Site archivé par Silou. Le site officiel ayant disparu, toutes les fonctionnalités de recherche et de compte également. Ce site est une copie en lecture seule

Embrumé

Une fiction écrite par NordHoofer.

Chapitre 1 : Le Naufragé

Voilà une semaine que je vivais dans ce monde qu'était Equestria. Durant tout ce temps, j'avais essayé de me trouver un travail, mais sans grand succès. J'avais beau aider les habitants à peindre leur façade, à faire quelques livraisons, je ne parvenais pas à gagner assez d'argent pour rembourser suffisamment vite mon crédit bien qu'il soit relativement faible. Je ne comprenais pas vraiment le système économique de ce monde. Contrairement au nôtre, l'argent n'avait pas une place primordiale dans la vie des habitants. On ne pouvait pas dire que l'on appliquait la politique du capitalisme où d'autre système économique. J'aurais pu en créer un et déposer un brevet sur son nom pour me faire plein d'argent, mais bon, je n'étais même pas sûr que les poneys comprennent même la notion de brevet. Toujours était-il que je devais trouver une manière de gagner ma croûte et ce au plus vite.

Vu que je n'avais au final pas grand-chose à faire de mes journées, je les passais à observer ma maison. Depuis que j'avais commencé à y habiter, une chose m'avait intrigué. Quelque chose qui ne servait à rien, qui semblait inutilisable, mais qui était tout de même présent. Il ne s'agissait ni des merveilleux colombages médiévaux qui auraient tué un archéologue de plaisir - sachant que je ne me compte pas comme en étant un - ni de l'impressionnant grenier occupant l'espace sous le toit. Je parle en fait du four qui se trouvait dans la cour. Ne ressemblant pas au four à pain que l'on avait pris comme étude de cas à l'université, je ne voyais pas ce que ça pouvait être. Je partis donc interroger la personne qui avait potentiellement la réponse à ma question, le maire de Ponyville. Je marchais à travers le village de Ponyville pour arriver devant le grand bâtiment central servant de mairie.

De ce que j'en avais vu, ce village était l'un des plus étranges qu'il m'avait été permis de voir depuis mon arrivée – ce qui était tout à fait normal vu que je n'avais encore rien visité d'autre. A l'image de ses habitants, il était coloré, plein de vie et d'oiseaux chantant le bonheur et avait une forme ridiculeusement peu pratique. En réalité, à l'instar de nos villes occidentales qui se formaient autour d'une église au Moyen Âge, le hameau semblait avoir commencé à être construit de la mairie avant que des maisons, des boutiques et d'autres services n'apparaissent aléatoirement autour. Les rues ne formaient pas un quadrillage et je ne voyais pas le rapport au chiffre d'or (1) donc soit il (le rapport) était bien caché, soit il n'existait pas, faisant de ce lieu un endroit où de nombreux scientifiques se seraient arrachés les cheveux. Cependant, mon caractère flegmatique lié à mon tempérament mélancolique fait que j'invente souvent des histoires, théories ou réponses un peu farfelues. N'allez donc pas forcément penser que j'avais raison.

Perdu dans mes pensées et un peu aussi dans les rues de ce village sans queue ni tête, je me retrouvai par hasard et, à mon grand bonheur, devant la mairie. J'entrai, pris rendez-vous et patientai dans le hall en me tournant les pouces - enfin les sabots. Au bout de quelques minutes à m'ennuyer à cause du manque de magazine, le maire me reçut me demandant ce que je voulais. Je commençai mon investigation :

- Vous vous souvenez de la maison que vous m'avez vendue il y a une semaine. Je voulais vous demander si vous saviez à quoi peut bien servir cet étrange four.

Mon interlocutrice réfléchit un instant avant de m'avouer qu'elle n'en avait aucune idée. Selon elle, cette maison - et donc ce four - datait de l'époque où Ponyville fut bâti. J'étais déçu de ne pas avoir une réponse satisfaisante et, en voyant ma mine déconfite, le maire me conseilla de me rendre à la ferme des Apples pour y rencontrer Granny Smith, une des premières habitantes du village. Je la remerciai et partis en suivant son conseil.

La ferme des Apples se trouvait à l'autre bout du village, même un peu en dehors. Je dus marcher une bonne demi-heure avant de l'atteindre. Depuis ma dernière visite, donc depuis la fois où Twilight m'avait fait visiter la ville, rien n'avait changé, ou du moins, rien en apparence. Les mêmes pommiers remuaient en rythme avec la douce brise qui soufflait alors. La même grande grange rouge se tenait fièrement. Je sentais cependant en arrivant une délicieuse fragrance de pomme cuite mêlée à une alléchante odeur de pâte à tarte en train de cuire. Je me fis accueillir par une petite pouliche beige à la crinière rouge et à l'accent bien rustique :

- Salut et bienvenue à la ferme des Apples. Tu es ?

- Covert, Covert Mist.

- Ah oui, le nouveau poney un peu asocial, se souvint-elle en souriant innocemment.

- Oui c'est ça, moi le poney asocial, dis-je en souriant faussement pour détendre l'atmosphère. Je suis venu ici pour voir Granny Smith. Est-elle là ?

- Granny ? Oui elle est là. Elle est dans la maison avec ma soeur Applejack. Tu peux aller les voir si tu veux.

- Merci, euh...

- Apple Bloom.

Je lui dis au revoir et me rendis vers ce qui semblait être une des entrées de la maison. Plus j'approchai et plus mon odorat était enchanté à cause des nombreuses tartes qui devaient cuire. Je n'avais même pas remarqué que je bavais. Je frappai à la porte et Apple Jack vint m'ouvrir. Après l'avoir rapidement saluée et avoir un peu discuté du beau temps et de la pluie - inexistante - elle me fit entrer et m'asseoir sur une chaise avant de me chercher une part de tarte. Je la remerciai et la goutai. L'odeur et le goût étaient vraiment semblables, à mon plus grand bonheur. Jamais je n'avais mangé de pomme de cette qualité. Peut-être était-ce parce que j'étais devenu un poney et que, du coup, mes goûts en avaient été changés ? Personnellement, je ne savais pas et je m'en fichais. Je n'allais pas me plaindre de pouvoir goûter à un mets si délicieux. Si seulement il avait été accompagné d'une bonne tasse de thé au lait... Les traditions de mon beau pays me manquaient de plus en plus. Mais celles de ce monde semblaient être tout autant appréciables. Je me rappelai soudainement de la raison qui m'avait fait venir à cette ferme. Je demandai à la jument orange si je pouvais rencontrer Granny Smith et elle me répondit qu'elle allait la chercher. A son retour, elle était accompagnée d'une vielle jument verte.

Cette vielle jument ressemblait à ma grand-mère. Elle avait la même aura rassurante et chaleureuse qu'elle possédait. Enfin, je ne me souviens pas réellement de comment était ma grand-mère puisqu'elle a perdu la vie alors que j'étais très jeune. Je ne la connais donc que d'après mes quelques souvenirs et grâce à ce que m'ont raconté mes parents.

Me rendant compte que je me perdais une fois de plus dans mes pensées, je posai enfin ma question à l'intéressée :

- Bonjour. Tout d'abord, je voulais vous remercier pour la tarte. Je n'ai jamais mangé un plat aussi bon dans toute ma vie.

Elle sourit :

- Merci beaucoup. Je ne crois pas vous avoir déjà vu cependant. Rappelez-moi votre nom.

- Je m'appelle Covert Mist. Je suis arrivé récemment à Ponyville.

- Et pourquoi vouliez-vous me voir, si ce n'est pour gouter à nos délicieuses pommes ?

- J'aurais besoin de vos connaissances concernant le passé de Ponyville. Voyez-vous, j'habite la maison près de la bibliothèque – celle avec le drôle de four – et je voulais savoir si justement vous saviez à quoi il pouvait bien servir.

Elle resta pensive quelques instants avant de s'exclamer :

- Ah oui ! La maison du vieux Glass Blower. Je me souviens maintenant. Il était arrivé quelque temps après nous et a fabriqué son drôle de four. Grâce à cela il nous faisait de si beaux objets en verre, bien qu'il ne soit pas si utile que ça. J'en ai d'ailleurs encore un si tu veux le voir.

Je déclinais l'offre et restai coït. Une telle fabrication, dans un tel monde. Je savais que le travail du verre était compliqué et minutieux pour un humain, alors je n'osais pas me demander comme il pouvait être dur pour un cheval. J'interrogeai la vieille Granny sur ce qu'était devenu Glass :

- Je ne sais pas vraiment. Après quelques années, il est parti comme ça, en laissant sa maison et son four, bien que personne ne sut l'utiliser. Il n'est jamais revenu et ne nous a pas laissé un seul indice concernant le lieu où il était parti habiter. Depuis qu'on le connaissait, il avait toujours été une personne secrète. Je crois qu'il n'y avait qu'une personne à qui il parlait vraiment. N'était-ce pas...

Elle se lança dans un monologue dont on ne pouvait pas comprendre grand-chose. Elle paraissait faire une liste de noms. Ne voulant pas plus les déranger, je remerciai les deux juments pour ce qu'elle m'avait dit ainsi que pour la tarte. Celles-ci insistèrent pour que je prenne le reste de la tarte. Je les remerciai encore une fois en acceptant l'offre.

Sur le chemin du retour, je passai par la bibliothèque. J'avais une petite idée en tête sur la façon dont j'allais gagner de l'argent. Je frappai à la porte du grand arbre avant d'entrer. Twilight étant plongée dans un livre très épais, ce fut un petit lézard violet à la crête verte qui m'accueillit. Je ne sais pas à quel moment je fus le plus surpris : quand il me parla ; quand il me corrigea en disant qu'il était un dragon alors que je venais de demander pourquoi un lézard parlait ou quand il rota des flammes d'où apparut un parchemin. J'avais presque oublié que ce monde n'était pas aussi rationnel que le mien, enfin, j'avais plutôt presque oublié que j'avais été un humain rationnel et logique... L'alicorne (j'avais découvert que de telle chose existait) mauve lut le parchemin et sortit en courant. Je demandai au léz... au dragonnet où elle courait comme ça, mais il m'avoua qu'il ne le savait pas bien. Il se présenta sous le nom de Spike et comme étant l'assistant de Twilight. Il précisa bien qu'il s'agissait d'un dragon. Je riais par réflexe en essayant de noyer le poisson. Je revins vite à ce pourquoi j'étais venu et je demandai un livre sur les souffleurs de verre.

Le petit dragon violet partit chercher une échelle et fouilla dans les divers rayons. Au bout de quelques minutes, il revint vers moi en tenant un livre plus gros que lui. Il me le donna :

- Je n'ai rien trouvé sur ce que tu m'as demandé, mais j'ai pris ça.

Je regardai la couverture où l'on pouvait voir écrit : "L'encyclopédie complète des métiers de l'artisanat". Un nom à rallonge que l'on pouvait abréger par : "L'encyclopédie de l'artisanat". Enfin, je n'allais pas faire mon critique à ce sujet. Je l'ouvris et feuilletai jusqu'à arriver à la section "Souffleur de verre". Je survolai les paragraphes, ignorant tout ce qui ne me servait à rien dans ce que je comptais faire. Je trouvai alors mon bonheur. Il y avait toute une page dédiée à la fabrication d'objets en verre, avec de nombreuses images pour illustrer le processus précis qu'il fallait suivre. Comme je m'y attendais, il s'agissait d'un travail minutieux et nécessitant une précision incroyable. On pouvait même voir des objets et des étapes inédites... Cette pensée me fait étrangement sentir comme un geek découvrant le contenu additionnel du jeu qu'il préfère... Enfin bref. Trouvant ce challenge intéressant, je remerciai Spike et partis au marché avec le livre.

Il n'y avait pas une place du marché à proprement parler. Les divers marchands se rassemblaient sur une grande place et vendaient ce qu'ils avaient. A l'instar de la ville, les stands n'étaient pas placés selon un ordre précis. En fait, ils se plaçaient où ils voulaient. C'était un peu la règle du "Premier arrivé, premier servi". Je marchai plusieurs minutes avant de trouver un stand vendant divers matériaux. Je demandai une grande quantité de sable et de charbon. Comme je ne pouvais pas encore payer ma commande, je demandais quelques jours au vendeur afin de trouver l'argent nécessaire. Il accepta et, au fond de moi, je remerciai la confiance un peu excessive des habitants de ce monde, chose qui n'existe presque pas dans mon monde. Je me rendis dans un autre stand pour commander cette fois une canne. Je décris précisément la canne que je voulais puisqu'elle n'était pas du tout comme celle dont on se sert pour marcher. Les cannes de souffleur ressemblent à une espèce de sarbacane. Ce tube est muni d'un embout pour la bouche appelé bouquin et s'évasant légèrement à l'autre bout pour y faire adhérer le verre en fusion prélevé dans le four. Le vendeur ne possédant pas ce type d'objet, il m'assura qu'il essayerait d'en trouver un en moins d'une semaine. Je lui donnai mon adresse pour qu'il me livre une fois qu'il l'aurait obtenue. Je rentrai ensuite à mon logis.

D'une certaine façon, plus je regardai les illustrations du livre et plus je me disais qu'un simple poney n'aurait jamais pu faire cela. En effet, alors que notre monde se repose essentiellement sur les mains, celui-là ne peut compter que sur la magie des licornes et le talent respectif de chacun des poneys. Seul problème, je n'avais pas vraiment un talent. Durant la semaine, j'avais appris que chaque poney possédait une cutie mark symbolisant le talent de son possesseur. Sauf que moi, j'étais arrivé avec le flan aussi vierge que Jeanne d'Arc. Je ne connaissais donc pas mon talent, je ne savais pas non plus me servir ni de mes sabots, ni de ma bouche et je ne pouvais pas utiliser la magie. Vous comprenez que je n'avais pas une grande utilité dans ce monde.

Je me perdis dans mes réflexions, mettant de côté cette histoire de four. J'avais presque oublié que j'étais un poney, tant je m'y étais habitué. Une pensée affreuse et horrifiante me traversa l'esprit : Et si un jour j'oubliai totalement que j'étais un humain. Je n'osais pas croire les conséquences que cela aurait pu avoir. J'avais lu dans un de mes vieux bouquins que les naufragés écrivaient régulièrement afin de ne pas perdre leur raison et pour se souvenir de leur langue. Alors, tel un naufragé - et on pouvait facilement comparer ma position à la leur- je commençai à rédiger un journal avec comme titre : "Pour ne pas oublier..." Même si les premières pages que j'écrivis furent abominables à cause de mon inaptitude à écrire avec la bouche ou les sabots, j'étais rassuré de penser que cela allait me protéger. Si elle m'avait vu faire, Avery m'aurait traité d'idiot et elle aurait raison. Ce que j'aurais donné pour lui parler.

Je partis me coucher en espérant que la nuit me porte vraiment conseil. En rentrant dans ma chambre, je compris que Haze m'avait entendu. Bien qu'il n'était pas vraiment présent, il prenait soin de moi. La preuve était sur mon lit : un vieux téléphone à cadran était tranquillement posé, faisant tâche dans cette maison. On pouvait aussi voir un petit post-it où il était écris : "Je te laisse un coup de fil". Je souris avant de composer lentement le numéro de ma vieille amie. Même s'il aurait mieux fallut que je rassure mes parents, je ne voulais parler qu'avec Avery. La sonnerie résonna une fois... deux fois... trois fois avant que quelqu'un ne décroche :

- Charles, c'est toi ? Ça fait des jours que l'on te cherche ! Mais où t'es passé bon sang !

Je souris, sentant des larmes de bonheur me couler lentement sur le visage. Je ne savais pas quoi répondre. Devais-je dire que je me trouvais dans un monde parallèle remplit de poneys parce qu'un esprit voulait recouvrer ses pouvoirs ? Surement pas. J'inventai un mensonge, ce qui me brisant le coeur au passage :

- Oui c'est bien moi, Avery. Je suis sur les lieux de fouille de grande ampleur. Pardon d'être parti comme ça sans prévenir, mais c'est mon père qui m'a proposé d'y participer.

De l'autre côté du combiné, j'entendis mon amie soupirer de soulagement. Elle aussi avait la voix qui sanglotait. Je l'imaginais les yeux rouges à cause de la peur, me croyant disparu à jamais. Je ne pouvais m'empêcher de m'en vouloir de ne pas avoir pu la prévenir. Je tentai de la rassurer :

- Je ne sais pas quand je rentrerai, mais je te jure que je reviendrais. Jusque là, il te faudra patienter. Vu comme je te connais, je suis sûr que tu trouveras une occupation en m'attendant.

J'étais quasiment sûr et certain que cela l'avait fait rire. C'est vrai que pour elle, je n'étais qu'un archéologue que peu passionné. Elle me raconta :

- Tu sais Charles, une fois que tu seras de retour, je devrais te dire un truc...

Je souris et lui dis au revoir, prétextant devoir aller continuer les fouilles. Je pense que si la conversation avait duré plus de temps, je n'aurais pas tenu le coup. Je raccrochai et, au même moment, le téléphone disparu. Je repensai un peu à cette conversation et décida de me coucher.

*****

Je me réveillai dans la même salle blanche et lumineuse qu'au moment de ma rencontre avec Haze. Je regardai mes mains, ce qui me surprit. Pourquoi avais-je mes mains ? J'observai la salle avant de remarquer une table avec un nombre de plat incroyable. A l'autre bout de cette table se trouvait le fameux esprit, qui se goinfrait. Il leva la tête dans ma direction et me fit signe de m'asseoir. Je m'exécutai. Il commença par me demander comment c'était passé mon coup de fil. Je savais bien qu'il avait déjà connaissance de ce dont nous avions parlé avec Avery, mais je lui racontai quand même :

- Quand j'ai vu ce combiné, j'ai tout de suite su que c'était toi. Tu ne peux pas savoir comme j'étais à la fois heureux et surpris. J'ai composé le numéro et je ne savais pas ce que j'allais dire. J'ai entendu sa voix et là mon coeur s'est relâché en même temps que mes larmes. Je ne pouvais contenir ma joie de l'entendre. On a rapidement discuté et je me suis résigné à devoir lui mentir. Comme moi elle paraissait à la fois heureuse, soulagée et un peu inquiète. On s'est quittés comme ça, seulement en se disant au revoir.

Après cela, je lui posai moi aussi une question :

- Pourquoi ai-je mon corps humain ici ?

- Parce que c'est ta vraie forme, me révéla l'étrange personne qu'était Haze. Le corps que je t'ai fait n'existe que grâce à la Brume. Pour être plus clair, il n'est pas vraiment réel. Même si les autres poneys croient parler à un être de chair et de sang, ils ne parlent en réalité qu'à ton esprit. Ainsi, comme ce corps n'existe pas vraiment, j'ai dû te ramener temporairement dans ton corps d'humain.

- Dites plutôt que vous avez eu la flemme, rétorquai-je.

- Pas faux, ria-t-il.

Je riais à mon tour avant de continuer :

- Au fait, tu ne m'as toujours pas expliqué sur la manière dont on peut manipuler la brume.

- Ne te fais du pas du mouron pour ça. Je te dirais tout le moment venu, me promit-il. En attendant renseignes-toi le plus possible sur la magie.

Sa demande me parut d'abord étrange, à cause du fait que je n'étais pas une licorne et donc que je ne pouvais pas utiliser la magie, puis je compris que la magie et la Brume devaient s'utiliser de la même manière, à quelques détails près. Je repris :

- Je pense que je sais déjà qui je vais aller voir. C'est une professionnelle alors je pense que je pourrais compter sur elle.

Le repas continua tranquillement. Notre discussion n'avait pas grand-chose d'intéressant. On parlait du beau temps, de la pluie. On se racontait des blagues plus nulles les unes que les autres. Il me parlait de ses aventures avec d'autres esprits et moi je lui racontais quelques-unes des aventures que j'avais vécues avec Avery étant enfant. Ce repas sembla durer des heures et des heures, mais je ne m'en plaindrais pas pour autant. Je crois que c'est à partir de là que j'ai vraiment commencé à considérer Haze comme un ami ou un confident plutôt que comme la personne qui m'avait enlevé pour des désirs un peu trop personnel à mon goût. Une fois que tous les plats eurent disparus de la table, l'esprit m'annonça :

- Je pense que la personne ou la chose qui m'a volé mes pouvoirs va bientôt agir. Comme je te l'ai déjà dit, la Brume trompe les gens ou réalise leurs désirs les plus enfouis, créant parfois des situations étranges ou mystérieuses. Ne t'inquiètes pas, je pense que tu devrais en être protégé vu que tu es sous ma bénédiction. Cependant, cette bénédiction fait aussi de toi la personne responsable de tout nettoyer et de résoudre les problèmes causés. Sur ce, au revoir.

Il claqua des doigts et la salle disparue...

Je me réveillai en sursaut. Je regardai une nouvelle fois mon corps. Comme je m'y attendais, j'étais de nouveau un poney. Je soupirai de dépit. J'aurai bien voulu lui demander s'il ne pouvait pas m'envoyer des objets de mon monde, comme des livres, ou même des films. Il m'avait bien prêté un combiné qui devait venir de mon monde, alors il devait bien pouvoir faire cela. En parlant du téléphone, le coup de fil de la veille m'avait redonné le moral. Je n'avais plus peur d'oublier ma famille, mes amis et Avery. Mais je n'allais pas arrêter le journal que j'avais commencé pour autant, loin de là. J'allais le continuer afin de le ramener dans mon monde et de le montrer à Avery. Je ne savais pas encore quelle histoire il allait se passer, mais je m'en fichais pas mal. Ce que je voulais c'était trouver rapidement une occupation et de régler le problème d'Haze. Cependant, un événement horrible auquel je n'étais pas du tout préparé allait bientôt survenir.

(1) Le nombre d'or: le nombre d'or est un rapport mathématiques géométrique que l'on associe dans l'architecture et dans les arts à une divine proportion.

Vous avez aimé ?

Coup de cœur
S'abonner à l'auteur

N’hésitez pas à donner une vraie critique au texte, tant sur le fond que sur la forme ! Cela ne peut qu’aider l’auteur à améliorer et à travailler son style.

Chapitre précédent Chapitre suivant

Pour donner votre avis, connectez-vous ou inscrivez-vous.

Aucun commentaire n'a été publié. Sois le premier à donner ton avis !

Nouveau message privé