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Allez, salut, et merci pour les pon [...]

Une fiction traduite par cocolicoco.

CHAPITRE 18 - Penser au-delà

Comme tout vogon qui se respecte, le lieutenant (prononcer lioutenant, juste pour faire chier) Vogon Kutch ne révélait jamais son sexe. Il était considéré comme une honte pour toute la race que les Vogons puissent avoir un sexe, et le mystère devait demeurer quand à l'appellation appropriée à leur donner : salaud sans coeur ou pétasse cruelle ?

Dans des circonstances normales, cela est très irritant pour l’un des deux genres impliqués, mais c’est sans importance dans le cas des Vogons, car les deux sexes sont désagréables à un degré équivalent, et chacun considère que l’autre lui est subordonné. De cette manière, même si il est admis qu’ils sont une des races les plus désagréables de la galaxie, les vogons sont l’une des moins sexistes dans leur structure sociale. Il suffit de dire que quand un bras vert et mou enserre un prisonnier pour l’emmener dans la chambre des poésies, peu importe de savoir quels organes génitaux y sont attachés. C’est une bonne chose que le sexe soit globalement indéchiffrable sur un Vogon, car cela diminue la probabilité de penser aux dits organes - accident qui peut se révéler assez grave sur le plan mental.

Kutch, bien que femelle, était assez typique de son espèce, ayant résolument mauvais caractère, et capable de se montrer réellement détestable. Mais pour l’instant, une pointe de surprise filtrait à travers sa stupidité naturelle et son manque de curiosité. Ce n’était pas son rôle de discuter les ordre du capitaine, en particulier d’un Prostetnic, mais les instructions qui avaient été envoyés à l'équipage de remplacement (il y a toujours un équipage de remplacement sur les vaisseaux vogons envoyés pour de longues missions, en cas d’un probable massacre par le capitaine) étaient pour le moins étranges.

Mettre le cap sur une planète couverte d’être doués de conscience n’était pas en soi une surprise, mais l’ordre indiquait qu’ils n’étaient pas là pour la faire sauter. C’était bizarre. Le capitaine aurait habituellement armé les canons à particules, juste pour le principe, et tout capitaine vogon qui se respecte ne serait pas parti de Vogsphere sans emmener une chemise remplie de paperasse destinée à autoriser la destruction de n’importe quelle planète, dans toutes les circonstances imaginables.

Elle entra sur le pont. Le capitaine était assis en face d’elle. Elle nota avec surprise que la grande pièce était vide. En temps normal, elle aurait dû être occupée par une douzaine de Vogons qui feraient de leur mieux pour impressionner le capitaine, ou alors d’une douzaine de cadavres qui n’auraient pas réussi à beaucoup impressionner le capitaine.

Ce que Kutch avait dans les mains était un petit rapport à propos d’un débris spatial qui était en route de collision avec leur point de sortie de l’hyperespace, et elle n’avait aucune idée de la façon dont le Prostetnic allait réagir.

***

Marvin cheminait, morose, vers le pont du Coeur-en-Or. Il lui avait fallu moins d’une seconde pour évaluer le rayonnement à travers le blindage, le comparer au même rayonnement une seconde plus tard, et ainsi calculer leur vitesse de chute avec une marge d’erreur de seulement ±3.4x10^-160%. Il était en train de se dire qu’il passerait bien ses dernières 3 heures et 45 secondes à composer des chansons horriblement tristes et déchirantes derrière la chaudière du moteur gauche. L’idée de créer quelque chose de beau et de le voir irrémédiablement détruit quelques heures plus tard lui faisait plutôt envie. La porte en face de lui s’ouvrit, et il tomba face-à-ce-qui-serait-un-visage-si-les-poneys-faisaient-six-pieds-de-haut avec un poney terrestre orange. Derrière, il voyait la licorne blanche qui était sur le vaisseau depuis les deux derniers jours.

Conscient que son message sur l’imminence et l’inéluctabilité de leur mort était la raison pour laquelle on l’avait appelé, il commença ainsi : « Voulez-vous que je m’écarte, ou que je tombe simplement en morceaux sans bouger ? Tomber en morceaux serait un peu plus rapide, mais si je m’écarte, vous pourrez me mettre à profit d’autres façons. Peut être que vous voulez que j'éteigne une lumière ou que je dépoussière une étagère. Vous pouvez même utiliser mon intellect pour me faire ramasser des objets par terre. » La voix de Marvin transpirait le ressentiment à chaque syllabe.

Applejack le regarda d’un air absent.

Rarity soupira. « Pourriez-vous simplement vous déplacer, Marvin ?

- Bien sûr. » Le robot analysa ces mots, les trouva trop peu misérables, et ajouta : « Je suppose que je pourrais tomber en morceaux de toute façon, si vous voulez. » Il s’effaça, mais les ponettes restèrent là où elles étaient. La porte, qui avait jusque là gardé le silence, fredonnait maintenant à la perspective d’être en mesure de fournir un service à trois êtres à la fois.

- C’est ça. » dit Rarity. « Tu viens avec nous !

- Mais c’est qui ? » demanda Applejack

- Un robot qui a des idées TRÈS étranges à propos de lui-même. Et tu va m’aider à y remédier !

- Quel genre d’idées ?

- Le pauvre semble croire que tout le monde le déteste !

Aplejack cligna des yeux, et regarda l'androïde.

- Okay, pas d’probleme, on va parler !

- Je ne prendrait pas la peine, si j'étais vous. » interrompit Marvin. « J’ai déjà calculé les probabilités pour que vous deux, en me parlant, amélioriez ma vie d’une façon mesurable, et je vous assure que ça ne vaut pas le coup.

- Et alors ? » Applejack fronça les sourcils « Si t’as besoin d’aide je vais pas m’défiler !

- Il est clair, mon cher, » dit Rarity en soulevant par magie le robot et en commençant à marcher dans le couloir « que vous n’avez pas encore eu de contact avec la magie de l’amitié !

Du coin de la bouche, Applejack parla à Rarity, alors que Marvin se faisait reposer et les suivait clopin-clopant en direction d’une chambre.

- T’est sûre qu’on peut l’aider ? Je n’sait même pas ce qu’est un robot, ou pourquoi il est comme ça ! On n’dirais même pas un poney !

- Pour être honnête, ma chère, nous allons juste le distraire jusqu’à ce que nous atterrissions sur Equestria et que nous rassemblions les élément d’harmonie.

- En partant du principe qu’on va pas s'écraser et mourir, j’suppose ?

- Tout plan a besoin de présupposées.

- J’ai pensé à rassembler les éléments, mais uniquement pour frapper Discord là où ça fait mal !

- Les élément s’opposent au désordre. Ils ont arrêté Discord et libéré Luna de Nightmare Moon. Je serait surprise si ils ne pouvaient rien pour lui.

- Quoi, tu pense utiliser le Canon à Harmonie Orbital sur lui, vraiment ?

Rarity renifla. Elle détestait ce nom, mais Rainbow Dash et Pinkie Pie semblaient l’apprécier. « Si tu insiste. De plus, » continua-t-elle, « je n’ai jamais conçu de vêtements pour un bipède, et j’ai de grandes idées pour lui ! Quelque chose en noir et bleu, qui ferait ressortir ses éclats brillants…

Elles furent interrompues par une secousse qui les jeta tous les trois au sol.

- Nom d’un foin !

Toutes deux se précipitèrent vers le pont. Marvin fut infiniment soulagé que les ponettes qui prévoyaient de discuter avec lui décident de le laisser seul, d’autant que les probabilités n’étaient pas si mauvaises que ça.

***

Sur le pont, Pinkie observait les écrans éteints, lorsque le vaisseau subit un fort choc. Elle regarda le moniteur externe, puis essaya d’appuyer sur des boutons.

Twilight s’avança à ses côtés. « Bordel, qu’est ce qu’il se passe ?

- Et ben, la bonne nouvelle, c’est qu’on ne va plus se crasher sur Equestria.

- Et la mauvaise ?

- Tu te souviens des Vogons ?

- Les aliens destructeurs de planète qui ont essayé de nous tuer ?

- Ce sont eux qui sont en train de nous sauver.

C’est une vérité quasi universelle que certaines phrases rentrent mieux que d’autres quand on apprend une nouvelle langue. Le Dictionnaire Universel de Maximegalon a pris bonne note de ce phénomène, disant que cela est une démonstration claire de ce dont a besoin un individu pour communiquer. La deuxième chose que la plupart des êtres apprennent est comment dire “bonjour”. La troisième, comment dire “au revoir”. La quatrième sera soit des excuses, soit une façon d’expliquer qu’on ne parle pas la langue. La cinquième est généralement liée à la nourriture, la boisson, ou le sexe. Le Guide du Routard Galactique fait joyeusement remarque que la première chose que tout être apprend d’une nouvelle langue est le plus souvent un mot très désagréable. Chez les enfants, on attribue cela à du simple amusement. Chez les adultes, on parle d’enfantillages. Dans les comédies, c’est souvent lié à de la malchance ou a un malentendu.

Le répertoire de Twilight en matière de jurons s’est accru en proportion de son exposition aux langues aliens. Elle était avide d’apprendre, et grâce au temps passé dans un astroport minable, une université, une fête étudiante et en compagnie de Zaphod Beeblebrox, elle avait eu une exposition plus que suffisante. Ainsi, elle ne se répéta pas une seule fois pendant la tirade qui suivit cette révélation.

Zaphod s’assit, ses quatres oreilles dressées.

- BELGIQUE, ça c’est de l’insulte ! Par Zark, je suis même obligé de jurer pour le décrire ! » Il se leva « Trop cool !

Rainbow Dash et Fluttershy se ruèrent sur le pont, la pégase jaune fermant la marche avec de grands yeux paniqués.

- Bordel, qu’est ce qu’il se passe ? » Dash ne perdait pas de temps.

- La machine des méchants vogons nous a attrapés ! » Zaphod considérait comme cool de ne pas prendre les situations dangereuses au sérieux. Cela ne l’avait pas encore tué, et le motivait donc pour continuer.

- Qu’est ce qu’on va faire ? » demanda Twilight.

- Ben… » Pinkie fut coupée lorsque Applejack et Rarity entrèrent sur le pont. Spike avait été gentiment “persuadé” d’aller dormir sur un sofa, après avoir été pris en train de renifler une des bouteilles, et Twilight l’avait entendu employer un mot qui lui venait sûrement de Zaphod. Cette persuasion avait pris la forme d’un sort qui, dans des conditions normales, devrait le garder endormi en toutes circonstances, même en cas d’explosion nucléaire.

- Bordel, qu’est ce qu’y s’passe ? » demanda Applejack, contribuant ainsi à rendre la scène encore un peu plus confuse, et à augmenter la quantité de jurons proférés.

- Hé, je viens de dire la même... » commença Dash, avant que…

- VOGONS ! » hurla Pinkie. « Le vaisseau est capturé par des Vogons !

- Woah, ça c’pas bon !

- Même pas un tout petit peu ! La question est : qu’est ce qu’on fait ?

Twilight fronça les sourcils. « Tu n’allait pas répondre à cette question ?

- Mais non, bécasse !

- RAH ! Quelqu'un a une idée de truc à faire ?

***

Pendant que tout cela se déroulait, un certain capitaine Vogon se sentait très mal à l’aise. Il avait beaucoup réfléchi durant les dernières heures. Cela comptait déjà comme une pratique à risques, mais il se disait maintenant que ce n’était peut-être - juste peut-être - pas si bien que ça détruire des planètes et tuer des choses. Peut-être qu’être désagréable par vocation n’était pas une chose dont on pouvait être fier. Et peut-être, cette pensée était presque hérétique, peut-être qu’il y avait des choses plus importantes que le respect de la paperasse. Il savait ce qu’était son métier, mais pour la première fois de sa vie, il s'interrogeait.

Une voix un peu nerveuse lui parvint du système de communication du vaisseau. Jeltz soupira. Est-ce vraiment une bonne chose que tout le monde ait peur de lui ?

- Capitaine, nous avons identifié le vaisseau et ses occupants.

Jeltz fit de son mieux pour paraître grincheux et méchant. « Bon. Ce sont bien les originaires d’Equestria ?

- Oui, monsieur. Et il y a aussi le président Beeblebrox.

Dans des circonstances normales, la déclaration aurait mené à la mort du larbin, en raison d’une réponse à une question non posée. Jeltz répondit : « Bien. Amenez les moi. Je veux traiter avec eux personnellement. » Il essaya d’injecter un peu de méchanceté dans la phrase, mais le coeur n’y était pas. Au moins, l’autre Vogon semblait satisfait, car il se déconnecta avec la voix tremblante de celui qui croise un Hanneton Glouton de Tron.

Jeltz était laissé à son attente. Il estima le temps restant avant de devoir faire face à un autre être vivant; soit trente secondes pour le téléport sur le vaisseau, trente secondes pour les ligoter, et environ deux minutes pour les amener sur le pont. Les document à remplir prendraient plusieurs heures, mais cela pouvait être réglé dans les six prochains jours ouvrables. Pour la première fois de sa vie, Jeltz voulait repousser la paperasse jusqu'à le dernière seconde, et cela le rendait perplexe. Lorsqu'il était jeune Vogon, il aurait donné sa narine gauche pour avoir à remplir une dizaine de formulaires de téléportation QQ1BH - Γ. Le fait que l’un d’eux implique le président, et donc toutes sortes de dispositions supplémentaires aurait dû le faire trembler d’excitation.

Et bien, il avait trois minutes pour y réfléchir.

***

- TOUTE RÉSISTANCE EST INUTILE ! » Hurla un Vogon alors qu’il se penchait pour attraper une des ponettes. Il fut surpris d’une manière particulièrement stupide quand un sabot arrière le frappa à l’estomac, le faisant faire un vol plané de quelques mètres. Bucky McGillicutty n’est pas une jambe à sous-estimer.

- TOUTE RÉSISTANCE EST INUTILE ! » Brailla-t-il à nouveau sur le sol, en luttant pour se lever. Pendant ce temps, une bagarre générale commençait. Il avait tout juste réussi à se remettre sur ses pieds quand il y eut une explosion, et un autre Vogon couvert de confettis lui rentra carrément dans l’estomac.

Les poneys formaient un anneau autour de Spike, toujours paisiblement endormi dans son divan (Zaphod aurait bien pris sa place, mais il était trop occuper à essayer d’enlever le cran de sûreté de son blaster), et les vogons, de chaque côté, apprenaient qu’un sabot est beaucoup plus dur qu’une couche de peau flasque. Si ils avaient été un peu plus intelligents, ils auraient appris des choses. Un vogon rata complètement une leçon sur les effets d’explosions magiques sur des uniformes supposés pare-balles. Un autre, assistant au fonctionnement du regard hypnotique d’une petite pégase jaune, ne comprit rien du tout. Un troisième ne se posa pas la moindre question sur les violations des lois newtoniennes lorsqu'une pégase du quart de son poids l’envoya voler.

Au final, et même si les vogons répétaient constamment que toute résistance était inutile, la résistance continua. Mais les vogons possèdent deux atouts qui les rendent capables de capturer les gens. Premièrement, ils se battent uniquement lorsque les chances sont en leur faveur. Deuxièmement, ils sont trop stupides pour abandonner. Nos poneys auraient pu être dix fois plus nombreux, des vogons auraient continué à venir se battre. A peine une minute plus tard, la première ponette se trouva liée, et après deux minutes, un vogon réussit enfin à attraper Dash qui volait près du plafond. Le groupe put ainsi être transporté.

Ils étaient traînés vers le pont, chacun soigneusement ligoté par des bandes de contention.

- Super. » dit Applejack. « C’est complètement…

- TOUTE RÉSISTANCE EST INUTILE ! » cria le vogon avec satisfaction.

La conversation était naturellement malaisée.

***

Sur le pont, le Prostetnic Vogon Jeltz observait les captifs immobilisés passer la porte et être posés sur le sol. Ils le regardaient avec une peur et une haine sans bornes.

- Nous avons amenés les prisonniers, monsieur !

- Euh, bien ! » Jeltz se réprimenda. Les Vogons ne disent pas “euh”. « Maintenant, euh, » Merde. « laissez moi avec eux. Personne n’entre jusqu’à ce que je le dise, compris ?

Il y eut un murmure d’assentiment déçu.

- Ça fait des lustres que j’ai pas vu une bonne séance de torture ! » Murmura un vogon enthousiaste avant de partir en fermant la porte.

Jeltz résista à l’envie de soupirer jusqu’à ce que son équipage le laisse seul. Ça allait être une conversation difficile, il le savait.

- Euh…

Merde.

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