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The Snow on Her Cheek

Une fiction traduite par System.

Chapitre 18 - The Thrill Is Gone

Il y avait eu plusieurs sortes de réveils dans la vie de Vinyl. Il y avait eu des fois où elle avait été réveillée par la sensation de froideur remontant le long de son dos, après une nuit passée au grand air. Il y avait eu des fois où le son du rire d'un poulain l'avait réveillée, apportant un sourire à son visage. Il y avait eu des fois où elle avait été réveillée par la lumière intense, diffusée par les tièdes rayons du soleil de midi. Aujourd'hui, le début de sa matinée n'était que souffrance.

Si Vinyl était un jour questionnée à propos de la sensation la plus horrible, elle répondrait immédiatement que c'est : le manque. Et à cet instant, cela prouvait encore que c'était vrai. La licorne se réveilla à cause d'une sensation terrible qui semblait avoir pénétré son corps par tous les pores de sa peau, se dispersant dans chacun de ses muscles et de ses os. Son corps tremblait et de la transpiration se formait sur son front. Elle ne sentait rien autour d'elle, le monde était froid, envahissant et engourdi ; elle sentait comme si son corps était la seule chose existant dans le monde, soumis à la volonté de Dieu et du démon – infinie, sans merci, infernale douleur. La douleur surpassait tout : c'était plus fort que l'amitié, plus fort que l'amour, plus fort que la vie elle-même. Peu importe à quel point Vinyl essayait de ne pas laisser de telles pensées pénétrer sa tête, elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire que si cela pouvait mettre fin à sa torture, elle donnerait gracieusement sa vie ; et... Également celle d'Octavia.

Elle n'entendit pas son propre cri. Alors que ses oreilles étaient pénétrées par ces forts gémissements, son cerveau refusait de connecter la sensation avec la réalité. L'obscurité qu'elle voyait était si profonde que, durant un instant, elle pensa qu'elle était aveugle, ou même morte. Mais une fois mort, on ne peut pas ressentir ; elle pouvait. Elle enviait les morts d'une certaine façon : ils n'avaient pas à supporter de telles tortures. Mais là encore, ils ne pouvaient pas non plus sentir l'amour. Ils ne pouvaient pas profiter de la sensation ressentie lorsque l'on se trouve à côté de l'être aimé, qui réchauffe et réconforte tout au long de la vie.

Soudain, Vinyl sentit une aiguille entrer dans une veine. Buck ! Une pensée traversa son esprit, une pensée à la fois effrayante et excitante. Bien sûr, elle avait laissé tomber la drogue... Mais à cet instant précis, elle s'en moquait. Cependant, elle réalisa vite que le liquide qui entrait dans son corps n'était pas du buck : pendant que cela lui donnait graduellement, bien que de manière incomplète, un certain soulagement, cela ne lui procurait pas l'effet légendaire qui l'avait rendu célèbre ; cela ne donnait pas la sensation de perfection, et de suprématie ; cela ne divisait pas l'esprit en quatre pour ensuite le réunir, peu importe de quelle manière. Cela soulageait juste la douleur, et rien de plus.

La pianiste ouvrit les yeux et vit un infirmier, ou un docteur – sa vision était floue, et elle ne distinguait pas les détails – qui lui administrait lentement un liquide quelconque avec une seringue ; ce n'était pas une seringue usuelle pour le buck, à la place, c'était une grosse seringue avec une aiguille très fine. Ce que Vinyl remarqua malgré tout, c'était la silhouette d'une certaine jument grise debout à ses côtés, tapotant son épaule et caressant sa crinière, mais pas de la manière habituellement affectueuse, c'était d'une manière restreinte, comme si quelque chose l'empêchait de se laisser aller... Bien sûr ! Si Vinyl avait pu se frapper à cette instant précis, elle l'aurait fait. Ils ne doivent pas savoir que nous sommes ensemble...

Soudain, elle réalisa toute l'idiotie de la chose : une loi risible empêchant les poneys de s'aimer librement – pourquoi ? Pour une population grandissante ? Mais Equestria était aussi peuplé qu'autrefois. Peut-être que ces poneys du Parlement étaient simplement effrayés ? Effrayés de quelque chose de nouveau ; effrayés de tout ce qui pouvait faire voler en éclat leurs solides fondations qui maintenaient leurs vies conservatrices. Effrayés à l'idée de devenir inutiles ; car sans ces lois, beaucoup d'entre-eux deviendraient inutiles.

« Je vais vous laisser seules. » Vinyl entendit cette phrase venir du docteur (infirmier?), après quoi, la porte se ferma. Elle et Octavia furent finalement seules dans la chambre, les épais rideaux empêchaient toujours la lumière de déranger cette intimité.

La violoncelliste visiblement terrifiée agit rapidement. Confuse d'être une fois encore témoin d'un des effets du manque, mais immensément heureuse que cela soit fini, du moins pour l'instant ; Octavia se pencha en avant et embrassa Vinyl sur les lèvres avec amour et passion. Elle avait tellement attendu, et ne voulait pas rater cette occasion. Le baiser effaça toutes ses inquiétudes, toutes les horribles images qui étaient passées dans son esprit durant la soirée précédente qu'elle, Octavia, avait passée seule, à penser à sa compagne allongée dans l'hôpital froid et inhospitalier.

Vinyl retourna doucement le baiser, baignant dans le plaisir qui, en quelque sorte, atténua la douleur encore plus que les médicaments qu'on venait de lui attribuer. A cet instant précis, elle se sentit tellement embarrassée à cause de tout ce qu'elle avait pensé durant cette terrible matinée ; mais elle savait que c'était faux. La douleur peut faire penser n'importe quoi ou peut faire faire n'importe quoi à n'importe qui. Mais la vérité été différente. La vérité était qu'elle aimait Octavia de tout son cœur, et que pour sauver sa vie, ou la rendre heureuse, elle était prête à donner la sienne.

« Bonjour, chérie. » Murmura Octavia dans l'oreille de Vinyl, son cœur battait de plus en plus vite à la vue de sa compagne – la plus belle des juments au monde, pour qui elle pourrait pratiquement faire n'importe quoi... Non, tout simplement n'importe quoi. Octavia lui sourit.

« Bonjour, Tavi. » Répondit Vinyl, en reniflant affectueusement sa fourrure. « Tu m'as manquée. »

« Tu m'as aussi manquée, chérie. » Octavia enlaça la licorne, la tenant entre ses sabots, et pria pour que ce moment dure à tout jamais. « Comment vas-tu ? » Demanda-t-elle, et se gronda immédiatement pour avoir posé une telle question : évidemment que Vinyl est loin d'aller bien !

« Mal, Tavi. » Admit tristement la licorne, laissant sa violoncelliste sortir de son étreinte. « Je ne peux pas supporter ça, Tavi. J'ai besoin de buck. » Des larmes se formèrent dans ses yeux lorsqu'elle admit qu'elle était faible, incapable de tenir le coup ; mais ça n'avait pas d'importance. Elle savait qu'elle pouvait gagner. Elle savait qu'elle devait dépasser sa dépendance. Le buck gagne toujours, se rappela-t-elle. La drogue était bien plus puissante que sa volonté.

« Non, tu ne sortiras pas. » Rétorqua Octavia. « Le traitement vient juste de commencer. Ils t'ont juste purifiée de tous ces produits ; c'était prévu que tu te sentes au plus mal à cet instant précis. » Dit-elle tristement, répétant les mêmes mots que le docteur avait utilisés pour la calmer quelques minutes auparavant.

Vinyl frissonna lorsqu'elle se remémora le 'processus de purification'. Elle avait été couchée plusieurs heures attachée à son lit, incapable de bouger, regardant les tubes connectés à son cou aspirer son sang pour le remplacer par du sang sain, et vierge de toutes traces de buck. Ça n'avait pas été douloureux. En fait, c'était juste étrange. Mais c'était plutôt... glacial. Elle s'était sentie gelée durant tout le processus, et aucune couverture n'aurait pu y remédier. Heureusement, elle s'était finalement endormie, et ne se rappelle pas des docteurs débranchant les tubes de son corps.

« Je sais, Tavi. » Vinyl cligna des yeux, essayant de disperser les larmes ; mais elle n'avait fait qu'aggraver la chose. Ses yeux étaient maintenant remplies d'eau salée qui flouta encore plus sa vision. « Mais je ne peux pas supporter ça, Tavi. J'ai besoin de buck. J'en ai vraiment, vraiment besoin. Plus que jamais. » Elle s'arrêta un instant, regardant dans les yeux d'Octavia. « Je t'aime, Tavi, plus que tout au monde. Mais je ne sais pas si je survivrai sans la drogue. »

« Bien sûr que tu vas y arriver ! » S'exclama la violoncelliste, essayant de transmettre ses sentiments à sa compagne, qui secoua sérieusement la tête.

« Je ne suis pas si sûre, Tavi. Écoute... Si tu m'aimes vraiment... » Elle tressaillit, essayant de se donner du courage. « Je t'en supplie... Apporte moi juste une dose. Je sais que ton père connaît d'autres dealers qui ne sont pas officiers de polices... »

« Il est mort maintenant, d'ailleurs. » Dit soudain Octavia, son visage était impassible, comme si elle parlait simplement de la pluie et du beau temps. « Je l'ai lu dans le journal. »

« Parfait. » Vinyl cligna des yeux, surprise par le fait que, apparemment, c'était la seule chose que les oreilles d'Octavia avaient entendue ; et aussi un peu perturbée par le fait que sa compagne ait pris la nouvelle aussi simplement. Peut-être que c'était parce que ce gars avait vraiment voulu ruiner nos vies... Pensa-t-elle, ne sentant absolument aucune pitié pour son ancien vendeur. « Une simple mention de ton nom suffira à conclure le deal. » Continua-t-elle. « Je sais que tu peux acheter du buck. »

Octavia fronça ses sourcils. « Vinyl, je sais que tu te sens très mal en ce moment, mais je ne vais pas aggraver les choses en t'achetant plus de drogue pour t'empoisonner. »

« Tavi... » Supplia la pianiste. Si elle pouvait se mettre à genoux, elle le ferait immédiatement. « Je t'aime, Tavi... Si tu m'aimes, et tu sais que c'est le cas... Tu m'achèteras juste une dose... Une petite dose pour me sentir mieux. Tu veux que je me sente mieux, non ? »

« Oui. » Octavia soupira et remua la tête. « Mais je sais que même la moindre petit dose te fera te sentir plus mal, pas mieux, chérie. Je... ne peux pas. » Conclut-elle.

Vinyl soupira. « Celestia sait que j'ai essayé. Je ne le redemanderai pas. Mais quand tu rentres à la maison aujourd'hui, et que tu essayes de t'endormir, pense à combien je souffre ici. Pense à moi, Tavi, et rappelle toi de ma demande. » Dit-elle, son cœur souffrait de ce qu'elle disait. « Tu sais que je t'aime plus que tout et que je ferai n'importe quoi pour toi. Juste... fais ce que ton cœur te dis de faire. »

Octavia sentit ses yeux devenir également larmoyants. J'aime Vinyl... Mais comment pourrai-je ? Ça ne ferait qu'empirer les choses ! Je... ne peux pas ! Je ne peux tout simplement pas ! Elle regarda sa compagne, à bout de force et abattue. Ou... Pourrai-je ?

La corne de Vinyl se mit à briller, et elle entraîna Octavia dans un nouveau baiser. « Quoi que tu fasses, Tavi, je t'aimerai toujours. » Murmura-t-elle dans son oreille. « Je t'aimerai toujours. Mais... Pense à ce que je t'ai dit, d'accord ? »

Octavia réfléchit un instant. « Je t'aimerai toujours, Vinyl. » Lui murmura-t-elle en retour. « Toujours. Et... » Elle soupira. « J'y penserai. »

Le silence envahit la pièce, se déposant sur les deux juments, l'une clouée au lit, et l'autre se battant avec son esprit, déchirée, incapable de prendre une décision. Aucune d'entre-elles ne savait quoi espérer du futur, mais elles étaient toutes deux sûres d'une chose.

Elle m'aime, et je l'aime. Et, pour l'instant, c'est tout ce qui compte.

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