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Broken Paradise

Une fiction écrite par Paillou.

Chapitre 4

Après de rapides explications, la Princesse Luna se retira pour laisser les poneys se reposer et se remettre de leurs émotions. Elle leur avait bien fait comprendre qu’elle avait d’autres choses à leur annoncer, mais elle était consciente qu’actuellement, tout le monde avait besoin de répit et de calme. Et elle savait aussi que plus personne ne l’écouterait. Luna se contenta d’envoyer une vague de chaleur dans la pièce, grâce à sa magie, avant de reculer et de rejoindre Twilight.

Spitfire ferma les yeux le temps de rassembler les morceaux éparpillés dans sa tête. Une prise d’otage ? Un assaut ? A Canterlot ? Evacuation de la ville ainsi que Cloudsdale et l’Académie ? Mais qui étaient ces poneys ? Personne n’avait encore répondu à cette question, et toutes les lèvres brûlaient de la poser. Cependant, aucun poney n’osait prendre la parole après une telle annonce. La foule se contentait de se jeter des regards effrayés, et de se rapprocher dans l’espoir de se rassurer ne serait-ce qu’un peu. Et l’on ne pouvait pas les blâmer d’avoir un tel comportement ; qu’auriez-vous fait à leur place ?

A l’extérieur, l’hôpital de Ponyville avait appelé tous les Infirmiers disponibles pour s’occuper d’éventuels blessés. Les habitants de la ville avaient ouvert leurs portes au cas où des réfugiés ne voulaient pas rester dans le château. Un élan de solidarité animait les environs, et cela redonnait ne serait-ce qu’un peu d’espoir. Dans les pires moments, les poneys restaient soudés et prêts à aider.

« Spitfire heu.. tu as… attends. »

La jument sursauta et lança un regard interrogateur à Soarin, avant de comprendre ce qu’il voulait dire. Ses yeux étaient rivés sur ses joues, et Spitfire se sentit soudainement mal à l’aise à l’idée d’avoir du sang qui ne lui appartenait pas, sur son pelage. L’étalon s’humidifia le sabot avec l’eau qu’il y avait dans la bouteille près de lui, et nettoya le visage de sa compagne. Le sang s’estompa progressivement pour ne laisser enfin qu’une vague trace rouge peu visible.

« Merci. »

Spitfire se tourna vers Fleetfoot et Blaze, pendant que Rainbow Dash avait rejoint les deux Princesses. Les juments semblaient plongées dans une discussion sérieuse, et avaient pris de la distance avec la foule pour pouvoir parler à l’abri des oreilles indiscrètes. Les autres poneys avaient commencé à former de petits groupes et à parler de ce qu’il venait de se passer. Quelques rires forcés résonnaient dans les couloirs, surement pour tenter de détendre l’atmosphère. C’était peut-être mieux ainsi après tout ; inutile de s’apitoyer sur son sort, il faut aller de l’avant et leur montrer qu’une attaque d’une telle ampleur, aussi violente soit-elle, ne décourage pas.

Spitfire adressa un petit sourire qui se voulait réconfortant à ses camarades, mais ce sourire se brisa et les larmes lui montèrent aux yeux. Elle aurait voulu se montrer plus neutre, mais elle n’y parvenait pas. Comment ignorer ? Comment faire comme si de rien n’était ?

« Spit’.. ça ne va pas ? demanda Blaze en inclinant la tête, remarquant le malaise de sa supérieure.

- Si.. ça va. »

Malheureusement, le ton de Spitfire ne parut pas convainquant. Elle serra les dents, mais impossible d’empêcher une larme de couler. La Cheftaine ne montrait généralement jamais ses émotions, elle restait froide et de marbre, n’acceptant pas de montrer la moindre faiblesse. Mais l’image du poulain se faisant assassiner, tournait en boucle dans sa tête. Spitfire entrouvrit la bouche pour ne laisser s’échapper qu’un sanglot étranglé, et commença à trembler de tous ses membres, comme si elle était en état de choc. Elle n’entendait plus rien, un sifflement aigu retentissait à ses oreilles. Soarin remarqua le malaise de sa camarade, et s’approcha d’elle avant de passer son sabot autour du sien, et de l’embrasser sur la joue.

« Calme-toi, ça va aller. »

Non, rien n’allait. Rien n’irait plus jamais. Comment pourrait-elle un jour reprendre une vie normale, après ce qu’elle venait de voir ? Spitfire cligna des yeux et ravala ses larmes, avant de reculer et de s’éloigner. Elle ne pouvait plus supporter toute cette foule.

« J’ai besoin de rester… seule. »

Soarin fut tenté de la suivre, mais un simple signe de sabot de Blaze, l’en dissuada. Lorsque la pégase dorée désirait être seule, mieux valait ne pas la contredire et la laisser tranquille. Le Wonderbolt regarda sa compagne disparaître à l’intersection d’un couloir, et soupira. Spitfire n’allait pas bien. Personne n’allait bien, c’était vrai ; mais elle avait assisté au meurtre froid et sordide d’un poulain. Personne ne méritait de voir une telle abomination.

La Cheftaine marchait à pas lents, laissant le bruit de ses sabots résonner. Le bruit de la foule derrière elle s’estompait peu à peu et elle pouvait de nouveau apprécier le silence. Néanmoins, la jument sentait comme un poids sur sa nuque. Comme si des yeux étaient rivés sur elle. Malgré la furieuse impression que quelqu’un la suivait, Spitfire ne prit pas la peine de se retourner. Elle se contentait d’avancer, les yeux rivés droit devant elle, sans fléchir, sans ciller. Elle retenait presque sa respiration, avant de pénétrer dans une pièce remplie de livres. Elle comprit qu’elle était arrivée à la bibliothèque, et s’avança vers les étagères débordant d’ouvrages. En inspirant lentement, Spitfire parcourut les rangées de livre des yeux, avant d’en attraper un qui faisait partie d’une série très connue ; Daring Do. La Wonderbolt avait déjà longuement entendu parler de ces romans, mais elle n’avait jamais pris la peine d’en lire ne serait-ce qu’un seul. Elle n’était pas une lectrice assidue, loin de là même. Peut-être était-ce le moment de se rattraper ?

« Qu’ai-je à perdre de toute façon… »

Spitfire alla s’asseoir contre le mur d’en face, et tourna les premières pages à l’aide de son sabot. Elle commença à lire les lignes du premier chapitre, lorsqu’un bruit la fit dresser les oreilles. Quelqu’un arrivait, elle l’entendait au bruit de pas qui s’approchait. Décidant de faire comme si elle n’avait rien remarqué, la pégase ne releva pas la tête. Avec un peu de chance, le poney ne s’arrêterait pas et tracerait son chemin.

Daring Do courait sur les sentiers de la jungle, ignorant les broussailles qui lui lacéraient le pelage. Elle sentait presque le souffle chaud de son ennemi sur sa nuque, et puisait dans ses dernières ressources pour accélérer l’allure. Elle ne pouvait s’envoler, la végétation était trop dense et elle risquerait de se faire prendre au piège par des lianes suspendues. Elle jeta un coup d’œil derrière elle, chose qu’elle regretta immédiatement ; ses sabots rencontrèrent un morceau de roche, et Daring Do perdit l’équilibre pour tomber dans un ravin. Elle roula, sentant les cailloux rentrer dans sa peau, avant de…

« Je ne savais pas que tu aimais la lecture… Spit’. »

Une voix masculine fit sursauter Spitfire et elle fut bien contrainte de redresser la tête. C’est à cet instant que son cœur manqua un battement. Un pégase bleu foncé à la crinière blanche, se dressait devant elle. Cet étalon, elle l’aurait reconnu entre mille. Voilà des années qu’elle ne l’avait plus vu, qu’elle avait totalement perdu contact avec lui. Elle savait qu’il avait vécu à Canterlot durant tout ce temps, mais jamais elle n’avait réussi à la retrouver dans l’immensité de la prestigieuse ville. Il fallait dire aussi qu’elle n’avait pas réellement cherché.

« Thun… Thunder Storm ? »

***

Spitfire était assise sur une chaise, une bière dans le sabot. Les lumières éclairaient la piste de danse, et la musique résonnait à ses oreilles. La pégase aimait danser, et pourtant, elle n’était pas sur le dancefloor. Elle n’avait personne avec qui se déchaîner. C’était le bal de fin d’année, le bal fêtant la dernière année d’école. Tous les poneys dansaient, se remuaient, et semblaient profiter de la fête. La chaleur prenait à la gorge ceux qui n’étaient pas habitués à ce genre de soirées, et l’alcool attaquait le museau. Spitfire avait l’impression d’être dans une boite de nuit ; elle avait beau parcourir la salle du regard, elle ne parvenait pas à trouver celui avec qui elle voulait danser et passer du temps. L’étalon était introuvable, surement en train de flirter avec une jolie jument. A cette pensée, Spitfire ne put s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Elle se mit une baffe mentale, avant de pousser un profond soupir. Non, Thunder Storm était son meilleur ami, rien de plus. Elle termina sa bière en quelques gorgées, et se leva de sa chaise. Elle commença à marcher vers la porte de sortie, mais un pégase sorti de nulle part lui barra le passage.

« Eh, Spitfire ! Où est-ce que tu vas comme ça ? La fête débute à peine ! »

La pégase dorée leva les yeux au ciel et réprima un grognement. C’était maintenant que celui qu’elle avait cherché toute la soirée, faisait son apparition. C’était trop tard cependant ; elle n’avait plus aucune envie d’aller danser. Elle voulut contourner son camarade, sans succès.

« Laisse-moi passer Thunder Storm, j’ai besoin d’aller prendre l’air.

Laisse-moi t’accompagner alors. »

Surprise par cette proposition, Spitfire ne répondit pas. Elle crut avoir mal entendu, mais devant les yeux suppliants de Thunder Storm, elle comprit qu’elle n’avait rien inventé. D’abord réticente, elle céda et hocha la tête. Elle put enfin passer devant l’autre pégase, et poussa la porte. Elle fut surprise par la fraîcheur de la nuit, mais après tout ce bruit et cette agitation, elle devait bien admettre que c’était agréable.

« Hm. »

Devant le silence qui s’était installé, Spitfire se racla la gorge et leva les yeux vers les étoiles. Parfois, elle se demandait ce que cela pourrait faire, d’être un astre parmi cette immense couverture sombre. Elle se demandait ce que cela faisait, de voler à la vitesse d’une étoile filante.

« Tu veux voler un peu ? »

Spitfire dressa les oreilles et hocha la tête. Pourquoi pas ? Elle était consciente que sa robe de soirée allait quelque peu la gêner, mais peu importe.

Les deux pégases déployèrent leurs ailes et prirent de l’altitude. Aucun des deux ne savait vraiment quoi dire. Le simple fait de savoir que Thunder Storm était à ses côtés, faisait rougir Spitfire. Pour briser la glace, l’étalon sombre bouscula volontairement son amie, avant de passer devant elle et de lui attraper les sabots. Ce contact suffit à faire battre le cœur de Spitfire, et elle se mordit la langue. Thunder Storm était son meilleur ami, oui, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y avait plus que ça entre elles. Spitfire avait déjà eu des expériences amoureuses, mais jamais rien de sérieux. D’ailleurs, elle n’avait jamais embrassé aucun étalon durant sa vie. Elle ne restait jamais assez longtemps avec ses petits-amis pour franchir ce cap pourtant si significatif.

« Spit’, t’as l’air ailleurs. »

L’interpellée inclina la tête avant de la secouer. Ce surnom.. C’était Thunder Storm qui avait commencé à l’appeler de la sorte. Beaucoup d’autres de ses camarades l’avaient ensuite repris, mais c’était bien lui le premier à l’avoir utilisé. Elle lança un sourire d’excuse à son camarade, avant de lui attraper les sabots à son tour. Hésitante aux premiers abords, mais plus confiante par la suite. Ils étaient tous les deux, comme seuls au monde, et Spitfire décida qu’il était temps d’en profiter un peu. Une occasion pareille ne se reproduirait surement plus avant longtemps ; l’école était terminée, chacun allait désormais suivre sa propre voie pour exercer le métier qu’ils désiraient.

« Au bout de combien de tours as-tu le tournis ? la défia Thunder Storm en commençant à tournoyer dans les airs. »

Le vent sifflait aux oreilles de la future Wonderbolt, et sa coiffure –pour une fois qu’elle avait pris la peine de coiffer sa crinière- commençait à partir en vrille. Au bout d’un certain temps, Spitfire commença à ne plus distinguer ce qui l’entourait, et voulu demander à Thunder Storm de s’arrêter, sans succès. Les deux pégases firent une dizaine de tours supplémentaires, avant de perdre le contrôle de leurs ailes et d’atterrir dans un amas de nuages en rigolant. Ils se redressèrent en même temps et s’assirent sur le bord du nuage pour contempler la vue qui leur était offerte.

« C’est magnifique, tu ne trouves pas ?

Si, murmura Thunder Storm, d’une voix si faible que Spitfire peina à l’entendre. »

En dessous d’elle, les lumières de la salle de fête donnaient l’impression d’être des centaines de petites lucioles qui dansaient dans la nuit. La musique était encore légèrement audible, mais le chant des oiseaux nocturnes se montraient tout de même être plus forts.

« Stormy ? »

A l’entente de son surnom, l’intéressé tourna la tête vers sa meilleure amie, les yeux interrogateurs. Un long silence s’installa, pendant que les deux pégases avaient chacun les yeux plongés dans ceux de l’autre. Spitfire se sentit rougir sous sa fourrure, sans néanmoins avoir le courage de détourner le regard.

« Je.. »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Elle ne pouvait pas, sa voix s’était brisée. Elle voulait faire quelque chose, et ce quelque chose, c’était embrasser Thunder Storm. Elle savait que si elle ne le faisait pas, elle le regretterait surement toute sa vie. Elle n’avait jamais embrassé personne, et rien que l’idée que son premier baisé soit échangé avec l’étalon, la faisait frémir d’impatience. Spitfire pris son courage à deux sabots, plaqua ses oreilles en arrière, et embrassa Thunder Storm. Ce dernier écarquilla les yeux, avant de sentir une vague de chaleur monter en lui. Il ferma les paupières et détendit ses muscles. Lorsqu’elle remarqua que son ami ne l’avait pas repoussé, Spitfire recula, rouge jusqu’aux oreilles, haletante. Thunder Storm. Son premier vrai grand amour.

***

Spitfire eut l’impression de revivre cet instant, avant de reprendre ses esprits.

« Mais qu’est-ce.. ?

- Tu n’as pas l’air ravie de me voir. »

Le nouveau venu s’avança jusqu’à son amour d’enfance, et lui sourit.

« Ça fait un sacré bout de temps, pas vrai Spit’ ? »

Ne sachant que dire, la Wonderbolt garda le silence. Elle referma le livre qu’elle avait commencé à lire, et se redressa sur ses pattes. Elle dévisagea Thunder Storm comme si un troisième œil lui avait poussé sur le front, avant de déglutir difficilement.

« Non, c’est juste que… je suis surprise de te voir. »

Thunder Storm lui lança un sourire gêné, tout en ayant les yeux rivés vers le sol. Elle autant que Spitfire, semblait être mal à l’aise.

« Je veux dire.. pendant toutes ces années où nous avons perdu contact, j’ai essayé de te retrouver à Canterlot, mais je n’ai jamais réussi. Alors quand j’ai été nommée officiellement Wonderbolt, j’ai arrêté mes recherches. Je ne pensais pas te revoir un jour tu sais.

- Oui, je sais. »

Spitfire renifla avant d’aller ranger le livre qu’elle avait pris, sur l’étagère qui lui appartenait. Elle n’osa pas se retourner directement, de peur de devoir affronter son amour de jeunesse. Son apparition avait déclenché quelque chose au fond d’elle, quelque chose qu’elle aurait préféré oublier. Non, c’était impossible. Elle ne pouvait pas encore ressentir quelque chose pour Thunder Storm, après toutes ces années ? Ce n’était pas… Enfin… Les deux pégases avaient perdu contact lorsque Spitfire était devenue cadette à l’Académie. Trop absorbée par son désir de réaliser son rêve le plus fou, la jument dorée et l’étalon s’étaient perdu de vue. Ils avaient repris contact quelques semaines plus tard pour se mettre d’accord sur le fait de rompre. Spitfire avait eu, malgré elle, le cœur brisé pendant des jours entiers. Et puis, elle a fini par oublier. Elle s’est entraînée, entraînée, jusqu’à devenir une Wonderbolt à part entière. Elle est ensuite devenue directrice en Chef de l’Académie, et a rencontré Soarin.

La Wonderbolt se maudit elle-même, chassant ces pensées qu’elle jugeait trop brouillées. En se retrouvant de nouveau face à face avec Spitfire, Thunder Storm plissa les yeux et leva un sabot pour venir effleurer le visage de sa camarade. Le rouge sur son pelage était encore quelque peu visible, et cela n’avait pas échappé au jeune étalon.

« Tu es blessée ? »

Avant que son sabot ne parvienne à la toucher, la pégase eut un mouvement de recul et faillit se cogner contre la table en bois qui trônait derrière elle.

« J’ai l’air d’avoir mal ? répliqua-t-elle, sarcastique. Ce n’est pas mon sang.

- Oh. »

Ne sachant quoi dire, Spitfire garda ses lèvres serrées. Elle se sentait perdue, complètement perdue. Jamais elle n’aurait pensé revoir Thunder Storm un jour. Les deux amis avaient totalement perdu contact, et elle pensait que ça ne servirait jamais à rien de la recontacter. Leur histoire, c’était du passé sur laquelle elle avait tiré un trait. Alors pourquoi se sentait-elle aussi désorientée devant lui ?

« Après la fin de l’école, lorsque tu es partie à l’Académie des Wonderbolts.. je t’avoue que je ne pensais pas que tu irais aussi loin. Te voilà directrice en Chef des Wonderbolts. C’est impressionnant ! »

Une lueur d’admiration brillait dans les prunelles de Thunder Storm, et Spitfire se sentit soudainement gênée.

« Oui.. on peut dire ça. Ecoute je.. il faut que j’y aille. Je dois retrouver les autres. »

La Cheftaine avait préféré couper court à la discussion, se sentant trop mal à l’aise pour continuer à converser comme si de rien n’était. Elle ne laissa même pas le temps à son ami de répliquer ; Spitfire dépassa Thunder Storm et quitta la pièce, crispée. Tous ses membres étaient tendus, au bord de l’implosion. Son sang circulait à vitesse grand V dans ses veines. Elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe de colère parmi tout ça. Pourquoi ? Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Pour l’amour d’Equestria, mais pourquoi ?

Plongée dans ses pensées et avançant rapidement, Spitfire ne faillit par remarquer qu’elle était de nouveau revenue dans la salle principale, et rentra en collision avec Soarin.

« Désolée. »

L’étalon s’apprêtait à faire une blague sur le comportement de sa compagne, mais devant son teint livide et ses yeux apeurés, il changea brusquement d’avis.

« Spit’, ça ne va pas ? On dirait que tu as vu un fantôme.

- Non, tout va bien. Enfin.. j’ai juste.. recroisé quelqu’un que je connaissais étant plus jeune.

- Et c’est ça qui te met dans des états pareils ? »

La Wonderbolt préféra ne pas répondre, et se contenta d’hocher la tête.

« Et qui est-ce, ce « quelqu’un que tu connaissais étant plus jeune ?

- Juste un simple étalon. »

« Avec lequel j’ai vécu ma première vraie histoire d’amour. »

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