Comment est-ce que tu t'es démerdée pour survivre aussi longtemps en Equestria ? Mémoire, comme pour se souvenir !"
"Je sais ce que c'est la mémoire ! Mais ça c'est une boule de verre, ça peut pas se souvenir, duh !"
Il leva un sabot alors que ses yeux commençaient à tiquer. "Attends, attends-moi ici une seconde s'il te plaît. Je serai de retour dans un moment.
Molten Gold se dirigea vers la sortie, et même depuis l'endroit où était assise Puppy, elle put très clairement l'entendre crier, "Pourquoi est-ce qu'il a fallu que ce soit un poulain attardé, pourquoi ? BORDEEEEEEEEEL !"
Puisque le cri semblait durer assez longtemps, Puppy décida de jeter un coup d'œil de son côté, juste pour se familiariser avec le souterrain. La grotte était assez grande pour qu'un chariot puisse la traverser, mais l'entrée s'était à moitié effondrée, donc seuls les poneys assez minces pouvaient se faufiler à l'intérieur. Ça avait été assez facile pour Puppy et Molten Gold, mais si un étalon banal avait essayé d'entrer, il aurait été bloqué au milieu de rochers instables au fond d'un canyon étroit complètement au milieu de nulle part.
Les os qui gisaient au sol étaient vieux, blancs et délavés par le temps et le climat aride. Certains avaient encore quelques morceaux de vêtements attachés, comme des blouses de laboratoire et restes brûlés de selles de combat. En fouillant dans les piles d'ossements, Puppy trouva une paire de lunettes plutôt cool avec des parties brillantes. Quelle chanceuse cette Puppy ! Il y avait même des armes, mais elle avait déjà le pistolet super cool de l'espace et n'avait pas besoin de ces jouets super bruyants et tout moches. Au lieu de ça, elle prit une carte bleue en plastique qui pendait au cou de l'un des squelettes. Le bleu n'était pas sa couleur favorite, mais il y avait une image assez cool d'un étalon alicorne, et elle aimait les trucs cools.
Quand Molten Gold revint, il avait l'air bien plus heureux. "Très bien, j'ai fini, où est-ce qu'on en était ?"
"Ah, les boules de verre ?" demanda Puppy, incertaine.
"Oui, c'est ça, les orbes de mem- les boules de verre. Ces trucs." Molten sourit et se concentra sur ce qu'elle tenait dans son sabot. "Dis, où est-ce que tu as trouvé ce passe de sécurité ?" Son œil se remit à danser dans son orbite. "Non non non, ne me le dis pas, je ne veux pas savoir. Donc, voyons voir si tu as compris. D'abord, tu dois aller dans la…"
"Zone de Reuh-cherche."
"Oui, et tu dois trouver les…"
"Boules de verre."
"Parfait. Maintenant vas-y et ne revient pas sans ces satanées orbes," dit-il en soupirant de soulagement.
"D'accord. J't'aime bien, M'sieur Golden Pas Beau ! Quand je trouverai Mam, j'lui dirai que t'étais gentil avec moi !" Elle trotta plus loin, en se dirigeant vers l'entrée du bunker.
"C'est Molten, pas Pas Beau… Argh, qu'est-ce que j'en ai à faire. Fais juste ton boulot pour que je puisse oublier cette affaire à jamais."
Jour 10 - Approximativement 23h45 - Lieu : Etable Solaris, Branche SC de la Big 52.
L'entrée du bunker était une énorme porte circulaire, de deux mètres d'épaisseur et six mètres de diamètre, avec le symbole habituel de la compagnie en son milieu, des deux côtés. Même ici il y avait des squelettes sur le sol, éparpillés à la fois dans la grotte et le hall d'entrée de l'Etable. Le hall était illuminé de lumières clignotantes rouges et bleues provenant de quatre lampes au plafond, un signe assez clair de danger.
"Oh, des jolies lumières !" Puppy sauta au dessus du seuil de la porte blindée et trotta à travers le hall pendant un moment. Il y avait des squelettes même ici, à l'intérieur, ainsi que des sentinelles détruites. Tout l'endroit était criblé d'impacts de balles.
D'autres armes, d'autres loques, os, eeennn-nui. "Dis, Monsieur Voix, où est-ce que c'est la Zone de Reuh-cherche ? On y est presque ?"
"Négatif. Localisation actuelle : Hall d'Entrée de l'Étable Solaris. Téléchargement des cartes locales. Attention. Tous les plans de l'Étable Solaris sont protégés. Aucune carte disponible. Navigation directe requise. Cartographie automatique activée."
"Ah, ça veut dire que tu n'as aucune idée de là où on va ?"
"Affirmatif. L'endroit exact de notre localisation est en partie inconnue. Impossible de définir un point de navigation vers l'objectif. Veuillez procéder avec précaution."
Les yeux de Puppy s'agrandirent de surprise et de joie. "Y'a quequ'chose que tu sais pas ! YAY ! Qui c'est le poney qui sait tout maintenant, hein ? Hein ? Hein ? C'est qui ? Pas toi, Monsieur Voix ! Blah !"
"Attention, ce programme n'est pas désigné pour se sentir mal. Toute forme de harcèlement sera reportée au Département Légal comme une infraction du contrat de licence, comme indiqué à la section 2, article 9, alinéa 12."
Puppy se renfrogna. "Hé, arrête d'utiliser des mots de que j'comprends pas ! J'suis pas stoupide ! J'suis un poney malin, joli et quand je serai grande, je serai aussi intelligente que Pinkie Pie ! Maintenant laisse-moi trouver cet endroit. Puisque tu ne sais pas où c'est, Je vais devoir faire tout le travail, comme d'habitude."
Il y avait un passage qui menait au complexe souterrain depuis le hall principal. Peut-être que toute cette affaire de "trouver les boules de verre" serait plus facile que ça en avait l'air. Après tout, tout l'endroit brillait des lumières clignotantes rouges et bleues, donc ça ne faisait pas vraiment peur. Les murs étaient peints d'une légère teinte de bleu avec une ligne grise, et le sol avait de jolis carreaux noirs et blancs, alors Puppy se mit à jouer avec eux, sautant uniquement sur les blancs et en évitant les noirs, parce que c'étaient des gouffres sans fond super effrayants. Hé, c'était fun ! "Yay, j'suis Daring Do ! Regardez moi ! Maintenant je vai-"
"ARRÊTE-TOI IMMÉDIATEMENT, SAC A FOUTRE !"
Puppy soupira. Elle ne leva même pas les yeux du sol. C'était trop bon pour durer, elle s'en doutait. "S'te plaît, s'te plaît, commence pas à être un vilain robot ! J'ai pas le temps pour ça ! Je dois trouver les boules et ensuite trouver Mam !" Elle essaya son plus joli visage, elle regarda la sentinelle avec les deux plus gros yeux pleins de peine qu'elle pouvait offrir.
"RENDS-TOI IMMÉDIATEMENT ET SOIS ANNIHILÉE !"
Les deux miniguns de la sentinelle se tournèrent vers Puppy, puis soudainement, le viseur du robot passa du rouge au bleu et sa voix changea.
"Encore toi ? Qu'est-ce que tu fais ici ?"
Puppy était déjà en train de demander la Pierre de la Destinée, mais sur ce revirement de situation, elle pencha la tête, un peu incertaine. "Monsieur Bleu ? C'est toi ?"
Note : Niveau Supérieur ! (10)
Nouveau perk : Finesse - Non Puppy, pas ici, s'il te plaît !
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