Chapitre 14. La capture.

Je regardais le chef ennemi dans le blanc des yeux, prête à tirer à chaque instant. Tous les mercenaires autour de nous qui étaient encore en vie m'encerclaient à présent également prêts à ouvrir le feu. Seul Mark qui, n'ayant pas d'armes sous la mains, avait les pattes en l'air, sous la menace, assis. Il me fit un grand sourire.

« Tu sais que tu n'as aucune chance, pas vrai ? » Me fit-il avec amusement.

« Je suis plus rapide que la plupart des imbéciles rassemblés ici, toi y compris, et mon matériel est de meilleure qualité. Donc même si je devais mourir, je t’emmènerais avec moi dans ma tombe, tu peux en être sûr !

-Oh... Comme c'est mignon... Tu ne peux vraiment pas te passer de moi, hein ? » Je le fusillai du regard et il éclata de rire. J'en profitai pour m'avancer en courant, me baissant du mieux que je pus pour esquiver les tirs ennemis. Puis, en une seconde, je me retrouvais derrière le chef, un couteau en main, sur sa gorge. Il était un peu plus grand que moi, aussi, lui tirai-je les cheveux pour l'avoir à la bonne hauteur, il grimaça à cause de la douleur. Dès que je l'avais trop approché, les tirs s'étaient arrêtés les toutous ici présent avaient bien trop peur de blesser leur chef.

« Lâchez vos armes, mains en l'air et que personne ne bouge, je n'hésiterais pas à le tuer ! »

Aussitôt, tous laissèrent leurs armes tomber dans un grand bruit, les mains des mercenaires se levant. Le tirant en arrière, j'emmenai l'autre avec moi. Mon bras droit me faisait souffrir, s'étant pris une balle, cependant, je ne devais pas fléchir ou mon otage verrait mon handicap et s'en servirait pour se libérer aisément. Je continuai de traîner Mark avec moi, fermant une porte derrière moi, nous n'avions plus les toutous en vue.

Dès que je relâchai légèrement la pression du couteau sur son cou pour fermer cette porte, je me pris un coup de poing sur la joue, me faisant tomber. Mark attrapa la lame au passage et la tendit vers moi. Par-terre, je le regardais avec indifférence.

« Tu sais aussi bien que moi que je sais très bien rattraper un couteau comme ça en plein vol. De quoi tu me menaces au juste ?

-Je ferais pas trop la maligne si j'étais toi, tu crois que j'ai pas vu ton bras ? »

Et merde.

« Et alors ? Je peux tout de même rattraper un couteau sans problème, de plus... » Je lui fis un croche-patte, roulant sur le côté tout de suite après afin qu'il s'étale par terre et non sur moi. Il lâcha la lame et elle alla se planter dans le sol, un peu devant lui tandis que j'attrapai mon flingue et le pointait sur lui, prête à tirer.

« ...Tu n'étais pas dans une position très sécurisée.

-Je l'admets, mais ça fait bien longtemps que je n'ai pas affronté de Bad Girl ou de Bad Boy, vu que je faisais semblant avec les mercenaires... Enfin, je les éliminais trop facilement...

-Tu tuais tes propres hommes ?!

-Il le fallait bien, pour être crédible. » Je le fusillai du regard et me retins difficilement de ne pas le faire pour de vrai. Le forçant à se lever, je me dirigeais vers une porte d'arrière cours et l'ouvrit sans lâcher mon arme d'un centimètre, lui faisant signe de sortir. Une fois dans la cour de récréation de l'orphelinat, je fis signe au jeune-homme de monter l'escalier de service. Il s’exécuta sans broncher et, une fois sur le toit ou aucune fuite n'était possible, je relâchai légèrement mon arme pour appuyer sur le bouton « Renforts » de ma montre, j'espérais qu'ils m'envoient assez de membres pour maîtriser tous les mercenaires en bas, car, si leur plan fonctionnait, il ne devait plus y avoir d'agents très compétents, le nombre serait donc utile.

De suite après, j'appelai le boss, tenant toujours mon flingue de la main droite et lui annonçai la nouvelle, lui demandant d'apporter un hélico-caméléon -Autre sort lancé par les agents licornes qui permet à l'élico d'être invisible quel que soit le temps, il est également silencieux avec l'aide de ce sort- ravie, il m'annonça que je n'aurais pas à attendre longtemps.

10 minutes plus tard, Mark fut menotté et emmené, je montai dans l'hélico et, une fois à la base, annonçai la traîtrise de la dame d’accueil, celle-ci, sous les nombreuses armes des agents, finit par avouer en pleurant. Elle fut conduite dans l'une de nos cellules souterraine, la meilleure cellule étant réservée à Mark.

Une fois les deux enfermés ainsi que tous les agents de l'orphelinat, un agent vint me trouver et m'annonça que le boss voulait me voir. Je me rendis donc à son bureau.

**

« Franchement, là, Bravo ! » Le boss était rayonnant, nous venions de capturer le chef des mercenaires après tout.

« Je pense que tu vas retrouver ton grade, et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, la base où nous t'avions infiltrée a été neutralisée, tous les mercenaires là-bas sont morts, sauf les enfants en-dessous de 14 ans, eux vont être en rééducation. »

Mon cœur se serra, c'était la base d'Edward, était-il... mort ?...

« Hum... et pour les agents envoyés dans les missions pièges ? » Demandai-je en secouant la tête.

« Sur les 50 piégés, 20 sont malheureusement morts et 10 sont grièvement blessés... Les autres et eux ont heureusement pu appeler les renforts et les recevoir à temps. Du côté des Bad Boys, le même plan avait était organisé et la dame d'accueil de là-bas à aussi était arrêtée et enfermée, il y a eu environ le même nombre de pertes, heureusement que ce fumier n'a pas pu mener sa mission jusqu'au bout !

-Moui... Et... Que va-t-il lui arriver justement ? » Demandai-je sans faire attention au manque de sentiments dont le boss avait fait preuve en annonçant ces décès, il n'en faisait jamais preuve, que ce soit pour les mercenaires, les Bad Girls ou les Bad Boys.

« Il sera exécuté demain matin, à l'aube, et ces hommes avec. Libre à toi de venir voir ça ou pas, dans tous les cas, tu peux disposer, tu as bien travaillé. Et vu que nous ne risquons plus rien pour ce qui est des mercenaires pour l'instant, la grande mission d'envoi des agents dans les autres villes est annulée. Il leur faudra du temps pour trouver un nouveau leader mais nous espérons pouvoir faire cracher le morceau sur la position des autres bases à ces gredins et les mettre hors d'état de nuire. »

Je hochai la tête, pensive. Si on faisait cracher le morceau à nos otages, la guerre serait peut-être terminée. Saluant le boss, je sortis.

Une fois dans le couloir, je sentis la boule au ventre que j'avais depuis un bon moment mais que j'avais tellement ignorée que je l'avais oubliée, bien plus forte que ce matin, une alerte s'activa dans mon cerveau et je me mis à courir aux toilettes, bon réflexe vu que, sans même avoir le temps de fermer la porte, je me précipitai sur le trône et me mis à vomir.

Une fois mon dernier repas dans les toilettes, je regardai un instant le contenu avec perplexité. Serais-je malade ? Non, j'aurais eu d'autres symptômes... Étrange... Secouant la tête, je sortis en tirant la chasse et fermant derrière moi, me dirigeai vers le lavabo, j'attrapai des mouchoirs et m'essuyai la bouche. Je n'en avait pas sur les vêtements, heureusement, la matière de mon tee-shirt n'était pas facile à laver, sauf du sang, une matière créée à partir de pétales de fleur géante d'Equestria. Par contre, j'en avais un peu dans les cheveux, en même temps, j'avais tellement de cheveux qu'il aurait été difficile de ne pas en avoir un peu dedans.

Soupirant, je passai autant de mèches que possibles sous l'eau et, une fois que mes cheveux étaient à peu près propres, je m'abaissai sous le sèche-main et le laissa me sécher les cheveux.

Une fois ceci fait, je sortis en quatrième vitesse du bâtiment et me dirigeai chez moi d'un pas pressé, après tout, il devait sûrement rester quelques « morceaux » de repas dans mes cheveux et l'odeur devait aussi être au rendez-vous. Une fois chez moi, Eden qui arrosait une des plantes de l'entrée me regarda avec surprise.

« Tu as déjà fini ?! »

Me demanda-t-elle, plus que surprise. Je jetai un coup d’œil à l'horloge du mur d'en face : 16 heure, je ne rentrais jamais avant 18h30.

« Ouais, on a capturé Mark et quelques uns de ses hommes et comme je me sentais pas bien, j'ai préféré rentrer. »

La jeune femme écarquilla les yeux.

« Vous avez capturé Mark ?! Mais c'est merveilleux ! La guerre pourrait enfin se terminer ! Mais attends, comment ça tu ne te sentais pas bien ? Tu es malade ? »

Je levais les yeux au ciel avec un sourire en coin, c'était bien le genre d'Eden de s'inquiéter plutôt pour ma santé que pour le reste du pays. Je lui fis alors non de la tête et, comme à chaque fois que je suis malade -même si je suis persuadée de ne pas l'être cette fois- elle posa sa main sur mon front, constatant que je n'avais effectivement pas de fièvre, elle m'attrapa le poignet et m'entraîna avec elle dans ma chambre, me faisant m'asseoir sur mon lit, elle sortie sa mallette de secours avec un tas d'appareils High Tech, cherchant ce que j'avais.

« Mmh... Vu tes cheveux, ton odeur et ta gorge, tu as effectivement l'air d'avoir vomi, cependant, je ne vois rien d'autre... Bizarre...

-Tu vois, je te l'avais dit, j'ai dû juste mal digérer mon p'tit déj', rien de bien grave. »

Je n'eus pas l'impression qu'elle m'ait entendue vu qu'elle se remit à fouiller dans sa mallette pour en sortir un petit appareil, je la fusillai du regard en le voyant.

« Eden enfin c'est ridicule ! Je ne peux pas être enceinte !

-Pas de caprices, tu as envie d'aller aux toilettes ?

-Hum... un peu...

-Alors vas-y et mets le dedans. » Je soupirai, pris l'appareil et me dirigeai vers les cabinets, mieux valait ne pas contredire Eden, elle semblait on ne peut plus sérieuse. Ce peut-il qu'elle m'ait entendue avec Shay hier soir ? Non, sa chambre est trop loin et... nous n'avons pas fait vite... Et elle dormait de toute façon, j'en suis sûre.

Après avoir uriné je plongeai la pointe du petit appareil et, regardant le résultat, mon sang se glaça.

Positif.

**

Et voilà comment, 5 heures plus tard, je me retrouvais à essayer de convaincre le boss de ne pas me dispenser de missions pour cet « heureux événement » cependant, il était rétorque, dès qu'une agent tombait enceinte, elle devait être dispensée de toutes missions, notre travail était bien trop dangereux, même pour un fœtus qui n'existe encore presque pas.

Aussi, m'endormis-je, contrariée et honteuse. Le boss avait bien ri lorsqu'Eden lui avait apprit la nouvelle par téléphone, je l'avais entendue de là où j'étais et m'étais sentie rougir. Ça dérangeait le boss d'être privé de sa number One pendant plus d'un an mais il se doutait que je l'avais eu avec Shay et, même si l'inceste était mal vu chez nous aussi, il se doutait depuis le départ qu'il se passait quelque chose entre lui et moi. Comment était-il certain que Shay était le père ? Parce que môsieur était dans le bureau du boss en train de faire son rapport sur la destruction de la base ennemie à laquelle il avait participé en tant que number One, et, le boss ayant mis le haut-parleur, il a tout entendu et n'a tout simplement pas pu se retenir de sauter de joie. Crétin...

Soupirant, je trouvais lentement le sommeil, si seulement ça pouvait-être un cauchemar...

**

Le lendemain, je me réveillai par terre, dans une cellule.