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Lune de guerre

Une fiction écrite par BroNie.

Chapitre 1

Lune de guerre

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Premier Chapitre

Ils nous faisaient beaucoup de promesses, plus que je ne peux me rappeler, mais ils n’en ont jamais tenues qu’une seule ; ils ont promis de prendre nos terres, et ils les ont prises.

M.Luta, chef sioux.

Le son du clairon déchira les oreilles du caporal Braeburn. Le bruit strident s'élevait juste au-dessus de lui, lui perçait les tympans jusqu’à en être douloureux. Cela le sortit de sa torpeur.

Il cligna des yeux plusieurs fois, cherchant à dissiper le flou de sa vision.

Sa tête lui faisait un mal de chien, et il avait une furieuse envie de vomir. Il toussa, sentant quelque chose le gêner dans sa gorge. Il cracha sans réfléchir quelque chose de mou, qui coula en partie sur son menton, salissant sûrement son uniforme.

Ça allait déjà un peu mieux. En fait, sans le bruit atroce du clairon, ça aurait pu être presque convenable comme situation.

Il était à quatre pattes sur le sol rocheux, les mains appuyées contre un gros caillou. Ses bras tremblaient, exactement comme ceux des anciens quand Braeburn allait les voir une fois l’an, aux grandes réunions de famille Apple.

Sans savoir pourquoi, l’image de plusieurs des membres de sa famille lui traversa l’esprit. Il songea à Big Mac, aussi fort qu’un boeuf, ou à sa jolie cousine Applejack. Il se demanda comment ça se passait dans l’Est, pour eux. A cette époque de l’année, ils devaient sûrement préparer le verger contre les rigueurs de l’hiver et...

Nouveau coup de clairon. Braeburn sentit son mal de crâne augmenter. Il ne pouvait pas se taire celui-là ?

Mécaniquement, il leva les yeux vers l’origine du bruit. Il ne voyait que des silhouettes, se détachant sur l’horizon avec le soleil brûlant, pareilles à des ombres chinoises.

Des hommes en uniformes, d’autres, vêtus bien plus légèrement, presque nus. Les ombres s’empoignaient, s’agrippaient, le tout dans un ballet désordonné.

De temps en temps, un des fantômes s’écroulait, des petites gouttes jaillissant sur le lointain, quelques secondes avant qu’il ne s’effondre.

Parfois un jet presque continu, d’autre fois, il se désolidarisait en une myriade de gouttelettes éparses.

D’instinct, Braeburn ramena sa main droite vers son ceinturon, comme s’il se souvenait qu’il avait quelque chose à y prendre. Son pouce caressa sa boucle de cuir, l’ongle grattant bêtement la matière. Il ne savait pas ce qu’il cherchait, mais il l’avait perdu. Et c’était gênant.

Ce qui était gênant aussi, constata t-il quand il manqua de perdre l’équilibre et qu’il dut in extremis remettre sa main droite en place, touchant la toile de son pantalon dans le même mouvement, c’était qu’il s’était fait dessus.

Comme le dernier des gosses, sa vessie s’était relâchée, mouillant son pantalon. Il grommela de déplaisir au souvenir de ses parents l’éduquant à la dure pour lui faire perdre cette sale habitude. Les seaux d’eau glacée dans la cour du ranch, en pleine nuit parfois, sous le regard moqueur de ses frères et sœurs.

Pas ce qu’il avait aimé le plus dans sa petite enfance.

Toujours le clairon. Braeburn y porta franchement son regard.

La silhouette était plus nette que les autres. L’uniforme bleu se détachait clairement et le soleil rebondissait sur l'instrument, aveuglant le jeune homme. L’individu qui jouait du clairon était planté en haut du rocher sur lequel s’appuyait Braeburn, soufflant dans le cuivre comme si sa vie en dépendait. La musique faisait résonner quelque chose dans l’esprit encore gourd du caporal. C’était un ordre. Un ordre qu’il connaissait. Un ordre auquel il avait obéi à l’entraînement. Mais lequel ?

Trois ombres s’approchèrent du soldat qui soufflait dans l'instrument. Les silhouettes portaient des bâtons dont la tête semblait très lourde. L’homme se cramponna à son clairon, jouant et jouant encore. Cela ne prit fin que quand une des ombres décrivit un arc de cercle avec son bâton, qui percuta le musicien à la tête.

Le son du clairon s’évanouit aussitôt, libérant les oreilles de Braeburn. Toujours les bras tremblants, agrippé à son rocher, il se sentit sourire très légèrement.

Maintenant que cette satanée musique s’était tue, il allait enfin pouvoir se pelotonner sur lui même et dormir. Bon, ça ne serait pas facile avec ce mal de crâne qui le lancinait. Mais ça serait déjà plus simple.

Braeburn ferma les yeux. Même dans le noir, la tête lui tournait, comme s’il était au centre d’une barque emportée par un tourbillon. L’image se matérialisa très bien dans son cerveau. Trop bien.

Il sentit son estomac le lancer. Une fois. Deux fois.

Trop tard.

Avant qu’il ne puisse faire quelque chose contre cela, un grondement sourd monta de son ventre, et un spasme de douleur lui fit rouvrir les yeux.

Il cracha un long jet bileux sur le rocher. Des gouttes rebondirent sur la pierre, et tombèrent directement sur lui.

Il resta ensuite prostré là, dodelinant de la tête, attentif aux signaux de son ventre. Il grelottait et il suait abondamment, mais la bonne nouvelle, c’était que son malaise semblait doucement passer.

La tête lui tournait de moins en moins. Ses pensées recommençaient à venir dans le bon ordre, rassemblant ses derniers souvenirs pour tenter de comprendre ce qui se passait.

Alors, il chevauchait avec le 22° de cavalerie equestrienne dans les badlands. Ça d’accord. Ils avaient quitté Fort Bow aux premières lueurs du jour. Braeburn se souvenait de la tasse de café avalée avant que la colonne ne se mette en route. Un nectar amer, mais qui chassait plus que parfaitement les brumes matinales.

Puis, ils avaient chevauché encore et encore, s’enfonçant toujours plus loin dans le territoire sauvage. Le soleil tapait fort, fermant d’autorité la bouche des plus bavards. Braeburn se souvenait de la sueur qui lui dégoulinait dans le cou, trempant son uniforme. De la saveur qu’avait l’eau de sa gourde, réchauffée par le soleil de plomb mais tout de même si agréable, et si rafraîchissante.

Et...quelque chose avait dû mal tourner. Sinon, il ne se retrouverait pas là, à quatre pattes contre un rocher, grelottant et malade comme un chien.

Une ombre lui masqua le soleil. Il leva mécaniquement les yeux vers elle, comme pour la remercier de son geste.

L’ombre n’était pas seule. Elle était accompagnée de deux autres silhouettes, tout aussi imposantes qu’elle. Elles semblaient regarder Braeburn ayant l’air de ne pas très bien savoir ce qu’elles allaient faire de lui. Le caporal s’en moquait un peu. Si les ombres pouvaient continuer à lui cacher le soleil encore quelques minutes, le temps qu’il reprenne ses esprits, ça serait parfait.

Les silhouettes parlèrent entre elles à haute voix. Ce n’était pas de l’equestrien.

Le ton de la discussion semblait animé. Ça ressemblait assez à une dispute en fait.

Une des ombres portait un de ces bâtons qui avait fait taire le clairon. Elle semblait déterminée à faire de même avec le caporal. Les deux autres silhouettes avaient l’air plus hésitantes.

Braeburn ne comprenait rien du tout. Mais il était toujours reconnaissant aux inconnus de lui faire de l’ombre.

Il ne comprit pas davantage quand une quatrième silhouette surgit derrière lui et lui assena un formidable coup de poing, envoyant sa tête cogner contre le rocher, l’expédiant dans les pommes.

¤¤¤

Gomda regarda son frère se pencher sur le visage-pâle, palpant son uniforme. Les lèvres du guerrier se tordirent en une moue de déplaisir.

_Qu’est-ce que tu fais Mahpee ?

_Je le fouille, répondit ce dernier alors que ses mains s’aventuraient dans les poches de la veste de l’homme inconscient.

_Ça j’ai vu. Mais pourquoi ? On ne va pas le prendre avec nous, si ?

_Ogima voulait qu’on ramène un des visages-pâles après la bataille. Tu as oublié ?

_Ce que je veux dire, c’est pourquoi celui-là ? Tu as vu son état ? Il rejoindra ses ancêtres avant qu’on l’apporte au chef.

_Je le prend lui, parce que c’est le seul que tu n’as pas encore massacré, grommela Mahpee en pointant sur son frère un regard accusateur.

_Ogima nous a ordonné d’attaquer les blancs, non ?

_Et aussi d’en ramener un avec nous. Mais si tu veux désobéir à ses ordres, tu n’as qu’à ouvrir la tête au visage-pâle.

Mahpee plongea ses doigts couleur terre brûlée dans la chevelure blonde du caporal, orientant la tête du soldat pour qu’elle fasse face à son frère.

_Prends ton tomahawk et vas-y. Je suis sûr qu’Ogima sera ravi de savoir que son meilleur guerrier a assassiné un prisonnier.

Gomda tint le regard de défi quelques secondes. Il avait envie d’abattre son arme sur la tête de l’homme blond, juste parce que Mahpee l’y avait mis au défi. Mais il avait raison. Ils devaient obéir aux ordres du chef, et Ogima voulait qu’on lui rapporte un blanc prisonnier.

Gomda renifla et se détourna de son frère, vite suivi de ses deux guerriers qui l’épaulaient en toute chose. Bon, Mahpee voulait s’occuper du visage pâle ? Et bien qu’il s’en charge.

Et à lui de le retaper pour qu’il ne meure pas sur le chemin, tiens.

L’indien remonta sur le promontoire rocheux, pour observer le décor où la bataille avait eu lieu. Un accrochage court, mais sanglant. Les soldats blancs s’étaient bien défendus et leurs fusils avaient pris la vie de quelques grands guerriers de la tribu.

Gomda demanderait au shaman d’organiser des danses pour le repos de leurs esprits.

Ils le méritaient bien.

_Frère ? demanda un des plus jeunes guerriers de la tribu, arrivant au niveau de Gomda. Nous devrions nous dépêcher. D’autres soldats pourraient arriver. Si les blancs ont été suivis...

Gomda arrêta l’hypothèse de son cadet en levant physiquement la main.

_Je ne pense pas que les visages-pâles reviennent tout de suite. Le bruit de la bataille les aurait fait venir depuis longtemps. Et je me bats depuis assez de temps contre eux pour connaître leur langage. Ce que jouait leur musicien, dit-il en pointant du doigt le clairon au crâne fracassé, c’était ce que les blancs font quand ils sont en train de perdre une bataille. Ils voulaient fuir. Il n’y aura pas de renfort blanc avant qu’ils ne sachent ce qu’on a fait à ceux-là. Et quand ils trouveront leurs cadavres, ils comprendront que nous n’abandonnerons jamais la terre de nos ancêtres.

_Tu veux dire que...

Gomda répondit à la question de son guerrier par un hochement de tête sec.

_Exposez les corps des blancs. Mettez les bien en évidence. Je veux que chaque visage pâle sur ce territoire réalise ce qu’il adviendra de lui s’il continue à vouloir nous en chasser.

Les guerriers hochèrent à leur tour la tête et tirèrent de grands couteaux de leurs tenues. Gomda n’avait pas explicitement demandé cela, mais formuler cet ordre était optionnel : scalper les soldats blancs, quand on exposait les corps, c’était devenu la routine pour la tribu des Nez-Percés, depuis que la guerre avait commencé.

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Le regard du lieutenant Flash Sentry fut attiré par la grosse mouche noire qui se frottait les pattes sur les boiseries. C’était un insecte gras, et complètement dégoûtant, le corps boursouflé, recouvert de poils sombres. La mouche se promenait ici et là sur le bois exotique, décollant parfois pour se reposer quelques centimètres plus loin. Si Flash n’avait écouté que son instinct, il se serait saisi du premier torchon ou journal venu pour tuer le maudit animal.

Mais le militaire s’abstiendrait. Tout simplement parce que le journal le plus proche, s’il était bien à portée de main, reposait sur le bureau de la plus haute autorité des États Equestriens Unis.

Dans sa robe blanche, la présidente Celestia tournait le dos à Flash, son attention fixée sur la grande carte d’état-major qui occupait tout un pan du mur. Elle avait croisé les mains à hauteur du visage, et était aussi silencieuse qu’une pierre depuis que Flash lui avait apporté ce pli télégraphique, depuis maintenant cinq minutes entières. Les deux premières, le lieutenant était resté aussi stoïque que possible. Les deux suivantes, il avait discrètement cherché à fixer son attention sur quelque chose pour ne pas laisser son esprit partir trop à l’abandon, ce quelque chose se révélant être la grosse mouche noire. Pendant la dernière minute enfin, il luttait de tout son corps pour ne pas saisir d’un geste le journal du jour, et l’abattre sur l’insecte.

_Cette information est-elle confirmée ?

La voix de la présidente était semblable à d’habitude. Pétrie d’autorité indiscutable, de confiance en soi, et de maternité. Mais il y avait quelque chose de changé dans le timbre de Celestia. Peut-être une minuscule nuance de...d’inquiétude ?

_Oui, madame, répondit Flash, trop heureux de penser à autre chose qu’à la mouche sur le bureau de la présidente. Les rapports de nos agents sur place concordent avec le télégramme que je vous ai apporté. Le camp a bien été rasé jusqu’aux fondations, et la délégation plénipotentiaire avec elle.

Celestia se tourna lentement vers le lieutenant, son visage crispé par le battement d’une veine à sa tempe.

_C’est la troisième fois en six mois. Ces maudits indiens ne reculent devant rien !

_Ils sont déterminés, on ne peut pas leur dénier ça, susurra une voix féminine, dans l’ombre de la pièce.

Flash y porta immédiatement le regard.

A première vue, on ne distinguait rien de plus, dans ce coin du bureau, qu’un coin de la bibliothèque, que les rangées de livres, et les lourdes tentures vertes qui les recouvraient.

Mais quelque chose dans l’ombre bougeait. On voyait de petites zones claires, qui se soulevaient régulièrement, sous l’effet de la respiration de leur propriétaire.

Flash n’avait pas besoin d’y réfléchir à deux fois pour savoir qui venait de prendre la parole. Son attitude, plus que toute autre chose, permettait immanquablement d'identifier le secrétaire d’Etat Luna.

La jeune soeur de la présidente était une étrangeté dont le militaire se serait bien passé. En tant que soldat, Flash aimait que les choses soient carrées, nettes, bien définies. Tout le contraire du secrétaire d’Etat.

C’était une femme de l’ombre, au sens propre comme au figuré. Elle ne se montrait que peu en public, et quand c’était le cas, elle était toujours vêtue de robes amples, aux tons froids, qui s’accordaient avec sa peau extrêmement pâle.

_Vous savez à quoi il me font penser, lieutenant ? demanda Luna.

_Non madame, répondit Flash.

_A des criquets. Une nuée de criquets qui fond sur nos récoltes, et qui ravage tout sur son passage, avant de partir dévaster un autre champ plus loin, comme un ouragan.

Flash trouvait la métaphore particulièrement choquante, et vide de sens.

Mais il savait qu’il valait mieux ne pas contrarier la première diplomate des Etats Equestriens Unis, surtout en présence de sa sœur. C’était peut-être plus la peur de mal paraître aux yeux de la présidente, plus que toute autre chose, qui poussa le lieutenant à un simple hochement de tête, comme s’il approuvait les propos de la jeune femme.

_Mais ce que les criquets ignorent, c’est qu’ils auront beau attaquer nos champs encore et encore, le temps joue pour nous.

_Nous pouvons peut-être parlementer avec eux. Nous avons eu de bons contacts avec les indiens dans le passé...objecta Celestia.

_Non, répondit abruptement Luna. Nous avons essayé ta méthode, ça n’a rien donné. Maintenant, ils est temps de régler le problème de l’essaim une fois pour toutes.

Le secrétaire d’Etat s’avança lentement dans le bureau, la lumière passant à travers les rideaux entrouverts, se reflétant violemment sur sa peau presque blanche de craie. Elle s’arrêta devant la carte d’état-major observée par sa sœur quelques secondes plus tôt.

_La ligne transcontinentale doit se faire. La survie du pays passe par là. Nous ne pouvons plus perdre des mois à faire le tour du continent pour aller d’est en ouest. Le centre d’Equestria n’est qu’une zone de vide, prête à être colonisée. Il nous faut des champs, des villes, des ateliers. Notre population ne cesse d'augmenter, on suffoque de Canterlot à Manehattan. Le pays doit grandir. Et ça passera par la ligne de chemin de fer.

Les doigts de Luna tapotèrent la carte alors qu’elle finissait sa phrase.

_Et puis nous nous sommes engagés auprès des frères FlimFlam, non ? Que seraient les Etats Equestriens Unis, si nous entravions la liberté d’entreprendre ?

La diplomate sourit, visiblement satisfaite de son trait d’humour. La présidente Celestia eut une moue amusée, elle aussi. Flash lui, resta de marbre.

Luna se pencha à l’oreille de sa soeur, et lui glissa quelques mots à l’oreille. Flash ne put s’empêcher de penser que cela correspondait totalement à l’idée qu’on se faisait du secrétaire d’Etat : à la droite de son aînée, en train de révéler quelque chose à elle seule. Celestia eut plusieurs mouvements affirmatifs de la tête, ses longs cheveux à la coloration si unique, volants sous l’effet d’une brise légère.

Quand la présidente reprit la parole, Flash aurait pu les placer dans la bouche de sa cadette tellement ils portaient sa marque.

_Nous avons toujours été des partisans de sa paix, et du dialogue. Mais ce dernier incident est la preuve que nous ne pouvons pas parlementer avec un ennemi qui refuse toute diplomatie. Nous sommes donc dans l’obligation de passer à des méthodes plus musclées, pour régler le problème indien du territoire central equestrien.

La présidente tira une feuille de papier marquée du sceau de la nation, trempa son stylo-plume dans l’encrier de son bureau, et griffonna quelques lignes.

_Néanmoins, je suis persuadée que dos au mur, les tribus indiennes retrouveront la raison. C’est pour cela que je mandate le secrétaire d’Etat Luna en mission spéciale, afin de soumettre un ultimatum aux sauvages. S’ils déposent les armes, nous pourrons envisager leur intégration dans les nouveaux territoires centraux. Dans le cas contraire…

La fin de la phrase de la présidente mourut, couverte par le grattement de la plume sur le papier. Celestia recouvrit la feuille d’un buvard, et une fois cette dernière sèche, la tendit à Flash.

_Lieutenant Sentry, vous serez affecté aux ordres du secrétaire d’Etat pendant toute la durée de la mission, et ne répondrez que devant elle.

_Puis-je en demander la raison, madame ? questionna le militaire.

_Parce que vous avez plusieurs fois prouvé votre valeur lors de missions délicates dans le nord, parce que vous m’êtes sympathique et que j’ai envie de vous donner une chance, parce que vous êtes là, et parce que si je ne le fais pas, vous allez encore monopoliser toute l’attention de Twilight en restant à Washingthoof, et que ma pupille a besoin de se concentrer sur ses études.

Sentry sentit sa gorge se serrer. Bien sûr, il savait qu’il allait être dur de dissimuler sa relation avec Twilight à la présidente Celestia, mais pas que le chef d’Etat equestrien était du genre à y faire allusion de façon haute et claire, au beau milieu d’une conversation !

_A vos ordres, madame, dit Flash en faisant un salut militaire à Celestia.

Un bruit métallique fit tourner la tête au soldat, et à la présidente. Luna, un coupe-papier en argent à la main, contemplait une petite tache noire sur la moquette. En y regardant de plus près, Flash constata qu’il s’agissait de la mouche qu’il observait voici quelques minutes, maintenant tranchée en deux au niveau de l’abdomen.

_Je déteste les insectes, dit simplement le secrétaire d’Etat en reposant le coupe-papier sur le bureau, le fil de la lame à peine souillé de jaune.

Un bourdonnement fit comprendre à Sentry que bien que coupée en deux, la mouche n’était pas encore morte : Luna avait réussi à la couper en deux, tout en la conservant en vie.

Il se demanda fugacement si c’était par pur coup de hasard, ou si la première diplomate equestrienne avait eu le talent nécessaire pour le faire volontairement.

Il n’eut qu’à regarder les grands yeux bleus glacés du secrétaire d’Etat pour avoir la réponse.

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shuryt
shuryt : #5137
3 choses, "Washingthoof", jamais lu ça encore...j'ai rigolé xD
Luna qui tue une mouche au coupe papier, badass-attitude Over 9000 :D
Ne plus les voir comme des poney fait bizarre au point que je pensais passé mon chemin, mais pour l'instant j'aime bien :P (même si pour moi, mlp sans poney c'est pas mlp, purement subjectif ^^')
Il y a 3 ans · Répondre

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