Alors que l'astre du jour entamait sa lente descente vers l'horizon, celui de la nuit commençait son ascension sous le regard admiratif d’une foule de poneys venue voir l’arrivée de cette princesse qu’ils ne connaissaient qu’à travers les légendes. C'était la première fois qu’ils y assistaient : un levé de lune par la princesse de la nuit elle-même !
Au moment où les sabots de la princesse Luna touchèrent le sol, elle entendit les acclamations et les applaudissements de la foule qui s'était formée derrière elle, alors qu'elle terminait de lever l'astre lunaire dans le ciel. Surprise, elle se retourna pour faire face son assistance.
Elle n'était arrivée que depuis quelques minutes, juste avant l'heure à laquelle elle se devait d'accomplir son rôle de souveraine de la nuit. Une chose qu'elle venait de faire et ce, aussitôt après avoir posé le sabot sur le quai où son navire avait accosté.
Entre-temps, les quelques passants et habitants des environs eurent rapidement vent de la venue de cette princesse qu'ils admiraient tant. Pour eux, la princesse Luna était leur souveraine ; une souveraine dont ils étaient les sujets, et dont Night Hope était le royaume.
La princesse de la lune balayait la foule d’un regard confus ; elle ne comprenait pas très bien pourquoi tous ces poneys s’étaient rassemblés. Étaient-ils là pour la blâmer pour ses actions passées ? La chasser pour le danger qu’elle pourrait encore représenter ? Ou rien de tout cela ? Elle ne s'en décidait pas encore.
Mais au milieu de la foule, elle aperçut un petit comité qui cherchait vainement à trouver son chemin à travers la masse compacte qui s’était formée.
Reconnaissant du premier coup d'oeil les signes distinctifs des poneys occupant un rôle de haut rang, elle jeta un regard rapide vers le capitaine de son escorte royale. Celui-ci hocha la tête en guise de réponse à l'ordre qu'il avait perçu.
D'un geste, il ordonna au reste de l'escorte qui retenait la foule d'ouvrir un chemin au milieu de celle-ci.
La voie ainsi dégagée, un poney d'un âge certain, richement vêtu et entouré d'une petite escorte pu traverser la foule et rejoindre la princesse. Rapidement, celui-ci se présenta comme Copper Gloom, le maire de Night Hope, et souhaita la bienvenue à cette invitée royale.
La princesse Luna le remercia poliment pour l'accueil qui lui avait était fait. Mais elle rappela également que sa présence en ces terres lointaines n'avait rien de festif et, qu'avant toute chose, elle avait une tâche à accomplir.
Le maire répondit positivement et conduisit la princesse vers un navire qui avait été affrété pour faire quotidiennement la navette entre la ville et l'archipel où se trouvait l'objet qui inquiétait tant la princesse.
Au moment où le bateau s'en alla, la princesse constata que la foule, à présent encore plus grande, s'agglutinait sur le quai que son embarcation venait de quitter. Tous ces poneys souriants, aux regards emplis d'admiration et qui faisaient de grands gestes en son honneur avaient quelque chose de très touchant au yeux de l'ancienne princesse bannie.
Plus tard, quand l'embarcation arriva à destination et que ses occupants touchèrent terre, tous firent marche vers le site qui attirait le plus l'attention sur ce petit îlot recouvert de débris.
Tout en avançant, la princesse constata la présence d'un grand nombre de poneys ouvriers en train de déblayer les nombreux déchets qui jonchaient le sol.
A son passage, tous arrêtèrent leur travail pour avoir l'honneur de lui faire la révérence et tous reçurent ce même chaleureux sourire de remerciement de la part de la princesse de la nuit. Et plus elle croisait de ces poneys qui semblaient si admiratifs envers elle, et plus son sourire devenait radieux.
Mais il s'effaça rapidement lorsqu’elle et son escorte arrivèrent en vue d'un périmètre de sécurité, derrière lequel était visible, à une centaine de mètres, un mystérieux cratère d'où émanait une forte lumière blanche.
Là, un poney terrestre un peu plus robuste que les autres semblait les attendre.
"Enfin ! Vot' Majesté ! S-s't un honneur d'pouvoir vous rencontrez" s'écria le poney terrestre à la vue de la princesse tout en s'avançant avec révérence vers celle-ci.
"J'suis l'responsable de c'chantier. Et comme v'pourrez l'constater, on a fait tout comme vous l'avez dit. On a drainé l'eau d'mer, comme ça l'caillou... 'Fin, je veux dire... L'étoile, s'ra plus facilement accessible. Et, d'puis, la sécurité a veillé à c'qu' personne puisse approcher du site, pas même mes poneys. D'ailleurs, désolé pour l'bazar. On a pas encore l'droit déblayer 'tour du cratère"
La princesse Luna prit bonne note des remarques difficilement compréhensibles du poney contremaître, sans quitter le cratère et sa mystérieuse lumière des yeux. Elle se sentait attirée par celle-ci, comme une mère serait attirée par les pleurs de son enfant.
"Attendez ici, c'est une tâche dont nous devons nous acquitter seule" déclara la princesse lorsque le chemin lui fut ouvert. Mais, aussitôt, le capitaine de son escorte tenta de l'en dissuader
"Mais, majesté, vous..."
"Nous avons dit !" clama la princesse, imposant sa décision comme irrévocable, ce qui suffit à faire taire toute opposition.
Ainsi, sous le regard inquiet de son capitaine et du contremaître, elle s'avança sur la centaine de mètres qui la séparait du cratère.
Ici, contrairement à l'extérieur de la zone, les débris étaient encore plus nombreux et les traces de l'intense brasier qui avait sévi suite à l'impact étaient faciles à deviner.
Mais ce ne fut que lorsqu'elle arriva aux abords du cratère qu'elle pu enfin l'apercevoir ! L'étoile ! Elle n'était plus exactement comme dans ses souvenirs, mais c'était bien l'étoile qu'elle avait créé !
Elle la contempla avec nostalgie en repensant à la nuit de sa création, se rappelant de la joie qu'elle avait ressentie en la plaçant, elle et toutes les autres, dans le firmament de son royaume nocturne.
De sa position, elle aperçut également le barrage dont on venait de lui parler. Il avait été installé sur le bord du cratère qui longeait la mer pour empêcher l'eau de s'y accumuler à nouveau.
En continuant d'observer sa création, elle constata avec un pincement au coeur que celle-ci portait à présent des marques en témoignage de la catastrophe qu'elle avait provoquée. La pointe de la branche sur laquelle l'étoile reposait le plus était fissuré, mais la princesse n'avait pas le temps pour pouvoir soigner cette douloureuse blessure...
Car, quelques secondes plus tard, un sentiment glacial la sortit brusquement de ses pensées: le sentiment qu'une centaine de paires d'yeux étaient à présent posées sur elle. "Ils" étaient là ! Ceux dont sa soeur lui avait parlé et dont elle l'avait avertie de la dangerosité...
Ces êtres sans nom...
Sans plus attendre, et d'un pas déterminé, elle s'avança à l'intérieur du cratère.
Même de loin, elle pouvait sentir leur présence, leurs yeux posés sur elle ; la fixant, observant la moindre de ses actions, guettant la moindre faiblesse.
Continuant sa lente et prudente progression vers l’astre déchu, elle pouvait sentir leur présence se renforcer tout autour d’elle. Tout le contour du cratère se remplissait petit à petit de silhouettes cachées dans l’ombre, guettant, scrutant, avides d’un pouvoir incommensurable.
Elle n’imaginait pas qu’ils seraient si nombreux ! S’ils devaient l’attaquer, elle ne savait pas si elle pourrait tous les contenir... Mais le voulaient-ils seulement ?
Car après tout, ce n’était pas pour elle qu’ils étaient venu, non ! Ils étaient là pour l'étoile ! Mais elle aussi était venu pour ça ! Et elle ne comptait pas leur laisser le temps de poser plus que leur yeux sur la scintillante surface de sa création !
Une fois arrivée dans le boueux centre du cratère et au pied de l'immense gemme blanche, elle leva le regard sur l'objet céleste déchu, pleurant intérieurement en pensant au mal qu'ils l'avaient obligée à commettre. Elle leva un sabot pour effleurer la surface lisse et tiède de l'astre, versant une simple larme en guise d'excuse, puis fit un pas en arrière.
La princesse de la nuit se cabra sur ses pattes arrière, déployant ses ailes pour garantir son équilibre le temps qu'elle incante son sort. Sa longue corne d’alicorne se recouvrit d’une intense aura bleue qui vint recouvrir l’objet de toutes les convoitises.
Il n'en fallut pas plus pour que l’étincelante gemme se mette à briller de plus belle et commence à se redresser.
En même temps, une bourrasque se leva et encercla la princesse et l'astre, telle une tornade levée par la providence pour les protéger des sombres dessins de leurs obscurs spectateurs.
L'étoile s'éleva alors doucement dans les airs, abandonnant les boueux restes de terre qui l'avaient soutenue un instant plus tôt.
Les yeux de la princesse se mirent à briller d'une lumière presque aussi forte que celle de l'étoile et une bulle se dessina alors autour de l'astre, symbole de sa protection à présent restaurée.
L'objet céleste continua de s'élever, s'alignant face au ciel nocturne avant de commencer une lente rotation, prenant de plus en plus de vitesse. Rapidement, l'étoile tourna suffisamment vite pour léviter d’elle même.
Á cet instant, la princesse Luna retomba sur ses quatre sabots, l'air exténué et à bout de souffle. Cependant, son regard était toujours aussi vif et combatif. Elle se redressa et jeta un regard perçant à l’attention de sa malveillante assistance.
Que se soit par couardise, face au regard défiant de la princesse, ou par perte de combativité, à l’approche du départ de l’étoile, les présences commencèrent à diminuer autour d’elle.
Les regardant disparaître un à un dans les ombres de la nuit, la princesse sentit que le danger était écarté et qu’elle ne risquait à présent plus rien. Rassurée, elle se permit un soupir de soulagement alors que les derniers d’entre eux disparaissait face à elle.
Il n'en resta finalement qu'un...
Une créature, bipède, vêtue d'une cape miteuse, qui la regardait depuis le sommet du cratère, lui faisait face. La créature leva les yeux vers l'étoile ; Luna l'imita juste à temps pour voir son étoile se ruer vers le ciel nocturne à une vitesse prodigieuse, reprenant sa place parmi ses soeurs. Elle laissa derrière elle un mince filet de lumière blanche spiralé comme cadeau d'adieu.
C'était terminé, elle avait réussi.
La princesse se mit alors à sourire avant de baisser son regard, triomphant, vers la créature qui lui faisait toujours face.
Mais à sa grande surprise, elle vit la créature, qui avait rabattue son capuchon, lui sourire. À travers l'obscurité, elle aperçu le visage de la créature... Le visage d'une créature comme elle n'en avait jamais vu auparavant...!
À première vue, cette chose ressemblait à un singe, mais étrangement formé. La fourrure qui aurait dû recouvrir son visage était grandement absente. Son front était bien plus grand et avancé qu’il ne devait l’être, aplatissant la forme de son visage. Quant à sa mâchoire...
Si la princesse Luna devait comparer cette mâchoire à celles de toutes les créatures dont elle avait connaissance, son choix se porterait sur celle d’un requin...
Le sourire de cette créature était aussi large que dérangeant. Il s’étendait d’un bout à l’autre de sa mâchoire, révélant l'intégralité de celle-ci dans un horrible sourire permanent, rempli de dents, de malice et de malfaisance...
Les mots de sa sœur lui revinrent en mémoire.
Non, ce n'est pas terminé...! réalisa-t-elle finalement.
L’espèce de monstre jeta un dernier regard empli de défi à la princesse avant de se retourner et de disparaître dans les ombres, tel le fantôme qu'il était.
Mais alors qu’elle était sur le point de le poursuivre, la voix du contremaître vint l'interrompre.
"Vot' majesté ! L'étoile ! Elle... 'S avez réussi !" lui cria le poney terrestre depuis le bord du cratère tout en lui faisant de grands signes de ses pattes. Mais il n'y avait pas que lui ! Tous les autres poneys, ouvriers, de sécurité, même sa garde personnelle étaient là. "R'montez vite, qu' nous puissions commencer à remblayer...! Sans vouloir vous commander, bien sûr !”
La princesse Luna jeta un dernier regard vers l'autre bord du cratère, espérant encore pouvoir apercevoir la créature de tout à l'heure, mais il ne restait plus aucune trace d'elle. Juste l'obscurité et le néant.
Poussant un léger soupir, elle fit demi-tour afin de remonter le long de la glissante pente qu'elle avait descendue plus tôt. Trop fatiguée pour voler, elle usa malgré tout de ses magnifiques ailes pour l’aider dans son ascension.
Ainsi, elle pu rapidement sortir du cratère et, sans rien avoir perdu de son élégance et de sa superbe, elle se dressa de toute sa hauteur pour faire face à la foule de poneys qui s'était formée.
"Merci à vous, chers sujets, d'avoir veillé sur notre étoile ! Nous vous garantissons une juste récompense pour cet effort !" dit-elle par réflexe d'une voix forte, amplifiée par sa magie, pour atteindre jusqu'aux plus éloignés des membres de son audience.
Immédiatement, elle regretta cette action, car d'expérience, elle savait que cette voix intimidante avait tendance à susciter la crainte chez ceux à qui elle s'adressait. Par le passé, cela lui avait joué plus d'un mauvais tour et elle avait rapidement cherché à perdre cette mauvaise manie. Mais, comme dirait le poney avisé : les vieilles habitudes ont la peau dure... ou le cuir épais.
Cependant, les paroles de la princesse, loin d'avoir intimidé ou apeuré son audience, eurent plutôt l'effet inverse. Chacun de ceux qui entendirent ces paroles semblèrent, au contraire, remplis d'émotion et de fierté.
Elle ne voyait en eux ni peur, ni crainte, ni doute.
Depuis la fin de son bannissement et de la malédiction qui l'y avait forcé, jamais la princesse Luna n'avait ressenti autant d'amour et d'admiration de la part du peuple à son égard. Car, malgré le pardon qu'ils lui avaient accordé, elle pouvait parfois encore ressentir le doute et la peur à son encontre au plus profond du coeur des poneys qu'elle croisait ; ces sentiments là n'existaient pas dans le coeur des poneys qui lui faisaient face...
Cet endroit, cette ville, c'était comme un nouveau foyer pour elle. Un lieu où ses erreurs passées n'existaient pas et où elle pouvait se sentir à sa place et aimée de son peuple. Un lieu où le souvenir du tyran qu'elle avait été sur le point de devenir n'avait plus de raison d'être... Un lieu où elle pouvait simplement être la princesse Luna, souveraine et maîtresse de la nuit !
"Princesse...?" la voix du capitaine interrompit les rêveries de la princesse, la ramenant brusquement à la réalité. "Votre mission est terminée, me semble-t-il. Que désirez-vous faire à présent ? Désirez-vous retourner à Canterlot dans les plus brefs délais?"
Luna réfléchit un instant, réalisant la chance qu'il lui était donnée. Elle prit rapidement sa décision.
"Pas dans l'immédiat capitaine. Nous... Je... pense qu'il s'agit là d'une excellente occasion pour prendre quelques vacances !"
"Des... vacances ?" répéta le garde poney d'élite sans comprendre.
"Oui ! Demandez qu'on me réserve cette chambre d'hôtel que l'on m'a promise en arrivant et faites y porter mes bagages. Nous restons quelques jours...!" déclara fièrement la princesse, impatiente de pouvoir découvrir la magnifique cité de Night Hope.
Mais ce n'était pas la seul chose qu'elle comptait faire. Car, il y avait certain poney qu'elle se devait d'aller voir...
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Chapitre 2
Au plus profond du seul hôpital psychiatrique de Night Hope, résonnait une voix. Telle une complainte désespérée, ce cri était accompagné des pleurs et lamentations d’un esprit brisé.
Feather...
... Flying...
Longtemps, cette voix se fit écho dans la nuit, suppliant à l'éternel de répondre à sa supplique. Mais... Jamais il n'obtint cette chance...
Je sais...
Je le sais !
Désespéré et à bout de force, cette pauvre âme perdue avait fini par s'échouer là où personne ne pouvait plus rien pour elle. Là où même l’esprit le plus pur, ou même le plus vaillant, ne pouvait rien faire d’autre que de succomber...
Elles sont en vie !
Elles ne peuvent pas être parties !
Et au plus profond de cette folie, il refusait la réalité, préférant Sa vérité à celle de tous les autres... Refusant d'écouter ceux qui s’évertuaient à lui ouvrir les yeux.
C'est impossible...
C'est impossible...!
C’EST IMPOSSIBLE !
C’est au fond d’une des cellules capitonnées de l’hôpital de l’île que gisait Shooting Star, le poney qui naguère, jouissait d’une vie exempte de tout défaut.
Cela faisait des mois qu’il était là, ruminant sa haine et sa colère. Tout ça à cause de cet événement qui l’avait séparé de celles qu’il aimait.
Il ne pouvait pas croire ceux qui lui disait qu'elles étaient parties pour toujours. Dans son esprit brisé et divaguant, une seule chose ne cessait de lui revenir...
Il sait...
Il le sait !
Il sait où elles sont...
Dawn !
Les derniers mots de son fils hantaient son esprit. Il était persuadé qu'il était responsable de leur disparition.
Il sait où elles sont !
Il le sait !
Il me déteste !
Il nous déteste...
Tous !
Pour Shooting, la haine avouée de son fils envers lui suffisait à prouver sa culpabilité.
Il n'avait qu'une seule idée en tête : retrouver son fils...
… Et l'obliger à avouer... où... il les avait cachées !
Il sait !
Il sait !
Il les a cachées pour me faire du mal !
Il veut me faire souffrir !
Mais il n'y arrivera pas !
Il n'y arrivera pas !
Je serai plus fort que lui !
Je le serai plus !
Et je lui ferai payer !
Soudainement, le claquement des verrous de sa cellule se firent entendre et, quelques secondes plus tard, un licorne médecin entra. Il affichait un large sourire satisfait.
"Bonjour, monsieur Star ! Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?" demanda le poney praticien. À ces mots Shooting, qui se trouvait couché face au fond de sa cellule, se releva avant de se tourner lentement vers son interlocuteur et de lui adresser la parole.
"Beaucoup mieux docteur ! Je dois même avouer que je ne me suis jamais senti aussi bien qu'aujourd'hui !" déclara joyeusement Shooting, son visage rayonnant d'un large sourire.
"Bien ! Bien ! Cela est très encourageant pour la suite de votre traitement" continua le médecin tout en faisant léviter par magie plusieurs feuilles face à lui. "Je suppose que vous devez être impatient de pouvoir rentrez chez vous ?"
"Plus que jamais docteur ! Je suis surtout impatient de pouvoir revoir mon fils !" répondit Shooting toujours aussi joyeusement.
"C'est une très bonne nouvelle ! Je suis heureux de constater que vous ne lui tenez plus rigueur de la disparition de feu votre femme et votre fille..." mais à ces mots, le visage de Shooting s'assombrit et son sourire se crispa légèrement. "Mes excuses ! Je ne voulais pas vous rappeler ce mauvais souvenir."
Tout en se mordant la langue, Shooting parvint à grand peine à reprendre son calme et à réafficher une mine réjouie avant de finalement répondre.
"Il n'y a pas de mal, docteur. J'espère simplement pouvoir retrouver mon fils et tourner la page sur ce triste événement"
"Oui, je comprends. Après l'épreuve que vous avez traversée, vous avez largement mérité de retourner auprès de votre famille" répondit le médecin d'un ton compatissant.
Cela faisait plusieurs mois à présent qu'il s'occupait de soigner Shooting, rendu fou après la mort présumée de Feather et Flying, persuadé qu’elles étaient toujours en vie, que, d’une manière ou d’une autre, elles devaient avoir survécu à la chute de l'étoile.
Et, pour ne rien arranger à sa douleur, leurs corps n'avaient pu être retrouvés, car probablement désintégrés lors de l'impact.
Mais à cause de cela, Shooting s'était conforté dans l'idée qu'elles étaient toujours vivantes, et qu'elles se cachaient quelque part à attendre qu'il les retrouve.
Mais après ces quelques mois d'internement, Shooting avait fait des progrès exceptionnels ! Il avait fini par donner des signes encourageants de guérison et semblait s'être complètement remis de sa période de psychose.
À présent, son médecin ne voyait plus aucune raison de le garder enfermé dans une cellule. Il était grand temps pour Shooting Star de rentrer chez lui.
"Encore merci, docteur, pour votre excellent travail"
"Inutile de me remercier, monsieur Star. Je n'ai fait que mon devoir !" répondit le praticien, flatté par les remerciements de son futur ancien patient. "Mais n'oubliez pas de continuer votre traitement. Il serait dommage que nous soyons amené à nous revoir à cause d'un petit oubli, n'est ce pas ?"
"Tout à fait, docteur" conclut Shooting en riant légèrement à la blague. Enfin, il allait sortir.
Quelques minutes plus tard, Shooting marchait le long de la route qui menait à l'hôpital psychiatrique dont il venait de sortir. Un petit bâtiment, isolé de la grande ville qu'était Night Hope, et construit sur une pointe rocheuse, face à la mer.
Après encore quelque minutes de marche, il se mit face à cette falaise qu'il longeait depuis plusieurs minutes. De là, il avait une vue parfaite du bas d’elle et de la mer qui venait y frapper.
Tout en contemplant ce magnifique paysage vivifiant, la corne de Shooting se mit à briller d’une légère lumière bleue nuit et un petit sac entouré par sa magie sorti par lévitation de la sacoche qu'il portait sur le dos.
Ce petit sac contenant le fameux remède qui constituait le traitement que son médecin lui avait prescrit.
Il observa un instant le petit sac avec considération, avant que son visage ne finisse par s'assombrir.
"Oui... Je me sens beaucoup mieux" fini-t-il par dire avant de dissiper son sort.
Il observa attentivement le sac disparaître sous les vagues qui venaient se fracasser contre la base de la falaise. Il se retourna finalement d'un geste brusque et repris sa route.
Allons voir notre fils.
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"Je suis heureuse de voir que vous allez mieux, monsieur Star. Votre fils a vraiment besoin de quelqu'un à ses côtés"
Une fois arrivé à l'hôpital où se trouvait son fils, Shooting fut immédiatement pris en charge par l'une des infirmières qui s'occupait de lui. Elle proposa de le conduire immédiatement voir son fils, occasion que Shooting saisit aussitôt, impatient de pouvoir régler ses comptes.
Mais malgré son impatience, une question le dérangeait : pourquoi Dawn était-il encore hospitalisé ? En temps que Star, il devait déjà avoir reçu les meilleurs traitement qui existait et devait probablement être sur pattes depuis bien longtemps. Alors, pourquoi était-il encore là ?
Pour répondre à cette question, Shooting commença à questionner l'état de santé de Dawn à la pégase infirmière.
"Il... va bien, je suppose. C'est difficile à dire puisqu'il ne parle quasiment jamais" répondit-elle sans grande conviction. À l'entendre, l'état de Dawn s'était grandement amélioré depuis son arrivée, mais malgré tout, elle semblait inquiète pour sa santé...
Mais, derrières ces paroles, Shooting sentait bien qu'elle avait autre chose à dire. Sauf qu'elle n'arrivait tout simplement pas à trouver comment l'annoncer. Il décida qu'il valait mieux attendre, quit à voir par lui même ce qu'il en était.
Arrivé à proximité de la chambre de Dawn, l'infirmière s'interrompit et demanda à Shooting s'il pouvait attendre, car elle avait plusieurs choses à lui dire.
"Monsieur Star, je... Je ne sais pas comment vous l'annoncer..." dit-elle en soupirant longuement, preuve de l'appréhension qu'elle ressentait à l'idée de ce qu'elle avait à dire.
Mais après avoir rassemblé son courage et sa détermination, elle reprit la parole.
"Je suis désolée de devoir vous annoncez cela, monsieur Star, mais... votre fils, Dawn, souffre d'une... tétraplégie complète du corps. Il ne peut plus, ni bouger, ni ressentir quoi que ce soit. Et il aura très certainement besoin d'une assistance médical pour le reste de ses jours" finit-elle par dire d'une seule traite.
Shooting resta sans voix... Dawn, paralysé à vie ? Il n'en revenait pas ! Plusieurs secondes s’écoulèrent avant qu’il ne parvienne enfin à retrouver la parole et à demander comment cela avait pu arriver.
Mais à cela, la seul chose que la jeune infirmière pu répondre était que les blessures de Dawn avaient été trop graves pour ne pas être sans conséquences, mais pas uniquement....
"Les médecins ont fait de leur mieux, mais... ils ont été obligés de sacrifier ses membres postérieurs. Et ses antérieurs... disons que, même s'il le pouvait, il ne pourrait plus les utiliser pour le porter. Il souffre également de douleur fantôme chronique" continua la pégase infirmière dans sa lancée.
"Des douleurs fantômes ?"
"Oui, c'est ce qui arrive à ceux qui perdent un membre ou sont paralysés. Ils ressentent de violentes douleurs dans des membres qui n'existent ou ne réagissent plus. Ces douleurs sont purement psychologique, nous ne pouvons rien faire pour les calmer. Elles sont sans doute une conséquence des brûlures qu'il a subies"
Shooting était sous le choc. Il se souvenait très bien de l'état dans lequel Dawn se trouvait lorsqu'il l'avait retrouvé, le jour de l’incident, mais jamais il ne se serait imaginé que l'état de son fils serait à ce point grave... Ou peut-être n'avait-il jamais voulu l'accepter ?
“Les brûlures...”
"Oui. La presque totalité de son corps a été gravement brûlée. Il ne reste plus rien de sa fourrure ou de sa crinière. Mais... Nous ne savons pas exactement pourquoi, mais... sa peau... Elle... " à cette évocation, l'infirmière dû retenir un sentiment de malaise qui manqua de la faire vaciller l’espace d’un instant.
Circonspect, Shooting lui lança un regard soucieux, mais elle se reprit rapidement avant de poursuivre ses explications.
"Plusieurs des patients qui ont été admis ici après l’incident ont souffert de blessures sévères à la peau. En particulier ceux qui ont été brûlés. Les médecins pensent que cela vient de l'énergie libérée par l’étoile qui a... provoqué une réaction et stoppé la régénération cellulaire. De plus, la lumière qui a émané de l’étoile au moment où elle a... Et bien, cette lumière a fortement abîmé les rétines de Dawn. Il est presque complètement aveugle"
Ces nouvelles frappèrent avec force l'esprit de Shooting. Pas une seconde, il n'avait imaginé que Dawn avait pu souffrir de l'incident, mais maintenant... Maintenant qu'il le savait... Il ne pouvait qu'imaginer la torture que devait être la vie de son fils en ce moment même.
"Avec les soins que nous lui apportons, ses jours ne sont pas en danger. Mais, au vu de son état, il ne lui reste probablement plus que quelques années à vivre" finit par conclure la pégase infirmière, terminant ainsi ses longues et douloureuses explications, soulagée d'avoir réussi à en venir à bout.
Après un instant de silence, l'infirmière regarda attentivement Shooting, cherchant à déterminer l'effet que ces nouvelles avaient eux sur lui et, devant sa pâleur, elle pouvait avoir une bonne idée de l'impact qu'elles avaient eu.
"Merveilleux" lâcha soudain Shooting d'une voix presque enjoué, sous le regard médusé de l'infirmière, choquée par une telle réflexion de sa part.
"Je veux dire...! Que je sois guéri et que je puisse revenir m'occuper de mon fils est merveilleux pour lui ! Après ce qu'il a traversé, il mérite de retrouver un peu de bonheur !" s'empressa de rajouter Shooting pour calmer le regard inquisiteur que lui jetait la pégase infirmière.
"Je l'espère, monsieur Star... Je l'espère vraiment" dit-elle en laissant échapper un soupir. "Depuis que votre fils est ici, il ne cesse de se morfondre sur lui-même. Même la visite de la princesse Luna n'y a rien changé."
"La princesse...? Vous voulez dire que la princesse est venue pour le voir ?!"
"Oui, mais pas seulement lui ! Durant son séjour à Night Hope, la princesse Luna est venu rendre visite à toutes les victimes de l'incident pour leur souhaiter un bon rétablissement ! Ce fut un grand moment de joie pour nous tous ! Mais... avec Dawn... Ce ne fut pas aussi joyeux" admit-elle d'un air désolé.
"Et... Est-elle toujours en ville ?" se risqua à questionner Shooting, encore sous le choc de toutes ces révélations qui s'enchaînaient les unes après les autres.
"Non, elle est repartie pour le continent quelques temps après sa visite. Mais elle nous a quand même demandé de la tenir au courant de toute évolution concernant l'état de santé de votre fils. N'est-elle pas merveilleuse !"
"Oui, si vous le dite" répondit Shooting, étrangement peu rassuré. "Mais je pense qu'il est temps pour moi de voir mon fils" rappela-t-il finalement.
"Oui, vous avez raison. Veuillez me suivre."
Et enfin, la pégase infirmière emmena Shooting devant la chambre qu'occupait Dawn. Elle se tourna une dernière fois vers Shooting pour lui demander s'il était près, car ce qu'il s'apprêtait à voir risquait de le choquer au plus haut point. Mais celui-ci lui répondit, calmement, positivement, que c’était son fils après tout.
L'infirmière poussa alors la porte et entra lentement dans la chambre avant de commencer à parler d'une voix douce et rassurante.
"Dawn, tu as de la visite."
Puis, elle tourna la tête vers Shooting pour l'inviter à entrer à son tour, ce qu'il fit sans se faire prier.
En même temps qu'il avançait dans la petite pièce pauvrement meublé, il constata que le lit, où devait très certainement se trouver Dawn, avait été placé et tourné face à la fenêtre de la chambre. Une fenêtre qui donnait vue sur la mer. Ainsi placé, tout poney qui entrait dans la petite pièce se retrouvait forcément face au dos du lit.
Finalement, Shooting arriva juste derrière le lit, mais même de là, il ne pouvait toujours pas voir Dawn. Et pour cause, l'avant du matelas avait été surélevée grâce à plusieurs coussins empilés dessous. Ce qui n'était pas si étrange que cela, réfléchit Shooting. Après tout, Dawn n'était plus capable de bouger par lui même, il était donc normal d'imaginer que, s'il avait demandé à être placé face à cette fenêtre, le personnel médical devait l'avoir couché de telle sorte à ce qu'il puisse regarder à travers celle-ci malgré son état.
Shooting attendit quelques secondes, mais comme il n'obtint pas de réaction de la part de Dawn, il le salua en premier.
"Bonjour, mon fils ! Comment vas-tu ?" demanda Shooting d'une voix presque trop diligente, savourant cette instant.
Un instant de silence s'ensuivit. Puis, un étrange râle émana de derrière le matelas et, enfin, une voix faible et cassée se fit entendre.
"Je ne crois ph-as a-vh-oir de-mh-andé à te vh-oir" prononça difficilement Dawn, comme si quelque chose l'empêchait d'articuler correctement.
Et pour cause ! Car, entre temps Shooting avait commencé à contourner le lit pour pouvoir finalement voir son fils. Et ce qu'il vit le glaça d'effroi !
Le poney qui se trouvait devant lui... si tant est que qui que ce soit puissent encore appeler cette chose un poney, n'était rien de plus qu'un corps mutilé et recouvert de bandage.
Les deux membres postérieurs de son corps avaient disparu et les membres antérieurs étaient plus courts que ce qu'ils devaient être en plus d'être à présent de tailles inégales.
La plupart des rares interstices entre ses bandages ne révélait rien d'autre qu'une surface blanche et mate, mais c'était surtout son visage qui était le plus visible. La plupart des bandages étaient desserrés et tombaient comme les rides d'un visage marqué par le temps, mais dans ce cas-ci, cela ne valait guère mieux qu'un simulacre de peau qui couvrait à peine les horribles blessures qui le défiguraient.
D'abord, c'étaient ses yeux qui étaient les plus visibles : deux globes oculaires dépourvus de paupières et qui laissaient visibles de grands yeux ronds aux pupilles mates et décolorée.
L'absence d'oreilles et de nez aussi était clairement visible à travers les bandages qui recouvrait le haut de son crâne et le bout de son museau.
Et enfin, mais surtout, la disparition de la peau qui recouvrait sa mâchoire la rendait,
elle, ainsi que les muscles qui la commandaient, clairement visibles aux yeux de tous !
Face à de telles blessures, ses problèmes d'élocution n'étaient plus du tout surprenant.
Mais malgré cela, et en dépit du dégoût qu'il ressentait à la vue de la caricature d'être vivant qu'était devenu son fils, Shooting reprit la parole sur le ton le plus compatissant qu'il pu atteindre.
"Et depuis quand un père n'a plus le droit de voir son fils ?"
"De-ph-uis que tu mh-as laissé cre-vh-é !" s'empressa immédiatement de répondre Dawn avec rage et mépris. "De-ph-uis le jour où tu mh-as laissé ph-our mh-ort ! Où tu mh-as laissé...! De-ph-uis ce jour... Je ne te considère ph-lus... co-mmh-e mh-on ph-ère !"
À nouveau, Dawn mentionna la rancune qu'il éprouvait pour son père, rappelant à Shooting sa haine à l'égard de son fils. Mais même si, pendant un court instant, il s'était surpris à ressentir de la compassion et de la pitié envers lui, Shooting avait rapidement chassé ces sentiments dont il ne voulait pas. Tout ce qu'il l'intéressait était de savoir où Dawn avait caché sa femme et sa fille et de le faire payer pour ça !
Mais en l’état, Shooting savait très bien que, s’il tentait quoi que ce soit contre son fils, il retournerait immédiatement en soin psychiatrique ! Il devait attendre !
Et même s’il jubilait intérieurement à la vue de l’état pitoyable dans lequel se trouvait son fils, il comprit rapidement qu’il s'agissait là de l'opportunité qu’il attendait pour pouvoir le faire avouer !
À présent, Shooting savait exactement quoi faire pour obliger Dawn à tout lui dire !
Tout ce qu’il lui restait à faire, c'était de se préparer et de rassembler tous les éléments nécessaires à sa vengeance !
Tout ce qu’il avait à faire était de préparer cette petite surprise...
"Allons, en voilà des manières. Et moi qui voulais te faire un cadeau pour fêter la fin de mon séjour en soin psychiatrique... Tu me déçois" rétorqua finalement Shooting sur un ton cynique. La réponse de Dawn fut immédiate.
"DÉGAGE !!" cria-t-il d'une voix forte et dégoulinante de haine. Mais la seule réaction de Shooting fut de sourire avant de s’esclaffer bêtement, comme s'il réagissait à une blague, ce qui ne calma pas Dawn.
En voyant que la discussion dégénérait, la pégase infirmière ordonna immédiatement à Shooting de quitter la chambre ; il lui jeta un regard en coin, toujours en affichant ce même sourire niais. Il n'en fallut pas plus pour la décider à appeler la sécurité.
Quelques secondes plus tard, plusieurs poneys terrestres de grand gabarit entrèrent dans la chambre avant de se diriger vers Shooting pour l'inviter à sortir. Mais face à son refus, ils décidèrent d'utiliser la manière forte. Cependant, Shooting, en plus de ne pas se laisser faire, ne pu s'empêcher de crier une dernière chose à son fils, comme une ultime provocation à son encontre.
"Dawn, je vais tout arranger, tu verras ! Bientôt, nous serons de nouveau une belle et grande famille !" dit-il en concluant sa phrase d'un rire dément.
Oui, bientôt ! Bientôt nous serons tous réunis !
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Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis l'altercation de Shooting avec son fils, mais, malgré la gravité de cette incident, celui-ci n'en avait pas été inquiété le moins du monde, puisqu’il justifia sa réaction par le choc qu’il avait subit suite à la vue des blessures de son fils. Ainsi, il avait pu reprendre ses anciennes activités tout en préparant les éléments de sa vengeance future.
Profitant de ses relations et des ressources qu'il avait accumulées avec le temps, il avait déjà mis sur pied et dans le plus grand secret, un petit laboratoire de fortune où il comptait assembler les éléments de sa vengeance. Mais c'était sans compter sur un léger problème...
"Non. Non. Non ! Ça ne marche pas ! Aucunes des sources d'alimentation que je peux imaginer ne fonctionnent ! Pourquoi ?! Pourquoi je n'y arrive pas ?!" se plaignit Shooting tout en renversant le moindre meuble de la salle où, plus tôt, il avait décidé de s'enfermer pour dessiner ses plans et croquis.
Cela faisait des heures qu'il butait sur le même problème : il était incapable d'imaginer une source d'alimentation suffisamment compacte et fiable pour alimenter son ultime projet ! Et ce seul problème suffisait à complètement paralyser ses plans !
"Si je ne trouve rien, je ne pourrais jamais...! Je ne pourrais jamais... Oh... Feather... Si seulement tu étais là... Toi, au moins, tu saurais comment faire..." à cette seule pensée, Shooting ne ne parvint plus à contenir sa tristesse. Il voulait tellement pouvoir revoir le doux visage de son épouse, se plonger à nouveau dans son regard si calme et attendrissant, et pouvoir l'entendre lui dire "je t'aime" une fois de plus...
Tout ça à cause de cette étoile...
Cette maudite étoile...
"Que le Tartarus les emporte toutes, elles et cette maudite princesse qui les a créées !"
Aussitôt, sa corne se recouvrit de magie, plus qu'elle ne l'avait jamais faite au part avant, ainsi que d'une fine brume noire. Et avec cette magie, Shooting saisit le premier meuble venu et l'envoya avec une force phénoménale vers le mur, le réduisit aussitôt en morceau au moment où il le traversa. Au même moment, les veines de ses yeux commencèrent à se dessiner... Elles étaient aussi noires que sa colère.
... Étoile...
... Étoile...
Étoile...?
L'étoile ?
Ce serait aussi simple ?
Mais alors que la colère l'avait amené à repenser à l’incident et à l'astre céleste qui l'avait provoqué, il réalisa quelque chose : les étoiles avaient besoin d'énergie pour pouvoir briller ! Une énergie qu'elles semblaient capable de générer à l'infini. Il s'en rappelait...! C'était le sujet de la thèse qui avait fait son succès. L'étude d'un fragment d'étoile qui avait été offert à la ville par la princesse Celestia elle-même lors de sa fondation, il y avait quelque centaines d’années de cela. Il s'en souvenait ! C'était ça la solution !
À nouveau, le visage souriant de Feather passa dans son esprit. Ce même visage souriant qu'elle affichait lorsqu'elle lui apportait la solution pour compléter ses projets les plus complexes... Même maintenant, tu es encore venue m'aider, mon amour lui adressa tendrement Shooting à travers ses pensés.
La seul chose qu'il lui restait à faire était de se procurer un fragment d'étoile.
Mais où peut-on trouver ce genre d'objet ? Celui que j'ai étudié est utilisé pour alimenter la ville et est sous bonne garde... Ce n'est pas comme si ce genre de chose pouvait tomber du ciel...! réfléchie Shooting. Mais à cette réflexion, il réalisa quelque chose. Et si c'était déjà le cas ? Et si cet objet était déjà tombé du ciel ?
Il savait à présent où chercher !
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