Me voilà dans un sacré merdier, dans ce monde étrange où l’humanité n’a pas forcément sa place.
Quand j’y suis arrivé, j'étais complètement désorienté, j’avais l'impression de faire un malaise. À ce que je pouvais apercevoir, je n'étais pas le seul à être dans cet état. Il y en avait qui tombaient dans les pommes, d’autres qui vomissaient. À ce que je pouvais voir, une équipe de la base prenait en charge les hommes et femmes qui arrivaient.
Pour ma part, je m'étais affalé contre une caisse en bois, et je tentais de reprendre mon souffle, un homme s'avança et me parla :
“Bonjour mon commandant, est-ce que vous allez bien ? Bon inutile de me répondre. Si vous vous sentez pas très bien, c’est tout à fait normal, c’est un effet secondaire du voyage, mais ne vous inquiétez pas, ça va passer dans quelque temps. Par contre, je suis désolé mais il faut que vous vous déplaciez.“
Je ne compris pas immédiatement ce que l’homme me disait, mais après quelques minutes d'intenses réflexions, j’avais compris. Quelques secondes après, j’essayai de me relever. L’homme m’aida à me relever et il m’aida à me rendre au lieu qui était proche. Maintenant, je savais pourquoi on devait passer un par un. L’homme me posa sur une chaise et il repartit aider quelqu’un d’autre. Je regardai autour de moi, je me trouvais dans une grande salle, elle semblait plus grande que celle sur Terre, en même temps cette salle contenait le portail et elle servait aussi à entreposer des ressources et du matériel qui arrivaient de la Terre. Après de longues minutes, je commençai à aller de mieux en mieux, je regardais autour de moi, je me rendais compte aussi du nombre d'arrivants, on devait être plus d’une trentaine.
Un homme parla par les hauts parleurs :
“Aux nouveaux arrivants, enfin à ceux qui vont mieux, vous devez vous rendre immédiatement en salle de réunion pour un debrief'.”
Après ça, une femme nous indiqua la direction. Sans perdre une minute, j’y allais. J’arrivais enfin à l’entrée de la salle, un soldat était là, j’arrivai vers lui et je dis :
“Bonjour soldat, c’est ici le debrief' pour les nouveaux ?” Le soldat me regarda et il me dit : “Effectivement, c’est ici. Avant de pouvoir rentrer, je peux avoir votre nom et prénom ?” Ça devait pour être sûr que tout le monde était présent, je le lui répondis :
“Je suis le Commandant Tom Copin.” Le soldat regarda sa note et me fit un geste de la tête pour signifier que c'était bon. Je rentrai dans la salle.
Elle ressemblait à toutes les salles de réunion, il y avait des chaises qui étaient disposées en cercle, au centre de ce cercle il y avait un bureau. Sur ce bureau, il y avait un ordinateur relié à un système pour le mode hologramme. Je me suis installé sur l’une des chaises et j’attendis que le debriefing commence.
Au centre de la pièce, il y avait trois personnes dont une qui était militaire et d'après son grade, c'était un colonel. Ce colonel devait être le chef des militaires de la base, il y avait aussi une femme qui avait la tenue d’une scientifique, ça devait être la chef des scientifiques et un homme qui devait être le chef des civils mais j’avais quelques doutes par rapport à ça, et normalement il devait y avoir une personne en plus, un ou une chef pour la section médicale mais je ne voyais personne. Peut-être qu’il ou elle était en retard ou absent.
L’attente commençait à durer. Au centre, les trois personnes discutaient entre elles. Je ne savais pas de quoi elles pouvaient parler mais ça commençait à être pénible, je commençai à avoir mal aux fesses.
Puis enfin, comme par miracle, le colonel dit à haute voix :
“Bon, je pense qu’il ne viendra pas et que tout le monde est là.” Le colonel nous regarda et continua de parler :
“Pour commencer, bienvenue dans cette base, ce debriefing a pour but de vous expliquer plusieurs choses très importantes sur le fonctionnement des bases et de ce qu’on sait sur ce monde.” Le colonel se tourna vers l’ordinateur et l’alluma, l'hologramme s’activa et afficha la planète.
Il se tourna de nouveau vers nous et nous dit :
“Dans un premier temps, on va se présenter.” Il s'arrêta de parler pour boire un verre d’eau puis il reprit la parole :
“Je suis le Colonel Charles VanPelt : chef des militaires de cette base.” La femme habillée en scientifique s'avança et dit :
“Bonjour, je suis Mademoiselle Paulie Merase, chef de la section scientifique.” Bon, j’avais bon sur ce point, ce fut le tour de l’homme qui était bien habillé, il s'avança et prononça :
“Bonjour je suis Monsieur Gilbert Deslandes, je suis le chef des civils, je gère tous les civils, donc la section technique, dont ingénieurs, techniciens, …”
Peu de temps après, le colonel reprit la parole :
“Bien, nous nous sommes présentés, mais il manque le chef de la section médicale, et malheureusement il sera absent pour ce debrief. Bref, je vais vous expliquer quels sont nos objectifs sur ce monde.” Il s'arrêta de parler, il semblait réfléchir.
Après quelques secondes, il reprit :
“Bon, ce que je vais vous dire, vous le savez déjà. Donc l’humanité est venue ici pour emprunter les ressources de ce monde, et évidemment sans la permission des espèces de ce monde. D’ailleurs, on a trouvé un nom pour ce monde, c’est VL2010. Bref, je reprends, donc juste pour pouvoir reconstruire le nôtre et aussi pour nous lancer dans l’exploitation minière spatiale, bon je pense que j'apprends à personne ce qu’on fait, enfin j'espère.”
Il nous regarda puis il reprit de nouveau :
“Bon, je vais maintenant vous dire qu’elles sont les missions de chaque section. Pour la section médicale, bon je pense que tout le monde sait à quoi elle sert. Pour la section scientifique, pareil. Pour la section technique, elle sert au bon fonctionnement des bases et aussi à la récolte des ressources.”
Le colonel s'arrêta de parler, il semblait regarder les nouveaux militaires dont je faisais partie puis il reprit :
“Bon, je vois qu’il y a des militaires parmi vous. La section militaire s’occupe de tout ce qui est sécurité et toute mission hors de la base.”
Le colonel prit encore un verre d’eau et dit :
“Bon, nous nous sommes présenté chacun notre tour, j’ai présenté chaque section et quels étaient nos objectifs principaux, je pense que nous avons ...” Le colonel fut interrompu par les autres chefs, il se tourna pour en discuter avec eux.
Après de longues minutes, il se tourna vers nous, et dit :
“Après avoir discuté avec mes collègues, il semblerait que j’ai oublié de vous préciser certaines choses. Comme vous informer de ce que nous savons de ce monde.” Il se tourna vers le pc pour changer l’hologramme. Je pouvais y voir différentes espèces. Pour ma part, je les avais déjà vues dans le dossier que Léon m’avait passé. Le colonel reprit :
“Bien, comme vous le voyez, la planète VL2010 a différentes espèces et la majorité de ces espèces sont considérées comme intelligentes. D'après nos observations, certaines espèces ont du savoir-faire et peuvent construire des villes, apprivoiser des animaux, écrire, faire de l’art et j’en passe.” Il se tourna vers les autres chefs, et dit à voix haute :
“Quelque chose à rajouter ? Vous voulez intervenir ou je continue ?” Les autres chefs firent un geste négatif de la tête.
Le colonel se retourna vers nous. Il semblait chercher ses mots, pendant ce temps j’observais les autres personnes qui étaient avec moi, certaines prenaient des notes, d’autres parlaient à leurs collègues, ceux qui avaient commencé à s’assoupir s'étaient redressés sur leur chaise. Je commençais à m'ennuyer alors que je bayais, le colonel reprit la parole :
“Encore plusieurs choses, ce que je vais dire c’est pour les soldats mais aussi pour ceux qui vont faire des missions à l'extérieur. Comprenez bien que les espèces de ce monde ne savent pas que nous sommes ici. Et on ne veut pas que ça change, pour avoir un minimum de contact avec eux, nous nous sommes isolés d’eux, évitez tout contact. Quand nous voulons nous déplacer dans les airs, sur terre et en mer, nous utilisons une technologie, le fameux camouflage optique. Cela nous a aussi permis d'observer leur mode de vie. Mais bon, il y aussi la surveillance spatiale, mais ce n’est pas très concluant.”
Le colonel s'arrêta, prit encore un verre d’eau, après cette petite pause, il reprit :
“Je vais aussi vous rappeler deux ordres que le président nous répète et qu’on va vous répéter souvent. Ces deux ordres sont : “AUCUN CONTACT” et “NE PAS FAIRE DE MAL AUX ESPÈCES”. J'espère que c’est clair pour vous et aussi pour les imbéciles ou les fortes têtes. -quand il dit cette phrase, il me regarda, je ne sais pas pourquoi mais j’avais l’impression qu’il me visait. Est-ce qu’il avait vu mon dossier ? Est-ce qu’il savait ce que j’avais fait ?- Évidemment, pour ceux qui se posent la question, nous avons eu des accidents avec les espèces de ce monde. Des équipes ont malencontreusement fait des rencontres, mais nous avons développé une arme non létale. L’arme est à propulsion électrique, elle envoie une cartouche qui a un sédatif pour normalement endormir n’importe quelle espèce.”
Le colonel s'arrêta, et il réfléchit encore, puis d’un coup, il reprit :
“Mais pour une raison inconnue, il y a un souci, nous ne savons pas pourquoi mais elles réagissent mal aux sédatifs, d'après certains tests, le sédatif peut tuer. Bon, après de longs tests et de nombreuse rencontres imprévues, il y a trois espèces qui sont pégase, poney et griffon ou il y a moins de risque de les tuer. Par contre, pour les autres espèces, il faut leur donner un antidote que vous aurez sur vous.”
Le colonel fit une pause, il retourna vers les autres chefs pour discuter encore une fois.
Le colonel se tourna vers nous et dit :
“Bien, le debrief' est terminé, pour tous ceux qui auraient encore des questions, ils pourront les poser à leur chef respectif. En attendant, tout le monde doit aller dans sa chambre pour ranger leurs affaires. Vous devez être devant vos chefs dans une heure.” Après que le colonel ait parlé, tout le monde se leva pour aller dans la première salle afin de prendre ses affaires et aller dans les chambres.
Après avoir récupéré mes affaires et avoir reçu le numéro de ma chambre. Je partis en direction de celle-ci. Je repensais au debriefing. Le debriefing avait quand même duré quarante minutes, enfin, trente minutes d’attente. Ce que le colonel avait dit, j’en savais une partie mais apparemment pas tout. Je n’avais pas eu toutes les informations.
Pendant que je marchais dans le couloir en direction de ma chambre, je me fis bousculer par quelqu’un. Je le regardai, c'était un homme de moyenne taille, je m'arrêtai, je me tournai vers lui, j’attendais au moins un pardon mais rien, tout en le regardant, je voyais que c'était un technicien et un peu énervé, je lui dis :
“Vous pouvez au moins vous excuser ?” L’homme ne tourna même pas la tête dans ma direction et continua sa route. Bon, soit il ne m’avait pas entendu, soit il était de mauvaise humeur. Après quelques minutes à rester sans bouger, je continuai ma route vers ma chambre.
Quelques minutes après, j'étais devant la porte, je rentrai pour m’y installer, c'était une simple chambre avec un lit une place, une douche, des sanitaires, bref une petite chambre assez sympa. Après avoir posé mes affaires, je sortis de ma chambre, je la fermai, et je partis voir le colonel. J’avais normalement encore quarante minutes sur l’heure qu’il avait donné, mais je n’avais pas tellement de choses à faire. J’arrivai au centre d'opération militaire, où je devais me rendre.
C'était une sorte de salle de contrôle, il y avait au centre de la salle, un hologramme de la planète VL2010. Au fond, il y avait une pièce, ça devait être le bureau du colonel. Le reste de la salle, il y avait des ordinateurs. J’y étais depuis pas longtemps quand un jeune soldat fit le salut militaire et dit en me hurlant dessus :
“Que faites vous ici ? Vous êtes dans une zone réglementée, et je peux savoir qui vous êtes ?” J’ai levé mon sourcil gauche, puis montrer avec mon index mon grade. Il ne fallut pas longtemps pour que le soldat reparle :
“Désolé, mon commandant, je n’avais pas vu votre grade mais cela ne répond pas vraiment à mes questions.”
Bon, il n'avait pas tort, je voyais que le jeune soldat était un sergent, après un moment, je lui dis :
“Pas faux sergent, je suis le commandant Tom Copin -Je haïssais mon nom-. Je suis un nouvel arrivant, le colonel avait dit que tous les nouveaux militaires devaient le voir, je suis par contre très en avance, je ne sais pas si c’est bon.” Le sergent regarda sa montre, et dit :
“Effectivement, mon commandant, vous êtes en avance de trente-huit minutes. Je vais voir si le colonel peut vous recevoir.”
Après ça, le sergent partit en direction du bureau du colonel, il rentra et en ressortit quelques minutes après, le sergent me fit un signe de la main. J’arrivai à la porte et je frappai, et j’entendis :
“Entrez, commandant, je vous attendais.” Je rentrai et je fis le salut militaire au colonel.
Le colonel était assis sur sa chaise, il me regardait, j'étais en train de faire le salut militaire. Après quelques secondes, il fit un signe de la tête, j'arrêtai donc le salut et je lui dis :
“Bonjour mon colonel, je suis le commandant…” Avant que je finisse ma phrase, le colonel me coupa la parole et me dit :
“Je sais très bien qui vous êtes, commandant. C’est une bonne chose que vous soyez arrivé en avance, on va pouvoir parler. Asseyez-vous.“ Je m'assis sur une des chaises. Ce n'était pas super bon qu’un colonel veuille me parler directement, j'étais un peu stressé de ce qu’il allait se passer. Le colonel prit des dossiers qui étaient dans un des tiroirs de son bureau et les mis sur ma table, puis il commença à ouvrir les dossiers. Après un moment de recherche, il semblait avoir trouvé le bon dossier, probablement le mien.
Il me regarda et tout en ouvrant le dossier, il me dit :
“Alors, qu’est-ce qu’on a dans ce dossier ?” Il lisait le dossier, pour ma part, j'étais très inquiet. Après quelques minutes, qui semblaient être une éternité, il me regarda et me dit :
“Très intéressant ce dossier, ça nous apprend pas mal de choses nouvelles sur vous. Même si j’avais déjà entendu parler de vous auparavant. Par exemple, je ne savais pas qu'avant que la grande guerre commence, vous étiez déjà dans l’armée mais pas en tant qu’officier mais comme sous-officier. Quand la grande guerre a éclaté, vous étiez encore un jeune dans l’armée. Votre première affectation a été avec la compagnie 13 qui était au plus proche du champ de bataille.” Il soupira et continua de parler :
“Vous y êtes resté pendant une petite année. Malheureusement, on sait tous comment ça a fini, je ne vais pas vous faire revivre ça. Après la compagnie 13, vous avez été promu officier après avoir survécu à cette catastrophe, où vous avez eu quelques blessures légères. Bref, après ça, vous avez été muté dans une autre compagnie, mais c'était toujours au front avec la compagnie 20.” Le colonel s'arrêta pour sans doute lire le dossier. Moi, depuis qu’il avait commencé à lire mon dossier, j’avais les yeux baissés et mes mains croisées. Quelques minutes après, le colonel reprit :
“Bon, je sais que c’est dur, cela doit faire remonter pas mal de mauvais souvenirs et j’en suis désolé mais à chaque nouvel arrivant, je dois faire un point avec lui sur son dossier et son parcours. Mais si vous voulez, je peux…”
Avant même qu’il finisse, je lui dis :
“Mon colonel, vous pouvez poursuivre et s'il y a des choses à rajouter, je vous avertirais, mais pour l’instant, je n’ai rien à ajouter.” Après ça, un silence régnait, j'entendis le colonel tourner les pages, puis il reprit :
“Très bien, dans ce cas, je vais essayer de faire vite. J'étais au moment où vous étiez dans la compagnie 20, ça a duré environ trois ans. Cela faisait environ quatre ans que la grande guerre avait commencé. Vous avez combattu en Europe et un peu en Asie et pendant ces quatre années, tout s’est relativement bien passé à part quelques blessures, et aussi l’annihilation de la compagnie 13 dont vous avez miraculeusement survécu.” Il tourna une nouvelle fois une page du dossier, et il dit :
”D'après ce que je suis en train de voir, j’arrive au moment qui peut être dérangeant. En 2034, pendant une mission, vous et six autres personnes de la compagnie 20, dont le but était de détruire une base ennemie, au début de cette mission, tout s'était bien passé, mais après avoir placé des explosifs, vous avez été pris en embuscade. Dans le rapport, il y est marqué que ça a été une boucherie, trois de vos compagnons dont votre chef de groupe ont été tués violemment mais par miracle, il y a eu trois survivants, vous et deux autres soldats. Vous êtes sorti de la base en vie, mais pas sans blessure. Un des deux soldats a perdu sa jambe gauche à cause d’une mine, l’autre soldat s’en est sorti avec deux côtes cassées et quelques égratignures, c’est même lui qui vous a porté jusqu’au point d’extraction. Pour vous, c’est plus grave, vous avez perdu votre bras droit. Pendant l'embuscade, votre bras droit a été criblé de balles, vous étiez à deux doigts de mourir.”
Il s'arrêta et me dit :
“Est-ce que je continue ou pas ?” Je soupirai, je le regardai et tout en souriant, je lui dis :
“Allez-y, vous pouvez continuer, ça fait longtemps que j’ai surmonté ce traumatisme.” Je ne sais pas du tout si j'étais convainquant mais j'étais sûr d’une chose, je n’avais pas surmonté ces traumatismes. Il me regarda avec un air surpris, mais il reprit :
“Après la mission et votre bras droit réduit en miettes, vous avez tout naturellement été conduit à un hôpital. Ils ont réussi à vous garder en vie mais en sacrifiant votre bras droit. Ils l’ont remplacé par un membre cybernétique. Cette année-là, cette technologie était toute récente, évidemment vous étiez ni le premier ni le dernier à recevoir ce genre de membres. Grâce à ce nouveau bras, votre force était doublée même triplée. Tiens, il y avait aussi une lame en acier rétractable. Bref, il vous a fallu un mois pour bien vous y habituer. Après ça, vous êtes revenu dans la compagnie 20 avec le grade de lieutenant et un membre cybernétique. Mais entre-temps, vous n’étiez pas le seul à en avoir un, il y avait cinq autres personnes qui étaient augmentées. Quelques mois après votre accident, et que les premiers soldats augmentés firent leur apparition sur les champs de bataille, on commençait enfin à prendre le dessus sur notre ennemi.”
Le colonel s'arrêta et regarda mon bras droit, je ne sais pas comment l'expliquer mais j’avais le sentiment d'être gêné. Il le regarda quelques secondes, puis il reprit :
“Vous avez subi aussi d’autres accidents. Et une nouvelle fois, vous étiez sur le champ de bataille, à proximité d’un petit village allemand. Vous vous êtes pris une mine où vos jambes ont été réduites en morceaux. L’explosion vous a aussi projeté contre une carcasse qui vous a fait perdre connaissance. À votre réveil, les médecins vous ont remplacé vos deux jambes et ils ont aussi augmenté votre colonne vertébrale par nécessité.”
Je le regardais, il semblait être calme. D’un coup, je voyais qu’il regardait par la fenêtre qui était derrière moi, il fronça les sourcils. Je me tournai pour voir ce qui se passait, il y avait de l’agitation, c'était bizarre, je me retournai vers lui et avant que je lui pose ma question, il reprit :
“Bon, continuons, je refais un point. Vous êtes un augmenté, vous avez comme membres cybernétiques votre bras droit, vos deux jambes et votre colonne vertébrale. Mais c’est pas encore fini. Six mois avant la fin de la guerre, quand vous étiez capitaine, vous avez perdu la moitié de votre bras gauche dans une confrontation avec un ennemi et encore une fois, les médecins vous ont remplacé la moitié de votre bras gauche par un membre cybernétique. Franchement, vous êtes le soldat avec le plus de malchance que je connaisse sur cette base.”
Il s'arrêta, l’agitation derrière moi commençait à être inquiétante. Il regarda derrière moi et il dit :
“Mais qu’est-ce qui se passe encore ? Bref continuons, nous avons bientôt fini. Donc après ça, pas d’autre accident, par contre je lis que vous avez participé à la fin de la guerre, la destruction de la base principale de l'ennemi et pour ça, vous avez reçu la médaille la plus importante.”
Je le regardais, quand même, je me demandais pourquoi il m’avait résumé ma vie, je lui dis :
“Mon colonel, je ne sais pas pourquoi vous me dites ça, je ne vois pas où vous voulez en venir, surtout que je connais ma carrière.” Le colonel me regarda et me répondit :
“Comme je vous l’avais dit, je préfère discuter des carrières des nouveaux militaires. Il faut dire que votre parcours est quand même particulier, je ne vois pas ça tous les jours. Ceci dit, je voudrais vous poser une question : est-ce que vous avez déjà fait une tentative de suicide à cause du fait que vous soyez un augmenté ?” Je le regardai bizarrement puis je lui dis :
“Pour tout vous avouer, après la guerre, c'était dur. Le regard des autres personnes et aussi de ma famille étaient très difficiles à supporter et aussi le fait d’avoir perdu mes deux bras, et mes deux jambes, c’est comme si j’avais perdu quelque chose de précieux... Mais non, j’ai jamais pensé au suicide.”
Le colonel me regarda et me sourit, puis me dit :
“Tant mieux, ça sera déjà un problème en moins, par contre avant de vous laisser, je dois vous dire un truc.” Je levai mon sourcil, qu’est-ce qu’il voulait bien dire ? Après quelques instants, je repris :
“Vous voulez dire quoi par là ?” Le colonel me fixa du regard et me dit :
“Vos futures missions seront principalement sur le terrain donc il y aura de grandes chances d'être en contact avec les espèces de ce monde, je vous demanderais de ne pas utiliser vos capacités sauf en cas d'extrêmes nécessités ou alors quand je vous en donne l’ordre. Et aussi…” Il se coupa, regarda derrière moi, je tournai aussi ma tête, depuis tout à l’heure, l’agitation ne s'était pas calmée mais avait même augmenté. Un soldat se précipita vers la porte qui était fermée du colonel et il rentra brusquement. Il fit le salut militaire puis il dit :
“Désolé mon colonel, mais on a un gros problème. De niveau écarlate.” Le colonel semblait réfléchir, puis il commençait à marcher vers la sortie et il me dit :
“Commandant, notre conversation est suspendue. Suivez-moi, j’ai comme le pressentiment que vous partirez bientôt en mission.” Je ne dis rien, et je suivais le colonel. Il ne faut pas être un génie pour savoir ce que veut dire “niveau écarlate”, c’est quand même le niveau le plus élevé.
Le colonel alla dans la salle de contrôle, il se mit en face d’une console d’hologramme. L’hologramme affichait la VL2010. Je remarquai plusieurs icônes de toutes les couleurs. D'après mon expérience, chaque icône devait indiquer des unités, des bases, et j’en passe. Je remarquai aussi qu’il y avait des zones...
Sur l’hologramme, il y avait deux icônes qui clignotaient en rouge écarlate. Le colonel regardait l’hologramme et d’une voix forte, dit :
“Alors que se passe-t-il ? Je veux avoir des réponses et vite.” Le même soldat qui était rentré dans le bureau répondit :
“Mon colonel. Comme vous le voyez, deux de nos satellites de surveillance ont changé d’orbite très bizarrement et comme par hasard, ils vont s'écraser sur la planète.“ Le colonel continua à regarder l’hologramme et dit :
“Bon, quel est le point de chute de ces deux satellites ?” Le soldat soupira, il regarda ses collègues. Ses collègues faisaient des signes au jeune soldat. Ça devait être une mauvaise nouvelle, une très mauvaise nouvelle. Le soldat s’approcha de la console, il y entra de nouvelles valeurs pour faire une simulation. Un trait apparut sur les deux icônes écarlates, et chaque trait descendait sur la planète, mais à des endroits différents. Je regardais les trajectoires, je ne comprenais pas, pour moi ce n'était pas si grave que ça. Je regardai le colonel, il avait caché ses yeux de sa main, il soupira et dit :
“Est-ce que vous êtes sûrs à cent pour cent des points d’impact ?”
Un autre soldat qui était sur un ordinateur parla :
“Malheureusement oui, on a fait le calcul trois fois avant de vous le dire.” Je fronçai les sourcils, ça devait être en rapport avec les autres espèces, après réflexion, je décidai de prendre la parole :
“Quelqu’un peut m'expliquer, je ne vois pas trop le problème, c’est peut-être en rapport avec les espèces. Mais d'après ce que je vois, un impact va être au nord et un autre dans une zone désertique, et je ne vois pas de village à proximité.” Le colonel me regarda, il regarda l’hologramme. Il se déplaça vers la console et entra quelque chose. Je le regardais, je me demandais ce qu’il faisait. Après sa manipulation, il dit :
“Je pense que maintenant, vous voyez pourquoi.”
Je le regardais toujours avec un sourcil levé. Je tournai ma tête vers l’hologramme. Effectivement, il avait rajouté des zones d’habitation des espèces, et les deux points d’impact n'étaient même pas à un kilomètre d’une zone d’habitation. Il y avait aussi les trajectoires des deux satellites qui passaient sur d’autres zones d’habitation, ça n'allait pas passer inaperçu. Après un bref moment de réflexion, je dis :
“D’accord, je comprends mieux la situation, mais on ne pourrait pas les intercepter au pire des cas ?” Le colonel me regarda et d’un soupir, il dit :
“Non, on ne peut pas, c’est vrai que ça serait le plus simple mais pour utiliser des missiles d’interception, il faut : de un, l’autorisation de tous les chefs des bases, de deux, que ça soit vraiment d’un cas d'extrême urgence comme par exemple que les espèces soient en danger, et c’est tout, enfin je crois. Et même avec les deux conditions, on ne le ferait pas. On ne sait pas comment réagiront les espèces si on tirait des missiles.”
Bon, c'était logique. Pour ma part, j’aurais tiré un missile, mais je gardais ce que je pensais pour moi, à la place, je demandai au soldat :
“Dans combien de temps s'écraseront-ils, ces deux satellites ?” Le soldat semblait réfléchir, il alla encore sur la console et entra une nouvelle fois quelque chose puis il dit :
“Donc après le temps de notre discussion, plus les calculs, plus la vitesse, et tout le temps perdu. Je dirais qu’ils s'écraseront dans moins de dix minutes.” Le colonel et moi regardions le soldat avec de grands yeux. Bon, pour tout dire, je ne voyais pas le regard du colonel mais je pense que c'était ça. Je regardai l’hologramme et je voyais les deux satellites qui allaient chacun dans une autre direction, les satellites descendaient vite, même très vite. Après quelques minutes, je dis au colonel :
“Super, mon colonel, une idée de la marche à suivre ?” Il me regarda et me fit un sourire. Houla... j’aimais pas ce genre de sourire, je le sentais très mal, et il me dit :
“Nous allons devoir récupérer les deux épaves le plus vite possible et avec un peu de chance, les espèces penseront à des météorites. Ceci dit, Commandant, félicitation, vous avez votre première mission. Préparez-vous.”
Et merde.
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