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L'écho du passé

Une fiction écrite par PhoenixBleu.

Chapitre 4 - L'An Mil - Je ne suis pas mort... je dors...

Rangez-moi dans vos souvenirs

Mais je n'ai pas fini d'en finir

Je dors... je dors

Canterlot – Palais Royal.

Dans les cachots sombres et putrides d'Equestria, le sort de la Reine Light Heart et de sa fille, ainsi que de la Princesse Twilight Shine était peu enviable. Leur situation, en effet, se présentait sous les plus mauvaises hospices et elles ne voyaient absolument pas comment elles pourraient se tirer de cette impasse. La toute nouvelle reine de l'Empire de Cristal était assise sur le sol, l'air maussade et pensive. Elle songeait à son cher et tendre qui combattait tout près d'ici et qui la croyait en sécurité à Gemmalia. L'avenir de son enfant à naître la préoccupait encore plus. Pourrait-on même parler d'avenir tant le futur paraissait obscur et terrifiant. Pourrait il même ne jamais voir le jour ? L'angoisse l'étreignait. De son côté, l'épouse d'Orobas, elle aussi assise par terre, tentait tant bien que mal de distraire sa fille. Bien qu'elle ne le montrait pas, afin de ne pas effrayer la petite princesse, la puissante crainte qui assaillait son esprit était bien réelle. Mais que faire ?

Soudain, des bruits de clefs, de portes et de grilles s'ouvrant et se refermant, se firent entendre. D'abord au loin, puis se rapprochant peu à peu. Ils furent vite accompagnés par des bruits de pas. Twilight Shine se releva en s'aidant des barreaux de sa cellule, tandis que la reine de l'ouest resta assise sur le sol, serrant sa fille contre elle. Ce furent de longues minutes d'angoisses qui semblèrent ne jamais prendre fin, comme si leur dernière heure survenait, précédée par tous ces bruits, pourtant anodins, mais qui rendait cette ignorance de ce qui arrive encore plus terrifiante. Leur respiration s'accéléra, tout comme leurs rythme cardiaque. Était-ce la fin ?

La porte qui faisait face aux cellules des prisonnières s'ouvrit enfin. Mais cette fois-ci, ce ne fut pas une Kère qui en sortit, mais bien un Garde Solaire. Ces derniers n'avaient d'habitude pas accès aux cachots, mais les assauts contre San Franticorno et Gemmalia ayant fait de nombreux morts dans les rangs des Kères, il avait bien fallu pallier leurs absences en délégant leurs fonctions. Cela n'enchantait guère le roi Moros mais pour l'instant, il n'avait pas le choix. Et puis, de toute façon, ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Après tout, la victoire totale et inéluctable était à porté de main. Il suffisait juste de prendre son mal en patience. Mais le garde n'était pas seul. Il était accompagné d'un mystérieux personnage vêtu d'un long manteau gris dont la capuche dissimulait son visage. Le garde le laissa passer puis referma à clef la porte derrière lui pour plus de sécurité, au cas où on viendrait les déranger. Pendant ce temps, l'étrange individu vint se planter devant les cellules des deux prisonnières, sans dire le moindre mot. Une fois cela fait, le garde revint et s'adressa à lui avec un grand respect :

« Les voici votre majesté !

- Majesté ? », s’exclamèrent en cœur les deux captives.

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L'heure fatidique venait de sonner. Les deux armées se faisaient face au centre de la plaine, prêtes à se lancer l'une contre l'autre dans une lutte fratricide désormais inéluctable. Un cauchemar éveillé que personne ne pensait concevable tant il était de coutume, et ce depuis des siècles, de voir les guerriers des deux nations se battre côte à côte. Mais aujourd'hui, point de fraternité, point d'amitié, tout cela n'était plus qu'un lointain souvenir, comme un vieux rêve dont on avait du mal à se remémorer les détails. Les regrets étaient amers, le désespoir omniprésent, les questionnements l'étaient tout autant. Pourquoi cette lutte fratricide ? Comment en était-on arrivé là ? Dans les deux armées, chaque guerrier connaissait au moins un soldat de l'armée adverse. Au moins... mais en général c'était beaucoup plus. Le Soleil était maintenant au zénith. Ses rayons se reflétaient sur les armures et les boucliers qui brillaient de milles feux. Le ciel était bleu, absolument pas un nuage. Rien dans les cieux ne pouvait laisser présager de la fureur qui allait bientôt se déchaîner dans ce pré habituellement vert et fleuri. Cela ne faisait que rajouter au tragique de la situation.

Le Roi Phos Phoros sortit de sa tente de commandement, suivit de près par le Général Midnight Wing. Il portait une armure argenté faite de tridicium, son poitrail étant frappé des armoiries de l'empire. Comme à son habitude, il allait passer ses troupes en revue avant l'assaut final. Tous ses guerriers portaient l'armure traditionnelle de l'empire. D'aspect cristallin, elle était composée de plaques d'arpacium juxtaposées avec des plaques de béryl, vertes pour les soldats de base, bleues pour les grades supérieurs. Leurs casques étaient surmontés d'une sorte de crête faite en cristalium extrêmement résistante et qui, en cas de coup dur, pouvait leur servir d'arme défensive. Les officiers supérieurs portaient de leur côté des protections entièrement sombres forgées dans du titanium noir, excepté pour Midnight Wing dont l'armure était recouverte d'un plaquage de cobaltium lui donnant un aspect bleu profond.

Phos Phoros, se positionnant devant les lignes de ses fantassins, prit alors la parole.

« Vous savez tous pourquoi vous êtes là ! Je ne vous mentirai pas en vous racontant une belle histoire, en essayant de vous convaincre que nous allons affronter un ennemi barbare et qu'il est de notre devoir de mettre fin à ses agissements en nous battant jusqu'à notre dernier souffle pour la paix et pour la justice. Non, je ne vous dirai rien de tous cela. Car rien n'est plus injuste que cette bataille qui se prépare ! Ces soldats qui nous font face ne sont pas des ennemis. Bien au contraire !. Ce sont des gens connus, des amis, des frères d'armes ! Ils ont épousé vos sœurs et vous avez épousé les leurs ! Les liens qui nous unissent sont infiniment forts et il est difficile de décrire ce que nous ressentons, tout en disant cela, il jeta un rapide regard à son généralissime. Et c'est contre ces amis, contre cette famille que je vous emmène vous battre. J'ai essayé de changer le cours des choses, j'ai mis toute mon ardeur, toute ma conviction, toute ma foi, toutes mes forces pour que cette issue fatale ne se produise... mais j'ai échoué... Alors si certains d'entre vous ne sont pas en mesure de s'abaisser à une telle chose, si quelqu'un ne peut se résoudre à porter la main sur un être cher, alors je vous en conjure... ne le faite pas ! Jamais il ne pourra vous en être fait le reproche, jamais vous ne serez accusé de traîtrise ou de désertion. Cette bataille va avoir des répercussions au sein de toutes les familles de l'empire. Je suis votre roi ! Le garant du bien être de mon peuple ! Et pourtant, à cet instant, j'ai failli. J'ai failli à ma tache de protecteur, je ne pourrai pas mettre à l'abri mes sujets des tragiques conséquences de ce conflit, j'en suis coupable... et vous n'avez pas le droit de supporter mes erreurs. Alors je vous le redit, vous pouvez choisir. l'esprit serein, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Ni moi, ni personne, et ce à jamais. Alors que ceux qui décident de repartir vers les leurs le fassent le cœur léger, ils ont toute ma bénédiction. Faite un pas en arrière si tel est votre choix, et sortez du rang... vous, et vous seul êtes maître de votre âme et de votre destin ! »

Un moment de flottement se fit sentir durant quelques minutes où on se regarde plus ou moins les uns les autres. Mais il ne dura pas plus que ça. Un, puis deux, puis trois, puis tous les soldats, sans exception, firent effectivement un pas... mais en avant. Midnight Wing se rapprocha de son roi.

« Ils ont fait leur choix depuis longtemps sire !

Phos Phoros resta silencieux quelques secondes, puis, Et bien soit... puisque telle est votre décision. »

Il abaissa son heaume et vint se positionner à la tête de ses troupes, prêt à faire marche vers l'adversaire, son généralissime toujours à ses côtés. Il leva instinctivement les yeux au ciel. Le Soleil à son apogée y trônait en majesté.

« Nous allons combattre sous les hospices d'Hypérion aujourd'hui, ajouta Midnight Wing

- Certes... mais quel barbare spectacle allons nous jouer devant sa face ! »

De son côté, Orobas était lui aussi en train de galvaniser ses troupes.

« Soldats ! En ces heures décisives et troubles, nous sommes tous réunis sur cette plaine pour décider du sort de notre nation, de notre peuple, de notre avenir. Nous allons combattre pour gagner cette paix que nous recherchons tous depuis tant et tant d'années pour qu'enfin nous puissions retrouver, et ce pour toujours, la douce chaleur de nos foyers auprès de ceux que nous aimons. Je sais... je sais ce qui, en cet instant, noue votre cœur et broie votre esprit. Ce n'est pas la peur de mourir, ni d'affronter un terrible adversaire ! Non... ce n'est pas cela. C'est ce ressentiment terrible de mener un combat injuste et de se battre contre quelqu'un qui n'est pas un ennemi ! Plus encore même ! Contre quelqu'un qui est comme votre propre frère... et vous savez que je suis bien placé pour comprendre votre douleur et votre désarroi ! Ces liens amicaux et filiaux que vous avez tissés avec ceux qui nous font face, vous n'avez pas à les cacher, et encore moins à en avoir honte. Mais la barbarie de la guerre se moque de ce genre de sentiments ! Une guerre, quel que soit ses motivations ou ses raisons, traîne toujours son lot d'injustices et de cruautés. La guerre est toujours quelque chose de sale, quoi qu'on en dise ! Mais n'ayez crainte ! Vos âmes n'auront pas à subir le poids de ces actes. Moi et moi seul suis responsable de tout ceci et en assume pleinement les circonstances... et en payerai le prix le moment venu ! Ce soir mes amis, beaucoup d'entre nous ne serons plus de ce monde ! Que Cronos vous ouvre les portes du sien ! »

Orobas frappa de son poing contre sa cuirasse à plusieurs reprises, immédiatement imité par ses soldats. Il s'éleva alors un fracas assourdissant qui monta des lignes de fantassins et résonna d'un bout à l'autre de la plaine. Chaque soldat portait une armure noire à l'aspect vitrifiée composée presque entièrement d’obsidian. De leur côté, les officiers portaient une armure de titanium gris doublé de plaques de disthène et de sillimanite, tandis qu'Orobas avait revêtu son habituelle armure dorée d'orichalque blindée avec des plaques d'argentium. L'air soucieux, il prit la générale Firefly part le bras et s'isola quelques mètres plus loin avec elle.

« Si jamais je ne devais pas en ressortir vivant...

- Non Majesté vous... !

- Laisse moi finir ! Je te confis la protection de la reine et de ma fille ! Certaines personnes mal intentionnées pourraient revendiquer ma couronne après ma disparition ! Tu devras veiller à ce que tout se passe sans aucun problèmes pour mon épouse durant la régence, le temps que la princesse puisse atteindre l'âge requis pour régner. Je te donne les pleins pouvoirs pour accomplir cette tache ! Je peux compter sur toi ?

- Votre majesté, je suis votre dévouée serviteur !, répondit la pégase en frappant son poitrail de son poing, vous pouvez compter sur moi !

- Et bien qu'il en soit ainsi ! »

Orobas tourna les talons et partit au devant de ses troupes lorsque sa généralissime le rattrapa par le bras

« Majesté... vous avez encore la possibilité de tout arrêter. Renoncez à cette folie et la princesse pourra grandir avec ses deux parents !

Orobas resta un moment silencieux et impassible avant de déclarer dans un soupir, il est trop tard pour revenir en arrière... bien trop tard... je suis désolé... »

Plein de dépit, voyant qu'elle n'obtiendrait rien de son monarque, Firefly le relâcha et le regarda tristement s'éloigner.

Il se planta devant ses soldats, leva son épée vers le ciel et hurla. « Maintenant, place au chant des armes ! »

Les lignes se mirent alors en branle, faisant route vers le centre de la plaine, lieu de l'affrontement final. De leur côté, les troupes de l'Empire de Cristal firent de même. Les fanions et les étendards claquaient dans le vent, la poussière se levait dans les airs. Les deux armées arrivèrent rapidement en vue l'une de l'autre. A vingt-cinq mètres de distance, elles stoppèrent leur mouvement. Chaque soldat était immobile et impassible. Pas un mot, pas une rumeur ne montait des deux corps d'armée. Orobas rabaissa le heaume de son casque, Phos Phoros dégaina son épée. Mais, contre toute attente, il la planta dans le sol devant lui et mit un genou à terre, immédiatement imité par toute son armée. Dans le même mouvement, Orobas et ses hommes firent de même. Tous étaient ainsi, dans cette position de révérence, appuyés sur leurs épées, leurs lances ou sur le manches de leurs bannières. Soudain, une profonde et solennelle prière s'éleva des deux groupes, plongeant tous les belligérants dans une profonde et sincère communion.

« Ô Athéna, Déesse guerrière, conduit nos cœur et nos âmes vers la victoire,

Aies pitié et miséricorde envers nos malheureux adversaires qui ne sont pas plus coupables que nous,

Ô Rhéa, mère nourricière de la terre, pardonne notre offense qui va souiller ton sol béni du sang de tes enfants chéris,

Que leurs âmes trouvent accueil et réconfort dans le séjour doré du Seigneur Cronos »

Ils partageaient les mêmes croyances, les mêmes valeurs, les mêmes plaisirs, les mêmes amours... et pourtant ils allaient sous peu s'entre-déchirer. Cet état irréel dura quelques minutes seulement. Un bref moment de lumière bien fugace mais qui n'allait malheureusement pas durer. Tous se redressèrent alors. Les regards se croisèrent, tous attendaient l'élément déclencheur qui allait mettre le feu aux poudres. Tous n'avaient qu'un cri en tête. Qu'on en finisse ! Et au plus vite !

Phos Phoros leva son poing vers le ciel et hurla : « Pour l'empire ! » C'était là le signal. Il fonça alors vers ses adversaires, suivit de près par ses troupes. De leur côté, les forces du royaume des Montagnes Fumantes firent de même, Orobas à leur tête. Le choc fut d'une rudesse incroyable ! Un gigantesque fracas de cuirasses, de boucliers, de casques. Les épées se croisèrent, les lances pénétrèrent les protections ou se brisèrent sur les défenses adverses. Une mêlée inextricable, un piège mortel dans lequel s'étaient lancés tout ces guerriers courageux qui se battaient malgré la mort qui planait au-dessus d'eux. Tout était oublié, la peur de mourir, la fraternité avec les adversaires, les familles laissées derrière soit. Un seul mot d'ordre désormais : se battre ! Se battre, et peut être aussi survivre. Mais cette dernière chose était elle encore possible ?

L'étreinte guerrière des deux rois fut la plus violente. Orobas, qui était gaucher, avait troqué pour le combat au corps à corps son épée contre un fléau d'arme qu'il affectionnait tout particulièrement. Il porta le premier coup à son adversaire qui le para difficilement avec son bouclier. Mais le roi des Montagnes Fumantes poursuivit son attaque, lui assénant un violent coup de bouclier dans le poitrail, ce qui le déstabilisa, permettant à Orobas de porter un second coup de fléau qui explosa l'épaulette droite de Phos Phoros, suivit d'un nouveau coup d'écu dans le menton qui sonna littéralement le souverain de Gemmalia et envoya valser son casque dans les airs. Totalement dans le brouillard après ce puissant coup dans la mâchoire, le licorne au crin d'or ne perçut nullement son adversaire arriver dans son dos. Le pégase sombre se servit de la chaîne de son arme comme d'un lacet autour du coup de Phos Phoros.

« C'est fini... Rend-toi !

- Me rendre ? Pourquoi me rendrais-je ?

- Si tu le fais et que tu te constitues prisonnier, je garantis la sécurité de tes hommes...il ne leur arrivera rien...

- Et qu'adviendra-t-il de l'empire ?

- N'ai crainte pour tes sujets, je veillerai sur eux le temps que ton enfant soit en âge de régner !

- Ben voyons... et tu crois sincèrement que l'autre taré te permettra de faire à ta guise ?

- Je m'en porte garant !

- Dans tes rêves ! »

Phos Phoros asséna un violent coup de la garde de son épée dans l'abdomen du monarque de San Franticorno qui relâcha quelque peu son étreinte, suffisamment pour pouvoir se cambrer, basculant ainsi son adversaire sur son dos et l'envoyant valdinguer quelques encablures devant lui. Retombant violemment sur le sol, Orobas prit appui sur sa main gauche pour se rétablir sur ses jambes. Puis, voyant la charge de son adversaire, l'épée au clair, il se propulsa en hauteur, déploya ses ailes et se déplaça quelques mètres au-dessus de Phos Phoros. Mais ce dernier ne fut pas le moins du monde décontenancé « Empurios akhatês ! » Il matérialisa dans son aura dorée des lames cristallines très acérées qu'il projeta vers Orobas. Il para l'attaque et elles se fichèrent dans son bouclier qu'elles firent immédiatement exploser après l'avoir embrasé.

Le pégase reçut la déflagration de plein fouet ce qui le fit chuter au sol.

« Tu te sert de ta magie !

- Et toi, tu te sert bien de tes ailes pour te mettre à l’abri ! Et puis, si tu n'es pas content, tu n'as qu'à te servir de la tienne ! »

Se soulevant de terre en prenant appui sur son poing, Orobas fit la grimace et s'essuya le menton.

« Je répugne à me servir de la magie dans un combat au corps à corps... mais si cela te fait plaisir... »

Le maître de San Franticorno resta un moment immobile, sans réaction. Mais pas bien longtemps.

Il fixa son adversaire dans les yeux et se rua vers lui, sauf que...

Le roi des Montagnes Fumantes se déplaçait à une vitesse supersonique. Il était impossible de le distinguer clairement. Tout ce qui était visible, c'était une ombre ténu, une image furtive comme lorsque l'on voit du coin de l’œil passer quelque chose à toute vitesse. C'était une des facettes de la magie que pouvait créer les souverains de la nation de l'ouest. Les coups pleuvait sur Phos Phoros. De tous les côtés mais aussi venant des airs. Et il tentait de les parer dans la mesure du possible. Mais ce n'était guère facile, surtout quand votre adversaire se tient hors de porté de votre regard. Les attaques étaient de plus en plus rapides, de plus en plus fortes, jusqu'à ce que... Jusqu'à ce qu'un coup du fléau d'arme du pégase fit exploser en mille morceau le bouclier de l'empereur de cristal. Le choc le projeta à terre où il s'étala sur son flanc gauche. Orobas stoppa instantanément sa course folle et vint se planter devant son adversaire.

« Alors... toujours pas résigné à te rendre ?

- N'y compte pas ! Pas une seconde ! »

Dans la foulée de ses paroles, il fit un balayage de sa jambe droite, ce qui fit chuter lourdement Orobas sur le sol. Prit par surprise, il n'eut nullement le temps de réagir. Essayant de se relever au plus vite, il resta figer à demi-accroupis, un genou à terre. Phos Phoros avait eut tout le temps nécessaire pour se redresser sans peine. Débout devant le pégase sombre, il le tenait en respect de son épée dont la lame se trouvait à quelques centimètres de son visage. Cette fois-ci, c'était lui qui était à sa merci. Orobas ferma les yeux. Son sort était scellé.

Les deux rois restèrent un long moment ainsi, pris dans une sorte de torpeur hypnotique. Autour d'eux, ce n'était que violence, sang et mort. Des cadavres et des agonisants gisaient de toute part, les autres guerriers continuant de se battre farouchement... ils continueraient tous... jusqu'au dernier... s'il en reste un.

Midnight Wings se battait avec force et ténacité, et malgré ses nombreuses blessures, il continuait vaillamment à aller de l'avant. Firefly y mettait tout autant d'ardeur, et poursuivait la lutte sans faiblir le moins du monde. Sa douce peau rose était balafrée de sales estafilades et sa belle crinière turquoise était maculée de sang. Tout au long de leurs combats, ils priaient intérieurement pour ne pas tomber l'un sur l'autre, pour ne pas, dans la fureur de la bataille, devoir porter la main, ou pire, de prendre la vie de l'autre. Tout en souhaitant de tout cœur que, si cela devait tout de même se produire, que si le terrible face à face ait malheureusement bien lieu, que ce soit l'autre qui puisse frapper le premier.

Fureur... fureur et fracas... fracas d'armes, fracas de corps. C'était la jeunesse dorée des deux nations qui se consumait ici, dans ce combat fratricide. Oui, il était difficile d'imaginer comment les deux royaumes, celui de l'ouest et celui du nord, l'occidental et le boréal, allaient pouvoir se relever de cette tragédie qui se jouait ici. Le roi Moros avait vraiment fait un coup superbe ! On oubliait facilement que derrière le fou génocidaire se cachait un grand stratège. Il avait fait un coup multiple, et les deux nations ennemies d'Equestria en subissaient les affres. Sa victoire paraissait inéluctable et totale désormais, car toutes les cartes étaient dans son jeu.

De leur côté, Orobas et Phos Phoros n'avaient pas bougés d'un iota. Plongé dans ses pensées, le monarque de San Franticorno songeait, en ces heures tragiques, à son épouse et à sa fille qu'il croyait en sécurité derrière les murs de Gladsheim. Il fut soudainement tiré de ses pensées par le bruit d'une épée qu'on rengaine au fourreau. Ouvrant les yeux, il constata avec surprise que son adversaire le toisait, les bras croisés, mais en ayant effectivement rangé son arme.

« Que... qu'est ce que ça veut dire ! ? A quoi joues tu ! ?

- Je te l'ai déjà dit, je ne te tuerai pas ! Tu veux rompre tout liens avec l'empire, couper définitivement les ponts ? Soit ! S'il n'y a que ça pour te faire plaisir ! Mais de grâce, je t'en conjure, arrête tout cela ! Reprenons nos hommes, sauvons ceux qui sont encore en vie et rentrons chez nous ! Je t'en prie ! Il faut à tout prix arrêter cette folie, nous allons nous entre-tuer et il ne restera plus rien de nos nations, si ce n'est des territoires libres que ce fou d'Equestria se pressera d'annexer !

Une grimace de colère déforma le visage d'Orobas. Pour qui me prends tu ? Tu crois que je vais m’abaisser à marchander, à revenir en arrière ? Je suis là pour me débarrasser d'une menace , et je le ferai ! J'ai commencé ce combat... et crois moi, j'irai jusqu'au bout ! »

Joignant le geste à la parole, le pégase sombre bondit brutalement vers son adversaire et lui asséna un violent coup de son fléau d'arme. Phos Phoros réagit, mais trop tard. Il n'esquiva que partiellement le coup qu'il reçut à la poitrine, ce qui entama gravement l'intégrité de son armure. Déséquilibré, il recula en chancelant avant de buter sur une roche émergeant du sol, ce qui le fit tomber sur le dos.. Orobas continua à avancer, prêt à frapper de nouveau. Phos Phoros devait réagir au plus vite. Il empoigna le manche d'une lance qui traînait près de lui et, profitant du mouvement circulaire que dut accomplir son adversaire pour lui porter un coup, il le frappa violemment au poitrail avec cette arme de fortune. A son tour déséquilibré, le pégase sombre fut contraint de reculer, permettant à son adversaire de se relever et de tirer son épée du fourreau. Il avait réussit à sauver sa peau. Ce fut in-extremis. Mais ce n'est que partie remise.

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Twilight Shine et Light Heart étaient toujours dans le questionnement dans lequel l'arrivée de ce mystérieux visiteur les avaient plongées. « Mais... qui êtes-vous ? », demanda avec inquiétude cette dernière, tout en serrant sa fille sur son cœur. Dans un premier temps, l'inconnu demeura sans aucunes réactions. Le soldat ne bougea pas plus, comme s'il s'était coupé de tout ce qui l'entourait et attendait un ordre venant de celui qu'il accompagnait.

Cette mystérieuse personne vêtue de noir mit finalement fin à cette tension qui régnait en révélant son identité aux deux prisonnières. Elle releva sa capuche, et toutes deux reconnurent sans mal la reine Iridia. Celle-ci n'ouvrit pas pour autant la bouche et demeura silencieuse. Surprise en premier lieu par cette découverte, l'attitude mutique de la reine d'Equestria finit par exaspérer Twilight Shine qui reprit ses esprits et s'adressa avec un ton ferme à la souveraine. « Majesté, à quoi rime tout ceci ? Qu'espère le Roi Moros en nous tenant recluses ici ? Faire pression sur nos époux ? S'il croit que nous serviront de moyens de pression, il se trompe lourdement ! Il n'obtiendra jamais rien de nous ! » Light Heart ne rajouta pas un mot aux vives paroles de sa quo-détenue. Elle scrutait la réaction d'Iridia.

Mais cette dernière demeura impassible. Néanmoins, elle daigna s'adresser à celles qui lui faisait face. Sa voix était glacée, monocorde, sans la moindre tonalité pouvant témoigner d'une quelconque émotion étouffée ou d'une quelconque empathie.

«Votre présence en ces lieux n'est pas de mon fait... mais il me paraît effectivement logique que Moros vous ait fait enlever pour influencer ses adversaires... mais tout ceci ne me concerne pas...

- Comment pouvez vous dire une telle chose !, s'indigna Twilight Shine, Vous êtes bien la souveraine légitime de ce royaume, non ?

- Cela fait bien longtemps que je me suis retirée des affaires...

- Et vous pensez sincèrement que vous pouvez échapper ainsi à vos responsabilités ? Les crimes de Moros sont toujours plus grands au fil du temps, mais vous demeurez toujours aussi insensible ! Pourquoi ne faites vous rien pour empêcher cette guerre de continuer ? Il est prêt à tout pour arriver à ses fins et si nos royaumes ne sont plus là pour lui faire barrage, sa victoire sera totale et vous aussi vous perdrez tout !

- J'ai déjà tout perdu... je ne suis plus concernée par les vicissitudes de ce monde...

- Pensez à vos filles !, la reine Light Heart prit à son tour la parole,Voulez vous vraiment qu'elles vivent dans un monde à son image ? Et votre peuple ? Et votre nation ? Vous êtes l'héritière d'une des plus vieille famille régnante du continent ! Ne laissez pas ce fou mettre à bas l’œuvre de vos ancêtres ! »

Mais ces paroles ne furent pas plus efficaces et Iridia demeura tout aussi stoïque. L'épouse d'Orobas joua alors son va-tout. Elle serra plus fort encore sa fille contre sa poitrine.

« Regardez cet enfant... Trouvez vous juste de la voir enfermée ici ? Traitée comme un criminel... Vous ne pouvez pas cautionner cela... vous devez bien avoir encore en vous cette étincelle d'empathie... vous ne pouvez pas être totalement indifférente à son sort ! »

Malheureusement, elle n'obtint pas plus de résultats. La reine d'Equestria semblait avoir perdu tout sentiments.

Comme répondant à un signal invisible, le garde ressortit son trousseau de clefs et rouvrit la porte menant au couloir. Iridia se couvrit à nouveau la tête et repartit dans le même mutisme avec lequel elle était arrivée. Néanmoins, avant de passer le cadre de la porte, elle jeta un bref regard du coin de l’œil à la petite princesse Cristal Heart et déclara.

« Je veillerai à ce que vous soyez bien traitées... » Puis, sans rien rajouter de plus, elle quitta la salle, laissant les prisonnières dans le plus grand désœuvrement. Tandis que le garde refermait la porte derrière eux, la reine Iridia ruminait intérieurement. « Il l'a fait, il a vraiment commis cet acte indigne de tout monarque... Ce fou fera sombrer tout le royaume dans l'infamie... L'avenir d'Equestria est sombre, si toutefois, ce royaume en a encore un... »

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La situation du Roi Phos Phoros était assez précaire. Le dernier coup porté par Orobas avait percé les plaques de tridicium mettant à mal l'ultime protection du monarque boréal. Il allait devoir se montrer prompt à parer la prochaine attaque, sans quoi, il se pourrait que ce soit malheureusement la dernière. La tension entre les deux monarques était palpable, comme si elle exsudait de leurs propres pores. Ils s'écoula plusieurs minutes où ils demeurèrent stoïques, se fixant intensément dans les yeux, avant que le pégase noir ne brise ce silence.

« Alors, qu'est ce que tu attends ?

- Tu n'as qu'à venir me chercher !

- Si ça peut te faire plaisir ! »

Orobas se précipita vers son adversaire, prêt à le frapper de sa puissante arme. De son côté, Phos Phoros resta campé sur sa position, prêt à recevoir la charge du maître de San Franticorno. Il crispa sa main droite sur son bâton, son bras allait devoir être solide ! Arrivé à bout portant, le pégase obscur leva son bras gauche, prêt à frapper le roi de cristal. Mais ce dernier réagit instantanément. Avec son bâton, il donna un violent coup dans la chaîne du fléau d'arme d'Orobas, ce qui eut comme résultante de voir cette dernière s'enrouler autour du bâton, bloquant ainsi l'attaque. Dans la continuité, Phos Phoros asséna un violent coup de la garde de son épée, qu'il tenait dans sa main droite, dans la mâchoire d'Orobas, ce qui lui fit lâcher son fléau et chanceler sur plusieurs mètres en arrières.

Phos Phoros jeta au loin le fléau d'arme entravé par le bâton. De son côté, Orobas se remettait péniblement de son choc. Du sang coulait de sa mâchoire inférieure et ses multiples clignements d'yeux prouvaient qu'il était encore assez sonné. Le licorne en profita pour l'apostropher.

« Alors... tu as eut ton compte ? Tu vas enfin te retirer ?

- Jamais ! Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle ! Pour mon peuple ! Pour mon pays !

Un air de dépit s'inscrivit sur le visage du seigneur du nord qui poussa un long soupir, Tu ne me laisses plus le choix... »

Le maître des cristaux leva son bras droit , la main largement ouverte, « Midnight Wing, à moi ! »

Entendant l'appel de son roi, le généralissime, toujours prit dans la bataille, releva la tête en direction de son monarque. Il se fraya un passage au travers de la masse des combattants, se propulsa dans les airs et prit son envol. Dans un puissant vol plané, il arriva rapidement auprès de son seigneur qu'il attrapa par son avant-bras tendu, Phos Phoros serrant sa main sur le bras du batpony. Il le tracta ainsi par voie aérienne, le sortant du champ de bataille, au grand dam d'Orobas.

« Lâche ! Tu fuis le combat !

- Ne t'inquiète pas, je reviens vite ! Profites en pour te remettre de ton dernier choc ! »

Le roi et son général s'isolèrent de la cohue des combats. Ils vinrent se poser près d'un rocher à quelques mètres de là.

« Alors ?... le bilan des combats ?, questionna Phos Phoros, un air soucieux sur le visage.

- Pas une des deux armées ne faiblit, ni ne cède du terrain majesté... nous allons droit vers un massacre de part et d'autre...

- C'est bien ce que je craignais... les pertes sont déjà considérables, nous n'avons plus le choix, nous allons devoir utiliser les cristaux !

- Majesté, non ! Vous savez bien que... mais son monarque ne lui laissa pas le temps de poursuivre.

- Oui, je sais bien... les règles de la guerre m'interdisent d'en venir à de telles extrémités, je n'ai pas le droit d'utiliser un sort aussi puissant face à quelqu'un qui n'est pas en mesure d'y répondre, je sais... mais je ne peux me résoudre à le tuer ! Il fit une courte pause dans son discours puis plongea son regard dans celui du batpony qui lui faisait face, Et toi ? Es tu prêts à aller jusqu'à la supprimer ou pourrais tu contourner ces règles pour l'épargner ? »

Cette question prit au dépourvu le généralissime de l'armée de cristal qui resta un moment muet face à ce choix cornélien. Son honneur de soldat ou son amour de toujours ? C'était là une bien triste ruse que venait d’échafauder le roi de cristal, et il en avait pleinement conscience. Mais il était prêt à tout pour sauver Orobas de lui même, quitte à en passer par là, quitte à entraîner son subordonné à qui il devait tant dans cette déchéance. Néanmoins, de son côté, Midnight Wing n'était pas dupe des sentiments qui l'accablaient lui aussi. Il comprenait bien pourquoi son roi en arrivait là... et après tout, lui aussi était prêt au plus grand sacrifice pour sauver Firefly. Alors...

« Bien... s'il faut en passer par là, alors comme toujours je suis avec vous ! Je ne veux pas qu'ils meurent, pas ainsi, pas de notre main !

- Parfait... alors voilà comment nous allons procéder. Tu vas me ramener devant Orobas. Une fois cela fait, tu iras prendre position sur ce rocher un peu au centre de la plaine. De là, ta position sera parfaite pour relayer les faisceaux magiques à tous les soldats du camp adverse.

- La propagation sera-t-elle sûre ? N'y a-t-il pas de risque que le flux se propage tout azimut ?

- Non, je frapperai Orobas pile sur son escarboucle de cinabre. Tous les guerriers du royaume des Montagnes Fumantes la possèdent sur leur poitrine, du soldat de base au plus haut des officiers, alors ça ne peut que marcher !

Midnight Wing se contenta de hocher la tête en signe d'accord.

- Fort bien, ne perdons pas plus de temps, les morts continuent de tomber ! »

Le batpony sombre prit son élan puis s'élança dans les airs. Il fit un virage pour revenir vers son roi qu'il agrippa à nouveau par le bras. Ils retournèrent tout deux vers la fureur du combat. Midnight Wing vint le déposer face à son adversaire et partit se positionner à l'endroit indiqué. Là, il plongea sa main gauche dans un petit sac de cuir attaché à sa taille. Il en tira deux blocs de cristaux cubiques qui ressemblaient beaucoup à de la fluorite verte. Puis, une roche dans chaque main, il prit une posture spécifique, la paume des mains tournée vers le ciel. Il ferma les yeux, attendant que son roi passe à l'action. Phos Phoros atterrit lourdement sur ses deux pieds face à Orobas et dégaina immédiatement son épée. Le monarque des Montagnes Fumantes fit de même.

« Alors... tu te décides à terminer ce combat ? Tu renonces à fuir ?

- Je n'ai eu nullement l'intention de fuir ou d'échapper au devoir qui m'incombe de protéger les autres... tu es toujours décidé à te battre ? Tu ne veux pas reconsidérer la situation et rentrer à San Franticorno ?

- Jamais ! Je te l'ai déjà dit, je suis ici pour vaincre et ne quitterai ce champ de bataille que quand la victoire sera mienne ! »

Le dépit se lut sur le visage de l'empereur de cristal. Il fixait intensément le bijou rougeoyant qui ornait le poitrail d'Orobas. C'était une escarboucle de cinabre et tous les guerriers du royaume la portaient sur leur cuirasse en signe de ralliement à leur roi et à leur nation. La légende disait que ce grenat rouge intense était le sang cristallisé du dragon géant qui avait forgé le royaume, il y a des millénaires de cela.

« Bien..., alors tu ne me laisses pas d'autres choix ! »

Joignant le geste à la parole, Phos Phoros mit un genou à terre, plantant son épée devant lui. Il posa chacune de ses mains sur l'un des quillons de la garde et appuya son front sur le pommeau. Il ferma les yeux et demeura muet et immobile. Son adversaire en fut très surpris voire carrément pris de court, ce qui ralentit ses ardeurs.

« Bi... bien... je vois que tu deviens raisonnable... c'est parfait. »

Il se rapprocha alors de l'empereur du nord tout en rengainant son épée. S'en approchant de plus en plus, il crut distinguer des murmures s'échappant de lui. Arrivant à sa hauteur, son impression devint une confirmation. Phos Phoros était en train de psalmodier une formule magique qui ressemblait plus à une prière.

« Ô Hadès, maître des mondes souterrains,

Forces et secrets de la terre sont les tiens,

Donne moi la force d'aller toujours plus loin,

Que le pouvoir de l'érèbe soit le mien ! »

A ces paroles, il ouvrit les yeux. Ces derniers irradiaient une forte lumière fluorescente verte qui les rendait totalement monochromes et opaques. Comprenant qu'il avait été trompé, Orobas entra dans une colère folle.

« Traître ! Tu n'as pas le droit de recourir à de telles extrémités ! Tu couvres ton nom de déshonneur !

- Je te l'ai déjà dit, je ne peux me résoudre à te tuer ! Alors si c'est le prix à payer pour t'épargner, et bien qu'il en soit ainsi ! »

Joignant le geste à la parole, il se redressa brutalement, dégageant son épée du sol. Cette dernière avait sa lame transformée, semblable à un cristal d'émeraude. Le roi de l'ouest tenta de riposter, mais en vain. A bout portant, l'épée à la main, Phos Phoros le frappa pile sur la gemme de sang qui ornait son buste. La pointe de la lame ne pénétra le cristal que d'un ou deux centimètres, mais ce fut largement suffisant. A cet instant, une sorte d'énergie électrique verte se mit à parcourir la lame, et ce de plus en plus rapidement. Arrivée au contact de l'escarboucle, de fortes gerbes d'énergies furent projetées dans les airs et partirent dans la direction de Midnight Wing.

A cet instant, ce dernier ouvrit ses yeux. Ils présentaient la même lueur verte étrange que ceux de son roi. Les flux énergétiques verts virent frapper les deux cristaux de la même teinte que le batpony tenait dans ses mains. A partir de là, tout s'accéléra. Non seulement, le généralissime servit de relais à la magie de Phos Phoros, mais en plus, l'effet en fut décuplé. De nombreux flux énergétiques s’échappèrent des deux pierres, chacun d'eux allant frapper un guerrier d'Orobas, en plein sur son bijou rougeoyant. Les effets de cette attaque magique étaient immédiats. Non seulement cela entraînait la paralysie du guerrier visé, mais en plus, une couche cristalline verte commença à se former sur leurs corps à partir du point d'impact de cette énergie verte. Car là était la finalité du sort du monarque boréal, enfermer chacun des ses adversaires dans un cercueil de cristal, une sorte de prison minérale de laquelle il lui serait impossible de s'échapper.

Midnight Wing tenait fermement sa position. Il tourna son regard vers Firefly qui elle aussi subissait les affres de cette magie. Une larme coula sur la joue du batpony. « Je ne cesserai jamais de t'aimer... »

Orobas était lui aussi soumis à cette puissante magie.

« Lâche ! Comment as-tu pu t'abaisser à une telle chose !

- Parce que tu penses que je pourrais mettre fin à ta vie ? C'est ça qui serait pour moi le vrai déshonneur ! C'était la seule façon de t'épargner, tu n'as pas voulu m'écouter, tu n'as pas voulu entendre raison... Pourquoi a-t-il fallu que tu sois aussi obstiné malgré les avertissements de tes proches ? Tu vois ce que cela a provoqué ?

- Ne te cherche pas la moindre excuse ! Si tu n'avais pas fais ce premier pas vers ce fou, nous n'en serions pas là !

- Je n'ai jamais comploté avec Moros ! Ton taré de chambellan t'a trompé ! Si tu es devenu à ce point aveugle pour ne pas voir l'évidence, pour douter de ceux qui te sont cher, alors nous n'avons plus rien à nous dire... puisse cet enfermement te faire prendre conscience de tes erreurs.

- Ne crois pas en avoir fini avec moi ! Ne te crois pas à l'abri ! Je reviendrai, soit en certain ! Je reviendrai ! Que ce soit dans dix, cent ou mille ans, je reviendrai et j'aurai ma revanche ! »

Le cercueil de cristal continua de se former autour du roi des Montagnes Fumantes, l'emprisonnant dans sa structure, le plongeant dans un profond sommeil, lui... et tout le reste de son armée.

Ainsi prit fin cette bataille fratricide.

Maître des ombres et des lumières,

Combien dure une éternité ?

Combien de fois faudra-t-il faire la même route pour arriver ?

Combien de lunes à disparaître ?

Combien d'hommes encore à renaître ?

En attendant... JE DORS !!!

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Note de l'auteur

Et voilà la quatrième chapitre. Désolé pour le retard, mais en ce moment, j'ai plus beaucoup de temps pour moi, mais ça ne devrait pas durer.
Le texte débute et se termine par des paroles d'une chanson de Michel Sardou (et oui encore ^^) appelé 'Je ne suis pas mort, je dors'. Si vous voulez en savoir plus : [lien] / [lien]
Quatrième chapitre de L'An Mil, on en arrive à la moitié avant de passer à la seconde partie de l'écho du passé.
Et comme toujours, n'hésitez pas à poser la moindre question, à demander une précision, c'est toujours avec le plus grand plaisir.
Alors bonne lecture et à la prochaine.

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BroNie
BroNie : #47581
Je suis un peu surpris de recevoir une réponse tant remplie de véhémence. Il ne me semble ne t'avoir fait une remarque au début de ta fic, que sur l'utilisation des titres, et ici, relatif aux dieux grecs. Je pense qu'on a vu pire en terme d'obstination.

Pour répondre rapidement, le "si tu n'aimes pas, ne lis pas", ce n'est pas ma ligne de conduite. Quand je lis, je critique, que ce soit en bien ou en mal. C'est une marque de respect que j'estime devoir aux auteurs.

Sur les dieux grecs, je m'appuie sur ma culture générale, qui peut bien être parcellaire, et sur quelques sources : [lien] ; [lien] ; [lien]

Alors, peut-être que cette vision (qui me semble était celle des anciens), où Déméter est la déesse de la terre, et où Cronos n'a rien à voir avec les Enfers est comme tu l'indiques, "étriquée et bourrée de clichés". En ce cas, je t'en prie, corrige-moi.

Je n'attends que ça.
Il y a 8 mois · Répondre
PhoenixBleu
PhoenixBleu : #47580
@Luiwen
Oui, @TheFrenchGuy a raison, c'était 'dut'. Désolé pour la faute que je n'avais pas remarqué. Et merci de l'avoir souligné pour que je puisse corriger.

@BroNie
Sincèrement, je comprends pas trop pourquoi tu continues à lire ma fic alors qu'elle t'as visiblement déçu et que rien ne trouve grâce à tes yeux et que pire, je m'obstine sur ma ligne. Franchement, ça me dépasse. Quand une fic ne me plait pas ou ne me plait plus en cours de route, je largue les amarres. C'est quoi ? Du masochisme ? Ou c'est juste pour le plaisir de pondre une critique ? Personnellement, je me fou de la réponse et du résultat. Si tu veux continuer à prêcher dans le désert, libre à toi mais je te garantis que tu te fatigueras avant moi.
En ce qui concerne les mythes et la culture des grecs de l'Antiquité, j'aimerai bien te répondre car tu en as une vision tellement étriquée et bourrée de clichés que ça en est scandaleux. Néanmoins, ne voulant pas m'emmerder pour toi et ayant autre chose à foutre, je n'irai pas plus loin.
Sur ce, je te laisse à tes turpitudes et te souhaite le bonsoir.
Cordialement.
Phoenix Bleu
Modifié · Il y a 8 mois · Répondre
TheFrenchGuy
TheFrenchGuy : #47562
@Luiwen Je pense que c'était "dut".
Il y a 8 mois · Répondre
BroNie
BroNie : #47548
C'est un peu chaotique sur la question des dieux : si tu veux partir sur les divinités grecques, fort bien, mais essaye de respecter leur mythologie. Je ne vois pas ce que Cronos vient faire là en dieu des Enfers quand c'est un titan, père de Zeus, et que son rôle est normalement dévolu à Hadès. Encore, tu me dirais que tu remixes toute la mythologie à ta sauce, fort bien, mais ce n'est pas le cas, puisque ta Athéna est déesse de la guerre, comme dans la réalité. Dans le même ordre d'idée, Rhéa n'a jamais été liée à la terre, ce symbole va à Déméter.

Enfin, si tu te places dans un monde d'inspiration héllénique, je vois mal pourquoi le roi laisse le champ libre à ses soldats pour se retirer en début de conflit : dans cette culture, comme dans la culture nordique, on ne foule les Champs Elysées (ce qui se rapproche le plus de notre paradis) que par une vie exceptionnelle ou une mort héroïque sur le champ de bataille. Un soldat qui fuit, ne pourra au mieux qu'espèrer les limbes, quand c'est au Tartare selon toute logique, qu'il passera l'éternité.
Il y a 8 mois · Répondre
Luiwen
Luiwen : #47547
"[...] profitant du mouvement circulaire que du accomplir son adversaire pour lui porter un coup, [...]"

Au niveau du "du accomplir", t'as maché un mot ou c'était "dû"?
Il y a 8 mois · Répondre

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