Chapitre 2 : Le voyage

Les créatures d’outre-terre s’abattent sur Equestria avec fureur. C’est incroyable de voir à quel point le monde change. Les terres se perdent et plus aucune d’entre elles n’est fertile. L’eau n’est plus potable, il ne faut juger que par les gourdes et l’eau qui en reste.

« Je n’arrive pas à croire que tout ça soit sorti aussi rapidement du portail... » exprime déprimée la déesse cachée en observant les horreurs qui leur font face.

« Je doute qu’un seul et unique portail ne suffise. D’autres brèches ont sûrement été ouvertes. Luminary Lord semble absolument vouloir que ce monde soit détruit. D’ailleurs, ça m’étonne que Miusprit et Maretr n’aient pas encore réagi. » affirme inquiet le dieu aidant.

« Tu es sûr de ça ? »

« Non... »

Les pseudo-poneys font silence pour réfléchir avant que celui-ci ne soit brisé par la princesse de l’astre solaire.

« Nous résistons comme nous le pouvons, mais la bataille est rude, nous ne pouvons même pas leur faire du mal, juste les repousser. Que devons-nous faire ? » demande-t-elle dans une inquiétude certaine.

« Je suis hésitant... je pense que vous devriez continuer à les repousser pendant que j’irai directement dans leur monde. »

« Quoi ?! Tu n’y penses pas ! Dis-moi que ce n’est pas vrai... » reprend immédiatement la petite et douce voix.

« Si. J’ai du mal à envisager une résistance si nous ne pouvons même pas leur faire de mal. Et si tu veux mon avis, la discussion n’a pas l’air d’être une solution en laquelle nous pouvons croire. » exprime assez froidement le pégase de Koroa.

« Tu risques bien plus que ta vie en faisant ça ! Tu pourrais perdre ton titre et tes pouv... »

« Qu’est-ce que je suis censé en avoir à foutre de mes pouvoirs quand la population crée du divin est sur le point de s’éteindre ?! Il n’y a donc que ça qui t’intéresse ?! Les pouvoirs et le titre de Dieu ?! Hein !? » coupe l’interlocuteur en hurlant sur du vide dont on entend plus que les sanglots silencieux.

« C’est... pour toi que j’ai peur... » dit-elle « Sans tout ça, tu ne pourras même pas te défendre là-bas... et puis... »

« Poursuis. » ordonne-t-il froidement.

« Je... veux venir avec toi. » demande la voix en pleine reprise de confiance.

« Non. » exprime le pégase en brisant cette confiance fraîchement acquise.

Le silence se poursuit avec Celestia. Personne ne daigne parler de peur d’énerver le pégase plus qu’il ne l’est déjà. Cependant, la princesse se décida à briser, de nouveau, le silence.

« Souhaites-tu une escorte ? La garde royale pour... »

« N’oublie pas que ce monde à besoin de ses défenseurs. Les éléments d’harmonies ne suffiront pas. Alors, concentre-toi sur la protection de ce monde. Et toi aussi déesse, puisque ce nom te semble si important, tu protégeras ce monde comme nous étions censés le faire depuis notre arrivée. » ordonne le pégase avant de disparaître en un éclair.

Ainsi se poursuit la résistance. Les attaques se font de plus en plus violentes en très peu de temps, mais pour l’instant, les poneys n’ont pas trop de problèmes pour résister. Et alors que tout se poursuit, une brigade de changelings arrive sur les lieux. Les poneys pensent évidemment à une attaque, mais il n’en était rien. Alors que deux divinités de Koroa sont à Equestria, d’autres combattent depuis l’intérieur en organisant des alliances avec les autres contrées divines. Miusprit est dans la poche, plus qu’à attendre la coalition avec Maretr.

Le pégase spécial, lui, se repose auprès d’une faille avant d’y faire le grand saut, les quelques créatures qui en sortent, il les renvoie immédiatement de là où elles viennent. Mentalement, c’est un coup qui ne le laissera sans doute pas inerte. Nul ne peut savoir ce qu’il se trouve de l’autre côté. Peut-être quelque chose de tellement horrible qu’il en perdra la tête et deviendra fou. Peut-être même que c’est plus beau que l’on ne peut le croire ? Qui sait après tout ? Les créatures ne doivent pas être les uniques races peuplant les mondes reliés désormais à Equestria.

Peu importait vraiment. Le sommeil est parfois de bon conseil. Après avoir placé une barrière magique ayant pour but de créer des impulsions dès qu’elle est touchée juste devant la faille, le pégase non soumis à l’autorité de Luminary s’assoupit. Un sommeil réparateur et imperturbable qu’est celui d’un poney. Il savait que dès qu’il s’était engagé à descendre, ses pouvoirs le quittent peu à peu. Plus qu’à savoir quand est-ce que la barrière faiblira. Mais loin d’être une divinité à ce moment précis, il avait tout du peuple qu’il avait quitté à contrecœur, pour se voir attribuer les pouvoirs qui lui auront permis de le protéger jusqu’à maintenant.

Quand il se réveille, il s’aperçoit qu’il n’est plus seul, mais loin d’être une présence désagréable, au contraire, celle-ci était même réconfortante. Une jeune pégase grise à la crinière d’or s’était blotti contre lui pendant qu’il dormait, elle aussi s’était endormie plus tôt. Il doute d’avoir envie de la déranger, alors il patiente de la voir se réveiller en profitant de l’être pour alimenter de nouveau sa barrière.

Sa compagne prit moins longtemps pour se réveiller. Et elle prend légèrement peur en remarquant qu’elle est observée.

« Alors ? Bien dormi ? » demande alors le premier à s’être assoupi.

« Hu... heu... ah ! Un voyeur ! » hurle en réponse, celle qui s’est rapproché du pégase.

« Hey ! Je ne te permets pas ! C’est toi qui es venu vers moi et pas l’inverse ! » reprend furieux son interlocuteur.

« Hum... oui... désolé, mais je ne m’attendais pas à ce que tu te lèves avant moi. Ça fait combien de temps que tu m’observes ? »

« Je n’en sais rien, juste le temps que tu as pris pour te réveiller. Mais maintenant, que j’y pense. Tas voix me dit quelque chose »

« Ah heu... s... sans doute, pourquoi ? » exprime-t-elle un peu surprise.

« Comment tu t’appelles ? » demande-t-il alors en réponse.

« Je... je suis Bright Light. »

« Alors c’est donc toi, la voix qui me suit depuis le début ? »

« Oui. C’est moi. Je voulais juste m’excuser de mon comportement tout à l’heure alors je me suis mise à ta recherche, quand je t’ai retrouvé, tu dormais alors je me suis posée en attendant que tu te réveilles, j’ai dû m’endormir, c’est épuisant de rester invisible. » affirme la déesse.

« Bah, oublie ça, tu es déjà pardonnée, c’est moi qui me suis emporté. Mais bientôt, tout cela n’aura plus d’importance, je suis fin prêt à quitter ce monde. »

« Tu vas entrer dans la faille. Je suppose que je ne peux toujours pas t’accompagner. » propose indirectement l’accompagnatrice.

« Non, tu as un monde à protéger et moi, une guerre à mettre fin. » réplique-t-il très sérieusement.

« Je... vois... dans ce cas. » Elle s’approche et lui dépose un baiser sur la joue « Reviens-nous au moins en un seul morceau. » implore-t-elle au bord des larmes.

« Ouais, je me débrouillerai pour. Sur ce... au revoir. » reprend-il un peu rouge avant de sauter dans la faille.

Aucun voyage, aucune transition comme on peut le croire, le portail mène en une fraction de seconde à son autre côté. Par chance, nul ne le voit. Il a donc le temps de se cacher derrière un mur dans une salle sombre. Ce côté de la faille était incroyablement beau. Personne ne peut dire où est-ce qu’il est tombé, mais bien que celui-ci soit constitué majoritairement d’une pierre complètement inconnue, ce monde est juste fascinant.

Les architectures chaotiques organisées sont bien les premières qu’il voit dans toute sa vie, et il n’en verra sans doute plus jamais de pareilles. Tout semble être nouveau, le spectre perceptible des couleurs a l’air entièrement différent. Aucune des couleurs que l’on peut voir ici n’est descriptible. Les pierres des murs sont taillées de sorte à en avoir des gravures. Cependant, impossible encore de savoir ce qu’elles disent ni même d’en comprendre rien que les dessins.

Après avoir perdu la totalité de ses pouvoirs en traversant la faille, la mortalité d’un être normal lui revient comme un éclair. Tous ses pouvoirs disparaissent d’un coup, il se sent très faible rapidement.

Il en rigole silencieusement tout ce qui le caractérisait dans son statut divin avait disparu.

« Yo, mon vieux corps, ça baigne ? » se dit-il ironiquement, le sourire léger au museau.

C’est vrai que cela change énormément d’un corps divin. Mais trêve de rire sarcastique pense-t-il, ici il est vulnérable.

« Hoktbkta ! Kzxgtmkx ! »

Des paroles incompréhensibles sortent de nulle part. Impossible de savoir d’où elles viennent.

« Wak hokty za lgoxk oio kzxgtmkx ? » exprime la voix sur un ton que l’on peut définir autrement que par autoritaire.

« Veuillez m’excuser ? »

Dans tous les cas, la voix si elle l’entend, a certainement compris que le pégase ne comprend pas un mot de ce qu’il lui dit.

Puis d’autres voix se font entendre. Avec d’autres paroles incompréhensibles.

« Suxz g r'otzxa ! » ou encore « Hxarkf rk ! » et des « Wa'or ixkbk ! »

Des créatures indescriptibles apparaissent d’un coup et l’une d’entre elles saute sur le pégase. En tant que réflexe défensif, il esquive et donne un coup dans le monstre qui lui fait face. De la manière la plus étrange qui soit, celui-ci a virevolté au contact du sabot. Aussi rapidement qu’elles étaient apparues, toutes les créatures se sont envolées en poussière.

« Wao kmz-or ?! Vuaxwauo kmz-or yo vaoyygtz ?! »

Toujours impossible de comprendre un mot, mais là le pégase sent qu’il est en position de force.

« Je suis un des vingt-et-un dieux qui vivent dans les terres que vous tentez d’envahir ! Osez vous en prendre à mon peuple et vous subirez notre colère ! » affirme violemment le pégase venant de perdre ses pouvoirs.