— Ma chère Coco Pommel, ronronna la voix de la silhouette derrière le paravent, je suis ravie que tu sois enfin arrivée jusqu’ici pour me rapporter ma flèche. Et également pour négocier notre petite affaire.
— Il est hors de question que je vous cède cette flèche ! Et hors de question de laisser l’organisation souiller les boutiques de Rarity avec son argent sale ! riposta immédiatement Coco Pommel avec hargne.
— Enfin, chérie, quel est ce comportement ? s’étonna Rarity, perplexe et un peu perdue. Fleur de Lys nous fait le grand honneur de s’intéresser à nous et de nous inviter, tu ne peux pas l’accuser de la sorte. Je ne te pensais pas ainsi enfin, que t’arrive-t-il ?
— J-je… bredouilla la jument crème en se tournant vers sa patronne. C-ce n’est pas ce que tu crois, elle te ment, j’ai failli mourir plusieurs fois à cause d’elle et… et elle est à la tête d’une organisation criminelle ! Elle est forcément mal intentionnée !
— Coco chérie, je me dois de réclamer des explications, articula Rarity avec un léger froncement de sourcils. Tu es un poney que j’estime beaucoup ma chère, mais tu ne peux pas débarquer en fracassant la porte des appartements d’une noble jument dont nous sommes les invitées, et lancer toutes ces accusations. De plus, tu devrais savoir que Fleur est une très bonne cliente.
— Mais, je, j’ai des preuves ! Regarde ! s’exclama la jeune couturière, complètement prise au dépourvu tandis qu’elle fouillait dans ses sacoches. Regarde, tu vois cette flèche dorée ? Elle a essayé de me transpercer avec pour que je développe un stand et que je sois à son service, mais comme j’ai fui, ça ne s’est pas passé comme elle le voulait et… et… bredouilla-t-elle en perdant petit à petit ses moyens face au regard réprobateur de sa patronne et amie.
— Et tu t’attends à ce que je croie quelque chose d’aussi insensé ? Je ne sais pas ce qui te prend Coco Pommel, peut-être que tu manques trop de sommeil, mais je trouve ta façon d’agir extrêmement indigne. s’offusqua la licorne blanche en donnant un coup de sabot dans l’éclat de flèche dorée, la faisant tomber au sol. Tu devrais rentrer chez toi et te reposer. Nous discuterons de ton comportement une autre fois !
À ce moment précis, la terrestre couleur crème crue qu’elle allait se mettre à pleurer. Elle tremblait légèrement, ses oreilles étaient complètement plaquées contre son crâne, et elle sentait déjà ses yeux qui lui piquaient, comme si des larmes étaient sur le point de couler. Comme il était douloureux de voir que sa meilleure amie, sa meilleure motivation jusqu’ici, ne lui faisait pas confiance. Elle avait trouvé la force de survivre et de combattre grâce à elle, et voilà qu’elle désapprouvait son comportement. Le plus terrible pour Coco Pommel, était d’entendre son nom complet de la bouche de son employeuse, sans qu’aucun "ma chère" ou "chérie" ne l’accompagne. Et le ton de sa voix, chargé de déception et de sévérité, lui infligeait une terrible douleur.
— Oh, Rarity… minauda Fleur de Lys en sortant de derrière son paravent. Ne soyez pas trop sévère avec cette charmante jument. Je suis sûre qu’elle est simplement anxieuse à l’idée de me rencontrer. De plus, il est normal que des ragots circulent sur la noblesse, elle a dû les prendre trop au sérieux, mais elle ne pensait pas à mal…
— Oh, vous êtes trop gentille madame, souffla Rarity en s’inclinant. comme si elle se sentait obligée de s’excuser pour le mauvais comportement de son employée. Oh, et j’ai cru comprendre que ceci vous appartenait, ajouta-t-elle en faisant léviter la pointe de flèche vers la grande jument à la crinière rose pastel.
— En effet, merci infiniment, cette chère Coco Pommel devait me l’apporter aujourd’hui même, je suis bien heureuse qu’elle y ait pensé. répondit la maîtresse des lieux en prenant la flèche dans sa propre magie, avant de l’accrocher dans sa crinière comme un colifichet. Vous comprenez, elle a beaucoup de valeur sentimentale pour moi, et elle est liée à l’histoire de mon pays.
— Oh, je serais ravie que vous me racontiez tout cela autour d’une bonne tasse de thé ! déclara Rarity avec un rire poli, faisant déjà léviter la théière et quelques tasses. Je vous remercie de bien vouloir excuser la nervosité de mon employée, après tout, elle est une jument très travailleuse et très soignée, et c’est ce qui compte le plus.
— Exactement, chantonna Fleur de Lys en s’asseyant sur un large fauteuil près d’une table basse sur laquelle le thé fut servi. Allons, venez donc nous rejoindre ma chère Coco Pommel, invita-t-elle avec un geste gracieux du sabot.
La terrestre couleur crème avait les yeux écarquillés, chacun de ses muscles était crispé par la frustration, ses mâchoires refusaient de se desserrer, et une rage sourde et insidieuse bouillonnait dans sa poitrine si serrée par le chagrin. Rarity avait cessé de lui donner ces doux surnoms affectueux. Elle l’avait même simplement appelée "mon employée" pour la première fois. Elle qui n’avait jamais rien fait de la sorte, souhaitant forger une relation d’égal à égal avec la jeune couturière. Et pour couronner le tout, comme pour la provoquer, Fleur de Lys se posait en jument magnanime et adressait à la terrestre les gentillesses dont Rarity l’avait privé. Aussi, Coco Pommel fut incapable de bouger pendant un long moment. Elle était tellement manipulatrice, tellement toxique, tellement mauvaise… nul doute qu’elle ait pu parvenir à ses fins avec une telle attitude. Partir de simple prostituée de luxe, puis se faire financer une carrière de mannequin en roucoulant, pendu au cou de ses clients les plus fortunés, avant de commencer à réclamer d’être au plus proche de la noblesse, finissant par épouser sans amour un noble étalon, pour pouvoir partager son rang et ses privilèges… C’était profondément détestable aux yeux de la pauvre terrestre, qui ne savait plus comment gérer toute cette rage.
— Ce thé est excellent.. jugea Rarity après en avoir pris une petite gorgée. Nul besoin d’y ajouter du lait ou du sucre, je suis impressionnée, il faudra me dire où vous l’avez trouvé.
— Oh, hé bien je le fais importer de Prance ma chère, répondit la maîtresse des lieux en prenant sa première gorgée de thé. Il est très rare et très cher, mais c’est la moindre des choses que de servir une telle délicatesse à d’importantes invitées. D’ailleurs, Coco chérie, venez donc nous rejoindre plutôt que de rester plantée là sur vos sabots, ce thé vous fera le plus grand bien.
À ce moment précis, la jeune couturière tiqua de l’œil et sentit quelque chose se briser en elle, comme un barrage dont la clef de voûte aurait soudainement été retirée, tombant immédiatement en morceaux tandis que les flots qu’il retenait se déchaînaient enfin.
— Seul Rarity a le droit de m’appeler ainsi !! s’écria-t-elle en fondant sur la maîtresse des lieux.
Black Velvet apparut alors sous l’impulsion de sa manieuse, plus féroce que jamais, une aura de puissance l’enveloppant furieusement tant l’émotion qui la poussait à se mouvoir était forte.
— ARRI ARRI ARRI ARRI ARRI ARRIARRIARRIARRIARRIARRIARRI !!!
Et le stand déchaîné de Coco Pommel fit pleuvoir ses coups, sentant avec plaisir la chair de son ennemie se plier sous ses sabots, ses os se briser et son sang l’éclabousser. Elle qui se prétendait de la noblesse, son sang était loin d’être bleu, il était rouge comme celui de n’importe quel autre poney. Elle qui agissait comme si elle était au-dessus de tout, son corps était soumis à la fragilité et à la douleur, comme n’importe quel autre poney.
— Retiens bien ta leçon, espèce de michetonneuse arriviste ! s’exclama la terrestre pleine de rage.
Puis soudainement, une série de bruits brutaux et rapides passa à travers ses oreilles, lui faisant écarquiller les yeux tandis qu’elle perdait la notion d’espace autour d’elle. On aurait dit le son d’un vieux film qui serait soudainement joué à l’envers à toute vitesse.
— Premier désire… le désire de sauvegarde, expliqua tranquillement Fleur de Lys en buvant sa première gorgée de thé.
— Hm, que disiez-vous ? demanda poliment Rarity en haussant un sourcil.
— Oh, je disais que ce thé d’importation était un produit de luxe, que je me plais à offrir à mes plus précieux amis, expliqua la jument au crin rose pastel avec un doux sourire. D’ailleurs, Coco chérie, venez donc nous rejoindre plutôt que de rester planter là sur vos sabots, ajouta-t-elle en adressant un regard perçant à la terrestre.
Cette dernière était effarée, presque effrayée par ce qui venait d’arriver. Fleur de Lys avait dit quelque chose à propos d’un premier désire. Le désire de sauvegarde. Et un instant avant cela, Coco Pommel était convaincue d’être en train de tabasser cette ignoble licorne. C’était comme un faux souvenir, comme une sensation dérangeante de déjà-vu. Cependant, la jeune couturière ne se laissa pas démonter et avança en direction de la table basse avant de s’asseoir tranquillement entre Rarity et la maîtresse des lieux, surveillant cette dernière de très près. Elle avait forcément utilisé un stand. Mais comment ? De quelle manière ? Ce dont la terrestre se souvenait était-il une illusion ? Était-ce arrivé ? Ou au contraire, son stand avait-il empêché cela d’arriver ? C’était à n’y rien comprendre.
— Rarity, très chère, mais vous êtes blessée ! s’inquiéta soudainement Fleur de Lys en portant un sabot à ses lèvres, écarquillant les yeux. Laissez-moi voir cela. ajouta-t-elle en tendant le sabot pour prendre celui de son invitée.
— Ah bon ? Oh, excusez-moi, ce n’est rien vraiment, assura l’élément de générosité. J’ai simplement dû me couper sur le rebord de votre pointe de flèche, je suis d’ailleurs terriblement désolée de l’avoir malmenée ainsi.
— Non, j’insiste, laissez-moi seulement nettoyer cette vilaine plaie… souffla la maîtresse des lieux avec un sourire en coin déplaisant.
Elle porta alors le sabot de l’autre licorne près de ses lèvres et lécha tout doucement la petite coupure qui blessait son paturon. Rarity ne put s’empêcher de rougir légèrement à cette délicate attention, à la fois surprise et étonnée d’être le sujet de tant de gentillesse.
Et ce spectacle insoutenable monta directement à la tête de Coco Pommel. Voir ainsi sa plus précieuse amie, pour laquelle elle avait tant d’admiration et de respect, se faire tendrement lécher le paturon par la jument la plus ignoble qui lui ai été donnée de rencontrer… c’était définitivement trop. Surtout que, inconsciente de la situation réelle, Rarity rougissait de ce geste.
— Tu le fais exprès pour me provoquer !! Catin !!! s’égosilla la terrestre crème en faisant de nouveau appelle à son stand. Je vais te briser en mille morceaux !!
Une fois encore, une Black Velvet plus impressionnante, plus inquiétante et plus puissante que jamais, jaillit du corps de sa manieuse pour rouer de coups la cause de sa profonde colère, exprimant toute sa violence et toute sa haine, ne se sentant que légèrement apaisée à chaque fois qu’elle brisait un os de son ennemie ou qu’une gerbe de sang venait recouvrir son visage.
— ARRIARRIARRIARRIARRIARRIARRIARRIARRIARRIARRIARRIARRIARRI !!!
Puis de nouveau, cet étrangement bruit de fond joué à l’envers, cette impression de perdre prise avec l’espace et le temps… et Coco Pommel se retrouva simplement assise à sa place, à contempler une scène lui procurant une déroutante sensation de déjà-vu. Était-ce déjà arrivé ? Et ce souvenir dans lequel elle se voyait frapper la licorne au crin rose pastel, jusqu’à la défigurer, pour quoi l’avait-elle en tête ? Elle ne connaissait pas la réponse.
— Premier désire, le désire de sauvegarde, tintinnabula Fleur de Lys de sa voix calme et de son ton hautain.
— Hum, je vous demande pardon ? questionna poliment Rarity, rougissant en voyant son hôtesse lécher son sabot avec soin.
— Rien, je disais qu’il valait mieux rapidement lécher cette vilaine coupure avant qu’elle ne vous cause du tord et ne gâche votre élégante démarche.
— Oh, ohohoho, pardon, vous me faites rougir, haha. expliqua l’élément de générosité du ton le plus distingué qu’elle pouvait produire en pareille circonstance. Vraiment, rien ne vous obligeait, je me sens horriblement gênée de vous voir faire cela.
— C’est un réel plaisir ma chère Rarity. affirma Fleur de Lys avec un sourire doucereux. Après tout, vous êtes une précieuse amie avant d’être une partenaire commerciale.
— Oh, ah, tout à fait, et vous m’en voyez très flattée ! confirma Rarity avec un petit rire galant.
— Je viens de comprendre… souffla alors distraitement Coco Pommel dont le visage s’était bien assombri.
Elle prit alors une longue gorgée de thé, sentant le liquide naturellement doux, chaud et rempli d’arôme apaiser sa soif, calmer son esprit et clarifier ses pensées. Elle avait toujours adoré le thé pour ses vertus, et elle devait bien admettre que celui-ci était particulièrement délicieux.
— Je suis très maladroite quand je suis sous pression, expliqua délicatement la jeune couturière.
— Ce n’est rien Coco chérie, souffla la maîtresse des lieux avec un étrange sourire à l’intention de son invitée. Cela nous arrive à tous, je ne vous en veux pas.
— Oh, vous êtes bien trop aimable, merci pour elle ! commenta Rarity avec toute l’innocence du monde, inquiète de la bonne réputation de son employée.
— Ce n’est pas ce que je voulais dire. répondit Coco Pommel d’un ton très calme, légèrement froid. En fait, je comprends comment une jument telle que vous a pu trouver une place dans la noblesse Equestrienne, alors qu’elle a commencé comme une simple immigrée Prançaise.
— Oh, vous me flattez. exprima Fleur de Lys en haussant un sourcil, ne s’attendant apparemment pas à cela. Je suis trop humble pour réclamer des compliments, mais je vous en prie, dites-nous le fond de votre pensée.
— Je pense que vous êtes douée pour vous immiscer entre deux personnes, briser leur amitié et vous imposer en soutien de celle qui se sent lésée et que vous pourrez plus facilement manipuler.
— Coco Pommel ! Cesse d’insulter notre meilleure cliente immédiatement ! s’offusqua Rarity avec colère. Et moi qui te faisais confiance, qui te prenais pour une jument adorable ! Douce Celestia, je suis profondément désolée madame, je ne sais pas ce qui lui prend.
En entendant cela, Fleur de Lys tourna doucement un regard malveillant et conquérant en direction de Coco Pommel qui se contentait de finir son thé avec flegme et indifférence, n’adressant même pas un regard à son ennemie.
— Je ne vous laisserais plus m’entraîner dans ce petit jeu. souffla la terrestre en reposant délicatement sa tasse vide. Merci pour le thé, mais maintenant que j’ai compris la nature de votre stand, je ne me ferais plus avoir.
— Pardon ? De quoi parlez-vous Coco chérie ? Peut-être êtes-vous fiévreuse ? questionna Fleur de Lys d’un ton moins décontracté que d’ordinaire.
D’ailleurs, ce détail n’échappa pas à la jeune couturière qui s’autorisa à sourire délicatement en s’installant un peu plus confortablement dans le sofa, ignorant Rarity qui continuait à s’offusquer de son comportement.
— Je parle de votre premier désir, expliqua poliment Coco Pommel en braquant son regard sur le visage de son ennemie. C’est un désir de sauvegarde qui vous permet de remonter le temps si vous êtes physiquement blessée, et seules vous et votre victime êtes conscientes de ce retour en arrière. Cela vous rend presque invincible. Cependant, si je ne fais que parler, sans m’en prendre à vous physiquement, ce désir ne peut pas se réaliser.
— Bravo, Coco chérie, complimenta la licorne Prançaise en applaudissant poliment, le ton de sa voix étant chargée de sarcasme. Dans ce cas, je vous laisse vous en sortir avec mon deuxième désir… ajouta-t-elle avec un léger sourire sadique.
— Une prostituée opportuniste ne me fait pas vraiment peur. riposta Coco Pommel avec froideur, parvenant à agacer son interlocutrice.
— TOI !! hurla soudainement la voix de Rarity à côté de la terrestre. Ton comportement est INQUALIFIABLE !!
À ces mots, la jument crème eut à peine le temps de se tourner pour faire face à son employeuse que cette dernière levait déjà son sabot pour la gifler. Ce geste ne risquait pas de blesser physiquement la pauvre jeune couturière, mais recevoir une telle punition de la part de cette personne pour qui elle avait tant d’affection serait profondément douloureux pour son cœur.
C’est alors que Coco Pommel écarquilla brutalement les yeux tandis que ses oreilles se dressaient sur son crâne, contemplant avec terreur l’imposante silhouette qui se dessinait derrière Rarity. Il s’agissait de la silhouette d’une jument, bien plus grande et plus large que la licorne blanche, qui semblait être composée d’une pierre cristalline et profondément noire. Il se dégageait d’elle une puissance terrible, elle était prête à frapper.
— Doraaa !! s’écria l’inquiétante silhouette en abattant son sabot.
La jeune terrestre fit alors un bond en arrière pour se réfugier derrière le canapé, ce dernier se brisant en miettes sous l’impact du coup qu’il reçut. Rarity s’était coupé avec la pointe de la flèche, elle avait donc développé un stand. C’était pourtant évident, mais Coco Pommel était tellement concentrée sur sa colère qu’elle n’avait pas fait attention à ce détail. Elle s’en voulait pour le coup, mais elle était tout de même contente que son employeuse ne soit pas morte, plutôt que de recevoir un pouvoir aussi puissant. Mais elle ne le maîtrisait pas, elle n’avait pas conscience de la situation, alors elle n’avait sans doute pas fait exprès de frapper aussi violemment. Après tout, un stand trop puissant peut agir de lui-même, se rassura la jeune couturière en reculant tout de même légèrement.
— Rarity, fais attention s’il te plaît ! Tu viens de développer un stand toi aussi, en te coupant avec la flèche ! s’exclama la terrestre, anxieuse. Tu vois, je ne racontais pas d’histoires ! Alors, sois prudente s’il te plaît, c’est Fleur notre ennemie !
— Raaah, pourquoi faut-il que tu gâches tout ?! rugit l’élément de générosité tandis que son stand se faisait plus menaçant. J’ai était bien gentille de te confier ma boutique à Manehattan ! Alors pour qui te prends-tu ?! Gâcher ainsi mes affaires ! Tu n’es qu’une horrible jument trop jalouse ! Tu n’es pas différente de cette horrible Suri Polomare finalement ! s’exclama-t-elle en avançant en direction de la jument crème.
Celle-ci recula encore un peu, se retrouvant rapidement dos au mur, tremblant sur ses membres sans savoir quoi faire. Elle tourna donc la tête en direction de Fleur de Lys et lui adressa un regard plein de haine :
— Sale vicieuse ! C’est à cause de toi !!
— Deuxième désir… souffla la jument Prançaise en prenant une pause lascive. Le désir de manipulation… conclut-elle avec une révérence sarcastique.
Pendant ce temps, Rarity en profita pour bondir sur Coco Pommel tandis que son impressionnant stand passait à l’attaque. Son utilisation était assez hasardeuse et elle semblait frapper à l’aveugle droit devant elle, comme si elle ignorait qu’elle possédait un tel pouvoir. Ce qui fut un avantage pour la jument crème qui parvint à esquiver de justesse en utilisant Black Velvet pour se déplacer.
Et heureusement pour elle, car les coups du stand de son employeuse et amie étaient tellement puissants qu’elle venait de défoncer une des plaques de métal qui formaient les murs du petit appartement et qui façonnaient la forme du flambeau de la statue. Le vent soufflait désormais à l’intérieur de la pièce.
— Sale garce ! s’écria alors Coco Pommel en se tournant vers Fleur de Lys. Libère là tout de suite !
À ces mots, elle se rua sur la licorne au crin rose pastel et la frappa une seule et unique fois en pleine mâchoire, avec toute la force de son stand.
Puis elle perdit de nouveau prise avec l’espace temps, mais bien plus brièvement que tout à l’heure. Alors elle cligna des yeux avant de les écarquiller avec horreur, esquivant le coup du stand de Rarity qui démonta littéralement le même mur que tout à l’heure. Cette fois-ci, Fleur avait remonté le temps bien moins loin, afin d’être sûre que son adversaire soit dans une situation délicate.
— Bon sang ! Tu peux décider du temps que tu remontes ! s’exclama Coco Pommel en continuant de bondir pour esquiver les coups de Rarity.
— Exactement, tu ne peux donc pas y échapper, expliqua Fleur de Lys en passant un sabot dans sa crinière pour l’empêcher de s’emmêler à cause du vent qui soufflait à travers le pan de mur manquant. Et même si je trouve cela très peu élégant, il va sans doute falloir que j’intervienne physiquement, car cette chère Rarity semble avoir du mal à manier son stand. Après tout, elle est possédée par mon second désir, alors ce n’est pas évident pour elle d’avoir les idées claires.
À ce moment, une silhouette aussi noire qu’une ombre, opaque, élancée, aux yeux scintillants d’un jaune inquiétant et avec un trou en forme de cœur au milieu de la poitrine, apparut tout doucement aux côtés de l’ancienne prostituée devenue noble. Une grande puissance se dégageait de ce stand, une puissance bien plus mystique qu’elle n’était physique, mais qui était tout de même propre à écraser quiconque oserait s'y confronter.
— Vois-tu, Coco chérie, commença Fleur de Lys d’une voix traînante et pleine de dédain, la flèche mystique fut cachée dans le flambeau de la statue offerte par le royaume de Prance à celui d’Equestria. Le but de la manœuvre étant de créer de puissants manieurs de stands Prançais afin qu’ils parviennent à détruire ce royaume ennemi de l’intérieur. C’est pour cette raison que cette statue fut érigée sur un nœud tellurique puissant. Pour que ceux choisis par la flèche obtiennent à coup sûr une grande puissance, gorgée de cette antique et mystérieuse énergie cachée au centre de la terre. Cependant, les poneys choisis pour obtenir de puissants stands n’accomplirent pas leur mission de renverser le pouvoir en place… Non, ils se plaisaient trop bien en Equestria, et ils usèrent de leurs pouvoirs pour faire le bien, afin de gagner en notoriété et devenir à leur tour une partie de la force politique et économique de ce royaume. Dégoûté, le roi de Prance de l’époque décida que ce projet sombrerait dans l’oubli… mais la légende, elle, ne disparut pas. Et je fus la seule suffisamment folle pour y croire. soupira-t-elle avec nostalgie tandis que Coco Pommel l’écoutait avec effarement. Alors moi, une simple prostituée qui était assez stupide pour croire à des contes de fée, j’ai embarqué clandestinement sur un cargo faisant la liaison entre Pegaris et Manehattan… ajouta-t-elle avant de marquer une pause. Et à ce que j’ai compris, tu connais la suite, conclut-elle avec une amertume corrosive.
— Si tu étais venue jusqu’ici dans le but de devenir noble, pour fuir ta vie de prostituée, je pourrais te pardonner… répliqua froidement Coco Pommel dont la crinière battait furieusement dans le vent. Mais tu as également l’intention d’étendre l’influence de ton organisation pour renverser le pouvoir en place, tu cherches à détrôner Luna et Celestia…
— Oui, une révolution Coco Chérie, provoqua Fleur de Lys. C’est une spécialité Prançaise. Et cela passe par une prise de pouvoir sur l’économie, l’influence politique, la noblesse… et pour finir, trouver de puissants assassins capables de terrasser les deux sœurs. Il ne me restait plus qu’à les manipuler avec mon deuxième désire pour qu’ils m’obéissent et à en faire mes soldats. Mais toi, tu m’as échappée au dernier moment petite sotte ! Tu as tout gâché.
— Et je compte bien continuer ! s’écria la terrestre en fronçant les sourcils. Je trouverais un moyen de te vaincre. D’ailleurs, depuis que tu as invoqué ton stand à tes côtés, Rarity ne bouge plus. Je pense que ses pouvoirs ne fonctionnent plus si tu t’en sers sous sa forme physique.
— Forte, travailleuse et intelligente… souffla la licorne Prançaise. Tu me rappelles la jeune pouliche que j’étais. Trop jeûne pour entamer une carrière de prostituée, et dégoûtée par sa propre cutie mark. ajouta-t-elle avec une profonde amertume.
— Quoi ? De quoi tu parles ? Ta cutie mark me laisse plutôt penser que tu as au moins vécu ton enfance dans une famille noble ! L’emblème du lys est le symbole de la royauté en Prance.
— Touchante de naïveté. répliqua froidement la maîtresse des lieux, exprimant un profond dégoût. Au fait, je ne t’ai pas donné le nom de mon stand…
Ce disant, le stand en question se pencha sur le flanc de sa manieuse et le caressa avec son sabot, dans un geste qui se voulait intense tout en restant sensuel… C'est alors que les emblèmes de lys qui lui tenaient lieux de cutie mark s’estompèrent, ne se révélant être qu’un simple maquillage. Sa véritable cutie mark, celle qu’elle se donnait donc tellement de mal à cacher aux yeux de tous… Coco Pommel eut un mouvement de recul, serrant les mâchoires et écarquillant les yeux en réprimant un haut-le-cœur. Elle avait elle-même obtenu sa cutie mark à un très jeune âge, aux alentours de ses six ans. Et en règle générale, même les poneys les moins précoces n’attendaient pas plus que leur douze ans pour l’obtenir. Elle avait envie de vomir. Cette cutie mark qui n’aurait jamais dû exister, était composer du symbole de Vénus, rose et féminin, dont le cercle était transpercé par les flèches de trois symboles de Mars, bien plus gros, d’un bleu foncé et masculin.
— C’est… c’est abominable ! s’étrangla la jument couleur crème avant de déglutir avec difficulté.
— Oh, Coco Chérie... siffla Fleur de Lys, toujours avec amertume. Cela fait mal les six ou sept premières fois, mais tu apprends vite à gérer la douleur, à te détendre, puis à faire semblant d’aimer cela pour le plaisir de tes clients, pour les voir revenir. Mais ne t’en fais pas, dés que je t’aurais touchée avec mon stand, et que tu seras sous l’emprise de mon désir de manipulation, je compte faire en sorte que tu comprennes exactement ce que j’ai vécu, étape par étape… Et ainsi, tu regretteras de m’avoir humiliée en me jetant mon passé en pleine figure.
— Tu es complètement folle ! Tu es la personne la plus mauvaise que je connaisse ! Aussi mauvaise que Nightmare Moon, aussi mauvaise que Sombra, aussi mauvaise que Tirek ! jugea-t-elle en haussant le ton à chaque fois, faisant un pas de plus vers son ennemie.
— Vraiment ? Et comment peux-tu être la juge de qui est mauvais et de qui est bon ? Tu te crois dans un conte pour enfants où il existe des gentils et des méchants ? moqua la licorne Prançaise avec un profond mépris, presque amusée.
— Non, le monde n’est pas noir ou blanc… répondit Coco Pommel avec calme mais détermination. Il est composé de milliers de couleurs avec chacune leur millier de nuances. Mais je sais reconnaître du noir lorsque j’en vois !
— Alors dis-moi ! Dis moi, toi qui est décrite comme une talentueuse et prometteuse styliste par Rarity ! s’exclama Fleur de Lys qui commençait à s'enrager. Dis-moi ce qui fait de moi une mauvaise personne qui mérite d’être peinte en noir !
— C’est simple. répondit la terrestre, déterminée. Une mauvaise personne, c’est une personne qui se trouve avoir une faiblesse dans son cœur, et qui décide de faire de cette faiblesse une arme qu’elle tourne contre des innocents ! Tu aurais pu te contenter de changer d’identité, de prendre ta revanche sur ton destin et de vivre heureuse ! Mais plutôt que de simplement réparer cette blessure à ton cœur, tu as cultivé ta douleur pour alimenter ta haine, que tu as ensuite tournée contre le royaume d’Equestria !
Black Velvet apparut alors derrière sa manieuse, dégageant une aura de puissance bien plus calme et apaisée que tout à l’heure, mais également bien plus brillante et éclatante, alimentée par la forte volonté de la jument couleur crème.
— Moi, Coco Pommel, qui ai surmonté la faiblesse dans mon cœur pour être un meilleur poney, je ne peux pas tolérer l’existence d’une personne ayant fait de sa faiblesse une haine aussi noire ! Ton stand n’est que noirceur, ses yeux brillent de haine, et le trou béant en forme de cœur sur sa poitrine en dit long ! Tu as abandonné ton cœur en échange du pouvoir d’en venger la douleur ! Alors, dis-moi que j’ai tord ! défia-t-elle avec détermination. Donne-moi le nom de ton stand, prouve moi sa véritable couleur ! Et prépare-toi à m’affronter !!
Le vent continuait de souffler, peut-être même plus furieusement que d’habitude, à travers le mur détruit de l’appartement. Fleur de Lys était hors d’elle, ses yeux étaient injectés de sang, son mascara coulait sous l’effet d’invisibles larmes, sa mâchoire tremblait tant elle était crispée et ses naseaux frémissaient de rage. C’est alors que sans plus de sommation, elle décida d’en finir une bonne fois pour toutes avec cette terrestre impudente qui bourdonnait à ses oreilles comme un horrible insecte nuisible l’empêchant de dormir paisiblement. Elle comptait donc bien l’écraser. Son stand répondit alors à son appel lorsqu’elle hurla son nom, comme si ce devait être la dernière chose entendue par la jeune couturière.
— Pulvérise-là… NOIR DÉSIR !!!
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-es ce que le petit avec son livre\stand est en train de lire du jojo dans une fiction inspiré de jojo ???
-le stand de fleur n'aurais pas le pouvoir 3 de killer Queen" bite the dust"? Et un autre inventé