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Plus qu'une amie

Une fiction traduite par Savon.

Plus qu'une amie

Moondancer entra dans sa petite maison et ferma la porte avec un soupir morose. Elle rentrait tout juste de sa fête. Celle où elle n’avait pas daigné se montrer. Elle jeta ses livres sur le canapé, se promettant de les ramasser plus tard, et se traîna jusqu’aux escaliers, les sabots claquant sur le plancher à un rythme irrégulier. Par Célestia, qu’elle était fatiguée. Les fêtes n’avaient jamais été vraiment son truc, puisqu’elles la laissaient toujours épuisée après, mais sa mère avait toujours dit : “Si tu veux te faire des amis, organise une fête”. C’était tellement niais que Moondancer râlait chaque fois que sa mère le disait, mais ça restait vrai.

Alors qu’elle passait devant la cuisine, elle s’arrêta dans l’embrasure, songeant à grignoter avant d’aller se coucher. Son estomac protesta bruyamment, toujours gorgé de la nourriture supplémentaire qu’elle avait préparée pour les invités, et elle finit par abandonner. Alors qu’elle montait les escaliers, les rectangles pâles où des cadres auraient dû se trouver ressortaient comme des boules à neige sur le papier peint terne. Chacun d’eux avait été un portrait, jusqu’à ce que le poney représenté aient déménagé. S’arrêtant au sommet des escaliers, Moondancer regarda longuement les cinq cadres restants. Ses cinq dernières amies, du moins les cinq poneys avec qui elle voulait être amie.

Minuette. Twinkleshine. Lemon Hearts. Lyra Heartstrings. Twilight Sparkle. La corne de Moondancer brilla, et la photo de Twilight, qui la représentait le museau dans un bouquin complètement aveugle à l’appareil, se mit à briller de la même couleur, et se décrocha du mur en flottant. Elle resta suspendue dans les airs, montant et descendant comme un bateau sur la mer calme, mouvement de lévitation que Moondancer n’avait jamais compris. Avec un soupir, Moondancer relâcha son emprise, et la photo regagna sa place, mais légèrement de travers. Tout sauf motivée pour la remettre droite, Moondancer entra dans sa chambre et se jeta sur le lit. Roulant sur son ventre, elle regarda la fenêtre pendant une longue minute avant de fermer les yeux lentement. Rien n’avait changé, se dit-elle, elle réessayerait demain. Ce n’était pas comme si Twilight allait partir.

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La porte de Moondancer s’ouvrit et se ferma violemment en l’espace de deux secondes, laissant seule une jument entrer avant de réduire au silence les voix qui la poursuivaient. Moondancer, la jument en question, gravit les escaliers au galop sans même prendre la peine de retirer sa sacoche, passa devant son salon bien rangé, la cuisine fraîchement nettoyée, les portraits poussiéreux, par-dessus les sols à moquette et les tapis balayés, et se jeta sur le doudou que sa mère avait cousu pour elle en cadeau de déménagement.

Elle n’avait pas envie de pleurer, mais c’est ce qui se produisit, des larmes salées perlant sur ses draps. Pourquoi ? C’était la seule question qu’elle pouvait gérer pour le moment, car elle était la source de toutes les autres. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi était-elle partie ? Pourquoi partir sans dire un mot ? Sans même une note ?

Moondancer connaissait déjà la réponse, elle rechignait juste à se l’admettre. Twilight n’en avait simplement rien à faire. Elle était toujours occupée, même quand Célestia ne lui donnait rien de spécial à faire. Toujours à lire, comme Moondancer, mais jamais à se faire des amis. Alors elle était partie, ayant déménagé dans une ville lointaine sans regarder en arrière. À présent Twilight ne saurait jamais. Elle ne saurait jamais à quel point elle était importante pour une ponette à qui elle parlait à peine.

Moondancer resta là pour une durée indéterminée, bien qu’assez longue pour que les voix devant sa porte d’entrée aient laissé tomber et soient parties. À cours de larmes, Moondancer se leva et traversa le couloir, manquant de trébucher sur le seuil. Regardant la photo de Twilight, les yeux rouges et gonflés, Moondancer fit la moue, puis la grimace, puis des yeux noirs, puis poussa un cri de rage et déchira l’image sur le mur, cassant la corde qui la retenait suspendue. Le cadre se brisa dans sa magie, puis prit feu, sans que l’image ne soit marquée, Moondancer l’ayant enchantée contre le feu, entre autres. Elle déchargea sa colère sur l’effigie de ses espoirs et rêves, balançant la pauvre image sur les murs et le plafond, avant de galoper jusqu’à son bureau afin de la jeter dans la corbeille.

Elle resta suspendue au-dessus de la corbeille une seconde, puis deux, puis dix, avant que Moondancer soupire, place le bout de papier dans un coin de son armoire, puis ferme la porte à clé. Sa colère partie, elle sortit dans le couloir et se mit à retirer les cadres. Elle avait donné une chance à l’amitié, et quelque chose de plus que cela, et le cœur qu’elle avait offert s’était fait jeter au sol, piétiner, et souiller de terre comme un vulgaire détritus. Si elle ne voulait pas de l’amitié de Moondancer, alors Moondancer n’avait rien à offrir.

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Moondancer poussa un râle de dégoût et claqua la porte au museau de ses anciennes amies. Elle se rendit dans la cuisine en claquant ses sabots sur le sol, faisant attention à éviter les traces, les marques et les taches qu’elle n’avait pas envie de nettoyer. Pourquoi l’ennuyaient-elles encore ? N’avait-elle pas clairement dit qu’elle n’était pas intéressée ? Et Twilight n’avait-elle pas montré qu’elle s’en fichait aussi ? Ça n’avait aucun sens. Ouvrant le frigo, elle jeta un œil à l’intérieur et le referma aussitôt. Ah ouais, il y avait une raison pourquoi elle mangeait toujours dehors. Elle saisit une pomme encore bonne sur le comptoir et s’installa dans le canapé. Un ressort sortit du coussin à sa droite et se planta dans son arrière-train, elle bougea pour trouver une place plus confortable.

Mordant dans la pomme et recrachant le morceau pourri qu’elle avait accidentellement trouvé, Moondancer observa le mur de son salon. Le mur blanc et vide. Des silhouettes de cadres s’y trouvaient, mais chacun avait été vendu cette année pour financer ses études. Elle aurait besoin d’un boulot plus tard, mais les livres la maintenaient occupée, loin des pensées qu’il valait mieux ne pas penser. Une sensation de solitude fit écho dans son cœur et dans le salon, rebondissant sur les chaises vides, les tapis sales, les coins infestés de toiles d’araignées. Elle gardait cet endroit propre, avant, mais après que Twilight s’était… enfin, bref, elle n’avait plus l’énergie. Nom de Célestia, elle avait besoin d’un livre.

Sortant ses récentes acquisitions de sa sacoche, elle se posa pour lire. Quand elle lisait, elle ne se sentait peut-être pas heureuse, émotion évasive qu’elle ne parvenait jamais à conserver très longtemps, mais au moins elle ne pensait pas. Ne pas penser était mieux que souffrir.

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Moondancer ouvrit la porte du sabot, trop fatiguée pour utiliser la magie, se servant du trou que Twilight avait fait à son retour quelques jours plus tôt. Pour la première fois en un an, Moondancer souriait, un petit sourire satisfait qui suggérait plus que tout allait bien dans le meilleur des mondes plutôt qu’elle venait d’entendre une blague rigolote. Elle ne portait pas de sacoche pleine de livres, pas aujourd’hui, mais elle transportait une boîte de restes et une photo, le tout en équilibre sur son dos.

Elle fit léviter la boîte dans la cuisine, ouvrit le frigo, et plissa le museau à l’odeur qui s’en dégagea. Sa corne brilla intensément, et la crasse accumulée au cours d’une année de nourriture périmée s’extraya du frigo vers la poubelle surchargée, qui fut descendue ensuite. Ses narines satisfaites de la propreté du frigo, Moondancer plaça les restes dedans et ferma la porte. Montant les escaliers, elle suspendit la photo sur le mur devant sa chambre, où elle pourrait la voir tous les matins en sortant. C’était bon de se rappeler ses amies, maintenant qu’elle les avait à nouveau, et elle n’avait pas envie de se remettre dans l’état dans lequel elle était quand Twilight n’était pas là.

Retournant dans sa chambre, elle s’arrêta devant son armoire, celle qu’elle avait fermée à clé le jour où Twilight était partie, puis l’ouvrit et en retira la photo qu’elle avait jetée. Elle était un peu chiffonnée, et légèrement moisie dans le coin inférieur droit, mais toujours intacte, et le temps passé dans le noir n’avait rien fait aux couleurs. Sortant quelques bouts de bois de la corbeille à papier, elle fabriqua un petit cadre pour la photo, et la remit sur le mur de sa chambre. Elle avait jeté les autres photos il y a des mois, mais celle-là elle ne pouvait s’y résoudre. Elle était heureuse de ne pas l’avoir fait à présent. Le sourire qu’elle rendit à la photo était doux, puis benêt, avant de devenir sensuel et qu’elle se mette à rougir. Secouant la tête pour chasser quelques vilaines pensées, elle sortit pour acheter du matériel de nettoyage. Elle ne pouvait tout de même pas inviter Twilight à dîner dans une maison en pagaille, et le cas échéant elle serait trop gênée pour lui proposer ce qu’elle avait en tête à présent. Si seulement elle pouvait se débarrasser de ce dragon pour la nuit...

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Luiwen
Luiwen : #48597
Je vois. ^^
Et à en voir la tête du produit, je devine que t'as une calculette casio mais passons.

Sinon, je trouve que la traduction est fluide et bien réussie. Même si la phrase "À présent Twilight ne saurait jamais." sonne bizarre en français à cause de l'emploi quelque peu étrange du conditionnel.
Il y a 5 mois · Répondre
Savon
Savon : #48591
@Luiwen
la dernière fois que j'ai vérifié, ça faisait 7.9012344e+15 6_9

c'était dans l'originale, et j'ai juste repris tel quel. l'éditeur semble pas vouloir centrer tho...
Il y a 5 mois · Répondre
Luiwen
Luiwen : #48587
Quatre-vingt huit millions huit cent quatre-vingt huit milles huit cent quatre-vingt huit au carré, ça fait combien?

Sinon, je n'ai jamais vu autant de 8 dans une fanfiction. C'était dans la fic originale?
Il y a 5 mois · Répondre

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