Je pris une grande bouffée d’air en quittant l’after life. Je ne savais pas si c’était l’air ambiant, ou la propriétaire qui arrivait à me faire suer à ce point, mais j’étais bien contente de m’éloigner de cet endroit. À l’extérieur, je vis plusieurs batponies en train de discuter. Ceux-ci n’avaient rien à craindre des poneys s’ils se faisaient voir, même si cela semblait toujours louche de trouver autant de poneys nocturnes groupés. J'aperçus Opera qui était en pleine discussion avec sa compagne du moment.
« Arrête ça Vinyl, chaque fois que je viens ici, tu ne peux pas t’empêcher de te mettre dans un état pareil juste pour me mettre à bout !
-Mais aller Tavi ! Tu sais que je le trouve cool ton monde, alors si ça doit me faire mal, je suis prête à tout. Je vois déjà jamais la lumière du soleil, alors ça me changera pas énormément !
-Tu y perdras ton âme, idiote !
-Oh c’est bon, je crois pas vraiment en ces trucs et puis quand je te regarde, je me dis que c’est pas si dramatique. » Répondit la licorne en haussant les épaules, ce fut à ce moment que je décidai d’intervenir.
« Mais peut-être qu’elle y croit, elle. » Précisais-je en désignant la batpony du sabot.
La licorne ne semblait pas contente de ma venue et se renfrogna. Octavia reprit alors :
« Après tout ce que tu vois d’étrange, cet autre monde qui est perpétuellement en train d’envahir celui-ci, comment est-ce que tu ne peux pas croire une chose aussi simple que ça ?
-Tout ce que je sais, c’est que lorsque je serai morte, il n’y aura plus rien entre toi et moi. Tu es ma seule chance d’éviter ça. »
La batpony tiqua légèrement en fronçant les sourcils.
« Parce que c’est juste ce que tu attends de moi ? Ne plus craindre le temps ? » Elle semblait réellement choquée.
« N-non Tavi, c’est pas ce que je veux dire, c’est juste… toi tu risques pas de mourir, alors que moi…
-J’ai des chances de mourir chaque nuit où je me réveille. Le temps n’est plus un danger, mais il y en a des tas d’autres. Et quand je mourrai, je ne pense pas finir à la même place que toi.
-Justement, c’est d’autant plus une raison pour que je fasse la transformation.
-Tu me demandes de t’entrainer avec moi dans Tartarus… » Souffla la batpony en secouant la tête.
« Dis pas ça, j’ai l’impression que tu cherches juste des excuses pour pas me transformer.
-Si c’était si simple Vinyl, je l’aurais déjà fait.
-Ah bon ? Pourtant au départ tu me disais que c’était impossible qu’on me transforme, ensuite, tu me dis qu’aucune lignée ne voudrait de moi, après, qu’il me faudrait trouver au moins deux donneurs de sang, et maintenant tu me parles d’âme. En réalité, tu ne veux pas que je te rejoigne.
-Je ne veux pas que tu meures pour moi !
-Non, tu n’as juste pas envie de moi pendant plus de dix ans ! » Lâcha-t-elle en colère avant de pivoter des ergots pour s’en aller.
« Vinyl, tu sais très bien que ce n’est pas ce que je veux dire, arrête de te faire un cinéma pour te donner une quelconque raison ! »
Mais la licorne ne l’entendait déjà plus et se contenta de poursuivre sa route.
« Elle va pas s’arrêter là… » Commentais-je en haussant un sourcil.
« Certainement pas, dès demain soir, je devrais la surveiller pour éviter qu’elle ne cause encore un accident.
-ça arrive souvent ?
-La semaine dernière, elle est venue hurler après Catherine en plein jour devant l’after life. Heureusement, elle l’a juste trouvée drôle et a demandé à deux employés de la ramener chez elle.
-ça aurait pu être pire. » Fis-je en me rappelant la discussion que j’avais eue avec la propriétaire, quant à sa tolérance concernant les poneys qui ne respectaient pas ses propres règles.
« Ça peut toujours être pire avec Catherine. » La batpony se retourna enfin sur moi, elle avait observé tout ce temps le chemin qu'empruntait son amie, vérifiant ainsi qu’elle repartait bien chez elle.
« Justement Opera, en parlant de Catherine, est-ce que tout va bien avec elle ?
-Vous voulez savoir si elle aussi aime bien me violer comme mon ancien censeur ? » Me demanda-t-elle en haussant un sourcil et en penchant la tête, une pointe de sarcasme dans la voix.
« N-non, je veux juste…
-Savoir s’il y a un moyen pour vous de montrer à quel point c’est un monstre et que vous êtes la gentille de toute cette histoire ?
-Est-ce que quelqu’un est pas au courant de mes moindres faits et gestes dans cette ville !? » Hurlais-je en levant les sabots, attirant de ce fait les regards des autres batponies qui discutaient dans la rue.
« Excusez-moi Marshall, mais beaucoup de bruits courent sur vous, ils parlent principalement d’un changement étrange de votre part, comme si vous vouliez faire justice vous-même.
-Je n’ai encore rien fait de ce genre.
-Pour vivre longtemps, il faut anticiper son adversaire. Il faut comprendre ça pour arriver au moins à trois cent ans d’existence. Et actuellement Marshall, vous vous placez vous même comme notre ennemie.
-Je ne suis pas votre ennemie, je veux juste que les règles de Canterlot soient bien respectées !
-Et vous savez que c’est impossible de les respecter à la lettre, pourtant, beaucoup essayent. Des batponies sans censeur et sans lignée sont prêts à se laisser mourir de faim parce qu’ils ne veulent pas prélever ce dont ils ont besoin sur des innocents. Résultat, ils deviennent incontrôlables à cause de leur faim et finissent par succomber à la soif de sang.
-Vous suggérez de les laisser voler le sang des innocents de manière illégale ? Ils peuvent toujours rejoindre une lignée pour qu’on s’occupe de ça.
-Rien n’est gratuit Marshall, et tout le monde ne dispose pas d’une recommandation de la part de la princesse Luna. » Dit-elle en m’adressant un regard qui ne se voulait pas amical. J’avais beau avoir aidé cette jument, cela ne faisait pas de nous les meilleures amies du monde. « Les règles de Canterlot ne sont pas là pour faire vivre les deux mondes en parfaite harmonie. Elles se contentent de nous masquer, mais elles nous affament.
-Eh bien Catherine sera là pour les sauver. » Maugréais-je.
« Comme je vous l’ai dit Marshall, rien n’est gratuit. Et pour compléter la petite enquête que vous venez de faire sur elle, laissez-moi vous dire une chose. Je suis certainement mieux avec qu’elle qu’avec mon ancien censeur, mais ne vous y trompez pas. Les batponies qui ont une lignée aussi grande se doivent d’être sans merci. » Puis, la jument s’éloigna pour retourner à l’intérieur de l’after life.
« Et comment je dois prendre ça ? » Hurlais-je sans prêter attention aux autres batponies. « Une mise en garde, un appel à l’aide ? Je suis censée la considérer comme bonne ou méchante ?
-Ni l’un ni l’autre Marshall, c’est simplement notre monde qui est ainsi.
***
Shiny se mit à grincer en décrivant des cercles dans le ciel, puis il fit de petits allers-retours entre moi et la direction du château. Je me relevais du trottoir où je m’étais assise un instant, attendant un peu le temps de reprendre des forces et de me calmer. Ma chauve-souris me prévenait que Luna m’attendait, mais je n’étais pas d’humeur à me faire sermonner parce que l’enquête n’avançait pas.
Il était environ dix heures du soir, et je connaissais assez bien l’alicorne pour savoir qu’il ne fallait pas la voir avant minuit. Elle n’était jamais très amicale en soirée, même si c’était principalement dû à sa gueule de bois de la vieille.
Je voulais mettre tout ça derrière moi le temps d’une heure au moins. Même chez moi je ne serai pas tranquille à cause de la reine changeline qui squattait. Je décidai donc de continuer ma promenade dans Canterlot jusqu’à arriver devant les grands jardins de la capitale. Juste à l’entrée se trouvait un simple banc situé juste sous un réverbère.
Cela faisait quelques jours que j’avais pris l’habitude de me reposer à cet endroit. À cette heure tardive, personne ne venait me déranger pendant que je profitais des lumières du château au loin, ou même de la vue sur les jardins. Rainy ne venait plus me voir ces derniers temps, l’esprit de la pluie n’avait plus besoin de mes services étant donné que Luna avait engagé un nouveau jardinier pour s’occuper des plantes chères à son coeur. Bien entendu, je restais à ses services, mais pour le moment, elle n’avait simplement pas besoin de moi.
Je m’installais confortablement avant de fermer les yeux pour me mettre à apprécier le silence et le calme de cet endroit. Luna m’avait déjà expliqué qu’une étoile était liée à chaque être de notre monde, et parfois même, avec ceux de l’autre monde. J’aimais bien m’amuser à chercher la mienne, me demandant si elle était capable de me faire un signe, de m’appeler à elle. Bien sûr, il était impossible de le savoir, ça serait bien trop facile sinon… Si je devais imaginer une étoile à mon image, ça serait certainement une étoile sur le point d’exploser, ou incapable de rester en place pour ne suivre qu’une trajectoire incohérente en semant le trouble derrière elle… Oui, je me situais actuellement comme le trouble-fête de cette histoire.
« Vous rêvez en admirant les étoiles ? » Fit une voix féminine plutôt mature.
« Je me demandais juste ce que ça faisait d’être une étoile… » répondis-je calmement avant de baisser la tête pour reconnaitre ma camarade de banc.
« Je peux m’installer avec vous, Cadance?
-Bien sûr madame Pall Mall. C’est toujours plus agréable d’apprécier le paysage avec vous. »
Madame Pall Mall était une jument terrestre brune avec une cutie mark en forme de pipe et à la crinière blanche. On aurait dit qu’elle était âgée à cause de cette dernière, mais le blanc devait certainement être sa couleur naturelle, car même si elle adoptait des traits très matures, j’aurais pu croire qu’elle était à peine plus vieille que moi. Cela faisait une dizaine de jours que je l’avais rencontré, ici, sur ce même banc, et depuis, nous nous retrouvions à chaque fois à la même heure, sans même nous donner un véritable rendez-vous.
« Est-ce que vous avez faim Cadance ? » Demanda-t-elle en s’installant à côté de moi. « J’ai préparé des sandwichs à la luzerne, vous en voulez un j’imagine ? » Elle affichait déjà un léger sourire, se doutant que j’allais accepter et ouvrit un petit sac qu’elle avait avec elle pour en sortir l’encas.
Je trouvais ça toujours curieux de voir cette jument apporter de dont j’avais besoin sans jamais rien demander en retour, mais disons qu’elle était d’une agréable compagnie et j’étais heureuse d’avoir une confidente externe à toutes ces histoires et ces créatures.
« Merci beaucoup madame Pall Mall. Vous arrivez toujours au bon moment pour m’aider à me détendre. » Dis-je en prenant une bouchée du sandwich qu’elle venait de m’offrir.
« Allons, Marshall, ne me dites pas que vous vous surmenez au travail ? Vous avez finalement attrapé le vandale qui cause tous ces problèmes ?
-Pas tout à fait... » Répondis-je amèrement. « En réalité, je suis encore loin se résoudre cette affaire et je finis même par me demander si ça vaut la peine de protéger ces créatures… » Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais plus d’une fois révélé l'existence de l’autre monde à cette jument. Peut-être que je me sentais tellement bien en sa compagnie que je ne voulais pas lui faire le moindre secret.
« Il ne faut pas vous en faire Cadance. Vu les descriptions que vous me faites de ces gens bizarres, ils savent aussi bien se défendre eux-mêmes. Peut-être que vous ne devriez pas vous consacrer à ce point à eux . C’est peut-être même eux qui vous mettent dans cet état.
-Je ne sais pas. J’imagine que si Equestria les accepte, c’est qu’ils ne sont pas tous aussi mauvais. Des poneys semblent même apprécier les côtoyer plutôt que de vivre dans leur monde à eux. Peut-être que c’est aussi mon cas. Si je suis Marshall, c’est peut-être parce que ce monde ne me suffit pas…
-Il ne faut pas dire ce genre de chose Cadance. Si tout Equestria était au courant, il vous serait mille fois reconnaissant. Et puis vous n’êtes pas seule. Comment va votre compagnon dont vous me parlez souvent, le bel étalon blanc ? Chicha, c’est bien ça ? »
Je souris difficilement avant de baisser le regard sur mon sandwich.
« C’est compliqué… au début, c’était juste un arrangement entre nous. On passait du temps ensemble et cela nous convenait, on ne pouvait pas se considérer comme un couple. Par la suite… je crois qu’on pouvait nous qualifier comme tel. Mais à présent… je crois que nous ne sommes plus rien.
-Qu’avez vous donc fait pour vous disputer avec ce charmant étalon ? Il me semblait qu’il était fort sympathique et qu’il vous aimait bien comme vous étiez ?
-Je crois que c’est moi qui ne le supporte plus… ou sa mère plutôt… ou alors c’est moi… J’ai l’impression que je ne suis plus la même. »
La terrestre brune posa un sabot sur mon épaule pour me réconforter avant de dire :
« On ne change pas du tout au tout sans s’en rendre compte Cadance. Vous devriez vous reposer et discuter avec lui. Et vous savez, les belles mères sont souvent très possessives avec leurs enfants, surtout quand ce sont des mâles.
-Elle a emménagé chez moi. » Répondis-je du tac au tac.
« Holala. » Fit-elle en portant un sabot à sa bouche l’air étonné. Je l’observais et ne put m’empêcher de rire face à sa réaction. Elle ne savait rien de la nature de Chicha et de sa mère, et même si c’était idiot de ma part de lui raconter une histoire qu’à moitié, je ne pouvais m’empêcher de m’amuser de son point de vue. « Mais vous vivez dans un petit studio, comment pouvez-vous accueillir sa propre mère ?
-Oh, ça ce n’est rien, j’héberge aussi plusieurs de ses frères. »
Je vis la jument se figer complètement, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte, ce qui provoqua un nouveau fou rire de ma part.
« Oh j’ai compris, vous vous moquez de moi. C’est bien malin, moi qui tentais de vous réconforter. » Dit-elle, l’air contrarié. J’attrapais alors la patte qu’elle avait éloigné de mon épaule et la retint entre mes deux sabots pour qu’elle ne le prenne pas mal.
« Je suis désolée, madame Pall Mall. C’est juste que je me sens toujours bien avec vous et ça m’aide à décompresser.
-Votre travail n’a pas l’air facile. » Dit-elle en affichant un sourire qui se voulait compatissant. « Vous n’avez pas envie de faire autre chose dans la vie ? J’imagine que vous pensez aussi à fonder une famille, n’est-ce pas ? »
Je faillis m’étrangler à l’entente de sa question. Oui, c’était bien le genre de préoccupation pour la plupart des juments de mon âge, mais disons que ma vie, ma nature, et même mon travail, m’avaient vite fait oublier ces rêves d’une belle maison avec deux poulains qui courent dans le jardin en toute sécurité, grâce à la jolie barrière blanche qui entourait notre havre de paix.
« Je crois que ce n’est pas pour moi ce genre de truc…
-Allons, ne me dites pas que vous avez peur de vous engager ? La vie est courte, il ne faut pas s’arrêter parce qu’on a peur. » Me conseilla-t-elle en me scrutant de son regard cristallin. Celui-ci réussissait toujours à me faire sourire.
« Je crois que je ne suis bonne qu’à me mettre dans de mauvaises situations… » Cette remarque réussit à faire disparaître l’air si jovial de la terrestre. Je n’aimais pas la voir ainsi, elle me donnait l’impression d’être le genre de personne pour laquelle je faisais ce travail. Si je n’arrivais qu’à rendre ce genre de jument triste, c’était que je ne valais pas mieux que les créatures contre lesquelles je les défendais. « Mais… j’espère pouvoir un jour passer à autre chose. Une vie normale, des trucs… normaux.
-Ces créatures ne vous mènent vraiment pas une vie facile…
-Je me demande si ce n’est pas moi qui vais trop loin par moment. »
La jument se mit à glousser légèrement avant de secouer la tête.
« Écoutez-vous Cadance. » Me dit-elle en gardant le sourire. « Vous savez que ces choses vous mettent dans un mauvais état, et pourtant, vous cherchez encore à les défendre. »
Je me mis à réfléchir un instant, est-ce que je venais vraiment de faire cela ? Moi qui n’arrêtais pas de penser que ma vie serait meilleure si je n’avais jamais connu l’autre monde, j’arrivais encore à me considérer comme la méchante de cette histoire ?
« J-j’en sais plus rien… » Soupirai-je quasi en grognant avant de coller mes sabots sur mes tempes. « Je n’arrête pas de me justifier, de prouver que c’est moi la gentille, mais je suis toujours face à des créatures qui ne montrent que de bonnes intentions. Je sais qu’on me manipule, qu’il se passe des choses dans mon dos, c’est certain, mais je n’ai rien pour le prouver, alors je m’énerve, je fais des choses que je ne devrai pas, juste pour me prouver que j’ai raison. » Je sentis les larmes me monter aux yeux alors que j’avais dit cela sans la moindre difficulté. C’était comme si le dire oralement venait de me mettre face à moi-même. Je sentis alors le sabot de la jument se poser sur mon épaule avant de passer l’autre autour de moi pour me serrer contre elle. Je ressentis une grande chaleur m’envahir, c’était une sensation étrange, comme si elle arrivait à réveiller mon pouvoir. Je me redressais alors brusquement, les yeux encore rouges en tentant de ne pas me remettre à pleurer.
« Allons Cadance, il ne faut pas vous mettre dans cet état voyons.
-Mais j’en ai marre ! » Sanglotais-je sans même m’y attendre. Depuis quand j’étais aussi pleurnicharde ?
« Doucement, doucement. Vous ne méritez pas ça Cadance, vous êtes une jument formidable et il ne faut pas que ces choses-là vous atteignent, c’est ce qu’ils veulent. »
Tandis qu’elle continuait de me serrer contre elle en me caressant le dos, je pouvais sentir mon pouvoir s’intensifier. Je m’étais déjà assez nourrie pour la semaine, pourtant, l’Ardeur revenait de manière encore plus violente que d’habitude. Je finis par éloigner doucement ses sabots non sans lui adresser un sourire reconnaissant avant de descendre du banc.
« D-désolée de m’être emportée madame Pall Mall, je crois que c’est mes nerfs qui ont lâché.
-Ne vous en faites pas pour ça. » Me rassura-t-elle en levant un sabot.
« Mais au fait, je ne vous ai jamais demandé, que faites-vous dans la vie ? » Dix jours, dix jours que je la connaissais et je ne lui avais toujours rien demandé à son sujet. La plupart du temps, c’est de moi qu’on parlait, quand on ne parlait tout simplement pas.
« Oh, moi, je suis juste une voyageuse, j’aime voir et revoir Equestria changer avec le temps. Et j’aime aussi rencontrer des gens comme vous.
-Et… vous êtes seule ?
-Eh bien j’ai eu un mari, mais il n’est plus là maintenant. J’ai aussi des enfants, qui ont une vie et une nouvelle famille.
-Désolée, Madame Pall Mall.
-Oh, il n’y a pas à vous en faire, cela remonte à longtemps maintenant, et désormais, je cherche à aller de l’avant, c’est pourquoi mes enfants ne m’ont jamais retenu. »
Mon pouvoir se calma peu à peu, ce qui m’aida à reprendre mon calme tandis que le vent froid se faisait plus insistant, m’obligeant à frissonner sans pouvoir me retenir.
« Vous avez froid Cadance ? » Me demanda-t-elle l’air très inquiet.
« Oh, ne vous en faites pas, j’ai déjà connu pire.
-Je crois qu’il vaudrait mieux rentrer chez vous.
-Non, je vous assure que tout va bien. » Rétorquais-je en voulant me rasseoir sur le banc.
« Non non non, il ne faut pas, vous avez certainement déjà eu une journée chargée et je n’ai pas envie qu’il vous arrive malheur. » Me sermonna-t-elle comme l’aurait fait ma grand-mère, ce qui réussit à me faire légèrement rire. « Je suis très sérieuse Cadance !
-D-d’accord madame Pall Mall. » Répondis-je non sans garder le sourire. « On se revoit demain à la même heure ?
-Oh, il y a peu de chance. » Fit-elle, l’air désolé. « Je ne serai peut-être plus à Canterlot demain.
-C’est entendu, je reviendrai ici, et si je ne vous vois pas, j’en conclurai que vous êtes partie.
-D’accord... » Elle semblait étrangement peinée.
« Eh bien à demain, et passez une bonne soirée. » Lui souhaitais-je avant de pivoter des ergots pour me mettre sur le départ.
« Attendez Cadance ! » Interpela-t-elle avant que je ne m’éloigne.
Je me retournai alors rapidement pour voir que son regard se faisait encore bien plus triste.
« Vous êtes une jument formidable, Cadance, et c’est triste que vous vous sentiez aussi mal alors que vous ne faites que protéger les poneys contre toutes ces choses qui leur veulent du mal. Alors… prenez soin de vous, et… »
J’attendis qu’elle termine sa phrase, mais elle n’y parvint jamais. Je me contentais alors de lui adresser un sourire accompagné d’un geste du sabot. J’aurais bien voulu rester encore un peu avec elle, mais elle semblait tellement vouloir que je rentre chez moi que je ne réussis pas à lui désobéir. Elle me rendait triste quand je la voyais comme cela, et ça m’énervait encore plus quand je savais que la responsable c’était moi. Moi qui n’arrivais pas à faire mon boulot de Marshall convenablement, moi qui me laissais manipuler par ces créatures qui se cachaient bien derrière leurs fausses bonnes manières. J’étais là pour protéger des gens comme elle, et je n’arrivais qu’à me mettre à pleurer dans leurs sabots.
Je regardais encore une dernière fois derrière moi pour ne plus voir qu’une silhouette sur le banc. Je ne savais pas ce qui m’avait pris de réveiller mon pouvoir face à elle, c’était presque incontrôlable. Je ne lui avais rien révélé sur ma véritable nature et je comptais bien laisser ça secret, je m’en voudrais énormément si elle découvrait que je ne valais pas mieux que les monstres que je jugeais.
Je ressentis à nouveau le froid de la nuit parcourir le long de mon corps avant de me mettre à tousser. Ma quinte de toux s’arrêta enfin après m’avoir quasiment retourné l’estomac, c’était bien normal après tout, je n’avais presque rien mangé de la journée et mon pouvoir consommait rapidement mon énergie. Après quelques minutes de marche, je vis Shiny qui survolait la ville comme s’il me cherchait. C’était vrai qu’il m’avait demandé d’aller voir Luna, mais je me sentais fatiguée et je n’avais toujours pas le courage de l’entendre me hurler dessus. Je décidai donc de rentrer chez moi, reportant ainsi mon rendez-vous en début de matinée, à un moment où la princesse serait trop fatiguée pour m’engueuler.
J’étendis alors mes ailes pour rejoindre la chauve-souris qui m’avait enfin aperçue et l’attrapa au vol.
« Alors, tu m’avais perdue ? » Demandais-je en le tenant entre mes sabots. Il se mit alors à grincer de plus belle, m’incitant à me diriger vers le château. « Non non Shiny, il est tard et j’ai besoin de repos, sans compter que j’ai encore une reine changeline chez moi qui va certainement me faire une crise parce que je me suis disputé avec son fils. » Je lâchais alors l’animal qui se mit aussitôt à battre des ailes pour regagner de l'altitude et décrire des cercles autour de moi.
Je frissonnais légèrement, à cette hauteur, l’air était encore plus froid, ce fut pourquoi je ne perdis pas de temps en prenant la direction de ma maison.
Vous avez aimé ?
Coup de cœur
S'abonner à l'auteur
N’hésitez pas à donner une vraie critique au texte, tant sur le fond que sur la forme ! Cela ne peut qu’aider l’auteur à améliorer et à travailler son style.
Les créations et histoires appartiennent à leurs auteurs respectifs, toute reproduction et/ou diffusion sans l'accord explicite de MLPFictions ou de l'auteur est interdite. Ce site n'est ni affilié à Hasbro ni à ses marques déposées. Les images sont la propriété exclusive d'Hasbro "©2017 Hasbro. Tous droits réservés." ©2017 MLPFictions, version 1.2.7. Création et code par Shining Paradox, maintien par Sevenn.
Pour donner votre avis, connectez-vous ou inscrivez-vous.
Pour Pall Mall il est clair que j'ai fait en sorte qu'elle soit flagrante quant à son investissement dans cette histoire. Elle vient de nulle part et semble assez sympathique pour paraitre étrange. À partir de là, oui, la subtilité n'est pas au rendez-vous justement pour qu'on se pose une autre question : "Pourquoi est-elle là et qu'est-ce qu'elle est ?"
La discussion sur les étoiles était pour faire un lien avec la première fiction où Luna retrouve le premier meurtrier justement en s'aidant des étoiles. Bien sûr je n'ai pas voulu avancer une réelle croyance de la part de Cadance et juste un jeu sur elle même. Pour ce qui est du Tartarus... et bien je me voyais mal utiliser le terme "enfer" en réalité. De plus, il était déjà évoqué dans le show, donc je pensais prendre un moindre risque ainsi.
Pour la discussion sur l'âme, alors je te cache pas que c'est repris de ma première source d'inspiration : "Anita Blake" alors oui, c'est un peu foireux parce qu'on suit l'histoire d'un personnage qui est très chrétien, et donc à partir de là, toute altération de la nature humaine (Vampire, lycanthrope, etc.) te prive de ton âme (toujours d'un point de vue chrétien) et donc, oui, t'enlèves aussi ton droit au paradis. Là, j'y suis allée plus doucement, préfèrent une Opera qui est juste un peu plus croyante envers ces choses-là de par son expérience personnelle. Ou alors... elle cherche juste une excuse pour ne pas transformer Vinyl ^^.
Je suis toujours sur l'écriture du prochain chapitre, et avec les fêtes, j'espère que je ne prendrai pas trop de retard. Celui-ci était court pour deux raisons, la première, c'était parce que je n'arrivais pas à le faire plus long... simplement. Et la seconde, c'est parce qu'il me servait de transition entre ce qu'il y a eu et les conséquences que cela va désormais entrainer, ainsi qu'un changement chez Cadance. Du moins, ce sont mes objectifs premiers.
Merci en tout cas de ton commentaire, et passe de bonne fête ;)
Beaucoup de nouveaux éléments :D
Alors, qu'en penser ?
Rainy ! Je l'avais oublié cette coquine. ^^ sur que ce serait intéressant de la revoir. C'est quand même dommage qu'ils aient trouvé un nouveau jardinier. J'aimai bien ce côté de Cadence.
Miss Pall Mall... personnage pour le moins intéressant. Mais j'ai quelques indices que j'aurai aimer plus floues m'indiquant qu'elle se sert elle aussi de Cadence ou alors, elle fait partie de sa famille. Ça mère pourquoi pas. Après, le pourquoi du comment qu'elle est immortelle m'est inconnus. En tout cas, ce n'est pas une simple citoyenne, ça c'est certain. Si je me trompe, t'as réussi ton coup. Si j'ai raison au moins de loin, j'aurai vraiment aimer que ce soit plus subtil : ). Après, je suis du genre à beaucoup extrapoler xD.
Donc tu choisis un Tartarus façon enfer chrétien ? Why not j'ai envie de dire, mais va falloir conserver le schéma. Autre élément intriguant, est la définition des étoiles de Luna. Si je la prend au pied de la lettre, ça montre un monde plutôt centré... sans aucunes frontières territoriales (l'espace) à explorer. Ce qui m'attristerait un peu. Par contre, si Luna en a parler ainsi dans un but spirituel afin de sacraliser les soleils lointains, c'est plus intéressant. Ça nous montrerais une Luna ancré dans son époque antique qui compare ces vie sous forme d'etoile car lejrs points communs, est qu'elle n'en a pas vraiment le contrôle ^^ et dans ce cas bien jouer.
Bah voila !! Ils sont mortels ces Robert Pattinson !! Après, va falloir te faire une définition précise de l'âme, parce que pour le moment, j'ai l'impression qu'un matin tu peux te lever sans elle et prendre ton ptit dej tranquille sans soucis. Et puis, pourquoi on irait en enfer juste parce qu'on à pas d'âme ( question con, n'y repond pas forcément) ? C'est un passeport paradis ou un truc du genre ?
Chapitre qui fait monter la hype ^^ j'ai hate de voir Cadence ce prendre une manchette de la part de Luna, et de Crhysalis, rt de Chicha, et de Rainy xD