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Le choc des espèces

Une fiction écrite par tim2142.

Prologue : Le commencement

Avant de raconter mon aventure, je dois vous raconter plusieurs choses. Pourquoi sommes-nous venus dans ce monde ? Comment sommes-nous venus dans ce monde ? Comment me suis-je retrouvé dans cette situation ?

Tout a commencé dans un laboratoire sur Terre, précisément dans une section de recherche au CERN, à la frontière entre la France et la Suisse. C'était en 2040. Ils essayaient de créer un vortex qui pourrait transporter des personnes afin de lancer une opération vitale pour l’avenir de l’humanité, sur une autre planète accueillante. Il y eut 2009 tentatives infructueuses pour ouvrir un vortex : parfois, les vortex étaient si instables qu’ils se fermaient immédiatement, d’autres fois, les planètes étaient inhospitalières pour une colonie humaine. Mais à la tentative numéro 2010, un espoir naquit dans l'équipe, quand leurs sondes envoyèrent des données pleines de bonnes nouvelles. Ils avaient trouvé un monde viable pour les humains ! Mais leurs espoirs étaient de courte durée, puisqu’une sonde avait détecté quelque chose. Les données indiquaient une forme de vie intelligente, mais des espèces étranges, non humaines. Après cette découverte, une réunion internationale fut diffusée sur toutes les chaînes. Je peux vous assurer que tout le monde regardait le débat, même moi.

J'étais dans un bar. Comme à mon habitude, je buvais un verre de whisky. Ce soir-là, je n’y étais pas tout seul, tout le monde attendait l’émission. Tout le monde l’attendait, sauf quelques personnes – et j'étais l’une de ces rares personnes – qui regardaient plus leurs verres que la télévision accrochée au mur. Après que le barman eut rempli mon deuxième verre, l'émission s’apprêtait à commencer.

“Mike, tu peux monter le son s'il te plaît ?” cria un homme en costard.

“Pas de soucis !” répondit Mike, le barman, en prenant la télécommande et augmentant le son de la télévision.

“Merci Mike, est-ce que t’as pas l’option hologramme sur ta télé aussi ?” demanda un autre homme.

Mike regarda l’homme qui lui avait posé cette question, tout en nettoyant un verre avec un chiffon propre – comme dans peu d'établissements de nos jours – et lui dit :

“Non, cette télé est de la vieille génération, d’avant la... la grande guerre.”

À ces mots, Mike tourna sa tête vers un mur où il y avait des photos. On y voyait plusieurs hommes et femmes de tous âges. En haut de ces photos, il y avait un message où on pouvait lire : “Ne les oubliez pas, ces hommes et femmes morts pour défendre la vraie liberté et un avenir meilleur pour nos enfants”. Il n’y avait même pas quelques minutes, ce bar était rempli de monde et de bruit, mais désormais tout le monde regardait le mur silencieusement.

Ce genre de mur était dans tous les lieux publics et privés. J’entendais des personnes pleurer, d’autres parler à voix basse à leurs enfants pour leur expliquer ce qu’il se passait. Moi, je ne pouvais pas voir ces photos, non par égoïsme mais par choix. Je savais que si je les regardais, je reconnaîtrais une des personnes sur ces photos. J'étais un vétéran de cette guerre qu’on appelait “la grande guerre” – ou “la fin du monde” pour certains – et durant cette guerre, j’avais perdu beaucoup de choses. Tout à coup, comme par miracle, j'entendis une voix de femme derrière moi, disant :

“Regardez, l’émission commence !”

Je me tournai vers la télévision, et effectivement, l'émission allait commencer. En regardant autour de moi, je vis que la majorité des personnes avait cessé de regarder le mur aux photos, et le bruit revenait peu à peu. Je reportai mon attention sur l’émission : elle avait lieu à l’ancien siège de l’ONU, qui était toujours en restauration. Il y avait des hommes et femmes assis sur des chaises, ils représentaient soit un des pays qui n’avaient pas disparus, soit ceux qui avaient été créés après la guerre. Ils étaient réunis en cercle. Au centre, il y avait une table ovale avec six chaises ; cinq chaises étaient destinées aux représentants des continents et une chaise était celle du président de la Terre. Tout le monde pouvait se présenter à ce poste, mais il fallait juste avoir assez de détermination et de courage pour diriger le monde.

Ce système avait été créé en urgence, après la guerre, pour reconstruire le monde, et corriger ce qu’avait fait l’ancien système. Pour l’instant, cela fonctionnait et justement, ils devaient nous annoncer une information qui pourrait changer la face du monde. Le nouveau système avait l’avantage de divulguer leurs informations – pas toutes, mais une très grande partie – et ce jour-ci, ils allaient révéler quelque chose qui était resté secret jusqu’à ce soir, devant des milliards de personnes qui étaient devant leurs écrans. J'étais toujours dans mes pensées quand je vis les représentants des pays et des continents se lever, indiquant que le président de la Terre arrivait enfin. Il était habillé sérieusement, mais très mal coiffé, et portait une sacoche en bandoulière. Il s’installa sur sa chaise qui lui était destinée. Le président de la Terre s’appelait Léon Charlier, et cela faisait environ quatre ans qu’il était à ce poste. Léon, d’un air sérieux, regarda les dirigeants qui étaient tous debout, attendant l’ordre de s'asseoir.

“Mesdames et Messieurs, asseyez-vous, et commençons,” dit le président, et à ses mots, les dirigeants s’assirent. Tout le monde au bar resta silencieux, et écouta attentivement.

Léon sortit un ordinateur portable de sa sacoche et en activa le mode hologramme. On pouvait voir des plans d’une sorte de machine, des informations où il y avait écrit en gros : “TOP SECRET”.

“Bien, commençons. Bonjour à vous tous, dirigeants, dirigeantes et citoyens. Ce soir je vais vous montrer des informations qui étaient classées Top Secret et qui l’étaient pour une raison bien précise”, dit Léon d’un voix forte et calme.

“Pour quelles “raisons bien précises” ces informations étaient-elles restées secrètes ?” demanda en levant son bras une femme qui faisait partie du groupe de dirigeants des pays.

Léon regarda la femme qui venait de parler, réfléchit et reprit la parole :

“Effectivement, ceci était resté secret, et ce pour de bonnes raisons puisque les résultats de cette expérience n’étaient pas du tout optimistes. Mais cela a changé depuis une découverte récente”, ajouta-t-il.

“Est-ce que vous pouvez nous l’expliquer ?” demanda un homme qui était présent sur la table.

“C’est ce que je voudrais bien faire, mais vous ne m’en laissez pas le temps !” s’exclama Léon d’une voix agacée.

“Bon, si personne ne m'interrompt, je pourrais enfin continuer. Quelqu’un veut-il prendre la parole histoire qu’on perde du temps ?” lança-t-il, en regardant les dirigeants. Je le regardais parler depuis la télévision aux autres dirigeants, et je voyais qu’il avait un peu changé depuis notre dernière rencontre. Après quelques minutes de silence, Léon reprit la parole :

“Bien. Comme vous le savez tous, la guerre nous a énormément coûté en vies humaines et en ressources. Donc pour rebâtir notre nouvelle civilisation, nous avons besoin de nouvelles ressources. Mais les temps sont durs, et comme vous le savez, les réserves naturelles sont pratiquement à sec... Des scientifiques m’ont expliqué que la meilleure solution était d’extraire les ressources sur d’autres planètes, voire sur certains astéroïdes de notre système solai—” commença-t-il, avant d’être coupé par une dirigeante à la table.

“Justement, pourquoi ne le faisons-nous pas ?”

Léon toisa la femme d’un regard agacé et dit avec une voix énervée :

“Écoutez tous, je sais très bien que vous avez tous des questions, puisque je suis l’une des rares personnes qui connaissent l'existence de ce projet. Mais si vous n’arrêtez pas de me couper, je ne pourrais pas vous l’expliquer et là on est assez pressé, alors fermez vos gueules ! Et je repose la question une dernière fois, est-ce que je peux continuer sans être coupé ?!” Après quelques instants de silence, il reprit :

“Pour les questions, ce sera après mes explications”, reprit Léon, sur un ton calme. Il regarda l’assemblée. “Bien. Comme je voulais vous l’expliquer, nous ne faisons pas d’exploitation minière dans le système solaire pour plusieurs raisons, mais la plus importante est que nous n’avons pas assez de réserves pour lancer ce genre d'opérations pour les besoins toujours grandissants en ressources, de plus cela prendrait du temps. À la fin de la guerre, j’avais demandé à des scientifiques de trouver des solutions à ce problème. Certains travaillaient sur de nouveaux moteurs spatiaux, d’autres sur de nouveaux systèmes d’extraction minière, et encore bien d’autres projets. L’un d’eux consistait à créer un vortex vers une destination inconnue, dans l’espoir de trouver une planète équivalente à la Terre. Certains vortex étaient trop instables, d’autres menaient directement dans le vide de l’espace, d’autres encore donnaient sur des planètes inhospitalières... Il y a eu en tout 2009 tentatives infructueuses. Mais à la 2010ème, après avoir lancé des drones pour voir si cette nouvelle planète était hospitalière, les données transmises à l'équipe étaient une bonne nouvelle. D'après les données qu’ils ont recueillies, cette planète est semblable à la Terre. Même s’il y a quelques différences, ils ont réussi. Ils ont trouvé un monde où une colonie humaine pourrait s’installer”, annonça-t-il à l’assemblée. Pris d’une quinte de toux, il s’empara d’une bouteille d’eau qui était sur la table.

Au bar, j'étais bouche bée. Il y avait ici un silence total, je n'étais pas le seul à être médusé par cette révélation. Tout d’un coup retentit un bruit de verre cassé, je tournai ma tête vers la source du bruit et je vis que Mike en avait fait tomber un. Je pensai que c'était à cause de la nouvelle information, mais mon regard se tourna vers son bras : il était cybernétique. Je me demandai comment je ne l’avais pas vu avant ; peut-être que j'étais trop concentré sur mon verre ou sur la télévision, mais s’il avait un tel bras, c’est qu’il avait été soldat pendant la guerre. À la fin de celle-ci, tous les soldats qui étaient des blessés très graves ont vu remplacer leurs membres organiques par des membres cybernétiques. Ces soldats dits “augmentés” étaient plus forts, plus rapides, plus résistants, entre autres aptitudes, et grâce aux augmentés, nous avions enfin pu prendre l’avantage pour finir cette guerre.

Mais certains augmentés sont morts, faute de supporter l'opération mentalement ou physiquement. Mike remarqua que je regardais son bras cybernétique et le cacha aussitôt, peut-être par honte ou autre chose. En même temps, après la guerre, tous les augmentés étaient considérés comme des héros, mais je savais que la majorité avait comme un malaise chez eux, ils avaient perdu ce qui faisait d’eux des humains, sans compter que la plupart des gens les regardaient comme des bêtes de foire, ou des stigmates ambulants, et certains s’étaient même suicidés.

Je me retournai vers la télévision, apparemment Léon avait fini sa bouteille, et recommençait où il s'était arrêté :

“Bien, reprenons. Donc les scientifiques ont trouvé une solution, comme je l’ai dit, ils ont trouvé une planète semblable à la nôtre, avec quelques différences, mais d'après les sondes, il s’y trouve des espèces intelligentes que nous connaissons peu ou pas du tout. Si on établit une colonie, il faudra se cacher le plus longtemps possible de ces espèces. C’est pour cela que j’ai demandé que l’on fasse une réunion pour décider si oui ou non nous devons y aller ; et ce sera décidé par vote. Mais avant le vote, si vous avez des questions, c’est le bon moment.”

Il regarda l’assemblée, et quelques instants plus tard une femme se leva avant de poser la question :

“Est-ce que ces espèces intelligentes représentent un danger pour une colonie, et si elles ne représentent aucun danger, où installer la ou les colonies ?”

Il afficha sur l’hologramme les données qu’avaient recueillies les drones et lui dit :

“Ceci est une très bonne question. D'après le peu d’informations que nous avons, ces espèces ne représentent aucun danger pour une colonie. Ils ont apparemment pas ou peu d’armée et vu leur technologie, nous leur sommes supérieurs dans ce domaine. Il y a plusieurs endroits où installer une colonie est envisageable, mais d'après moi, il faudrait un endroit isolé et aussi un endroit riche en ressources. D'après les sondes, de tels endroits seraient soit aux pôles, soit sur des îles complètement perdues, soit sous terre.” Il se tourna vers la femme qui avait posé cette question, puis regarda l’assemblée et continua :

“Est-ce que cette réponse vous convient ? Est-ce qu’il y a une autre question ?” Un homme présent sur la table des représentants se leva :

“Oui, j’aurais plusieurs choses à dire, vous voulez envoyer des hommes et des femmes pour extraire les ressources de cette planète et ensuite les renvoyer sur Terre pour que nous lancions les programmes spatiaux pour l’exploitation minière ou d’autres programmes ayant d’importants besoins de ressources. Ceci dit, c’est une découverte très impressionnante, je dois bien l’avouer, mais si un jour ces espèces nous trouvent, qu’allons nous faire ? Devrons nous nous battre, discuter ou partir ? Et là où les colonies seront, devront-elles être autonomes ou non ? Je tiens à rajouter aussi un point important que tout le monde a tendance à oublier, c’est que nous ne sommes même pas sûrs d’avoir gagné la guerre, en théorie la guerre est finie depuis deux ans et neuf mois parce qu’aucune unité ennemie n’a été détectée, mais la destruction complète de l’ennemi n’est pas certaine. Je n’ai rien d’autre à ajouter pour l’instant.”

L’homme, après avoir parlé, s’assit, et la salle du conseil devint totalement silencieuse. L’homme en question s’appelait Stéphane Potel, c'était un augmenté, tout le monde pouvait voir son bras cybernétique et contrairement à Mike, il ne le cachait pas.

Je regardai Stéphane, je ne l’avais pas vraiment connu pendant la guerre, mais j’en avais entendu parler. Il était connu pour avoir réussi plusieurs missions risquées sans trop de pertes, sauf pendant l’une d’elles où il avait failli mourir et avait perdu la majorité de son équipe ; c'est après cet évènement qu’il était devenu un augmenté. Et après la guerre, il s’était lancé dans la politique.

“Merci Stéphane pour votre participation. Je vais commenter ce que vous avez dit. Pour ce qui est d’une rencontre avec les spécimens de ce monde, avec un peu de chance, ils ne remarqueront même pas notre existence, mais au cas où, il y aura une présence militaire pour la sécurité. Évidemment, la colonie devra être au minimum autonome”, dit Léon d’une voix fatiguée, avant de reprendre en regardant l’assemblée en vue d’une personne avec une question.

“Bon, je vois que vous n’avez plus de question, et je pense que toutes les réponses ont été données, du moins je l'espère. Je pense que nous pouvons passer au vote, mais avant cela, je tiens juste à dire quelque chose que j’ai sans doute déjà dit. Cette découverte est très importante pour le monde entier, elle nous permettra de nous reconstruire après cette guerre. Et c’est notre seule chance, il faut au moins tenter l'expérience. Bien, commençons le vote”, finit Léon.

Je tournai mon regard sur mon verre qui était à moitié plein et je le finis puis je demandai à Mike :

“Bon je te dois combien ?” Mike me regarda pendant un moment et soupira.

“Alors ça sera avec la réduction militaire, vu que je pense que tu es un vétéran.”

Mike me regarda en souriant. J'étais surpris, je ne lui avais jamais dit que j'étais vétéran, et je lui dis calmement :

“Comment ça, j’ai jamais dit que j'étais un vétéran, et même si j’en étais un, comment tu le saurais ?”

Après quelques secondes, il reprit :

“Premièrement, tu me contredis pas. Deuxièmement, tu es peut-être le seul ici avec une veste à manches longues, des gants et une capuche en plein été, ça peut servir à cacher quelque chose. Et pendant que tout le monde regardait le mur avec les photos, tu l’as ignoré, ce qui veut dire que tu as connu la guerre. J’ai pas raison ?” termina Mike, avec un grand sourire. Je le regardai, soupirai, et demandai d’un air agacé :

“Bon je te dois combien ?” Mike me regardait toujours avec le même sourire agaçant :

“Tu me contredis pas, donc j’en conclus que j’ai sans doute raison, mais bon, j’aurai jamais la réponse. Vu que tu veux payer sans la reduc’” Mike calcula quelques instants.

“Alors tu me dois treize point cinq crédits mais avec l’autre réduction de trois point cinq, ça ne t’en fera que dix.”

“C’est quoi, cette réduction de trois point cinq crédits ?” demandai-je, tout en sortant ma carte de paiement.

“Bah comme c’est un jour assez spécial, et qu’aujourd’hui, il y a du monde, je peux faire cette réduc.”

Il prit ma carte de crédit, la passa dans un lecteur, et me la rendit avant d’ajouter :

“Mais attends, tu pars déjà ? Tu n’attends pas le résultat du vote ? Ils sont en train de le faire en ce moment même.”

Je tournai ma tête vers la télévision, je pouvais voir que les dirigeants avaient commencé à voter. Au centre de l’assemblée, Léon était assis, un peu fatigué et attendant la fin du vote. Je commençais à fatiguer aussi. Je m’adressai à Mike :

“J’ai une idée des résultats du vote...”

Quelqu’un à côté, qui discutait avec d’autres personnes – probablement ses camarades –, se tourna vers moi. Il devait être saoul puisqu’il lança :

“Alors d'après toi, c’est quoi les… résultats ? Tu penses savoir ce que font les dirigeants et savoir leur vote ?” Tout en se redressant. “Encore un qui se prend pour quelqu’un… de supérieur ? Je vais te montrer ce que je pense des gens comme toi...”

Je le regardai, je dirais qu’il faisait un mètre quatre-vingt-dix pour cent dix kilos ; il avait aussi son bras gauche et sa jambe gauche cybernétiques de nouvelle génération.

Mike se mit entre nous deux :

“Je ne veux pas de bagarre ici !” alors que ses “camarades” essayaient de le retenir. Je le regardai droit dans les yeux en disant :

“Écoute-moi avant de faire une connerie : j’ai jamais dit que je connaissais les résultats, mais d'après moi, la majorité des votes seront pour y aller, c’est le seul moyen de reconstruire notre civilisation, donc c’est plus de la logique qu’autre chose. Si tu ne me crois pas, alors c’est ton problème.”

Je regardai autour de moi et tout le monde était en train de nous observer, j'étais un peu gêné par cette situation, puis je me retournai vers la personne :

“Alors ?” Je restais calme, ou du moins j’essayais : à l'époque, je n’aurais pas hésité une seule seconde à le neutraliser. La personne commença à s'avancer vers moi. Il avait tellement de force que ses camarades n’arrivaient même pas à l’en empêcher, ni à le ralentir. L’un d’eux criait :

“Arrête, tu as beaucoup trop bu ! Arrête, putain Laurent ! En plus il a pas tort…”

Il s'avança vers moi, ses camarades essayant de le retenir en tirant sur ses bras, et Mike essayait de le retenir au niveau de la poitrine. Peu après, ses camarades un peu ivres commencèrent à lâcher les uns après les autres et Mike se fit éjecter par-dessus le comptoir par le dénommé Laurent grâce à son bras augmenté.

Mike heurta le meuble où il y avait les verres et les bouteilles, quelques bouteilles et verres tombèrent et se brisèrent au sol. Certaines personnes qui étaient au bar tentèrent de stopper Laurent, d’autres étaient en train d’appeler la sécurité – enfin je pense –, d’autres encore commencèrent à partir du bar – la majorité était ceux avec des enfants –, je regardai autour de moi, je regardai Mike qui semblait juste être sonné et avec quelques plaies au visage.

Je regardai Laurent qui était maintenant immobilisé par plusieurs hommes, je restai immobile et calme.

“Je pense que tu as trop bu et que tu déformes ce que j’ai dit.” Je le regardai mais il ne m’avait pas écouté ; je me tournai vers ses camarades et je leur demandai :

“Dites, vous êtes bien ses amis ?” Une d’entre eux répondit :

“Oui, on est dans la même section de l’armée, on avait décidé de prendre un verre ensemble pour fêter notre réussite aux concours pour être sous-officiers, et Laurent a un peu forcé sur l’alcool.”

Je la regardai, elle avait l’air paniquée, elle essayait de l’arrêter, je me tournai vers lui, il essayait toujours d'avancer dans ma direction, mais il était arrêté par quelques personnes dont plusieurs de ses amis et la fille, je me tournai vers elle.

“Donc vous êtes militaires, vous connaissez quelque chose qui pourrait le calmer, est-ce qu’il a de la famille et comment vous vous appelez ?” Elle me regarda et après quelques instants : “Euh… oui nous sommes militaires. Il nous parle souvent de sa fiancée, “sa moitié” d'après lui, je pense qu’elle pourrait le calmer, mais je n’ai pas son numéro de portable. Sa famille a été massacrée par l’ennemi devant lui pendant la guerre, c'était le seul survivant mais il avait perdu un de ses bras et une de ses jambes, c’est à cause de ça qu’il est rentré dans l’armée.”

Elle me regardait bouleversée, je pouvais entendre des sirènes de gyrophares des forces de l’ordre qui se rapprochaient de plus en plus. J’entendis des bruits derrière le comptoir, Mike commençait à reprendre connaissance. Je regardai Laurent, il avait commencé à pousser quelques personnes qui le gênaient, il était temps que ça se termine.

“Bon, je pense que tu devrais t'arrêter.” Il me regarda.

“Et pourquoi je ferais ça ? Attends que je... me dégage et je défoncerai... ta gueule.”

Je réfléchis, j’avais deux possibilités : soit je l’attaquais, mais je risquerais d'être blessé et lui aussi, soit j’essayais de le raisonner ; cela me paraissait la meilleure solution. Au moins ça pourrait le calmer et me faire gagner du temps. Je me mis en garde pour me tenir prêt à toute attaque et aussi à le calmer. Laurent était toujours retenu par plusieurs de ses amis, des hommes qui essayaient de le retenir, d’un geste je leur fis signe de partir, ils le firent tous au même moment, ce qui eut pour effet de le faire tomber en avant. Je le regardai.

“Mieux vaut que vous reculiez, je vais tenter de le calmer, et occupez-vous de Mike, il a besoin d’aide.”

Certains hommes allèrent derrière le comptoir pour voir l'état de Mike avant de le faire sortir quelques instants plus tard, les autres étaient restés au cas où Laurent m’aurait attaqué. Je me tournai vers Laurent qui se redressait difficilement.

“Toi et tes amis, vous êtes rentrés dans l’armée, qu’est-ce que tu crois que tes chefs vont te dire après que tu aies cassé un bar et engendré une bagarre, et blessé quelqu’un ? Que va penser ta fiancée ? Que penserait ta famille si elle était toujours là ? Dis-le-moi, il est pas encore trop tard pour te calmer !”

Laurent me regarda après plusieurs secondes de silence dans le bar, je repris la parole en hurlant sur lui :

“À ce que j’ai entendu et à ce que je présume, si tu es rentré dans l’armée, c’est pour protéger les citoyens et pour empêcher d’autres tueries, c’est pas à cause de l’alcool que tu vas gâcher ta vie, n’est-ce pas soldat ?!” Laurent ne bougeait plus, je m'avançai vers lui et je m'arrêtai à quelques pas seulement et je lui hurlai de nouveau :

“Alors vous allez faire quoi ?! Vous allez arrêter vos conneries ou les continuer ?! Vous savez ce que vous allez faire soldat, vous allez vous relever, vous allez vous calmer et vous vous excuserez et je vous promets que je n’aurai rien vu ni entendu et que vous n’aurez pas tenté de vous battre contre un vétéran. Est-ce que c’est compris ?!” Je tendis une main vers Laurent.

Laurent me regarda dans les yeux et prit ma main, non pour m'attaquer mais pour accepter ma proposition, je l’aidai à se relever.

“Bravo petit, vous prenez la bonne décision.” Les forces de l’ordre arrivaient en véhicules, et commencèrent à descendre et à entrer dans le bar.

Laurent me regarda.

“Mais j’ai blessé un homme, mes chefs vont être au courant et en plus je suis un peu saoul”, sans le regarder, je lui répondis :

“Vous avez blessé un homme, vous pouvez pas le nier, mais pour vos chefs ça va être difficile, ils vont sans aucun doute vous engueuler pendant un moment, mais vous n’allez pas quitter l’armée pour si peu. Enfin, si j'étais vous je ferais gaffe pendant un bon bout de temps. Vous êtes pas la première personne dans l’armée à avoir trop bu et avoir cassé la gueule à quelqu’un, et encore, vous l’avez juste blessé, mais ceci vous poursuivra pas mal de temps dans votre carrière militaire.”

Je le regardai.

“Ah, aussi, arrêtez l’alcool, ça vaut mieux, soyez honnête et ça ira bien.” Les forces de l’ordre étaient entrées, un officier s'avança vers nous.

“Bon. Messieurs, que s’est-il passé ? On nous a appelés pour une bagarre, mais il semblerait qu’il n’y ait plus rien.” Je m'avançai vers l’officier.

“Oui, mais c’est réglé maintenant, il y a juste un blessé léger – je regardai en direction de Mike qui était maintenant pris en charge – mais ça aurait pu être pire.” L’officier me regarda.

“C’est ce dont je suis en train de me rendre compte, bon chacun de vous ici présent va être interrogé.”

Pendant environ une heure, toutes les personnes qui avaient participé de près ou de loin à la prétendue bagarre avaient été interrogées.

Je fus interrogé par un officier, je lui racontai ce qui s'était passé et à la fin, il me remercia. “Merci d’avoir témoigné, est-ce que vous voulez porter plainte contre ce Laurent ? Avez-vous des questions ?” Je le regardai et je lui répondis “Non, je veux pas porter plainte contre lui, il était saoul et il a juste mal compris mes mots et à part un blessé, il n’y a rien eu d’autre. Et effectivement, j’aurais quelques questions : quel est le résultat du vote ? Et est-ce que Laurent va avoir des problèmes ?”

L’officier me regarda.

“Pour ce qui est de ce Laurent, c’est à l’armée de s'occuper de lui, personne n’a encore porté plainte pour l’instant. Et pour les résultats du vote, il paraîtrait que ce que vous avez dit s’est confirmé, le vote est positif, ils vont envoyer des personnes pour commencer l’extraction. Ça prendra sept ans avant la complète autonomie de la colonie.”

Après l’interrogatoire, ils me relâchèrent enfin, il était environ quatre heures du matin et je rentrai chez moi, je me posai dans mon lit pour essayer de dormir en espérant ne pas faire de cauchemars.

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tim2142
tim2142 : #43751
kingstar08 novembre 2016 - #43749
Fic qui a attiré mon attention (et sa fait longtemps) en attente d' autres chapitre pour vraiment m'être un commentaire
La suite sera pour bientôt, je vais pas dire de date exacte.
Il y a 1 an · Répondre
kingstar
kingstar : #43749
Fic qui a attiré mon attention (et sa fait longtemps) en attente d' autres chapitre pour vraiment m'être un commentaire
Il y a 1 an · Répondre
DeadShadowKing
DeadShadowKing : #43538
tim214226 octobre 2016 - #43496
Chut il faut pas le dire, non plus sérieusement j'avoue que j'ai prit pas mal d'idée d'un peu partout.
justement, c'est bien de sinspiré de pas mal de chose pour créer une histoire, c'est comme que tu peux créer une bonne histoire ;-)
Il y a 1 an · Répondre
tim2142
tim2142 : #43496
DeadShadowKing25 octobre 2016 - #43481
Mais ces que ton intro sent aussi bon qu'un cookie dite moi, sinon je n'ai rien à dire à part te donner tout le soutient possible que je pourrais donner et te souhaiter bonne chance ;) (sinon tu à jouer à Deus Ex toi hein ? ;) )
Chut il faut pas le dire, non plus sérieusement j'avoue que j'ai prit pas mal d'idée d'un peu partout.
Il y a 1 an · Répondre
DeadShadowKing
DeadShadowKing : #43481
Mais ces que ton intro sent aussi bon qu'un cookie dite moi, sinon je n'ai rien à dire à part te donner tout le soutient possible que je pourrais donner et te souhaiter bonne chance ;) (sinon tu à jouer à Deus Ex toi hein ? ;) )
Il y a 1 an · Répondre
tim2142
tim2142 : #43478
Bonjour Dhast, merci pour ton commentaire.

Pour les répétition, hélas je le sais, c'est l'un des gros défaut que je fait face, j'ai essayé d'en faire le moins possible dans les autres chapitre mais a voir. Peut être si j'ai le temps j’enlèverai certaine répétition.

Pour les personnages, je le sais aussi, j'ai essayai de changer ça après mais a voir. Pareil pour Laurent, après moi je considéré quelqu'un qui es bourré peut revenir dans un état normal, mais il est toujours bourré.

Pour l'univers, je considère qu'ils le savent déjà et tous sera expliquer dans la suite, un petit peu de suspense.

Pour le président je considéré que les être humain on fait abstraction du passé pour ce concentrer sur le futur, et les trucs inutiles ils ont pas besoins, spoil. De plus, ils ont voté pour lui, et je crois que je l'ai dit dans le prologue, ce président est connue pour ce genre comportement.

Sur ce j’espère avoir répondu a tes question et aussi aux futur personne qui se poseront les même question.
Merci, bonne journée.
Modifié · Il y a 1 an · Répondre
Dhast
Dhast : #43450
Plutôt sympa, même si il y a pas mal de soucis. Je suis pas un excellent critique, et je suis sûr que d'autres vont te préciser la chose, mais voilà quelques-uns des problèmes que j'ai relevé :

- Focalise-toi sur l'essentiel. Tu te répète souvent : par exemple, tout le passage où les amis de Laurent explique au héros comment le calmer, puis celui où il lui répète tout ce que lesdits amis ont dit. Tu donnes aussi pas mal d'informations inutiles, comme par exemple le coup des photos sur le mur (d'ailleurs, là aussi, Mike répète simplement ce que tu as expliqué avant).

- Les personnages ne sont pas cohérents. Laurent, le gars totalement bourré qui embrouille le héros pour rien du tout finit par se rendre à la raison et à décuver en moins d'une seconde. Le héros, le personnage un peu mystérieux, réfléchi et posé, qui se met à hurler sur un mec bourré visiblement agressif (ce qui n'est pas vraiment une bonne idée). En plus, leurs histoires ont l'air fortement banales : famille massacrée, tragédie tragique, c'est très classique (après, à voir comment tu comptes faire évoluer ça).

- L'univers non plus n'est pas cohérent. Certes, l'intrigue est dans l'ensemble plutôt bien construite, et il y a matière à développer (qui est l'ennemi dans la guerre ? Quelles sont les conséquences matérielles ? etc...), mais sérieusement, l'élection d'un président du monde après une grande guerre ? Surtout qu'il a pas l'air d'avoir la pression : il insulte tranquillement les représentants des continents, bonjour l'incident diplomatique ^^

Mon lit m'appelle, mais je tenais à mettre un petit commentaire sur ce chapitre, même en sachant que d'autres vont faire une meilleure critique que moi. N'oublie pas que chaque personne prenant le temps de critiquer pense que ton travail peut être amélioré et a donc confiance en ta capacité à devenir meilleur :)
Il y a 1 an · Répondre

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