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Coco's Bizarre Adventure

Une fiction écrite par PurpleHaze.

Alicornication

S’intéresser au nœud tellurique présent dans cette ville… Le conseil de cette Cadance d’un univers parallèle ne cessait de se répéter dans la tête de Coco Pommel, depuis qu’elle avait laissé Violet Fog seul à ses lectures, une fois qu’elle s’était assuré qu’il soit en sécurité. Elle ne pardonnerait jamais à l’organisation d’avoir abusé un adolescent, en pleine période de remise en question, dans le but de le mettre en travers de son chemin, les mettant tous les deux en danger. Sa colère se faisait plus sourde, plus interne au fur et à mesure que l’heure avançait. Cependant, elle devait encore se concentrer et se mettre à la recherche de tous les indices qui lui serait possibles de réunir sur l’emplacement de ce fameux Boss. C’est pourquoi elle s’attarda dans une librairie, expressément recommandée par le terrestre à lunette, afin de se renseigner davantage sur les propos mystérieux de la Marshall fictive.

« Voyons-voir… rayon documentation, catégorie science, la lettre "T"… marmonna-t-elle en parcourant les rayons du regard. Ah, voilà ce que je cherche ! » déclara-t-elle finalement en s’emparant d’un magazine.

Ce dernier semblait être un numéro d’une revue scientifique spécialement dédiée aux roches, aux plaques tectoniques, et aux secrets dont regorgeaient les sous-sols de ce monde.
En parcourant les pages, la jeune couturière apprit qu’il s’agissait là d’un numéro hors série dédié à l’analyse de la thèse fascinante d’un poney récemment diplômé. Un certain Dr. Maudalina Daisy Pie y exposait son savoir littéralement encyclopédique des minéraux tout en faisant le lien entre la rareté et la puissance de compression des pierres précieuses. En effet, plus une gemme est rare, plus elle a besoin de pression tellurique et de chaleur pour naître. Et l’énergie nécessaire à la production des pierres les plus merveilleuses était tellement formidable que leur probabilité scientifique d’existence était quasi nulle. Et avant de commencer à faire naître un début de migraine dans son esprit, Coco Pommel sauta directement à la conclusion de la thèse doctorale de ce scientifique. En gros, cette personne estimait que même le centre de la planète ne pouvait pas renfermer suffisamment de pression pour créer des diamants, par exemple. Et sa thèse se dirigeait vers l’existence d’une très haute et très primordiale masse de magie naturelle cachée dans les entrailles de la Terre, ne rejaillissant qu’à quelques endroits précis. Ces endroits étaient appelés "nœuds telluriques", et représentaient le croisement de deux flux de magie primordiale dans les sous-sols. Il était également fait mention de l’apparition de magie primordiale pure au mont Greypick à certaines dates de l’histoire, mais il ne demeurait aucune preuve de l’existence de tels sursauts.
Cependant, le plus intéressant était la carte des nœuds telluriques que fournissait le Dr. Maudalina Daisy Pie en double page centrale du magazine.

Désireuse de se montrer fair-play, Coco Pommel utilisa le peu d’argent qui lui restait pour acheter le magazine avant de se réserver le droit de prendre le temps pour consulter la carte qui était fournie. Étrangement, toutes les grandes villes étaient battis sur ces fameux nœuds telluriques. Le plus grand de tous se trouvait non loin de Ponyville, au niveau de la forêt d’Everfree… ce qui expliquait pas mal de choses. Mais le deuxième plus gros de ces croisements se trouvait ici même, à Manehattan.
Sortant une loupe de couturière d’une de ses sacoches, la jument couleur crème plissa les yeux et examina les petits caractères imprimés sur la carte qui, à l’origine, devait certainement tenir sur un plus grand format. Et à sa grande surprise, elle constata que le nœud dont il était question dans cette ville se trouvait ni plus ni moins que sous les pieds de l’immense statue de poney qui gardait l’entrée du port. Cet antique monument fut historiquement offert à Equestria par le royaume de Prance, afin de sceller une alliance commerciale, politique et militaire. Une statue géante, gardienne des mers et plus grand phare du monde, qui posait le regard sur tous les bateaux entrant et sortant de Manehattan, comme pour toujours avoir un œil sur le comptoir commercial principal entre le royaume de Prance et celui d’Equestria.

Sans hésiter une seconde de plus, Coco Pommel rangea son magazine dans l’une de ses sacoches et fonça en direction de la jetée du vieux port de commerce historique, endroit le plus proche de la statue, et à partir duquel partait tous les bateaux touristiques qui en faisaient le tour.
La jument crème galopait de toutes ses forces et de toutes celles de son stand, soulevant un nuage de poussière derrière elle, qui se teintait de rouge orangé à la faveur des rayons colorés du soleil couchant, témoin de l’arrivée du crépuscule. De plus, toute la route en direction du port ne faisait que descendre, accordant davantage d’élan à la terrestre qui bondissait littéralement de rue en rue, se sentant pousser des ailes, emportée qu’elle était par sa motivation et son ressentiment envers l’organisation derrière tout ça.
Aussi, elle ne tarda pas à rejoindre sa destination, juste au moment où le soleil se couchait et où la lune commençait à s’élever dans le ciel. Heureusement, un bateau touristique était en partance pour une visite, juste avant que ces dernières ne se terminent pour la nuit.
Coco Pommel sauta sans aucune difficulté jusque sur le pont supérieur avant du navire, là où il n’y avait généralement personne pour se trouver, surtout à la fraîcheur d’un ciel nocturne.
Ainsi, elle put passer relativement inaperçue lorsqu’elle bondit de toutes les forces de Black Velvet, en direction de la petite île artificielle qui accueillait la statue géante.

« Bon sang, et dire que je ne suis jamais venu ici alors que j’habite dans cette ville… » murmura-t-elle en faisant le tour de l’édifice.

C’est alors qu’elle trouva une petite porte dérobée, apparemment fermée aux visites habituellement, derrière le poney géant, juste à l’endroit où le dos de sa toge rejoignait le sol. La structure était incroyable d’ingéniosité, cela allait sans dire. Cependant, la jeune couturière n’était pas là pour jouer les touristes et n’hésita pas une seule seconde à arracher la porte de ses gonds, avant de se glisser par l’ouverture.
L’odeur était épouvantable. Un mélange de vieux métal mélangé à l’eau de mer croupie, le tout resté trop longtemps sans aération. Répugnant.
Coco Pommel emprunta alors machinalement l’escalier qui montait au sommet de la statue, puisqu’il s’agissait là du seul chemin, et l’air se fit heureusement de plus en plus frais.
C’est alors qu’au bout de plusieurs marches, la jument crème arriva sur une large plate-forme qui semblait se trouver à mi-hauteur de l’édifice, ouvrant une large baie vitrée pour offrir une vue magnifique sur le port. Et ça n’était même pas le sommet.

« Dis-moi, n’as-tu jamais rêvé de devenir une princesse ?… résonna une voix inquiétante.

-Qui a dit ça ? Montrez-vous ! Vous ne me faites pas peur ! s’exclama la jeune couturière.

-Holala, ce n’est pas une manière de se comporter pour une princesse…! chantonna la même voix que tout à l’heure avant de se laisser aller à un petit rire cristallin.

-Je n’ai jamais rêvé de devenir une princesse, même petite, je laissais ce genre de rêves aux pouliches sans imagination ! » plaida Coco Pommel en jetant des coups d’œil tout autour d’elle, cherchant son ennemi.

Elle s’attendait évidemment à ce que la fameuse Boss de l’organisation soit au moins protégée par un manieur de stand particulièrement terrible. Et elle était d’ailleurs soulagée de constater qu’elle cherchait bel et bien au bon endroit.

« Jamais ? s’offusqua la voix tandis qu’une horrible jument rose bonbon descendait du plafond en battant des ailes avec une excessive légèreté. Voyons, c’est incongru ma chère Coco Pommel. Toutes les jeunes filles ont rêvé d’être des princesses. Moi, tu vois, j’en suis devenue une parce que j’ai toujours cru à mes rêves ! déclara-t-elle en chantonnant d’une voix exagérément fluette.

-Non… grimaça alors la jument couleur crème. Tu n’es pas une princesse, tu es une pégase folle dans une robe moche, avec un cornet en carton collé sur le front… constata-t-elle avec justesse. Et ça me dégoutte. » ajouta-t-elle.

En effet, la pauvre jument qui se tenait devant elle avait de quoi inspirer la pitié. Ses yeux écarquillés et beaucoup trop maquillés semblaient complètement fous, son sourire crispé avait quelque chose de dément, et la vieille robe de marié aux dentelles mitées qu’elle portait sur le dos offrait un horrible complément. Le tout sans parler de sa crinière teinte en blond ne s’accordant pas du tout avec son pelage, et cette horrible corne pastiche en vieux carton. Si Coco Pommel estimait un tant soit peu être l’une des gardiennes de l’esthétique et du bon goût dans cette ville, elle se réservait le devoir de combattre ce genre de personnes.

« Je suis la princesse Brazerra…! déclara théâtralement l’horrible jument rose. Je suis la toute-puissance alicorne de tout qui est beau et mignon dans ce monde ! Et toi ? Quel genre de princesse es-tu ?

-L’odeur iodée et moisie présente aux pieds de cette statue me donne moins envie de vomir que de te voir… grogna la jeune couturière en grimaçant.

-Heiiiin ? chantonna la dénommée Brazerra en tournoyant sur elle-même telle une ballerine. Qu’ouï-je ? Qu’entends-je ? Ce n’est point un discours digne d’une princesse. Dit moi, dit moi, Coco Pommel, quel genre de princesse es-tu doooonc ? insista-t-elle en entamant des entrechats en conservant son sourire répugnant et son ton mielleux.

-Je suis la princesse qui distribue les coups de sabot ! Et aujourd’hui c’est ton anniversaire !! rétorqua Coco Pommel qui réagissait au quart de tour à ce genre de provocations. Prend-ça, espèce de caricature de sous-produit dégénéré de la classe moyenne supérieure des années quatre-vingt ! » vociféra-t-elle avant de se mettre à frapper.

Alimenté par tout le dégoût et le malaise de sa manieuse, Black Velvet surgit du corps de la jument crème et frappa avec une colère aveugle en direction de l’exubérante et exaspérante pégase folle à lier. Cependant, cette dernière était tellement insouciante, légère et agile, qu’elle esquivait le moindre de ses coups sans aucune pression, comme si elle était convaincue que rien ne pouvait l’atteindre, au point que ça en devienne vrai.

« Oooh, ce n’est pas très joli, ça ! couina Brazerra avec un petit rire en continuant de danser. La bagarre, c’est pour les garçons. Les princesses font des bisous, des cadeaux et des câlins… elles chantent et dansent comme de vraies filles. minauda-t-elle d’un ton agaçant. Alors dis-moi, n’as-tu jamais rêvé d’être une princesse ?

-Toi… souffla Coco Pommel en reprenant son souffle, exaspéré à la nausée. Tu crois vraiment être une princesse…

-Exacto ! Et c’est pour cela que j’en suis une… allez, viens me rejoindre, on est bien, regarde tout ce qu’on peut faire. plaida la fausse princesse en continuant de se mouvoir avec le maximum de ridicule possible.

-Qu’est ce que tu attends de moi ? Que je te dise que j’ai rêvé d’être une princesse ? Que j’avoue que toutes les pouliches ont un jour fait ce rêve ?!

-Exacto ! renchérit Brazerra en continuant son petit manège, tendant le sabot à la terrestre en s’approchant d’elle. Soit une princesse comme moi, tu verras comme c’est exaltant et intense ! Nous pourrons régner sur un joli royaume toutes les deux, et plein de princes viendraient nous faire la cour…!

-Je trouve l’idée répugnante, non-merci. Maintenant laisse-moi passer, je dois parler à ta boss. grimaça la jument crème en contournant la pégase folle à lier.

-Oh non ! Tu ne peux pas ! caqueta la jument rose bonbon en sautillant pour bloquer la route de la jeune couturière. Tu vois, la boss est une reine ! C’est un titre trèèès important, et seule une princesse peut lui adresser la parole ! Sinon, c’est trèèèèèèèès malpoli ! ajouta-t-elle en montant insupportablement dans les aiguës.

-Ok d’accord !! s’écria Coco Pommel en plaquant ses sabots contre ses oreilles, de plus en plus agacée. Je vais le dire, d’accord ? Alors tu vas me laisser tranquille !

-Exactooooo ! chanta allègrement la princesse autoproclamée.

-Bien, c’est vrai, quand j’étais très jeune, il a pu m’arriver de vouloir être une princesse, au moins une journée. Maintenant, laisse-moi, je dois absolument…

-Exacto !! coupa Brazerra avec trop d’enthousiasme, son sourire s’élargissant presque au point de fissurer la commissure de ses lèvres. Félicitation pour ton… Alicornication ! »

Et à peine eut-elle prononcé ce nom que la jeune couturière se sentit prise d’un vertige. Il s’agissait sûrement de l’attaque de son stand, mais elle ne le voyait pas. Elle avait baissé sa garde en pensant qu’elle n’était qu’une folle à lier un peu répugnante. Alors avant que son état ne s’aggrave, elle tenta d’invoquer Black Velvet. Mais au moment où elle essaya de produire cet effort mental, une douleur indicible lui déchira le corps.

« AAAAAAHHH !!! s’égosilla Coco Pommel. Bordel, qu’est-ce que c’est que ça !? C’est ton stand qui me fait ça ?! demanda-t-elle, sa voix étant déchirée par la douleur.

-Exacto ! répondit Brazerra avec sa légèreté habituelle. Mais tu devrais surveiller ton langage petite princesse, ce n’est pas beau de dire des vilains mots. » chantonna-t-elle en tournant sur elle-même.

La pauvre jument couleur crème sentit sa chair se déformer douloureusement sous ses côtes, ses muscles qui se tortillaient et poussaient pour déchirer sa peau. Elle était à plat ventre sur le sol, les yeux exorbités et les sabots avant serrés autour de sa poitrine, comme pour s’empêcher d’exploser de l’intérieur. Cette souffrance était pire que tout, elle était inarrêtable, indicible, inexorable.
Coco Pommel respirait par la bouche avec difficulté, une épaisse écume se formant au coin de ses lèvres avant de s’écouler sur le sol. Ses pupilles étaient contractées au point d’en être douloureuses et ses yeux exorbités étaient injectés de sang. Son visage était de plus en plus pâle, tirant presque sur le bleu. La douleur atteignait son point culminant à présent, elle allait mourir, elle le sentait, elle le savait. Et au moment où son corps se déchirait littéralement, au moment ou quelque chose la transperça de l’intérieur vers l’extérieur, tout ne fut plus que ténèbres. Le silence le plus total si ce n’était un lointain bourdonnement, un endroit de flottement total, de rien absolue. Elle ne ressentait plus son corps, ni douleur ni quoi que ce soit d’autre. Au loin, il y avait une petite lumière. Apaisante, rassurante, l’appelant d’une voix infiniment douce et familière, l’attirant avec une force irrépressible. Elle avait échoué à venger les pauvres victimes de l’organisation, à protéger celles qu’elle ferait à l’avenir et à préserver sa propre vie, sa propre existence. Quelle frustration c’était pour elle. De plus, elle ne pourrait pas tenir sa promesse envers Rarity, la boutique serait abandonnée, personne ne pourrait finir la collection pour la nouvelle saison…

« Non...! » s’écria soudainement la jeune couturière.

C’est alors qu’elle rouvrit les yeux, reprenant conscience de la douleur, du sol de métal sous elle, de la marre de sang dans laquelle elle baignait, du son des vagues et du vent, de l’odeur iodée et lointaine, de la vue horrible de cette pégase rose bonbon. Elle avait mal, très mal même, mais ça n’était rien à côté du point culminant qu’elle venait de vivre, comme l’absolu contraire de la jouissance.
Elle essaya alors de se relever, tremblant sur ses sabots, parvenant à peine à tenir debout, deux lambeaux de chair inconnus l’alourdissant et lui faisant toucher le sol. Elle regarda alors derrière elle en s’attendant à voir son corps mutilé… mais non. C’était tout le contraire. Une paire d’ailes venait de transpercer ses côtes en bourgeonnant à partir des cellules de ses muscles les plus fragiles et les plus sensibles. Le spectacle de ses deux ailes ensanglantées était aussi dérangeant que douloureux à contempler. Si elle en avait encore eu la force, elle aurait hurlé à s’en déchirer la gorge.

« Ooooh… mais, mais c’est que tu es peut-être digne d’être une princesse après tout ! chantonna Brazella en sautillant sur la pointe de ses sabots, apparemment très heureuse. Je te félicite, vraiment beaucouuuup ! Tu as survécu à Alicornication une fois, je suis trèèèès impressionnée !

- Est… est-ce que c’est… enfin terminé… articula Coco Pommel, à bout de souffle et à bout de forces.

-...No es exacto ! déclara alors la fausse princesse d’un ton étrangement froid, juste avant de repartir sur sa voix de crécelle bien trop enjouée. Tu es une petite terrestre après tout ! Tu es trèèèès forte, mais il te manque quelque chose pour être une vraiiiie princesse ! Comme moiiiiiii ! trompeta Brazerra en tournant sur elle-même avant de désigner sa fausse corne en carton.

-Oh non, non, tout sauf ça, p-pitié… HUAAAAAAAAAA !! » s’égosilla soudainement la jument crème, se déchirant la gorge à en cracher du sang.

La promesse et l’appréhension d’une douleur aussi terrible que la précédente, était en réalité bien pire que la douleur elle-même. Voir venir son châtiment de loin lui laisser le temps d’en savourer toute l’angoisse et toute l’horreur tandis qu’elle sentait son front se déchirer en deux, son crâne qui écrasait son cerveau, ses yeux qui pleuraient des larmes de sang tandis qu’elle poussait un hurlement silencieux ; ses cordes vocales ayant déjà été réduites en miettes.
La migraine, la migraine était tellement atroce qu’elle voulait s’arracher le crâne. Elle perdit plusieurs fois conscience, rapidement réveillée à chaque fois par l’intensité de la douleur. Elle n’y échapperait pas, elle ne pouvait pas lui échapper, à moins de mourir. Et mourir était hors de question. Que ce soit par lâcheté, par conviction, par esprit de vengeance ou autre, Coco Pommel ne s’autorisait certainement pas à mourir maintenant.
Puis, sa vision de troubla, se déchira en certains endroits pour n’afficher que de grandes taches noires cernées de flou. Elle se mit ensuite à vomir tout ce qu’elle pouvait. Le peu de nourriture qu’elle avait avalé aujourd’hui, les sucs gastriques de son estomac, et même le sang que se dernier rendait comme une éponge que l’on pressait. Et même la douleur pourtant déchirante qui lui brûlait les entrailles n’était rien face à celle qui lui fendait littéralement le crâne. Une corne poussait sur son front, depuis ce qui lui semblait être le fin fond de son cerveau jusqu’à l’autre bout de son crâne, ravageant tout sur son passage. À un moment, elle fut prit de tels spasmes que, dans un sursaut de douleur, elle se mordit la langue d’un coup si sec que le pauvre lambeau de chair tomba sur le sol, tandis qu’elle bavait et crachait son propre sang, qui venait se joindre à l’écume au bord de ses lèvres. Elle ne pouvait même pas s’évanouir, elle ne pouvait absolument rien faire pour échapper un tant soit peu à ce supplice qui semblait déchirer le tissu même de son être, sa substance, son âme… Puis sa souffrance s’apaisa, disparaissant peu à à peu en lui laissant déguster les échos qu’elle laissait derrière elle.

« Ooooh, merveilleux, merveilleuuuuuux ! s’enthousiasma la pégase rose bonbon en s’immobilisant dans une pirouette de ballerine, en plein air. Tu es formidable Coco chérie ! Tu es formidable ! Tu es la toute première, la toute première à réussir le test et à devenir une beeeeelle princesse, comme moi ! Toutes mes amies ont échoué, parce que, tu sais, Alicornication fait de toi la plus belle des princesses, mais il faut souffrir pour être beeeeelle, tu n’es pas d’accord ? couina-t-elle avec un petit rire mutin et complice. Tu es formidable Coco chérie !

-’heu’… ‘heu’ ‘a’i’y a ‘eu ‘oa ‘eu ‘a’eué ‘é’i... gargouilla la pauvre et misérable jument crème couverte de sang, la langue coupée par la force de ses propres mâchoires.

-Hahaha, pardon ? Je ne comprends pas ce que tu dis Coco chérie ! Une vraie princesse doit avoir une diction parfaite, tu as encore des progrès à faiiiiiire ! »

C’est alors que Coco Pommel, au comble de sa peine, de l’enfer qu’elle vivait et qui semblait l’attendre pour le reste de ses jours, sentit une formidable énergie naître en elle. Une énergie magique formidable et primordiale, venue du fin fond des âges et de la terre, qui palpitait comme un cœur titanesque sous ses sabots avant de remonter dans tout son être. Et à chaque pulsation, elle sentait la douleur la quitter, la puissance la gagner, son corps être restauré et réparé par une force de vie dépassant l’entendement équin. Une lumière aveuglante éclata alors dans les airs, infiniment puissante, au point de brièvement déchirer la nuit, le temps d’un flash…

« Je… je suis comme neuve. articula la jeune couturière avec un sourire de soulagement. Est-ce que c’est ça, être une alicorne ? Toute cette puissance, toute cette énergie… j’ai la sensation que je pourrais conquérir le monde ! Un stand peut-il vraiment posséder un pouvoir aussi… souffla-t-elle avant de marquer une pause, écarquillant les yeux de stupeur. Contre nature… conclut-elle en se souvenant de l’avertissement qu’elle avait entendu.

-Tu es resplendissante Coco chériiiiiiiiiiiie ! s’écria alors Brazerra d’une voix perchée toujours plus haut dans les aiguës. Tu es une beeeeeelle princesse ! Presque aussi magnifique que moiiiii ! ajouta-t-elle en trépignant d’excitation.

-Tu as entendu ce que je disais tout à l’heure ?… Non, car je n’avais pas de langue. souffla la jument crème. Mais avant tout, laisse-moi te poser quelques questions. Tu penses vraiment être une princesse ?

-Exacto ! répondit l’intéressée en tournoyant sur elle-même

-Tu penses que ta place est parmi les étoiles dans le ciel n’est-ce pas ?

-Exacto ! Tu as tout compris, et les gentilles princesses qui comprennent bien leurs leçons obtiennent des récompenses !

-Et ces "exacto" que tu n’arrêtes pas de répéter sont des récompenses, hein ?

-Exactooooo !

-Une toute dernière question… tu es complètement débile, ou tu joues à la pouffe peroxydée juste pour qu’on se méfie pas de toi ? provoqua Coco Pommel avec un sourire en coin tandis qu’elle avançait vers son ennemie.

-Hein ? grogna Brazerra avec une soudaine froideur. Tu te prends pour qui petite conne ? Pour une princesse ? Juste parce que tu as survécu à Alicornication ? Je vais te renvoyer sur le sol à vomir de douleur si tu continues… grimaça la pégase rose bonbon, dévoilant enfin son véritable visage.

-Personne n’a jamais survécu à ton stand hein ? ricana Coco Pommel.

-Ouais, et alors, Coco chérie ? bava la fausse princesse avec un profond mépris, qui avait le mérite d’être sincère.

-Alors comme je disais tout à l’heure sans ma langue… Seule Rarity a le droit de m’appeler "chérie". »

À ces mots, Black Velvet se matérialisa aux côtés de sa manieuse. Mais cette fois-ci, ayant suivi l’évolution de la terrestre, son stand se trouvait à présent pourvu de magnifiques ailes dorées, tandis qu’une longue et puissante corne d’argent ornait son front. Depuis quelques minutes déjà, Black Velvet avait elle aussi grandi et gagné en puissance, prenant l’aspect d’une alicorne à la puissance dévastatrice !

« Et maintenant… je vais te faire goûter à la puissance de ton stand. ricana Coco Pommel, sur le point de savourer sa revanche, s’approchant déjà de la pégase rose bonbon.

-N-non… non ! s’affola Brazerra. Tu es censé avoir mal, être aux portes de la mort ! Personne ne devient alicorne comme ça, c’est un piège, il faut avoir un esprit bien trop noble pour mériter cette transformation ! Tu n’oseras pas ! Tu n’oseras pas me frapper alors que tu viens de t’élever au rang de princesse ! s’égosilla-t-elle en proie à la panique.

-...No es exacto. fut la seule réponse de la jeune couturière qui concentra toute sa force mentale dans son stand afin de délivrer une attaque de la plus extrême violence. Pars rejoindre les étoiles que tu aimes tant, vol pour l’éternité… »

Le sabot droit de Black Velvet s’enflamma alors de puissance brute en s’armant loin au-dessus de son épaule. Ses ailes d'or s'ouvrirent d'un coup en déployant mille étincelles lumineuse, tandis que sa corne argentée brillait intensément de la même couleur que la flamme qui brûlaient autour de son membre. Du sabot gauche, elle rajusta alors son chapeau d’un mouvement bref. 

« ARRIVEDERCI PER SEMPRE !!! »

Et sur ce cri de guerre, le stand de Coco Pommel décocha un direct du droit en plein dans le visage de sa victime, déjà tétanisée par la peur et par la panique, l’envoyant traverser le ciel à une telle vitesse qu’elle brisa une première fois le mur du son, faisant exploser la baie vitrée de l’étage, avant de s’enflammer dans l’atmosphère en quelques secondes, sans même avoir eu le temps de la quitter.

« Finalement... il semblerait que les étoiles ne veulent pas de toi non plus... » souffla la jeune couturière en redevenant une simple terrestre à la mort de son ennemie.

                                                                                        <=[to be continued]

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Note de l'auteur

Alicornication : [lien]

Manieuse : Brazerra, autrefois connue sous le nom de Bouncy Bubble. Il s'agit d'un poney qui a grandi dans les familles de la classe moyenne supérieure qui ont peuplé les banlieues moderne de Manehattan lors de son âge d'or, quelques années après la fin de l'immigration massive. Ces familles ne sont ni nobles ni spécialement fortunées, mais elles n'ont de cesse que de vouloir le laisser penser aux autres. C'est pourquoi certaines d'entre elles ont fini par succomber à toutes les bassesses afin d'accéder à la reconnaissance sociale. Vivre au-dessus de leurs moyens, se complaire dans la prétention et le paraître, organiser des mariages arrangés, flatter, conspiré, médire... Nombreux sont les membres de la pègre issue de cette classe sociale majoritairement pourrissante. Une rumeur tenace parle d'une opération chirurgicale majeur en ce qui concerne celle que l'on nomme aujourd'hui Brazerra.
Pouvoir : Terrifiant et fascinant, Alicornication représente à la fois toute la folie et toutes les aspirations jamais assouvies du milieu social de sa manieuse. En effet, ce stand inflige à sa victime d'indicibles douleurs tandis qu'il lui procure les attributs les plus puissants et les plus influents qui existent dans la société Equestrienne : ceux d'une Alicorne. Cependant, la douleur a toujours raison de la personne qui subit l'attaque et cette dernière décède. Coco Pommel nous a donc démontré qu'une volonté sincère et altruiste, qui n'est pas motivée par l’acquisition des pouvoirs que promet le stand, permet de survivre à son attaque et de riposter avec une puissance écrasante. Alicornication enseigne par la douleur et par la mort que les rêves de grandeur égoïstes nous conduisent à notre perte.
Statut : OBLITERATED

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makuta
makuta : #48819
J'ai une chose à dire... HARDCORE !!!!!
Il y a 5 mois · Répondre
speedangel
speedangel : #48785
EXACTO !!!! :D
Il y a 5 mois · Répondre

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